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Femmes

  • La solution à la crise mondiale de la fertilité

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    De Richard Clements sur Crisis Magazine :

    La solution à la crise mondiale de la fertilité

    La crise mondiale de la fécondité a fait couler beaucoup d'encre, mais la quasi-totalité des solutions proposées jusqu'à présent sont peu susceptibles d'être efficaces. Quelle est la solution ?

    La crise mondiale de la fécondité a fait couler beaucoup d'encre , mais la quasi-totalité des solutions proposées jusqu'à présent ont peu de chances d'être efficaces. Tout d'abord, quelques statistiques pour résumer la situation : entre 1950 et 2021, l'indice synthétique de fécondité (ISF, défini comme le nombre d'enfants que les femmes auraient au cours de leur vie si leur taux de fécondité à chaque âge correspondait aux taux actuels) a diminué de plus de moitié, passant de 4,84 à 2,23. Le seuil de remplacement est généralement estimé à un ISF de 2,1. En 2021, moins de la moitié (46,1 %) des pays et territoires du monde avaient un ISF supérieur au seuil de remplacement. Ce chiffre devrait baisser à 24 % d'ici 2050 et à 2,9 % d'ici 2100, l'ISF mondial tombant respectivement à 1,83 et 1,59. Des statistiques supplémentaires sur la fécondité sont disponibles ici .

    En raison de la baisse des taux de fécondité, de plus en plus de pays se retrouveront confrontés à une pyramide des âges inversée, avec une augmentation du nombre de personnes âgées et une diminution du nombre de personnes en âge de travailler. Cette population vieillissante sollicitera de plus en plus les services de santé et les programmes de protection sociale (par exemple, la sécurité sociale, l'assurance maladie subventionnée par l'État, etc.), avec une diminution du nombre de travailleurs pour fournir ces services et payer les impôts nécessaires à la solvabilité des programmes de protection sociale. Les pénuries de main-d'œuvre peuvent également entraîner un ralentissement de la croissance, voire une baisse, du PIB d'un pays si la productivité par travailleur n'augmente pas à un rythme compensant la baisse de la population en âge de travailler. 

    Diverses solutions à la crise de la fécondité ont été proposées ; le plus souvent, ces solutions proposées se concentrent sur 1) la mise en œuvre de politiques gouvernementales visant à augmenter le taux de fécondité et/ou 2) l'adoption d'une politique d'immigration libérale qui augmentera la taille de la population en âge de travailler d'un pays (et éventuellement augmentera également le TFR global d'un pays via l'immigration de personnes provenant de pays/cultures ayant un TFR plus élevé). 

    Commençons par l'immigration. Comme le souligne Jason Richwine , l'immigration ne peut à elle seule résoudre la crise de la fécondité. Aux États-Unis, par exemple, les Américains de naissance avaient un ISF de 1,73 en 2023. Si l'on ajuste ce calcul pour inclure l'ISF des immigrants de 2,19, l'ISF global pour les États-Unis n'augmente que marginalement, à 1,8, ce qui reste bien en deçà du seuil de remplacement de 2,1. De plus, bien que l'immigration puisse accroître la taille de la population en âge de travailler dans le pays d'accueil, elle diminue évidemment la population en âge de travailler du pays d'origine, ce qui soulève la possibilité que le problème de la diminution de la population en âge de travailler se déplace simplement d'un pays à l'autre (généralement d'un pays riche vers un pays pauvre). 

    Les politiques gouvernementales visant à accroître l'ISF comprennent des transferts monétaires directs de l'État aux parents, des incitations fiscales pour la maternité, des subventions publiques pour les frais de garde d'enfants, un congé parental prolongé, l'élargissement du droit au réemploi après avoir quitté le marché du travail pour s'occuper des enfants, etc. Bien que ces politiques pronatalistes soient souvent bienvenues, les données empiriques indiquent qu'elles tendent à augmenter l'ISF d'un pays de 0,2 naissance vivante par femme au maximum , ce qui, encore une fois, est insuffisant pour ramener l'ISF de la plupart des pays au niveau de remplacement. 

    Pourquoi les politiques gouvernementales visant à augmenter le taux de fécondité ne sont-elles pas plus efficaces ? La meilleure explication semble être que, de nos jours, de nombreuses personnes ne souhaitent tout simplement pas d'enfants (ou n'en souhaitent qu'un ou deux au maximum), ce qui rend beaucoup moins probable que les incitations financières gouvernementales encourageant la procréation soient suffisamment importantes pour convaincre un grand nombre d'entre elles de changer d'avis. Dans un sondage réalisé en 2023 par le Pew Research Center, 47 % des adultes sans enfant âgés de 18 à 49 ans ont indiqué qu'il était peu probable qu'ils en aient un jour, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux 37 % qui avaient déclaré cela lors d'un sondage similaire réalisé seulement cinq ans auparavant. 

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  • 5-6 avril : Marche des Mères (Banneux)

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    Marche des mères

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    Infos et inscriptions

    Inscription pour les deux jours

    Pour celles qui participent à tout le week-end : 05-06 avril 2025

    Cliquez ici

    Inscription pour le samedi

    Pour celles qui participent uniquement à la journée du samedi 5 avril 2025

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  • Des cathédrales et des églises au Mexique vandalisées lors des marches de la Journée internationale des femmes

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    De Diego López Colín sur CNA :

    Des cathédrales et des églises au Mexique vandalisées lors des marches de la Journée internationale des femmes

    Des vandales lors de la marche de la Journée internationale des femmesCathédrale basilique de l'Assomption de la Très Sainte Marie de Guadalajara après la marche de la Journée internationale des femmes, le 8 mars 2025. | Crédit : Archidiocèse de Guadalajara

    Lors des marches organisées le 8 mars pour commémorer la Journée internationale de la femme, plusieurs cathédrales et églises catholiques du Mexique ont été vandalisées avec des graffitis sur leurs murs et des dommages à leurs structures.

    Dans l'État de Jalisco, la cathédrale basilique de l'Assomption de la Très Sainte Marie de Guadalajara a été taguée sur ses murs avec des graffitis portant des slogans en faveur de l'avortement et attaquant l'Église catholique.

    Cathédrale basilique de l'Assomption-de-la-Très-Sainte-Marie de Guadalajara. Crédit : Archidiocèse de Guadalajara
    Cathédrale basilique de l'Assomption-de-la-Très-Sainte-Marie de Guadalajara. Crédit : Archidiocèse de Guadalajara

    Au centre du Mexique, la cathédrale San José de Toluca a également été attaquée par des groupes féministes, qui ont placé un tissu vert – la couleur adoptée par le mouvement pro-avortement – ​​sur son portail extérieur. Certaines statues situées dans des niches des murs extérieurs de la cathédrale ont également été vandalisées.

    À Morelos, également dans la région centrale, des vidéos ont été publiées sur les réseaux sociaux montrant des personnes essayant, sans succès, de démolir la clôture de protection devant la cathédrale de Cuernavaca.

    À Oaxaca, dans le sud-est du pays, les manifestants ont tagué les murs de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre une tentative d'incendie de la porte principale.

    Les archevêques appellent au respect et au dialogue

    La cathédrale Notre-Dame de l'Espérance, dans l'État de San Luis Potosí, a également subi des dommages lors des manifestations. 

    Lors d'une conférence de presse, l'archevêque Jorge Alberto Cavazos Arizpe a déploré ce qui s'est passé ; il a cependant souligné que l'Église catholique est encore plus attristée par « les mauvais traitements infligés aux personnes ».

    « Cela nous attriste beaucoup que des bâtiments et des zones emblématiques soient maltraités, et cela ne devrait pas être le cas, mais comme le montre le Seigneur Jésus, offenser une personne est plus grave », a déclaré Cavazos.

