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Jeunes - Page 3

  • Les catholiques et l'idéologie du genre

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    De George Weigel sur le CWR :

    Les catholiques et l'idéologie du genre

    Le corps révèle la personne : une réponse catholique aux défis de l'idéologie du genre , par l'évêque Daniel E. Thomas, est un texte réfléchi, magnifiquement illustré et entièrement documenté qui devrait être lu dans son intégralité.

    En cette période difficile et émotionnellement intense de notre vie publique, peu de sujets suscitent autant de passion que l'idéologie du genre et la pratique associée de la « transition » de genre. Plusieurs responsables catholiques ont tenté d'aborder cette idéologie et cette pratique avec calme, en s'appuyant sur la science, la philosophie, la théologie et l'expérience pastorale.

    Le plus récent est l'évêque Daniel E. Thomas de « Tolède en Amérique », comme l' Annuario Pontificio  du Vatican  désigne le diocèse de l'Ohio centré sur la Cité de Verre.

    Je suis peut-être un témoin suspect dans l'affaire de Mgr Thomas, car nous sommes amis depuis près de trente ans. Nous nous sommes rencontrés lorsque Mgr Thomas, alors fonctionnaire du Vatican au sein de la Congrégation pour les évêques, était directeur spirituel au Collège nord-américain, ma ville natale romaine, lorsque je préparais «  Témoins de l'espérance », le premier volume de ma biographie de Jean-Paul II. Aucun Philadelphien parmi mes connaissances précédentes n'avait aussi bien détourné la critique de Philadelphie, la qualifiant de « ville des bousculades fraternelles ».

    Mgr Thomas et moi étions souvent assis ensemble pendant la prière du soir au Collège, deux anciens enfants de chœur prenant plaisir à chanter des cantiques et à psalmodier, se remémorant peut-être l'époque innocente où certaines notes (comme le si bémol aigu et meurtrier de  l'Ecce Sacerdos Magnus de Bruckner) n'étaient pas si difficiles à atteindre. Mgr Thomas m'a également permis de rencontrer son supérieur, le cardinal Bernardin Gantin, qui m'a raconté que, lors de la prestation de serment de discrétion aux nouveaux membres de son équipe paroissiale, il leur avait offert une photo de Jean-Paul II s'effondrant dans les bras de sa secrétaire après avoir été abattu le 13 mai 1981 : un rappel qu'aider l'Église à trouver de bons évêques est une affaire sérieuse, car l'homme choisi pourrait être appelé à donner sa vie pour son troupeau. Dans les bons comme dans les mauvais moments, Mgr Thomas a toujours été un gentleman accompli, un ami fidèle et un prêtre heureux et saint.

    Ces qualités sont pleinement mises en valeur dans  « Le corps révèle la personne : une réponse catholique aux défis de l'idéologie du genre » publié par l'évêque Thomas en août. Ce texte réfléchi, magnifiquement illustré et richement documenté mérite d'être lu dans son intégralité, et cela peut se faire en une demi-heure ou en quarante-cinq minutes.

    Ce faisant, parents, ministres de l'Évangile, médecins, professionnels de la santé mentale, enseignants, administrateurs universitaires et responsables publics rencontreront cette rareté précieuse dans la vie américaine d'aujourd'hui : une voix adulte alliant conviction et compassion face à la souffrance et à la détresse. Le caractère de l'auteur de la Réponse est bien illustré dès le premier paragraphe :

    Avant tout, je souhaite exprimer ma sollicitude pastorale particulière envers ceux qui souffrent de confusion de genre. J'offre à vous, à vos familles et à vos amis, ainsi qu'à tous ceux qui se soucient de votre bien-être, les conseils de l'Église sur les nombreuses questions épineuses qui se posent dans ce domaine difficile.

    Bien que les conseils qui suivent visent à clarifier d'importants points théologiques sur la nature du genre, ils se veulent avant tout une aide pastorale venue du cœur de l'Église, fondamentale pour notre compréhension et notre réponse aux défis de l'idéologie du genre. Tout comme une bonne mère aime ses enfants de tout son cœur, notre mère l'Église les aime de tout son cœur. Elle leur adresse des paroles de réconfort et s'efforce de les alléger autant que possible de leurs lourds fardeaux. Mais ses conseils ne seraient pas véritablement bienveillants s'ils ne parvenaient pas à s'exprimer avec la plus grande honnêteté, même lorsqu'ils contredisent certains présupposés de notre culture contemporaine ou entrent en conflit avec les sentiments de certaines personnes confrontées aux questions de genre. C'est pourquoi je vous demande humblement de faire preuve d'une sincère ouverture d'esprit lorsque je vous parle de cœur à cœur.

    Dans ce qui suit, l’évêque Thomas n’hésite pas à dire deux vérités importantes.

    Premièrement, l’idéologie du genre propose une fausse idée de notre humanité : une idée qui nie la vérité biblique à notre sujet, nous réduit à de simples paquets de désirs moralement égaux et cause de graves dommages aux individus et à la société.

    Deuxièmement, la dysphorie de genre provoque une réelle souffrance, mais il n’existe aucune preuve clinique que la « transition » apporte des bénéfices à long terme sur la santé mentale.

    Ces vérités sont dites avec amour, mais elles ne sont pas utilisées comme des armes pour condamner des individus qui ont besoin de soins authentiques plutôt que comme des solutions technologiques rapides qui ne résolvent rien et qui aggravent souvent les choses.

    Les corruptions engendrées par l'idéologie du genre dans la médecine sont décrites avec brio par le plus éminent psychiatre américain, le Dr Paul McHugh, dans un récent podcast vidéo intitulé « Beyond Gender » , qui complète parfaitement l'excellente  réponse de Mgr Thomas. Lisez Mgr Thomas, regardez le Dr McHugh et rencontrez deux catholiques, un pasteur et un scientifique, voix de la raison et de la charité, hommes de foi et de raison dont l'Église peut être très fière.

    La chronique de George Weigel « La différence catholique » est syndiquée par le Denver Catholic , la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. )


    George Weigel est chercheur principal distingué au Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il est titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont « Témoin de l'espérance : la biographie du pape Jean-Paul II » (1999), « La fin et le commencement : le pape Jean-Paul II : la victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage » (2010) et « L'ironie de l'histoire catholique moderne : comment l'Église s'est redécouverte et a mis au défi le monde moderne de se réformer » . Ses ouvrages les plus récents sont « Le prochain pape : l'office de Pierre et une Église en mission » (2020), « Pas oubliés : élégies et souvenirs d'une distribution diversifiée de personnages, la plupart admirables » (Ignace, 2021) et « Sanctifier le monde : l'héritage vital de Vatican II » (Basic Books, 2022).

  • 10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

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    De Mgr Roger Landry sur le NCR :

    10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

    COMMENTAIRE : Les catholiques n’ont pas besoin d’être d’accord avec toutes les idées politiques ou théologiques de Charlie Kirk pour apprécier ses vertus évidentes et ses bonnes habitudes morales dont notre société a grandement et urgemment besoin.

    Charlie Kirk était un personnage controversé, comme le devient nécessairement toute personne ayant des opinions politiques fortes dans notre culture polarisée d’aujourd’hui. 

    Bien que tous les catholiques devraient apprécier sa défense publique convaincante et convaincante et son éloge du don de chaque vie humaine, du mariage, de la famille et de la bonté de la création masculine et féminine, ils peuvent certainement être en désaccord avec lui sur les candidats politiques qu'il a soutenus, ainsi que sur son approche de la FIV, du rôle des femmes, des effets de la loi sur les droits civiques et de diverses autres positions qu'il a défendues dans des débats publics au cours des 13 dernières années.

