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Jeunes - Page 3

  • Quand l'école se meurt...

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    Une opinion de Joseph Junker, père de famille nombreuse, publiée sur la Libre :

    L’école se meurt. Elle ne guérira plus

    Mes enfants, je l’espère, ne grandiront pas dans le confort d’une bulle sociale et de l’amitié de semblables, ni dans une élite isolée des réalités du commun des mortels. Mais la question que se pose désormais, c’est : combien de temps ? Combien de temps avant que je n’aie tout simplement plus le choix ?

    23-06-2024

    L’agonie pourrait durer encore un temps, et nous continuerons encore à y envoyer nos enfants par habitude ou par déni… Puis l’école sera morte. Ce n’était ni nécessaire, ni inévitable, mais ce l’est devenu à présent, il ne sert à rien de le nier.

    Bien sûr, cela commence un peu à se voir. Les résultats apocalyptiques des enquêtes PISA ne sont que la face émergée d’une chute de niveau tellement rapide que les parents de plusieurs enfants peuvent l’observer à quelques années d’intervalle ; les professeurs désespérés de l’état de l’école en parlent autour d’eux ; ou encore le harcèlement dont les élèves eux-mêmes sont toujours plus victimes… et, oserais-je le dire, l’incapacité patente de jeunes tout frais émoulus de l’école secondaire à réaliser des tâches élémentaires, comme rédiger un paragraphe simple ou consulter un horaire de bus.

    Il n’y a plus rien à espérer des tentatives de corriger le tir. L’État continue à imposer aux écoles toujours plus de technocratie ; les pédagogues s’imaginent que l’école ne fonctionne pas parce que leurs méthodes n’ont pas été appliquées correctement ; et pendant que les élèves s’auto-lobotomisent toujours plus efficacement à grands coups de Tiktok, les écoles les plus avancées songent à offrir à leurs élèves des ordinateurs portables et pourquoi pas à y introduire l’intelligence (artificielle bien sûr).

    Conséquence logique, d’ici quelques années, toutes les familles d’un certain niveau ne songeront qu’à quitter l’école. Ceux qui en ont les moyens matériels rejoindront l’école privée. Quant à ceux qui en ont les moyens humains, ils grossiront les rangs des élèves scolarisés à la maison.

    L’école privée et à domicile en plein boom

    Contrairement à ce que vous pensez peut-être, cette possibilité n’a rien d’une vue de l’esprit. Si l’enseignement privé et à domicile sont chez nous aujourd’hui encore modestes, ils n’en ont pas moins doublé de volume en quelques années, atteignant un demi-pourcent des élèves d’âge scolaire. L’enseignement à domicile explose dans la plupart des démocraties occidentales, et certains pays en avance sur nous donnent un aperçu de ce qui nous attend.

    Pour ne prendre qu’un exemple, parmi les statistiques méconnues sur les États-Unis, savez-vous que le nombre d’enfants “home-schooled” y a pratiquement doublé en trois ans, passant de 2,6 millions en 2019 à 4,2 millions en 2022-23 ? Les familles qui choisissent ce mode d’enseignement sont en moyenne plus nombreuses, et de catégories socio-économiques plus élevées. Plus marquant encore, les scores des écoliers à domicile sont 15 à 30 % plus élevés que ceux des écoliers classiques, et ce dans chaque catégorie sociale ou raciale. À cela, deux explications possibles et complémentaires : soit l’école américaine est moribonde, battue à plate couture par la mère de famille américaine moyenne “part-time” ; soit les meilleurs élèves de toutes les catégories ne nous atteindront pas. Il serait naïf de penser que la situation américaine est transposable en Belgique. Mais il serait tout aussi naïf de penser que cette tendance mondiale ne se produira pas chez nous. Ce jour-là, il ne restera au ministre de l’Enseignement que deux options : l’option française, soit chiffonner la constitution et interdire en espérant sauver la face (bien sûr tout en prenant garde de placer ses propres enfants au Lycée Henri IV ou Stanislas), et l’option britannique, plus pragmatique, d’accompagner les free schools comme une source de régénération de l’enseignement, voire même les financer pour permettre aux moins aux bons élèves de s’extraire du piège des “failed schools”.

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  • Quand le pape François répond aux questions de 12 étudiants sur l'identité de genre et la discrimination LGBTQ

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Le pape François répond aux questions de 12 étudiants sur l'identité de genre et la discrimination LGBTQ
    Lors de la conversation d'une heure organisée le 20 juin par l'initiative Building Bridges de l'université Loyola, le pape François s'est adressé directement à des étudiants de toute la région Asie-Pacifique.

    20 juin 2024

    Le pape François a participé jeudi à un appel vidéo de questions-réponses avec des étudiants universitaires. Un étudiant bisexuel des Philippines a demandé au pape de cesser d'utiliser un "langage offensant" et un étudiant australien s'est dit préoccupé par le fait que les enseignants des écoles catholiques adoptent la théorie du genre.

    Lors de la conversation d'une heure organisée le 20 juin par l'initiative Building Bridges de l'université Loyola, le pape François s'est adressé directement à des étudiants de toute la région Asie-Pacifique.

    Jack Lorenz Acebedo Rivera, étudiant en psychologie dans une université catholique de Manille, qui s'est présenté sous le nom de "JLove", a expliqué au pape comment il se sentait stigmatisé.

    "Je suis moi-même exclu et malmené en raison de ma bisexualité, de mon homosexualité, de mon identité et du fait que je suis le fils d'un parent célibataire", a déclaré M. Acebedo.

    "Ma mère ne peut pas divorcer de mon père. S'il vous plaît, autorisez le divorce aux Philippines et cessez d'utiliser un langage offensant à l'encontre de la communauté LGBTQIA+. Cela entraîne une immense douleur. À cause de cela, j'ai développé un trouble bipolaire et je suis stigmatisé", a ajouté l'étudiant philippin.

    Elizabeth Fernandez, étudiante en droit et en commerce à Sydney, a expliqué que de nombreux étudiants catholiques se sentent aujourd'hui "bombardés par des idéologies circulaires, moqués pour leur foi, et dépassés dans leur mission d'être des phares d'espérance".

    "Nous sommes également préoccupés par le fait que de nombreux jeunes reçoivent une formation à la foi superficielle. Certains professeurs de religion dans les écoles catholiques utilisent le temps de classe pour prêcher leurs propres programmes d'avortement, de contraception et de théorie du genre", a-t-elle ajouté.

