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International - Page 283

  • Quand Rémi Brague commente les attentats de Paris

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    Lu sur seletlumieretv.org :

    Les attentats de Paris selon Rémi Brague

    Cette semaine j’ai eu la chance de rencontrer Monsieur Rémi Brague, de passage à Montréal où il donnait une conférence sur les fondements de la loi à la Faculté de Science religieuse de l’Université McGill. Professeur, historien de la philosophie, spécialiste de la philosophie médiévale arabe, juive et grecque, il est aujourd’hui professeur émérite de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne ainsi qu’à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Il est également membre de l’Institut. En 2012, il recevait le prestigieux prix Ratzinger pour sa contribution à la théologie qu’il reçut des mains de Benoît XVI lui-même. Je vous présente ici l’intégrale de l’entrevue que j’ai réalisée avec lui sur les attentats de Paris et que vous pouvez visionner en partie ici. Vous reconnaîtrez sans doute le ton ironique de plusieurs des expressions utilisées.

    Pouvez-vous nous donner vos réactions face aux attentats de Paris?

    En gros je suis contre! Je trouve que c’est franchement mal élevé d’avoir fait cela. J’espère que ça ne se reproduira pas mais d’un autre côté, j’ai bien peur de ne pas avoir été surpris. Ça devait arriver et je suppose que ça va continuer! Les causes étant profondes et lointaines, il faudrait les traiter de manière moins anecdotique disons que simplement par des frappes aériennes ou par des opérations de police. Même si les deux sont sans doute utiles à court terme.

    Vous venez d’affirmer que ces attentats étaient prévisibles… Qu’est-ce qui a pu mener à cela?

    C’est vraiment une question qu’il faudrait traiter à différentes échelles. Il y a des causes assez proches qui sont, par exemple, le désarroi des jeunes de banlieue (comme on dit). Il y a les causes les plus lointaines qui remontent à 622 très exactement, c’est-à-dire aux origines de l’Islam et à la manière dont Mahomet n’a pas hésité à se débarrasser de ses adversaires par des procédés qui ressemblent étrangement à ceux qui sont mis en œuvre maintenant même si les moyens techniques ont, bien entendu, changé. En effet, il n’a pas hésité à envoyer des assassins le débarrasser de ses adversaires. Des gens qui s’étaient moqués de lui en particulier et qui avaient mis en doute sa mission prophétique. Le gros problème que je vois avec l’Islam en tant que tel c’est qu’il permet de légitimer ce qui de notre point de vue sont des crimes à savoir voler, violer et tuer. Il réussit à justifier ça par le « bel exemple ». C’est une expression qui est dans le Coran, c’est-à-dire « le bel exemple du prophète ». Je crois que c’est la seule religion qui fasse cela soit arriver à relier directement le crime à la « sainteté » puisque ces crimes sont supposés avoir été commandités en dernière analyse par ce qu’il y a de plus saint dans le monde à savoir Dieu Lui-même.

    Pour les autres religions (dont le christianisme) qui ne sont pas non plus innocentes), c’est plus difficile. On est obligé de se livrer à de multiples contorsions. Par exemple, on ne peut pas déduire les croisades ou l’Inquisition à partir du Sermon sur la montagne ou alors il faut vraiment faire preuve d’une perversité intellectuelle assez exceptionnelle. Alors entre les deux, l’Islam dont se réclament ces « charmants espiègles » qui le connaissent aussi bien que leurs adversaires et en particulier aussi bien que les musulmans que nous appelons « modérés » et la situation de délaissement, d’abandon, d’oubli presque de la situation dans laquelle se trouve nos banlieues, il y a toute une série de causes intermédiaires. La situation au Moyen-Orient étant l’une de celles-ci mais n’étant certainement pas la seule. Donc, il faudrait une médication à court, moyen et long terme, ce dernier étant la réflexion des musulmans eux-mêmes sur ce qu’implique leur Islam.