    Depuis son assassinat le 10 septembre sur le campus de l'Université Utah Valley, ceux qui ne le connaissaient pas bien, voire pas du tout, ont appris à le connaître grâce à l'attention que son meurtre a suscitée à juste titre à la télévision, à la radio, dans les podcasts et sur les réseaux sociaux. Chacun a pu visionner les vidéos de ses conférences universitaires, écouter ses conversations en podcast et observer ses interactions avec ses nombreux amis et ceux qui se considéraient comme ses nombreux ennemis. Sa cérémonie commémorative de cinq heures, dimanche, était sans précédent dans l'histoire récente des États-Unis, rassemblant une foule plus nombreuse que n'importe quelle autre enterrement américain depuis des décennies, et rivalisant avec l'affluence, en personne et en ligne, des récentes funérailles du pape François à Rome. 

    Ce qui est évident pour quiconque observe avec un regard non influencé par l'idéologie, c'est que Charlie Kirk était un homme bon et vertueux qui, en 31 ans, a eu un impact considérable sur la vie d'autrui, et pas seulement sur les élections politiques. Son assassinat a non seulement renforcé ses paroles, mais aussi renforcé la qualité inspirante de sa vie pour les jeunes et les moins jeunes. 

    Que l’on soit généralement d’accord ou non avec ses opinions politiques ou avec les candidats et les causes qu’il soutenait, il ne devrait y avoir aucun désaccord sur ses vertus évidentes et sur la façon dont notre société a besoin de beaucoup plus d’efforts pour vivre selon elles. 

    Premièrement, il était un chrétien profondément sincère. 

    « Le plus important », a-t-il déclaré à un journaliste, « c'est ma foi. » Son engagement chrétien était plus important que ses idées ou son soutien politiques, plus important encore que son mariage et sa famille. 

    Deuxièmement, il a vécu et partagé sa foi publiquement. 

    Il ne l'a pas privatisée et n'en a pas eu honte. Plutôt que de cacher la lumière du Christ sous un lit ou un panier, il souhaitait avec joie qu'elle rayonne et illumine les autres. Apôtre moderne se rendant aux aréopages de son époque, il témoignait de l'influence positive du Christ sur sa vie au quotidien.  

    Troisièmement, c’était un excellent ami. 

    Malgré ses déplacements réguliers, ses podcasts quotidiens, ses obligations familiales et sa direction d'organisations nationales, il prenait toujours du temps pour ses amis, leur envoyait quotidiennement des dizaines de versets bibliques, les appelait, leur envoyait des SMS et des courriels, les félicitant de leurs succès ou leur demandant comment il pouvait les aider dans leurs souffrances. Son amabilité s'étendait également à ceux avec qui il était en désaccord. Comme le président Abraham Lincoln, il savait que le meilleur moyen de détruire un ennemi est de s'en faire un ami. 

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  • Un futur prêtre et un futur diacre dans le diocèse de Liège

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    Du site du diocèse de Liège :

    Pierre-Yves Delfanne et Cédric Lecrubier, un futur prêtre et un futur diacre dans le diocèse de Liège

    Le 5 octobre prochain, deux hommes recevront le sacrement de l’ordination en la Cathédrale Saint-Paul. Leur parcours et leur histoire sont différents, mais ils ont tous deux choisi de se consacrer à Dieu.

    Pierre-Yves Delfanne, 31 ans, sera ordonné prêtre pour le diocèse de Liège. Originaire de Tourinne en Hesbaye, il décide de répondre à l’appel du Seigneur et de lui offrir toute sa vie après avoir réalisé des études de droit. Il entre ainsi au séminaire en 2019 pour y entamer la formation sacerdotale. Après un cheminement de plusieurs années le confirmant dans son choix, il reçoit l’ordination diaconale des mains de Monseigneur Delville le 1er mars 2025. Aujourd’hui, il est prêt à poursuivre sa voie aux côtés du Christ. Le 5 octobre, il s’engagera donc à s’« unir davantage au souverain prêtre Jésus-Christ pour le salut du genre humain ». En pensant à ce jour, il ajoute : « Je me confie à vos prières afin que je puisse être un prêtre selon le cœur de Dieu ».

    Cédric Lecrubier sera, quant à lui, ordonné diacre. D’origine française, marié depuis vingt ans et papa de six enfants qui ont de 25 à 4 ans, il a travaillé pendant deux ans au Service Diocésain des Jeunes (SDJ) et travaille actuellement dans la protection contre les incendies. Souvent sur les routes pour contrôler les extincteurs, il est en contact avec des personnes de tous les horizons. Engagé depuis longtemps dans l’Eglise avec son épouse, Céline, il a ressenti l’appel du Seigneur il y a plusieurs années. Il a toutefois décidé, en accord avec sa femme, de s’investir d’abord dans la famille. C’est sa femme qui a un jour à nouveau abordé le sujet du diaconat avec lui : « Dieu a parlé à l’un et à l’autre pour cet engagement », nous dit-il. Après deux années de pré-cheminement et trois ans de cours à l’évêché de Liège, il envisage avec joie sa future mission, qu’il accomplira soutenu par les siens.

  • Le Christianisme face aux autres religions; Jésus-Christ est le "centre de l'histoire" (Edouard-Marie Gallez)

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    Le Christianisme face aux autres religions

    Jésus-Christ est le "centre de l'histoire"

    Edouard-Marie Gallez (Auteur)

    Jésus est-il le « centre de l'Histoire » ? Y a-t-il un « avant lui » et un « après lui » au sens où il aurait infléchi le cours de celle-ci ? « L'après lui » est alors le point de départ du monde actuel, nous précise sans ambages l'auteur, un monde façonné à la fois par le christianisme‚ et par les phénomènes religieux qui se sont constitués après et en opposition à celui-ci.

    Le Père Gallez démontre que c'est d'abord à l'intérieur même de l'héritage chrétien qu'apparaissent les post-christianismes, des contrefaçons qui dénaturent profondément la force de la Révélation. Un tel « produit miracle » qui rejoint le désir le plus profond de l'homme d'être libéré du mal ne pouvait pas manquer d'être détourné.

    Ces détournements conduisent inévitablement les hommes, soit par une démarche messianique et totalitaire, soit par des religiosités qui réduisent Jésus à un simple éveilleur spirituel, à des replis sur soi reniant le Père.

    Par sa fine connaissance des mondes religieux, l'auteur nous donne à redécouvrir l'absolue singularité de la Révélation chrétienne et le caractère unique du mystère de la Trinité : la rencontre avec l'Esprit Saint qui conduit au Fils puis au Père.

    Edouard-Marie Gallez est docteur en théologie / histoire des religions à l'université de Strasbourg. Son oeuvre majeure‚ Le messie et son prophète, aux origines de l'Islam‚ a fait connaître au grand public les nouvelles découvertes scientifiques autour de la naissance de l'Islam. Il est un des piliers de l'association EEChO, Enjeux de l'Étude du Christianisme des Origines, qui réunit des chercheurs et universitaires d'Orient et d'Occident.

    Le christianisme face aux autres religions, Jésus-Christ est le « centre de l’histoire »

    Le sous-titre éclaire le titre, lequel aurait pu être suivi d’un « ? » car, précisément, il n’y a pas de face-à-face (conceptuel) mais une histoire. Et un sens révélé de l’histoire à redécouvrir.

    https://www.editionsartege.fr/product/131739/le-christianisme-face-aux-autres-religions/

    Voici la table des matières :

    Chap. 1 Analyser les discours religieux ?

