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  • Lettre ouverte à Monseigneur Jean-Pierre Delville, Évêque de Liège, concernant l'organisation d'une "raclette géante" dans l'église Sainte-Julienne de Verviers

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    Objet : Lettre ouverte à Monseigneur Jean-Pierre Delville, Évêque de Liège, concernant l'organisation d'une "raclette géante" dans l'église Sainte-Julienne de Verviers

    Verviers, le 17 décembre 2025

    Cher Ami et Monseigneur,

    Je m'adresse à vous aujourd'hui par le biais de cette lettre ouverte, non seulement en tant qu'ami de longue date, mais aussi en ma qualité d'ancien président et secrétaire de la fabrique d'église Sainte-Julienne de Verviers. C'est avec une profonde tristesse, un choc sincère et une indignation légitime que je vous écris pour dénoncer un événement qui s'est déroulé samedi dernier, le 13 décembre 2025, dans ce lieu sacré qui nous tient tant à cœur.

    Comme vous le savez, l'église Sainte-Julienne est un édifice consacré depuis sa dédicace, un sanctuaire voué au culte divin et à la prière. Elle incarne pour les croyants un symbole vivant de foi, de recueillement et de respect envers le sacré. Or, sous les voûtes de cette nef vénérable, les scouts et guides de l'unité Sainte-Julienne ont organisé une "raclette géante", transformant ce temple de Dieu en un espace de festivités profanes. Bien que motivée par des intentions louables de rassemblement communautaire et de revitalisation mais aussi par le désir d'alimenter les caisses de l'Unité scoute, cette initiative a irrémédiablement porté atteinte à la sainteté du lieu, en le réduisant à un cadre banal pour un repas festif.

    En tant qu'ancien responsable de la fabrique d'église, j'ai consacré des années à préserver et à honorer ce patrimoine spirituel de valeur (l'édifice est classé). Voir un tel usage, même temporaire, est incompatible avec les principes canoniques et les traditions millénaires de l'Église catholique. Le Code de droit canonique est explicite à ce sujet : le canon 1210 stipule que "dans un lieu sacré, on ne doit admettre que ce qui sert à exercer ou à promouvoir le culte, la piété et la religion. Tout ce qui est contraire à la sainteté du lieu est interdit." Comment une telle soirée, avec ses effluves de fromage fondu et son atmosphère de banquet, pourrait-elle ne pas scandaliser les fidèles attachés à la dignité de nos églises ? Ces canons (1205-1213) soulignent l'impératif de maintenir la dignité des lieux de culte et d'éviter toute utilisation susceptible de profaner l'espace consacré ou de blesser la conscience des croyants.

    Je reconnais pleinement l'engagement éducatif et communautaire des scouts, cependant, de nombreux autres lieux adaptés existent pour de telles manifestations – le parvis de l'église elle-même, comme utilisé la veille, ou encore des salles paroissiales, centres communautaires et espaces extérieurs. Choisir l'intérieur de l'église pour cette "raclette géante" non seulement dilue la perception du sacré chez les jeunes générations, mais risque aussi d'éloigner définitivement les paroissiens attachés à ce lieu, en sapant la crédibilité de notre Église. En ces temps où les lieux de culte sont déjà trop souvent désertés, une telle profanation ne fait qu'accélérer cette désertion spirituelle, au lieu de la contrer.

    Cher Jean-Pierre, je vous prie, en tant qu'ami et simple fidèle catholique, de recevoir cette lettre non comme une accusation personnelle, mais comme un cri du cœur appelant au dialogue urgent et à une réflexion approfondie. Je vous demande instamment de revenir sur cet évènement, de rappeler avec fermeté les directives diocésaines relatives à l'utilisation des lieux de culte, et d'initier sans délai une discussion au sein du diocèse pour renforcer le respect dû à nos églises. Il en va de l'intégrité de notre foi, de la crédibilité de notre Église et de la transmission authentique de nos valeurs aux futures générations.

    Que le Seigneur guide vos décisions, illumine votre discernement et bénisse abondamment votre ministère épiscopal.

    Avec mes salutations les plus respectueuses et amicales,

    Yves Willemaers, ancien Président et ancien Secrétaire de la Fabrique d'Église Sainte-Julienne de Verviers

  • Le renouveau chrétien en Occident est une réalité, mais les dirigeants seront-ils capables de le pérenniser ?

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Le renouveau chrétien en Occident est une réalité, mais les dirigeants seront-ils capables de le pérenniser ?

    Par le biais du Réseau international des législateurs catholiques, le professeur néerlandais Christiaan Alting von Geusau s'efforce de remédier à la crise mondiale du leadership.

    Le renouveau catholique en Occident , notamment chez les jeunes, n'est plus un phénomène isolé. Il se manifeste désormais dans les paroisses, les communautés et les groupes de pèlerinage de nombreux pays. Pour ceux qui suivent cette tendance depuis cinq ans, la question fondamentale n'est plus de savoir si un renouveau est en cours, mais si ce mouvement a les fondements nécessaires pour se pérenniser. 

    Peu d'experts sont mieux placés pour analyser ce moment historique que le philosophe du droit et pédagogue néerlandais Christiaan Alting von Geusau, fondateur et président du Réseau international des législateurs catholiques (ICLN), dont le travail auprès des dirigeants publics s'est longtemps déroulé loin des projecteurs.

    Né en 1971, ce père de cinq enfants accompagne depuis vingt ans ceux qui traduisent leurs convictions en décisions. Son approche intellectuelle s'appuie sur une expérience pratique. Pour lui, la foi doit être intelligible pour être vécue et vécue pour influencer la vie publique. Il a exposé cette vision avec clarté lors d'une conférence prononcée à Budapest le 21 novembre, à l'occasion d'un symposium organisé par le Centre Axioma et animé par le Register, sur le thème « Communautés rayonnantes : l'avenir du christianisme ».

    COVID-19 et la redécouverte de la transcendance

    Face à des idéologies promettant pouvoir et autonomie, mais qui n'ont apporté que fragilité et désespoir, les jeunes, épuisés, se tournent de plus en plus vers l'Église, a affirmé Alting von Geusau. La pandémie, selon lui, a cristallisé ce tournant. Une culture persuadée de sa maîtrise – scientifique, technologique et institutionnelle – a été soudainement mise à genoux par un ennemi invisible. « Forte de ses progrès fulgurants en science et en technologie, l'humanité se croyait devenue Dieu », a-t-il déclaré au Register à l'issue de la conférence de Budapest. « Puis elle a découvert son impuissance face à un simple virus. »

    Ce qui a émergé de cette période, selon lui, n'est pas seulement une polarisation, aussi flagrante fût-elle, mais une profonde désillusion, notamment chez les jeunes, comme en témoigne la forte hausse du taux de suicide chez les jeunes pendant la pandémie. D'après son analyse, nombre de jeunes avaient le sentiment de vivre une époque où la vie publique était moins guidée par des principes constants que par des émotions fluctuantes : les règles se durcissaient et s'assouplissaient de manière arbitraire, justifiée davantage par la peur que par un raisonnement logique.