    "Nous proposons que tous les professeurs de religion soient formés à la catéchèse et que les jeunes soient encouragés à devenir eux-mêmes catéchistes", a déclaré Mme Fernandez. "Nous voulons aussi que les jeunes aient un meilleur accès à la confession et que le Christ soit intégré dans toutes les matières scolaires, favorisant ainsi une culture de plus grande révérence pour l'Eucharistie.

    L'étudiante australienne a également demandé au pape de prier pour sa mère, Donna, qui a neuf enfants et à qui on a récemment diagnostiqué un cancer du cerveau.

    La vidéo diffusée en direct montre le pape François prenant soigneusement des notes sur une feuille de papier posée sur son bureau pendant que les étudiants s'expriment et font part de leurs préoccupations. Le pape a écouté plusieurs étudiants avant de répondre à leurs questions en groupe.

    Dans sa réponse, le pape François a noté que la question de l'identité personnelle était un thème récurrent mentionné par de nombreux étudiants. 

    Le pape François a souligné que les problèmes de discrimination peuvent être résolus par la proximité.

    S'adressant en espagnol aux étudiants qui écoutaient une traduction simultanée en anglais, le pape a déclaré qu'il existait une "discrimination à l'encontre des personnes fondée sur l'identité", y compris une "discrimination fondée sur le sexe". Le traducteur anglais de l'appel vidéo a traduit ces propos pour les étudiants par "discrimination fondée sur l'identité ou l'orientation sexuelle ou sur le genre", bien que le pape François n'ait pas utilisé les mots "identité ou orientation sexuelle".

    Le pape François a ensuite axé une grande partie de sa réponse sur le problème de la discrimination à l'égard des femmes, qui sont traitées comme si elles faisaient partie d'une "deuxième catégorie", ajoutant : "Mais nous voyons qu'aujourd'hui, dans le monde, les femmes sont les meilleurs leaders (...) et qu'elles sont supérieures aux hommes dans leur capacité à créer une communauté".

    "La capacité de maternité donne aux femmes une position d'action beaucoup plus efficace que celle des hommes et c'est important", a déclaré le pape François.

    "En résumé, non à la discrimination... et oui à la proximité, à l'intimité", a-t-il ajouté. "C'est ce qui nous conduit à l'amour.

    Le pape François a également abordé la question de l'éducation catholique, soulignant l'importance d'une bonne formation à la foi afin que les jeunes connaissent bien leur foi et soient amenés à devenir des "chrétiens authentiques".

    En réponse à l'inquiétude d'Elizabeth concernant les moqueries dont font l'objet les étudiants catholiques sur les campus, le pape François lui a dit que "les chrétiens ont toujours été persécutés depuis le tout début".

    Le pape a mis en garde contre la tentation d'un "christianisme tiède" qui accompagne la persécution, tout en soulignant que "le martyre fait partie du christianisme".

    Au total, 12 étudiants d'Indonésie, de Taïwan, des Philippines, de Corée du Sud, d'Australie, du Japon et de Nouvelle-Zélande se sont entretenus avec le pape François lors de l'appel vidéo.

    Hseih Hsiang, un étudiant en génie électrique de Taïwan, s'est adressé au pape : "Bien que les catholiques soient une minorité à Taïwan, nous avons la liberté de partager notre foi sans être menacés ou non respectés".

    En réponse à un étudiant indonésien qui s'inquiétait de l'isolement des jeunes dû à la technologie, le pape François a déclaré que la technologie pouvait aider, mais qu'elle n'était pas suffisante. Il a souligné l'importance pour les jeunes d'avoir un sentiment d'appartenance et a demandé aux étudiants de réfléchir à la signification réelle du mot "appartenance".

    L'initiative "Building Bridges" a décrit l'événement comme "une rencontre synodale entre le pape François et des étudiants universitaires", notant que l'événement ne faisait pas officiellement partie du synode sur la synodalité. 

    Le pape François se rendra dans la région Asie-Pacifique du 2 au 13 septembre et visitera l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour.

  • Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Saint Louis Gonzague, le patron des jeunes expliqué par Don Bosco

    Dans l'un de ses écrits les plus connus, Le jeune homme providentiel, Don Bosco indique aux jeunes un programme de vie pour devenir des saints, en proposant Saint Louis de Gonzague comme modèle. Qui, au Paradis, jouit d'une gloire si grande qu'elle étonne une mystique comme sainte Madeleine de Pazzi.

    21_06_2024

    Saints et jeunes, vous le pouvez. C'est ce que confirme le témoignage de la vie de saint Louis de Gonzague (1568-1591), dont la commémoration liturgique a lieu aujourd'hui. Le saint, religieux de la Compagnie de Jésus, connu par tous comme le saint patron de la jeunesse catholique, nous offre l'occasion de réfléchir sur la sainteté juvénile. La séquence des jeunes saints est longue et pleine de biographies vraiment extraordinaires : depuis l'aube du christianisme, en passant par les religieux jésuites, jusqu'au futur Saint Charles Acutis (1991-2006), dont la date de canonisation sera annoncée lors du consistoire du 1er juillet prochain.

    Et si nous nous intéressons à la sainteté chez les jeunes, nous ne pouvons pas ne pas mentionner l'un des saints "âgés" qui a été un promoteur extrême de la sainteté, précisément chez les garçons : saint Jean Bosco (1815-1888). Du saint salésien, parmi les nombreux écrits qu'il a publiés, il nous reste un précieux volume, Le jeune homme providentiel (1847), que nous pourrions définir comme le point culminant de ses expériences pastorales parmi les jeunes du premier Oratoire et qui constitue la base du développement de son programme de sainteté parmi les jeunes. Dans ce volume, nous trouvons ce qu'il appelle lui-même les "horizons de la spiritualité juvénile", une synthèse des pratiques religieuses qu'un jeune devrait suivre.

    Dès les premières lignes, l'objectif de l'œuvre est clair : "Un mode de vie chrétien, joyeux et satisfait" ; un modèle de vie qui peut conduire les jeunes à devenir "la consolation des parents, l'honneur de la patrie, de bons citoyens sur la terre pour être un jour d'heureux habitants du ciel". Un beau programme, un programme saint, que saint Jean Bosco a toujours essayé de transmettre à ses garçons. Divisé en trois parties (plus un appendice contenant les laudes sacrées), le volume est un véritable vade-mecum de la sainteté juvénile. Et c'est justement en écrivant cela que le saint piémontais se réfère à saint Louis de Gonzague, qu'il considère comme un modèle à suivre pour tous les jeunes. La première partie du livre contient des instructions et des réflexions importantes sur le Seigneur, les devoirs du chrétien et une liste de vérités éternelles. La deuxième partie, en revanche, propose une séquence d'exercices particuliers de piété chrétienne en usage au XIXe siècle. La troisième et dernière partie contient l'Office de Notre-Dame et les formulaires pour la célébration des vêpres tout au long de l'année liturgique.