    Comparer : quoi et comment ?
    Un messianiste qu’on n’aurait pas soupçonné

    Chap. 2 : Organiser « les religions » autour d’un pôle

    « Religions », l’état de la question
    L’idée de classer « les religions »
    Comprendre « les religions » dans leur réalité historique

    Chap. 3 La foi chrétienne : son impact direct et indirect

    Une influence chrétienne sur le monde
    Une influence sur le monde hébreu
    « Faux messies et faux prophètes » : l’impact indirect

    Chap. 4 Le fondement des post-christianismes

    La contrefaçon : une analogie, non un concept philosophique
    La dualité de la dimension du Salut
    La victimisation
    Détruire le passé, posséder l’avenir

    Chap. 5 Des contrefaçons profitant de vides

    Un « Royaume » à venir ?
    Un mystère de Rencontre avec le Christ

    Chap. 6 Un vécu trinitaire inversé ?

    Les messianismes – leur dimension ternaire
    Les spiritualismes – leur dimension ternaire
    La dimension trinitaire remise à l’endroit
    Préserver la Révélation

    Conclusion : « le chemin, la vérité, la vie »

  • Le genre ne peut pas être changé, mais les cœurs peuvent changer, déclare un évêque de l'Ohio

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    De Matthew McDonald sur le NCR :

    Le genre ne peut pas être changé, mais les cœurs peuvent changer, déclare un évêque de l'Ohio

    Le nouveau document de l'évêque de Tolède, Daniel Thomas, « Le corps révèle la personne », rejette la transition de genre, mais pas la personne qui effectue la transition de genre.

    Tenter de changer de genre est une « automutilation médicalement assistée » et devrait être rejetée, mais les personnes qui souffrent à cause de leur identité de genre devraient savoir que Dieu les aime et veut les amener à lui à travers leurs souffrances, déclare un évêque de l'Ohio dans un nouveau document.

    Avec 7 700 mots, « Le corps révèle la personne : une réponse catholique aux défis de l'idéologie du genre », publié par l'évêque de Tolède, Daniel Thomas, en août, est la plus longue déclaration sur l'identité de genre jamais rédigée par un évêque américain. Elle s'appuie sur les Écritures, la théologie, la philosophie et les sciences sociales pour présenter l'enseignement de l'Église sous une forme que l'évêque espère « lisible, digeste, accessible et charitable ».

    Il reconnaît dans le document que s’opposer à la transition de genre est un message que beaucoup ne veulent pas entendre, en particulier ceux qui voient les changements sociaux, chimiques et chirurgicaux comme un moyen de mettre fin à leur détresse.

    « Lorsque les gens entendent des enseignements qui entrent en conflit avec leur propre compréhension de qui ils sont et de ce dont ils ont besoin pour être heureux, il peut leur sembler qu’aucune explication ne peut justifier de tels enseignements et qu’ils doivent être rejetés d’emblée », écrit l’évêque Thomas.

    « Comment pouvons-nous réagir à une situation apparemment aussi impossible ? » demande-t-il. « La solution n'est certainement pas d'édulcorer les enseignements catholiques, qui visent à clarifier et à défendre, à la lumière de la foi, la vérité sur notre vie corporelle engendrée. »

    Grands nombres

    L’identité de genre a retenu l’attention des évêques américains ces dernières années.

    Les documents catholiques américains précédents sur l'identité de genre comprennent la lettre pastorale d'août 2021 de l'évêque Michael Burbidge à son diocèse d'Arlington, en Virginie, intitulée « Une catéchèse sur la personne humaine et l'idéologie du genre » ; la lettre pastorale d'avril 2023 de l'archevêque d'Oklahoma City Paul Coakley « Sur l'unité du corps et de l'âme : accompagner ceux qui vivent une dysphorie de genre » ; et une lettre conjointe de septembre 2023 ( « L'unité corps-âme de la personne humaine » ) de l'archevêque de San Francisco Salvatore Cordileone et de l'évêque d'Oakland Michael Barber.

    En mars 2023, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis a publié une note doctrinale sur l’identité de genre déclarant que la médecine moderne, en particulier dans les hôpitaux catholiques, devrait « véritablement promouvoir l’épanouissement de la personne humaine dans son intégrité corporelle ».

    L'évêque Thomas a déclaré que l'Église a besoin d'une approche pastorale détaillée et bien pensée envers les personnes qui s'identifient à un genre autre que celui qui correspond à leur sexe, en partie à cause de la fréquence de ces cas de nos jours.

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  • Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

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    De sur The Conversation :

    19 mai 2025

    Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

    (Didier Lett est Professeur émérite d'histoire médiévale, Université Paris Cité)

    Les stéréotypes sur le sombre Moyen Âge ont la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants, que l'on imagine encore peu aimés et exploités, travaillant durement à un âge très précoce aux côtés des adultes. Rien, pourtant, n'est plus faux que cette vision misérabiliste.

    Enfants au Moyen Age : XIIe-XVe siècle

    Dans Enfants au Moyen Âge (XIIᵉ – XVᵉ siècles), une nouvelle synthèse publiée aux éditions Tallandier, Didier Lett nous montre la vive attention à l'enfance dès le ventre maternel, puis s'intéresse à la naissance, au baptême, aux premiers soins apportés au nourrisson et aux relations que l'enfant entretient avec sa famille. Plus de doutes possibles : la société médiévale a bien connue un fort « sentiment de l'enfance », comme le montre cet extrait de l'ouvrage centré sur les préoccupations des parents pour la pédagogie et la formation des plus jeunes.

    Un fort souci éducatif

    De nombreux traités de pédagogie

    Si l'on doutait encore de la force du souci éducatif des hommes et des femmes du Moyen Âge, il devrait rappeler qu'il existe environ une cinqquantaine de termes en ancien français des XII e -XV e  siècles qui désignent le fait d'éduquer ou d'enseigner : alever, amender, somondre, amonester, doctriner, reprendre, chastier, discipliner, monstrer, enseigner, endoctriner, conduire, gouverneur , etc., sans parler des nombreux termes latins : instructio, educatio, disciplina, eruditio . Cette richesse sémantique traduite une réalité. Le verbe educare ( ex / ducare ) signifie « conduire en dehors de », c'est-à-dire exercer une direction pour sortir d'un état qui est inférieur à celui dans lequel on veut faire entrer une personne. Le terme eruditio ( ex / rudictio ) possède un sens très voisin. Il signifie que le mais essentiel du processus est de faire sortir l'enfant de sa ruditas naturelle. L'éducation à pour mais de dégrossir.