    « Nous sommes passés de l'État de droit à l'État des sentiments », a-t-il déclaré. Les jeunes adultes, a-t-il ajouté, « ne sont pas dupes ». De ce fait, ils se tournent désormais vers des lieux où la vérité est stable plutôt qu'improvisée et où le culte n'est pas une thérapie psychologique mais un contact avec la transcendance.

    Pour le philosophe du droit néerlandais, cela explique pourquoi les expressions les plus vivantes du renouveau sont celles qui placent la beauté , le respect et la rigueur intellectuelle au cœur de leur démarche, car la beauté et la cohérence signalent que la réalité est ordonnée, intelligible et non accidentelle. Et c'est précisément ce que les récits séculiers ne peuvent plus offrir.

    Le retour de la masculinité dans une époque confuse

    L'une des caractéristiques les plus frappantes de ce renouveau — tant en Europe qu'aux États-Unis — est la présence étonnamment élevée de jeunes hommes . Alting von Geusau l'attribue à un phénomène de plus en plus observé mais encore insuffisamment compris : les hommes ont longtemps été privés de la permission d'être des hommes.

    Non pas par les femmes, a-t-il insisté, mais par des modèles idéologiques du féminisme qui, selon lui, avaient dépassé les objectifs sains et fini par assimiler la masculinité à une menace. « On a dit aux hommes qu’ils étaient dangereux, toxiques, que les femmes pouvaient tout faire de la même manière, alors à quoi bon avoir besoin d’eux ? » Il en a résulté, selon lui, une désorientation, une insécurité croissante et une passivité grandissante.

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  • L'Italie approuve le « droit de veto parental » : l'éducation sexuelle dans les établissements secondaires nécessitera l'autorisation des parents.

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    D'InfoVaticana :

    L'Italie approuve le « droit de veto parental » : l'éducation sexuelle dans les établissements secondaires nécessitera l'autorisation des parents.

    Le Parlement italien a approuvé le projet de loi C. 2423, intitulé « Dispositions relatives au consentement éclairé en milieu scolaire » , présenté par le ministre de l'Éducation, Giuseppe Valditara. Ce texte instaure le consentement éclairé obligatoire pour toute activité scolaire portant sur la sexualité, les relations ou l'orientation sexuelle dans les établissements d'enseignement secondaire. Adopté par la Chambre des députés, ce texte représente une évolution majeure dans les relations entre l'école et les familles.

    Contenu essentiel du texte législatif

    Le projet exige que les écoles fournissent aux familles des informations écrites détaillées sur les objectifs, le contenu, les méthodes pédagogiques et la présence d'experts externes avant d'autoriser la participation de leurs enfants. Selon le texte officiel, les mineurs devront obtenir une autorisation parentale explicite, tandis que les élèves majeurs devront donner leur consentement personnel.

    La loi interdit toute activité d'éducation sexuelle supplémentaire dans les écoles maternelles et primaires, où seul le contenu prévu par le programme officiel peut être enseigné. Lorsqu'une famille refuse la participation à un projet, les écoles sont tenues de proposer des activités alternatives déjà inscrites dans leur programme éducatif.

    Le ministre Valditara a fait valoir que ce règlement répond au principe constitutionnel selon lequel l'éducation relève avant tout de la responsabilité des parents, soulignant que la transparence des contenus sensibles renforcera la collaboration entre l'école et la famille.

    Critiques et préoccupations

    L'opposition politique et de nombreuses organisations de la société civile ont critiqué cette mesure, soulignant que le consentement obligatoire pourrait priver d'éducation sexuelle les élèves dont les parents refusent ou entravent cette éducation. Selon ces groupes, la loi constitue un recul dans la prévention des abus, la promotion du respect interpersonnel et la lutte contre les violences sexistes.

    D'autres soulignent que cette règle pourrait créer des inégalités en matière d'éducation et encourager l'autocensure dans les écoles sur des sujets considérés comme sensibles.

    Le silence institutionnel de l'Église italienne

    À ce jour, la Conférence épiscopale italienne (CEI) n'a fait aucune déclaration officielle concernant cette loi. Son président, le cardinal Matteo Zuppi, n'a pas non plus fait de commentaires publics spécifiques sur le décret-loi Valditara.

    Le CEI a publié à d'autres occasions des réflexions générales sur l'éducation affective et sexuelle, soulignant la nécessité d'une éducation complète inspirée par la vision chrétienne de la personne ; cependant, il n'a pas pris de position publique sur cette réglementation spécifique, qui marque un point important dans la politique scolaire italienne.

    Prochaines étapes : le Sénat

    Le projet de loi est désormais soumis au Sénat, où le gouvernement devrait conserver sa majorité et l'adopter sans modifications majeures. S'il est ratifié, l'Italie deviendra l'un des rares pays européens à exiger le consentement explicite des parents pour l'éducation sexuelle au collège et au lycée, limitant ainsi son application aux niveaux inférieurs.

  • Sondage LGBT : L'Union Européenne cible les enfants

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    De Luca Volontè sur la NBQ :

    Sondage LGBT : L'UE cible les enfants

    Un questionnaire destiné aux enfants et aux adolescents, diffusé sur un site web officiel de l'UE avec la participation d'ILGA, leur demande de choisir leur « genre » parmi quatre options et d'indiquer s'ils se sentent appartenir au groupe « LGBTIQ+ ». Parallèlement, les associations pro-famille se voient refuser des financements européens.

    - Le lobby transgenre et les préjudices causés aux enfants : une étude éclaire la situation , par Ermes Dovico

    Actualité 06/12/2025

    L’Union européenne a lancé une nouvelle enquête auprès des enfants et des adolescents âgés de moins de 7 ans à 17 ans, leur demandant de déclarer leur « genre » et leur « identité sexuelle », instillant ainsi le doute quant à la différence entre le sexe biologique et le genre et l’identité sexuelle, ainsi que la curiosité de comprendre les nouvelles options qui s’offrent à eux pour « s’auto-définir ».

    Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'engagement croissant de Bruxelles à promouvoir l'idéologie LGBT à tous les niveaux – comme l'ont dénoncé plusieurs associations de parents et comme nous l'avons nous-mêmes décrit à plusieurs reprises dans la Nuova Bussola au fil des ans – notamment en façonnant l'opinion des enfants sur l'idéologie « libératrice » du genre et en les initiant à de nouvelles formes d'unions pseudo-familiales, opposées à la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme.

