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Foi - Page 99

  • Débats synodaux : « L'Afrique ne défend pas une position culturelle. L'Afrique défend l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans » (l'archevêque Andrew Nkea Fuanya)

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    D'Agnes Aineah sur aciafrica :

    Le « non véhément » de l'Afrique sur les sujets brûlants que sont les femmes diacres et les LGBTQ est guidé par les Écritures et les enseignements de l'Église

    26 août 2024

    L'archevêque de l'archidiocèse catholique camerounais de Bamenda a réfuté les affirmations selon lesquelles l'Église en Afrique n'est influencée que par la culture lorsqu'elle prend position sur des sujets controversés, en particulier ceux soulevés dans le Synode pluriannuel sur la synodalité en cours, que le pape François a prolongé jusqu'en 2024, la première phase, du 4 au 29 octobre 2023, s'étant achevée par un rapport de synthèse de 42 pages.

    Selon l'archevêque Andrew Nkea Fuanya, le « non véhément » de l'Afrique sur des sujets brûlants tels que la sensibilisation des lesbiennes, des gays, des bisexuels, des transgenres et des queers (LGBTQ) et l'ordination de femmes diacres a été guidé par l'Écriture et les enseignements de l'Église catholique, et « pas purement » la culture du continent, qui, selon lui, a été décrite comme « inférieure ».

    Dans sa présentation lors de la session du 23 août des palabres synodales hebdomadaires en cours, Mgr Nkea a rappelé les réunions que les délégués africains au Synode sur la synodalité ont tenues avant la première phase du Synode, au cours desquelles, selon lui, les participants ont parlé d'une seule voix sur les sujets qu'ils ont repris de l'Instrumentum Laboris, le document de travail du Synode.

    « Lorsque nous nous sommes rendus au synode, il était clair que l'Afrique devait prendre en charge son propre destin. Nous savions que nous devions faire entendre notre voix dans la première phase du Synode », a déclaré Mgr Nkea, ajoutant qu'en faisant entendre la voix de l'Afrique, les délégués ont clairement indiqué que le continent “ne parlait pas uniquement d'un point de vue culturel”.

    « L'Afrique a parlé à partir des traditions de nos pères et des enseignements de l'Église », a-t-il déclaré lors de l'événement organisé par le Réseau panafricain de théologie et de pastorale catholiques (PACTPAN) en collaboration avec la Conférence des Supérieurs Majeurs d'Afrique et de Madagascar (COMSAM).

    L'archevêque catholique camerounais a ajouté : « En présentant nos points au Synode, nous ne voulions donc pas être perçus comme présentant des points de l'Afrique en raison de la culture dont nous sommes issus. Notre position n'avait rien à voir avec la culture ; il s'agissait de fidélité à la vérité, de fidélité à ce que le Christ a enseigné. Il s'agit de la fidélité à ce que les apôtres ont transmis aux générations suivantes ».

    Alors que les délégués africains se préparent pour la session du 2 au 29 octobre 2024 à Rome, ils chercheront toujours à être guidés à la fois par la doctrine de l'Église et par l'Écriture. 

    « L'Afrique va parler d'une seule voix au nom du peuple africain à partir de deux perspectives », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »Nous ne croyons donc pas à l'idée que les gens nous disent que nous argumentons à partir de la culture. Et que nous venons d'une culture qui est encore en développement, et que c'est pour cela que nous ne comprenons pas certaines choses ».

    S'adressant aux organisateurs des palabres qui visent à approfondir la compréhension du rapport de synthèse, l'archevêque catholique a déclaré : « Théologiens, vous devez nous dire si le cerveau africain est inférieur lorsqu'il s'agit de réfléchir à la culture et à la civilisation africaines ».

    L'Ordinaire local de Bamenda, qui est également président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (NECC), a souligné que « la théologie est la théologie » et que « l'argumentation est l'argumentation », indépendamment de la supériorité culturelle. 

    Il a défendu la position des délégués africains au Synode sur la synodalité sur la question du « mariage des homosexuels », qui, selon lui, a été soulevée dans les conversations synodales à Rome, en ajoutant : « L'Afrique ne défendait pas une idée culturelle. L'Afrique défendait l'enseignement de l'Église depuis 2000 ans ».

    « Lorsque nous avons commencé à discuter de l'idée de bénir les unions homosexuelles, la position de l'Afrique lors des discussions a été un non véhément », a souligné Mgr Nkea. Il a ajouté que les arguments des évêques catholiques africains étaient fondés sur ce que la Bible dit des relations sexuelles entre personnes du même sexe.

    En ce qui concerne les mariages entre personnes du même sexe, il a déclaré que l'Afrique avait également « rejeté avec véhémence » Fiducia Supplicans, le document publié quelques mois après la première session de la réunion synodale à Rome.

    « Nous retournons à la deuxième session avec le même rejet véhément de ce document », a-t-il déclaré à propos de la déclaration publiée par le Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi, qui autorise la bénédiction des “couples de même sexe” et des couples dans d'autres “situations irrégulières”. 

    Sur la question de l'ordination des femmes, qui est également l'un des sujets brûlants des conversations du Synode sur la synodalité, l'archevêque catholique, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse de Mamfe au Cameroun en tant qu'évêque coadjuteur en août 2013, a déclaré : « Notre Église a une tradition ».