    Le style est direct et, si l'on y prête attention, on a presque l'impression que c'est la voix même de Don Bosco qui sort des lignes : "Il y a deux tromperies principales avec lesquelles le démon tend à éloigner les jeunes de la vertu. La première consiste à leur faire croire que servir le Seigneur consiste en une vie mélancolique, loin de tout plaisir et de toute joie. Il n'en est rien, chers jeunes gens. Je veux vous enseigner un mode de vie chrétien qui soit à la fois joyeux et satisfait, en vous indiquant quels sont les vrais amusements et les vrais plaisirs, afin que vous puissiez dire avec le saint prophète David : servons le Seigneur dans une sainte joie : serve Domino in laetitia".

    Et qu'est-ce que saint Jean Bosco écrit sur les jeunes ? Ou plutôt, qu'écrit-il en particulier aux jeunes pour leur montrer le chemin de la sainteté ? Voici la réponse : " Persuadés, chers enfants, que nous sommes tous créés pour le ciel, nous devons orienter toutes nos actions dans ce sens. Le grand amour que Dieu vous porte doit vous y pousser tout particulièrement. Car s'il aime tous les hommes comme l'ouvrage de ses mains, il a une affection particulière pour les jeunes, faisant d'eux ses délices : Deliciae meae esse cum filiis hominum. Tu es donc la joie et l'amour de ce Dieu qui t'a créé. Il vous aime parce que vous avez encore le temps de faire beaucoup de bonnes œuvres ; il vous aime parce que vous êtes à un âge simple, humble, innocent, et qu'en général vous n'êtes pas encore devenus la proie malheureuse de l'ennemi infernal". Des lignes efficaces pour indiquer aux jeunes leur mission : "Faites beaucoup de bonnes œuvres".

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  • Saint Louis de Gonzague : un modèle pour les jeunes (21 juin)

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    Du site des jésuites d'Europe occidentale francophone :

    Saint Louis de Gonzague

    Ce jeune jésuite italien est né en 1568 à Castiglione, dans l’actuelle province de Lombardie. Fêté le jour du solstice d’été, le 21 juin, saint Louis de Gonzague est proposé comme modèle à la jeunesse, et spécialement aux étudiants. 

    En 1991, le pape Jean Paul II l’a également déclaré saint patron des personnes atteintes du SIDA.

    Un modèle pour les jeunes

    Saint Louis de Gonzague 2

    Échapper aux richesses, à la gloire humaine et au pouvoir : la vie de Louis de Gonzague est à mille lieux des modèles courants dans l’esprit des jeunes… et de ce que leurs parents peuvent souhaiter pour eux. Né dans une famille noble, fils aîné du marquis de Castiglione, Louis semble jouir d’une voie toute tracée : dès l’âge de 13 ans, il vit à la cour de Philippe II d’Espagne. Toutefois, l’expérience de cette vie l’aide à découvrir qu’il a soif d’autre chose : le luxe et le laxisme moral dont il est témoin le laissent insatisfait. Il devra lutter avec son père pour le convaincre de son désir de devenir religieux en entrant dans la Compagnie de Jésus. À 17 ans, il renonce  solennellement à ses droits héréditaires en faveur de son frère cadet et part pour Rome où, avec la bénédiction du pape Sixte Quint, il entre au noviciat jésuite. L’aimant était suffisamment puissant pour que le jeune homme se laisse attirer, en dépit des difficultés et contre l’avis paternel, et pour qu’il renonce aux honneurs et à la vie facile. Habité d’un désir plus grand que tout ce qui brille dans l’imaginaire, Louis interroge nos conceptions habituelles : faut-il rêver de richesse, de célébrité, de pouvoir ?

    Un appel à vivre le présent

    Fresques de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    « Que ferais-tu si tu apprenais que tu allais mourir dans l’heure ? », telle est la question-piège qui fut posée à Louis de Gonzague, pendant un temps de récréation. La question rejoint un conseil d’Ignace : quand il s’agit d’opérer une décision importante, « me projeter au jour de ma mort et considérer ce que j’aimerais avoir choisi aujourd’hui ». On peut deviner les réponses d’un jeune homme édifiant : « aller saluer ma mère » ou « m’agenouiller à la chapelle devant le Saint Sacrement », etc. Les hagiographes ont mis une tout autre réponse dans la bouche du jeune Louis : « Je continuerais à jouer, comme je le fais maintenant ». Une manière toute personnelle de rejoindre le carpe diem (cueille le jour) si cher à beaucoup de jeunes ! Plutôt que de me projeter dans le futur ou de regretter le passé, j’aimerais vivre chaque instant pleinement, avec la conviction que c’est ce que j’ai à vivre.

    L’héroïsme de l’agere contra

    Vitrail de la chapelle Saint-Louis de Gonzague-Franklin à Paris.

    Après le noviciat, Louis de Gonzague reste dans la ville éternelle, au Collège Romain, pour des études de philosophie et de théologie. Alors qu’il n’a que 23 ans, la peste fait des ravages dans la ville. Avec les autres étudiants jésuites, il est invité à prendre soin des malades. On se souvient l’avoir vu, surmontant un dégoût personnel, porter un pestiféré pour le conduire à l’hôpital. Agere contra : aller à l’encontre de ses envies personnelles, réagir contre ses dégoûts. C’est un exercice par lequel on a souvent mis les jeunes religieux à l’épreuve. Mais, trop souvent, cet agere contra est associé à des exercices aussi artificiels qu’inutiles. Dans la situation de Louis, il n’y avait rien d’artificiel : un malade – peut-être un mourant – qu’on ne pouvait laisser mourir comme un chien ! Cet acte reste d’actualité : il y a beaucoup de personnes dont nous détournons le regard, que nous préférons ignorer et oublier… Je me convaincs que je ne puis m’arrêter, je n’ose pas risquer la rencontre… et, pourtant, c’est mon frère qui est malade, réfugié, sans-abri. Tant pis pour les risques de contagion : c’est aujourd’hui que je vis ce que j’ai à vivre !

    Louis continue d’étudier intensément et multiplie les austérités au point d’avoir un mal de tête lancinant. Sa vie spirituelle est alors douloureuse et tourmentée. À 22 ans, il reçoit la révélation que sa vie sera brève. Cette révélation transforme sa vie spirituelle qui sera désormais plus dépouillée, plus sereine, plus abandonnée à Dieu. Louis meurt en 1591, pestiféré à son tour, à 23 ans. Il est canonisé par Benoît XIII en 1726 et proclamé, en 1729, patron de la jeunesse, spécialement des étudiants.