    Le questionnaire européen, publié sur le site web officiel de l'UE et lié à la « Plateforme européenne pour la participation des enfants », invite les mineurs à indiquer leurs nom et prénom, puis à choisir leur genre parmi quatre options : « garçon, fille, ne souhaite pas répondre, autre ». Le questionnaire comprend également des questions sur la santé mentale et sur l'appartenance ou non à la communauté LGBTQIA+. La date limite pour participer à l'enquête est le 8 décembre, comme indiqué sur le site web de l'UE . Cette enquête européenne a été officiellement lancée car les institutions bruxelloises souhaitent, selon leurs propres termes, « que tous les enfants et adolescents aient une vie heureuse et saine et bénéficient de l'égalité des chances ». Les réponses des enfants et adolescents participants, ainsi que les contributions des adultes de chaque pays, serviront à évaluer les projets européens et les plans des autorités nationales de protection de l'enfance.

    Cette ambition, à l'instar de l'ambiguïté qui règne en Europe, ne doit pas être sous-estimée. Ainsi, Magdalena Czarnik, de l'association polonaise Parents Protecting Children, a dénoncé cette initiative : « On dit à nos enfants qu'ils peuvent choisir entre un garçon et une fille ; ils peuvent refuser de répondre, mais ils peuvent aussi choisir un autre genre. C'est un premier pas vers la confusion des concepts fondamentaux, évidents pour la raison, inscrits dans la biologie et confirmés par le récit biblique de la création. » Mme Czarnik a également souligné l'implication d'organisations financées par l'UE, telles qu'ILGA Europe, qui reçoit environ 70 % de son budget de la Commission européenne. ILGA est le principal groupe qui, avec le soutien direct et indirect constant des Open Society Foundations (notamment de George Soros), poursuit un programme imposé d'en haut, particulièrement en cette période de déclin démographique. Ce programme promeut l'idéologie LGBTQI+ auprès des mineurs, dans le but de désintégrer puis d'éradiquer l'institution familiale fondée sur le mariage et son rôle social et civil. Le résultat de ce projet est clair, et nous l'avons vu appliqué sous d'autres formes tout aussi agressives mais bien plus violentes au cours du siècle dernier dans la toundra communiste bienheureuse : étatisme, conformisme, terreur et désespoir.

    Ce fait, grave en soi, s'inscrit dans le contexte de l'arrêt récent et erroné de la Cour de justice de l'UE, qui souhaite imposer à chaque État membre la reconnaissance des « mariages » homosexuels contractés dans d'autres pays de l'Union.

    Autre problème grave. Alors que la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, en son point 33, paragraphe 1, garantit « la protection économique, juridique et sociale de la famille », la FAFCE (Fédération des associations familiales catholiques d'Europe, composée de 33 organisations dans 20 pays de l'UE et fondée en 1997), dont la mission exclusive est la promotion de la famille naturelle, s'est vue refuser l'accès aux fonds européens. Pourquoi ? « Le manque d'informations sur les disparités entre les sexes en matière de participation aux organisations de la société civile pourrait limiter la diffusion des analyses de genre et la compréhension de la manière dont les obstacles à la participation sont levés dans différents groupes démographiques… cette approche pourrait contrevenir aux mesures d'égalité de l'Union européenne », tels sont les arguments absurdes avancés par la Commission. « Discrimination idéologique », a dénoncé le président de la FAFCE, l'Italien Vincenzo Bassi. Selon lui, « l'approche favorable à la famille est remise en question, alors même que des actions inclusives, telles que le projet de sensibilisation des jeunes ruraux et marginalisés par le biais des réseaux familiaux, sont également saluées. » En bref, la guerre « européaniste » contre la famille (homme-femme-enfants) et contre l’identité humaine, dès l’enfance, est totale.

  • Le pape répond aux journalistes dans l'avion qui du Liban le ramène à Rome

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    De Vatican News :

    Léon XIV: «Je pensais prendre ma retraite, mais je me suis soumis à Dieu»

    Lors du vol de retour du Liban vers Rome, Léon XIV a rencontré les journalistes et parlé du rôle du Saint-Siège qui travaille «en coulisses» aux négociations de paix afin que les parties déposent les armes. Au sujet de l'Ukraine, il a souligné l'implication de l'Europe et l'importance du rôle que pourrait jouer l'Italie. Il a répondu à une question sur sa réaction à son élection au conclave et sur sa spiritualité: donner sa vie à Dieu et laisser que lui soit «le chef».

    Retranscription en intégralité de la conférence de presse du Pape Léon XIV à bord de l'avion le reconduisant à Rome:

    «Tout d'abord, je tiens à remercier tous ceux qui ont travaillé dur. Je voudrais que vous transmettiez ce message aux autres journalistes, tant en Turquie qu'au Liban, qui ont travaillé pour communiquer les messages importants de ce voyage. Vous méritez tous également un tonnerre d'applaudissements pour ce voyage». C'est ainsi que le Pape Léon XIV a salué les 81 journalistes présents sur le vol qui le ramenait de Beyrouth, répondant à leurs questions en anglais, en italien et en espagnol. Son voyage apostolique, le Moyen-Orient, la guerre en Ukraine, la présence de l'Europe dans les négociations de paix ou la situation au Venezuela figurent parmi les thèmes abordés par le Souverain pontife, qui a reçu en cadeau d'un correspondant libanais un tableau peint à la main en direct à la télévision, le représentant ces derniers jours sur les lieux symboliques visités au pays du cèdre.

    Joe Farchakh (LBC International): Vous êtes un Pape américain qui mène un processus de paix. Ma question est la suivante: allez-vous utiliser vos contacts avec le président Donald Trump et le Premier ministre Benjamin Netanyahu? Dans l'avion, vous avez déclaré que le Vatican était l'ami d'Israël. Allez-vous soulever la question de l'arrêt des agressions d'Israël contre le Liban? Une paix durable est-elle possible dans la région?

    Tout d'abord, oui, je pense qu'une paix durable est possible. Je pense que lorsque nous parlons d'espérance, lorsque nous parlons de paix, lorsque nous regardons vers l'avenir, nous le faisons parce qu'il est possible que la paix revienne dans la région et dans votre pays, le Liban. En fait, j'ai déjà eu quelques conversations avec certains des dirigeants des pays que vous avez mentionnés et j'ai l'intention de continuer à le faire, personnellement ou par l'intermédiaire du Saint-Siège, parce que le fait est que nous entretenons des relations diplomatiques avec la plupart des pays de la région, et nous espérons, bien sûr, continuer à relayer cet appel à la paix dont j'ai parlé à la fin de la messe d'aujourd'hui (mardi).

    Imad Atrach (Sky News Arabia): Dans votre dernier discours, vous avez clairement appelé les autorités libanaises à négocier, dialoguer, construire. Le Vatican va-t-il faire quelque chose de concret dans ce sens? Lundi soir, vous avez rencontré un représentant chiite. Avant votre voyage, le Hezbollah vous a envoyé un message, je ne sais pas si vous l'avez reçu, si vous l'avez lu. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet? Je vous remercie beaucoup d'avoir visité le Liban, c'était un rêve pour nous.