    Il a indiqué que l'une des questions auxquelles l'Afrique a répondu par un non véhément lors du synode en cours sur la synodalité est l'utilisation de la « tente », ajoutant qu'en Afrique, l'Église est considérée comme une famille de Dieu. 

    « Nous venons d'un continent brisé, d'un continent où tout le monde vient pêcher, mais où les habitants n'ont pas de poisson à manger. C'est un continent brisé, meurtri. C'est un continent qui a été harcelé et découragé, et pourtant, ce continent ne voit des tentes qu'à l'arrière-plan, lorsque nous courons partout en portant des boîtes sur nos têtes en tant que réfugiés », a déclaré l'archevêque Nkea.

    Et de poursuivre : « Nous ne courons pas en tant que réfugiés dans l'Église catholique et, par conséquent, les tentes ont pour nous une signification très péjorative. Pour nous, les tentes signifient des réfugiés qui courent, poursuivis par des prédateurs et par ceux qui veulent voler nos richesses. Nous avons rejeté la tente ».

    « L'Afrique est une famille. L'Église reste une famille de Dieu, et nous continuons à promouvoir cette idée de l'Église comme famille de Dieu », a-t-il ajouté. 

    L'archevêque de Bamenda depuis février 2020 a souligné que la position de l'Afrique sur les questions controversées dans le Synode sur la synodalité en cours n'a rien à voir avec la politique.

    « Nous, les évêques et les membres qui ont participé au synode, n'envisageons rien dans l'optique de créer une Église africaine », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : »L'Église est l'Église du Christ. Et je pense que nous devons nous opposer aux politiciens qui nous disent qu'il est temps de créer une Église africaine ».

    La palabre africaine du 23 août, 12e conférence virtuelle hebdomadaire réunissant des théologiens africains, des membres du clergé, des religieux et religieuses et des laïcs, était organisée sous le thème « Critères théologiques et méthodologies synodales comme base pour un discernement partagé des questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées ».

    L'archevêque Nkea a prononcé l'allocution sur le thème, en se concentrant sur les raisons pour lesquelles l'Afrique devrait s'exprimer d'une voix claire sur les sujets brûlants et les questions controversées, non seulement lors du Synode sur la synodalité en cours, mais aussi au-delà. 

    Dans une note conceptuelle communiquée à ACI Afrique avant la palabre du 23 août, les organisateurs de l'événement ont déclaré que les participants « aborderaient courageusement certaines des questions morales contestées qui ont été soulevées au cours des deux dernières années, depuis que la conversation synodale a commencé en Afrique ».


    Agnes Aineah est une journaliste kenyane ayant une expérience dans le domaine du numérique et de la presse écrite. Elle est titulaire d'un Master of Arts en journalisme numérique de l'Aga Khan University, Graduate School of Media and Communications, et d'une licence en linguistique, médias et communication de l'Université Moi du Kenya. Agnes est actuellement journaliste pour ACI Afrique.

  • Pourquoi la synodalité est une imposture

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    D'Eric Sammons sur Crisis Magazine :

    Pourquoi la synodalité est une imposture

    La synodalité n'est pas un processus dans lequel les préoccupations des laïcs sont entendues ; c'est un processus par lequel elles sont ignorées.

    Le mois dernier, un stagiaire en médias sociaux travaillant pour le Secrétariat général du Synode a publié un sondage sur X (anciennement Twitter). Le sondage oui/non posait la question suivante : « Croyez-vous que la synodalité, en tant que chemin de conversion et de réforme, peut renforcer la mission et la participation de tous les baptisés ? »

    On peut imaginer le cheminement de pensée de ce jeune stagiaire. Il (ou elle) est entouré(e) de personnes obsédées par le Synode. Ces personnes ont vécu et respiré le Synode sur la synodalité pendant des années, et croient probablement qu'il est révolutionnaire dans la vie de l'Église. Si ce sondage avait été effectué dans les bureaux du Secrétariat, je suis sûr que les votes « Oui » auraient approché les 100% du total. Je suis sûr que ce pauvre stagiaire s'attendait à un enthousiasme similaire de la part des gens ordinaires.

    Quel a été le résultat lorsque l'on a posé la question à des catholiques du monde réel ? Pas si rose.

    Sur 7 001 votes, les « non » ont représenté 88 % du total. De nombreuses réponses au sondage comprenaient des remarques lapidaires telles que « S'il vous plaît, prêchez l'Évangile » et « Nous voulons juste le TLM ». La réponse était si embarrassante pour le Synode qu'il a supprimé le sondage.

    L'ironie de cette réponse massivement négative est évidente. La synodalité, après tout, prétend être basée sur l'idée que l'Église doit écouter le peuple, répondre à ses espoirs et à ses désirs. L'Église n'a plus besoin d'être dirigée du haut vers le bas, nous dit-on. Le pouvoir au peuple !

    Pourtant, lorsque les gens se sont exprimés, les responsables du Synode les ont fait taire parce que ce qu'ils disaient ne correspondait pas à ce qu'ils voulaient entendre. Je suppose qu'il ne s'agit pas vraiment d'un mouvement dirigé par le peuple après tout.

