Emission "Histoire" - 10 octobre 2012 - Vatican II
A l'occasion des 50 ans du concile Vatican II, Histoire propose une soirée spéciale Vatican II le 10 octobre 2012.
Vincent Roux reçoit Gérard Leclerc.
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Emission "Histoire" - 10 octobre 2012 - Vatican II
A l'occasion des 50 ans du concile Vatican II, Histoire propose une soirée spéciale Vatican II le 10 octobre 2012.
Vincent Roux reçoit Gérard Leclerc.
"Benoît-et-moi" nous tient informés de la prochaine publication du livre du pape consacré à l'enfance de Jésus :
"Rizzoli présente à la Foire du livre de Francfort «L'enfance de Jésus», le nouveau livre, très attendu, par Joseph Ratzinger-Benoît XVI, dont la maison d'édition italienne vend les droits dans le monde.
A l'ouverture de la Foire internationale du livre, sont déjà en cours des négociations avec les éditeurs de 32 pays pour la traduction - l'original est en allemand - en 20 langues, dont le français, l'anglais, l'espagnol, le polonais et le portugais. En Italie, le volume sera publié avant Noël, co-édité avec la maison d'édition du Vatican."
"Voici la préface de Benoît XVI :
Je peux enfin pouvoir remettre entre les mains du lecteur le petit livre, promis depuis longtemps, sur les récits de l'enfance de Jésus.
Il ne s'agit pas d'un troisième volume, mais d'une sorte de petite «salle d'entrée» pour les deux volumes précédents sur la figure et le message de Jésus de Nazareth.
Ici, j'ai maintenant essayé d'interpréter, en dialogue avec les exégètes du passé et du présent, ce que Matthieu et Luc racontent au début de leurs évangiles sur l'enfance de Jésus. Une juste interprétation, selon ma conviction, nécessite deux étapes. D'une part, il faut se demander ce que les auteurs respectifs, dans leur moment historique entendaient dire, avec leurs textes,- c'est la composante historique de l'exégèse.
Mais il ne suffit pas de laisser le texte dans le passé, l'archivant ainsi parmi les choses qui se sont passées il y a longtemps.
La deuxième question de l'exégète correct doit être: C'est vrai, ce qui a été dit? Cela me concerne? Et si je suis concerné, de quelle manière?
Face à un texte comme le texte biblique, dont l'ultime et le plus profond auteur, selon notre foi, est Dieu lui-même, la question de la relation entre le passé et le présent fait immanquablement partie de notre interprétation. De cette façon, le sérieux de la recherche historique n'est pas diminué, mais augmenté. Je me suis engagé à entrer dans ce sens en dialogue avec les textes. Avec cela, je suis bien conscient que ce débat dans l'imbrication entre passé, présent et futur ne pourra jamais être accompli, et que toute interprétation reste en retrait par rapport à la grandeur du texte biblique. J'espère que le petit livre, malgré ses limites, pourra aider beaucoup de gens dans leur chemin vers et avec Jésus
Castel Gandolfo, en la solennité de l'Assomption de Marie au Ciel, 15 Août 2012"
De L'Orient-Le Jour : Au Liban, des organes chrétiens appellent à la censure d'un film turc :
"Sous la pression de l'Eglise, "Fetih 1453", dont la sortie dans les salles libanaises était prévue le 27 septembre, est toujours suspendu.
Réalisé par Faruk Aksoy, "Fetih 1453" dépeint la prise de Constantinople par les Ottomans à l'empire byzantin en 1453. Constantinople, devenue ensuite Istanbul. Cette super-production de 160 minutes dotée d'un budget de 17 millions de dollars s'ouvre sur un "flashback" à Médine, où le prophète Mahomet promet la félicité à celui qui fera la conquête de Constantinople. Ce sort envieux est revenu au sultan ottoman Mehmet II.
Cet épisode historique est source de fierté pour beaucoup de Turcs, qui ont afflué en masse dans les salles obscures à la sortie du film, en février dernier. S'il galvanise les Turcs, "Fetih 1453" irrite quelques Libanais, dont certains n'ont pas hésité à requérir les services de la censure.
A l'appel du parti al-Machreq, un nouveau parti indépendant se voulant le porte-parole des jeunes chrétiens orthodoxes, mais aussi de tous les chrétiens du Liban, un premier mouvement de protestation contre le film a eu lieu le 29 septembre dernier à Beyrouth. "Je suis le premier à avoir vu le film et les falsifications historiques qu'il contient, et je suis le premier à avoir tiré la sonnette d'alarme", explique, à Lorientlejour.com, le fondateur du parti, Rodrigue Khoury, qui a envoyé une critique historique détaillée du film à la Sûreté générale, en charge de la censure au Liban.