    La BBC a rapporté que, selon le Secrétariat à la sécurité citoyenne de Mexico, 81 femmes ont été blessées lors des troubles, dont 62 policières et 19 civiles. Neuf d'entre elles, dont une civile, ont été transportées à l'hôpital et leur état est stable.

    Le cardinal José Francisco Robles Ortega, archevêque de Guadalajara, a reconnu que la protestation est un droit légitime mais a souligné qu'elle doit être menée dans « le respect de la société, le respect des bâtiments qui font partie du patrimoine national, le respect des biens des personnes ».

    Dans le même temps, il a demandé aux autorités d’empêcher, dans la mesure du possible, que « ces choses se produisent ».

    Infobae a rapporté que 200 000 manifestants ont participé à l'événement à Mexico, que des bâtiments gouvernementaux dans plusieurs villes ont également été attaqués et que les femmes protestaient contre des crimes tels que la violence domestique, le féminicide et le viol.

    Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire d'information en langue espagnole de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

  • L'Occident est engagé dans une marche forcée vers l'auto-éradication, faute d'un taux de natalité viable

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    La crise démographique représente une menace plus grande que jamais pour l’Occident, selon un chercheur

    Pour Mads Larsen, le féminisme du XXe siècle a créé une crise de fertilité sans précédent — « pire que la Seconde Guerre mondiale, pire que la peste noire ». Chercheur littéraire utilisant des perspectives évolutionnistes pour étudier le changement culturel, Larsen est titulaire d'un doctorat et d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université de Californie à Los Angeles et est actuellement chercheur à l'Université d'Oslo, en Norvège.

    Les travaux de Mads Larsen se distinguent dans un monde académique qui tend à faire du changement climatique et de la surpopulation l'horizon ultime des priorités occidentales. À l'opposé de ces théories populaires, le chercheur norvégien affirme qu'une grande partie du monde moderne, et en premier lieu l'Occident, est engagée dans une marche forcée vers l'auto-éradication, faute d'un taux de natalité viable.  

    En réalité, le constat indéniable de la chute des taux de fécondité en Europe, en Amérique du Nord et dans d'autres régions développées soulève des questions pressantes quant à la pérennité de ces sociétés, tant sur le plan social qu'économique. Quelles sont les causes profondes d'une telle crise ? Est-elle réversible, ou assistons-nous à une transformation sociétale irréversible ? 

    Ce sont toutes des questions que Larsen aborde en détail dans son récent livre, Stories of Love from Vikings to Tinder: The Evolution of Modern Mating Ideologies, Dating Dysfunction, and Demographic Collapse , dans lequel il se penche sur les changements historiques et culturels — du déclin des structures fondées sur la parenté, l’émergence des familles nucléaires, à la révolution sexuelle des années 1960 — qui ont conduit à l’effondrement démographique actuel, en affirmant que le moteur principal est la liberté sans précédent des femmes dans les sociétés occidentales contemporaines. 

    Chercheur littéraire utilisant des perspectives évolutionnistes pour étudier le changement culturel, Larsen est titulaire d'un doctorat et d'un MFA de l'Université de Californie à Los Angeles et est actuellement chercheur à l'Université d'Oslo, en Norvège.
    Son dernier livre est disponible chez Routledge Publishing. (Photo : avec l’aimable autorisation)

    Spécialiste de la littérature utilisant des perspectives évolutionnistes pour étudier le changement culturel, Larsen est titulaire d'un doctorat et d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université de Californie à Los Angeles et est actuellement chercheur à l'Université d'Oslo, en Norvège.  

    Dans cet entretien avec le Register, il discute de la trajectoire historique qui a conduit à la crise actuelle de la fertilité – à laquelle, selon lui, le christianisme n’est pas étranger – et des solutions potentielles, allant des interventions politiques à l’intelligence artificielle. 

    Dans votre livre, vous portez un regard critique sur les siècles passés pour analyser la crise démographique en Occident. Quel est, selon vous, le principal moteur de cette crise ?

    La principale raison de notre effondrement démographique est que nous sommes les premières sociétés de l'histoire de l'humanité à avoir des « femmes libres ». D'un point de vue évolutionniste, c'est ce que l'on appelle le « choix individuel du partenaire ». Dans toutes les sociétés, des mariages arrangés à divers degrés ont prévalu jusqu'en 1968 environ, date à laquelle, après un processus de 800 ans – que j'analyse dans mon livre – le choix individuel du partenaire a été universellement mis en œuvre sur les marchés à court et à long terme. Il s'agit d'un système historiquement unique qui n'existe que depuis environ un demi-siècle.

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  • PMA, GPA : un cas emblématique qui interroge

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    De gènéthique :

    PMA, GPA : Omerta sur le sort de l’enfant

    3 mars 2025

    Krystena Murray, une Américaine de 38 ans ayant eu recours à une fécondation in vitro, a donné naissance à un enfant noir alors que ni elle, ni le donneur de gamètes ne le sont. La clinique a reconnu son « erreur » : l’embryon d’un autre couple lui a été implanté (cf. « Mère porteuse contre son gré » : une Américaine perd la garde de l’enfant qu’elle a porté). Une histoire qui finalement met en avant la douleur de la femme qui s’est vue « transformée en mère porteuse contre son gré », là où nul n’évoque le drame subi par l’enfant dont la souffrance, l’intérêt supérieur, sont ignorés. Anne Schaub, psychothérapeute spécialisée depuis près de 25 ans dans l’analyse et le traitement des mémoires prénatales, analyse pour Gènéthique les enseignements de cette histoire. Décryptage.

    Ce qu’a vécu Krystena Murray est une véritable tragédie. On est bien entendu choqués face à l’histoire de cette mère trompée. Mais l’attention ne porte que sur elle. Qui, dans d’autres histoires, s’émeut de l’enfant que l’on trompe en l’implantant à dessein et sans rien lui demander dans le ventre d’une inconnue, pour ensuite, toujours sans son accord, le rendre, le vendre, aux parents commanditaires avec ou sans lien génétique, comme c’est le cas dans toute GPA ? Eu égard à ces enfants, qui ose parler d’« erreur »? Ces pratiques sont acceptées sans réflexion de fond. L’enfant est sans voix, sans parole pour contester. Il ne peut, comme cette mère le fait, réclamer justice.

    Une souffrance silencieuse

    Krystena Murray explique qu’elle ne pourra jamais se remettre de cet arrachement, et de toute évidence, on peut la comprendre. Que dire des enfants nés de GPA, comme Olivia Maurel qui, au prix de luttes psychiques obsédantes cherchent à s’en remettre ? (cf. Olivia Maurel née par GPA : « Il n’y a pas et il n’existera jamais de GPA dite “éthique” »)

    Les enjeux pour les enfants nés de PMA avec donneur, ne sont pas moindres (cf. « L’AMP avec tiers donneur n’est pas quelque chose d’anodin » ni pour les receveurs, ni pour le donneur). La vie qui commence en laboratoire, dans une boite de Petri, prive dès le départ l’enfant de l’enveloppe charnelle maternelle, riche d’une quantité de transmission d’affects. L’engendrement est une histoire souterraine, silencieuse, mais qui peut se révéler bruyante dans la vie. Combien souffrent en silence car embrigadés dans d’inextricables conflits de loyauté, doublés d’une dette d’existence ? (cf. PMA avec donneur : une « dette existentielle » ?). Olivia Maurel témoigne de la rencontre avec de nombreux enfants nés de GPA : ils se taisent en raison de la terreur qu’ils éprouvent à l’idée de perdre à nouveau leurs parents. Peu sont prêts à affronter une telle situation. Olivia Maurel l’a fait… elle endure la réaction de rupture avec ses parents. En dépit de cela, elle ne leur en veut pas, incriminant le système !