    Les appels à la « synodalité » dans l'Église sont similaires aux récents appels à la « démocratie » parmi les progressistes américains. La gauche craint que la démocratie ne disparaisse si quelqu'un qu'elle n'aime pas est élu démocratiquement, et elle est tellement soucieuse de protéger la démocratie qu'elle contournera les processus démocratiques et demandera à ses courtiers en pouvoir de nommer un candidat à huis clos. La démocratie pourra alors être sauvée.

    Lorsque les responsables du Vatican parlent de synodalité, ils veulent dire la même chose que les démocrates lorsqu'ils parlent de démocratie : le règne d'une élite progressiste avec un vernis populiste.

    C'est pourquoi nous nous concentrons étrangement sur la synodalité, qui n'est essentiellement qu'un processus bureaucratique. Et c'est bizarre : récemment, un éminent théologien argentin a déclaré : « Il ne suffit pas d'avoir un synode, il faut devenir un synode ». Quoi ?!?

    Les dirigeants de l'Église promeuvent la synodalité comme le remède à tous les maux de l'Église parce que la synodalité est une couverture.

    Ce qui se passe en réalité, c'est que les factions progressistes de l'Église n'ont pas réussi à mettre en œuvre ce qu'elles voulaient. Que veulent-elles ? Il suffit de regarder ce que l'Église anglicane a fait au cours du siècle dernier pour trouver la réponse : acceptation officielle de la contraception, prêtres mariés, femmes prêtres, refus du divorce, acceptation de l'homosexualité et d'autres demandes, principalement liées au pelvis.

    Les progressistes sont suffisamment intelligents pour savoir qu'il ne suffit pas de déclarer d'en haut que ces enseignements sont inversés ; il y a trop d'histoire derrière les enseignements traditionnels. Ils ont peut-être aussi vu comment l'Église anglicane s'est effondrée en agissant de la sorte. Ces progressistes ont donc besoin d'un faux processus pour obtenir le soutien des laïcs et leur faire croire qu'il s'agit de leur propre idée : la synodalité !

    Heureusement, les laïcs n'ont rien à y voir. Leurs préoccupations sont bien plus réelles : élever leurs enfants dans la foi catholique, assister à une messe révérencieuse, entendre le plein Évangile proclamé en chaire, recevoir de l'aide pour ramener à l'Église les personnes qui leur sont chères et qui sont tombées dans l'oubli. C'est ce qui compte pour eux, et non les ajustements à apporter au fonctionnement de la bureaucratie de l'Église.

    Ce mouvement en faveur de la synodalité n'est pas tout à fait nouveau non plus. Les responsables de l'Église s'y essaient depuis la fin du concile Vatican II. Les progressistes ont vu que le Concile lui-même ne leur avait pas donné tout ce qu'ils voulaient, alors ils ont créé un processus officiel pour mettre en œuvre « l'esprit de Vatican II ». C'est ainsi qu'est né le processus moderne des synodes, la synodalité.

    En Allemagne, un tel synode a été lancé au début des années 1970. Le synode de Würzburg (1971-1975) a tenu des débats sur les mêmes questions que celles dont nous entendons parler aujourd'hui de la part de la gauche catholique : le célibat, la permission pour les divorcés-remariés de recevoir la communion, les femmes diacres, etc. Ce synode a été présenté comme un processus permettant au clergé et aux laïcs de se réunir pour façonner l'avenir de l'Église. Les partisans du synode ont salué cette méthodologie progressiste comme une nouvelle façon d'aller de l'avant.

    Cependant, un prêtre éminent de l'Allemagne de l'époque ne voulait pas en faire partie. Il s'agit du père Joseph Ratzinger. Il a écrit ce qui suit :

    « On se plaint que la grande majorité des fidèles ne s'intéresse généralement pas assez aux activités du synode, [mais] pour moi, cette prudence ressemble plutôt à un signe de santé. »

    Ratzinger poursuit :

    « [Les fidèles] ne veulent plus entendre parler de la manière dont les évêques, les prêtres et les catholiques de haut rang font leur travail, mais de ce que Dieu attend d'eux dans la vie et dans la mort et de ce qu'il ne veut pas ».1

    Le futur pape Benoît XVI a mis le doigt sur le problème. Les catholiques des bancs se méfient instinctivement du processus synodal parce qu'ils sentent qu'il s'agit d'une couverture pour injecter des poisons progressistes dans le système sanguin de l'Église. La synodalité n'est pas un processus dans lequel les préoccupations des laïcs sont entendues ; c'est un processus par lequel elles sont ignorées.

    Ainsi, alors qu'une nouvelle session de l'interminable Synode sur la synodalité approche en octobre, les catholiques fidèles devraient faire ce que la hiérarchie vous fait : l'ignorer. Ignorez simplement les bureaucrates qui aiment s'entendre parler. Les tables rondes auxquelles ils sont assis représentent parfaitement la nature insulaire, détachée du monde extérieur, de ces discussions. Les ignorer est la meilleure solution, car ces synodes n'ont aucune autorité magistérielle et il n'en ressort rien d'utile pour vivre la foi dans le monde moderne.