"Le film ne raconte pas la bataille de deux empires, comme son sous-titre l'indique, mais montre une bataille de deux civilisations, la musulmane et la chrétienne, dénonce Rodrigue Khoury. Une civilisation +blanche+ (la musulmane) et une autre +noire+". Pour le jeune Libanais, ce film n'est rien d'autre qu'une opération de propagande politico-religieuse qui pourrait engendrer un conflit islamo-chrétien.
Ayant lui aussi vu le film, le père Abdo Abou Kassem, du Centre catholique d'Information, confirme. "Avec ses vérités historiques falsifiées qui portent atteinte à l'image du christianisme présenté comme une religion corrompue, ce film incite au conflit islamo-chrétien", assure le religieux à Lorientlejour.com.
"Dans une scène du film, Mehmet II entre dans la basilique Hagia Sophia (Ancienne église chrétienne, Sainte Sophie est devenue une mosquée au XVe siècle. Aujourd'hui, elle abrite un musée, ndlr), où des milliers de personnes sont réfugiées. Il embrasse un petit garçon et se déclare +conquérant protecteur+", raconte père Abou Kassem à titre d'exemple. "Nous savons tous que cela n'est absolument pas vrai. Le massacre de près de 3.000 chrétiens et le viol des femmes sont une vérité historique qui ne peut être falsifiée", dénonce-t-il.
Le père Kassem a précisé à Lorientlejour.com qu'un comité de religieux auquel il appartient a envoyé une demande de censure à la Sûreté générale. Une démarche également entreprise par Rodrigue Khoury. "Fetih 1453" était supposé sortir dans les salles libanaises le 27 septembre dernier.
"Si le film n'est pas interdit, nous sommes prêts à la confrontation", a mis en garde Rodrigue Khoury.
Il y aura demain 11 octobre cinquante ans, jour pour jour, le pape Jean XXIII ouvrait le concile Vatican II. Un utile “aggiornamento” pour l’Eglise qui a ouvert ses fenêtres au monde, estime Christian Laporte en évoquant ce concile controversé :
« (…) Il serait erroné de prétendre que toute l’Eglise catholique se tint comme un seul homme derrière les volontés adaptatrices de Jean XXIII. C’est vrai qu’une large majorité eut à cœur de dépasser définitivement le fossé entre un monde toujours en ébullition et mettant en doute les valeurs traditionnelles et une institution souvent sur la défensive depuis la perte de ses privilèges lors de la révolution française et de toutes celles qui la suivirent.
Le pontificat de Pie XII qui couvrit le temps de guerre et la période de reconstruction de l’Europe jusqu’à la fin des années 1950 ne refléta en tout cas guère une volonté de changement si l’on veut bien se rappeler que le pape Pacelli resserra les boulons à plus d’une reprise notamment à l’encontre des prêtres ouvriers. Pour une frange de la Curie, il n’était dès lors pas question d’admettre trop de changements quitte à repartir avec des pontificats autoritaires marqués par un exercice presque solitaire du pouvoir aux antipodes de l’air du temps dont le point d’orgue fut, peut-être avec un brin d’excès, Mai 68.(…)
Tous les esprits étaient loin d’être acquis à une réelle collégialité qui donnerait plus de visibilité aux Eglises locales mais aussi aux laïcs.
Une frange très conservatrice de la Curie tenta d’imposer ses vues et son propre agenda mais dès le deuxième jour du concile sous l’impulsion notamment des cardinaux Liénart et Frings mais aussi de "notre" cardinal Suenens, un courant réellement soucieux de réformer l’Eglise empêcha ce "coup".
Les esprits s’opposèrent parfois de manière très vive et l’on se rendit à l’évidence qu’il faudrait batailler ferme pour que les idées réellement d’ouverture - sur l’œcuménisme, sur la liberté religieuse, sur la collégialité - puissent l’emporter. Tout cela donna lieu à de revigorantes et rafraîchissantes discussions et joutes théologico-philosophiques où, cocorico bienvenu, les catholiques belges jouèrent un rôle prédominant.
Ce n’est pas un hasard si dans l’histoire du concile, on a très vite parlé d’une "squadra belga", d’une réelle équipe belge bien soudée autour de ses évêques même si selon les spécialistes il n’y avait pas vraiment une organisation très structurée ni un état-major pour la diriger.