    Pourquoi fêter ensemble saint Louis de Gonzague et la musique le 21 juin ? Article de la revue Christus

    La vie de saint Louis de Gonzague en vidéo

    Lettre de saint Louis de Gonzague à sa mère (10 juin 1591) : « Je chanterai sans fin les miséricordes de Dieu ! »

    Que la grâce et la consolation de l’Esprit-Saint, très vénérée mère, soient toujours avec vous.

    Votre lettre m’a trouvé encore vivant dans cette région des morts, mais prêt à partir pour aller à jamais louer Dieu dans la terre des vivants. Je pensais qu’à cette heure j’aurais déjà fait le pas décisif. Si « la charité, comme dit saint Paul, pousse à pleurer avec ceux qui pleurent et à se réjouir avec ceux qui sont dans la joie », la joie de votre Seigneurie devra être bien grande, pour la grâce que Dieu nous accorde dans ma personne, Dieu Notre-Seigneur me conduisant au vrai bonheur et m’assurant que je ne le perdrai pas.

    Je vous avoue que je m’abîme et que je me perds dans la considération de cette bonté divine, cette mer immense, sans rivage et sans fond, qui m’appelle à un repos éternel après de bien courtes et bien légères fatigues. Elle m’invite du haut du ciel à ce souverain bonheur que j’ai cherché avec trop de négligence et elle me promet la récompense du peu de larmes que j’ai versées. Que votre Seigneurie veille donc à ne pas offenser cette infinie Bonté, ce qui arriverait sûrement si vous veniez à pleurer comme mort celui qui va vivre en la présence de Dieu et qui vous servira plus par ses prières qu’il ne le fit ici-bas.

    Notre séparation ne sera pas longue ; nous nous reverrons au ciel et, réunis pour ne plus nous séparer, nous jouirons de notre Rédempteur, nous le louerons de toutes nos forces et nous chanterons éternellement ses miséricordes. Tout ce qu’il fait est bien fait, puisque s’il nous enlève ce qu’il nous avait donné, c’est pour le mettre en lieu sûr et nous rendre ce que tous nous désirons davantage.

    Je vous écris tout cela uniquement à cause du désir que j’ai que vous, Madame ma mère, et toute la famille receviez la nouvelle de ma mort comme une grande faveur. Que votre bénédiction maternelle m’accompagne et me dirige dans la traversée de l’océan de ce monde et me fasse arriver heureusement au port de mes désirs et de mes espérances. Je vous écris avec d’autant plus de plaisir qu’il ne me reste plus d’autre preuve à vous donner de l’amour et du profond respect qu’un fils doit à sa mère.

    (Acta Sanctorum , Juin 5, p. 878 ; trad. fr. in : E. Delpierre et A. Noché,
    Saint Louis de Gonzague et la Renaissance italienne . Le Puy 1945, pp. 313-314).

  • France : 105 nouveaux prêtres ordonnés cette année

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    105 NOUVEAUX PRÊTRES POUR L’ÉGLISE DE FRANCE

    19 Juin 2024
     
    Les ordinations sacerdotales seront au nombre de 105 en France cette année. Un chiffre en légère hausse par rapport aux 88 prêtres de l’année dernière, mais qui reste faible en comparaison avec ceux du siècle précédent.

    La Conférence des Évêques de France (CEF) a annoncé le mercredi 19 juin dernier que 105 séminaristes seraient ordonnés en 2024, principalement au cours du mois de juin. En France, la majorité des ordinations de prêtres a lieu en juin, généralement le dimanche précédant la fête des apôtres saint Pierre et saint Paul, piliers de l’Église.

    Six séminaristes sont ordonnés ce samedi 29 juin 2024 pour le diocèse de Paris. De son côté, la Communauté Saint-Martin a ordonné neuf prêtres le 22 juin. La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, quant à elle, en a ordonné sept, dont un Français, dans l’église de Lindenberg près de Wigratzbad, le 15 juin dernier.

    En 2024, sur les 105 ordonnés (détail en fin d’article), 63 le sont pour un diocèse, 16 pour un ordre religieux, 22 pour une communauté ou une société de vie apostolique et 4 pour le missel de 1962. Par ailleurs, en Nouvelle-Calédonie, un prêtre de 40 ans a été ordonné le 8 décembre dernier, une première depuis sept ans.

    En 2022, 122 prêtres ont été ordonnés en France, puis en 2023 seulement 88, une baisse toujours aussi inquiétante. Cette diminution presque de moitié des ordinations en vingt ans envoie un signal fort, particulièrement pour les entrées au séminaire. De ce fait, chaque ordination devient un événement exceptionnel.

    Une crise des vocations sans précédent

    L’Église catholique de France fait face à une crise des vocations depuis le début des années 1960. En 1901, les vocations restaient encore nombreuses malgré un contexte politique particulièrement anticlérical, et 9 277 jeunes hommes se préparaient à devenir prêtres. Les vocations diminuèrent considérablement au fur et à mesure des décennies. Dans les années 1950, on comptait encore environ 1 000 ordinations par an (1 500 en 1945). Ce nombre chuta ensuite à 646 en 1965, pour finalement tomber à environ une centaine dans les années 1990. Malgré un faible regain en 2000, avec 150 ordonnés, les chiffres actuels restent très faibles.

    Certains séminaires diocésains ont désormais si peu de séminaristes qu’ils ferment, pendant que des communautés, comme la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, ou certains séminaires, comme Ars, Toulon ou bien Vannes, enregistrent un grand nombre d’entrées. Rappelons aussi qu’un jeune homme qui rentre au séminaire s’apprête à passer par six ou sept ans de formation philosophique, théologique et pastorale, sans compter l’année de propédeutique, avant d’être accepté à la prêtrise. Les différentes étapes, comme l’acolytat et le lectorat, ou le sous-diaconat et les ordres mineurs pour l’ancien rite, permettent d’en rythmer la progression.

    Cette crise des vocations s’accompagne d’une même baisse de la pratique religieuse catholique, 1,5 % de pratiquants seulement aujourd’hui. En corrélant le nombre d’ordinations à la pratique religieuse, on constate que ce taux est relativement stable voire en hausse. Il ne reste plus qu’à prier pour les vocations, sans faiblir.


