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International - Page 282

  • De l'hiver démographique européen et de quelques autres réalités de la population du globe

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    Lu sur politiquemagazine.fr :

    Gérard-François Dumont : « Un hiver démographique »

    Économiste, géographe et démographe, Gérard-François Dumont croise diverses disciplines pour penser au plus près les mutations contemporaines. Il est notamment l’inventeur d’une nouvelle matière, qu’il appelle la « démographie politique », dont l’une des composantes est la géopolitique des populations.

    Peut-on faire l’historique des grandes migrations dans le temps ?

    Ce serait beaucoup trop long car la question des migrations parcourt toute l’histoire de l’humanité. Par exemple, elle enrichit certaines villes des autres pays d’Europe après la révocation de l’édit de Nantes par la France ; autre exemple, elle fonde l’important peuplement actuel des Amériques et explique a contrario que l’Irlande ait encore aujourd’hui moins d’habitants qu’en 1840…

    Quels sont les facteurs de ces mouvements de population ?

    Ils sont au nombre de quatre : les facteurs politico-religieux, les facteurs économiques, les facteurs démographiques et les facteurs composés – qui résultent d’une combinaison de deux ou trois des facteurs précédents. S’ajoutent à ces facteurs classiques, qui continueront d’exercer leurs effets dans le futur, ceux que je rassemble sous le terme de « nouvelles logiques migratoires ». Les migrations se singularisent en effet aujourd’hui par un contexte spécifique qui tient à la globalisation (qui vise à abaisser les frontières politiques), l’internationalisation (qui se traduit par la réduction de l’espace-temps des échanges entre les territoires de la planète) et la mondialisation (qui résulte de la mise en œuvre de stratégies mondialisées de la part des entreprises). La combinaison de ces nouvelles logiques migratoires et des facteurs migratoires classiques multiplie les types de migrations. Elle rend aussi possibles des cheminements de plus en plus complexes, à l’instar des migrations de l’Afrique centrale vers l’Europe après la traversée de plusieurs pays africains et l’utilisation, comme espace de transit, du Maroc ou de la Libye.

    Quels sont les rapports de forces actuels de la démographie mondiale ?

    Parmi les bouleversements en cours, nous constatons qu’au niveau des pays milliardaires en habitants, la Chine et l’Inde, les rapports pourraient s’inverser. Sous l’effet de la politique démographique coercitive, dite « politique de l’enfant unique », la fécondité de la Chine a accentué sa baisse. Du fait de la préférence accordée aux garçons, cette politique a surtout engendré un déficit de femmes qui minore la capacité de reproduction du pays. à l’inverse, l’Inde est en croissance démographique, certes en ralentissement, mais continue. Cette évolution entre une Inde dont la population croît et une Chine qui atteindrait un maximum de 1,462 milliard d’habitants vers 2033 avant de voir ce chiffre baisser, donnerait à l’Inde la première population au monde. Cette dernière a d’ailleurs commencé de valoriser son importance démographique en déposant, en 2003, une demande officielle pour devenir membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

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  • Confiance, j’ai vaincu le monde

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    Extrait de l’éditorial de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, dans Notre Église n°55 - Février 2015 :  

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      […] Quand Jésus inaugura son ministère public, il ne vint pas avec éclat et majesté, mais il se mit au rang des pécheurs, attendant son tour pour être baptisé par Jean dans le Jourdain. Désigné comme l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, il n'avait pas besoin de ce baptême de repentir, mais par ce geste de son immersion, il annonçait prophétiquement la modalité de sa mission de salut : c'est par l'humiliation de la passion et la mort sur la croix, qu'il libérerait l'humanité.

    Nous aussi nous attendons un libérateur pour notre temps, dont le pape Benoît XVI avait identifié le problème majeur : « En ce moment de notre histoire, le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein ». En gommant les racines chrétiennes de notre culture, en faisant l’apologie d’une conception matérialiste, hédoniste et relativiste de l’existence qui conduit à ce que le pape François a appelé « le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident », nous faisons le lit du fondamentalisme religieux et de tous les extrémismes. En effet, comme le Saint-Père le rappelait devant le Parlement européen, en citant le Pape émérite, « c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence ».