Dans la foulée, le Collège belge qui se trouvait à l’époque à la Via del Quirinale - aujourd’hui, il se situe en dehors du centre de la Ville éternelle - devint un des lieux de rencontre et de débats principaux des participants au concile. (…) ».
Référence ici : Et l’Eglise s’ouvrit au monde
Lorsqu’on voit ce qu’est devenue cinquante ans après la « catholique Belgique », il n’y a peut-être pas tellement matière à se vanter mais peut être à se poser des questions sur les fruits de ce concile…
De l'Osservatore Romano : Le cardinal Bertone évoque la mémoire de Pie XII en l'anniversaire de sa mort :
Une vérité confirmée par l'histoire
« Dans les bouleversements du monde, l'Eglise, fondée sur le roc à travers la profession de saint Pierre, possède un fondement très solide qui lui permet de ne pas être ébranlée, secouée, car elle est profondément ancrée en Dieu ». En rappelant, en l'anniversaire de sa mort, le « authentique rempart de la vérité et du droit » qu'a été Pie XII, le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d'Etat, a dit que « la capacité de repousser les pièges du malin », propre au ministère de tout Souverain Pontife, « est assurée par la prière spéciale du Seigneur Jésus pour la foi de Pierre et de ses successeurs: 'J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Et toi, une fois converti, confirme tes frères' ». Une vérité confirmée par l'histoire. Samedi 6 octobre, dans les grottes vaticanes, le cardinal a célébré la Messe votive de saint Pierre apôtre à la mémoire du Pape Pacelli, mort le 9 octobre 1958.
Notre amie de "Benoît-et-moi" s'est appliquée à traduire un long article d'un universitaire américain procédant "à un argumentaire complet pour contrer le discours simpliste et politiquement correct qui a cours actuellement sur les Croisades, et qui est la grille de lecture habituelle des relations Occident-Islam."
"L'auteur, Paul Crawford, est un universitaire américain, spécialiste de l'histoire des Croisades, professeur d'histoire à la California University of Pennsylvania (cf. chronique wikipedia en italien http://it.wikipedia.org/wiki/Paul_Crawford... "
Il y aura bientôt trois ans que disparaissait Pierre Chaunu qui avait su si bien diagnostiquer le mal dont meurt l'Europe : son dépeuplement avec toutes les conséquences néfastes que ce mal a provoquées sur le vieux continent. André Larané, sur Hérodote.net, résume ainsi le propos du grand historien :
"Le grand public connaît surtout Pierre Chaunu à travers ses cris d'alarme concernant la démographie européenne.
Après le choc démographique de 1973, qui a vu la fécondité chuter brutalement dans tous les pays d'Europe occidentale, l'historien a orienté en effet ses réflexions vers la prospective démographique.
«Il n'y a pas de prospective qui ne soit, d'abord, une prospective démographique», écrit-il. «Les graphiques des naissances me paraissent plus sûrement annonciateurs que les tendances réunies du Dow Jones , du Nikkaï et du Cac 40 ; et les réflexions et représentations sur l'au-delà de la mort, plus opérationnelles que la lutte dite des classes et le cours du Brent à Rotterdam.»
Dans ses deux premiers essais, La mémoire de l'éternité et De l'Histoire à la prospective (1975), il s'interroge sur les raisons et les conséquences du choc démographique.
Principal enjeu : le temps qui passe. «L'enfant est l'autre, il est l'obstacle qui heurte une conscience de soi, la conscience des géniteurs. Surtout, l'enfant est le grand témoin du temps, donc de la mort. Le ventre de la femme enceinte rappelle au passant qu'il est mortel. C'est en construisant un discours cohérent et vrai sur la mort que la société chrétienne avait incorporé l'enfant. Les anciennes civilisations aimaient l'enfance... Ce que notre société adore, ce n'est pas l'enfance. L'évolution suicidaire de la natalité le prouve. Ce que la société de sensation-consommation vénère, c'est l'adolescence. Parce que l'adolescent est un presque adulte».
La construction mentale sur laquelle s'est épanouie la civilisation chrétienne en Europe est en train de s'effondrer sous nos yeux... «Même le grand transfert eschatologique du temps des Lumières des valeurs judéo-chrétiennes sur les valeurs laïques est contesté», déplore l'historien.
Les principes chrétiens (unicité de l'espèce humaine, égalité entre les hommes, respect des règles de droit, sacralisation du travail et de l'effort...) ont été laïcisés et«républicanisés » par les penseurs anticléricaux à la veille de la Révolution. C'est ce que l'historien qualifie fort justement de transfert eschatologique.