    Des pratiques contre-nature

    D’une part la société met en exergue la primauté du lien génétique, au point d’arracher un enfant à la mère qui l’a porté « par erreur » pour le rendre aux parents génétiques, mais trouve banal et consent, sans sourciller, aux procréations techniques avec donneurs.

    Le témoignage de Krystena Murray interpelle : bien qu’elle se rende compte que ce n’est pas son bébé génétiquement parlant, c’est la chair de sa chair qu’on lui arrache. Elle aurait voulu garder cet enfant.

    Cette mère, convaincue de porter son enfant, s’y est attachée. Est-ce à dire que tout dépendrait de la pensée ? Une mère porteuse, sachant que l’enfant porté n’est pas le sien, aurait-elle plus de facilités à ne pas s’attacher à l’enfant ? Notons que le « détachement » est l’injonction faite aux mères porteuses par les agences de GPA. Mais ces femmes se fourvoient elles-mêmes. Elles croient pouvoir le faire, sans réaliser que la nature humaine et ses principes fondateurs peuvent reprendre le dessus. La symphonie hormonale propre à toute grossesse met en effet tout en œuvre dans le corps de la mère pour que « ce » petit embryon devienne « son bébé », et s’y attache. Il serait d’ailleurs intéressant de mener des études relatives à la dépression du post-partum chez les mères porteuses. Qu’elle soit plus fréquente chez les mères porteuses étant donné ce facteur hormonal créant de facto biologiquement l’attachement réciproque, n’étonnerait personne. Quant au microchimérisme fœtal, il atteste de la conservation de cellules fœtales dans la moëlle sanguine des femmes jusqu’à 30 ans après chaque fœtus porté (cf. Microchimérisme : « Nous nous construisons d’emblée par et avec les autres »). Ainsi, il y a de fortes chances pour que l’enfant porté par une mère porteuse et dont elle s’est séparée, se rappelle à elle au long de sa vie.

    « Rien ne peut exprimer le choc et la violation que représente le fait d’apprendre que votre médecin a introduit dans votre corps l’embryon d’une inconnue », déclare Krystena Murray. Bien sûr ! La femme n’est pas faite pour porter l’embryon de quelqu’un d’autre. Aucun mammifère ne procède ainsi, contre-nature. Une femme qui accepte d’être mère porteuse s’oblige à éteindre certains « interrupteurs humains ». Elle s’oblige à un clivage, se coupant de son instinct de maternité afin de permettre un procédé parfaitement contre-nature, « anti-maternel ». Le monde s’affole au sujet de l’écologie de la nature, mais, qu’en est-il des folies réalisées dans le domaine de l’engendrement, témoignant d’une absence d’écologie de l’Homme à l’aube de la vie ? C’est l’objet de mon prochain livre.

    Une omerta sur le sort de l’enfant

    Induire une séparation psychique avec l’enfant porté, est un facteur traumatique qui s’inscrit dans les premiers plis de la vie de l’embryon. Le besoin primordial pour l’enfant étant précisément la qualité d’attachement maternel, source d’influence dans son devenir affectif et relationnel. Quoi qu’il se passe pour la femme enceinte, l’enfant, sous peine de se perdre, s’attachera.

    Cet enfant de cinq mois porté par Krystena Murray est arraché des bras de celle qui, pour lui, est bien sa mère, celle qui l’a bercé, nourri de son sang et à qui il est attaché de tous ses sens et de tout son être. C’est un drame innommable, une blessure d’abandon qui le marque à vie. Or on n’en parle pas. Si des voix s’élèvent, c’est essentiellement autour de la femme, les féministes s’opposant d’ailleurs – à juste titre – à l’utilisation de la femme, quasiment réduite en esclavage par la maternité de substitution. Mais qui se soucie du plus vulnérable, de celui qui n’a pas de voix : l’enfant ? Instrumentalisé, manipulé par la technique, il devient l’objet des désirs les plus fantasques, au détriment de sa dignité de sujet.

    Ce silence, cette omerta sur le sort de l’enfant interroge. Si l’infortune de cette mère scandalise, des choix adultes ont cependant été faits dès le départ. L’enfant quant à lui, n’a aucun choix, il ne peut que subir.

  • Conclave  agit comme une caisse de résonance pour ceux qui dans l’Église travaillent à sa destruction

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La révolution de genre dans l'Église se reflète dans le film Conclave

    Des femmes qui deviennent vicaires épiscopaux, des religieuses qui croient que la distinction entre hommes et femmes a été surmontée, des cardinaux qui promeuvent l'agenda LGBT, des organisations homo et trans au Vatican. C'est la réalité actuelle de l'Église et le film Conclave, nominé pour 8 Oscars, est inquiétant car il préfigure ce qui pourrait arriver...

    28 janvier 2025

    L'évêque du diocèse français de Coutances et Avranches, Mgr. Grégoir Cador a récemment annoncé la nomination d'une vicaire générale, Audrey Dubourget, qui sera donc rattachée au conseil épiscopal. Toujours dans l'archidiocèse de Bruxelles, en décembre, une déléguée épiscopale a été nommée, Rebecca Charlier-Alsberge, dont le nom a même été introduit dans la prière eucharistique. En Italie, dans l'émission Otto e Mezzo (La7), c'est à une religieuse, Paola Arosio, de censurer la décision du président américain Donald Trump de considérer uniquement les genres masculin et féminin, une décision jugée violente et décalée. avec le temps. Sur les théories homosexualistes et transsexualistes du cardinal américain Blaise Cupich vous pouvez lire cet autre article de Tommaso Scandroglio. Et puis le Pape, qui entre septembre et octobre derniers a reçu avec une grande insistance deux groupes différents d'homo et de transsexuels, mais qui promeut avant tout l'agenda LGBT, etc. dans l'Église.

    Ce ne sont là que quelques faits récents – on pourrait en citer bien d’autres – qui donnent une idée de la façon dont une véritable révolution morale est en train de s’opérer dans l’Église. De plus, un processus de distorsion du sacerdoce est en cours.

    Et ce sont des faits qui nous viennent immédiatement à l'esprit après avoir vu le film Conclave, réalisé par Edward Berger et basé sur le roman du même nom de Robert Harris, sorti en Italie à Noël et toujours présent dans les cinémas avec un bon succès auprès du public. Après tout, nous parlons d'un film nominé pour 8 Oscars, sept Golden Globes et bien d'autres prix. Ainsi, dans quelques semaines, lorsque la Soirée des Oscars aura lieu, elle sera à nouveau très d'actualité.

    Malgré cela, on pourrait aussi éviter de parler de ce film, s'il s'agissait simplement d'une énième œuvre - bien que cinématographiquement bien réalisée - dédiée au discrédit de l'Église catholique, avec des cardinaux comme protagonistes dédiés uniquement aux complots de pouvoir ou avec de lourds squelettes dans les placards. Des choses que nous avons déjà vues, pourrait-on dire.

    En réalité, l’opération Conclave  est bien plus subtile et inquiétante. Soyons clairs, tous les ingrédients du thriller vatican sont là : à commencer par la bande originale, digne d'un film de Dario Argento, qui dès les premières scènes accompagne les actions les plus ordinaires et les plus évidentes qui suivent la mort d'un pape, donnant l'impression de témoigner on ne sait quel crime. Les scandales qui surgissent progressivement au cours du conclave en cours et restent évidemment enfermés dans des salles secrètes ne manquent pas non plus : le cardinal africain avec un fils et le Canadien qui complote et paie d'autres cardinaux pour obtenir leur vote. Il y a ensuite les deux fronts opposés, progressiste et traditionaliste, strictement occidentaux, évidemment engagés dans une simple lutte de pouvoir. Le tout assaisonné, dans les rares discours importants, d'un langage politiquement correct : surtout l'homélie de la messe qui introduit le conclave, lorsque le cardinal Lawrence, le doyen qui sert de guide dans le déroulement du film, prononce un éloge du doute contre toute certitude. Un doute qui exprime aussi son sentiment dans un moment de crise de foi.