    Ceux que l’on appelle les « islamistes radicaux », qui semblent rallier de plus en plus d’adeptes tant dans les pays à majorité musulmane qu’en France, où le nombre de conversions à l’Islam grandit, ont décidé de punir cette conception du monde qu’ils identifient de manière sommaire avec la civilisation chrétienne : c’est pourquoi les chrétiens, comme nous le constatons au Moyen Orient, au Nigéria ou au Pakistan, sont des cibles privilégiées de leurs exactions. Il s’agit pour eux de conquérir le monde à l’Oumma, en recourant à la violence la plus aveugle pour servir un idéal à la fois politique et religieux.

    Nous ne saurions répondre à cette grave crise par le seul recours à une laïcité qui accompagne ce que saint Jean Paul II a appelé « une apostasie tranquille et silencieuse ». Aujourd’hui, après les attentats du mois de janvier à Paris, on semble même avoir oublié les victimes désarmées au profit d’idées que l’on appelle pompeusement les « valeurs de la République » : « Maintenir vivante la démocratie en Europe demande d’éviter les « manières globalisantes » de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse » (Pape François devant le Parlement européen). Aveuglés sur les vrais enjeux, on s’obstine à idolâtrer la liberté d'expression. Mais une liberté d’expression qui n'est pas au service de l'affirmation des droits humains les plus fondamentaux, comme le droit à la vie et le droit à la liberté religieuse, peut devenir destructrice : en sombrant dans l'insulte et la dérision, elle attise la haine, engendre la violence et érige le manque de respect de l'autre en principe du vivre ensemble! Les événements récents en ont apporté la navrante démonstration.

    Ni la violence, ni le laïcisme ne sont une réponse adéquate à la crise que nous vivons. La réponse des chrétiens est tout autre : c'est la grâce de l'Esprit Saint reçue au baptême ! Ce don est seul capable, en nous unissant réellement au Christ mort et ressuscité, de changer radicalement notre cœur, c'est-à-dire de le transformer à la racine, où se cachent les pensées perverses dont Jésus parle dans l'Evangile. On a beaucoup évoqué les islamistes radicaux ou radicalisés, qui exercent une violence inouïe au nom de leur croyance ou de leur religion. La radicalité du baptême se situe à un autre niveau, au plus intime de nous-même, dans la seule contestation qui soit efficace, celle qui s'attaque non aux autres, mais à la racine du mal qui est tapi dans les cœurs : une révolte d'amour contre l'esclavage des passions. En nous établissant dans une relation d'amitié avec le Christ, constamment nourrie par la Parole et les sacrements, la foi nous donne de vaincre le monde ! Alors, nous pourrons avec le Christ transformer l’histoire.

    + Marc Aillet

    Ref: Confiance, j’ai vaincu le monde

     JPSC

  • 21 coptes égorgés par l’ « Etat » islamique : sincères condoléances de l’Onu

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    Qui a vu la vidéo de la monstrueuse exécution des 21 chrétiens coptes par les islamistes, entendu les cris des victimes égorgées comme les agneaux du sacrifice et leur sang sur la lame des couteaux brandis par les fous d’Allah  ne peut s’empêcher de trouver dérisoires les pieuses réprobations qu’elle suscite, alors que la presse d’opinion se focalise unilatéralement depuis plusieurs jours sur l’attentat de Copenhague. Pourquoi ? L’ONU y va, à son tour, de l’expression de sa  « profonde sympathie » aux familles endeuillées et de son appel au « dialogue » JPSC :  

    « 16 février 2015 – Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Secrétaire général Ban Ki-moon ont fermement condamné ce qui apparaît comme l'assassinat odieux et lâche en Libye de 21 Egyptiens coptes chrétiens par un groupe affilié à l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL/Daech).

    Dans une déclaration à la presse publiée dimanche soir, les membres du Conseil ont estimé que « ce crime démontre une fois encore la brutalité de l'EIIL, qui est responsable de milliers de crimes et d'abus contre des personnes de toutes confessions, ethnies et nationalités ».

    Ils ont exprimé leur profonde sympathie et présenté leurs condoléances aux familles des victimes, au gouvernement de l'Égypte, ainsi qu'aux familles de toutes les victimes de l'EIIL.

    Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré « leur ferme condamnation de la persécution d'individus et de communautés entières sur la base de leur religion ou de leur conviction ». Ils ont souligné à nouveau que « l'EIIL doit être vaincu et que l'intolérance, la violence et la haine, qu'il épouse doivent être éradiquées ».

