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International - Page 282

  • Quelle réponse apporter face à la violence de l'islam ?

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    Quelle réponse face à la violence de l'islam ?

    Une interview d'Annie Laurent parue le  (dans Société) sur le site de l'Homme Nouveau :

    Fondatrice de l'association Clarifier et spécialiste du monde arabe, Annie Laurent répond à quelques questions pour clarifier notre situation face à un islam déroutant.

    Quelle est votre analyse sur la situation de l'islam en France et en Europe après les attentats de l'année 2015 (Charlie, Hyper Casher et Bataclan) ?

    Pour moi, ces agressions (et n’oublions pas Toulouse, Montauban et Grenoble, ainsi que les attentats manqués dans le Thalys et l’église de Villejuif) sont le signe évident de la faillite de la France et de l’Europe en ce qui concerne l’intégration des musulmans. Ce qui me frappe c’est que le recours à la violence se déploie parmi les jeunes générations issues d’ascendants immigrés musulmans qui, il y a quarante ou cinquante ans, semblaient vouloir vraiment devenir pleinement français, c’est-à-dire adopter nos mœurs, notre culture et nos traditions, autrement dit aimer la France avec tout ce qui la constitue. Aujourd’hui, on assiste à un rejet croissant et massif, voire haineux, de tout cela. En se réislamisant, en s’organisant sur le mode communautariste, en multipliant les revendications confessionnelles, les musulmans de France expriment leur refus de s’assimiler, démarche qui relève d’une volonté libre, comme l’explique très bien Malika Sorel-Sutter dans son dernier livre, Décomposition française (1), dont je recommande la lecture. Le plus terrible à mes yeux c’est que nos élites, par leur aveuglement et leurs utopies idéologiques, ont favorisé cette évolution dangereuse qui menace la cohésion nationale et la paix civile. La déchristianisation et le développement de l’indifférentisme religieux ont aussi leur part dans ce processus délétère qui conduit tant de nos jeunes compatriotes à se faire musulmans et même à s’enrôler dans le djihad. Il faut le reconnaître et l’Église en France doit en tirer les conséquences. Pour répondre précisément à votre question, l’Islam est en France mais il n’est pas de France et c’est pareil pour le reste de l’Europe.

    Quelle réponse devons-nous apporter politiquement à cette violence et à la guerre engagée par l'État islamique ?

    Je pense tout d’abord que nos dirigeants doivent opérer des révisions en profondeur en ce qui concerne nos rapports avec le monde musulman, rapports marqués du sceau de l’hypocrisie, de l’injustice et de la soumission. Il faut cesser de se prévaloir de la démocratie et des droits de l’homme d’un côté, comme on l’a fait sans aucune légitimité en Libye puis en Syrie, tout en maintenant par ailleurs des échanges avec des régimes, comme ceux de la péninsule Arabique, qui violent ouvertement ces principes. La richesse de ces derniers, ainsi que le profit que nous pouvons en retirer, ne doivent plus servir de prétexte à fermer les yeux sur leurs entraves aux libertés les plus élémentaires. Il y a là de notre part une attitude incohérente et profondément immorale qui ne peut qu’inspirer le mépris des sociétés islamiques à notre égard. Nous devons aussi arrêter de céder au chantage de la Turquie et oser dire au Président Erdogan que son pays ne peut pas adhérer à l’Union européenne, tout simplement parce qu’il n’est pas européen, ce qui n’empêcherait pas d’instaurer des partenariats dans certains domaines. Les Turcs, comme les Arabes musulmans, observent nos faiblesses et ils en profitent pour accélérer l’islamisation de l’Europe. Les révisions géopolitiques qui s’imposent exigent du courage et de l’humilité. Je sais qu’il n’est pas facile de reconnaître que l’on s’est trompé mais tel est le prix à payer pour retrouver des relations saines avec les États et les peuples musulmans et pour obtenir leur respect. Ces changements pourraient rejaillir positivement sur l’attitude de nos compatriotes musulmans envers les pays européens qui les ont généreusement accueillis. Il s’agit là d’un combat de longue haleine mais sans ces révisions l’action militaire ne suffira pas pour gagner la guerre que nous livrent les djihadistes de l’État islamique et d’autres mouvements apparentés.

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  • La lettre sereine du Père Henri Boulad aux musulmans ouverts, modérés et libéraux au lendemain des attentats de Paris du 13 novembre 2015

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    Lettre sereine aux musulmans ouverts, modérés et libéraux (source)

    J'imagine votre embarras et votre confusion face à cette horreur, que vous condamnez sans doute du plus profond de vous-mêmes.

    Vous sentez bien cependant que c'est l'islam lui-même qui est incriminé, car c'est bien aux cris d'« Allahou akbar » que s'est perpétuée cette tragique agression.

    N'essayez surtout pas d'exonérer l'islam de ce qui s'est passé.