    C'est un aspect de ce voyage qui n'était pas sa raison principale, car le voyage a été conçu dans une perspective œcuménique, avec le thème de Nicée, la rencontre avec les patriarches catholiques et orthodoxes et la recherche de l'unité dans l'Église. Mais, au cours de ce voyage, j'ai également eu des rencontres personnelles avec des représentants de différents groupes, représentant des autorités politiques, des personnes ou des groupes qui ont quelque chose à voir avec les conflits internes ou même internationaux dans la région. Notre travail n'est pas particulièrement une chose que nous déclarons publiquement, dans la rue, il se fait plutôt en coulisses. C'est quelque chose que nous avons déjà fait et que nous continuerons à faire pour convaincre les parties de déposer les armes, de renoncer à la violence et de se réunir autour d'une table de dialogue. Chercher des réponses et des solutions qui ne soient pas violentes mais qui puissent être plus efficaces.

    (Le message du Hezbollah)

    Oui, je l'ai vu, il est évident que l'Église propose qu'ils déposent les armes et que nous recherchions le dialogue. Je préfère ne pas faire d'autres commentaires pour l'instant.

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  • EVRAS : une pétition et une action en justice lancées pour s'opposer à des dérives

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS

    Préservatifs dans une chapelle, animation qui dérape… Une pétition et une action en justice sont lancées contre les dérives de l’EVRAS
     

    Sujet sensible que celui de la sexualité à l’école. Pour bien des raisons, il est important d’en parler. Mais de quelle façon? Et à quels moments? Verlaine Urbain, coordinateur de l’asbl Droits de l’Enfance, estime que les dérapages ne sont pas rares. Il vient d’ailleurs de lancer une action en justice.

    "A un moment, il m’a serrée, il m’a embrassée, il a commencé à me caresser partout et il a… mis sa main dans ma culotte. J’étais paralysée, je ne pouvais plus bouger… Je me suis laissé faire. La deuxième fois, c’était dans sa voiture. Il a sorti son sexe, il a pris ma tête et m’a forcée…"

    Cru? Violent? Lorsque des parents découvrent que leur enfant de 14 ans doit lire ce passage d’un livre dans le cadre scolaire, ils n’apprécient en tout cas pas. Et contactent l’association Droits de l’Enfance (ex-Innocence en danger).

    Son responsable, Verlaine Urbain, n’est pas très surpris. Car des signalements de ce type, il en reçoit beaucoup – en moyenne une par semaine. Les situations incriminées peuvent relever d’une animation EVRAS (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle) aussi bien que d’une activité culturelle ou d’un cours de biologie. Il y a peu, il a été en contact avec les parents d’un jeune enfant, revenu sans voix de l’école. Inscrit en cinquième primaire, on lui avait fait lire, en classe, que pour avoir des enfants, "le pénis de l’homme doit pénétrer dans le vagin de la femme".

    La démission d'une animatrice EVRAS

    Il y eut aussi ces autres cas, plus graves. En 2023, un opérateur assure une animation EVRAS dans une école de la province de Namur. Sex-toy à l’appui, on y présente à des élèves de première secondaire les usages du préservatif et l’emploi du corps pour jouir, mais aussi la variété de goûts – utiles "pour sucer". Des parents alertent. La responsabilité de l’animatrice EVRAS semble clairement engagée – elle finira par démissionner de ses fonctions.

    L’année suivante, dans la même école, un autre opérateur EVRAS est à la manœuvre d’une large distribution de préservatifs et de lubrifiants durant les temps de récréation. Tous les enfants de cette école secondaire peuvent en recevoir. Est-ce par esprit de provocation qu’à un moment, la distribution se tient dans la… chapelle de l’école? Une chose est sûre: l’initiative dérape. Et, tandis que des déchets de préservatifs se retrouvent dispersés dans la cour, plusieurs enfants ressentent un vif malaise. Des parents montent au créneau. L’école recadre. De nouvelles modalités de distribution, plus discrètes, seront finalement mises en place.

    Dans ces deux cas, le dialogue avec l’école ne s’est pas trop mal passé…

    Verlaine Urbain: En effet. Je n’en veux pas à l’école, avec laquelle il y a eu un dialogue ouvert. Nous n’allons d’ailleurs pas lui demander de dommages et intérêts.

    Mais vous allez tout de même en justice…

    Notre plainte, portée par des parents et notre association, concerne l’affaire de 2023 et elle est dirigée contre un opérateur EVRAS. Notre demande est la suivante: nous voulons que les parents puissent être informés, en amont, de la tenue d’animations EVRAS dans les écoles. Et que les enfants puissent en être dispensés sans que cela rentre dans le cadre des absences non justifiées. Cela nous semble logique puisque les écoles ne sont pas en capacité de garantir que les animations EVRAS qui se déroulent en leur sein se passent correctement et sans idéologie.

    Au-delà de ce cas, vous êtes l’observateur privilégié de dérapages nombreux…

    Alors que notre association n’est pas très connue, je reçois chaque semaine le message de parents qui me parlent de dérives. Je n’ai malheureusement pas les moyens d’approfondir chaque situation, ni de multiplier les procédures en justice. Mais je vois bien que les parents ne fabulent pas. Il m’arrive aussi d’avoir des preuves. Je peux recevoir copie d’un cours, par exemple. Il peut aussi arriver qu’un élève filme une partie de l’animation…

    Tous les enfants ne vivent pas ces expériences de la même façon…

    C’est vrai. En lisant une scène de sexe dans un livre, certains enfants pourraient trouver cela suggestif, tandis que d’autres pourraient être traumatisés. En tous les cas, au fil de mes recherches, grâce à mes contacts avec des pédopsychiatres, je me rends compte toujours davantage de certains dégâts. Un enfant n’est pas en capacité d’élaborer psychiquement ce qui est relatif à la sexualité avec recul. En étant par exemple confronté à des images de pénis d’adulte, une jeune enfant peut vivre un ressenti intrusif, comme si elle était elle-même pénétrée. Une telle exposition constitue une véritable effraction psychique.

    Au-delà, êtes-vous tout de même favorable à une EVRAS dans les écoles?

    Oui ! Nous travaillons pour la protection des enfants contre les violences sexuelles. Donc, que des animations soient dispensées dans les écoles pour prévenir ces violences, c’est évidemment une mission que nous soutenons ! En même temps, lorsqu’on regarde le Guide pour l’EVRAS, on s’aperçoit que plusieurs éléments ne sont pas adaptés au développement de l’enfant. Ce sont ces dérives que nous dénonçons.