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  • Quand les évêques d'Afrique dénoncent le chantage néolonialiste de l'ONU et de l'Occident

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    De ihsnews.net :

    Retour sur la lettre méconnue des Evêques d’Afrique dénonçant le chantage néocolonialiste de l’ONU et de l’Occident 

    Le 20/11/2015

    Hier, suite au très bon numéro de Famille chrétienne consacré à l’Afrique à l’approche du voyage pontifical sur le continent, on nous a suggéré de reparler de cette lettre des évêques d’Afrique dont Famille chrétienne ne publie que des extraits du fait de la longueur du texte. Voici donc en intégralité cette lettre particulièrement vive et claire sur le rôle néfaste que jouent aujourd’hui l’ONU et les dirigeants occidentaux. Dans son numéro de la semaine Famille Chrétienne aborde également le cas dénoncé par quelques évêques africains des vaccins détournés à fin de stérilisation, nous avions évoqué l’an passé (ici) cette pratique, qui au vu de l’article semble toujours d’actualité.

    Déclaration des évêques d’Afrique et de Madagascar rendue publique le 16 septembre mais adoptée en juin dernier (8-11 juin)

    Les évêques africains dénoncent le chantage « néocolonialiste » de l’ONU

    « Non, l’Afrique n’est pas un immense marché potentiel pour l’industrie pharmaceutique des contraceptifs et les fabricants de préservatifs. »

    Au vu des évolutions actuelles sur le continent africain, en perspective du Sommet des 25-27 septembre à New-York devant adopter un « plan mondial de développement post-2015 ».

    Respectez, aimez et servez l’Afrique en vérité !

    1. À nos chefs d’État et gouvernements africains,
    Au Secrétaire Général des Nations Unies
    Aux chefs d’État et gouvernements avec lesquels nos pays ont conclu des accords bilatéraux ou multilatéraux,
    Aux responsables des institutions panafricaines,
    Aux responsables des organisations internationales,
    Aux partenaires de la gouvernance mondiale et bailleurs de fonds,
    Aux fils et filles de notre bien-aimé continent africain,

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  • La France et la Russie "alliées contre les "serviteurs de Satan"

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    EUROPE/RUSSIE - Pour le chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, la France et la Russie sont alliées contre les terroristes « serviteurs de Satan » comme contre le national-socialisme

    Moscou (Agence Fides) – « La Russie et la France étaient alliées durant la dernière grande guerre et elles ont vaincu ensemble la Peste brune (le national-socialisme NDR). Maintenant, nous devons nous opposer ensemble à la plaie du terrorisme international, pour l’avenir de nos nations ».

    Ce sont quelques-unes des phrases les plus éloquentes écrites par le Métropolite orthodoxe Hilarion de Volokolamsk, chef du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, dans le libre de condoléances ouvert à l’Ambassade de France à Moscou, lors de sa visite au siège diplomatique français le 17 novembre. Dans son message – indique le communiqué du département patriarcal parvenu à l’Agence Fides – le « ministère des Affaires étrangères de l’orthodoxie russe a exprimé également les condoléances du Patriarche de Moscou, Cyril, pour les victimes innocentes des attentats de Paris. Les terroristes de l’Etat islamique autoproclamé – a écrit entre autre le Métropolite Hilarion – « sont des serviteurs de Satan, même s’ils utilisent des slogans religieux pour couvrir leurs crimes monstrueux ». Face à leur planification de la terreur, « nous devons tous être unis ». (GV) (Agence Fides 19/11/2015)

  • Et si la Libye devenait le nouveau sanctuaire de l'Etat islamique ?

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    Lu ICI :

    La Libye risque de devenir le « nouveau sanctuaire » de l’Etat islamique

  • Attentats : nous devons nous réveiller

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    De Marc Fromager, Directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE : la nécessité d’un réveil

    Les attentats du 13 novembre ont marqué un tournant. Désormais, nous savons que nous sommes en guerre et que nous sommes tous des cibles. L’islam radical veut notre mort. Notre mort physique mais surtout notre mort spirituelle. Leur objectif : notre renoncement. Que nous renoncions à bombarder l’Etat islamique. Que nous renoncions à nous défendre. Que nous renoncions à toute forme de résistance.

    Il nous faudra pourtant résister, physiquement et spirituellement. Même si on peut débattre sur la réelle motivation religieuse de ces terroristes, c’est bien au nom de « Dieu » qu’ils ont commis ces attentats. Il nous faut donc également leur apporter une réponse religieuse. Ce n’est pas en niant la transcendance que nous pourrons vaincre ces fous de Dieu. Sans doute nous faudra-t-il redécouvrir et approfondir notre identité chrétienne.

    La nécessité d’un réveil.