    Ne continuez pas à répéter ce refrain bien connu, suite à toutes les horreurs commises par les islamistes dans le monde : « Tout ça n'a rien à voir avec l'islam ».

    Ne criez surtout pas à l'« amalgame », manière élégante de dédouaner l'islam des violences récurrentes perpétrées en son nom.

    C'est incongru d'affirmer que tout ce qui se passe comme atrocités au nom de l'islam n'a rien à voir avec l'islam. Un certain Occident « libéral » et une certaine Église catholique, tous deux partisans de l'ouverture et du dialogue, ne cessent de ressasser de tels slogans, sans chercher à aborder les vrais problèmes, dans un dialogue franc et ouvert.

    L'« heure de vérité » a sonné, et il est grand temps de reconnaître que l'islam a un problème. Un problème qu'il doit avoir le courage de regarder en face et de tenter de résoudre en toute objectivité et lucidité. Ce n'est pas en enfouissant sa tête dans le sable qu'on peut espérer trouver une solution.

    Je ne doute nullement de la sincérité et la bonne volonté des musulmans ouverts et modérés. Mais là n'est pas la question. On peut être pleinement sincère tout en étant dans l'erreur.

    Il est trop facile pour les musulmans d'incriminer l'Occident « corrompu » et « impérialiste » comme étant la source de tous leurs maux. Il est trop facile d'accuser ceux qui instrumentalisent l'islam pour leurs propres intérêts.

    C'est dans l'islam même que gît le problème. Les musulmans ont toujours eu tendance à chercher des boucs émissaires partout, sauf en eux-mêmes. Il est grand temps qu'ils se posent certaines questions cruciales et se rendent compte que « le ver est dans le fruit. » S'ils condamnent et rejettent ce radicalisme barbare qui les embarrasse, qu'ils fassent un petit effort pour en chercher la cause.

    Ils découvriront alors que la cause se trouve dans les textes fondateurs de leur religion – Coran, Sunna, Hadiths – qui regorgent d'appels à l'intolérance, au meurtre et à la violence.

    Ces textes sont encore enseignés aujourd'hui à l'Azhar, la plus haute instance de l'islam sunnite, chargé de la formation des prédicateurs et ulémas à travers le monde. Cette doctrine atteint le petit peuple à travers les prêches du vendredi – souvent incendiaires – et rejoint les élèves via les manuels scolaires.

    Vers le dixième siècle, l'islam a eu le choix entre la voie mystique, modérée et ouverte, celle de La Mecque, et la voie violente, radicale et conquérante, celle de Médine. Il a malheureusement opté pour la seconde, en privilégiant les versets médinois aux mekkois, dans la fameuse doctrine de « l'abrogeant et de l'abrogé » (An nâsékh wal mansoukh).

    Pour éviter alors que quiconque ne revienne sur cette décision, les ulémas de l'époque ont décrété que « la porte de l'ijtihad » était désormais close. Ce qui signifie que tout effort de réflexion critique susceptible de remettre en question une telle décision était pour toujours interdit.

    Les nombreuses tentatives de réforme de l'islam, tout au long de son histoire, se sont heurtées à ce décret considéré comme immuable et irréversible. Le grand cheikh soudanais, Mahmoud Taha, pour avoir proposé d'inverser la doctrine de l'abrogeant et de l'abrogé, en privilégiant les versets mekkois aux médinois, a été pendu sur la grande place de Khartoum, le 18 janvier 1985.

    L'islam est dans la souricière, une souricière dans laquelle il s'est lui-même mis. Une souricière dont il ne parvient pas à sortir. Tel est le drame qui met les musulmans dans une angoissante situation.

    « Les nouveaux penseurs de l'islam » - comme on les appelle aujourd'hui - rêvent d'une réforme et d'un islam compatible avec la modernité. Les émouvantes tentatives d'un homme aussi brillant que Abdennour Bidar n'en sont qu'un exemple. Malheureusement, la pensée de ces hommes courageux ne fait pas le poids face à l'islam rigoureux et borné qui domine depuis quatorze siècles.

    J'imagine à quel point cela doit être douloureux pour ces penseurs, qui aimeraient tant trouver une issue à l'impasse dans laquelle ils se trouvent.

    L'Église est passée par la même crise. Mais elle est parvenue à la dépasser grâce au Concile Vatican II. Il est grand temps que l'islam en fasse autant et procède au même aggiornamento.Vœu pieux? Utopie? Wishful thinking?... L'islam peut-il se réformer sans se dénaturer?

    Je ne le pense pas. Mais c'est aux musulmans eux-mêmes de répondre.

  • Ce que nous disent les chrétiens d'Orient : REVEILLEZ-VOUS !

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    D'Aleteia.org (Arthur Herlin):

    « Réveillez-vous », l’ultime appel de détresse des chrétiens d’Orient

    Dans une vidéo particulièrement percutante, des chrétiens d'Orient continuent d'appeler l'Occident à l'aide.

