Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

International - Page 103

  • Inde : les attaques contre les chrétiens se multiplient

    IMPRIMER

    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Un forum chrétien alerte New Delhi contre une hausse des attaques visant les chrétiens indiens

    15/06/2022

    Le 13 juin, le Forum chrétien uni (UCF) a demandé à la justice indienne et au gouvernement d’intervenir face à une hausse du nombre de cas de violences, de pressions et d’arrestations injustifiées contre les minorités chrétiennes. Le groupe a évoqué 207 affaires enregistrées depuis début 2022, et 505 en 2021. « Cela contredit honteusement les autorités qui affirment qu’il n’y a que quelques rares incidents provoqués par des individus marginaux », a déclaré Michael Williams, président du forum. « Ces chiffres sont loin d’être exhaustifs », a également affirmé A. C. Michael, un responsable d’UCF.

    Le Forum chrétien uni UCF (United Christian Forum), basé à New Delhi, a demandé au gouvernement fédéral et à la justice indienne d’intervenir immédiatement face à une hausse rapide du nombre de cas de violences, de pressions et d’arrestations injustifiées visant les minorités chrétiennes. Le groupe UCF a appuyé sa demande en évoquant 207 cas de persécutions survenus au cours des premiers mois de 2022, et 505 cas en 2021.

    « Ces chiffres contredisent honteusement les affirmations des fonctionnaires du gouvernement et des responsables du parti au pouvoir à l’échelle nationale et régionale, qui disent qu’il n’y a pas de persécutions et qu’il n’y a que quelques rares incidents provoqués par des individus marginaux », a déclaré Michael Williams, président national d’UCF, dans un communiqué de presse publié le 13 juin.

    Pour ce dernier, il est ironique de voir les coupables, dont beaucoup ont même filmé des actes de vandalisme et de violence physique contre des hommes et des femmes désarmés, défier la loi en toute impunité tandis que des responsables et fidèles chrétiens rassemblés en prière sont arrêtés pour de fausses accusations de conversions forcées. « Dans toutes ces affaires, soit la police laisse faire en silence, soit elle y participe activement. Dans tous ces cas, malgré nos appels envers les autorités, la police n’a suivi ni le protocole, ni les règles en vigueur, et elle n’a pas mené d’enquêtes », a-t-il ajouté.

    En se basant sur des données collectées par son numéro d’assistance téléphonique, UCF a souligné qu’au moins 57 cas de persécutions contre des chrétiens ont été enregistrés rien qu’au cours du mois de mai 2022. La situation est particulièrement préoccupante dans les États de l’Uttar Pradesh et du Madhya Pradesh, dans le nord du pays, et dans les États du Chhattisgarh et du Karnataka, dans l’est et dans le sud de l’Inde. Au cours des mois précédents, 40 cas ont été enregistrés en janvier, 35 en février, 33 en mars et 40 en avril.

    Des chiffres loin d’être exhaustifs pour UCF

    Selon les chiffres collectés par l’organisation, outre les cas de violences et d’attaques physiques, il y a également des cas de vandalisme, de fermeture forcée d’églises, d’interruption des liturgies dominicales ou encore des situations d’exclusion sociale, en particulier dans les villages et les petites villes. Ainsi, le 2 mai dans le district de Bastar (Chhattisgarh), une femme chrétienne de 65 ans et son fils ont été menacés d’ostracisme social par les autres villageois s’ils ne renonçaient pas à leur foi. Face à leur refus, la mère et le fils ont été attaqués. La femme a subi de multiples blessures, notamment à la tête, et a dû être hospitalisée. Une plainte a été déposée auprès de la police et du district local.

    Dans une autre affaire, survenue le 31 mai dans le district de Jaunpur (Uttar Pradesh), une foule a interrompu un temps de prière dans une église protestante locale ; le pasteur a été traîné dehors de force et battu après avoir été accusé de convertir les gens de force. La police, au lieu d’agir contre les attaquants, a arrêté le pasteur. Ce dernier est resté derrière les barreaux jusqu’à sa libération sous caution le 3 juin. De son côté, A. C. Michael, un responsable d’UCF, s’inquiète d’une montée des cas de violence contre les chrétiens à travers l’Inde. « Les chiffres collectés à ce jour sont loin d’être exhaustifs car beaucoup de cas ne sont pas rapportés et n’ont donc pas été enregistrés. »

    (Avec Ucanews)

  • "Le problème actuel de l’Église est précisément la non-acceptation du Concile..." : le regard du pape sur la situation actuelle du monde et de l'Eglise

    IMPRIMER

    Le pape est encore bien vert et ce n'est pas parce que sa mobilité est réduite qu'il est près de démissionner. Il est aussi assez prolixe et ne mâche pas ses mots. Il est intéressant de voir comment il analyse la crise ukrainienne où il se défend d'être "pro-Poutine". Son obstination à faire du Concile Vatican II la référence incontournable et à dénoncer les "restaurationnistes" qui s'y opposeraient en consternera plus d'un. Si Benoît XVI situait ce concile dans une perspective de continuité, on voit bien qu'il n'en va pas de même pour le pape règnant et qu'il est bien décidé à faire de son pontificat un changement de cap dans la navigation de la barque de Pierre... 

    De la Rédaction de La Civiltà Cattolica France :

    ENTRETIEN DU PAPE FRANÇOIS AVEC LES ÉDITEURS DES REVUES DE CULTURE EUROPÉENNE DES JÉSUITES

    14 juin 2022

    19 mai 2022. « Bienvenue ! Vous voyez ? Je suis dans mon nouveau fauteuil », a plaisanté le Pape, faisant allusion au fait qu’il se déplace en fauteuil roulant en raison de douleurs aux genoux. François a salué personnellement, un par un, les directeurs des revues culturelles européennes de la Compagnie de Jésus réunis en audience à la Bibliothèque privée du Palais apostolique.