    Ce lexique se rencontre dans les nombreux traités pédagogiques rédigés dans les derniers siècles médiévaux, écrits parfois par des pères (ou des mères) pour leurs enfants. En 1238, le juriste Albertano de Brescia écrit pour ses fils le De amore et dilectione Dei et proximi et aliarum rerum de forma vitae , un traité qui connaît un grand succès, traduit rapidement dans de nombreuses langues vernaculaires. Le Catalan Raymond Lulle, un laïc marié, d'origine noble, père de famille, courtisan puis ermite, pédagogue, missionnaire, mystique et romancier, a laissé une œuvre immense parmi laquelle la Doctrine d'enfant ( Doctrina pueril ) qu'il commence à rédiger en 1278 à Majorque et qu'il achève à Montpellier vers 1283. C'est un traité qui s'adresse à un fils imaginaire, supposé enfant. Il a aussi composé à la même époque un roman, Le Livre d'Evast et Blaquerne (entre 1280 et 1283), dans lequel il transpose ses principes pédagogiques en y citant même parfois des passages de son traité. […]

    De l'avis de tous, ce que l'on apprend dès le plus jeune âge marque durablement, s'imprime à jamais dans l'esprit de l'enfant. Le chevalier de La Tour Landry avertit ses filles, « car la vie que vous voudrez mener dans votre jeunesse, vous voudrez la mener lorsque vous serez vieux ». Dans son Livre de la chasse, Gaston Phébus affirme : « Ce qu'on apprend dans sa jeunesse, on le retient dans sa vieillesse. »

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  • « Je veux qu'on se souvienne de moi pour mon courage et ma foi » (Charlie Kirk avant sa mort)

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    De Tyler Arnold sur CNA :

    Charlie Kirk avant sa mort : « Je veux qu'on se souvienne de moi pour mon courage et ma foi »bouton de partage d'e-mailsbouton de partage sharethis

    « Si tout disparaît complètement, comment voulez-vous qu'on se souvienne de vous ? » a demandé Jack Selby, animateur de The Iced Coffee Hour, à Kirk à la fin d'une interview le 29 juin .

    « Si je meurs ? » répondit Kirk.

    « Tout disparaît », dit Selby. « Si vous pouviez être associé à une seule chose, comment voudriez-vous qu'on se souvienne de vous ? »

    « Je veux qu'on se souvienne de moi pour mon courage et ma foi », répondit Kirk. « Ce serait le plus important. Le plus important, c'est ma foi. »

    Kirk a été assassiné mercredi après-midi alors qu'il discutait avec des étudiants de l'Université d'Utah Valley dans le cadre de sa tournée « The American Comeback Tour ». Il avait installé une tente avec une banderole sur laquelle on pouvait lire « Prouvez-moi que j'ai tort », invitant les personnes qui contestent ses positions politiques, religieuses ou philosophiques à l'approcher et à débattre de ses opinions.

    La visite a débuté de la même manière que les autres visites de Kirk sur le campus : des étudiants et d'autres personnes faisaient la queue pour lui poser des questions. Environ 3 000 personnes étaient présentes pour le regarder ou débattre avec lui.

    À peine 20 minutes après le début de l'événement, un participant a interrogé Kirk sur le transgenrisme et la violence armée. Après un bref échange, Kirk et lui ont tiré une balle de fusil à verrou percée du côté gauche du cou, lui causant la mort.

    Un témoin, Brandon Russon, a déclaré à CBS News que peu avant que Kirk ne soit abattu, il discutait de sa foi chrétienne avec un autre participant. Lors de cette conversation, Russon se souvient que Kirk avait proclamé à la foule que « le Christ est Seigneur » et que le Fils de Dieu avait « vaincu la mort ».

    C’était une tendance courante dans son activisme sur le campus.

    Plus tôt cette année, Kirk a débattu avec un étudiant athée qui lui a demandé s'il souhaitait collaborer avec des conservateurs athées. Bien que Kirk ait déclaré qu'il accueillerait favorablement toute personne soutenant de bonnes causes, il a averti que l'athéisme ne pouvait pas produire un code moral approprié.

    « Il faut être un athée honnête et reconnaître que la morale est par définition subjective sans croyance en Dieu », a-t-il déclaré. « On ne peut être athée et croire en une morale objective. C'est impossible, et les vrais athées le reconnaîtront. »

    Kirk a souligné que les athées ont des prétentions morales. Ils suggèrent que les choses devraient être d'une certaine manière, par exemple que « le meurtre devrait être un mal », mais ne peuvent pas proclamer de normes morales objectives « s'il n'existe pas un pouvoir divin éternel sur vous ».

    « C'est une affirmation de vérité essentielle, car sans vérité objective ancrant une société, la situation devient une lutte de pouvoir », a averti Kirk. « Sans vérité, le pouvoir règne. Celui qui détient le plus de pouvoir finit par avoir le plus d'influence sur la société. Nous croyons que ce qui est objectivement juste, vrai, bon et beau devrait transcender la société. »

    Kirk a souvent parlé de sa foi dans des interviews, notamment avec l'éminent athée Bill Maher sur le podcast « Club Random » cette année, où Kirk a expliqué les doctrines chrétiennes de la grâce et de l'expiation. 

    « Nous croyons que [le Christ]… en souffrant la mort qu’il a subie sur la croix, il a expié nos péchés, les péchés de l’humanité », a déclaré Kirk à Maher. « … C’est fondamentalement une déclaration d’égalité humaine, que nous sommes tous pécheurs, que nous sommes tous dans le pétrin. Nous avons tous des problèmes. Nous avons tous des vices. … Nous sommes tous en deçà des normes divines et Jésus nous rend parfaits. »

    Tout au long de sa carrière, Kirk a encouragé les jeunes à se marier et à fonder une famille, s’est opposé à l’avortement et à l’idéologie du genre et a œuvré pour inspirer les étudiants à suivre le Christ.

    La relation de Charlie Kirk avec l'Église catholique

    Bien que protestant, Kirk participait souvent à des discussions théologiques avec des catholiques. Son épouse, Erika, est catholique baptisée, et le couple et leurs deux enfants ont été aperçus dans une église catholique de Scottsdale, en Arizona.

    Lors d’un podcast cette année, Kirk a déclaré à un intervenant : « Les catholiques sont tout simplement fabuleux de tant de manières différentes. »

    « Ils se battent pour la vie, ils se battent pour le mariage, ils se battent contre le transgenre », a-t-il déclaré.

    L'interlocuteur a interrogé Kirk sur la mariologie catholique, un sujet sur lequel, selon lui, les catholiques vont « trop loin ». Pourtant, Kirk a déclaré qu'il serait « heureux d'en débattre » et que les évangéliques pourraient « mieux se souvenir de Marie, l'étudier, en parler et la mettre en avant, car elle a été un instrument choisi par Dieu Tout-Puissant pour amener Notre Seigneur dans ce monde ».

    « En tant que protestants et évangéliques, nous vénérons Marie », a-t-il déclaré. « Elle était très importante. Elle était un réceptacle pour Notre Seigneur et Sauveur. Je pense que nous avons… surcorrigé. Nous ne parlons pas assez de Marie, nous ne la vénérons pas assez. Marie était clairement importante pour les premiers chrétiens. Il y a quelque chose là-dedans. En fait, je crois qu'une des façons de remédier au féminisme toxique en Amérique est de dire que Marie est la solution. »

    Kirk a également évoqué la tendance à se tourner vers les églises chez de nombreux jeunes hommes lors d'une interview avec Tucker Carlson cette année. Il a qualifié l'église de « bouée de sauvetage dans ce tsunami de chaos et de désordre » et a souligné que beaucoup assistent à la messe catholique parce qu'ils « aspirent à quelque chose qui dure » et « à quelque chose d'ancien et de beau ».

    Le vice-président JD Vance, catholique, a publié sur X que Kirk « croyait sincèrement en Jésus-Christ et l'aimait » et « avait une foi profonde ». Vance a souligné que Kirk était un ami et qu'ils discutaient souvent de sujets théologiques.