    Détail des ordinations

    Congrégations

    • Compagnie de Jésus (Jésuites) : 6
    • Ordre des Frères Prêcheurs (Province de Toulouse) : 1
    • Abbaye bénédictine Sainte-Madeleine du Barroux : 1
    • Abbaye Saint-Wandrille : 1
    • Congrégation des Augustins de l’Assomption : 2
    • Ordre de Prémontré Mondaye : 2
    • Bénédictins Olivétains : 1
    • Ordre de Saint-Benoît : 1
    • Société des Salésiens de Don Bosco : 1

    Communautés

    • Communauté du Chemin Neuf : 3
    • Fraternité Saint-Thomas Becket : 1
    • Communauté de la Très Sainte Eucharistie : 1
    • Fils de Notre-Dame des sept Douleurs : 2
    • Communauté de l’Emmanuel : 2
    • Communauté Saint-Martin : 9
    • Communauté bénédictine de Maylis : 1

    Sociétés de vie apostoliques

    • Missions Etrangères de Paris (MEP) : 3

    Prêtres célébrant selon le missel romain de 1962 :

    • Fraternité Saint-Pierre : 1
    • Institut du Bon Pasteur : 1
    • Institut du Christ Roi : 2
  • Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

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    Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    Lettre datée du 17 juin 2024 et une analyse de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale concernant le Guide EVRAS

    Depuis de nombreuses années, des séances d’animation Evras ont cours à l’école et nous, membres de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale, sommes tout à fait favorables à leur principe.

    Depuis quelques semaines, les centres de planning familial clament haut et fort la réussite concrète de ces séances à l’école. Auto-satisfecit qui est une belle application de la méthode Coué, émanant d’institutions qui sont à la fois juges et parties ! Une évaluation soignée et indépendante aurait très probablement montré que certaines de ces animations ont été bonnes et même très bonnes, d’autres nulles et d’autres traumatisantes pour les enfants et les adolescents.       
    A l’arrière-plan de ces animations, il y a la compétence variable des animateurs, leur formation et la  référence qu’ils font plus ou moins-au moins actuellement- au guide pour  l’Evras.

    Ce guide, publié au Moniteur belge le 25 mars 2024, est considéré par les responsables des formation Evras comme un instrument de référence essentiel [1].

    Pourtant, depuis plus d’un an, la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale est alertée par des parents, des institutions et des cliniciens, tous préoccupés par l’orientation et de nombreux contenus de ce guide pour l’Evras. Nous avons dès lors pris le soin de lire attentivement l’ensemble du texte du guide et de formuler dans le rapport ci-joint les critiques qui nous paraissent devoir lui être adressées.

    C’est d’abord le mode de rédaction du guide qui pose question. En 2021, il a été entouré de beaucoup de mystère... très difficile de savoir à la demande de qui et avec qui le groupe de rédaction s’est constitué : aucune Université n’y a été convoquée, aucun professionnel notoire de la psychologie de l’enfant, belge ou étranger, aucune référence substantielle à des manuels francophones d’éducation sexuelle déjà bien rodés, aucune explication sur la méthode, aucune évaluation indépendante quant à la scientificité  du produit fini !

    C’est plutôt une sorte d’essai, émanant de la plume d’un petit groupe de rédacteurs très inspirés par l’idéologie du genre, qui transparaît abondamment dans le texte.

    La neutralité nécessaire dans une matière aussi délicate n’a donc pas été respectée et cela nuit grandement à la pertinence d’un grand nombre d’items et points d’attention que comprend le guide.

    Nous pensons que le guide tel qu’il a été élaboré n’aidera pas à redonner le sens de l’appartenance au collectif mais au contraire, privilégiera l’individualisme à tout crin.

    Le principe de diffuser des informations à des fins partisanes est alors venu se substituer à l’écoute des jeunes et aux réponses qu’il s’agit de leur donner en fonction de leurs questions et aussi de leur âge.

    Nous sommes majoritairement des cliniciens attentifs à l’éducation à la vie sexuelle et relationnelle et nos remarques et critiques visent à ce que le guide retrouve sa consistance sans aucunement devoir céder aux idéologies ambiantes.

    Nous espérons que vous trouverez dans notre analyse de quoi réfléchir au bien- fondé de la version actuelle de ce guide et que ceci pourra susciter un véritable débat dont notre démocratie a bien besoin et qui, en l’occurrence, a été soigneusement évité.

    Croyez à notre considération distinguée.

    la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale

    LIGUE WALLONNE POUR LA SANTÉ MENTALE

    Association Sans But Lucratif

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    [1]Lors des débats au Parlement de la Communauté française, la ministre de l’Éducation, Madame Caroline DESIR, a d'ailleurs précisé, en réponse à une interpellation, que le guide est « un texte réglementaire et contraignant à l'égard des professionnels qui organiseront les animations EVRAS ».

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  • En Slovaquie : communisme, consumérisme et évangélisation de ceux qui cherchent

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    En Slovaquie : communisme, consumérisme et évangélisation des "chercheurs".

    18 juin 2024

    Pour beaucoup de gens, la Slovaquie n'est pas la première nation qui leur vient à l'esprit lorsqu'ils pensent aux pays catholiques d'Europe. Ils pensent peut-être d'abord à l'Italie, où se trouve la Cité du Vatican, au Portugal, où est apparue Notre-Dame de Fatima, ou à la Pologne, où a grandi le pape saint Jean-Paul II.

    Mais la Slovaquie, petite nation d'Europe centrale, s'enorgueillit d'une profonde tradition catholique, qui s'est maintenue même pendant les décennies de communisme du XXe siècle.

    La figure catholique la plus connue en Slovaquie aujourd'hui est sans doute l'évêque Jozef Hal'Ko, 60 ans, évêque auxiliaire de Bratislava, la capitale du pays.

    La défense publique de la foi catholique et l'activité de Mgr Hal'ko sur les médias sociaux ont fait de lui une personnalité bien connue dans son pays.

    La principale activité de l'évêque sur les médias sociaux est sa série Na minútku - "Une minute" - dans laquelle l'évêque prêche brièvement sur l'Évangile de chaque dimanche.

    L'évêque Hal'Ko a parlé avec The Pillar de ses activités pastorales, de la sécularisation en Europe et de la mission d'évangélisation.

    Cet entretien a été édité pour des raisons de longueur et de clarté.

    Pour beaucoup de gens, la Slovaquie n'est pas un pays très connu. Pourriez-vous d'abord nous donner un aperçu général de l'Église catholique en Slovaquie ?

    Pendant 50 ans, l'Église catholique a vécu sous la domination du communisme en Slovaquie ; cela ne fait que 25 ans que nous nous sommes libérés de ce régime. La Slovaquie est un pays majoritairement catholique - 62 % de la population est catholique.