Mais cet héritage est aujourd'hui trahi par les Européens eux-mêmes au risque d'une confusion des valeurs et d'un effondrement de la civilisation à plus brève échéance que l'on ne croit... Faut-il s'étonner que le communautarisme, le racisme, la sacralisation du profit, l'euthanasie... s'épanouissent dans nos sociétés désacralisées et stériles ? «Le racisme est une fleur qui pousse dans la famille trop réduite», lance Chaunu à l'adresse de ses interlocuteurs qui pourraient trop vite se réjouir de l'affaiblissement démographique de l'Europe.
Le mal lui paraît insidieux... et d'autant plus dangereux. «La dénatalité, pour un homme quelconque, est comme la peste et la guerre, de l'ordre du destin. Notre homme quelconque ne raisonne pas en terme d'espèce ; moins encore en terme de longue durée. Donc, il se sent innocent. Au fond, la différence essentielle tient à ce qui est visible : la peste et la guerre font des morts, le refus de la vie ne fait rien. Les premiers se voient, le second ne se voit pas», déclare Pierre Chaunu dans un livre d'entretiens avec Georges Suffert : La peste blanche, comment éviter le suicide de l'Occident(1976).
Qu'en penser et qu'espérer ? «Nous sommes au point où seule une innovation fondamentale comparable à celle de l'écriture idéographique, il y a 6000 ans, est susceptible d'un déblocage non récessif», écrivait Chaunu bien avant que l'on ne s'alarme de l'impasse où semble mener le développement actuel (réchauffement climatique et collapsus démographique des pays industrialisés).
Patriarche d'une nombreuse famille (six enfants), fidèle à la foi protestante, l'historien nourrit le sentiment amer de n'avoir pas été entendu concernant l'implosion démographique de l'Europe et de la plus grande partie du monde. Atteint par les infirmités de l'âge, il s'est retiré dans sa maison de Caen." (où il est mort en octobre 2009)
Un congrès organisé à Rome, et qui s'ouvre aujourd'hui, répond à une initiative du Comité pontifical des sciences historiques, en collaboration avec le Centre d’études et de recherches "Concile Vatican II" de l’Université pontificale du Latran.
Selon ZENIT.ORG, relayant les propos du Père Ardura, ce congrès a pour but
"de présenter « une recherche originale et scientifiquement valide, pour une compréhension plus profonde de Vatican II ». Dans le cadre de cette recherche, une « vaste enquête » a été lancée dès 2011, sur « tous les continents », par l’intermédiaire de la Société d’histoire ecclésiastique et des associations d’archivistique ecclésiastiques nationales.
Il s’agissait de répertorier et d'étudier les mémoires, journaux intimes, correspondances, de participants au concile, précise-t-il : cette recherche sur les « archives privées des Pères conciliaires » pourrait en effet aider à « comprendre comment ils ont vécu et compris ce moment ».
Si ces sources privées n’ont pas de statut officiel, elles sont cependant « de grande importance pour comprendre l’évènement conciliaire, le progrès des travaux et l'élaboration parfois pénibles des documents », estime-t-il.
Elles contribuent en tous cas à « l’élaboration de l’herméneutique du Concile, l’«herméneutique de la réforme dans la continuité», que Benoît XVI indique comme la voie de l’authentique interprétation ecclésiale », souligne le P. Ardura.
Cette nouvelle lecture historiographique du « Grand Concile », consiste donc en une « enquête et une analyse approfondies » des écrits personnels des Pères, dans le but de comprendre « le rôle respectif des personnalités singulières et des forces profondes » dans une confrontation continue avec les textes conciliaires, poursuit-il. (...)
Le congrès s’ouvrira par la projection d'un documentaire réalisé par la Filmothèque vaticane, et par une conférence à deux voix par le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, et Philippe Levillain, historien français.
Après le congrès, un premier répertoire des archives des Pères du Concile sera téléchargé sur une base de données sur le site du Comité pontifical, en accès libre.
Ce congrès est le premier de deux évènements, le second étant prévu pour 2015, en l’honneur du 50e anniversaire de la clôture de Vatican II.
PAROLES DE CATHOLIQUES PROPOSE DES ARGUMENTAIRES A TELECHARGER
Au fur et à mesure de leur publication, on y trouvera des argumentaires proposés par l'équipe de "Paroles de Catholiques", à télécharger en format pdf, afin de pouvoir les imprimer chez soi. (voir les consignes d'impression)
24 septembre : Notre-Dame de la Merci
Historique (source : missel.free.fr)
Dans l’expression Notre-Dame de la Merci, le mot Merci traduit l’espagnol merced qui signifie grâce, ou le latin merces qui signifie rançon. A l’origine de l’Ordre des Mercédaires[1] qui s’occupèrent de racheter les chrétiens captifs des musulmans, Notre-Dame apparut à saint Pierre Nolasque[2], à saint Raymond de Penyafort[3] et au roi Jacques I° d’Aragon[4].