    « Nous avions l'habitude de nous disputer à propos du catholicisme et du protestantisme, et de savoir qui avait raison sur des questions doctrinales mineures », a-t-il déclaré. « Parce qu'il aimait Dieu, il voulait le comprendre. »

    Dans le diocèse de Winona-Rochester, au Minnesota, l'évêque Robert Barron a publié sur X qu'il avait pris un petit-déjeuner avec Kirk il y a environ quatre ans et discuté de théologie. Kirk devait participer à son émission « Bishop Barron Presents » dans moins de deux semaines.

    « Il était en effet un grand débatteur et également l’un des meilleurs défenseurs du discours civil dans notre pays, mais il était, avant tout, un chrétien passionné », a déclaré Barron. 

    « En fait, lors de ce petit-déjeuner à Phoenix, nous n'avons pas beaucoup parlé de politique », a déclaré Barron. « Nous avons parlé de théologie, à laquelle il s'intéressait profondément, et du Christ. Je sais que je me joins à des millions de personnes à travers le monde pour prier afin qu'il repose maintenant dans la paix du Seigneur. »

    Kirk a également pris part au deuil des victimes de la fusillade survenue le mois dernier à l'église catholique de l'Annonciation à Minneapolis. Dans son émission, il a expliqué comment on peut croire en Dieu même en pleine tragédie.

    « La croix est la réponse de Dieu au mal », a déclaré Kirk. « … La question ne devrait pas être : “Pourquoi le mal existe-t-il ?”, mais plutôt : “Qu’a fait Dieu pour y remédier ?”. Et la croix est la réponse. »

     
  • Jésus est le seul sauveur, dit Léon. Fini, l’égalité entre les religions

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Jésus est le seul sauveur, dit Léon. Fini, l’égalité entre les religions

    Une Église unie sur les vérités essentielles de la foi chrétienne : voilà l’objectif du pape Léon, à en juger par les actes et les déclarations de son début de pontificat.

    Et y a‑t-il une vérité plus fondamentale, pour le christianisme, que celle qui voit en Jésus l’unique sauveur de tous les hommes ?

    Léon a rappelé ce « credo » primordial avec des mots très simples et limpides dans le discours qu’il a adressé le 25 août à un groupe d’enfants de chœur venus de France :

    « Qui viendra à notre secours ? Qui aura pitié de nous ? Qui viendra nous sauver ? Non seulement de nos peines, de nos limites et de nos fautes, mais aussi de la mort elle-même ? La réponse est parfaitement claire et retentit dans l’Histoire depuis 2000 ans : Jésus seul vient nous sauver, et personne d’autre : parce que seul Il en a le pouvoir – Il est Dieu-tout-puissant en personne –, et parce qu’Il nous aime. Saint Pierre l’a dit avec force : ‘Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés’ (Ac 4, 12). N’oubliez jamais cette parole, chers amis, gravez-la dans votre cœur ; et mettez Jésus au centre de votre vie. »

    Et pourtant, depuis un quart de siècle, une controverse particulièrement insidieuse s’est immiscée dans l’Église autour de ce pilier de la foi chrétienne, au nom du dialogue interreligieux et de l’égalité entre les voies de salut. Une controverse que le pape de l’époque, Jean-Paul II et son ange gardien de la doctrine, le cardinal Joseph Ratzinger, ont cherché à résoudre par la déclaration « Dominus Iesus » du 6 août 2000, « sur l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Église ».

    Ce qui a eu pour effet d’attiser encore davantage le conflit. La déclarations « Dominus Iesus » a été attaquée à tous les niveaux : pastoral, théologique, hiérarchique. Elle a même été critiquée par des cardinaux illustres comme Walter Kasaper, Edward Cassidy ou Carlo Maria Martini.

    Cette controverse ne s’est pas davantage apaisée au cours des années qui suivirent. À un point tel qu’en 2005, lors du pré-conclave qui a suivi la mort de Jean-Paul II, le cardinal Giacomo Biffi s’est senti le devoir de « rapporter au prochain pape » précisément « l’incroyable histoire de Dominus Iesus ». Et voici comment il en a expliqué la raison :

    « Jamais, en 2000 ans – depuis le discours de Pierre après la Pentecôte – on n’avait ressenti la nécessité de rappeler cette vérité : Jésus est l’unique et indispensable Sauveur de tous. Cette vérité est, pour ainsi dire, le degré minimum de la foi. C’est la certitude primordiale, c’est pour les croyants la donnée la plus simple et la plus essentielle. Jamais, en 2000 ans, elle n’a été remise en doute, pas même pendant la crise de l’arianisme ni à l’occasion du déraillement de la Réforme protestante. Qu’il ait fallu rappeler cette vérité à notre époque montre à quel point la situation est grave aujourd’hui ».

    Le conclave de 2005 a mené à l’élection de Benoît XVI, qui avait rédigé et signé « Dominus Iesus ». Mais il n’est pas arrivé lui non plus à régler ce différend. En 2014 encore, deux années après sa renonciation à la papauté, sous le pontificat de François, ils étaient encore nombreux – dont l’historien de l’Église Alberto Melloni pour n’en citer qu’un seul – à donner du crédit à la « fake news » selon laquelle ce document était l’œuvre de de petits fonctionnaires de Curie incultes, que Jean-Paul II et Ratzinger avait imprudemment laissé faire.

    De son côté, depuis l’ermitage dans lequel il s’était retiré après sa renonciation, Ratzinger a rappelé ce qui s’était vraiment passé en coulisses.

    « Face au tourbillon qui s’était développé autour de ‘Dominus Jesus’, Jean-Paul II m’annonça qu’il avait l’intention de défendre ce document de manière tout à fait claire lors de l’Angélus [du dimanche 1er octobre 2000 — ndr]. Il m’invita à rédiger pour l'Angélus un texte qui soit, pour ainsi dire, étanche et qui ne permette aucune interprétation différente. Il fallait montrer de manière tout à fait indiscutable qu’il approuvait inconditionnellement le document. Je préparai donc un bref discours. Toutefois je n’avais pas l’intention d’être trop brusque ; je cherchai donc à m’exprimer avec clarté mais sans dureté. Après l’avoir lu, le pape me demanda encore une fois : ‘Est-ce que c’est vraiment assez clair ?’. Je lui répondis que oui ».

    Avec cette petite touche finale d’une ironie subtile : « Ceux qui connaissent les théologiens ne seront pas étonnés d’apprendre que, malgré cela, il y a eu par la suite des gens qui ont soutenu que le pape avait pris prudemment ses distances par rapport à ce texte ».

    Et ce n’est pas le pape François qui a apaisé cette controverse. Bien au contraire. Il l’a lui-même entretenue, si l’on relit ce qu’il a textuellement déclaré sur l’égalité entre toutes les religions en matière de salut, le 13 septembre 2024 à Singapour :

    « L'une des choses qui m'a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c'est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c'est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : ‘Ma religion est plus importante que la tienne… ‘, ‘La mienne est la vraie, la tienne n'est pas vraie… ‘. Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu'un répond : où ? [quelqu'un répond : ‘La destruction’]. C'est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont — je fais une comparaison — comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. Mais Dieu est Dieu pour tous. Et parce que Dieu est Dieu pour tous, nous sommes tous fils de Dieu. ‘Mais mon Dieu est plus important que le vôtre !’ Est-ce vrai ? Il n'y a qu'un seul Dieu, et nous, nos religions sont des langues, des chemins vers Dieu. Certains sont sikhs, d'autres musulmans, d'autres hindous, d'autres chrétiens, mais ce sont des chemins différents. Understood ? ».

    François bénéficiait cependant de la circonstance atténuante qu’après des années de considérations vagues et contradictoires sur les arguments les plus divers et variés, plus personne ne prenait ce qu’il disait au pied de la lettre.