    Le pays compte de nombreuses écoles catholiques et une université catholique, ainsi que de nombreuses aumôneries dans des universités non catholiques. Nous essayons toujours d'atteindre ceux qui sont plus éloignés de l'Église.

    Nous avons des cours d'éducation religieuse dans les écoles afin que les enfants puissent être préparés à recevoir la première communion et la confirmation dans les écoles.

    Actuellement, la conférence épiscopale de Slovaquie compte 17 évêques et environ 2 000 prêtres officient dans le pays.

    L'Église catholique comprend également une minorité de catholiques byzantins.

    Vous êtes récemment rentré de votre visite ad limina avec le pape François, en compagnie des autres évêques slovaques. Quelle est la vision du pape pour l'Église en Slovaquie ?

    Il nous a dit, à nous évêques, une chose très fondamentale : soyez proches.

    Soyez proches de Dieu, soyez proches de vos prêtres et soyez proches les uns des autres.

    Il nous a montré l'image du bon berger. Un bon berger va devant le troupeau pour le conduire, derrière lui pour le protéger et au milieu de lui pour le comprendre. C'est l'image de base de la mission d'un évêque.

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  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

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    Du site de l'ECLJ :

    La CEDH valide l’interdiction des signes religieux visibles faite aux élèves belges

    11 juin 2024

    Saisie par trois jeunes Belges musulmanes qui souhaitaient conserver leur voile islamique dans leur établissement scolaire malgré l’interdiction du port de signes religieux visibles, la Cour européenne des droits de l'homme a jugé le 9 avril 2024 que cette interdiction était légitime et proportionnée aux fins d’assurer la protection des droits et libertés d’autrui et de l’ordre public. Malgré les recommandations contraires des Comités onusiens, la jurisprudence de la Cour demeure constante. 

    Dans son arrêt Mikyas et autres contre la Belgique du 9 avril 2024 (n° 50681/20), la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que l’interdiction pour les élèves de porter des signes religieux visibles, au nom de la neutralité de l’enseignement, « ne heurte pas en soi » l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme (liberté de religion), et ce même s’il peut exister d’autres conceptions de cette neutralité. L’affaire concerne trois jeunes femmes musulmanes qui indiquent porter le voile islamique en accord avec leurs convictions religieuses.  

    En 2009, le Conseil de l’enseignement officiel organisé par la Communauté flamande décida d’étendre à l’ensemble de son réseau l’interdiction du port de signes convictionnels visibles, voulant ainsi lutter contre « une ségrégation, non seulement entre les écoles, mais aussi entre les élèves du même établissement ». En effet, le Conseil déplorait des pressions sur des jeunes filles pour leur faire porter certains symboles convictionnels. Il regrettait également le fait que le choix de l’école soit exclusivement déterminé par l’autorisation ou non de symboles convictionnels. En 2017, les parents des requérantes, scolarisées dans des établissements du réseau du Conseil, demandèrent à la justice belge que cette interdiction soit déclarée illégale car ils l’estimaient contraire à la liberté de religion. 

    Accusations d’islamophobie et misogynie : la mauvaise foi des requérantes encouragée par l’ONU mais condamnée par la CEDH 

    Devant la CEDH, les requérantes contestent le but légitime d’une telle interdiction. Selon elles, la mesure vise en réalité à « dissuader les jeunes filles musulmanes de s’inscrire dans les établissements scolaires concernés ». Dans leurs observations, le Centre des droits de l’homme de l’Université de Gand et l’Equality Law Clinic de l’Université libre de Bruxelles affirment que l’interdiction litigieuse témoigne « d’une hostilité croissante à l’égard des musulmans » et « invitent la Cour à adopter, pour appréhender la question de la vulnérabilité des jeunes filles musulmanes, une approche intersectionnelle, c’est-à-dire une approche qui prenne en compte non seulement leur religion, mais aussi leur genre, leur âge et leur race ».  

    Cette « approche intersectionnelle » trouve sa justification dans les observations des différents Comités de l’ONU. En 2014, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale avertissait que l’interdiction du « port de symboles religieux dans toutes les écoles » de la communauté flamande était « susceptible d’ouvrir la voie à des actes de discrimination contre les membres de certaines minorités ethniques ». Des positions similaires furent tenues par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, le Comité des droits de l’enfant, le Comité des droits de l’homme et le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, ce dernier évoquant même en 2020 « le risque de décrochage scolaire causé » par cette interdiction. 

    La Cour écarte en bloc les positions des Comités de l’ONU. D’une part, la question porte sur la « compatibilité de l’interdiction litigieuse avec la Convention européenne des droits de l’homme dont elle assure le respect », et non pas sur la compatibilité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), qui appartient au système onusien. D’autre part, et bien que les articles 18 du PIDCP et 9 de la Convention soient en substance très similaires, la Cour préfère naturellement se référer à sa propre « jurisprudence déjà fournie sur la question présentement en jeu ». À cet égard, elle note qu’il « n’a pas été établi que l’interdiction litigieuse ait été inspirée par une quelconque forme d’hostilité à l’égard des personnes de confession musulmane ». En effet, « l’interdiction litigieuse ne vise pas uniquement le voile islamique, mais s’applique sans distinction à tout signe convictionnel visible ». Enfin, la Cour met en avant que les requérantes avaient librement choisi leurs établissements scolaires, sans qu'elles puissent ignorer l’impératif du respect du principe de neutralité, et avaient accepté de se conformer aux règles applicables. 

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  • Plus de dix mille jeunes ont participé à la Marche de Saint-Antoine à Zagreb

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    De kath.net/news :

    Plus de dix mille jeunes à la Marche de Saint-Antoine à Zagreb

    12 juin 2024

    De jeunes croyants de huit pays, dont l'Autriche, ont prié et célébré ce week-end dans la capitale croate

    Zagreb (kath.net/KAP) Plus de dix mille jeunes de huit pays ont participé ce week-end à la marche de la Saint-Antoine dans la capitale croate Zagreb. Samedi, sous la devise "Celui qui donne le cœur, donne tout", ils ont marché 16 kilomètres depuis le faubourg de Sesvetska sela en passant par la place centrale Jelacic jusqu'à la basilique Saint-Antoine dans le quartier du Saint-Esprit (Sveti Duh), à l'ouest. de la ville. Les jeunes ont célébré la compréhension chrétienne de l'amour par des chants, des danses et une dévotion silencieuse, comme l'a rapporté l'agence de presse catholique IKA. À l'invitation de la Province minoritaire croate, des jeunes croyants de Croatie, de Bosnie-Herzégovine, d'Allemagne, d'Autriche, de Suisse, de Slovénie, de Serbie et de Macédoine du Nord y ont participé.