    Propos recueillis par Vincent DELCORPS

    Une pétition pour faire pression

    Innocence en Danger est un mouvement mondial de protection des enfants contre toutes formes de violences, notamment sexuelles, présent dans une dizaine de pays. Son antenne belge, dirigée par Verlaine Urbain, vient de prendre son indépendance sous le nom de Droits de l’Enfance. Ces dernières années, elle s’est particulièrement impliquée sur la question de l’EVRAS, y voyant la porte ouverte à de nombreuses dérives.

    A côté de l’action en justice, Droits de l’enfance vient de lancer une pétition: "Pour une EVRAS adaptée aux enfants". Objectif: obtenir du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles l’ouverture d’une commission d’enquête afin de corriger certains éléments du Guide EVRAS. Car "tant que ce guide ne sera pas révisé pour respecter le développement de l’enfant et les droits parentaux, des dérives continueront de se produire dans les animations EVRAS", estime Verlaine Urbain.

    Plusieurs passages sont explicitement visés. Notamment la découverte des zones érogènes dès l’âge de 5 ans, "l’influence positive et négative des pornographies" (9 ans), et "le consentement dans les relations sexuelles de nature transactionnelle (sexe en échange de petits cadeaux, repas, sorties…)" (12 ans). "Ces formulations ouvrent la porte à des interprétations dangereuses", estime Droits de l’Enfance. Qui espère récolter un millier de signatures.`

    V.D.

    Pour en savoir plus: droitsdelenfance.be
    Pour signer la pétition, cliquez ici.

  • Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles »

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    D'Alexander Folz sur CNA :

    Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles ».sharethis sharing button

    Trois évêques allemands se sont publiquement désolidarisés du nouveau document de la Conférence des évêques allemands sur la « diversité des identités sexuelles » dans les écoles, exacerbant ainsi la polémique sur la manière dont l'enseignement catholique devrait aborder la question de l'identité de genre.

    Au centre de la polémique se trouve le texte de 48 pages « Geschaffen, erlöst und geliebt: Sichtbarkeit und Anerkennung der Vielfalt sexueller Identitäten in der Schule » (« Créé, racheté et aimé : visibilité et reconnaissance de la diversité des identités sexuelles à l’école »).

    Publié le 30 octobre par la Commission pour l'éducation et les écoles de la Conférence des évêques catholiques, ce document vise à servir de guide d'orientation aux écoles catholiques et autres établissements scolaires en Allemagne. Suite à des discussions internes l'été dernier, le texte d'orientation avait initialement été retenu puis révisé.

    Partant du principe que « la diversité des identités sexuelles est une réalité », ce texte exhorte les établissements scolaires à créer un environnement exempt de discrimination pour les élèves, le personnel et les parents qui s'identifient comme LGBTQ+. Le document appelle les élèves à respecter l'auto-identification et l'autodésignation de leurs camarades qui s'identifient comme LGBTQ+ et à soutenir les initiatives qui mettent en lumière leur situation.

    Le mot anglais « queer » est fréquemment utilisé par certaines organisations allemandes, y compris certains diocèses, comme terme générique pour désigner les personnes qui s'identifient comme LGBT.

    Dans son avant-propos, l’évêque Heinrich Timmerevers de Dresde-Meissen, président de la commission, souligne que le texte ne prétend pas offrir une évaluation morale et théologique exhaustive. Il vise plutôt à fournir des orientations pastorales et pédagogiques scolaires fondées sur les sciences humaines contemporaines.

    Les enseignants sont encouragés à utiliser un langage qui reflète « la diversité des identités sexuelles ». Dans les cours de religion, les enseignants devraient présenter les questions controversées de moralité sexuelle comme telles, laissant aux élèves la possibilité de se forger leur propre opinion.

    L’évêque Stefan Oster de Passau a publié la réponse la plus détaillée. Dans un commentaire en ligne , il a reconnu les préoccupations concernant les jeunes vulnérables, mais a déclaré se désolidariser « totalement » des présupposés du document et de son approche théologique, philosophique, pédagogique et psychologique du développement.

    Bien que la brochure soit publiée sous le nom de « Les évêques allemands », Oster insiste sur le fait qu'elle ne parle pas en son nom et avertit qu'elle promeut une anthropologie qui désacralise de fait la conception chrétienne de la personne humaine.

    Depuis, l'évêque de Ratisbonne, Rudolf Voderholzer, s'est explicitement rallié à la critique d'Oster. Son diocèse a republié le texte de Passau comme une « analyse critique » des thèses centrales, et Voderholzer a accusé la direction de la Conférence épiscopale d'avoir imposé le document quasiment sans modifications malgré les demandes de révision formulées au Concile permanent. La réponse de Ratisbonne a évoqué un « agenda » poursuivi « en notre nom ».

    Le Conseil permanent est l'organe directeur de la Conférence des évêques allemands, où les 27 évêques diocésains se réunissent cinq à six fois par an pour traiter des affaires courantes et assurer la coordination entre les assemblées plénières, moins fréquentes.

    La troisième réaction critique est venue de Cologne. L'archidiocèse, sous la direction du cardinal Rainer Maria Woelki, a publié un communiqué rejetant toute forme de discrimination dans les écoles catholiques. Concernant l'analyse théologique et anthropologique de « Geschaffen, erlöst und geliebt », l'archidiocèse a toutefois déclaré se rallier au commentaire d'Oster.

    D'autres voix ont contribué à cet accueil mitigé. Thomas Maria Renz, évêque auxiliaire de Rottenburg et vice-président de la commission scolaire, a salué l'initiative visant à protéger les jeunes vulnérables. Cependant, il a mis en garde contre une approbation « naïve » de toute forme d'auto-description chez les adolescents en pleine croissance. Il a plaidé pour une plus grande attention portée aux objectifs éducatifs plus larges.

    Pour l'instant, le document reste officiellement en vigueur en tant qu'outil d'orientation de la conférence épiscopale. Cependant, l'opposition ouverte de trois évêques diocésains en a fait un enjeu majeur dans le débat plus large sur les réformes de l'Église en Allemagne, notamment en matière de sexualité et d'anthropologie.

  • 29 novembre 2025 (Louvain-la-Neuve) : Colloque sur l'impact des écrans chez les jeunes

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    Colloque sur l'impact des écrans chez les jeunes

    Il reste quelques places pour nous rejoindre pour cet événement unique mettant en lumière les effets des écrans sur la santé, les comportements et le développement des jeunes. Des experts partageront leurs recherches, leurs expériences et des conseils pratiques pour agir.

    Nos enfants et nos jeunes en valent la peine !

    Je m'inscris maintenant

  • Sept ans après l'annus horribilis de l'Église, le catholicisme est-il de retour ?

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    19 novembre 2025

    Sept ans après l'annus horribilis de l'Église, le catholicisme est de retour.

    Sept est un nombre biblique. À l'instar de quarante, trois et huit, il revêt une signification qui dépasse sa simple valeur numérique. Il symbolise l'achèvement. Dieu se reposa le septième jour. Le mot hébreu pour sept, sheva , est étroitement lié au mot pour serment, shevuah , et les deux sont parfois employés indifféremment. Sept exprime donc la plénitude de l'alliance, le sens du temps parvenu à son terme.