    Ils étaient dix en tout : P. Stefan Kiechle de Stimmen der Zeit (Allemagne), Lucienne Bittar de Choisir (Suisse), P. Ulf Jonsson de Signum (Suède), P. Jaime Tatay de Razón y fe (Espagne), P. José Frazão Correia de Brotéria (Portugal), P. Paweł Kosiński de Deon (Pologne), P. Arpad Hovarth de A Szív (Hongrie), Robert Mesaros de Viera a život (Slovaquie), Frances Murphy de Thinking Faith (Royaume-Uni) et P. Antonio Spadaro de La Civiltà Cattolica (Italie). Trois rédacteurs étaient des laïcs, dont deux femmes (pour les revue suisse et anglaise). Les autres étaient des jésuites.

    La rencontre avec le Souverain Pontife était le début de leur rencontre annuelle de trois jours[1]. Le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le Père Arturo Sosa, a également assisté à l’audience. « Je n’ai pas préparé de discours », a commencé le Pape, « alors si vous le voulez, posez des questions. Si nous dialoguons, notre rencontre sera plus riche ».

    Saint Père, merci pour cette rencontre. Quel est le sens et la mission des revues de la Compagnie de Jésus ? Avez-vous une mission à nous confier ?

    Il n’est pas facile de donner une réponse claire et précise. En général, bien sûr, je crois que la mission d’une revue culturelle est de communiquer. J’ajouterais cependant de communiquer de la manière la plus incarnée possible, personnellement, sans perdre la relation avec la réalité et les gens, le « face-à-face ». Par là, j’entends qu’il ne suffit pas de communiquer des idées. Vous devez communiquer des idées qui viennent de l’expérience. Pour moi, c’est très important. Les idées doivent venir de l’expérience.

    Prenez l’exemple des hérésies, qu’elles soient théologiques ou humaines, car il y a aussi des hérésies humaines. Selon moi, il y a hérésie lorsque l’idée est déconnectée de la réalité humaine. D’où la phrase que quelqu’un a dite – Chesterton, si je me souviens bien – que « l’hérésie est une idée devenue folle ». Elle est devenue folle parce qu’elle a perdu sa racine humaine.

    La Compagnie de Jésus ne doit pas chercher à communiquer des idées abstraites. Elle entend plutôt communiquer de l’expérience humaine à travers les idées et le raisonnement : l’expérience, donc. On discute des idées. La discussion, c’est bien ; mais pour moi, ce n’est pas assez. C’est la réalité humaine qui est discernée. Le discernement est ce qui compte vraiment. La mission d’une publication jésuite ne peut pas être seulement de discuter, mais elle doit surtout aider au discernement qui mène à l’action.

    Or, parfois, pour discerner, il faut jeter une pierre ! Si vous jetez une pierre, les eaux s’agitent, tout bouge et vous pouvez discerner. Mais, si au lieu de lancer une pierre, vous lancez… une équation mathématique, un théorème, alors il n’y aura pas de mouvement et donc pas de discernement.

    Lire la suite

  • Nigeria : attendre le génocide pour intervenir ?

    IMPRIMER

    De Benoît de Blanpré sur le site du Figaro (Vox) :

    «Au Nigeria, ce sont les valeurs chrétiennes que les salafistes ont en ligne de mire»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'attaque terroriste d'une église en pleine messe de Pentecôte, qui a fait des dizaines de morts, n'est pas un événement isolé, clame le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse, Benoît de Blanpré. L'Occident doit réagir avant le nettoyage ethnique des chrétiens du Nigeria, plaide-t-il.

    Benoît de Blanpré est le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), une association catholique venant en aide aux chrétiens persécutés dans le monde.


    On connaît la terrible loi journalistique du « mort au kilomètre ». C'est-à-dire qu'un décès qui survient à un kilomètre de chez soi émouvra autant que 10 décès à 10 kilomètres de là. Mais si, en lisant la presse française, j'appliquais cette loi au Nigeria, je devrais en conclure que ce pays se situe quelque part sur la Lune...

    Ce qui s'est passé le 5 juin est un acte barbare, odieux. Les terroristes ont poussé le vice jusqu'à se positionner aussi à l'extérieur de l'église afin de pouvoir exterminer tous ceux qui arrivaient à s'enfuir par les fenêtres et les portes. Une véritable boucherie avec peu d'écho médiatique. La veille, un énième prêtre était enlevé, le père Christopher Itopa Onotu, dans l'État de Kogi, au cœur du pays. Auparavant, à Sokoto, une étudiante était massacrée par ses camarades, battue à mort, pour un message posté sur les réseaux sociaux. Juste après l'évènement, la ville a été le théâtre de violentes manifestations, non en signe de solidarité avec la victime, mais pour protester contre l'arrestation de deux suspects !

    Je ne parle que de l'actualité récente… Au mois de février, des terroristes ont pris d'assaut un train entier : 160 personnes ont disparu. Et tout cela dans une totale indifférence occidentale, que nos interlocuteurs sur place ne comprennent pas. Nous avons reçu, à l'AED, le témoignage de Monseigneur Matthew Ndagoso, archevêque de Kaduna, à la limite du Sahel : «Il faut être deux pour danser le tango. Nos dirigeants nous volent et emportent notre argent en Occident, en Suisse, à Paris, à Londres, à Francfort. Si l'Occident n'acceptait pas leur argent, ils le laisseraient au pays».

    Les bandits, les djihadistes, Boko Haram ou Ansaru (filiale d'Al Qaïda) ne sont que des symptômes, assure cet évêque. Les vrais responsables vivent à la tête de l'État. En particulier à la tête de l'armée, sous contrôle peul, qui demeure l'arme au pied quand des chrétiens sont massacrés par des djihadistes peuls eux aussi. Or, nos dirigeants occidentaux ainsi que des responsables de multinationales traitent avec cette administration.