    Oui, certains catholiques devront souligner les erreurs du Synode (soyez assurés que nous le ferons ici à Crisis) afin d'informer les catholiques confus sur les raisons pour lesquelles il devrait être ignoré, mais pour la plupart des catholiques, le meilleur conseil que je puisse donner est de simplement s'asseoir sur ce Synode. Nous avons vu dans le sondage sur X que les responsables de l'Église ne veulent pas vraiment entendre parler de vous, alors assurez-vous que le sentiment est réciproque. Au lieu de se laisser entraîner dans le bourbier de la synodalité, les catholiques peuvent se concentrer sur la vie de la foi dans leurs familles et leurs paroisses, la partager avec les autres, prier souvent, recevoir les sacrements et, comme l'a dit le père Ratzinger, apprendre « ce que Dieu attend d'eux dans la vie et dans la mort et ce qu'il ne veut pas ».

    Eric Sammons est le rédacteur en chef de Crisis Magazine.

    1. Cité dans Benedict XVI : A Life, Volume II, par Peter Seewald (Bloomsbury Continuum, 2021), p. 84.

  • Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ?

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    C'est à lire sur le site de l'Homme Nouveau :

    Benoît XVI et François : deux lectures du Maître de la Terre de Benson, deux pontificats, deux églises ?

    1 – Un roman qui ne laisse pas indifférent
    2 – Une volonté farouche de changer de paradigme
    3 – La démarche synodale comme processus du changement
  • Décollation de saint Jean-Baptiste (29 août)

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    Décollation de saint Jean-Baptiste par le Caravage (Malte - La Valette - Musée de Saint-Jean)

    "Saint Jean-Baptiste, inspiré par l'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé. Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation. Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la pénitence et donner le baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur. Déjà le Sauveur Lui-même avait reçu le baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages.

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  • 29 août : mémoire du martyre de saint Jean Baptiste

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    De_collation_De_Saint_Jean_Baptiste.jpgLe 29 août 2012, le pape Benoît XVI consacrait sa catéchèse au Précurseur :

    Chers frères et sœurs,

    En ce dernier mercredi du mois d’août, nous fêtons la mémoire liturgique du martyre de saint Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus. Dans le calendrier romain, il est l’unique saint dont on célèbre et la naissance, le 24 juin, et la mort venue par le martyre. La fête de ce jour est une mémoire qui remonte à la dédicace d’une crypte de Sébaste, en Samarie, où l’on vénère la tête du saint depuis la moitié du IVème siècle. Ce culte s’est ensuite étendu jusqu’à Jérusalem, dans les Eglises d’orient et à Rome, sous le titre de « Décollation de saint Jean-Baptiste ». Dans le martyrologe romain, on fait allusion à une seconde découverte de la précieuse relique transportée, pour l’occasion, dans l’église de Saint-Silvestre à Campo Marzio, à Rome.

    Ces quelques repères historiques nous aident à comprendre à quel point la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique dans l’Evangile d’aujourd’hui. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.

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  • Europe : Les crimes de haine antichrétienne ont augmenté de 44 %

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    Du Nuovo Sismografo :

    Europe. Les crimes haineux antichrétiens ont augmenté de 44 %.


    Les actes de violence et de discrimination contre les chrétiens se multiplient en Europe. Des églises et des cimetières mais aussi des chrétiens ont été visés. Le groupe le plus persécuté est celui des chrétiens convertis à l’islam et considérés comme apostats. 

    Agence SiR - Les crimes haineux anti-chrétiens en Europe ont augmenté de 44 %. C'est ce que rapporte l'Observatoire sur l'intolérance et les discriminations à l'égard des chrétiens en Europe (Oidac Europe) dans son dernier rapport annuel. Les données ont été relancées dans un communiqué publié aujourd'hui en vue de la Journée internationale de commémoration des victimes d'actes de violence fondés sur la religion ou la conviction qui, instituée par les Nations Unies en 2019, est célébrée le 22 août. Oidac Europe met en garde contre la violence antichrétienne malheureusement également présente en Europe, "comme le démontrent des exemples récents".

    « En Occident, nous avons tendance à considérer la violence contre les croyants religieux comme un problème qui touche principalement les pays d’Afrique et d’Asie. S'il est important de mettre en lumière ces exemples dramatiques de persécution, nous devons également prêter une attention particulière à ce qui se passe en Europe », déclare Anja Hoffmann, directrice exécutive d'Oidac Europe. L'Observatoire, basé à Vienne, surveille la liberté religieuse en Europe et a constaté une augmentation alarmante des crimes de haine antichrétiens dans son dernier rapport annuel.

    « La plupart des attaques antichrétiennes en Europe sont dirigées contre des églises et des cimetières, mais malheureusement, nous continuons également à assister à des attaques violentes contre des chrétiens », explique Hoffmann. L'Observatoire cite en exemple le ministère français de l'Intérieur qui a recensé près de 1 000 crimes de haine anti-chrétiens en 2023. Si 90 % de ces incidents étaient dirigés contre des églises et des cimetières, les services statistiques du ministère ont également documenté 84 agressions personnelles avec un anti-chrétien. motif religieux contre les chrétiens. Selon Oidac Europe, les attaques violentes n'ont pas cessé en 2024. Depuis le début de l'année, l'Observatoire a documenté 25 cas de violences physiques, menaces et tentatives d'assassinat contre des chrétiens au Royaume-Uni, en France, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Autriche. , Pologne et Serbie. Dans certains cas, des communautés entières ont été ciblées. En juin, par exemple, une église adventiste du septième jour à Dijon a été attaquée avec des gaz lacrymogènes lors d'un service religieux, provoquant la panique et blessant neuf personnes.