    Le Conseil de sécurité a réaffirmé son plein appui au Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Bernardino Leon, et exhorté toutes les parties en Libye à s'impliquer de manière constructive dans ses efforts pour continuer un processus politique inclusif visant à relever les défis politiques et de sécurité auxquels est confronté pays.

    Selon le Conseil, « seule l'unité nationale et le dialogue, en vue de trouver une solution pacifique, peuvent permettre aux Libyens de construire leur Etat et leurs institutions, afin de vaincre le terrorisme et empêcher des crimes si graves ».

    Le Secrétaire général Ban Ki-moon a également fermement condamné ce crime et présenté ses condoléances aux familles des victimes et au gouvernement de l'Egypte.

    "Le Secrétaire général réaffirme que le dialogue en cours en Libye est la meilleure chance pour aider le pays à surmonter la crise actuelle", a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse publiée lundi. »

    Ref : L'ONU condamne le meurtre de 21 Egyptiens coptes par Daech en Libye 

  • Libye : 21 chrétiens coptes assassinés par les islamistes

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    Et on fait quoi ? Lu sur le site « aleteia » (JPSC) :

    ei-copts.jpeg"Une nouvelle vidéo publiée sur les réseaux sociaux confirme ces nouvelles atrocités commises par les djihadistes, cette fois en Libye.

    Ces pêcheurs avaient été enlevés aux environs de Kafr el-Sheikh, dans le nord de l'Égypte. Encore une fois, les victimes ont été vêtues d'orange et décapitées par des tueurs habillés de noir et au visage masqué, après avoir défilé le long d'une plage. Les criminels contre l'humanité de l'autoproclamé État islamique ont donc encore frappé, diffusant sur les réseaux sociaux l'exécution scénarisée de ces 21 chrétiens coptes.

    La vidéo diffusée ce dimanche est intitulée : « Un message signé avec le sang à la nation de la Croix », tandis qu'un bandeau en incrustation explique qu'il s'adresse au « Peuple de la Croix fidèle à l'Église égyptienne ennemie ». Des photos de ces otages avaient été publiées dans le dernier magazine diffusé par l'autoproclamé État islamique.

    Cette vidéo a été diffusée sur YouTube et sur un compte Twitter servant de relais à la propagande de ces assassins. La divulgation de cette nouvelle vidéo pose à vrai dire une autre question, technologique : comment peut-il être encore toléré, acceptable, voire seulement possible, que la vidéo d'une telle exécution soit librement diffusée et consultable sur YouTube, le premier des médias vidéo en ligne qui soit au monde, qui fête justement ses dix ans, et Twitter, l'un des plus célèbres réseaux sociaux ?"

    Ref. Libye : 21 chrétiens coptes assassinés par les islamistes

    Voir : Bientôt un califat à quelques encablures des côtes italiennes

  • Bientôt un califat à quelques encablures des côtes italiennes ?

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    carte-libye-big.jpgLa semaine dernière, on évoquait la prise de Derna et l'on s'inquiétait de la menace que représente pour l'Italie l'extension de l'ISIS en Libye. Aujourd'hui, dans la Nuova Bussola Quotidiana (14/02), il s'agit de Syrte (trad. par nos soins) :

    L'Isis à la conquête de Syrte : le Jihad à nos portes

    par Gianandrea Gaiani

    Ali Zeidan, ancien Premier Ministre libyen qui vit maintenant en Allemagne, a prédit que l'Etat islamique va bientôt controler la côte méditerranéenne libyenne. Ils sont de plus en plus nombreux - a dit Zeidan se référant aux militants de l'ISIS - ils sont partout ". Leur présence, selon l'ancien premier ministre, se renforce dans certaines grandes villes de la Libye où ils recrutent les combattants des groupes islamistes rivaux. Zeidan s'est ensuite dit « inquiet » que l'ISIS soit aussi près de s'installer le long des côtes de la Méditerranée.

    "Si nous laissons la situation telle quelle pendant un mois ou deux encore, je pense que nous ne pourrons plus la contrôler. Il y aura une grande guerre dans le pays et elle se propagera aussi en Europe ". Une évocation qui semblera peut-être trop pessimiste mais qui trouve pourtant confirmation dans l'évaluation de la vitesse avec laquelle le califat d'Abou Bakr al-Baghdadi s'est imposé en Irak et en Syrie conquérant un territoire plus vaste que la Grande-Bretagne.