    Pays pivot au Sahel

    Il faut ajouter à cela que le Nigeria n'a pas une situation anodine, il joue au contraire le rôle de pays pivot, entre Afrique Sub-saharienne et Sahel, pour le meilleur et pour le pire. Son chaos entretient nos désordres. Il est de notoriété publique que la drogue qui circule jusqu'en France transite depuis l'Amérique latine jusqu'au port de Lagos, la capitale économique du Nigeria, avant de traverser le Sahara avec la complicité de groupes armés djihadistes.

    Par ailleurs, nous connaissons bien les problèmes liés à l'afflux de migrants. Les jeunes Nigérians diplômés fuient, hypothéquant l'avenir du pays. Les plus pauvres, quant à eux, accablés par la misère, cherchent ailleurs un avenir radieux dans cet Occident qui agit tour à tour comme un repoussoir et un puissant aimant.

    À plus long terme, et d'une façon encore plus décisive, le Nigeria nous concerne car il s'agit d'un pays dont le poids ne va cesser de grandir. Il rassemble déjà plus de 200 millions d'habitants, et au regard de sa croissance démographique, il en fera le double en 2050. La jeunesse nigériane, si nombreuse, manque d'accès à l'éducation, aux soins, à un métier... Cette situation explique, à défaut d'excuser, que tant d'entre eux rejoignent des groupes armés qui leur promettent un statut social et de l'argent.

    Les valeurs chrétiennes en ligne de mire

    Ces groupes armés, souvent d'inspiration salafiste, voient l'Occident comme une menace, et si ce sont leurs compatriotes qu'ils tuent dans l'immense majorité des cas, ils n'en ont pas moins les valeurs chrétiennes qui subsistent dans nos institutions en ligne de mire. Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad que l'on surnomme « Boko Haram » vise dans le mille quand il prétend que « l'éducation occidentale est un péché ». C'est ce que signifient les termes tristement célèbres de cette sinistre organisation et ils révèlent la première cible des combattants qui la rejoignent. Eux voient bien que l'éducation des populations, en particulier celle des jeunes filles, représente un danger existentiel pour leurs activités terroristes.

    Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions.

    Le Nigeria représente enfin un enjeu de première importance car il s'agit d'un pays partagé équitablement entre chrétiens et musulmans, et qu'il pourrait être un laboratoire de l'entente entre religions. Dans bien des régions, en particulier au centre et au sud du pays, des rapports apaisés entre chrétiens et musulmans existent. Mais ils sont menacés. Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions. Et dans tout le pays, les échos d'attaques à connotation religieuse tendent les rapports entre les communautés.

    Je conclus en reprenant les mots de Mgr William Avenya, l'évêque du diocèse catholique de Gboko. Confronté au nettoyage ethnique de chrétiens au nord du pays, il interpelle chacun de nous : «N'attendez pas le génocide pour intervenir !»

  • Démission du pape : des rumeurs infondées

    IMPRIMER

    De Maximiliano Ricchini sur Gaucho News :

    Le pape François et les rumeurs de démission, le démenti vient de l'ancien président argentin

    13 juin 2022

    Les rumeurs sur la démission du pape François continuent d'attirer l'attention de la presse, qui n'épargne pas le fond et les arguments parfois bizarres. A la base, toujours des thèses liées à son état de santé et, enfin, aussi la nomination de 21 nouveaux cardinaux fin mai, interprétée comme un réarrangement des courants au sein d'un nouveau conclave également présumé.

    Les dernières nouvelles concernant Jorge Mario Bergoglio font état de ses difficultés qui l'ont contraint à renoncer au voyage apostolique en Afrique, prévu au Congo et au Sud-Soudan début juillet, ainsi qu'aux rites liés au Corpum Domini, le 16 juin. Comme le précise une note du bureau de presse du Vatican, "en raison des limitations imposées au pape par sa gonalgie et des besoins liturgiques spécifiques de la célébration, la Sainte Messe et la Procession avec la bénédiction eucharistique ne seront pas célébrées le jour de la fête du Corpus Domini".

    Un ancien président, Eduardo Duhalde, qui a dirigé l'Argentine de janvier 2002 à mai 2003, a également évoqué la démission du pape François sur la radio nationale. La presse argentine fait état d'une visite de Duhalde au Vatican, à l'issue de laquelle l'ancien locataire de la Casa Rosada s'est empressé de démentir les nombreuses rumeurs sur la démission de Bergoglio.

    Selon Duhalde, le pape François a même souri aux rumeurs concernant sa démission, ajoutant qu'il reprendra la marche après des traitements spécifiques à son genou droit. "Je l'ai trouvé de très bonne humeur", a assuré Duhalde, qui a ajouté en termes précis : "Il m'a dit que si le problème était dans sa tête, il ne pourrait pas continuer, mais il est dans son genou et n'implique rien". Il s'agit de séances de kinésiologie " et il devra s'arrêter quelques jours et remarcher ", conclut l'ancien président.

    Dans le même ordre d'idées, les déclarations du porte-parole de Bergoglio, Guillermo Marcó, sur la démission présumée du pape François : "Il conserve une lucidité intacte, il est plein de projets, il a la sagesse de toujours et la joie de se savoir entre les mains de Dieu". En concluant que "à aucun moment il n'a évoqué la possibilité d'une démission".

  • Catholiques en chute libre en Argentine, catholiques réactifs aux Etats-Unis : 2 enquêtes

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Argentine : catholiques en chute libre. États-Unis : catholiques réactifs. Deux enquêtes

    Parmi les récentes enquêtes sociologiques sur les religions dans le monde, deux sont particulièrement intéressantes. La première enregistre le net recul du catholicisme en Argentine. La seconde enquête mesure les opinions des catholiques des États-Unis concernant l’avortement, au moment même où la Cour suprême s’apprête à révoquer le jugement Roe vs Wade qui a légalisé l’avortement dans tous les États en 1973, avec comme conséquence que les États pourront légiférer en la matière.

    En Argentine

    En Argentine, les « sans religion » s’élèvent à 22% de la population, alors qu’ils étaient pratiquement absents il y a un siècle. Et dans le même laps de temps, les catholiques sont tombés de 90% à 52%.

