Lu sur le site d'Eglises d'Asie :
Un million d’exemplaires du Coran distribués gratuitement aux non-musulmans
Initiée le 9 janvier dernier sous le slogan « Une âme, un Coran », une opération de la Fondation de services et d’information islamiques (IIS), institution à but non lucratif ayant pignon sur rue – son président est l’ancien homme fort de la Malaisie, Mohamad Mahathir –, ne passe pas inaperçue en Malaisie. Elle consiste ... à distribuer gratuitement un million d’exemplaires du Coran aux non-musulmans de ce pays de 28 millions d’habitants où les musulmans représentent environ 60 % de la population.
La fondation, dont l’objet social est de « faire connaître l’islam au monde », présente son initiative comme visant à dissiper les malentendus nourris envers l’islam, ainsi qu’à lutter contre « l’islamophobie » et la perception selon laquelle l’islam serait « une religion cruelle ». Lors de la présentation du projet, Mohamad Mahathir a cité l’exemple « du verset[du Coran] qui autorise les musulmans à tuer les non-musulmans », un verset « qui ne fait référence qu’à un point précis de l’histoire de l’islam [et qui] ne signifie pas qu’il nous est dit de tuer des gens ». Il est prévu de distribuer un million d’exemplaires du Coran, imprimés non en arabe mais en tamouls, chinois, anglais et malais, langues utilisées par les différentes composantes ethniques de la population non musulmane de Malaisie. « Il appartiendra aux non-musulmans d’accepter ou non [ces exemplaires du Coran] », peut-on lire dans le communiqué de la fondation, où il est aussi précisé que les identités des personnes qui accepteront ces corans « ne seront pas relevées ».
Dans un pays où le principal journal catholique s’est vu interdire d’utiliser le mot ‘Allah’ pour dire Dieu dans ses colonnes en malais et où il est arrivé que les douanes saisissent des bibles venues de l’Indonésie voisine pour y apposer la mention « pour les chrétiens seulement », la distribution du livre saint d’une religion à des adeptes d’une autre religion est un sujet très sensible. Le Malaysian Council of Buddhism, Christianity, Hinduism, Sikhism and Taoism (MCCBCHST) ne s’y est pas trompé et a publié une déclaration, le 9 février dernier, pour dénoncer cette initiative et conseiller aux non-musulmans de refuser les corans qui pourraient leur être proposés.