    Du reste, les djihadistes combattent de part et d'autre les forces qui s'affrontent depuis des mois pour le contrôle de la Libye. Ils ont repoussé l'offensive contre Derna, leur bastion en Cyrénaïque, déclenchée par l'armée commandée par le général Khalifah Haftar, l'homme fort du gouvernement d'Abdullah al-Thani reconstitué à Tobrouk avec le soutien égyptien.

    Mais les djihadistes ont également affronté avec succès, dans la bataille autour de Syrte, les milices de Misurata et les islamistes de Tripolitaine liés à des groupes salafistes et aux Frères musulmans regroupés au sein d' "Aube de la Libye" et qui obéissent au gouvernement installé à Tripoli. C'est là que les terroristes de l'ISIS ont attaqué l'Hôtel Corinthia, fréquenté par des hommes politiques et par des envoyés du Qatar qui soutiennent les frères musulmans.

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  • "Ne nous oubliez pas!" Le cri de Mgr Sako

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    Livre : « Ne nous oubliez pas ! le SOS du patriarche des chrétiens d’Irak » par Laurence Desjoyaux et Mgr Sako (source)

    Préface du cardinal Barbarin, aux Éditions Bayard

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    Le constat est sans appel : l’histoire des chrétiens en Irak, pourtant vieille de deux mille ans, est peut-être sur le point de se terminer dans la douleur. Dans ce témoignage poignant, le patriarche des chaldéens raconte le calvaire des chrétiens, chassés et soumis à la terreur de Daesh. Il montre l’importance de leur présence pour l’Église et pour le pays tout entier, et défend le vrai dialogue entre les religions, celui qui cherche à comprendre le point de vue de l’autre, à le respecter et à l’approfondir. Une urgence qui concerne tous les peuples, toutes les religions. Laurence Desjoyaux, journaliste à La Vie, est spécialiste des minorités religieuses en Irak. En 2014, au cœur de l’offensive de l’État islamique, elle retrouve Mgr Louis Raphaël Sako, alors devenu patriarche. Il porte aujourd’hui la voix des chrétiens d’Irak.

    Pour se le procurer grâce à la Procure

  • Quand des jeunes chrétiens vont à la rencontre de ces chrétiens qui donnent leur vie pour les autres

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    Sur lefigaro.fr etudiant, par Julie-Anne De Queiroz :

    Trois jeunes chrétiens à la rencontre des exclus des quatre coins du monde

    Pendant un an, ces trois étudiants en école de commerce ont décidé de partir à la rencontre de ces chrétiens qui donnent leur vie pour les autres, avec l’intention de montrer un autre visage de l’Église : celui des personnes engagées qui la composent.

    Ils sont trois, ils sont jeunes et étudiants en école de commerce. Comme beaucoup d’autres avant eux, ils ont décidé de prendre une année pour faire autre chose, voir du pays. Mais leur projet a tout de même une sacrée spécificité: il ne s’agit pas d’un voyage, d’une année sabbatique ou d’un simple stage. Ce qu’ils ont voulu réaliser en partant 12 mois loin de tout, c’est un «témoignage»: rendre compte de la vie de ces croyants qui donnent leur vie pour les autres, aux quatre coins du monde. Et tordre le cou à quelques idées reçues, par la même occasion.

    Le périple de Quentin, Jean et Geoffroy, amis de longue date réunis par leur foi catholique, a démarré en septembre dernier par une bonne dose d’émotion: une rencontre avec le Pape François. «En amont, on a passé 6 mois à envoyer des tonnes de mails et de courriers à l’ensemble de la curie romaine pour expliquer notre projet» raconte Quentin, amusé. Une détermination qui finira par payer, puisqu’on les invitera à une audience générale du souverain Pontife, au cours de laquelle ce dernier bénira leur carnet d’intention de prières.

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  • BXL (Parlement européen), 23 février : Conférence sur la maternité de substitution et la dignité humaine

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  • Poutine à la conquête de l'Europe de l'Est ?

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    Sur FigaroVox, Hadrien Desuin répond par la négative :

    Ukraine : non, Poutine ne veut pas reconquérir l'Europe de l'Est

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour résoudre le conflit ukrainien et éviter une escalade dangereuse qui pourrait mener à un scénario comparable à l'Ossetie, Hadrien Desuin recommande l'instauration d'une autonomie sous surveillance russe et européenne dans le Donbass.