    C’est le biographe de Jorge Mario Bergoglio et vaticaniste Sergio Rubin qui relaye ces données, en citant Marita Carballo, fondatrice du centre de recherche argentin « Voices ! ».

    Les Argentins qui déclarent avoir confiance en l’Église catholique sont également en diminution : de 52% en 2017 à 31% aujourd’hui. Tout comme les avis positifs sur le Pape François, qui ont chuté dans le même temps de 62% à 52%.

    Et vice-versa, parmi ceux qui continuent à se dire chrétiens, les « evangelicals », les charismatiques et pentecôtistes sont en augmentation et représentent aujourd’hui 12% de la population argentine.

    En tout cela, l’Argentine reproduit une tendance qui se répand depuis des années en Amérique latine, où en 2018 déjà, les catholiques étaient passés sous la barre de la moitié de la population, l’Uruguay en tête, historiquement le plus irréligieux, suivi des autres États d’Amérique centrale.

    Mais aujourd’hui, même dans un géant tel que le Brésil, les catholiques sont descendus sous la moitié. Dans l’État de Rio de Janeiro, ils ne sont plus que 46%, avec des pics plus bas, inférieurs à un tiers, dans les favelas.

    En 2019, le Pape François a consacré tout un synode à l’Amazonie et il y a quelques jours, il a nommé cardinal l’évêque de la plus grande ville de la région, Manaus. Mais pendant que l’Église se bat pour la protéger la nature, le nombre des catholiques est en baisse constante. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 46% des 34 millions d’habitants du bassin amazonien.

    Au Chili également, les catholiques viennent de passer sous le seuil de la moitié de la population. Et l’Argentine, comme on l’a vu, s’en rapproche très fort, surtout qu’elle est orpheline de son compatriote le Pape qui n’y a plus remis les pieds depuis son élection et qui n’a aucune intention de le faire à l’avenir.

    Aux États-Unis

    Quant à l’opinion des catholiques américains en matière d’avortement, une récente enquête du Pew Research Center a récemment fait parler d’elle :

    > Like Americans overall, Catholics vary in their abortion views, with regular Mass attenders most opposed

    On retrouve aux deux extrêmes ces catholiques (13%) qui voudraient une légalisation totale de l’avortement, sans exceptions, et les autres (10%) qui voudraient à l’inverse qu’il soit toujours illégal, tandis qu’on retrouve au milieu ceux qui voudraient qu’il soit légal ou illégal « dans la majorité des cas ».

    Mais chez ceux qui vont à la messe tous les dimanches, les proportions changent sensiblement. Ceux qui voudraient que l’avortement soit toujours illégal montent à 24% et ceux qui voudraient qu’il soit illégal dans la majorité des cas s’élève à 44%. Au total, ils représentent les deux tiers des pratiquants réguliers, avec un minuscule pourcentage de 4% qui voudraient qu’il soit toujours légal et 26% qui voudraient qu’il soit légal dans la majeure partie des cas.

    Dans le cas où la vie ou la santé de la mère est en jeu, 69% des catholiques opte pour l’avortement légal et 13% s’y opposent, mais chez ceux qui vont à la messe tous les dimanches, le pourcentage de ceux qui sont en faveur de l’avortement légal chute à 49% et celui de ceux qui s’y opposent monte à 29%.

    En général, 44% des catholiques se déclarent d’accord avec l’affirmation que « la vie humaine commence à la conception, raison pour laquelle un fœtus est une personne avec tous les droits », mais ils sont 70% de ceux qui vont à la messe chaque dimanche à le penser.

    Aux États-Unis, l’opposition des catholiques pratiquants à la légalisation de l’avortement, toujours ou dans la majeure partie des cas, s’approche du taux record de 77% des protestants blancs « evangelical ».

    En revanche, chez les catholiques, les avis divergent davantage en fonction de leurs orientations politiques, indépendamment de la fréquentation de la messe.

    Les catholiques en faveur des républicains sont à 60% pour l’illégalité de l’avortement, toujours ou dans la majorité des cas, et à 59% pour l’affirmation selon laquelle « la vie commence avec la conception ».

    Tandis que les catholiques en faveur des démocrates sont à 73% pour l’avortement légal, toujours ou dans la plus grande partie des cas, et à peine 30% à soutenir l’affirmation que « la vie commence avec la conception ».

    Les opinions sur l’avortement des catholiques républicains sont très semblables à celles des républicains non catholiques.

    Dans le camp démocrate, en revanche, les opinions entre les catholiques et les non-catholiques divergent parfois un peu. Par exemple, 38% des catholiques démocrates n’admettent pas l’avortement au-delà des 24 semaines de grossesse, tandis que 27% des démocrates non-catholiques ne l’admettent pas. Et vice-versa, 24% des catholiques démocrates admettent l’avortement au-delà des 24 semaines contre 37% des démocrates non-catholiques.

    En publiant ces chiffres, le Pew Research Center omet de les comparer avec ceux des précédents sondages. Mais une chose est sûre : encore aujourd’hui, aux États-Unis, les catholiques sont bien plus sensibles et réactifs à la gravité de la question de l’avortement que ne le sont les catholiques d’Europe.

  • Les 10 religieuses polonaises tuées par l'Armée rouge en 1945 ont été béatifiées

    IMPRIMER

    De Vatican News (Roberta Barbi) :

    11 juin 2022

    Les religieuses tuées par l'Armée rouge en 1945 béatifiées

    Paschalis Jahn et neuf de ses compagnes ont vu ce samedi leur martyre en haine de la foi reconnu, pour avoir défendu leur chasteté. «J'appartiens à Jésus, il est mon époux», sont les derniers mots que sœur Paschalis a prononcés avant de mourir en 1945 en Pologne lors de l'invasion de l'armée soviétique.