    Seul le Christ en effet pourra mettre un terme à l’embrasement qui s’annonce. La violence appelle la violence et la guerre entraîne la vengeance et la haine. Nous ne devons pas entrer dans cette ronde infernale. Comme chrétiens, nous sommes appelés à pardonner et même à aimer nos ennemis. Cela ne signifie pas qu’il faille les laisser faire ni les absoudre. Une défense légitime et la justice doivent s’exercer, mais elles ne serviront à rien si l’on se contente de soigner les symptômes.

    Nos ennemis nous détestent, ainsi que nos valeurs. Nous devons nous défendre mais également nous faire respecter. Pour cela, nos valeurs doivent être respectables. Le sont-elles toujours ? Reconnaissons qu’à travers un certain nihilisme, une fermeture dépressive à la transcendance et une certaine décadence, nous prêtons aussi le flanc à leur rejet.

    La paix commence dans notre cœur. Cette paix, nous devons en témoigner et la partager avec nos concitoyens. Nous devons bien entendu la manifester également à ceux de confession musulmane, sans doute encore plus maintenant qu’auparavant.

    Au milieu de ces épreuves, nous ne pouvons pas non plus oublier tous nos frères qui souffrent pour le Nom du Christ à travers le monde (Pakistan, Chine, Nigeria, Irak, Syrie, Corée du Nord et tant d’autres….). Ils nous avaient prévenus, surtout ceux qui sont en Orient, que la violence risquait de nous atteindre. Nous pouvons apprendre d’eux comment répondre à cette violence et malgré tout, conserver l’espérance.

    Marc FROMAGER, directeur de l’AED.

  • BANGLADESH - Attaque contre un missionnaire de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères

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    ASIE/BANGLADESH - Attaque contre un missionnaire de l’Institut pontifical pour les Missions étrangères (agence Fides)

    Dinajpur – « Il s’est agi d’une attaque gratuite, portée à l’improviste, dans le dos. Le Père Piero Parolari, 56 ans, de l’Institut pontifical pour les Missions étrangère a été frappé ce matin alors qu’il se rendait en bicyclette à l’hôpital public où il prêtait service aux malades. Il présente deux blessures à la nuque. Il est désormais hospitalisé, conscient mais saigne du nez. En ces heures, il sera transféré par hélicoptère dans un hôpital militaire de Dacca pour y recevoir les soins adéquats ». C’est ainsi que le Père Carlo Dotti, PIME, confrère du Père Parolari, raconte à Fides l’attaque subie par le missionnaire. « Nous sommes préoccupés mais nous espérons qu’il pourra se reprendre. La tension sociale dans le pays est très élevée et des groupes armés provoquent une violence continuelle » ajoute-t-il.

    Selon la population locale et la police, les auteurs de l’attentat pourraient appartenir à des groupes radicaux islamistes. Le Père Dotti, qui se trouve au Bangladesh depuis 41 ans, remarque : « On note ici aussi les sirènes de l’Etat islamique. Certains bengalais se sont enrôlés en Syrie, même si le gouvernement punit le recrutement de djihadistes. Toutefois, ces attaques offrent une visibilité, comme cela a été le cas en ce qui concerne le récent homicide du coopérant italien Cesare Tavella et d’un ressortissant japonais. La police a maintenant demandé aux missionnaires de ne plus circuler seuls sinon escortés » raconte le prêtre.Interpellé par l’Agence Fides, l’Evêque de Dinajpur, S.Exc. Mgr Sebastian Tudu, affirme : « Toute la communauté est secouée. Nous condamnons toute forme de violence. Aujourd’hui, les objectifs principaux des groupes terroristes sont les étrangers et, parmi eux, les missionnaires. Nous sommes très préoccupés. La situation sociale et politique dans le pays a dégénéré. Les minorités sont sous pression. Tous les fidèles sont maintenant en prière. Espérons que le Père Parolari guérisse. Nous sommes proches de lui ».

    La mission au Bangladesh est l’une des plus antiques de l’Institut pontifical pour les Missions étrangère , qui arriva dans le sub-continent indien en 1855. Aujourd’hui, l’Institut compte 29 missionnaires dans le pays, présents dans trois Diocèses : Dacca, Dinajpur et Rajshashi. Les missionnaires sont engagés au niveau pastoral dans les Paroisses et dans des œuvres éducatives et sociales telles que des écoles, des dispensaires et des hôpitaux.