    « Les chrétiens convertis d’origine musulmane constituent un groupe particulièrement vulnérable à la violence », note Hoffmann.

    En mai, un tribunal britannique a condamné à la prison un homme pour avoir tenté de tuer Javed Nouri, un chrétien converti d’origine musulmane, parce qu’il considérait Nouri comme un apostat « qui méritait de mourir ». En avril, un tribunal italien s’est prononcé sur une affaire similaire impliquant un chrétien tunisien converti qui avait été battu par ses compatriotes pour avoir « fréquenté une église chrétienne ». Selon Oidac Europe, les deux cas n’ont reçu que peu de couverture médiatique. « Le droit à la conversion – conclut Hoffmann – est un élément essentiel de la liberté religieuse. Les gouvernements européens doivent donc faire tout leur possible pour protéger, en particulier, les chrétiens convertis d'origine musulmane qui courent un risque élevé de violence. »

  • Augustin, le plus grand des Pères de l'Eglise latine (28 août)

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    Lors de l'audience générale du mercredi 9 janvier 2008, Benoît XVI consacrait sa catéchèse à l'évocation du plus grand Père de l'Eglise latine :

    Chers frères et sœurs,

    Après les grandes festivités de Noël, je voudrais revenir aux méditations sur les Pères de l'Eglise et parler aujourd'hui du plus grand Père de l'Eglise latine, saint Augustin:  homme de passion et de foi, d'une très grande intelligence et d'une sollicitude pastorale inlassable, ce grand saint et docteur de l'Eglise est souvent connu, tout au moins de réputation, par ceux qui ignorent le christianisme ou qui ne le connaissent pas bien, car il a laissé une empreinte très profonde dans la vie culturelle de l'Occident et du monde entier. En raison de son importance particulière, saint Augustin a eu une influence considérable et l'on pourrait affirmer, d'une part, que toutes les routes de la littérature chrétienne latine mènent à Hippone (aujourd'hui Annaba, sur la côte algérienne), le lieu où il était Evêque et, de l'autre, que de cette ville de l'Afrique romaine, dont Augustin fut l'Evêque de 395 jusqu'à sa mort en 430, partent de nombreuses autres routes du christianisme successif et de la culture occidentale elle-même.

    Rarement une civilisation ne rencontra un aussi grand esprit, qui sache en accueillir les valeurs et en exalter la richesse intrinsèque, en inventant des idées et des formes dont la postérité se nourrirait, comme le souligna également Paul VI:  "On peut dire que toute la pensée de l'Antiquité conflue dans son œuvre et que de celle-ci dérivent des courants de pensée qui parcourent toute la tradition doctrinale des siècles suivants" (AAS, 62, 1970, p. 426). Augustin est également le Père de l'Eglise qui a laissé le plus grand nombre d'œuvres. Son biographe Possidius dit qu'il semblait impossible qu'un homme puisse écrire autant de choses dans sa vie. Nous parlerons de ces diverses œuvres lors d'une prochaine rencontre. Aujourd'hui, nous réserverons notre attention à sa vie, que l'on reconstruit bien à partir de ses écrits, et en particulier des Confessiones, son extraordinaire autobiographie spirituelle, écrite en louange à Dieu, qui est son œuvre la plus célèbre. Et à juste titre, car ce sont précisément les Confessiones d'Augustin, avec leur attention à la vie intérieure et à la psychologie, qui constituent un modèle unique dans la littérature occidentale, et pas seulement occidentale, même non religieuse, jusqu'à la modernité. Cette attention à la vie spirituelle, au mystère du "moi", au mystère de Dieu qui se cache derrière le "moi", est une chose extraordinaire sans précédent et restera pour toujours, pour ainsi dire, un "sommet" spirituel.

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  • Saint Augustin, un homme pleinement accompli (28 août)

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    0828 (1).jpgZenit.org a publié (en 2012) un entretien avec le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan (Traduction d'Hélène Ginabat)

    (ZENIT.org) – Pour le cardinal Angelo Scola, saint Augustin est « un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli ». Il fut aussi, comme saint Ambroise, un courageux avocat « de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité ». Le cardinal Scola, archevêque de Milan, célèbrera l’eucharistie dans la basilique Saint-Pierre-au-Ciel-d’Or (San Pietro in Ciel d’Oro) à Pavie, en Italie, sur la tombe de saint Augustin, le 28 août 2012, en la mémoire liturgique du saint (cf. Zenit du 24 août 2012).

    A cette occasion, le cardinal Angelo Scola livre une réflexion sur la figure du grand docteur de l’Eglise, dans un entretien avec l’Ordre de saint Augustin.

    Eminence, qui est saint Augustin pour vous ?

    Un génie de l’humanité et un grand saint, c’est-à-dire un homme pleinement accompli. J’ai été impressionné, à ce sujet, par une affirmation de Jacques Maritain que je cite régulièrement aux jeunes, qui sont si souvent obsédés par le problème du succès et de la réalisation de soi : « Il n’existe de personnalité vraiment parfaite que chez les saints. Mais comment cela ? Les saints se sont-ils préoccupés de développer leur personnalité ? Non. Ils l’ont trouvée sans la chercher, parce qu’ils ne la cherchaient pas, mais Dieu seulement » (J. Maritain).