    Mais qu’en est-il de Léon ? Il se distingue clairement par la clarté avec laquelle il s’exprime. Et ces quelques mots limpides qu’il a prononcés le 25 août aux enfants de chœur français constituent une synthèse parfaite de la vérité primordiale et fondatrice de la foi chrétienne : la certitude que « Jésus seul vient nous sauver, et personne d’autre ».

    Léon ne s’est pas appuyé sur « Dominus Iesus ». Il n’a pas mentionné à quel point elle avait été contestée. Mais il a montré la direction vers laquelle il souhaite que l’Église se mette en marche, sur cette question décisive.

    Non sans un avertissement tout aussi essentiel. Parce qu’après avoir exhorté à « graver dans nos cœurs » l’affirmation de Pierre sur Jésus : « Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés », il a ajouté : « Et l’Église, de génération en génération, garde soigneusement mémoire de la mort et de la résurrection du Seigneur dont elle est témoin, comme son trésor le plus précieux. Elle la garde et la transmet en célébrant l’Eucharistie que vous avez la joie et l’honneur de servir. L’Eucharistie est le Trésor de l’Église, le Trésor des Trésors. Dès le premier jour de son existence, et ensuite pendant des siècles, l’Église a célébré la Messe, de dimanche en dimanche, pour se souvenir de ce que son Seigneur a fait pour elle. Entre les mains du prêtre et à ses paroles, ‘ceci est mon Corps, ceci est mon Sang’, Jésus donne encore sa vie sur l’Autel, Il verse encore son Sang pour nous aujourd’hui. Chers Servants d’Autel, la célébration de la Messe, nous sauve aujourd’hui ! Elle sauve le monde aujourd’hui ! Elle est l’événement le plus important de la vie du chrétien et de la vie de l’Église, car elle est le rendez-vous où Dieu se donne à nous par amour, encore et encore. Le chrétien ne va pas à la Messe par devoir, mais parce qu’il en a besoin, absolument ! ; le besoin de la vie de Dieu qui se donne sans retour ».

    Jésus, unique sauveur de tous et l’Eucharistie. La foi et le sacrement. Le pape Léon va au cœur du christianisme et c’est là qu’il veut conduire l’Église, unie sur l’essentiel : « In illo uno unum » dit sa devise, avec les mots de saint Augustin : unis en Jésus, et en lui seul.

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Le suicide en Europe : l’automutilation est la principale cause de décès chez les jeunes Européens

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    De Luca Volonté sur la NBQ :

    Le suicide en Europe : l’automutilation est la principale cause de décès chez les jeunes Européens.

    Eurofound, le centre de recherche statistique de l'UE, a publié son nouveau rapport. Les dernières données de 2021 montrent que le suicide est la principale cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans. La prévention est défaillante et les traitements ne sont pas aussi accessibles qu'il y paraît. Des investissements importants sont nécessaires pour préserver l'avenir.

    06_09_2025

    Une nouvelle étude d'Eurofound (le centre de recherche statistique de l'Union européenne) publiée le 2 septembre montre que la baisse à long terme des taux de mortalité par suicide dans l'UE s'est arrêtée, révélant une augmentation alarmante des problèmes de santé mentale en Europe. La veille, le 1er septembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait tiré la sonnette d'alarme concernant l'augmentation des troubles de santé mentale chez les enfants et les jeunes dans le monde. À l'échelle mondiale , un enfant sur sept âgé de 10 à 19 ans souffre d'un trouble mental, ce qui représente 15 % de la charge mondiale de morbidité dans cette tranche d'âge. La dépression, l'anxiété et les troubles du comportement figurent parmi les principales causes de maladie et d'invalidité chez les adolescents, tandis que le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-29 ans.

    Plus grave encore, une véritable urgence à laquelle les pays et la Commission elle-même devraient s'attaquer activement et en priorité est le fait que le suicide chez les enfants et les jeunes européens a représenté 18,9 % des décès chez les 15-29 ans en 2021, dépassant les accidents de la route (16,5 %) et devenant la principale cause de décès chez les jeunes. Le pourcentage de personnes présentant un risque d'anxiété ou de dépression a augmenté pendant la pandémie, et certaines hausses ont été enregistrées, notamment entre 2021 et 2022. 

    Face à cet appel à l'aide de ceux qui représentent l'avenir et les forces vives du continent, l'initiative italienne de créer un groupe de pays disposés à coordonner leurs efforts, à mobiliser Bruxelles et à réclamer un véritable investissement conjoint de plusieurs milliards de dollars serait plus que nécessaire – non pas pour des bombes et des balles, mais pour contenir et, si possible, promouvoir la santé mentale des enfants et des jeunes, en commençant par les familles, les écoles et les communautés locales. Sinon, les pays européens se résigneront à perdre la ressource la plus précieuse du continent, avec ou sans guerre : le capital humain. 

    L'étude de l'agence européenne, « Santé mentale : groupes à risque, tendances, services et politiques », montre une augmentation des décès par suicide, notamment chez les femmes de moins de 20 ans et les hommes de plus de 85 ans. Globalement, le problème est également profondément sexué : les hommes sont 3,7 fois plus susceptibles de se suicider que les femmes, même si ces dernières sont plus susceptibles de déclarer une mauvaise santé mentale et de recourir à des soins primaires. Dans ce rapport, Eurofound rassemble des données issues de la littérature, d'enquêtes menées à l'échelle de l'UE, d'examens d'experts et de données administratives et d'enquêtes nationales collectées par le réseau de correspondants d'Eurofound et par le biais de recherches documentaires. 

    Le rapport souligne que la santé mentale est étroitement liée à des revenus ou à un niveau d'éducation plus faibles, les familles monoparentales et les groupes victimes de discrimination étant plus exposés. Les personnes handicapées sont touchées de manière disproportionnée, notamment en raison de leur faible probabilité d'occuper un emploi rémunéré. Le rapport souligne également les dangers et l'impact de la numérisation sur la santé mentale : si une utilisation modérée des outils numériques peut favoriser les liens sociaux, une utilisation excessive présente un risque évident, des problèmes de santé mentale et de détresse étant signalés chez les enfants de 11 à 15 ans. 

    Malgré le droit formel à des soins de santé mentale gratuits ou à faible coût dans la plupart des pays de l'UE, le rapport identifie d'importants obstacles pratiques. Les soins rapides pour des besoins légers ou modérés, notamment la psychothérapie, ne sont souvent accessibles qu'en privé et donc réservés à ceux qui en ont les moyens. On observe également une insatisfaction croissante quant à la qualité des services existants : près de la moitié (46 %) des personnes ayant connu des problèmes émotionnels ou psychosociaux évaluent la qualité des soins de santé mentale à moins de cinq (sur dix).

    S'exprimant à l'occasion de la publication du rapport le 2 septembre, Hans Dubois, directeur principal de recherche à Eurofound, a souligné la nécessité d'une « intervention précoce car… lorsque la mauvaise santé mentale s'aggrave, elle peut avoir des conséquences très graves ». L'action de l'UE en matière de santé mentale suit trois principes directeurs : une prévention adéquate et efficace ; l'accès à des soins et traitements de santé mentale de qualité et abordables ; et la réinsertion dans la société après la guérison. 

    Le 10 septembre marque la Journée mondiale de prévention du suicide, l'occasion d'un débat ouvert et franc sur le suicide et les comportements suicidaires. Au-delà des mots, Rome devrait envisager cette initiative pour prendre soin, préserver et promouvoir le capital humain de l'avenir de l'Europe : les enfants et les jeunes. 