    Sept ans se sont écoulés depuis ce que l'on peut qualifier d' annus horribilis pour l'Église catholique. Ceux qui suivaient de près la vie de l'Église à la fin des années 2010 s'en souviendront comme d'une année où elle n'a rien pu faire de bien.

    Tout a mal commencé avec la défense par le pape François de l'évêque chilien Juan Barros. Accusé d'avoir couvert les crimes du pédophile condamné Fernando Karadima Fariña, la nomination de l'évêque au diocèse d'Osorno a suscité une vive controverse. Sa consécration en 2015 ressemblait davantage à un rassemblement de factions rivales lors d'une manifestation qu'à une liturgie solennelle. Interrogé sur cette question litigieuse le 18 janvier 2018, le défunt pape a déclaré : « Le jour où l'on me présentera des preuves contre Mgr Barros, je parlerai. Il n'y a pas la moindre preuve contre lui. C'est de la calomnie. Est-ce clair ? », discréditant ainsi la détermination de l'Église à lutter contre les abus sexuels sur mineurs.

    L'archevêque Scicluna, archevêque de Malte, fut dépêché pour rétablir l'ordre. Les 34 évêques chiliens en exercice présentèrent leur démission ; celles de personnalités importantes comme le cardinal Ezzati furent acceptées, et l'évêque Barros fut démis de ses fonctions.

    Aussi choquants qu'aient été ces premiers mois de l'année, l'horreur et les dégâts portés à la crédibilité de l'Église ne faisaient que commencer.

    En juin, l'Église a confirmé la crédibilité des accusations portées contre le défunt cardinal Theodore McCarrick, faiseur d'évêques et figure emblématique de l'Église catholique en Amérique pendant des décennies. Les questions se sont rapidement déplacées des faits eux-mêmes vers les personnes au courant et les raisons de l'inaction. Il est vite apparu que trop de personnes en savaient trop et que les instances de l'Église avaient protégé, au vu et au su de tous, un individu coupable de graves agressions sexuelles. En août, l'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis, a publié une lettre explosive accusant le pape François et plusieurs autres hauts dignitaires de l'Église d'avoir eu connaissance des agissements dépravés du cardinal.

    Le mois d'août a également vu la publication du rapport du Grand Jury de Pennsylvanie, détaillant les abus commis par plus de 300 prêtres sur une période de 70 ans et décrivant les dissimulations systématiques orchestrées par les évêques. Les récits bouleversants de groupes de prêtres pédophiles s'attaquant aux personnes vulnérables ont profondément choqué les catholiques, incrédules face à de tels agissements.

    Des scandales d'abus ont éclaté à travers le monde, du Honduras à la Pologne, et d'importants rapports menés en Allemagne et en Australie ont encore davantage marqué l'année 2018, la qualifiant d'année particulièrement douloureuse pour l'Église. Le cardinal George Pell, prélat conservateur et apprécié, a été condamné pour des abus commis dans le passé, une décision qui a été totalement annulée en 2020, Pell étant reconnu innocent.

    Comme si les scandales d'abus ne suffisaient pas, l'année 2018 a également vu l'Irlande, l'île des Saints et des Érudits, légaliser l'avortement, un coup dur porté à la sécularisation rapide de cet ancien bastion catholique.

    L' annus horribilis laissa derrière elle une Église dévastée, désorientée, dont la crédibilité morale était brisée. La plus grande organisation non gouvernementale au monde œuvrant dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la charité avait été, d'une manière ou d'une autre, entachée par le pire mal imaginable. L'Église était impopulaire, imparfaite et semblait condamnée.

    Sept ans plus tard, soit un cycle biblique complet, l'Église semble avoir franchi un cap. Si les souvenirs et les répercussions de l' annus horribilis persistent et que l'Église n'a pas encore retrouvé toute sa place dans le monde, un changement s'opère néanmoins.

    Au Royaume-Uni, parmi les 18-34 ans, la proportion de personnes se déclarant catholiques est passée de 23 % en 2018 à 31 % en 2024. Sur la même période, la fréquentation des églises, tous âges confondus, a augmenté de 50 %. Les diocèses du Royaume-Uni ont également enregistré une forte hausse des baptêmes d'adultes à Pâques 2025, les diocèses de Londres en comptant à eux seuls près de 1 000.

    La France a connu un phénomène similaire. L’Église catholique, au pays de sa fille aînée, a accueilli plus de 10 384 catéchumènes adultes à Pâques 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2024. Ce nombre est le plus élevé jamais enregistré, les 18-25 ans représentant désormais 42 % des catéchumènes adultes.

    Aux États-Unis, on observe également un regain de ferveur religieuse, la génération Z et les Millennials surpassant largement les générations précédentes en termes de fréquentation hebdomadaire des offices. Le catholicisme se retrouve aussi au cœur du débat public. Candace Owens, Shia LaBeouf et Rob Schneider se sont récemment convertis. La foi domine les discussions culturelles : un catholique occupe le poste de vice-président, un Américain est représenté sur le trône de Saint Pierre et les podcasts deviennent un espace de débat et d’approfondissement des idées chrétiennes.

    La question se pose naturellement : que penser de cette histoire ? Premièrement, l’Église a fait un long chemin pour affronter les horreurs qui se déroulaient en son sein. L’équivalent catholique des dossiers Epstein a été rendu public et les défenseurs mis hors d’état de nuire. L’Église ne doit jamais se reposer sur ses lauriers dans sa lutte pour se débarrasser de ce que le pape Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, qualifiait de « saleté », mais elle a assurément fait un premier pas. En 2024, deux accusations fondées ont été portées contre des membres du clergé catholique aux États-Unis, soit 0,004 % du clergé. Ce pourcentage est nettement inférieur aux chiffres de 2022 dans les écoles américaines, qui montrent que 0,01 % des enseignants du primaire et du secondaire aux États-Unis ont été arrêtés pour des crimes sexuels sur mineurs.

    La seconde est que la vérité centrale du christianisme, à savoir que Jésus est Dieu et est venu sur terre pour fonder son Église, ne peut perdre sa crédibilité. Les actes de certains hommes, aussi horribles soient-ils, ne sauraient jamais occulter cette vérité. La personne de Jésus captive l'esprit humain, à tel point que d'autres religions tentent de se l'approprier. L'islam et l'hindouisme, respectivement deuxième et troisième religions mondiales, s'efforcent d'intégrer ses enseignements sans toutefois les comprendre pleinement.

    Le catholicisme affirme la plénitude de la présence de Jésus. Contrairement à tant d'autres Églises qui, se pliant aux pressions sécularisées, finissent par s'effondrer, victimes de leur nouvelle insignifiance, il ne cède pas. Il offre à ses fidèles la pleine réalité sacramentelle de Jésus, présent devant eux. Il demeure un remède efficace à la décadence morale et au déclin de la culture du XXIe siècle, un remède dont le besoin se fait de plus en plus pressant à mesure que ce déclin s'accélère.