  • Quand DAECH menace l'Europe et fait de Rome son principal objectif

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    isis1.jpgDe Massimo Introvigne sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction par nos soins) :

    La menace d’ISIS en Europe. A présent, elle touche Rome

    Dans la myriade de commentaires qui ont suivi la tragédie de Paris, il manque souvent une réponse convaincante à la question : « pourquoi l’ont-ils fait ? ». Dire : « parce qu’ils nous haïssent » ou « parce qu’ils ont une idéologie de mort » répond à la question sur un plan psychologique, mais pas sur le plan politique et stratégique. Même ceux qui haïssent et ont une idéologie criminelle choisissent leurs cibles en fonction d’une stratégie.

    Pour répondre à cette question, il nous faut retracer un bref historique des divisions au sein du terrorisme fondamentaliste islamique ultra. Dans son incarnation moderne, il est né en 1981 avec l'assassinat du président égyptien Sadate. L'attentat fut un succès sur le plan militaire – les terroristes ont réussi à tuer un chef protégé par un appareil de sécurité massif – mais fut un échec sur le plan politique. Il ne fut pas suivi, comme ses auteurs l’avaient espéré, par une révolution islamique en Egypte, mais par l'arrestation et la pendaison des principaux leaders intégristes, dans l'indifférence massive de la population. Après 1981, le fondamentalisme proprement dit choisit de viser le pouvoir par le biais d’une lente islamisation de la société tout en revendiquant la démocratie et des élections. L'intégrisme ultra, dirigé en Egypte par Ayman al-Zawahiri, le chef actuel d'al-Qaïda, s’en sépara, voulant persévérer sur la voie du terrorisme et les attentats.

    Mais l'intégrisme ultra a lui aussi ses divisions. En Palestine, le Hamas - qui est aussi une organisation politique capable de gagner les élections et de gouverner - continue d’organiser des attentats, mais fait valoir que l'attention de l'ensemble de l'islam radical devrait se concentrer sur Israël et sur des cibles israéliennes. Pour le Hamas, le combat contre Israël n'est pas un combat parmi tant d'autres, mais la mère de toutes les batailles. Toutefois, pour al-Qaïda, le terrorisme a réussi s'il épouse une pluralité de causes – depuis les revendications d'indépendance du Cachemire à la lutte des intégristes algériens contre le gouvernement laïque d’Alger – et s’il frappe dans le monde entier. Voici un fossé entre al-Qaïda et le Hamas, qui n'a jamais été comblé.

    La deuxième division a eu lieu après le 11 septembre 2001 et les attentats successifs perpétrés à Madrid (2004) et à Londres (2005). Ici aussi, il s’agit de succès militaires, mais avec des résultats politiques ambigus. On dispose maintenant de documents suffisants pour savoir quel était le but que Ben Laden visait à travers ces attaques. Sa thèse était que laïques ou « faussement » musulmans, les gouvernements du Moyen Orient n’étaient debout que parce qu’ils étaient soutenus par l'Occident. Si le tireur de ficelles occidental coupait les fils, les marionnettes – c’est-à-dire les gouvernements du Moyen-Orient – tomberaient rapidement. Les attentats devaient servir à convaincre les occidentaux que s’occuper du Moyen Orient n'était pas une chose salutaire, en épouvantant l’opinion publique et en exerçant une pression sur les gouvernements qui les amènerait à s’abstenir de toute intervention dans les pays arabes.

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  • La véritable révolution de François se fait à coups de nominations

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    C’est aux États-Unis et en Italie que les changements sont les plus spectaculaires. Avec de nouveaux évêques et de nouveaux cardinaux dans le "style Bergoglio". En Belgique, Danneels prend sa revanche sur Ratzinger. Le triomphe du club de Saint-Gall  Un article de Sandro Magister sur le blog « Chiesa » (extraits):

    ROME, le 14 novembre 2015 – Il est désormais clair que le pape François veut - beaucoup plus que réformer la curie et les finances du Vatican (ce dont il s’occupe davantage par obligation que par passion, sans plan d’ensemble et en misant sur des hommes et des femmes qui, trop souvent, sont mal choisis) - révolutionner le collège des évêques. Et qu’il le fait de manière systématique.

    Les deux discours qu’il a prononcés, cet automne, d’une part devant les évêques des États-Unis et d’autre part devant les évêques italiens, doivent certainement être mis au nombre de ceux par lesquels son pontificat se distingue le plus de ceux de ses prédécesseurs.