    Maria Paschalis Jahn, au cœur plein d'amour ; Melusja Rybka, une femme forte ; Edelburgis Kubitzki, un exemple de pauvreté évangélique ; Adela Schramm, une vierge prudente ; Acutina Goldberg, une amoureuse de la justice ; Adelheidis Töpfer, un modèle de foi ; Felicitas Ellmerer, obéissante jusqu'au bout ; Sabina Thienel, au regard plein de confiance ; Rosaria Schilling, fortifiée dans la pénitence ; Sapientia Heymann, une vierge sage. Le cardinal Marcello Semeraro prononce leurs noms lentement, l'un après l'autre, en les articulant bien, afin de leur donner cette mémoire propre que la locution «et ses compagnes» ne donne pas, à la fin de son homélie lors de la messe de béatification, à Wrocław, de ces dix sœurs de la congrégation de Sainte-Elisabeth, invoquant leur intercession pour nous tous. Il le fait en demandant au Seigneur, à travers elles, que le monde ne manque pas de respect pour la féminité, l'égalité entre hommes et femmes dans la dignité, et la protection de la maternité : «Comment ne pas voir resplendir dans ces martyres la dignité de la femme, qui dans le plan de la Rédemption a en Marie Très Sainte la plus grande reconnaissance ?»

    Comme les 10 vierges sages de saint Matthieu

    Le cardinal compare ces dix religieuses martyres aux dix vierges sages de la parabole de l'Évangile de Matthieu, qui sont allées à la rencontre du Seigneur avec des lampes allumées. «En échange de leur fidélité et de leur persévérance jusqu'à l'effusion du sang, explique-t-il, Dieu leur a donné une couronne de gloire, pour laquelle nous aussi, aujourd'hui, nous nous réjouissons et nous célébrons. Car leurs âmes sont dans les mains de Dieu». Dans le récit de l'Évangile, cinq des vierges avaient sur elles la réserve d'huile nécessaire ; les cinq autres, en revanche, étaient folles car l'huile s'est épuisée pour elles. Selon l'interprétation de saint Basile le Grand, l'huile représente le fait d'être prêt chaque jour et chaque heure à accomplir pleinement la volonté de Dieu. «Contrairement aux vierges de la parabole, poursuit le préfet, elles, toutes les dix, avec le caractère et le trait propres à chacune, ont embrassé les atrocités de la souffrance, la cruauté de l'humiliation et sont allées à la mort. Maintenant que leur sainteté est reconnue par l'Église, elles nous sont données comme instruments d'intercession devant Dieu».

    L'amour fidèle à l'extrême

    En lisant les histoires de Paschalis et des autres sœurs, on comprend immédiatement que le don de soi pour ces religieuses ne consistait pas seulement dans le sacrifice extrême pour défendre leur consécration au Christ, mais commençait bien plus tôt dans le service : certaines dans les cuisines, d'autres comme infirmières, d'autres en s'occupant des enfants, d'autres en s'occupant des sœurs âgées. «C'était une charité si désintéressée et héroïque qu'elle les a retenues même lorsque la fuite leur aurait évité les plus grands risques», déclare le cardinal Semeraro. «Lorsque l'entrée des militaires russes dans Wrocław était imminente, de nombreux civils étaient confrontés au choix entre fuir ou rester, entre se sauver en fuyant ou affronter un grave danger en restant. Les sœurs élisabéthaines ont décidé de rester dans les villages envahis par les Soviétiques». Sur les quelque 4500 sœurs qui composaient la Congrégation après la Seconde Guerre mondiale, une centaine sont mortes dans différentes circonstances, certaines par le martyre. La guerre était terminée, mais l'Armée rouge avançait lentement, apportant avec elle la haine de la religion : les chapelles et les églises catholiques étaient profanées, les prêtres torturés et sauvagement assassinés, les religieuses violées et atrocement assassinées aussi. Le viol était devenu une arme d'humiliation, encore plus vicieuse si la victime était une religieuse consacrée au Seigneur.

    "Seulement de Jésus"

    Les dix nouvelles bienheureuses ont toutes été tuées par des soldats russes entre février et mai 1945 en Basse-Silésie, dans les territoires situés entre les rivières Oder et Nysa. Lorsque l'armée avançait vers Nysa, Paschalis et une autre sœur, qui étaient les plus jeunes du couvent, ont été envoyées au loin, tandis que les autres sont restées avec les malades et les personnes âgées qui ne pouvaient pas se déplacer. Après de nombreuses errances, elles sont arrivées à Sobotin, en République tchèque, où elles se sont courageusement mises au service de la paroisse. C'est là que, le 11 mai 1945, Paschalis a été surprise par un soldat russe qui, la menaçant d'une arme, lui a ordonné de le suivre. La religieuse a répondu qu'elle ne le ferait pas, qu'elle portait l'habit sacré et que elle appartenait donc seulement à Jésus, à Lui seul. Puis le soldat, pour tenter de l'effrayer et de la faire céder, a tiré un coup de feu qui a transpercé le plafond. En réponse, la religieuse s'est agenouillée et a commencé à prier : «Que ta volonté soit faite». Le deuxième tir a atteint son cœur. «C'est précisément à ce moment-là que son don de soi, avec un cœur sans partage, à Dieu et à son prochain, a trouvé sa plus haute expression», souligne le cardinal Semeraro.

    Aujourd’hui comme hier, la guerre fait des martyrs

    «La richesse spirituelle des nouvelles bienheureuses nous provoque et nous édifie», a poursuivi le cardinal, «leur martyre nous fait penser aux circonstances que nous vivons aujourd'hui dans l'Europe du XXIe siècle. Ce sont des circonstances dans lesquelles, face à des scènes de violence perpétrée, de cruauté féroce, de haine injustifiée, nous ressentons le besoin de nourrir le désir de paix et la construction de la concorde par des gestes de charité, d'ouverture, d'accueil et d'hospitalité». On ne peut que penser à l'Ukraine et au besoin de paix du monde, une paix qui «se construit par des gestes concrets de charité désintéressée, qui se sert du dévouement et de la fidélité quand on nous demande de prendre soin des autres. C'est la réponse concrète que, à côté de la prière, chacun de nous peut offrir face à tant de cruauté, de barbarie et d'injustice dont nous sommes témoins», a conclu le préfet, citant les paroles de remerciement du Pape François au peuple polonais qui, le premier, a pris soin des réfugiés ukrainiens, imitant l'exemple des dix nouvelles bienheureuses qui, à partir d'aujourd'hui, rendent l'Église de Pologne encore plus fière.