    Ancien élève de l'École spéciale militaire de St-Cyr puis de l'École des officiers de la Gendarmerie nationale, Hadrien Desuin est titulaire d'un master II en relations internationales et stratégie sur la question des Chrétiens d'Orient, de leurs diasporas et la géopolitique de l'Égypte, réalisé au Centre d'Études et de Documentation Économique Juridique et social (CNRS/MAE) au Caire en 2005. Il a dirigé le site Les Conversations françaises de 2010 à 2012. Aujourd'hui il collabore à Causeur et Conflits où il suit l'actualité de la diplomatie française dans le monde.

    Les dernières avancées pro-russes dans l'est de l'Ukraine réactivent les craintes de troisième guerre mondiale chez les plus fébriles des atlantistes, de droite comme de gauche. Comme souvent, les comparaisons faciles avec le spectre de l'Allemagne des années 30 fleurissent. C'est plutôt vers la grande tradition de la politique étrangère russe basée sur la conservation des fondamentaux territoriaux qu'il faudrait se tourner: préserver un glacis protecteur à l'ouest de Moscou et un accès maritime au nord comme au sud. Alimenté par la peur d'un encerclement, Poutine cherche simplement à maintenir un contrôle sur l'Ukraine. Mission périlleuse depuis que la révolution de Maïdan s'est jetée dans les bras américains.

    Le soutien, évident mais limité, accordé aux séparatistes du Donbass (leur indépendance n'a pas été reconnue) prouve que la politique poutinienne est au contraire rationnelle. Elle ne cède pas aux fièvres nationalistes de son opinion publique. Elle s'appuie sur un principe central: l'intérêt de la Russie. Il ne s'agit pas de reconquérir l'Europe de l'est comme les pays polono-baltes le craignent, ou de succomber à une crise d'autisme comme le suggère les américains, mais de conserver son influence sur l'«étranger proche».

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  • L'archevêque chaldéen d'Erbil demande une intervention militaire occidentale

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    L'archevêque d'Erbil demande une intervention militaire occidentale

    Pour Mgr Bachar Warda, archevêque chaldéen du diocèse d'Erbil, sans action militaire directe sur le terrain, les chrétiens en Irak « n'en ont plus pour longtemps ».

    En voyage à Londres, Mgr Bachar Warda a déclaré à plusieurs députés britanniques que les frappes aériennes n'étaient « pas suffisantes » pour vaincre les militants de l'État islamique, relate (en anglais) la BBC ce mardi 10 février. Selon la radio, il aurait même« supplié » les parlementaires de déployer les troupes occidentales.

    Mgr Warda a expliqué à une délégation de députés de plusieurs partis que les communautés chrétiennes d'Irak s'étaient« considérablement » réduites au cours de la dernière décennie. Il a rappelé le chiffre de 1,4 millions de chrétiens en Irak sous le régime de Saddam Hussein.

    L'été dernier, des dizaines de milliers de chrétiens et yézidis irakiens ont fui leurs maisons, menacés de mort s'ils ne renonçaient pas à leur foi. Le Catholic Herald précise (en anglais) que le diocèse de Mgr Warda couvre le territoire sous contrôle kurde, qui est devenu le foyer de plus de 120.000 réfugiés chrétiens irakiens ayant fui quand l'Etat islamique a envahi des villes telles que Mossoul et Qaraqosh.

    « Plus d'autre solution »

    « Nous n'avons pas beaucoup de temps en tant que chrétiens dans cette région, a-t-il déclaré. En tant que catholique, c'est difficile à dire, mais j'en appelle à l'action militaire, il n'y a plus d'autre solution maintenant. »

    Et l'archevêque chaldéen d'Erbil de préciser que les autres évêques chrétiens encore en Irak partageaient son point de vue selon lequel l'Occident devrait entreprendre une action militaire, qu'il décrit comme « une solution regrettable », mais nécessaire. Pour l'ancien ministre conservateur John Gummer Cabinet, le discours de l'archevêque constitue un exemple du « dilemme désespéré dans lequel se trouve aujourd'hui la communauté chrétienne d'Irak ».

    «Un dernier recours»

    « Après avoir subi la guerre, ils la demandent maintenant comme un dernier recours », a-t-il déclaré à la BBC. Elizabeth Berridge, députée conservatrice et présidente du groupe interparlementaire sur la liberté religieuse, se dit « choquée » d'entendre un archevêque catholique dire qu'une action militaire était la seule option. « La situation doit être mauvaise, diabolique même, pour que soit l'appel d'un archevêque catholique », a-t-elle ajouté.