    En effet, s’il y avait deux épiscopats nationaux, forts de plus de deux-cents hommes chacun, qui mettaient en pratique, davantage que tous les autres épiscopats, les orientations données par Karol Wojtyla et par Joseph Ratzinger, c’était bien celui des États-Unis et celui de l’Italie.

    Ces épiscopats ont eu, l’un comme l’autre, des leaders remarquables : le cardinal Francis George aux États-Unis et le cardinal Camillo Ruini en Italie. Cependant, alors que, dans le premier cas, une puissante équipe de cardinaux et d’évêques, homogène quant aux idées et quant à l’action s’était développée autour de George, dans le second cas il n’en a pas été ainsi.

    Et en effet, Ruini étant déjà sorti de la scène, il a fallu très peu de choses pour que François anéantisse la conférence des évêques d’Italie, avant de commencer à la reconstruire "ex novo". Un phénomène qui ne s’est pas produit aux États-Unis, comme on a pu le constater lors du synode du mois d’octobre dernier, au cours duquel ce sont précisément les délégués de la bannière étoilée qui ont constitué l’épine dorsale de la résistance aux novateurs, avec les Africains et les Européens de l'Est. [...]

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  • Mgr Ravel : « Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une guerre ! »

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    Pour l’évêque français aux armées, les attentats de Paris dévoilent au grand jour cette nouvelle guerre déclarée à la France qui ne touche plus des militaires loin de la capitale mais des civils innocents. Sur le site de « Famille chrétienne » cette interview par Samuel Pruvot : 

    Comment réagissez-vous à l’instauration de l’état d’urgence ?
    Si le chef de l’Etat a déclaré l’état d’urgence, ce n’est pas pour faire joli ! Les services de renseignement craignent en effet des répliques à l’image des tremblements de terre. Le danger est que les attentats soient coordonnés dans l’espace mais aussi dans le temps. Aujourd’hui même, et dans les jours qui viennent, nous pouvons craindre beaucoup de choses. Se rassembler dehors pour prier ne serait pas forcément une idée très intelligente. Il faut rester très prudent.

    Qu’est-ce que les attentats de Paris vont changer aux yeux de l’opinion publique ?
    Nous prenons brutalement la mesure du problème. Par un effet d’éloignement, les grandes choses paraissent petites. Jusqu’à présent en effet, le français moyen voyait les attentats à Kaboul ou à Lagos depuis la France. Cela semblait très petit. Nous, les militaires, nous avons constaté sur place – et depuis longtemps – les dégâts. Nous avons compris qu’il ne s’agissait pas de simples faits divers !

    Est-ce la suite logique des attentats de Charlie Hebdo ?
    A l’époque, on avait tendance à penser que les terroristes s’attaquaient à un journal satirique et aux « blasphémateurs ». Moi, je n’ai jamais cru à cette fable ni à cette instrumentalisation des événements. Je le répète : nous sommes en guerre et les terroristes ne choisissent pas leurs victimes ! Nous prenons conscience aujourd’hui que la France a toujours été la cible et non la liberté de la presse.

    En quoi les militaires sont-ils préparés à cette escalade ?
    Nous reconnaissons chez nos ennemis ceux contre lesquels des dizaines de nos soldats sont morts en Afghanistan ou au Mali. Demain peut être en Syrie ou en Irak... Je suis militaire. Je sais que ces attentats contre la France marquent la poursuite d’une guerre qui a commencé il y a quelques années. Combien faudra-t-il de centaines de morts pour ouvrir les yeux ? Nous ne sommes pas face à une question de sécurité mais à une véritable guerre ! On ne peut plus croire que nous sommes face à des gens isolés ou détraqués.

    Quelle forme cette nouvelle guerre est-elle en train de prendre ?
    La frontière entre civils et militaires a disparu. Quand les militaires sont visés dans leur uniforme, c’est à titre de symbole. Le soldat incarne la France. Mais, en réalité, la guerre est menée contre la France. Nos adversaires ne regardent pas s’ils ont devant eux un militaire, un gamin ou une femme enceinte. Nous ne sommes plus en 14-18 où on comptait les morts dans les tranchées. Cette nouvelle guerre touche n’importe qui, n’importe où, et de manière aveugle. C’est un processus lent et lourd : vous coupez une tête et dix autres surgissent.