  • Canonisations de Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, dimanche 7 septembre en direct sur KTO

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    De KTO :

    Canonisations de Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis, dimanche 7 septembre en direct sur KTO

    05/09/2025

    L'Eglise accueille deux nouveaux saints ! Ce dimanche 7 septembre 2025, les jeunes bienheureux italiens Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati sont canonisés lors d'une célébration présidée par le pape Léon XIV sur la place Saint-Pierre à Rome. Une messe à suivre en direct sur KTO et ktotv.com.

    Messe de canonisation de Carlo Acutis et de Pier Giorgio Frassati

    Dimanche 7 septembre à 10h

    Pier Giorgio Frassati, au service des pauvres

    Né en 1901, ce passionné d’alpinisme et membre actif de l’Action catholique dévoua sa vie au service des pauvres, avant de mourir à 24 ans d’une poliomyélite foudroyante. Inlassablement, il a visité les maisons des plus démunis à Turin, sa ville natale, et leur a consacré tout son argent. Nourriture, bois de chauffage, achat de médicament, il œuvre avec humilité auprès de ceux qui en ont le plus beoin, et toujours avec le sourire aux lèvres. A ses obsèques, des centaines de pauvres sont présents et sa famille découvre avec stupéfaction tout le bien que Pier Giorgio faisait autour de lui.

    Un premier miracle obtenu par son intercession avait été reconnu dans les années 1930, quelques années après sa mort. Il a ainsi été béatifié par le pape Jean-Paul II en 1990. Un second miracle lui étant attribué a été reconnu en novembre 2024, après la guérison inexpliquée et sans séquelle d'un jeune américain plongé dans le coma après une grave chute.

    pier giorgio frassati

    Carlo Acutis, saint patron des geeks

    Né en 1991 en Angleterre, Carlo Acutis est issu d’une famille italienne aisée et a grandi à Milan. Très tôt, il a manifesté un fort amour pour Dieu. Il a d’ailleurs obtenu la permission de faire sa première communion avant l’âge prévu. Passionné de nouvelles technologies et nourri par l’adoration et l’eucharistie quotidienne, il a mis son talent d’informaticien au service de l’évangélisation, gérant par exemple le site internet de sa paroisse milanaise, puis lançant d’autres initiatives numériques. Il est atteint en 2006 d’une leucémie foudroyante. Il meurt à l’âge de 15 ans, et son témoignage se répand rapidement dans toute l’Italie puis le monde.

    Après un premier miracle reconnu en 2020, qui avait conduit à sa béatification la même année, le Vatican a reconnu un second miracle en mai 2024. Une guérison miraculeuse d'une adolescente après une grave chute, obtenue grâce à l'intercession du futur saint.

    carlo acutis
     
  • 12 choses à savoir sur le futur saint Carlo Acutis

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    De Francesca Pollio Fenton et Courtney Mares sur CNA :

    12 choses à savoir sur le futur saint Carlo Acutisbouton de partage sharethis

    C'est officiel ! Le 7 septembre, le pape Léon XIV canonisera le bienheureux Carlo Acutis et le bienheureux Pier Giorgio Frassati, premiers saints de son pontificat. Joueur et programmeur informatique, grand amateur d'Eucharistie, Carlo Acutis sera le premier saint catholique millénaire.

    Alors, qui est le bienheureux Carlo ? Voici ce que vous devez savoir :

    1. Il est né à Londres en 1991

      Carlo Acutis est né le 3 mai 1991 à Londres, où son père travaillait. Quelques mois plus tard, il s'installe à Milan avec ses parents, Andrea Acutis et Antonia Salzano.

    2. On lui a diagnostiqué une leucémie

      Carlo a reçu un diagnostic de leucémie à l'adolescence. Avant sa mort en 2006, il a offert ses souffrances pour le pape Benoît XVI et pour l'Église, déclarant : « J'offre toutes mes souffrances au Seigneur pour le pape et pour l'Église afin de ne pas aller au purgatoire, mais d'aller directement au ciel. »

    3. Carlo a aimé Dieu et l'Eucharistie dès son plus jeune âge

      Dès son plus jeune âge, Carlo éprouvait un amour particulier pour Dieu, même si ses parents n'étaient pas particulièrement pieux. Antonia Salzano, sa mère, raconte qu'avant Carlo, elle n'allait à la messe que pour sa première communion, sa confirmation et son mariage.

      Enfant, Carlo aimait réciter le chapelet. Après sa première communion, il allait à la messe aussi souvent que possible à la paroisse située en face de son école primaire. Son amour pour l'Eucharistie a également inspiré une profonde conversion à sa mère. Selon le postulateur qui défendait sa cause de canonisation, il « parvenait à entraîner sa famille, ses parents, à la messe tous les jours. Ce n'était pas l'inverse ; ce n'étaient pas ses parents qui amenaient le petit garçon à la messe, mais c'est lui qui parvenait à se rendre à la messe et à convaincre les autres de communier quotidiennement. » 

      En octobre 2023, Salzano a évoqué la dévotion de son fils au Saint-Sacrement dans l'émission « EWTN News Nightly ». Elle a déclaré : « Il disait : “Il y a des files d'attente devant un concert, devant un match de football, mais je ne vois pas ces files d'attente devant le Saint-Sacrement”… L'Eucharistie était donc pour lui le centre de sa vie. »

    4. Son témoignage de foi a conduit à des conversions

      Le témoignage de foi de Carlo, enfant, a conduit des adultes à se convertir et à se faire baptiser. Rajesh Mohur, qui travaillait comme jeune fille au pair pour la famille Acutis lorsque Carlo était jeune, s'est converti de l'hindouisme au catholicisme grâce à son témoignage. Carlo a appris à Mohur à prier le rosaire et lui a parlé de la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Mohur a déclaré que l'une des choses qui l'ont le plus impressionné, en tant que non-chrétien, a été le témoignage de l'amour et de l'intérêt de Carlo pour les pauvres – son interaction avec le sans-abri qui s'asseyait à l'entrée de l'église et apportait des Tupperware remplis de nourriture aux personnes vivant dans la rue.

    5. Il a défendu l'enseignement de l'Église

      Carlo n'avait pas peur de défendre l'enseignement de l'Église, même lorsque ses camarades de classe étaient en désaccord avec lui. Nombre de ses camarades de lycée se souviennent de sa défense passionnée de la protection de la vie dès la conception, lors d'un débat en classe sur l'avortement. 

    6. Il a défendu les plus vulnérables

      Carlo était un ami fidèle. Il était connu pour défendre les enfants victimes de harcèlement scolaire, notamment les enfants handicapés. Lorsque les parents d'un ami ont divorcé, Carlo a fait un effort particulier pour l'inclure dans la vie familiale des Acuti. Avec ses amis, il a parlé de l'importance d'aller à la messe et de se confesser, de la dignité humaine et de la chasteté.

    7. Carlo était un génie de l'informatique

      Carlo était fasciné par le codage informatique et a appris seul quelques langages de programmation de base, dont le C et le C++. Il a utilisé ses compétences informatiques et sa maîtrise d'Internet pour aider sa famille à monter une exposition sur les miracles eucharistiques , qui a ensuite été présentée dans des milliers de paroisses sur les cinq continents. Son directeur spirituel a attesté que Carlo était personnellement convaincu que les preuves scientifiques des miracles eucharistiques aideraient les gens à comprendre la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie et à revenir à la messe.