    « Je leur demanderai de se réveiller. » Ce sont par ces mots qu’un prêtre catholique irakien, Douglas Bazi, répond lorsqu’on lui demande quel message il souhaite adresser aux Occidentaux. Détournant des images de propagandes de l’État islamique pour illustrer le calvaire que vivent les chrétiens d’Orient, cette vidéo réunit des témoignages de prêtres orientaux pour sensibiliser un peu plus leurs frères d’Occident.

    « Pour nous aider, évangélisez à nouveau votre société »

    Dans cette vidéo produite par la chaîne « H.M télévision« , des prêtres venus d’Irak témoignent de l’exemple d’humilité et de foi dont font preuve les « martyrs d’Orient ». « Vous pouvez nous aider en construisant une société chrétienne active et courageuse, vous devez évangéliser à nouveau votre société avec courage et sans peur de dire que nous sommes chrétiens », suggère humblement Mgr Amel Shimoun Nona, évêque chaldéen de Sydney. « C’est la seule manière avec laquelle vous pouvez nous aider », insiste-t-il.

  • Aucune autre communauté religieuse ne souffre autant de la haine que la communauté chrétienne

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    Belgique, Bruxelles: une première au Parlement européen, une conférence sur la persécution des chrétiens (source)

    Le Vice-président: aucune autre communauté religieuse ne souffre autant de la haine que la communauté chrétienne

    Pour la première fois de son histoire, le Parlement européen a organisé une conférence sur la persécution des chrétiens.

    Comme l'agence de presse autrichienne Kathpress l’a indiqué, le vice-président du Parlement, Antonio Tajani  (Groupe du Parti populaire européen / des démocrates chrétiens (Conservateurs et réformistes européens (CRE)) a été l’initiateur de la réunion à Bruxelles.

    Selon ses dires, aujourd'hui, aucune autre communauté religieuse n’est plus exposée à la haine, à la violence et à l'agression systématique que les chrétiens.

    Le Président du Parlement de l'UE Martin Schulz (SPD) considère que le phénomène avait été jusqu’ici sous-estimé. Le Parlement européen devrait tout mettre en oeuvre pour protéger partout les chrétiens.

    Les droits fondamentaux sont désormais « gravement menacées »: « Et la persécution religieuse est une violation des droits fondamentaux ». Selon le service scientifique du Parlement européen, 70 % de chrétiens ont fui l'Irak depuis 2003. En Syrie, depuis 2011, 700.000 chrétiens ont été forcés de quitter leurs maisons. Le vice-président de la Commission européenne des évêques (catholique), l’évêque belge Jean Kockerols, a demandé, entre autres choses, de punir les crimes contre les chrétiens et de traduire les auteurs en justice.

    06.12.2015 - Traduction eemni - IDEA

  • A la COP 21, des certitudes incontestables ?

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    Lu sur LibertéPolitique.com :

    COP21 : la fabrique des certitudes

    Article rédigé par Pierre Labrousse, le 02 décembre 2015

    ETUDE | Le sommet de la COP21 ambitionne de limiter à 2 °C la hausse de la température sur Terre d’ici à la fin du siècle. Les négociateurs s'appuient sur un diagnostic substituant à la complexité du climat une simplification qui, en incriminant le CO2, institue un processus dont la politique humaine aurait la maîtrise. Si tout engagement politique coûteux — on parle de 100 milliards de dollars par an — a besoin de certitudes, la science a besoin de libre discussion critique. Or celle-ci est écartée. Pourquoi ?

    QU'EN EST-IL DE L'IMPACT de l’activité humaine sur notre environnement ? Comment l’apprécier en vérité et objectivité ? Ces questions sont liées à trois types de discours : 1/ la science qui décrit des phénomènes complexes, 2/ la politique qui doit gouverner pour l’avenir, 3/ l’interface entre les deux, qui est la représentation des conclusions scientifiques par les médias, représentation qui forge l’opinion et pour ainsi dire un « inconscient collectif ». Or la science témoigne toujours de la complexité tandis que les médias et les politiques ont besoin d’idées plus simples (I). Jusqu’où la simplification du complexe peut-elle légitimement aller ? (II) Comment se produit le réchauffement climatique et qu’en disent les scientifiques ? (III)

    Commençons par étudier comment fonctionne le rapport entre science et politique : ce qu’on appelle le « principe de précaution »

    Lire la suite sur Liberté Politique

  • Si tous les musulmans ne sont pas islamistes, tous les islamistes sont musulmans...

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    Le Salon Beige relaie les propos de René Brague publiés par FigaroVox :

    Tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans

    Rémi Brague est interrogé par Le Figaro sur les terroristes et l'islam. Extraits :

    "Les djihadistes qui ont mené les attentats de janvier et du 13 novembre en appellent à Allah. Ont-ils quelque chose à voir avec l’Islam ?