    L’archevêque de Milan se rend sur la tombe de saint Augustin pour y célébrer l’Eucharistie : cette démarche renouvelle le lien particulier entre Ambroise et Augustin. Que peuvent-ils nous dire encore aujourd’hui ?

    Card. Angelo Scola – Ambroise et Augustin ont traversé des décennies troublées entre « l’antique », représenté par l’empire romain désormais exténué et en marche vers un déclin inexorable, et le « nouveau » qui s’annonçait à l’horizon, mais dont on ne voyait pas encore nettement les contours. Ils furent immergés dans une société à bien des égards semblable à la nôtre, secouée par des changements continuels et radicaux, sous la pression de peuples étrangers et serrée dans l’étau de la dépression économique due aux guerres et aux famines.Dans de telles conditions, malgré la diversité profonde de leur histoire et de leur tempérament, Ambroise et Augustin furent des annonciateurs indomptables de l’avènement du Christ pour tout homme, dans l’humble certitude que la proposition chrétienne, lorsqu’elle est librement assumée, est une ressource précieuse pour la construction du bien commun.Ils furent de vaillants défenseurs de la vérité, sans se préoccuper des risques et des difficultés que cela comporte, en ayant conscience que la foi ne mortifie pas la raison, mais l’achève ; et que la morale chrétienne perfectionne la morale naturelle, sans la contredire, en en favorisant la pratique. Si nous empruntons des expressions du débat contemporain, nous pourrions les définir comme deux paladins de la dimension publique de la foi et d’un sain concept de laïcité.

    Quel enseignement peut-on tirer de l’expérience humaine et spirituelle de saint Augustin pour l’Année de la foi ?

    Dans une de ses audiences générales consacrées à saint Augustin, Benoît XVI le cite : « Mais si le monde vieillit, le Christ est éternellement jeune. D'où l'invitation: "Ne refuse pas de rajeunir uni au Christ, qui te dit : Ne crains rien, ta jeunesse se renouvellera comme celle de l'aigle" (Serm. 81, 8) » (Benoît XVI, audience générale du 16 janvier 2008). Augustin est un témoin formidable du Christ qui est contemporain à tout homme, et d’un profond accord entre la foi et la vie.

    En quoi la pensée et l’aventure humaine de saint Augustin sont-elles d’une actualité toujours nouvelle ?

    C’est l’inquietum cor dont il nous parle au début des Confessions. Sa recherche inlassable, qui a fasciné les hommes de tous les temps, est particulièrement précieuse aujourd’hui pour nous qui sommes immergés – et souvent submergés – dans les tourments de ce début de troisième millénaire. Une recherche qui ne s’arrête pas à la dimension horizontale, même si celle-ci est infinie ; mais qui pénètre dans la dimension verticale. C’est le même Augustin qui en décrit la portée quand il affirme, dans un passage des Soliloques : « Je viens de prier Dieu. — Que veux-tu donc savoir? — Tout ce que j'ai demandé.  Résume-le en peu de mots. — Je désire connaître Dieu et l'âme. — Ne désires-tu rien de plus ? — Rien absolument. » (Augustin, Soliloques I, 2, 7).

  • Saint Augustin d'Hippone (28 août) : "Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle..."

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    Du site Pères de l'Eglise.free.fr :

    On connaît bien la vie d'Augustin d'Hippone : très nombreuses sont les biographies qui ont été écrites de lui, facilitées - il faut bien le dire - par ce que lui-même nous a dit de lui à travers Les Confessions, rédigées vraisemblablement entre 397 et 400, oeuvre universellement connue :

    Bien tard, je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard, je t'ai aimée ! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors, et c'est là que je te cherchais, et sur la grâce de ces choses que tu as faites, pauvre disgracié, je me ruais !
    Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi ;
    elles me retenaient loin de toi, ces choses qui pourtant,
    si elles n'existaient pas en toi, n'existeraient pas ! Tu as appelé, tu as crié et tu as brisé ma surdité ;
    tu as brillé, tu as resplendi et tu as dissipé ma cécité ;
    tu as embaumé, j'ai respiré et haletant j'aspire à toi ;
    j'ai goûté, et j'ai faim et j'ai soif ;
    tu m'as touché et je me suis enflammé pour ta paix.[...]
    (Conf. X, xxvii, 38)

    Effectivement, Augustin connaît d'abord une jeunesse dissipée, dispersée entre toutes sortes de plaisirs (Augustin rappellera à maintes reprises son attrait pour les femmes, les honneurs...). Toutefois, il est animé par une grande inquiétude intellectuelle et psychologique, a de nombreuses curiosités philosophiques et linguistiques (il a embrassé la profession de "rhéteur"). Augustin verra dans toute cette période de sa vie en germe déjà une recherche de Dieu qui va d'ailleurs se préciser à travers la lecture des philosophes et son grand intérêt pour les philosophies (Augustin est un grand lecteur de Cicéron, puis il découvre Plotin et les néo-platoniciens...), son souci et son attrait pour la religion et les croyances (comme par exemple le manichéisme qui le tenta un certain temps). Finalement, après avoir rejoint l'Italie, Rome en 383 puis surtout Milan où il va s'installer plus durablement pour des raisons professionnelles (découragement face aux étudiants de Carthage qu'il juge peu intéressants), Augustin découvre la prédication de l'évêque du lieu, Ambroise, qui accepte de répondre à toutes les interrogations d'Augustin au cours de longs entretiens. Bien des événements personnels sont relatés également par Augustin dans les Confessions qui ont certainement contribué à son "retournement". Augustin, catéchumène depuis son enfance (1) va finalement se convertir radicalement et demander le baptême en 387(2).