    On nous dit que « les portes de l’enfer ne prévaudront pas » contre l’Église. Le dynamisme retrouvé de 2025 montre que même la dévastation de 2018 n’a pu briser cette promesse.

  • Seuls 49 % des Américains considèrent la religion comme un aspect important de leur vie

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    De Tommaso Scandroglio sur la NBQ :

    Moins de la moitié des Américains pensent que la foi est importante.

    Selon un sondage Gallup, seulement 49 % des Américains considèrent la religion comme un aspect important de leur vie. En 2015, ce chiffre était de 66 %. En dix ans, cela représente une baisse de 17 points. C'est une chute considérable.

    20/11/2025

    Il y a quelques semaines, nous avons publié les résultats d'un sondage sur la religiosité américaine réalisé par le Public Religion Research Institute,  qui mettait en évidence une augmentation du nombre d'athées et d'agnostiques et un éloignement des croyants des églises traditionnelles, en particulier de l'Église catholique.

    Cette tendance à la sécularisation a été confirmée par une autre étude, encore plus récente, menée par Gallup , un institut de sondage. Cette étude révèle que seulement 49 % des Américains considèrent la religion comme un aspect important de leur vie. En 2015, ce chiffre était de 66 %. En dix ans, on observe une baisse de 17 points de pourcentage, un recul considérable. À tel point que Gallup tient à souligner que « depuis 2007, seuls 14 des plus de 160 pays inclus dans l'enquête mondiale ont enregistré une baisse de plus de 15 points de pourcentage de l'importance accordée à la religion sur une période de dix ans ». En bref, les États- Unis constituent une exception notable. Ce déclin est particulièrement frappant chez les personnes de confession chrétienne, le christianisme étant la religion prédominante aux États-Unis. Quant aux catholiques, une enquête menée par Leadership Roundtable indique que « seulement 38 % des catholiques américains assistent à la messe au moins une fois par semaine ».

    Un autre constat important concerne l'importance de la religion à l'échelle mondiale et la position des États-Unis à cet égard. En 2025, 83 % de la population mondiale considérera la religion comme un aspect important de sa vie. Deux faits sont à noter. Premièrement, ce pourcentage est resté pratiquement inchangé depuis 2007. Deuxièmement, l'importance de la religion a chuté en 2020, année de la pandémie de Covid-19 (76 %). Au lieu de renforcer le lien avec Dieu, la Covid-19 semble avoir, semble-t-il, ébranlé la foi.

    Si l'on considère plutôt les 38 pays de l'OCDE, c'est-à-dire les pays à économie développée, on constate qu'en 2025, non seulement la religion est importante pour moins de la moitié de la moyenne mondiale (36 % contre 83 %), mais ce chiffre est également en baisse depuis 2007, où il s'élevait à 41 %. Par conséquent, étant donné que la moyenne mondiale, comme nous l'avons vu, reste globalement constante dans le temps, et étant donné que la religiosité est en déclin dans les pays de l'OCDE, cela signifie que dans d'autres pays, notamment les pays en développement, la religiosité progresse. Le pape François nous a invités à aller aux confins du monde pour y apporter Dieu, mais Dieu y est bien plus présent qu'au centre du monde.

    Comme nous l'avons déjà mentionné, le taux de religiosité aux États-Unis s'élève à 49 %, un chiffre inférieur à la moyenne mondiale de 83 %, mais supérieur aux 36 % des pays industrialisés. L'enquête ajoute que « de moins en moins d'Américains s'identifient à une religion » et que « la fréquentation des églises et le nombre de fidèles sont en baisse ». Ainsi, aux États-Unis, on observe également un déclin du nombre de pratiquants de toutes confessions, mais ces personnes, selon Gallup, restent plus ferventes que les croyants de la plupart des pays ayant une économie comparable.

    Ces données pourraient donc indiquer que, grâce au bien-être, là où le corps se porte mieux, l'âme souffre davantage. En réalité, les pays aux économies les plus développées semblent n'avoir aucun besoin de Dieu. La richesse, le bien-être et le développement technologique tiennent Dieu à distance, bon seulement – ​​diront certains – comme consolation pour les démunis des pays du Sud, comme opium pour ceux qui refusent de connaître la souffrance engendrée par une existence marquée par les épreuves.

    Cette interprétation ne tient pas car, en matière de souffrance psychologique, l'Occident est le grand consommateur de médicaments contre la dépression et les troubles apparentés, et cette catégorie de médicaments représente la majeure partie des dépenses de santé occidentales. C'est nous, Occidentaux, qui, conformément au principe opioïde de la religion, devrions avoir davantage recours à Dieu, ce dieu anesthésiant, que les habitants des pays du Sud.

    Le déclin de la religiosité aux États-Unis, et plus encore, en moyenne, dans les pays de l'OCDE, s'explique moins par des facteurs économiques – même si l'attrait de l'argent peut détourner nombre de personnes du vrai Dieu – que par des facteurs culturels, avec une précision qui concerne les États-Unis eux-mêmes. Commençons par cette précision. Comme le soulignent les enquêtes de Public Religion Research et de Leadership Roundtable , la baisse de confiance envers les Églises chrétiennes, et en particulier envers l'Église catholique, est largement due aux scandales liés aux abus sexuels commis par des membres du clergé.

    Les scandales qui ont éclaté au début des années 2000 et dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui ont engendré une méfiance qui touche davantage l'Église institutionnelle (les évêques et Rome) que l'Église locale (sa propre paroisse). Preuve à l'appui de cette analyse : pour les catholiques américains, la priorité de l'Église n'est ni l'enseignement de la doctrine, ni même l'aide aux pauvres ou l'éducation des jeunes, mais bien la transparence et la responsabilité en cas de scandale.

    Sur le plan culturel, il convient toutefois de noter que la sensibilité largement répandue, de la Russie au Canada et de la Pologne aux États-Unis, se caractérise par un ensemble de facteurs qui rejettent fondamentalement toute tension surnaturelle. Ces facteurs se résument à deux : l'opposition entre le moi et Dieu, et entre la matière et l'esprit. Concernant le premier point, il est indéniable que notre culture est une anti-culture, enracinée dans le moi, qui exclut l'autre – et Dieu est l'Autre par excellence – ou ne le considère que s'il lui est utile. Le Dieu chrétien, en revanche, impose et rejette la logique utilitariste. Cet enracinement dans le moi conduit à une morale subjective : le seul Dieu qui crée le bien et le mal est le sujet lui-même. La religion est proscrite car elle cherche à imposer universellement sa propre éthique.