    Malgré la chaleur extrême, les jeunes catholiques ont chanté et dansé pendant environ une heure et demie sur la place Jelacic, par ailleurs bordée de touristes. Ils ont brandi des drapeaux avec des messages de foi et ont prié. Cette année, la marche a eu lieu pour la sixième fois autour de la fête en l'honneur de saint Antoine de Padoue (vers 1195-1231), que l'église célèbre le 13 juin. Le saint bien connu est également très populaire en Croatie.

    "Nous avons vu que les jeunes ne sont pas affectés par le soleil, la fatigue ou quoi que ce soit d'autre. Ils rendent gloire à Dieu avec un tel cœur et une telle joie que je suis convaincu qu'il s'agit d'un grand réveil spirituel", a-t-il déclaré. Initiateur de la marche, le Père Stjepan Brcina, à la fin de l'événement de près de dix heures. Les religieux ont appelé les jeunes croyants à suivre l'exemple de saint Antoine. « Donnez entièrement votre cœur aux autres, où que vous soyez, dans votre famille, au travail, dans votre communauté, où que vous soyez », s'est-il adressé aux participants.

  • Le 100e anniversaire du Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala (Tanzanie), où 290 séminaristes poursuivent actuellement leurs études théologiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/TANZANIE - "Source de vie nouvelle et de croissance des vocations" : le cardinal Rugambwa à l'occasion du centenaire du Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala

    11 juin 2024
     

    Tabora (Agence Fides) – "Nous sommes reconnaissants à Dieu pour la croissance continue des vocations au Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala, où environ 290 séminaristes poursuivent actuellement leurs études théologiques. Avec leurs formateurs, les enseignants et le personnel non enseignant, c'est un honneur pour nous de vivre cette année, alors que nous nous préparons à célébrer son centenaire". Ce sont les mots que le Cardinal Protase Rugambwa, Archevêque de Tabora, a adressés à l'Agence Fides à l'occasion de la remise des diplômes à 40 séminaristes qui ont achevé leurs études théologiques et leur formation aux ordres sacrés.

    "Le séminaire de Kipalapala, poursuit le Cardinal, est l'un des trois séminaires de théologie gérés par la Conférence épiscopale de Tanzanie. Situé dans l'archidiocèse de Tabora, il a été fondé par les Missionnaires d'Afrique lorsque Tabora était encore un vicariat apostolique d'Unyanyembe dans la ville d'Ushirombo où le vicariat était basé. C'était en fait en 1918. Plus tard, le séminaire a déménagé à un endroit connu sous le nom d'Utinta, dans l'actuel diocèse de Mpanda, et depuis 1925, il se trouve à Kipalapala".

    "Comme je l'ai précisé, ajoute Mgr Rugambwa, le séminaire dessert tous les territoires ecclésiastiques de Tanzanie, et il accueille parfois des séminaristes de pays voisins, ainsi que des membres d'instituts religieux et de sociétés de vie apostolique.

    L'archidiocèse de Tabora a joué un rôle déterminant dans l'existence et la croissance de ce séminaire. L'archevêque de Tabora en est en quelque sorte le gardien au nom de la Conférence épiscopale tanzanienne, en plus d'être membre du conseil d'administration. "En fait, je suis personnellement impliqué avec mes collaborateurs et les fidèles dans diverses activités et événements en vue des préparatifs du centenaire qui auront lieu au second semestre de l'année prochaine et qui sont déjà en cours", dit-il.

    Nous prions le bon Dieu de bénir nos efforts", conclut le cardinal Rugambwa, "afin que les célébrations du centenaire deviennent une source de vie nouvelle et de croissance vocationnelle visant à obtenir des ministres de l'Église de qualité et futurs pour la vie et la mission de l'Église en Tanzanie et ailleurs".

    (AP) (Agence Fides 11/6/2024)

  • La FAFCE écrit une lettre ouverte aux députés européens élus pour la législature 2024-2029 du Parlement européen

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    COMMUNIQUE DE PRESSE

    La FAFCE écrit une lettre ouverte aux députés européens élus pour la législature 2024-2029 du Parlement européen

    Bruxelles, 11 juin 2024

    Ce lundi dernier, la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) a écrit une lettre ouverte à tous les députés européens élus après les élections du Parlement européen de 2024, signée par le président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, au nom de ses organisations membres à travers le continent.

    Cette lettre fait suite à la diffusion d'une boîte à outils politique détaillant les priorités de la nouvelle législature, du point de vue de la famille. Les cinq domaines mis en avant sont l'hiver démographique, la famille en tant qu'investissement, l'équilibre travail-famille, la protection des enfants et l'écologie intégrale.

    Lettre ouverte à tous les élus du Parlement européen

    Chère députée, cher député,

    Félicitations pour votre élection ! Les citoyens européens vous ont confié l'honneur de les représenter pour cette cinq ans législature. C'est une grande responsabilité pour l'avenir de l'Europe et pour les familles européennes.

    A cette occasion, au nom de toutes les organisations membres de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE), je voudrais partager avec vous quelques-unes de nos réflexions et propositions pour ce mandat, que vous pourrez trouver dans la boîte à outils que nous avons préparée dans le but d’inspirer votre activité législative.

    1. L'Europe est plongée dans un hiver démographique qui constitue un défi pour les générations futures.

    Les défis démographiques doivent reposer sur le principe de la solidarité intergénérationnelle, en mettant l'accent sur la promotion des réseaux familiaux en tant qu'antidote à la solitude : Les familles sont le trésor de l'Europe. Je voudrais vous inviter à soutenir, promouvoir et garantir la renomination d'un commissaire européen en charge du sujet de la démographie, doté de ressources suffisantes pour mettre en place une coopération intergouvernementale en vue de relever ces défis. J'aimerais également proposer de créer et de rejoindre un intergroupe du Parlement européen sur « la démographie, l'équilibre travail-famille et les générations futures », en vertu de l'article 35 du Règlement.

    2. Les familles jouent un rôle central dans la formation de nos sociétés et constituent un investissement pour l'avenir de l'Europe

    Investir dans les familles, c'est investir dans l'avenir. C'est la raison pour laquelle les politiques familiales devraient être considérées comme des investissements dans la balance des comptes des États, et non comme des coûts. Je vous invite à promouvoir et à participer à une réflexion européenne de haut niveau et au sein du Parlement européen sur la réforme des critères macroéconomiques des politiques familiales.