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  • Sainte Monique ou l'obstination d'une mère (27 août)

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    Le 27 août 2008, (ZENIT.org) Benoît XVI a évoqué le grand saint Augustin et sa mère, Monique, dont l'Eglise célèbre aujourd'hui la fête liturgique : son fils est fêté demain, 28 août.

    A la fin de l'audience, comme c'est la tradition, Benoît XVI a salué les jeunes, les malades et les jeunes mariés, leur présentant l'exemple de sainte Monique.

    « Que l'exemple de sainte Monique dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, disait Benoît XVI, et celui de son fils saint Augustin, que nous célébrerons demain, vous aident à regarder, avec une confiance indéfectible, vers le Christ, lumière dans les difficultés, soutien dans les épreuves, guide à tout moment de l'existence humaine ».

    Sainte Monique est connue pour sa persévérante intercession pendant plus de quinze ans pour la conversion de son fils Augustin.

    Voici un beau témoignage de piété filiale que cette prière composée par saint Augustin pour le repos de l'âme de sa mère, Monique, décédée à Ostie en  387, après une expérience spirituelle intense:

    « O mon Dieu, je ne laisse pas de pleurer en votre présence pour celle qui vous a si fidèlement servi, pour celle qui, après m'avoir porté dans son sein pour me faire naître à la lumière passagère de ce monde, me porta depuis dans son coeur, afin de me faire renaître à votre lumière éternelle.

    « O Dieu de mon coeur, Dieu de miséricorde, quelque sujet que j'aie de me réjouir en vous et de vous rendre grâces de tout le bien que fit ma mère pendant sa vie, je veux laisser à part, quant à présent, toutes ses bonnes oeuvres, et je viens implorer auprès de vous le pardon de ses péchés.

    « Exaucez-moi, je vous en conjure, par les mérites de celui qui fut attaché pour nous à une croix, et qui, maintenant assis à votre droite, ne cesse d'intercéder pour nous.

    « Je sais que votre servante a pratiqué les oeuvres de miséricorde, et qu'elle a pardonné du fond de son coeur à ceux qui l'avait offensée : pardonnez-lui donc aussi, mon Dieu, les fautes qu'elle a pu commettre envers vous pendant tout le temps qui s'est passé depuis son baptême jusqu'à sa mort. Pardonnez-lui, Seigneur, je vous en supplie ; que votre miséricorde l'emporte sur votre justice, parce que vous êtes fidèle dans vos promesses, et que vous avez promis la miséricorde à ceux qui auront été miséricordieux.

    « Je crois que vous avez déjà fait pour mère ce que je vous demande ; et cependant, Seigneur, puissent les prières que je vous offre être agréables à vos yeux. Elle-même nous recommanda de vous les adresser, et de nous souvenir d'elle à l'autel du Seigneur.

    « N'oubliez pas, mon Dieu, que celle pour qui je vous prie avait fortement attaché son âme, par les liens d'une foi inébranlable, à cet admirable mystère de notre rédemption. Que rien ne puisse donc l'arracher à la protection de son Dieu ! Que l'ennemi ne réussisse, ni par la ruse, ni par la force, à la séparer de vous ; que son âme repose dans la paix éternelle. Amen. »

  • Monique : la sainteté d'une mère

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    On célèbre aujourd'hui la fête de sainte Monique, mère de saint Augustin. Elle occupe une large place dans les Confessions. Nous reproduisons ci-dessous un entretien entre cette mère et son fils sur le bonheur de la vie éternelle (chapitre X):

    A l’approche du jour où elle devait sortir de cette vie, jour que nous ignorions, et connu de vous, il arriva, je crois, par votre disposition secrète, que nous nous trouvions seuls, elle et moi, appuyés contre une fenêtre, d’où la vue s’étendait sur le jardin de la maison où nous étions descendus, au port d’Ostie. C’est là que, loin de la foule, après les fatigues d’une longue route, nous attendions le moment de la traversée.

    Nous étions seuls, conversant avec une ineffable douceur, et dans l’oubli du passé, dévorant l’horizon de l’avenir ( Philip. III, 13), nous cherchions entre nous, en présence de la Vérité que vous êtes, quelle sera pour les saints cette vie éternelle « que l’oeil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, et où n’atteint pas le cœur de l’homme (I Cor. II, 9). » Et nous aspirions des lèvres de l’âme aux sublimes courants de votre fontaine, fontaine de vie qui réside en vous (Ps. XXXV, 10), afin que, pénétrée selon sa mesure de la rosée céleste, notre pensée pût planer dans les hauteurs.