    De quel droit mettrais-je en doute la sincérité de leur islam, ni même le reproche qu’ils adressent aux « modérés » d’être tièdes. Rien à voir avec l’islam ? Si cela veut dire que les djihadistes ne forment qu’une minorité parmi les musulmans, c’est clair. Dans quelle mesure ont-ils la sympathie, ou du moins la compréhension, des autres ?J’aimerais avoir là-dessus des statistiques précises, au lieu qu’on me serine « écrasante majorité » sans me donner des chiffres.

    Les djihadistes invoquent eux-mêmes Mahomet, le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21). Ils expliquent qu’avec des moyens plus rudimentaires qu’aujourd’hui, il a fait la même chose qu’eux : faire assassiner ses adversaires, faire torturer le trésorier d’une tribu vaincue pour lui faire cracher où est le magot, etc. Ils vont chercher dans sa biographie l’histoire d’un jeune guerrier, Umayr Ben al-Humam, qui se jette sur des ennemis supérieurs en nombre pour entrer au paradis promis. Il n’avait pas de ceinture d’explosifs, mais son attitude ressemble fort à celle des kamikazes d’aujourd’hui.

    Les imbéciles objectent souvent : « Oui, mais Hitler était chrétien. » Ce à quoi il faut dire que : 1) non seulement il avait abandonné la foi dans laquelle il avait été baptisé, mais il haïssait le christianisme. Les Églises, catholique et protestantes, étaient sur son cahier des charges et devaient, après la victoire, subir le même sort que les Juifs ; 2) à ma connaissance, Hitler n’a jamais été donné en exemple aux chrétiens.

    Le but des terroristes semble être de déclencher en Europe une guerre civile entre les communautés musulmanes et le reste de la population. Comment éviter que la communauté musulmane soit identifiée au terrorisme ?

    Effectivement, il est prudent de dire ce que ce but semble être. Nous le devinons à partir de cas précédents comme les Brigades rouges italiennes : créer des conditions dans lesquelles la répression atteindra, même sans les viser, l’ensemble des musulmans, afin de créer chez eux un réflexe de solidarité avec les terroristes. Je ne sais d’ailleurs pas si cela a jamais marché…

    Il y a là-derrière un problème de logique : tous les musulmans ne sont pas islamistes, mais tous les islamistes sont musulmans. Donc être musulman est une condition nécessaire pour être islamiste, mais elle n’est pas suffisante. Pour tout musulman, être islamiste est une possibilité mais, heureusement, ce n’est pas une nécessité. Il est stupide de prêter a priori de noirs desseins à tous les musulmans. On a donc raison de ne pas les mettre tous dans le même panier. Les gens qui peignent des slogans hostiles sur les mosquées sont des crétins malfaisants qui font le jeu des islamistes de la façon que je viens de dire.

    Il serait bon que l’effort pour éviter le fameux « amalgame » soit clair des deux côtés. Et que les musulmans trouvent un moyen de faire comprendre haut et fort, par la parole comme par le comportement, qu’ils désapprouvent le terrorisme. Le problème est que personne n’a autorité pour les représenter.Nous aimons mieux les « modérés ». Mais les intellectuels médiatiques qui parlent en leur nom représentent-ils d’autres qu’eux-mêmes ? [...]

  • Syrie : le témoignage extraordinaire du père Jacques Mourad, ex-otage du groupe État islamique

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    Syrie : l’extraordinaire témoignage du père Jacques Mourad, ex-otage du groupe État islamique

    « Pour mes ravisseurs, je n'éprouve que de la compassion », confie le prêtre qui a été fouetté et soumis à un simulacre d'exécution.

    Le Père Jacques Mourad, est un grand ami de l’Œuvre d’Orient. « J’ai été sauvé grâce à l’aide humanitaire que nous donnons aux musulmans et aux chrétiens. Je remercie en particulier l’Œuvre d’Orient pour son aide qui n’a jamais cessé depuis le début»

    Un article de l’Orient le Jour (via le site de l'Oeuvre d'Orient)

    « Cette grâce m’a été accordée pour le réconfort d’un grand nombre. » C’est le père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque-catholique, qui parle.


    En charge du monastère de Mar Élian et des fidèles du village de Qaryatayn, non loin de Palmyre, le P. Mourad a été enlevé par les hommes du groupe État islamique le 21 mai 2015. Il est resté en captivité durant 4 mois et 20 jours, avant de pouvoir rejoindre, le 10 octobre, ce qu’on peut appeler « le monde libre ». Harcelé, menacé, pressé de se convertir à l’islam, il a été menacé de décapitation à plusieurs reprises, fouetté une fois et soumis, le lendemain, à un simulacre d’exécution. Confiné à une salle de bains éclairée seulement par une lucarne haut placée, avec un séminariste qui l’assistait, réduit à un régime fait de riz et d’eau, deux fois par jour, sans électricité ni montre, complètement coupé du monde extérieur, il a quand même réussi à rester vigilant et n’a jamais vu sa foi fléchir. Au contraire.