    3. L'équilibre travail-famille devrait être la clé des politiques d'égalité de traitement

    Les États membres sont compétents en matière de politiques familiales et le principe de subsidiarité doit toujours être respecté pour le bien de l'Union européenne. Cependant, l'Europe peut promouvoir l'équilibre travail-famille en reconnaissant le droit à la déconnexion et le dimanche comme jour de repos commun en Europe. Il existe également quatre directives pertinentes qui peuvent être révisées afin d'améliorer l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des familles.

    4. Nos enfants sont l'avenir de l'Europe et leur protection doit être une priorité

    Nos enfants sont notre avenir. Les nouvelles générations sont confrontées à des risques croissants liés à l'évolution rapide de notre époque. La numérisation aide les sociétés à bien des égards, mais il est nécessaire d'en faire un usage responsable pour éviter les effets secondaires destructeurs.

    Dans cette optique, nous aimerions proposer de reconnaître la consommation de pornographie comme un problème de santé publique et de l'introduire comme une forme d'abus sexuel sur les enfants dans la proposition de directive de la Commission relative à la lutte contre les abus sexuels sur les enfants. En outre, je vous invite à soutenir l'initiative de la European Child Shield Platform, car ses membres très divers font un travail fructueux en rassemblant des données et en proposant des solutions aux conséquences sur la santé physique et mentale de nos générations futures.

    En outre, nous vous invitons à soutenir une convention internationale pour l'abolition de la maternité de substitution, inspirée de la déclaration de Casablanca, car la maternité de substitution est une forme de traite des enfants et d'exploitation des femmes.

    Enfin, nous aimerions vous proposer, en tant que membre du Parlement européen, de promouvoir une institution véritablement inclusive, par la création d'un organe représentatif au sein du Parlement européen pour les personnes handicapées et les personnes ayant des besoins particuliers.

    5. La Création souffre et les familles sont la clé de l'écologie humaine intégrale

    Il n'y a pas de développement durable sans familles. Comme le rappelle la résolution de notre dernière réunion de printemps du Conseil de Présidence, « l'écologie humaine intégrale implique une approche holistique de la complexité des problèmes écologiques, unissant les dimensions culturelles, politiques, sociales et économiques de cette réalité ». Je vous invite à placer les familles au centre de la solution pour protéger la Création et prévenir une dégradation catastrophique de l'environnement.

    La FAFCE souhaite mettre à disposition son expérience en Europe et ses idées issues de la base de nos associations membres sur tout le continent.

    La FAFCE souhaite contribuer à la résolution des défis actuels et être la voix des familles. Nous serons très heureux de coopérer avec vous pendant votre mandat.

    Notre équipe basée à Bruxelles et moi-même restons à votre disposition et vous souhaitons un mandat fructueux pour les familles.

    Je vous adresse mes meilleurs vœux,

    Vincenzo Bassi, Président de la FAFCE

    The Federation of Catholic Family Associations in Europe represents 33 national and local organisations: we are the voice of families from a Catholic perspective at the European level. FACE holds a participatory status with the Council of Europe since 2001 and is a member of the Fundamental Rights Platform of the European Union. 

  • L’antisémitisme en Belgique est à son plus haut niveau

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    D'Alain Destexhe sur Causeur via Artofuss :

    L’antisémitisme en Belgique à son plus haut niveau 

    « Certains chiffres donnent une image mitigée du « vivre ensemble » à la belge tant vantée par les médias et les acteurs politiques », observe l’institut Jonathas, créé après les massacres du 7 octobre 

    6 juin 2024

    Selon un sondage IPSOS pour l’Institut Jonathas, 14% des Belges expriment une aversion pour les Juifs, deux fois plus que les Français. Ce chiffre monte à 22% à Bruxelles où 11% de la population a de la sympathie pour le Hamas. Alarmant.


    On savait l’antisémitisme répandu en Belgique, ce sondage en apporte une nouvelle confirmation et montre que la perception des juifs s’est encore beaucoup dégradée depuis le 7 octobre avec l’augmentation d’actes antisémites, dénoncés par La Ligue Belge contre l’antisémitisme. Ce qui frappe dans le sondage, c’est qu’à chaque question, le préjugé antisémite est beaucoup plus important à Bruxelles qu’au niveau national : la capitale de la Belgique et de l’Europe compte 30 à 40% de musulmans.

    Affolant

    Ainsi, 16% des Bruxellois pensent qu’il y a trop de juifs en Belgique (contre 11% au niveau national), 29% qu’ils sont responsables des crises économiques (14%), 48% qu’ils se sentent supérieurs aux autres (34%), 47% qu’ils font subir aux Palestiniens ce que les Allemands ont fait subir aux juifs (35%).

    Sur l’ensemble du pays, 43% des musulmans pensent que «les Juifs belges ne sont pas vraiment des Belges comme les autres». 

    Ces chiffres sont affolants. Le constat n’est cependant pas sans défaut. Les conclusions de l’étude minimisent le facteur central de l’antisémitisme contemporain en Belgique qui est l’implantation, relativement récente, de l’islam.

    Elle met sur le même pied comme coresponsables de cette situation les musulmans, l’extrême droite et l’extrême gauche, ces deux dernières étant définies selon une méthode propre à l’Ipsos et représentant respectivement 4 et 2% de l’échantillon. Pourtant, l’extrême gauche et la gauche en Belgique, comme en France, ont pris massivement fait et cause pour les Palestiniens dans le conflit à Gaza, leurs actions s’accompagnant souvent de débordements antisémites.

    À l’inverse, le Vlaams Belang en Belgique et le Rassemblement national en France (...) qualifiés d’extrême-droite, ont plutôt montré de la sympathie envers Israël et n’ont été à l’origine d’aucun dérapage antisémite depuis le 7 octobre. Sans doute que ce nouvel Institut Jonathas, créé au début de l’année 2024, par des personnalités libérales de gauche, éprouve encore quelques difficultés à se débarrasser des anciens logiciels assimilant l’antisémitisme à la chrétienté ou à l’extrême droite.

    De nombreux autres signaux témoignent de cette triste réalité que les juifs ne sont plus en sécurité à Bruxelles. Les lieux communautaires juifs sont protégés par des plots de béton, des caméras et un sas d’entrée. Alors que le voile est omniprésent dans l’espace public bruxellois (porté par plus de la moitié des femmes dans certains quartiers), on ne voit plus de kippa dans les rues de Bruxelles. Une école juive située près de la Gare du Midi, quartier à dominante musulmane, a dû déménager après la multiplication d’incidents mettant en danger les adolescents juifs qui prenaient le métro. La Shoah n’est plus enseignée depuis belle lurette dans la majorité des écoles de Bruxelles. Sur le campus de la mal nommée Université Libre de Bruxelles, des étudiants juifs ont été harcelés et molestés après le 7 octobre.

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