  • L’ONG SOS Chrétiens d’Orient rend hommage aux chrétiens d'Egypte "qui n’ont plus de larmes pour pleurer mais continuent d’espérer !"

    IMPRIMER

    De Breizh Info :

    Egypte. SOS Chrétiens d’Orient rend hommage « A eux qui n’ont plus de larmes pour pleurer mais continuent d’espérer ! »

    Dans un nouveau clip vidéo diffusé sur Youtube, l’ONG SOS Chrétiens d’Orient rend hommage « A eux qui n’ont plus de larmes pour pleurer mais continuent d’espérer ! ». Et à ces chrétiens d’Egypte qui vivent parfois dans des conditions ultra précaires.

    « Nous sommes le 26 janvier, il est 18h08. Je suis à Deir Rifa, un village 100% chrétien de Haute-Egypte où 8000 chrétiens vivent dans une très grande pauvreté. Je suis dans la voiture qui me ramène à Deir Dronka, un village voisin. Je suis choquée. Cela doit faire 3h que je filme la vie du village et je peux enfin souffler. Je sors mon téléphone, j’écris à ma famille. J’ai besoin de partager ce que j’ai vu et entendu pour le rendre moins envahissant. Je pense aux chiffonniers du bidonville d’Ezbet El Nakhl au Caire, mes pensées reviennent à Deir Rifa, dans l’hébergement de ce monsieur alité après un accident de tuk tuk qui vit dans deux pièces obscures, sans toilettes et avec des vaches, à cette mère de 6 enfants qui n’a rien et qui me tend une bouteille de coca et une barre de chocolat, à ce petit garçon en survêtement qui joue avec son chiot dans la rue. Je n’arrive pas à faire des phrases, mon cerveau est en mode off. Je sais que ce que j’ai vu aujourd’hui va m’empêcher de dormir ou me réveiller pendant longtemps alors je me raccroche à ma réalité, celle où tout va bien. Je me dis que demain je ne serai plus là et que tout ira bien… Pour moi oui ! Mais pour eux ? Je ne les connais pas, je les ai croisés quelques minutes…Et pourtant je me sens proche d’eux et j’aimerai leur venir en aide et que demain, comme pour moi, toute cette réalité ne soit qu’un mauvais souvenir. Et pour 23 familles de Deir Rifa, hier ne sera plus qu’un souvenir car devant l’extrême urgence de la situation, SOS Chrétiens d’Orient s’est engagé à financer la construction de 23 maisons. Un chantier titanesque qui permettra de loger décemment ces familles chrétiennes, aujourd’hui exposées à la maladie »

    Découvrir le reportage ci-dessous.

  • RDC, Soudan : Santé, sécurité… Que sait-on du report du voyage du Pape en Afrique ?

    IMPRIMER

    I.Media publié le 10/06/22 - mis à jour le 10/06/22 via le site web « aleteia :

    thumbs_m_c_97533fd377c5a1bfaea237e4feeb65cc.jpgLe pape François a été contraint de reporter son voyage en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud prévu du 2 au 7 juillet 2022 officiellement en raison de son genou, a annoncé le Bureau de presse du Saint-Siège le 10 juin 2022. C’est la première fois que le pape François reporte un voyage à l’étranger pour raison de santé.

    Le pape François a décidé de reporter son voyage en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, officiellement en raison de ses douleurs au genou. D’après plusieurs sources, des questions liées à la sécurité du déplacement pourraient aussi avoir pesé dans le choix d’ajourner cette visite initialement prévue du 2 au 7 juillet 2022.

    À trois semaines seulement de son voyage en Afrique, le pape François a préféré y renoncer, le pontife de 85 ans ayant choisi d’accepter la demande de ses médecins de ne pas risquer de « compromettre les résultats des thérapies du genou encore en cours », a expliqué un communiqué du Saint-Siège diffusé le 10 juin. L’état du genou droit du Pape s’est dégradé ces dernières semaines, obligeant le chef de l’Église catholique à annuler certains déplacements et à utiliser un fauteuil roulant ou bien une canne. Début mai, il a confié au Corriere della Sera avoir un ligament déchiré et bénéficier d’infiltrations.

    Un voyage qui aurait pu se réaliser en fauteuil roulant

    Pourtant, malgré sa santé précaire et l’annonce du report du voyage au Liban imaginé à la mi-juin, le déplacement en RDC et au Soudan du Sud était jusqu’à présent maintenu. Le programme détaillé du voyage avait même été dévoilé le 28 mai, preuve que le pontife se sentait alors prêt à honorer ce rendez-vous africain. Au Vatican, on expliquait alors que le Pape aurait pu réaliser ce voyage en fauteuil roulant, certaines voix rappelant même que les derniers déplacements de Jean Paul II avaient démontré qu’un pape à la mobilité réduite pouvait se rendre à l’étranger.

    Selon une source vaticane, la décision de suspendre le voyage a été prise ces dernières heures. Sans doute a-t-on considéré que les progrès attendus par les médecins n’étaient pas au rendez-vous et que ce voyage fatiguant mettrait finalement en péril un réel rétablissement du pape.

    Une chose est certaine, aucune source officielle n’accorde du crédit aux rumeurs selon lesquelles le pape François serait atteint d’un cancer – depuis la lourde opération du pape au côlon, en juillet 2021, certains avancent cette hypothèse sans pour autant pouvoir l’étayer.

    Les risques d’un attentat visant le Pape à Goma

    Selon les informations d’IMedia, le facteur sécuritaire aurait aussi pu pousser le pape François à prendre cette décision exceptionnelle. Le pontife s’apprêtait en effet à fouler le sol de deux pays marqués par une forte instabilité. Le lundi 4 juillet, le pape prévoyait notamment de se rendre dans la ville de Goma, à l’est de la RDC, où la situation sécuritaire s’est fortement dégradée ces dernières semaines.