    La prière est-elle une forme de solidarité en ces heures dramatiques ?
    Le chrétien aime la paix mais il sait vivre en état de guerre. Il ne faut pas séparer la prière et l’action. La prière pour la paix ne se substitue pas aux moyens légitimes par exemple au fait de prendre les armes. Dieu ne va pas envoyer ses légions d’anges pour éliminer nos adversaires ! Mais la prière change les cœurs. L’émotion des Français est très grande. Il y a plusieurs sentiments qui se mêlent non seulement la douleur et l’incompréhension mais aussi le désir de vengeance. La grâce de Dieu apaise les cœurs sans minimiser cette nouvelle guerre contre la France qui ne fait que commencer. La prière va purger nos émotions de la violence. Il ne faudrait pas que la violence gagne deux fois : la première avec les victimes corporelles et la seconde avec des victimes spirituelles.

    Ref. Mgr Ravel : « Ce n’est pas une question de sécurité, c’est une guerre ! »

    JPSC

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  • Vendredi noir à Paris

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    De Thomas Flichy de La Neuville, professeur à l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr sur le site de « L’Homme Nouveau » :

    « Alors même que la France n’a pas fini de dénombrer ses morts, les premiers indices qui ont filtré sur les attentats du 13 novembre,  indiquent que ceux-ci se situent dans la logique des précédents mais à une échelle démultipliée.

    L’organisation matérielle

    A l’instar des attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes ont utilisé des kalachnikovs. Si les frères Kouachi disposaient d’explosifs civils, ils n’en avaient pas fait usage. Cette fois-ci, des ceintures d’explosifs ont été actionnées sur le modèle des terroristes de l’Etat islamique. Une dizaine de personnes avaient été impliquées dans l’organisation des attentats de janvier 2015, conformément à ce que préconise l’ouvrage de subversion islamiste d’Abu Bakr Naji : « Un groupe actif d’une dizaine d’individus prépare une opération très simple, cette action ne nécessite qu’un ou deux individus »[ B. NAJI, Gestion de la barbarie, Editions de Paris, 2007, p. 73.], même si l’organisation d’attentats multiples est plus complexe, il est probable que ce nombre n’ait guère varié, pour des raisons de confidentialité.

    La justification politique et religieuse

    La justification politique et religieuse des attentats, qui a pu être entendue par les victimes d’hier - l’action de la France en Syrie ayant été désignée - fait écho aux attentats de Charlie Hebdo dans lesquels A. Coulibaly présentait son action comme une réponse aux opérations militaires françaises contre les groupes djihadistes en Afrique et au Moyen-Orient et contre les islamistes sur le territoire national. Pour les attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes avaient pris soin de légitimer scrupuleusement et rationnellement leur action religieuse. Pour ces attentats toutefois, les victimes avaient été soigneusement choisies, à l’inverse de celles d’hier, dont l’élimination répond davantage à l’injonction de Boubakar al-Hakim qui écrivait dans Dar-al-islam n°3 de mars 2015, le journal de propagande de l’EI, « ne pas chercher de cibles spécifiques. Tuez n’importe qui. Tous les mécréants sont des cibles pour nous »[Dar-al-islam n°3, mars 2015, « Interview du frère Abou Mouqâtil al-Tounsi : djihad en Tunisie », p. 18-21.].

    Les attentats du 13 novembre pourraient s’expliquer par le fait que l’Etat islamique soit de plus en plus réticent à accueillir des djihadistes européens en son sein. Ceux-ci sont encouragés à faire la guerre chez eux. En tout état de cause, l’objectif est le même : forcer les Etats occidentaux à déployer des forces de sécurité supplémentaire tout en désignant comme ennemi le terrorisme en lieu et place du projet de subversion politique qui le sous-tend.

    Ref. Les attentats de Paris du 13 novembre dans le sillage de Charlie Hebdo

    Il ne suffit pas de bombarder du haut du ciel le territoire d’un Etat islamiste qui contrôle la population au sol et dont la cinquième colonne est infiltrée partout et singulièrement en Europe. La guerre électronique c’est bon pour les romans de fiction. JPSC

  • Quand les assassins sont parmi nous

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    De Dominique Jamet sur Boulevard Voltaire :

    Les assassins sont parmi nous…

    Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Dominique Jamet
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication

    Lorsque les quatre tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan, un témoin, un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré aveuglément sur la foule des spectateurs. Ils ont tiré dans le tas. Au nom de Dieu. De leur Dieu. Le Dieu du carnage.