    8. Il a équilibré le plaisir avec la foi

      Carlo adorait jouer aux jeux vidéo. Sa mère se souvient qu'il aimait la Nintendo Game Boy et la GameCube, ainsi que la PlayStation et la Xbox. Il parlait avec ses amis joueurs de l'importance d'aller à la messe et de se confesser, et limitait ses parties de jeux vidéo à deux heures par semaine maximum. Carlo aimait aussi Spider-Man et Pokémon.

    9. Carlo est décédé en 2006 et a été béatifié en 2020

      Carlo est décédé le 12 octobre 2006 et a été enterré à Assise. Initialement, des rumeurs affirmaient que son corps était intact, mais l' évêque d'Assise a précisé, avant sa béatification, que son corps n'était pas intact. Son corps repose dans une tombe en verre à Assise, où il est visible vêtu d'un jean et d'une paire de baskets Nike. Des milliers de personnes sont venues prier sur sa tombe lors de sa béatification en octobre 2020.

    10. Les miracles attribués à l'intercession de Carlo

      Le pape François a reconnu un deuxième miracle attribué à l'intercession de Carlo dans un décret du 23 mai 2024. Le miracle concernait la guérison d'une jeune fille de 21 ans du Costa Rica nommée Valeria Valverde, qui était sur le point de mourir après s'être gravement blessée à la tête dans un accident de vélo alors qu'elle étudiait à Florence en 2022. Le premier miracle qui a conduit à sa béatification concernait la guérison d'un garçon de trois ans au Brésil en 2013 à qui on avait diagnostiqué une malformation du pancréas depuis sa naissance.

    11. Son tombeau est devenu un lieu de pèlerinage

      Des centaines de milliers de pèlerins du monde entier se sont rendus sur la tombe de Charles depuis l'annonce de sa canonisation. Ses restes reposent dans l'église Sainte-Marie-Majeure du sanctuaire de la Spogliazione (ou du Dépouillement) à Assise, patrie de saint François et de sainte Claire.

    12. Comment regarder sa canonisation

      La canonisation de Carlo Acutis, ainsi que celle de Pier Giorgio Frassati, sera retransmise en direct sur EWTN à 3 h HE le dimanche 7 septembre, et la reprise aura lieu à 15 h HE le même jour. Le pape Léon XIV présidera la messe et les canonisations des deux jeunes bienheureux depuis la basilique Saint-Pierre de Rome.

    Cet article a été initialement publié le 20 octobre 2020 et a été mis à jour le 2 septembre 2025.

  • Pier Giorgio Frassati : une vie bien remplie

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    D'Élisabeth Hüffer sur le Tagespost :

    « Une vie bien remplie »

    Profondément priant, plein d'humour, avec beaucoup de temps pour les amis et un alpiniste enthousiaste : le frère dominicain Philipp Wagner sur le futur saint laïc dominicain Pier Giorgio Frassati.
    Frassati
    Photo : Die Tagespost avec AI | La vie chrétienne est réalisable, joyeuse et belle, comme en témoigne Pier Giorgio Frassati.

    C'est ainsi que Jean-Paul II a parlé de lui lors de sa béatification. Pier Giorgio a cherché à vivre concrètement les Béatitudes du Sermon sur la Montagne. On peut les parcourir individuellement et les comparer à sa vie : la douceur et la justice envers les pauvres transparaissent très fortement en lui dès son plus jeune âge. L'engagement pour la justice sociale était son objectif, sa principale activité parallèlement à ses études. Tout cela était combiné à une intense vie de prière.

    Qu’ont transmis les parents à leur fils ?

    Issu d'une famille de la haute société, la foi y jouait un rôle mineur. Son père, Alfredo, était un « agnostique » italien typique, fondateur et rédacteur en chef du journal « La Stampa » et ambassadeur à Berlin de 1920 à 1922. Après la marche fasciste sur Rome, il démissionna immédiatement. Pier Giorgio hérita ainsi de son éducation le courage civique et l'aversion pour une « institution menaçant la démocratie ». 

    Pier Giorgio a-t-il été éduqué à la foi et à la charité à la maison ?

    Sa mère, Adélaïde, souffrait d'une grave détresse psychologique. Il n'avait pas de famille catholique pour le soutenir, mais, grâce à sa foi profonde, il était déjà actif socialement dès son plus jeune âge. Ce n'était pas courant dans sa bulle sociale. Ses parents furent complètement surpris par ses funérailles. Ils savaient que Pier Giorgio passait beaucoup de temps avec ses amis, mais ils ignoraient qu'il se souciait des ouvriers. Plus de 10 000 personnes ont assisté à ses funérailles. Imaginez, à une époque sans réseaux sociaux. Des gens sont venus et ont compris : c'était une personne très spéciale, en qui ils avaient rencontré Dieu. 

    Le charisme dominicain est la prédication. Pier Giorgio appartenait à l'ordre laïc dominicain. Où le caractère dominicain est-il manifeste dans sa vie ?

    L'engagement de Pier Giorgio dans le monde, notamment sur les questions politiques, le lie à l'Ordre des Prêcheurs. Non seulement pour exercer la charité, mais aussi pour communiquer l'Évangile de manière très concrète. L'impulsion qui l'a poussé à rejoindre l'Ordre des Prêcheurs en tant que laïc est née de sa rencontre avec le dominicain Filippo Robotti, qui souhaitait enseigner la doctrine sociale catholique aux ouvriers de la région du Lingotto . Ce n'était pas une tâche facile, car les socialistes et les communistes, dans ce climat tendu, s'appropriaient la classe ouvrière. Pier Giorgio accompagnait le père Robotti, presque comme un garde du corps, lorsqu'il partait pour ses conférences et ses discours. Frassati considérait sa mission comme un engagement pour le monde. C'est pourquoi il n'est pas devenu novice dominicain. Il souhaitait se concentrer sur les questions sociales. Il a étudié l'ingénierie afin de pouvoir travailler avec les ouvriers en difficulté.

    Dans quelle mesure Pier Giorgio est-il un modèle pour les tertiaires dominicains d'aujourd'hui ? Et aussi pour tous les laïcs de l'Église catholique ?

    Ce qui est exemplaire chez lui, c'est qu'il était tout à fait normal, terre-à-terre et vivait d'une profonde piété. Au quotidien, il s'efforçait d'accomplir les choses essentielles avec sainteté. Il avait le sens de l'humour, savait faire la fête comme tous les étudiants et n'était pas prétentieux. Il existe une photo de lui fumant la pipe dans les montagnes. La pipe a été retouchée pour sa béatification. Il existe aussi des photos de lui assis avec des étudiants à une table remplie de bouteilles de vin vides.

    C'était un homme incroyablement pieux qui prenait l'Évangile à cœur, assistait à la messe tous les jours et récitait le chapelet. Dans les années 1920, ce n'était pas inhabituel pour un jeune catholique engagé . Ce qui était remarquable, c'était le sérieux et la ferveur avec lesquels il menait sa vie de prière. Ainsi, il ne se démarquait pas de ses amis comme un « pieux cinglé ».

    Car la sainteté ne signifie pas se promener en toute ascèse, pieux et, pour le dire crûment, le visage pâle, et faire le moins d'exercice possible. C'est le cliché négatif. Pier Giorgio a vraiment eu une vie bien remplie ; il était alpiniste et se rendait souvent en montagne avec sa communauté autofondée, la « Société des Personnages Obscurs ». Tout cela s'accompagnait toujours d'une vie de prière intense, d'un engagement social et d'une foi inébranlable.