    Jusqu'à l'épilogue où, après avoir éliminé par scandale tous les principaux candidats, le jeune cardinal, originaire des banlieues, remporte des voix pour la papauté grâce à un discours très banal sur les pauvres et les guerres. Et qui cache pourtant le secret d’une nature sexuelle perçue comme intersexuée, même si la description qui en est faite relève de l’anatomie fantastique. En fin de compte, le nouveau Pape, avec toute son ambiguïté et même sa banalité, apparaît comme la seule figure vraiment positive du Sacré Collège, un homme-femme qui, en vertu de cette nature, a la douceur et la propension au dialogue - contre l'arrogance et la violence. de mâles toxiques - dont l'Église et le monde ont besoin.

    Bref, une intrigue, si l'on peut dire, pas très originale. Qu'y a-t-il donc de dérangeant dans ce film ? Que ce qui, il y a seulement un pontificat, aurait été considéré comme une œuvre de fantasy-religion, à l'instar du Da Vinci Code pour ne citer qu'un exemple, apparaisse aujourd'hui dramatiquement réaliste. Les discours des cardinaux dans le film, qui ne font aucune référence concrète aux raisons de la foi, sont terriblement similaires à ceux entendus sur les lèvres de tant de prélats aujourd'hui, y compris l'éloge du doute, « l'Église n'est pas la tradition » et ainsi de suite. En effet, des choses bien pires sont entendues et vues dans la réalité.

    Lorsqu'un évêque promeut une exposition blasphématoire et qu'un autre approuve la restauration rapide dans une église avec la justification que "Jésus approuverait", pourquoi voulez-vous qu'un cardinal obsédé par la peur de devenir pape soit le candidat traditionaliste ?
    Si l'on veut, la réalité illustrée par les faits évoqués au début est déjà plus avancée que ce que l'on voit dans le film. Au point que l’élection comme Pape d’un cardinal intersexe ou même transsexuel, aujourd’hui – après le pontificat actuel – n’est plus une religion fantaisiste.

    La première pensée qui vient à l'esprit en sortant du cinéma est en effet qu'aujourd'hui cet épilogue serait dramatiquement possible, en effet on se demande s'il n'est pas déjà arrivé qu'un prêtre ou un évêque se trouve exactement dans cet état. On se souvient qu'il y a trois ans, le diocèse de Turin avait accepté de confirmer une femme qui était « devenue » un homme avec le nouveau nom et le nouveau sexe ; et nous pouvons être sûrs qu'ailleurs dans le monde occidental nous ne sommes plus scandalisés par des cas de ce genre. La pression croissante pour l’acceptation des candidats homosexuels au sacerdoce dans les séminaires va dans le même sens.

    Dans le film, le pape décédé apprend la situation de l'évêque intersexué et malgré cela le nomme cardinal, il lui dit "Vas-y". N'est-ce pas une situation qui nous est familière ? N'avons-nous pas vu ces dernières années la brillante carrière de personnalités ouvertement pro-LGBT comme le cardinal Cupich ou le cardinal Robert W. McElroy, promu ces dernières semaines archevêque de Washington ?

    En fin de compte, Conclave  agit comme une caisse de résonance pour ceux de l’Église qui travaillent à sa destruction, rendant un épilogue comme celui du film familier et acceptable pour un large public, y compris les catholiques.

  • Diagnostic prénatal : l'ONU met en garde la Belgique contre les taux élevés d'avortement chez les enfants atteints de trisomie

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    De kath.net/news :

    Diagnostic prénatal : l'ONU met en garde la Belgique contre les taux élevés d'avortement chez les enfants atteints de trisomie

    24 janvier 2025

    L'image négative des personnes handicapées contribue à un nombre plus élevé d'avortements sélectifs - En raison de la facilité d'accès aux tests NIP (peu fiables), la pression augmente pour que les parents avortent leurs enfants handicapés.

    Vienne (kath.net/IMABÉ) Le nombre d'enfants nés avec une trisomie est en forte baisse. Cette évolution est également liée à l’introduction de diagnostics prénatals non invasifs tels que les analyses de sang. En Belgique, pratiquement aucun enfant ne naît avec le syndrome de Down. L'ONU dénonce les attitudes sociales discriminatoires à l'égard des personnes handicapées.

    Diagnostic prénatal avortement handicap trisomie discrimination inclusion

    Le Comité des Droits des Personnes Handicapées de l'ONU (CRPD) a publié un rapport sur la situation des droits humains des personnes handicapées en Belgique conformément à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CRPD/C/BEL/CO/2- 3, 30 septembre 2024). Outre divers points de critique, la commission note au point 16 "avec inquiétude [...] que la perception sociale selon laquelle les personnes atteintes du syndrome de Down et d'autres handicaps ont moins de valeur que les autres contribue au nombre élevé d'avortements sélectifs après prénatal diagnostic Syndrome de Down ou autres handicaps.»

    95 pour cent de tous les enfants atteints de trisomie sont avortés en Belgique.

    Le taux élevé d'avortements chez les enfants trisomiques est étroitement lié à l'utilisation généralisée du test NIP (test prénatal non invasif), selon l'Institut européen de bioéthique (EIB). Ce test sanguin permet le diagnostic du syndrome de Down avant la naissance et est proposé systématiquement et gratuitement aux femmes enceintes en Belgique comme méthode de dépistage. Plus de 95 % des enfants suspectés de trisomie grâce au NIPT sont avortés en Belgique. (Institut européen de bioéthique, 25 septembre 2024).

    De nombreux autres pays occidentaux ont connu une baisse rapide et similaire des naissances d’enfants trisomiques depuis l’introduction du NIPT. En Espagne, au Danemark et en France, les statistiques montrent que parmi les parents qui ont découvert la trisomie de leur bébé grâce au NIPT, plus de 90 % ont choisi l'avortement. (Die Welt, 10 avril 2019)

    Un comité de l'ONU appelle à une clarification objective et complète

    Compte tenu du taux élevé d'avortements chez les enfants handicapés, le comité de l'ONU appelle la Belgique à fournir aux futurs parents qui décident de subir un examen prénatal des informations complètes et des conseils adéquats sur la vie avec la trisomie. Ces informations doivent être objectives et ne pas contenir de jugements stéréotypés sur les personnes handicapées qui encouragent des attitudes négatives à l'égard des enfants ayant des besoins spéciaux. En plus d'informations non discriminatoires sur la trisomie, les familles doivent être informées des options de soutien, indique le rapport.

    Les groupes vulnérables doivent être protégés

    Le rapport de l'ONU critique également la maigre offre de services d'accompagnement pour les personnes handicapées en Belgique. Cela montre à quel point il est important de les accepter et de les soutenir dans la société afin d’améliorer la situation des enfants et des parents concernés. Selon la BEI, en raison de la facilité d’accès aux tests NIP, les parents subissent une pression croissante pour « empêcher » la naissance d’enfants handicapés en temps opportun par le biais de l’avortement. Si les parents décident d’avoir l’enfant malgré la possibilité d’un diagnostic, c’est leur affaire personnelle et non celle de la communauté solidaire.

    Une telle évaluation est discriminatoire à l’égard des personnes handicapées. Cela implique que les enfants atteints du syndrome de Down représentent un fardeau déraisonnable pour la société, qui, idéalement - si l'anomalie chromosomique est connue à un stade précoce - peut être complètement évité par l'avortement.