    Dans cette région, les forces gouvernementales affrontent notamment les rebelles du M23 qui tentent de s’imposer au moyen de massacres et d’exactions sur fond de lutte ethnique. De violentes attaques ont eu lieu ces derniers jours dans cette région du nord Kivu.

    Les menaces d’attentat visant directement le pape François et la menace terroriste caractérisée lors de rassemblements autour du Pape – comme par exemple lors de la messe – ont assurément pesé dans la balance.

    Selon un diplomate proche du dossier, trois éléments parvenus au Saint-Siège auraient pu conduire à ajourner le déplacement du pape François. « Indépendamment du sujet de la santé du Pape, la sécurité dégradée dans l’est de la RDC, les menaces d’attentat visant directement le pape François et la menace terroriste caractérisée lors de rassemblements autour du pape – comme par exemple lors de la messe – ont assurément pesé dans la balance », affirme cette source. Elle estime que le Pape, considérant que sa venue à Goma pouvait engendrer de graves dommages collatéraux, a pris la décision de reporter l’intégralité du voyage.

    Au Vatican, la question de la sécurité du voyage n’a jamais été invoquée pour expliquer un report. On rappelle d’ailleurs que le pape François, en 2015, s’était rendu en Centrafrique malgré les mises en garde de pays comme la France.

    En fonction de la tenue ou non du voyage du pape François au Canada prévu du 24 au 30 juillet, l’hypothèse de ce report pour des raisons de sécurité pourrait prendre du poids. Ce ne serait pas une première : Jean Paul II avait dû annuler au dernier moment une visite à Sarajevo en 1994 pour des raisons de sécurité. Six années plus tard, le pontife polonais avait aussi dû renoncer à se rendre en Irak, alors sous le régime de Saddam Hussein.

    Lire aussi :Ligament déchiré, infiltration du genou… Comment va le pape François ?

    Lire aussi :Le pape François va-t-il voyager comme avant la pandémie ?

    Ref. Santé, sécurité… Que sait-on du report du voyage du Pape en Afrique ?

  • Quand l'Europe se renie elle-même...

    IMPRIMER

    2022_06_10_09_07_28_Greenshot.png

    Ne pas oublier d'activer le son

  • Le Parlement Européen adopte une résolution dénonçant l'imminente décision de la Cour Suprême des Etats-Unis sur l'avortement

    IMPRIMER

    Un vote qui en dit long sur ce que sont devenues les "valeurs européennes"...

    De gènéthique.org :

    L’imminente décision de la Cour Suprême américaine sur l’avortement préoccupe le Parlement européen

    9 juin 2022

    Suite aux controverses autour de l’avortement aux Etats-Unis (cf. Etats-Unis : vers la fin du « droit à l’avortement » ?) et en attendant la décision de la Cour Suprême sur l’arrêt Roe Vs Wade de 1973 (cf. Avortement : l’arrêt Roe v/ Wade controversé), le Parlement européen a convoqué un débat. La plénière du 8 juin 2022 a été l’occasion de discussions sur les « Menaces Contre le Droit à l’Avortement dans le Monde : l’éventuelle remise en cause du droit à l’avortement aux États-Unis par la Cour suprême »(cf. Avortement aux Etats-Unis : la COMECE dénonce l’« ingérence inacceptable » de l’Europe).

    La nouvelle ministre française à l’égalité femmes-hommes, Isabelle Rome, a rappelé le projet de la Présidence Française de l’UE en matière de droit des femmes : développer l’accès à l’avortement et l’inscrire comme “droit” dans la Charte des droits fondamentaux, à l’instar de ce qu’avait annoncé Emmanuel Macon le 19 janvier 2022 (cf. PFUE : l’avortement, une “valeur” de l’Europe ?). La Commission européenne a renchéri en apportant son soutien aux droits des femmes à avoir accès aux “soins reproductifs et sexuels” partout dans le monde, conformément aux partenariats bilatéraux de l’UE.

    L’adoption d’une résolution

    Le député Predrag Fred Matic (S&D, cf. Le Parlement européen adopte le rapport Matic) et 30 autres parlementaires ont déposé un projet de résolution qui abonde dans le sens du Conseil et de la Commission. Cette résolution vise notamment à soutenir le gouvernement Biden aux Etats-Unis dans sa promotion de l’avortement. Elle invite aussi « l’UE et ses Etats membres à inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne » (Point numéro 24 de la résolution). Elle « demande instamment à la Commission de faire pleinement usage de ses compétences en matière de politique de santé ainsi que d’aider les Etats membres à garantir l’accès universel à la santé et aux droits sexuels et génésiques dans le cadre du programme “L’UE pour la santé” pour la période 2021-2027 » (Point 31 de la résolution).

    Les députés européens de Renew (centristes), S&D (Gauche) et The Left (extrême gauche) s’y sont montrés favorables. Le groupe PPE (droite) était divisé. Quant aux députés conservateurs (ECR et ID), ils ont remis en question l’ingérence des institutions européennes dans cette décision de la Cour suprême américaine. Ils ont rappelé que l’enjeu de l’avortement est une compétence exclusive de chaque Etat membre. Ainsi, l’UE a encore moins de légitimité pour s’immiscer dans les affaires des Etats-Unis.

    Les intentions de vote se sont concrétisées ce jeudi 9 juin par l’adoption de la résolution, avec 364 voix pour, 154 voix contre et 37 abstentions.

    Si une résolution n’a pas de force contraignante mais uniquement une influence politique, ces évènements récents démontrent que la ligne idéologique de certains responsables politiques de l’UE contribue à l’émergence institutionnelle d’un « droit fondamental à l’avortement ».