    La grâce, ou encore le miracle dont parle le P. Mourad, c’est d’être resté en vie, de n’avoir pas renié sa foi, d’avoir retrouvé la liberté.

    « La première semaine a été la plus difficile, raconte-t-il. Après avoir été détenu quelques jours dans une voiture, le dimanche de Pentecôte, on m’emmène à Raqqa. J’ai vécu ces premiers jours de captivité partagé entre la peur, la colère et la honte. »
    Le grand tournant de sa captivité est associé, par le P. Jacques, avec l’entrée dans sa cellule, au huitième jour, d’un homme en noir, le visage masqué, comme ceux qui apparaissent dans les vidéos d’exécution de Daech. Mon heure est venue, se dit-il, effrayé. Mais, au contraire, après lui avoir demandé quel était son nom et celui de son compagnon de captivité, l’homme lui adresse un« assalam aleïkoun » de paix et pénètre dans sa cellule. S’engage ensuite un assez long entretien, comme si l’inconnu cherchait réellement à mieux connaître les deux hommes en face de lui. « Prends-le comme une retraite spirituelle », lui répond-il, quand le P. Jacques l’interroge sur les raisons de sa captivité. « Dès lors, ma prière, mes journées prirent du sens, résume le prêtre syrien. Comment vous expliquer ? J’ai senti qu’à travers lui, c’était le Seigneur qui m’adressait cette parole. Ce moment fut d’un grand réconfort. »

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  • L'Europe serait-elle en train de vendre son âme à la Turquie ?

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    Une opinion de Hadrien Desuin publiée sur Aleteia.org le laisse penser :

    Quand l’Europe vend son âme à la Turquie

    L'accord migratoire fait entrer en Europe une Turquie islamiste et autocratique.

    Les années passent et la Turquie du parti islamiste AKP dévoile peu à peu son visage. De scrutin en scrutin, la démocratie turque donne à Erdogan toujours plus de pouvoirs et d’audace. Au besoin en faisant revoter les électeurs récalcitrants. La presse acculée voit ses derniers journalistes indépendants surveillés, censurés, menacés, arrêtés. La police, la magistrature, les armées sont sous contrôle. Les partis kurdes sont caillassés ou incendiés. La répression a repris de Gaziantep à Diyarbakir. L’islamisation d’abord rampante, se fait désormais au grand jour. Les femmes sont reléguées ou sommées de se voiler.

    A mesure que le régime turque se durcit, l’Europe qui lui faisait face s’amollit. Le rapport de force s’est inversé. Hier âpre à la négociation, l’Europe aujourd’hui se tait devant les violations répétées des libertés. Le matin, Orban est sermonné à Budapest quand il jugule le flot de migrants et l’après-midi Erdogan est courtisé à Ankara. Pour avoir laissé transiter des centaines de milliers de migrants, de nouveaux chapitres d’adhésion de la Turquie vont s’ouvrir.

    Pompier pyromane du Moyen-Orient, après avoir sévi en Libye et agité l’Égypte, la Turquie se durcit aussi à l’extérieur. Elle ose s’attaquer à la Russie en Syrie.

    Ses tentatives pour renverser Bachar Al-Assad se sont heurtées à la résistance russe. Mais s’il a renoncé à Damas, Erdogan n’a pas mis une croix sur Alep. Par l’intermédiaire de ses alliés djihadistes et des minorités turkmènes, il entend garder la main sur son étranger proche. Il veut conserver sa tutelle sur tout le nord syrien, Kurdistan compris.

    L’Allemagne se soumet et entraîne l’Europe vers un nouvel élargissement.

    La politique turque de bon voisinage a fait long feu parce qu’Erdogan s’estime désormais trop puissant pour se préoccuper du bien être de ses voisins. Fâchée avec Israël et l’Iran, l’Égypte et la Grèce, Chypre et l’Arménie, l’ivresse turque effraie toute la région. Mais la Turquie est sûre d’elle même. Et l’Europe se tait, elle consent. Puisqu’elle est incapable de contrôler ses bordures, elle sous-traite sa politique migratoire à la Turquie. Et elle se place dans une situation de dépendance stratégique inédite.

    Une bonne partie de la facture sera sans doute réglé par Berlin. Erdogan sait bien que la capitale de l’Europe est prussienne. Mais il ne suffit pas de l’acheter, un chèque de trois milliards d’euros ne saurait suffire. A l’occasion de la visite de la chancelière, il a fait de la poursuite du processus d’adhésion la condition d’un accord. Et puis Bruxelles, adoubée par les 27 complices de l’Allemagne, s’est inclinée.