    Ça devait arriver. On le savait. On ne savait ni où ni quand ni comment. On ne connaissait ni le lieu ni le jour ni l’heure, mais on le savait. C’est arrivé. Paris a connu sa nuit la plus sanglante, la plus meurtrière depuis la Deuxième Guerre mondiale. Une nuit de massacre, de sang et de mort.

    Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, poussé à l’écarlate, n’ont servi de rien, et pas plus les malheureux soldats qui patrouillaient trois par trois au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly et de Roissy que les vigiles qui priaient courtoisement les dames d’ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un vague projet d’attentat contre la base navale de Toulon. Pendant ce temps, dans le secret le plus absolu, quelques dizaines de fanatiques armés jusqu’aux dents dont l’enquête nous dira s’ils étaient fichés comme « radicalisés », dangereux, déjà partis ou revenus de Syrie, mettaient la dernière touche à la préparation de leur raid sauvage.

    La France avait pris le parti, avec les moyens dont elle dispose, de participer aux opérations de bombardement menées depuis des mois dans le ciel de l’Irak et de la Syrie par l’étrange coalition qui poursuit dans le désordre et l’inefficacité des buts compliqués et des ennemis variables au Moyen-Orient. On annonçait à son de trompe au début de cette semaine le départ pour la région de notre unique porte-avions flanqué d’une frégate britannique et d’un bâtiment belge. Pouvions-nous imaginer que nos actions qui, pour limitées qu’elles soient, frappent à quatre heures d’avion de Paris les positions djihadistes et leurs alentours, resteraient indéfiniment sans réplique ? Pouvions-nous imaginer que Daech ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une cinquième colonne infiltrée dans la population n’exerceraient aucune représaille contre notre pays ? Ce n’est ni dans leur caractère ni dans leurs habitudes.

    Nous nous sommes impliqués dans un conflit qui ne connaît ni trêve ni frontières, où l’adversaire ne fait aucune distinction entre le front et l’arrière, entre militaires et civils, entre innocents et coupables. Nous nous retrouvons, hébétés, en première ligne. Nous avons vécu la nuit dernière, pour la première fois, une situation qui est depuis des années le quotidien de Bagdad, de Kaboul, de Beyrouth, de Damas ou de Mogadiscio dont nous suivons distraitement le martyre à travers les quelques lignes et les quelques secondes que veulent bien leur accorder nos médias dès lors que le nombre des victimes d’un attentat y dépasse les dizaines.

    La guerre que nous nous flattions de tenir à distance nous a rattrapés. Elle est sur nous, nous sentons son haleine brûlante sur nos villes, nos aéroports, nos gares, nos stades, nos théâtres, nos cinémas, nos cafés, nos restaurants, nos écoles, nos collèges, nos lycées, nos facultés, nos stades, nos métros, nos commissariats, nos avenues, nos rues. Les cibles sont partout, nous sommes tous des cibles et les assassins sont parmi nous, prêts à frapper où ils veulent, quand ils veulent. Il faut nous rendre à l’évidence : nous ne pouvons faire la guerre au loin et avoir la paix chez nous.

    Le gouvernement, dans l’urgence, a décrété l’état d’urgence. Il a décidé, face au terrorisme, de reprendre le contrôle de nos frontières que la grande invasion pacifique des migrants ne lui avait pas paru justifier. Face à la réalité de la menace terroriste, il a dans les faits, en cas de flagrant délit, rétabli la peine de mort rayée de notre droit, et il ne se trouvera personne, espérons-le, pour le lui reprocher. Peut-être va-t-il se décider à mettre hors d’état de nuire les quelques milliers d’individus repérés et fichés comme dangereux, peut-être va-t-il se décider à donner le coup de pied qui s’impose dans la fourmilière salafiste, à incarcérer ou à expulser les prêcheurs de haine, les propagandistes de la soumission, les adeptes de la violence et d’une manière plus générale tous ceux qui, vivant en France ou titulaires de papiers français, sont dans leur tête et se conduisent dans leurs actes comme de fidèles ressortissants du califat des Barbares. Peut-être comprendra-t-il enfin que les islamistes ne nous offrent le choix qu’entre la soumission et la guerre et que, tout compte fait, s’il faut faire la guerre, il vaut mieux, comme disait le vieux Louis XIV, la faire à nos ennemis qu’à nos enfants.