    La responsabilité de la société au lieu de blâmer les parents

    Les observations et recommandations du comité de l'ONU contribuent à rejeter les reproches individuels envers les parents et appellent une société à assumer ses responsabilités de manière solidaire à l'égard des personnes atteintes du syndrome de Down et d'autres handicaps. Chaque vie humaine est précieuse et les groupes particulièrement vulnérables doivent être protégés. Les acteurs politiques, les travailleurs sociaux et le personnel médical doivent également être encouragés à promouvoir et protéger l'accueil positif et l'intégration des personnes trisomiques dès le début de leur vie, souligne la BEI (Institut européen de bioéthique, 25 septembre 2024).

    Le NIPT produit souvent des résultats incorrects

    Le test NIP est considéré d'un œil critique par les experts en raison de son manque de qualité et de signification. L'âge de la femme enceinte a une influence décisive sur la probabilité qu'un résultat positif au NIPT soit correct. Le risque de résultats faussement positifs (le test indique à tort une trisomie) est élevé si le test est utilisé de manière généralisée.

    L'information, l'éducation et l'échange sont essentiels pour les parents

    Après le NIPT, les conseils parentaux appropriés font souvent défaut en cas de résultats anormaux, ce qui crée une incertitude. Selon Inanna Reinsberger (AIHTA), dans la pratique, il y a un manque de temps et de conseils adéquats sur les trisomies 21, 18 et 13. Les parents se sentent obligés de prendre des décisions rapides, tandis que les préjugés négatifs et la peur d'un enfant handicapé mettent la situation à rude épreuve. . Les parents déclarent même se sentir poussés à avorter. (Bioethik aktuell, 5 décembre 2022) De bons conseils, des informations neutres, l'assurance d'un soutien et l'échange avec les parents d'enfants trisomiques sont essentiels dans de telles situations.

  • France : toujours moins d'enfants

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Toujours moins d'enfants en France

    Un nouveau rapport de l'INSEE dresse le bilan des naissances en 2024 et confirme que la France s'enfonce, année après année, dans l'hiver démographique : l'indice de fécondité s'établit à 1,62 enfant par femme, loin des 2,05 enfants nécessaires au renouvellement des générations. Pourtant, la brutalité et l'accélération de cette chute semblent échapper à une majorité de Français et de parlementaires.

    La dénatalité plonge la France dans l'hiver démographique. Un nouveau rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE,14/01/2025) confirme que « la chute vertigineuse » des naissances déjà constatée pour l'année 2023 (cf. LSDJ n°2334) se poursuit : « En 2024, 663 000 bébés sont nés en France. C'est 2,2 % de moins qu'en 2023 et 21,5 % de moins qu'en 2010, année du dernier pic des naissances. L'indicateur conjoncturel de fécondité s'établit à 1,62 enfant par femme, après 1,66 en 2023. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, cet indicateur n'a jamais été aussi bas », résume l'INSEE.

    Si « la démographie, c'est le destin », selon la formule attribuée à Auguste Comte, « la France est dans un sacré pétrin » s'alarme Gabrielle Cluzel dans son éditorial de Boulevard Voltaire (15/01/2025). Mais la démographie est l'éléphant au milieu de la pièce que nos responsables politiques, à de rares exceptions près, feignent de ne pas voir. L'éditorialiste relève à ce propos que la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a reproché au Premier ministre de ne pas avoir parlé de la fin de vie dans son discours de politique générale (cf. LSDJ n°2376) alors qu'elle ne s'est pas inquiétée du mutisme de François Bayrou sur une politique familiale pouvant relever le défi de la crise démographique. La retraite et la mort paraissent fasciner nos parlementaires, tandis que les berceaux vides ne semblent pas les troubler. Il est vrai que les bébés ne votent pas, tandis que les retraités sont de précieux électeurs. Entre électoralisme et contrainte budgétaire, le financement des retraites — premier poste de dépenses publiques et première source d'endettement avec la santé — est au cœur des travaux (et des déchirements) de l'Assemblée nationale.

    Mais comment résoudre ce problème majeur si l'on évacue la gigantesque transition démographique en cours en France et dans le monde entier Le taux de fécondité mondiale a été divisé par 2 en l'espace de 60 ans. « C'est une révolution absolument incroyable », souligne l'économiste Maxime Sbaihi, auteur de « Les balançoires vides — le piège de la dénatalité », dans une interview accordée à Europe 1 (22/01/2025). Certains pays vont être absorbés par ce « trou noir » : avec un taux de fécondité de 0,78 enfant par femme (2023), la Corée du Sud est purement et simplement menacée de disparition (Courrier International, 29/02/2024). Rappelons que le renouvellement des générations ne s'opère qu'à partir d'un indice de fécondité de 2,05 enfants par femme en mesure de procréer.

    Les Français ont-ils pris conscience du « crash », du « suicide collectif » qui se profile Interviewés par Atlantico (16/01/2025), les démographes Anne Solaz (directrice de recherche à l'Ined) et Alain Parant (ancien chercheur de l'Ined, conseiller scientifique de Futuribles International) rappellent que la dénatalité n'a rien d'un accident : c'est une tendance mondiale et ancienne. S'agissant de la France, le seul « accident » notable dans une tendance générale à la baisse, c'est la remontée de la natalité entre 1946 et 1964. Alain Parant l'attribue au code de la famille de 1939, qui, à l'issue de la guerre, « a permis la mise en place d'une politique familiale particulièrement positive, reposant sur un effort collectif important ». La tendance inverse se manifeste d'une façon particulièrement brutale aujourd'hui. On peut attribuer l'ultime décrochage au coup de grâce donné par François Hollande à la politique familiale. Mais cet affaissement est l'aboutissement d'une décomposition qui a son origine dans les années 1968 avec la « libération sexuelle » favorisée par la pilule contraceptive et par la légalisation de l'avortement. 50 ans après la loi Veil, la France est privée de 240 000 naissances par an (243 623 IVG en 2023, selon Libération, 25/09/2024). On devine quels tabous il faudrait braver pour admettre le « décrochage » de la natalité.

    Les débats parlementaires sur l'âge de départ à la retraite restent enfermés dans l'utopie des 62-64 ans, quand la plupart des pays européens ont fixé l'âge légal entre 65 et 67 ans... (Toute l'Europe, 22/01/2025). « Il y avait un contraste saisissant cette semaine entre les chiffres catastrophiques de la natalité produits par l'Insee (...) et l'absurde insistance de la moitié des partis politiques français à vouloir abroger une réforme des retraites pourtant minimale. Notre pyramide des âges est en train de s'inverser, le système par répartition est condamné par la dénatalité, mais des politiciens continuent à mentir à leurs électeurs et à sacrifier la jeunesse sur l'autel de promesses intenables », commente Eugénie Bastié (Le Figaro, 15/01/2025).

    Il reste qu'en France comme ailleurs, « les femmes font de moins en moins d'enfants », constate Anne Solaz. Pourquoi ? Si la baisse de la fécondité s'explique universellement par des facteurs matériels et économiques, en Occident, la transition démographique a pour terreau « une évolution des normes et des valeurs au niveau individuel comme familial ». En résumé, « l'individualisme devient plus central, au détriment potentiel des valeurs familiales ou du couple ». L'hiver démographique s'installe d'abord dans les têtes et dans les mœurs.

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  • Quel chemin vers un monde meilleur ?

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    L'analyse qui suit porte sur l'actualité aux Etats-Unis mais le propos peut être élargi sans peine au monde occidental dans son ensemble.

    De James Kalb sur le CWR :

    Quel chemin vers un monde meilleur ?

    Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit différer de la vie traditionnelle sur certains points importants.

    Si nous voulons que nos efforts sociaux et politiques soient utiles, leur orientation doit dépendre de la tournure que prend le monde.