    Donald Tusk, le président du Conseil européen a annoncé un accord sur le contrôle migratoire en compagnie d’Ahmet Davutoglu. Mais c’est Angela Merkel, la chancelière de l’Europe qui a négocié la transaction. Acculée par une majorité CDU-CSU en ébullition, elle a rencontré Erdogan dès le 19 octobre à Istanbul pour régler les modalités pratiques de l’accord européen. Menacée au Bundestag, elle n’a plus d’autre choix que colmater les brèches qu’elle avait elle même ouverte cet été. Son appel généreux à accueillir toute la misère d’Europe centrale, les réfugiés des guerre de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, se termine en fin de non-recevoir. Les attentats de Paris ont fini, mais un peu tard, de la convaincre. La Turquie, elle, peut se frotter les mains.

  • La fragilité de l'Islam

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    Lu sur Aleteia.org (Sylvain Dorient) :

    « L’islam est fragile »

    Annie Laurent décrit l’islam contemporain comme une religion en proie à une crise profonde, qui pourrait remettre en cause jusqu’à son existence.

    Aleteia : L’islam est actuellement associé à une série d’événements désastreux : terrorisme, disparition des chrétiens d’Orient, etc. Comment l’expliquez-vous ?
    Annie Laurent : L’islam connaît en ce moment une profonde remise en cause. Les musulmans ont accès à Internet partout dans le monde, même en Arabie saoudite ; ils voient d’autres formes de pensées, d’autres façons d’appréhender la religion. Une partie d’entre eux vivent dans des pays dont les racines sont chrétiennes, et cela se traduit naturellement par des interrogations sur leurs propres racines. Certains notamment sont agacés par la prétention de l’islam à régir leur vie avec des règles arbitraires. Chaque année, au Maroc, des jeunes gens mangent dans des squares en plein ramadan, bravant l’interdit religieux. Ils sont d’ailleurs régulièrement arrêtés par la police.

    Pourtant, dans de nombreux pays, comme l’Irak, l’Arabie saoudite ou le Pakistan, l’islam se fait-il plus rigoureux, et volontiers violent. Le voyez-vous vraiment comme en déclin ?
    La violence est un signe de faiblesse ! Je ne dis pas que l’islam va s’effondrer demain, mais qu’il va s’effondrer, inexorablement, et que cela occasionnera de grandes souffrances pour les musulmans et pour ceux qui vivent à leur contact. Cela prendra des décennies, et se traduira par des chocs terribles ! L’une des forces de l’islam, c’est qu’il prend en charge tout l’être humain. C’est une religion très encadrée, dans laquelle la conscience n’est pas interpellée. Chaque personne qui sortira de ce cadre connaîtra une profonde crise existentielle.

    Ne pourrait-on pas imaginer un « Concile Vatican II de l’islam » ?
    Plusieurs choses s’y opposent. Il manque d’abord à l’islam une structure faisant autorité sur l’ensemble des musulmans. Depuis la fin du Califat en 1924, il n’y a plus de Commandeur des croyants. Mais plus fondamentalement, la nature même du Coran fait obstacle à son évolution. Il s’agit d’un texte qui vient de Dieu Lui-même qui est incréé ! Dieu dit qu’Il a donné un Coran en arabe, qui est la copie d’un livre gardé auprès de Dieu. Personne n’a le droit d’y toucher. Or, ce texte immuable contient des commandements incompatibles avec la paix et la liberté.

    Pourtant, certains intellectuels musulmans osent interroger leur foi…
    Il y a une émulsion intéressante du côté de ce qu’on appelle « les nouveaux penseurs de l’islam ». Je pense à Abdelmajid Charfi, auteur de L’islam entre message et Histoire. Un autre tunisien, Mohammed Charfi, tenait une chaire sous Ben Ali, il a écrit Islam et liberté. Mais ils sont souvent mal reçus ! Contrairement à ce que l’on imagine souvent, ils ont encore plus de mal à s’exprimer depuis le Printemps arabe. Le destin de ces intellectuels, comme Nasr Abou-zeid, qui a été banni comme apostat et a dû fuir aux Pays-Bas, ne me rend pas optimiste sur la possibilité d’une transition « en douceur » de l’islam.

    Vous pensez donc que nous allons vers des temps difficiles…
    Les musulmans, les premiers, vont vivre des dissensions terribles et de grandes souffrances. Tous les ingrédients de la violence sont là ! Il y a un texte qui la légitime pour affronter les infidèles et qui ne souffre aucune controverse, en plus d’un contexte géopolitique pour le moins compliqué. Je crois que l’islam va imploser et que ce sera violent. En tant que chrétiens, nous avons pour responsabilité de venir en aide aux musulmans qui souhaitent sortir de leur religion.

    Propos recueillis par Sylvain Dorient

  • Bruxelles, 28 novembre : Face aux grands défis de notre humanité, ne négligeons pas la force de la prière.