    Sur le second point, il est clair que notre culture est une anti-culture, hostile à la métaphysique, et donc à l'âme et à Dieu, et amie de l'immanence, de la matière, de la satisfaction sensuelle et de tout désir voué à devenir loi. Spatialement, cette perspective se condense en un regard tourné vers le bas, et non vers le haut. Chronologiquement, en revanche, elle se condense en un regard qui ne s'étend qu'aux limites temporelles de notre vie terrestre et n'atteint pas l'éternité : tout ici est consommé, et tout ne reçoit de sens que de cet ici-bas. Entre autres choses, cela signifie qu'il n'y a pas de jugement après la mort, alors pourquoi s'inquiéter ? Pourquoi scruter nos actions en vue d'un examen final ? L'abandon de Dieu est nécessaire pour vivre selon ses désirs, et non selon ses devoirs.

    Ainsi, le déclin de la foi en Dieu s'accompagne d'un regain d'intérêt pour un individualisme exacerbé et le bien-être matériel. Mais plus nous nous éloignons de la lumière, plus les ténèbres s'étendent en nous. « Ces Occidentaux sont rassasiés et désespérés », aurait commenté le cardinal Biffi.

    D’où viendra l’espoir d’un changement ? Selon l’ enquête de la Leadership Roundtable, et en ce qui concerne l’Église catholique américaine uniquement, ce changement pourrait venir des jeunes. En effet, nous constatons que ces personnes, bien que les moins nombreuses en pourcentage, sont les plus convaincues, les plus actives, les plus engagées et les plus assidues dans leur pratique des sacrements et de la prière. Ce ne sont plus les personnes âgées qui croient avec le plus de conviction, comme c’était le cas il y a vingt ans, mais bien les jeunes.

  • Un "réveil inattendu de l'Eglise de France" après des années sombres ?

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    Sur le site du Figaro, Jean-Marie Guénois évoque "un réveil inattendu de l'Eglise de France après des années sombres" :

    extraits :

    Portés par le renouveau spirituel chez les jeunes catholiques, le cardinal Aveline et les évêques ont dressé, cette semaine à Lourdes, leurs priorités pour accompagner ce dynamisme. (...)

    Quant à l’afflux soudain de jeunes adultes candidats au baptême, il ne cesse d’intriguer dans une société qui peine à imaginer un tel réveil spirituel dont le congrès Mission, ce week-end à Paris, a encore témoigné. L’été dernier, lors du jubilé des jeunes à Rome, le cardinal Pietro Parolin, numéro deux du Vatican, avait lâché : « Il se passe quelque chose dans l’Église de France. »

    De fait, cette dernière est plus admirée hors de l’Hexagone que chez elle. Sa centaine d’évêques œuvre autant que possible, avec dix mille prêtres, pour tenir allumée la flamme de la foi, de la charité et de l’espérance chrétienne dans une des sociétés les plus laïques du monde. Naguère princes de l’Église, ses évêques ne payent pourtant pas de mine. Rémunérés au smic, ils sont, comme les prêtres, simplement habillés et voyagent modestement. L’Église de France est ainsi la plus modeste de tous les pays occidentaux, où les législations, non laïques, assurent aux Églises un train de vie nettement supérieur.

    Cette pauvreté est peut-être un atout pour l’archevêque de Marseille, qui prend en main ce bateau pour un mandat de trois ans, une fois renouvelable. Très éprouvé ces dernières années, son équipage semble avoir retrouvé du cœur à l’ouvrage ce printemps avec le raz de marée des baptêmes de jeunes adultes. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, le confirme : « Jeune prêtre, je voyais dans mon diocèse un ou deux baptêmes d’adultes ou d’adolescents par an. Aujourd’hui, on en voit mille ! » Ces jeunes adultes baptisés, inscrits dans les paroisses, vont bientôt dépasser en nombre la génération des catholiques des nouvelles communautés des années 1990.

    « Jeune » évêque de 58 ans, nommé début 2025 à Châlons-en-Champagne, Mgr Franck Javary vivait sa première assemblée de Lourdes cette semaine. Ce polytechnicien des ponts et chaussées devenu prêtre de paroisse et aujourd’hui évêque, témoigne lui aussi de ce nouveau climat dans l’Église de France : « C’est la fin du déclin. Quand on a touché le fond, on remonte ! »

    Le moral de l’Église catholique retrouverait donc des couleurs. Mais quel cap le cardinal Aveline va-t-il choisir pour poursuivre ce redressement ? Interrogé vendredi à ce sujet, l’archevêque de Marseille a fixé trois « priorités ». La première est d’avoir « une Église à sa place ». Elle n’est pas une « institution » comme une autre, avait-il développé dans son discours d’ouverture, mais un « mystère ». « Son message n’est pas la résultante démocratique de ses membres »« elle est une action que Dieu lui-même accomplit pour le salut du monde ». La deuxième priorité du cardinal est « la communion », à savoir « l’unité de l’Église » et le service pour « la paix dans le monde » et « dans la société ». Troisième et ultime priorité, « la liberté » « L’Église, a-t-il lancé, doit garder sa liberté de parler, à temps et à contretemps, d’exprimer son opinion quand elle n’est pas d’accord ou qu’elle a quelque chose à dire à cause de l’Évangile. » Certes, « l’Église n’a pas d’adversaire, mais elle a un message, et elle doit le dire, que ce soit facile ou pas ». Notamment dans la « période électorale qui vient où il y aura besoin de liberté, pour ne pas être à la remorque des idées dominantes ». (...)

  • France : le Congrès Mission a réuni près de 15 000 catholiques à l’Accor Arena de Paris, les 7 et 8 novembre

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    mariage

    De Clémence Nava sur le site de Famille Chrétienne :

    Congrès Mission : le cœur missionnaire de l’Église battait à Bercy

    Selon les premières estimations de l’équipe d’organisation, entre 13 000 et 15 000 personnes ont pris part à cette grand-messe de la mission à Bercy ainsi qu’en divers points de la capitale tout au long du week-end.

    Le pari est réussi, et haut la main ! Pour fêter son dixième anniversaire, le Congrès Mission avait vu grand, les 7 et 8 novembre, en investissant un lieu d’ordinaire dévolu aux stars du sport et de la chanson : l’Accor Arena de Paris-Bercy. Après des éditions délocalisées en région et à l’international, celle-ci a franchi un cap qui restera dans les mémoires.

    En témoigne la densité du programme, autour du thème « Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie » : veillées spirituelles dans un décor digne d’un show à l’américaine, messe présidée par le cardinal Dieudonné Nzapalainga, spiritain centrafricain archevêque de Bangui, ateliers, tables rondes, village d’exposants, projection de films, temps d’adoration, marches au départ de quatre églises parisiennes… Selon les premières estimations de l’équipe d’organisation, entre 13 000 et 15 000 personnes ont pris part à cette grand-messe de la mission à Bercy ainsi qu’en divers points de la capitale tout au long du week-end.