    Mais les gens ne savent pas très bien lire les signes du temps. Comme l'a observé Yogi Berra, « il est difficile de faire des prédictions, surtout sur l'avenir ». Et dans ce cas, prédire l'avenir soulève des questions fondamentales sur l'ordre social et politique, ses sources et leur disponibilité aujourd'hui. Ce sont des questions difficiles.

    Il faut pourtant essayer. Les sources les plus fondamentales de l'ordre social sont généralement des liens informels comme la famille, la parenté, les traditions et la communauté locale. Même aux États-Unis aujourd'hui, la plupart des gens sont attachés à ces choses. La plupart d'entre nous vivent à moins d' une heure de route de membres de leur famille élargie, par exemple, et l'Américain moyen vit à seulement 30 kilomètres de sa mère.

    Mais ces liens s’affaiblissent depuis longtemps. Entre 1980 et 2021, la proportion de personnes de 40 ans ayant déjà été mariées est passée de 94 % à 75 %. Et entre 1960 et 1980, le taux de fécondité aux États-Unis a diminué de moitié, pour atteindre 1,8 enfant par femme, soit moins que le taux de remplacement de la population, qui est de 2,1. Et c’est à peu près le niveau actuel : la fécondité plus élevée des immigrés a compensé la baisse supplémentaire des personnes nées aux États-Unis.

    L’appartenance religieuse a également connu une baisse particulièrement marquée au cours des vingt dernières années. Entre 2009 et 2019, la proportion d’Américains s’identifiant comme chrétiens est passée de 77 % à 65 %, tandis que ceux s’identifiant sans religion sont passés de 17 % à 26 %. Ces changements ont touché toutes les tranches d’âge, certaines plus que d’autres, mais tous de manière très importante .

    Les causes probables sont la multiplication des distractions et le déclin du rôle des relations humaines, en particulier du foyer. Ces facteurs sont probablement dus à des développements tels que les appareils permettant d’économiser du temps de travail, les aliments prêts à consommer et les divertissements électroniques, ainsi qu’à l’extension de l’éducation formelle et de la garde d’enfants par des tiers. Ces facteurs ont récemment été amplifiés par Internet et les médias sociaux, qui séparent les gens de leur environnement et rendent les relations humaines transitoires et interchangeables.

    Ces facteurs matériels sont soutenus par le féminisme et la libération sexuelle, qui affaiblissent les liens entre les sexes, ainsi que par un système éducatif et une culture publique qui rejettent les idéaux culturels traditionnels et promeuvent le carriérisme et la gratification individuelle comme les objectifs humains les plus importants.

    Il convient de noter que toutes ces tendances augmentent le pouvoir des milliardaires et des bureaucrates puisqu’elles font des entreprises et des bureaucraties les seules institutions fonctionnelles encore debout.

    Les facteurs idéologiques semblent être très importants. Un sondage réalisé l’année dernière a révélé que 59 % des électeurs de Trump, contre seulement 19 % de ceux de Biden, estimaient que la société se porterait mieux si les gens faisaient du mariage et de la procréation une priorité.

    C’est une différence de taille. Et elle est plutôt étrange, étant donné que les plus fervents partisans de Harris sont les diplômés de l’enseignement supérieur, alors que ce sont les électeurs de Trump qui ont des opinions plus solides sur un sujet de recherche en sciences sociales. L’explication apparente, outre l’intérêt de classe possible à supprimer les institutions traditionnelles, est que l’éducation formelle signifie consacrer du temps, de l’énergie et du talent à assimiler les opinions officielles. Au moins, à certains égards, cela en fait moins une éducation qu’un endoctrinement.

    De même, dans une enquête récente, les femmes ont déclaré qu’elles accordaient plus d’importance à leur carrière que les hommes (74 % contre 69 % déclarant qu’elle était extrêmement ou très importante) et moins au mariage (18 % contre 28 %) et aux enfants (22 % contre 29 % déclarant qu’ils étaient importants).

    Cela paraît surprenant, car dans la vie quotidienne, les femmes semblent plus préoccupées par la famille, les enfants et les relations humaines en général. D’un autre côté, elles semblent également plus préoccupées par les attentes sociales et les sentiments des autres, et peuvent donc être plus affectées par ce que les autres leur disent.

    Les telenovelas brésiliennes , qui mettent en valeur les familles riches, peu d’enfants et fréquentes relations extraconjugales, apportent un soutien concret à l’effet de propagande : là où elles ont été introduites, elles ont démontré qu’elles ont réduit la fécondité et augmenté le taux de divorce.

    Si les relations informelles traditionnelles sont en déclin, en partie à cause des conditions matérielles et en partie à cause de la propagande, pouvons-nous espérer un bon ordre social grâce aux arrangements commerciaux et bureaucratiques qui deviennent de plus en plus dominants ?

    Il semble que non, ne serait-ce que parce que les institutions formelles dépendent des institutions informelles.

    Une société a besoin que les personnes qui la dirigent soient suffisamment soudées pour travailler ensemble et suffisamment intelligentes et compétentes pour gérer les événements de manière appropriée. Elle a également besoin d'une base pour une unité globale, qui est normalement une combinaison d'habitudes et de connexions héritées et d'un système de croyances qui explique pourquoi ceux qui sont au sommet doivent gouverner et le peuple obéir.

    Notre classe dirigeante actuelle – hommes d’affaires, bureaucrates et leurs partisans dans les médias, les universitaires et les professionnels – est unie par l’éducation, les intérêts, une séparation commune de la population générale et une vision sociale commune qui identifie le progrès social à la domination globale de personnes comme eux.

    Cette vision sape les habitudes et les liens hérités et les remplace par des revendications d’expertise scientifique et des promesses d’efficacité, d’égalité et de satisfaction des désirs individuels. En tant que telle, elle est plausible, compte tenu de la foi actuelle dans l’efficacité, l’égalité, la science, la tolérance et le choix individuel, mais elle présente des problèmes fondamentaux.

    En particulier, elle ne laisse aucune place aux biens communs substantiels et est donc incapable de soutenir des idéaux qui permettraient aux gens de vivre. Elle affaiblit intentionnellement les liens humains normaux ainsi que les croyances et les distinctions qui les soutiennent. Lorsque les liens sont trop puissants pour être ignorés, comme dans le cas des liens ethniques, religieux et sexuels, elle tente de les transformer en identités opposées qui luttent pour leur position sociale plutôt que comme des vecteurs de traditions fonctionnelles. Elle veut que les « Latinos » soient un bloc électoral en quête d’avantages sociaux plutôt qu’un complexe de communautés ayant des cultures communes qui les aident à mieux vivre ensemble.

    Le résultat est que les gens deviennent de plus en plus divisés et égoïstes. Cela s’applique aussi bien aux dirigeants qu’au peuple en général.

    L’une des conséquences de cette situation est la dégradation progressive de l’efficacité organisationnelle, les employés faisant des choix en fonction de leurs intérêts personnels ou de groupe plutôt que de la mission commune. Parmi les autres conséquences, on peut citer la corruption et l’incompétence croissantes, l’abandon de l’impartialité par des institutions telles que la science, l’érudition, la justice et les forces de l’ordre, ainsi que la haine et le mépris ouvertement exprimés par des personnalités publiques de premier plan à l’égard de larges pans de la population américaine.

    Malgré tout, un système de gouvernement peut survivre dans une large mesure tant que les gens continuent à y croire. Nos dirigeants semblent susceptibles de s’en tenir à notre orthodoxie politique générale, ne serait-ce que parce qu’ils ne savent pas comment la remplacer tout en préservant leur position. Les membres de la base semblent susceptibles de faiblir dans leur attachement, mais ils ont eux aussi du mal à trouver un remplaçant cohérent. L’orthodoxie établie est trop fermement ancrée dans la pensée et la pratique, et les gens sont trop fragmentés et distraits pour élaborer des alternatives. Les soulèvements populistes peuvent suggérer de nouvelles directions, mais ils manquent en eux-mêmes de la cohérence et de la vision nécessaires à un changement durable.