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    Samedi 28 novembre 2015 à 10h

    rencontre avec

     Frédéric Fornos

    jésuite à Rome, directeur international du

    Réseau mondial de prière du Pape,

    l’Apostolat de la prière

     « Face aux grands défis de notre humanité, que pouvons-nous faire ?

    Ne négligeons pas la force de la prière. »

     

    À la Maison jésuite Saint-Michel, boulevard Saint-Michel 24, 1040 Bruxelles (grand parloir) ;

     10h : accueil — 10h30 : exposé de Frédéric Fornos s.j., questions et réponses — 12h30 : prière et repas.

     

     Dans le cadre de la Journée annuelle du Réseau mondial de prière du Pape, l’Apostolat de la prière.

    Ainsi, à 14h les amis de l’AP réfléchiront aux perspectives de l’AP pour 2016 en Belgique et au Grand-duché de Luxembourg. Bienvenue !

    Informations et inscription au repas : Thierry Monfils s.j. chée de Wavre 205, 1050 Bruxelles thierrymonfils@laviale.be  0498 73 90 22

  • Syrie : le Saint-Siège a eu raison avant les autres

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    Lu sur LibertéPolitique.com :

    Syrie : le Vatican a eu raison avant les autres

    Article rédigé par Frédéric Le Moal , le 23 novembre 2015

    Au prix d’un effort douloureux et dont l’ampleur reste à l’heure actuelle encore à déterminer, la France se décide à agir en Syrie aux côtés de la Russie contre l’État islamique. Malgré les circonvolutions dont les diplomates et leur ministre ont le secret, il s’agit bien d’un retournement politique d’envergure. La ligne idéologique de Laurent Fabius – ni Bachar ni Daech – semble abandonnée.

    Cette politique reposait sur la supposée existence de démocrates syriens (sans doute les mêmes que l’on cherche encore vainement en Libye) et sur le renvoi dos-à-dos du dictateur de Damas et de l’État islamique. On le sait, la Russie de Vladimir Poutine s’y est sans cesse opposée, considérant le maintien de Bachar el Assad comme la meilleure solution pour la défense de ses intérêts.

    En septembre dernier, le maître du Kremlin franchit une nouvelle étape en envoyant son aviation bombarder les forces rebelles, islamistes ou non d’ailleurs. François Hollande rejeta alors la proposition russe d’une grande coalition. « Assad est le problème, il ne peut être la solution » déclara le président à la tribune de l’ONU.

    Guerre juste

    Or, le Saint-Siège adopta très tôt une ligne différente. La chute de Mossoul en juin 2014 provoqua une panique à la Curie qui comprit immédiatement la portée d’un tel évènement. La suite des évènements lui donna raison : une atroce persécution s’abattit sur les chrétiens d’Orient, pourchassés, brutalisés et crucifiés. Ce brusque retour d’un État totalitaire expansionniste a en fait réactivé la théorie de la guerre juste.

    Le pape François, en août 2014, ne mâcha pas ses mots. Il est, selon lui, « licite d’arrêter l’agresseur injuste ». Cet appel à une intervention armée s’adressait aux grandes puissances, immobiles devant ce que le souverain pontife qualifie sans ambiguïté de génocide des chrétiens d’Orient. Certes, une solution politique sans recours aux armes rencontrerait davantage la faveur du Saint-Siège. Mais au point où en sont les choses, il devient clair que seule la force militaire arrêtera le califat.

    L’option russe

    Persuadé de faire face à ce qu’il appelle une « troisième guerre mondiale par morceaux », c’est-à-dire asymétrique, non déclarée et hors des champs de bataille traditionnels, le pape argentin a abandonné la position qui avait été celle de Jean-Paul II lors des deux guerres du Golfe, à savoir une défense intransigeante de la paix. Mais il ne pouvait compter sur la position frileuse des États-Unis d’Obama face à une nouvelle aventure guerrière au Moyen-Orient. Et il comprit très tôt que, sur le théâtre syrien, la résolution du problème passait par la Russie qui reprenait le rôle de protectrice des chrétiens d’Orient abandonné par la France.

    Sur la route de Damas, le successeur de Pierre rencontra donc Poutine. La convergence géopolitique, déjà nette sous le pontificat de Benoit XVI, s’est accentuée sur la Syrie.

    En effet, la défense des chrétiens constitue un des facteurs poussant Moscou à défendre, avec une continuité remarquable, le maintien du régime d’Assad, le seul à garantir la protection des minorités. Rome a multiplié les signes favorables : soutien aux efforts de Poutine pour empêcher en août 2013 une intervention armée contre Bachar el Assad, ardemment voulue par le président Hollande (ainsi que par Nicolas Sarkozy un an plus tôt, rappelons-le) ; rédaction en commun d’un rapport présenté au Conseil des droits de l’homme de l’ONU en mars 2015 ; réception officielle de Poutine au Vatican le 10 juin de la même année.