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  • Sainte Monique (27 août)

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    Vie de Sainte Monique, mère de saint Augustin (source)

    Monique fut la mère de Saint Augustin à double titre, puisqu’elle l’enfanta sur la terre et pour le ciel. Sainte Monique naquit en 332, d’une famille où régnaient la piété et la crainte de Dieu. Lorsqu’elle fut en âge d’être mariée ses parents lui firent épouser Patrice, bourgeois de Tagaste, homme d’honneur, mais païen de religion. Elle eut toujours pour lui une soumission parfaite et travaillait de toutes ses forces à le gagner à Jésus-Christ. Le principal moyen qu’elle employait pour le retirer de ses vices était une conduite irréprochable, qu’elle soutenait constamment. Elle supportait ses infidélités avec patience, sans jamais les lui reprocher avec amertume, espérant toujours que Dieu aurait pitié de lui. En général, Patrice était d’un excellent caractère, mais en même temps, il était violent et emporté. Lorsque Monique le voyait en colère, elle observait de ne le contredire, ni par ses actions, ni par ses discours. La fougue étant passée, elle lui parlait avec douceur. Quand des femmes maltraitées par des maris violents ou débauchés venaient lui faire part de leurs peines, elle avait coutume de leur répondre : « Vous ne devez vous en prendre qu’à vous-mêmes et à vos propres paroles. » 

    Son mari embrassa le christianisme un an avant de mourir (371). Il renonça à ses débauches et passa le reste de sa vie dans la pratique de la vertu. Elle gagna aussi sa belle-mère à Jésus-Christ, après l’avoir fait revenir des préventions qu’elle avait conçues contre elle. Elle mettait au nombre de ses principaux devoirs le soin de soulager les pauvres ; elle assistait tous les jours à la Divine Liturgie ; elle allait à l’église le matin et le soir, afin de se trouver à la prière publique et d’entendre la Parole de Dieu. Mais son exactitude à remplir les devoirs de la religion était réglée sur les vrais principes; elle ne l’empêchait point de veiller au soin de sa maison, et surtout à l’éducation de ses enfants. La Sainte avait deux fils, Augustin et Navigius, et une fille dont on ignore le nom.

    Après la mort de son époux, elle passa son veuvage dans la chasteté et l’exercice des œuvres de miséricorde. Elle ne cessait de répandre d’abondantes larmes dans ses prières à Dieu pour son fils, qui avait été séduit par la secte des Manichéens. Elle le suivit pourtant à Milan, où elle l’exhortait souvent à fréquenter saint Ambroise, qui en était évêque. Cédant à ses désirs, il reconnut la vérité de la foi catholique par suite des discours publics et des entretiens particuliers de ce saint docteur, et reçut le baptême de ses mains (387).

    Elle, lui ménagea alors un bon parti, dans l’espérance que le mariage le fixerait et le préserverait du malheur de la rechute. Mais Augustin lui apprit qu’il était résolu de vivre le reste de ses jours dans la continence. Elle le suivit dans une maison de campagne où il alla passer les vacances avec quelques-uns de ses amis. Elle eut part aux entretiens les plus relevés qu’ils eurent ensemble, et y montra un jugement et une pénétration extraordinaires. Saint Augustin nous a conservé plusieurs de ses réflexions, qui décèlent beaucoup d’esprit et de piété.

    Peu après, la mère et le fils, revenant en Afrique, s’arrêtèrent au port d’Ostie, Monique fut prise de la fièvre. Un jour qu’elle perdit connaissance, elle revint à elle en disant : « Où étais-je ?... » Et regardant ceux qui l’entouraient, elle ajouta : « Vous enterrerez ici votre mère. Je vous demande seulement de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur. »

    Cette sainte femme rendit son âme à Dieu en 387, à la cinquante-sixième année de son âge, après neuf jours de maladie, et fut inhumée dans l’église d’Ostie. Plus tard, sous le pontificat de Martin V, ses restes furent transportés à Rome et placés avec honneur dans l’église qui porte le nom de Saint Augustin.

    Au Livre V de ses Confessions, chapitre 12, Saint Augustin, parlant de la mort de sa mère, s’exprime ainsi : 

    « Nous ne pensâmes pas qu’il fût convenable de célébrer ses funérailles par des plaintes, des pleurs et des gémissements, parce que ce n’était point dans la peine qu’elle mourait, et qu’elle ne mourait pas non plus tout entière. C’était en conséquence de sa vie innocente et de sa foi sincère que nous avions raisonnablement cette pensée. Ensuite, j’étais ramené insensiblement à ma première douleur au sujet de cette servante du Seigneur ; je me rappelais sa dévotion envers Dieu, envers nous sa piété, sa tendresse, ses bons avis, dont je me trouvais tout à coup privé; et ce fut pour moi un amer plaisir de pleurer sur elle et pour elle. Si quelqu’un venait à trouver blâmable que, durant quelques instants, j’eusse pleuré ma mère..., ma mère que j’avais vue morte devant mes yeux !… elle qui pendant tant d’années, m’avait tant pleuré pour que je fusse vivant devant les siens !... qu’il ne se rie pas de moi ; mais que plutôt, s’il a quelque charité, il pleure aussi pour mes péchés devant Toi, Seigneur, Qui es le Père de tous les frères de Ton Christ Jésus! »

    Sainte Monique, prie Dieu pour nous et pour les enfants de la terre d'Algérie!