    Alors que faire ? Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit se distinguer de la vie traditionnelle sur certains points importants. Et vu l’importance de la propagande pour soutenir les tendances récentes, ils doivent mener une contre-propagande soutenue et intelligente, qui comprend non seulement des arguments explicites en faveur d’une orthodoxie sociale différente, mais aussi des présentations qui, comme les telenovelas brésiliennes , véhiculent des messages implicites.

    Nous venons de vivre une élection qui a ébranlé les orthodoxies établies, et d’autres signes montrent que les tendances progressistes sont en perte de vitesse et que des alternatives gagnent en force et cherchent à se faire entendre. C’est donc le moment idéal pour une contre-attaque bien réfléchie.

    On dit que Vatican II a voulu ouvrir les fenêtres de l’Église au monde. Mais le monde séculier, en fait, est fermé sur lui-même et sans air. Nous ne pouvons pas compter sur lui pour trouver le salut. Notre tâche est de nous connecter plus étroitement à nos propres sources de salut et d’ouvrir les fenêtres du monde à ce qui se trouve au-dessus de lui.

    Mais telle était, après tout, l’intention ultime du Concile Vatican II. Il est temps maintenant que les laïcs et le clergé la mettent en pratique.


    James Kalb est avocat, chercheur indépendant et converti au catholicisme. Il vit à Brooklyn, New York. Il est l'auteur de The Tyranny of Liberalism (ISI Books, 2008), Against Inclusiveness: How the Diversity Regime is Flattening America and the West and What to Do About It (Angelico Press, 2013) et, plus récemment, de The Decomposition of Man: Identity, Technocracy, and the Church (Angelico Press, 2023).

  • La cause de Sœur Clare Crockett, la" nouvelle étoile de Dieu", a été ouverte

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    D'Ermes Dovico sur la NBQ :

    La cause de Sœur Clare Crockett, la nouvelle étoile de Dieu, a été ouverte

    Proclamée servante de Dieu, la religieuse nord-irlandaise et ancienne actrice, décédée à 33 ans, dont la vie inspire et redonne espoir à d'innombrables personnes. La postulatrice : des témoignages « de plus de 50 pays », où sa réputation de sainteté est déjà largement répandue.

    14_01_2025

    Le dimanche 12 janvier, la cause de béatification de Sœur Clare Crockett (14 novembre 1982 - 16 avril 2016) a été solennellement ouverte dans la cathédrale d'Alcalá de Henares (Espagne). La jeune Nord-Irlandaise, appartenant aux Servantes du Foyer de la Mère et victime du terrible tremblement de terre qui a frappé l'Équateur le 16 avril 2016, jouit donc désormais du titre de servante de Dieu.

    La cérémonie a été présidée par Mgr Antonio Prieto Lucena , dont le diocèse a obtenu la compétence sur la cause, après l'approbation de l'archidiocèse équatorien de Portoviejo (sur le territoire duquel est survenu le décès de la religieuse) et du Dicastère pour les Causes des Saints. Comme l'a expliqué l'évêque d'Alcalá, le tribunal élu pour étudier le cas au niveau diocésain aura désormais pour tâche « d'examiner en profondeur la vie, les vertus, la réputation de sainteté et les grâces et faveurs reçues par l'intercession de Sœur Claire, pour prouver la caractère héroïque de ses vertus. »

    Si les vertus héroïques sont avérées , Sœur Claire peut être proclamée vénérable, étape qui précède l'éventuelle béatification (pour laquelle il faudra alors la reconnaissance d'un miracle par son intercession) et la canonisation (pour laquelle, habituellement, un deuxième miracle). Ce sont là, en bref, les étapes fondamentales avant que Sœur Chiara Maria de la Trinité et du Cœur de Marie - selon son nom complet et italien dans la religion - puisse être déclarée sainte.

    En attendant que l'Église catholique étudie la cause avec prudence , la réputation de sainteté de sœur Claire s'est déjà répandue dans le monde entier. Et des témoignages ressortent comment Jésus continue à utiliser son épouse comme instrument favori de son plan de salut. «Sa joie débordante a amené de nombreuses âmes, en particulier des jeunes, à découvrir que le vrai bonheur se trouve uniquement en Dieu. Sa cohérence de vie et son dévouement total dans les différents apostolats qu'il a menés en Espagne, aux États-Unis et en Équateur. transmettre le message que seul Dieu peut satisfaire le cœur de l'homme lorsqu'il se donne entièrement à Lui sans rien lui refuser", a déclaré dimanche la postulatrice Sœur Kristen Gardner, sœur de Sœur Clare, dans la cathédrale, en demandant formellement l'ouverture de la cause.

    Sœur Kristen a rappelé que la famille de Sœur Clare voulait enterrer leur fille dans sa ville natale, Derry , en Irlande du Nord. Au début, les Servantes du Foyer croyaient que leur sœur avait la mission particulière d'évangéliser, depuis le Paradis, sa nation d'origine. Mais ils ont vite découvert que la mission de Sœur Clare est beaucoup plus large, comme en témoignent les messages et les courriels que sa famille religieuse a reçus « de plus de 50 pays ». Les témoignages sont très variés. « Les âmes désespérées, au bord du suicide, ont repris espoir ; les étudiants universitaires, perdus dans le vice, reçurent la force de retourner au Seigneur ; Les catholiques tièdes ont retrouvé le désir d'être saints", a résumé le postulateur. Les garçons et les filles se sont sentis inspirés pour décider de la vie consacrée. En outre, « d’innombrables séminaristes et religieux ont déclaré que Sœur Claire avait sauvé leur vocation, au moment même où ils pensaient qu’ils n’avaient d’autre choix que de tourner le dos à Dieu ». Sœur Kristen a également expliqué qu'une note commune à ces témoignages est le fait que « beaucoup décrivent Sœur Clare comme une de leurs amies, même sans la connaître ». Il existe également des témoignages de grâces au niveau corporel ; des gens qui « parlent de miracles » et qui « se tournent vers Sœur Claire dans leurs besoins et se sentent écoutés ». Ils demandent des reliques et qu'elle soit proclamée sainte."

    Une demande - réitérée lors de la cérémonie solennelle du dimanche 12 janvier - qui était humainement impensable il y a à peine 25 ans, lorsque Clare Crockett ( sur laquelle Compass a déjà écrit ) était encore une adolescente qui rêvait de devenir actrice à Hollywood. Il avait tout pour réussir : du talent, de l'amabilité, du charme, une carrière déjà bien établie à la télévision et au théâtre, un manager. Une fille brillante de notre temps, pourrait-on dire, qui a abandonné la pratique religieuse après les premiers sacrements.

    Puis vint le 21 avril 2000, Vendredi Saint , alors que la jeune femme de dix-sept ans se trouvait depuis quelques jours en Espagne pour un pèlerinage auquel elle avait participé - "encadrée" par un de ses amis - sans aucune envie. pour le faire. Ce Vendredi Saint, notre Claire, qui restait dehors et fumait, n'entra dans la chapelle qu'après y avoir été invitée. Au moment de l'adoration de la croix, elle aussi s'est levée, s'est alignée vers le presbytère et a embrassé le clou qui a percé les pieds de Jésus. À la fin de la liturgie, une religieuse l'a trouvée en larmes : « Il est mort. pour moi . Il m'aime!… Pourquoi personne ne me l'a dit avant?».