    La position du Saint-Siège peut ainsi être résumée :

    • Le recours à la force est licite.
    • La communauté internationale doit former une coalition pour vaincre le califat.
    • Elle doit agir avec le feu vert de l’ONU, seule instance légitime à valider le recours à la force.
    • La Russie est un acteur incontournable ; il faut donc l’intégrer à cette coalition.
    • Il faut y associer aussi des États musulmans.

     

    Le retournement de la France

    Après avoir rejeté l’offre de Vladimir Poutine pour une action commune, François Hollande s’y rallie suite aux attentats du 13 novembre. L’armée française opère dorénavant en liaison avec la Russie. Le 20 novembre, le vote à la demande de la France de la résolution 2249 par le conseil de sécurité de l’ONU, outre qu’elle désigne l’État islamique comme l’ennemi, ouvre la voie à la formation de la coalition demandée par le souverain pontife.

    Les efforts russes pour se rapprocher de la Jordanie et de l’Arabie saoudite – en plus de ses liens avec l’Iran – devraient permettre de les insérer dans la stratégie d’endiguement du califat.

    Ainsi assistons-nous à un renversement de situation conforme aux vœux de la diplomatie pontificale qui fait une fois de plus preuve d’une cohérence et d’une clairvoyance remarquables.

    Frédéric Le Moal enseigne la géopolitique et l’histoire des relations internationales à l’Institut Albert-le-Grand (Angers).

  • L’Europe doit modifier sa politique concernant le conflit en Syrie et enfin ouvrir les yeux

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    ATTENTATS EN FRANCE : « l’Europe doit ouvrir les yeux » déclare Mgr Darwish, archevêque libanais

    Après les attentats du 13 novembre en France, Mgr Darwish, archevêque melkite catholique de Zahlé (Liban), appelle l’Europe à changer son mode de pensée concernant le conflit en Syrie.

    Selon l’archevêque libanais de Zahlé, Mgr Issam John Darwish, les attentats de Paris devraient avoir pour conséquence un changement du mode de pensée : « L’Europe doit modifier sa politique concernant le conflit en Syrie et enfin ouvrir les yeux », explique-t-il au cours d’une interview accordée cette semaine à l’AED, en rajoutant : « Il est temps de lutter contre Daech conjointement avec le gouvernement syrien. Ce n’est qu’après que nous pourrons voir comment les choses vont évoluer en Syrie. Maintenant, il faut que toutes les forces s’unissent pour affronter l’ennemi commun. »

    Selon l’archevêque, originaire de Syrie, les attentats survenus à Paris n’étaient qu’une question de temps : « nous avons toujours su que Daech est un danger pour le monde entier. Mais l’Europe ne l’a pas pris au sérieux », a déploré l’archevêque, quelques jours après que le Liban ait également été victime d’un attentat à Beyrouth faisant 40 morts et des centaines d’autres blessées.

    Pour Mgr Darwish, l’une des raisons des attentats de Paris est fondée dans l’idéologie des djihadistes de Daech : « les fondamentalistes ne peuvent pas supporter que des musulmans soient gouvernés par une majorité chrétienne, comme en France. Ils croient que ce devrait être le contraire, que les musulmans doivent dominer le monde entier. » Étant donné que de nombreux musulmans français combattent actuellement en Syrie aux côtés des djihadistes, l’archevêque estime que la menace sur la France persiste. « Les jeunes hommes combattent en Syrie. Là, ils sont soumis à un lavage de cerveau. Ils retournent en Europe et sont incapables de vivre sans combattre. C’est extrêmement dangereux. »

    Inquiétude face au flux massif de réfugiés en Europe

    L’archevêque s’inquiète également de l’énorme afflux de réfugiés qui ont quitté le Proche-Orient pour partir en Europe. « L’Europe doit examiner au plus près ceux qu’elle laisse entrer. C’est facile pour Daech de mêler ses combattants aux réfugiés. Il peut en résulter un problème de sécurité pour l’Europe. » Mais l’archevêque déplore aussi fondamentalement les conséquences de ces mouvements migratoires. « Je pense que les gouvernements européens ont pris une mauvaise décision en accueillant autant de réfugiés. C’est la raison pour laquelle beaucoup de gens veulent quitter la région, également des chrétiens. Mais il vaudrait mieux aider la population ici même, dans la région. Nous en avons besoin ici. D’ailleurs, la traversée de la mer est également très dangereuse. » Selon Mgr Darwish, il existe actuellement des zones dans les pays limitrophes ainsi qu’en Syrie même. « À Homs ou Latakieh, mais aussi à proximité de la frontière libanaise, il y a des zones sûres. Beaucoup de familles syriennes qui ont trouvé refuge chez nous sont déjà retournées chez elles. »