  • L'agression et le massacre de la Pentecôte au Nigeria sont le fait d'un groupe bien organisé et bien entraîné

    IMPRIMER

    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/NIGERIA - "Agression commise par un groupe bien organisé. Le nombre de victimes est probablement plus élevé que le nombre officiel"

    8 juin 2022  
     

    Abuja (Agence Fides) - " Ceux qui ont commis le massacre du 5 juin dans l'église Saint-François-Xavier d'Owo sont un groupe bien organisé et bien entraîné ", ont déclaré à l'Agence Fides des sources de l'Église au Nigeria qui, pour des raisons de sécurité, ont requis l'anonymat.

    "Les assaillants sont arrivés à la fin de la messe de Pentecôte, se mêlant aux fidèles qui quittaient le lieu de culte. Ils se sont divisés en petits groupes qui ont commencé à faire détoner des engins explosifs et à tirer sur les fidèles à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, ce qui dénote une maîtrise des armes et des tactiques de guérilla", expliquent les sources de Fides. "Le bilan officiel de 22 morts communiqué par les autorités doit être revu à la hausse", ajoutent-ils. "Probablement une cinquantaine de personnes ont été tuées sur place, auxquelles il faut ajouter celles qui ont succombé plus tard à leurs blessures". Le caractère dramatique des conditions et du nombre de blessés est indirectement attesté par les différents appels au don de sang lancés par les autorités sanitaires immédiatement après le massacre.

    "Nous sommes vraiment inquiets parce que le massacre a été commis dans un État comme l'Ondo, dans le sud-ouest, qui a jusqu'à présent été épargné par la violence qui sévit dans d'autres régions du Nigeria", soulignent nos sources.

    "Les communautés chrétiennes et les catholiques en particulier se sentent menacés. A présent, il ne se passe pas une semaine sans qu'un prêtre catholique ne soit kidnappé. Même la veille du massacre du 5 juin, un autre avait été enlevé, dans un État voisin ", rappellent les sources en faisant référence à l'enlèvement, le samedi 4 juin, du père Christopher Itopa Onotu, pasteur de l'église de Notre-Dame du Perpétuel Secours, à Obangede, dans la zone de gouvernement local d'Okehi, dans l'État de Kogi, limitrophe de celui d'Ondo (voir Fides 7/6/2022). "Ce qui plonge la population nigériane dans le désespoir, c'est que la plupart des meurtriers et des kidnappeurs n'ont pas été traduits en justice. Et cela génère une méfiance envers l'État et la tentation de se protéger soi-même", concluent nos sources.

    La tension monte au Nigeria alors que la campagne pour les élections présidentielles de février 2023 est désormais lancée.

    (L.M.) (Agence Fides 8/6/2022)

  • Quand le Parlement Européen discute "des menaces au droit à l'avortement au niveau mondial" et en particulier aux Etats-Unis, la COMECE dénonce une ingérence inacceptable

    IMPRIMER

    2022_06_09_09_12_44_Greenshot.png

     

    En vue de la discussion prévue aujourd'hui au Parlement Européen sous le titre « Menaces au droit à l'avortement au niveau mondial : l'éventuel renversement du droit à l'avortement aux États-Unis par la Cour suprême », le Secrétaire Général de la COMECE, le Père Manuel Barrios Prieto, a fait la déclaration suivante :

    Nous constatons avec surprise que le Parlement européen va débattre de l'impact de la divulgation de l’ébauche d'un projet d'avis de la Cour Suprême des ÉtatsUnis concernant l'avortement. Il s'agit d'une ingérence inacceptable dans les décisions juridictionnelles démocratiques d'un État souverain, un pays n’étant de surcroit pas membre de l'UE. L'adoption d'une résolution par le Parlement Européen approuvant cette ingérence ne fera que discréditer cette institution.

    A cet égard, nous souhaitons rappeler que, d'un point de vue juridique, il n'existe pas de droit à l'avortement reconnu en droit européen ou international. Par conséquent, aucun État ne peut être obligé de légaliser l'avortement, de le faciliter ou d'être l’instrument de sa pratique.

    L'UE devrait respecter les compétences législatives de ses États membres et le principe d'attribution selon lequel « l'Union dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces traités
    établissent » (Article 5.2 du Traité sur l'Union Européenne). Comme l'a exprimé le Comité permanent de la COMECE dans une déclaration en février 2022, la tentative d'introduire un prétendu droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne serait une loi « dépourvue de fondement éthique et destinée à être une cause de conflit perpétuel entre les citoyens de l'UE ».

    Nous notons également avec beaucoup d'inquiétude et de regret la négation du droit fondamental à l'objection de conscience, qui est une émanation de la liberté de conscience, tel que déclaré par l'article 10.1 de la Charte des Droits Fondamentaux de l'Union Européenne et reconnu par le Comité des Droits de l'Homme de l'ONU (Cas Jeong et al v. République de Corée1, 27 avril 2011).

    Nous sommes préoccupés par le fait que le droit des établissements de santé de refuser de fournir certains services, dont l'avortement, soit affaibli, voire nié. Comme l'indique l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe dans sa résolution
    1763 (2010) sur le droit à l'objection de conscience dans le cadre de soins médicaux légaux, « nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, d’accueillir ou d’assister un avortement, une fausse couche provoquée [..], ni pour son refus d’accomplir toute intervention visant à provoquer la mort d’un fœtus ou d’un embryon humain, quelles qu’en soient les raisons. »

    Comme l'a souligné le Comité Permanent de la COMECE : « Nous sommes conscients de la tragédie et de la complexité des situations dans lesquelles se trouvent les mères qui envisagent un avortement. Prendre soin des femmes qui se trouvent dans une situation difficile ou conflictuelle en raison de leur grossesse est un élément central du ministère diaconal de l'Église et doit également être un devoir exercé par nos sociétés. Les femmes en détresse ne doivent pas être laissées pour compte, et le droit à la vie de l'enfant à naître ne peut être ignoré. Tous deux doivent recevoir toute l'aide et l'assistance nécessaires. »

    1 https://www.refworld.org/cases,HRC,4ff59b332.html