Pour le pape, la synodalité est « le chemin que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire » . « Insistant sur l’échelon des conférences épiscopales, le pape François est revenu sur cette idée de décentralisation explorée ces jours-ci par le synode sur la famille, plaidant pour une « conversion de la papauté ». De Sébastien Maillard à Rome pour le quotidien « La Croix » :
« Historique », « révolutionnaire ». Ces qualificatifs fusaient à la sortie de la salle Paul VI du Vatican, samedi 17 octobre, où le pape François a donné un grand discours, très applaudi, étayant sa vision d’une « Église synodale », à l’occasion du 50e anniversaire de l’institution du Synode des évêques.
Prononcé devant les pères synodaux participant à l’assemblée en cours sur la famille, la construction même du discours exprime cette vision : il part du peuple des fidèles et finit par le pape, en passant par les évêques. Avec pour fil conducteur, la synodalité : « Vraiment, le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église au troisième millénaire ».
Ce chemin part du « peuple de Dieu » pour ce pape attaché à la théologie du peuple, à la dévotion populaire et qui avait commencé son pontificat, le soir de l’élection, en déclarant « aujourd’hui commence le chemin » entre le peuple et l’évêque de Rome. S’appuyant sur le Concile Vatican II et reprenant les priorités tracées dans son exhortation Evangelii gaudium, Jorge Bergoglio a souligné la sainteté du peuple de Dieu, son « sensus fidei » (sens de la foi) qui « le rend infaillible en croyant ».
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Le pape a justifié ainsi la diffusion de questionnaires sur la famille en amont du présent Synode et de celui de l’an dernier : « Comment serait-il possible de parler de la famille sans interpeller les familles ? »