    Cette prise de position de Mgr Warda intervient après la publication récente, outre-Manche, d'un rapport du Comité spécial de Défense (en anglais) faisant état du rôle « étonnamment modeste » du Royaume-Uni dans la lutte contre les extrémistes de l'Etat islamique et qu'il devait être intensifié. En réponse au rapport, un porte-parole du gouvernement a parlé d'une « approche globale »de la coalition internationale contre Daech, par des frappes aériennes et en s'attaquant à ses sources d'argent et son recrutement de combattants étrangers.

  • La Cour Suprême du Canada et "l'aide médicale à mourir"

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    La Cour suprême avait jugé, en 1993, dans l’affaire Sue Rodriguez contre Colombie-Britannique (Procureur général), que les dispositions légales incriminant l’aide au suicide ne portaient pas atteinte aux libertés fondamentales.

    Par un arrêt du 6 février 2015, la Cour suprême du Canada déclare à présent que les dispositions du Code criminel interdisant « l’aide médicale à mourir » sont inconstitutionnelles en ce qu’elles portent atteinte à certains droits fondamentaux consacrés par la Charte canadienne des droits et libertés. Ces dispositions sont tenues pour nulles dans la mesure où elles prohibent l’aide médicale à mourir à l’égard d’une personne adulte capable qui (1) consent clairement à mettre fin à sa vie, et qui (2) est affectée de problèmes de santé graves et irrémédiables (y compris une affection, une maladie ou un handicap) lui causant des souffrances persistantes qui lui sont intolérables au regard de sa condition.

    Cette décision conclut un litige qui trouve son origine en 2009 lorsque Gloria Taylor apprend qu’elle souffre de sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative qui entraîne un affaiblissement progressif des muscles. Ne voulant pas « mourir lentement, à petit feu », elle avait intenté devant la Cour suprême de Colombie-Britannique une action contestant la constitutionnalité des articles du Code criminel qui prohibent l’aide à mourir. Se sont joints à la cause, Lee Carter et son mari, Hollis Johnson, qui avaient accompagné Kathleen Carter, la mère de Lee, en Suisse pour que, conformément à son souhait, elle puisse bénéficier d’une assistance au suicide au sein de DIGNITAS.

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  • Ukraine : le pape encourage les efforts sincères de toutes les parties

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    Ukraine : le pape encourage les efforts sincères de toutes les parties

    Déclaration du P. Lombardi (Rome, 10 février 2015 (Zenit.org))

    Le pape François « s'est toujours adressé à toutes les parties » impliquées dans le conflit ukrainien, « confiant dans l'effort sincère de chacune » pour appliquer les accords obtenus et « rappelant le principe de la légalité internationale ».

    Après l'appel du pape lors de l'audience de mercredi dernier, 4 février 2015, le P. Federico Lombardi publie une déclaration ce 10 février.

    Il souligne que les négociations représentent « l'unique voie possible » pour sortir de la logique « accusations-réactions ».

    Déclaration du P. Lombardi

    Le Saint-Siège suit avec attention les situations de crise dans les diverses parties du monde, en particulier dans la région orientale de l’Ukraine. Devant l’escalade du conflit qui fait de nombreuses victimes innocentes, le pape François a lancé à plusieurs occasions un appel en faveur de la paix. Tout en invitant les fidèles à prier pour les morts et les blessés à cause des violences, le pape soulignait l’urgence de reprendre les négociations, unique voie possible pour sortir de la logique de la surenchère des accusations et des réactions.

    Devant les différentes interprétations qui ont été faites des paroles du pape, en particulier de celles du mercredi 4 février dernier, je pense utile de préciser que le pape François a toujours eu l’intention de s’adresser à toutes les parties concernées, confiant que chacune fera un effort sincère pour appliquer les ententes obtenues d’un commun accord et rappelant le principe de la légalité internationale, à laquelle le Saint-Siège s’est référé plusieurs fois depuis le début de la crise. Comme le redisait souvent saint Jean-Paul II, l’humanité doit trouver le courage de remplacer le droit de la force par la force du droit.

    Le pape attend avec joie la visite ad limina des évêques ukrainiens qui aura lieu du 16 au 21 février. Ce sera une nouvelle occasion de rencontrer ces frères évêques, d’être informé directement sur la situation de ce cher pays, de réconforter cette Église et tous ceux qui souffrent, et d’examiner ensemble des chemins de réconciliation et de paix.

    Traduction de Constance Roques