    Passé le moment de la stupeur, le temps du deuil et l’appel à l’unité nationale, que nos dirigeants prennent et assument leurs responsabilités, et qu’ils sachent qu’ils seront jugés aux actes.

  • 11 novembre, les civilisations aussi connaissent leur été de la Saint-Martin

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    Mis à part les cas où elles s'abattent sur des empires morts, les grandes migrations stimulent généralement les civilisations. Dans le cas présent, les migrants pourraient permettre à nos États de renouer avec eux mêmes, et de connaître ainsi une sorte d'été de la Saint-Martin. De Thomas Flichy de la Neiville sur le site « aleteia » :

    Les grandes migrations se présentent comme le défi principal auquel sont confrontées les civilisations sédentaires. En effet, la vie est mouvement et la force politique élémentaire d’un peuple consiste en sa mobilité. Qui plus est, l’arrivée dans un pays neuf se présente comme un stimulant extraordinaire pour les migrants. Dans ces circonstances, comment expliquer que l’Empire romain se soit effondré sous le choc d’une vague relativement faible de réfugiés germaniques et qu’à l’inverse l’Europe occidentale soit parvenue à bénéficier des invasions plus agressives des Vikings afin de se fortifier ? Dans ces deux cas, l’attitude des élites a été déterminante. Celles-ci ont dû toutefois composer avec le degré de vitalité de la civilisation qu’elles étaient chargées de perpétuer.

    Effondrement de notre civilisation ou rebond salvateur ?

    Au cours des deux derniers millénaires, l’Europe a connu deux vagues majeures de migrations : celles qui frappèrent l’Empire romain finissant et celles qui s’attaquèrent à l’Empire carolingien au IXe siècle. Puis, pendant un millénaire, une respiration suspendue : les flux de migrants vers l’Europe furent dérisoires.

    Malgré tous les efforts consentis par les faussaires de l’Histoire du peuplement afin de présenter les États européens comme des agrégats informes d’immigrants, ce récit trompeur n’a pu convaincre que des hommes dépourvus de culture ou de raison. Depuis plusieurs décennies, les signaux faibles se conjuguent pour nous signifier que nous entrons dans une époque nouvelle. Celle-ci est marquée à l’évidence, par une troisième grande vague de migrations.

    Dès lors, la question qui se pose est simple : les grandes migrations du début du troisième millénaire sont elles le signe de l’effondrement de notre civilisation où à l’inverse vont elles lui permettre un rebond salvateur ?

    Un double déni

    À cette question fondamentale fait écho un silence assourdissant. La question des migrations se heurte en effet à un double déni. Le premier provient des élites mortes, trop pusillanimes pour se préoccuper de la perpétuation d’une civilisation qu’elles ont trahie depuis longtemps. Celles-ci emploient toutes les ressources de la sophistique pour prétendre que les migrants et les peuples auprès desquels ils s’installent sont tout un : des individus prétendument déliés de toute attache culturelle, et simplement connectés à leur propre nombril ou à leur carte bleue.

    Le second déni provient de ceux qui ont voulu oublier que les migrants ne venaient pas tout à fait par hasard. S’ils provoquent parfois l’effroi, c’est que chacune de leurs vies ne rappelle aux Européens rien d’autre que les fantômes des enfants qu’ils auraient souhaité avoir et qui se dressent, une fois faits hommes devant eux, avec un visage tout autre qu’ils ne l’auraient imaginé.

    Mais il existe une alternative à l’aveuglement où à la terreur : celle du courage et de la raison. La troisième grande migration se présente comme un défi majeur. Si ce dernier est relevé avec justesse par les élites vivantes, alors notre civilisation déclinante pourrait connaître un véritable été de la Saint-Martin.

    Ref. 11 novembre, les civilisations aussi connaissent leur été de la Saint-Martin 

    L’été de la Saint-Martin est un été précaire. Aux derniers feux de l’antiquité tardive c’est, pour reprendre les termes de Régine Pernoud, la « Lumière du moyen âge » qui finit par succéder : du creuset régénérateur des invasions barbares sortiront un jour les XII et XIIIe siècle, qui sont les vrais  "Grands siècles" de notre histoire. Espérons que, selon l’adage,  celle-ci puisse se répéter

    JPSC