    À son retour en Irlande du Nord, Clare retomba dans son mode de vie antérieur composé de troubles sexuels et d'alcool, auquel elle ajouta la consommation de drogues. Une nuit, alors qu'elle était dans les toilettes d'une boîte de nuit, sur le point de vomir à cause de trop d'alcool, elle entendit le Seigneur lui dire en elle : "Pourquoi continues-tu à me faire du mal ?". Ce fut le tournant définitif, qui lui fit comprendre le mal qu’elle faisait et comment elle gâchait sa vie. L'appel de Jésus à se consacrer à Lui était si fort que les tentations, les promesses de son manager, les supplications des membres de sa famille n'y servaient à rien. Le 11 août 2001, fête de la sainte dont elle porte le nom, Claire entre comme postulante chez les Servantes de la Maison de la Mère.

    Dès lors, sa vie fut un crescendo de don à Dieu et aux autres , dans les différents lieux où elle était destinée. En véritable épouse du Crucifix, un an avant sa mort, dans un courrier électronique adressé au Père Rafael Alonso, fondateur des Serviteurs du Foyer, elle écrivait : « Même si le Vendredi Saint est un jour triste, je ne peux pas expliquer la joie et l'enthousiasme désir de devoir souffrir pour le Seigneur. Tout me semble peu : le manque de repos, le jeûne, la chaleur, l'écoute des gens... Tout ce qui peut coûter me remplit de joie, car cela me fait rester proche du Seigneur. (…) Je suis resté longtemps devant la croix, demandant la grâce de ne jamais oublier tout ce que le Seigneur et Notre-Dame ont souffert pour moi » (8 avril 2015). La mort la frappa, comme son mari, à l'âge de 33 ans. C'était le 16 avril 2016 et ce jour-là, lors du dernier déjeuner, selon le témoignage de ceux qui l'accompagnaient, elle avait déclaré : « Je n'ai pas peur de la mort. Pourquoi devrais-je avoir peur de la mort si je vais vers Celui avec qui j’ai toujours désiré être toute ma vie ?

  • « Pourquoi les féministes devraient célébrer le Moyen Âge (et l’Église catholique) »

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    « Pourquoi les féministes devraient célébrer le Moyen Âge (et l’Église catholique) »

    « La chevalerie » de l'artiste britannique Edmund Leighton (1901)
    « The Knighting » de l'artiste britannique Edmund Leighton (1901) (photo : domaine public)

    La bataille culturelle est aujourd’hui l’enjeu politique numéro un du monde occidental. Les récentes élections américaines l’ont clairement démontré, quand nombre de démocrates historiques et de minorités ethniques ont reporté leur vote vers le camp républicain par crainte de voir triompher politiquement les théories woke, qui remettent en cause les principes anthropologiques et biologiques les plus universels. Les relations entre hommes et femmes, leur nature intrinsèque et leurs différences, sont un élément fondamental de ces débats de société, qui ont dangereusement polarisé l’Occident ces dernières années. 

    Le féminisme radical, qui s'est répandu dans presque toutes les grandes universités des États-Unis et d'Europe ces dernières années et qui considère l'homme blanc et le patriarcat comme la cause de toutes les souffrances des femmes, a considérablement déstabilisé les institutions de la famille et du mariage. Ce phénomène a contribué à la baisse de la natalité et à l'atomisation massive de la jeunesse, accélérant du même coup le processus de déchristianisation en Occident. 

    La grande historienne et médiéviste Régine Pernoud avait anticipé ces dérives lorsqu'elle écrivit Femmes au temps des cathédrales à la fin des années 70, rappelant judicieusement que rien n'a été plus émancipateur et libérateur pour les femmes que l'avènement du christianisme dans l'Antiquité et que les grandes femmes de l'histoire n'ont jamais eu besoin de recourir à la rhétorique marxiste de la lutte des classes et des sexes pour réaliser leur destinée. Sans verser dans l'anachronisme, Pernoud puise dans l'histoire du Moyen Âge, qui a représenté un âge d'or pour le christianisme en Europe , les clés de la réconciliation et de la saine complémentarité entre les deux sexes. 

    Car au-delà des mouvements idéologiques éphémères, le christianisme enseigne des vérités immuables et intemporelles sur la nature humaine, qui seules sont porteuses de l’universalité qui lie les peuples. 

    Le désir largement partagé des hommes et des femmes occidentaux de retrouver le bon sens et un semblant de cohésion sociale est une opportunité que les chrétiens ne devraient pas hésiter à saisir, en commençant par se réarmer intellectuellement.

  • La femme est-elle l'avenir de Rome ?

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    Paul Vaute a entrepris, pour Belgicatho, de répondre aux savants et aux scribes qui, à l'occasion de la visite de François en Belgique, n'ont eu de cesse de contredire ou de minimiser ses enseignements, particulièrement ceux qui sont relatifs à la vocation de la femme et au droit à la vie.

       Depuis que le Pape est venu en Belgique, nous sommes abreuvés de polémiques à sens massivement unique. Elles visent surtout ses réponses aux interpellations qui lui furent adressées tant à la Katholieke Universiteit Leuven qu'à l'Université catholique de Louvain, ainsi que ses propos tenus au cours du vol de retour à Rome. François n'a pourtant fait que répéter ce que dit l'anthropologie chrétienne des vocations respectives de l'homme et de la femme. Il a rappelé ce qu'aucune science sérieuse ne peut contester, à savoir que celui qui, hors de toute légitime défense, met fin à la vie d'un être humain, quel que soit son stade de développement, est un tueur. Il a réaffirmé, sur des questions sensibles et essentielles, les enseignements permanents du magistère autorisé de l'Eglise, sans se cantonner aux sujets sur lesquels la tribu intellectuelle aime l'entendre (les réfugiés, le climat, les abus dans l'Eglise…).

       Tout en rendant compte de la fronde, Cathobel n'a pas manqué d'y ajouter son grain de sel [1]. L'éditorialiste du site d'information qui est aussi "le portail officiel de l'Eglise" en Belgique francophone voit dans la volonté exprimée de relancer le procès en béatification du roi Baudouin "une instrumentalisation par le Pape". Nous sont livrés en outre trois regards de femmes sur le voyage papal avec pour titre: "On savait bien que la question des femmes risquait de fâcher". Egalement conviée, Anne Ferier, présidente du Conseil interdiocésain des laïcs, dénonce l'expression "tueurs à gage" qui constitue, selon elle, "une injure aux situations de détresse".

       Les différentes instances du pilier chrétien ou ex-chrétien sont à l'unisson. Toujours à propos de la référence aux sicaires, le président et la vice-présidente de la Mutualité chrétienne parlent d'"une insulte pour tous les prestataires de soins spécialisés dans l'avortement" [2]. Sammy Madhi, président du CD&V (pour rappel, Christen-Democratisch en Vlaams), se justifie d'avoir refusé de rencontrer le Saint-Père, estimant que l'Eglise doit "davantage évoluer avec son temps" [3]. Le jésuite et sociologue Charles Delhez, chroniqueur à La Libre Belgique, Dimanche et la Radio chrétienne francophone (RCF), juge dans un article par ailleurs balancé que la visite du successeur de Pierre est "un fiasco", que ses propos sur l'avortement et la béatification du Roi relèvent de "l'excès verbal" et que le dialogue avec les étudiants à l'UCL "n'a pas vraiment eu lieu" [4].

     

    [1] https://www.cathobel.be/.

    [2] https://www.lalibre.be/belgique/societe/2024/09/30/visite-papale-en-belgique-les-propos-du-pape-sont-une-insulte-pour-tous-les-prestataires-de-soins-specialises-dans-lavortement-PL7WLNC2VJE55LCFBGCAFRYEOQ/.

    [3] Presse, 28-29 sept. 2024.

    [4] https://www.facebook.com/search/posts/?q=Charles%20Delhez, 26 oct. 2024.

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