Hier, en la fête de l’exaltation de la sainte Croix, Benoît XVI a signé, dans la basilique grecque melkite d’Harissa, l’exhortation apostolique « Ecclesia in Medio Oriente » concluant les travaux du synode romain sur le Moyen-Orient. À cet occasion, il a notamment déclaré, devant les autorités civiles et religieuses de divers confessions réunies dans la basilique :
« Il est providentiel que cet acte ait lieu le jour même de la fête de la Croix glorieuse, dont la célébration est née en Orient en 335, au lendemain de la Dédicace de la Basilique de la Résurrection construite sur le Golgotha et le sépulcre de Notre-Seigneur, par l’empereur Constantin-le-Grand, que vous vénérez comme un saint. Dans un mois se célébrera le 1.700ème anniversaire de l’apparition qui lui fit voir dans la nuit symbolique de son incroyance, le chrisme flamboyant, alors qu’une voix lui disait : « Par ce signe, tu vaincras ! ».
"Plus tard, Constantin signa l’édit de Milan et donna son nom à Constantinople. Il me semble que l’Exhortation post-synodale peut être lue et interprétée à la lumière de la fête de la Croix glorieuse, et plus particulièrement à la lumière du chrisme, le X (khi) et le P (rhô), des deux premières lettres du mot "Christos". Une telle lecture conduit à une véritable redécouverte de l’identité du baptisé et de l’Église, et elle constitue en même temps comme un appel au témoignage dans et par la communion. La communion et le témoignage chrétiens ne sont-ils pas fondés sur le Mystère pascal, sur la crucifixion, la mort et la résurrection du Christ ? N’y trouvent-ils pas leur accomplissement plénier ? Il existe un lien inséparable entre la Croix et la Résurrection qui ne peut pas être oublié par le chrétien (…) ".
Le Saint-Père explique ensuite que cette exhortation veut tracer un chemin pour retrouver l’essentiel : la "sequela Christi", dans un contexte "difficile et quelquefois douloureux, un contexte qui pourrait faire naître la tentation d’ignorer ou d’oublier la Croix glorieuse":
"C’est justement maintenant qu’il faut célébrer la victoire de l’amour sur la haine, celle du pardon sur la vengeance, celle du service sur la domination, celle de l’humilité sur l’orgueil, celle de l’unité sur la division.
À la lumière de la fête d’aujourd’hui et en vue d’une application fructueuse de l’Exhortation, je vous invite tous à ne pas avoir peur, à demeurer dans la vérité et à cultiver la pureté de la foi. Tel est le langage de la Croix glorieuse ! Telle est la folie de la Croix : celle de savoir convertir nos souffrances en cri d’amour envers Dieu et de miséricorde envers le prochain ; celle de savoir aussi transformer des êtres attaqués et blessés dans leur foi et leur identité, en vases d’argile prêts à être comblés par l’abondance des dons divins plus précieux que l’or (cf. 2 Co 4, 7-18). Il ne s’agit pas là d’un langage purement allégorique, mais d’un appel pressant à poser des actes concrets qui configurent toujours davantage au Christ, des actes qui aident les différentes Églises à refléter la beauté de la première communauté des croyants (cf. Ac 2, 41-47 ; Deuxième partie de l’Exhortation) ; des actes similaires à ceux de l’empereur Constantin qui a su témoigner et sortir les chrétiens de la discrimination pour leur permettre de vivre ouvertement et librement leur foi dans le Christ crucifié, mort et ressuscité pour le salut de tous.[...]"
" Sois sans crainte, petit troupeau, (Lc 12, 32) et souviens-toi de la promesse faite à Constantin : « Par ce signe, tu vaincras ! » Églises au Moyen-Orient, soyez sans crainte, car le Seigneur est vraiment avec vous jusqu’à la fin du monde ! Soyez sans crainte, car l’Église universelle vous accompagne par sa proximité humaine et spirituelle ! C’est dans ces sentiments d’espérance et d’encouragement à être des protagonistes actifs de la foi par la communion et le témoignage, que dimanche je confierai l’Exhortation post-synodale Ecclesia in Medio Oriente à mes vénérés frères Patriarches, Archevêques et Évêques, à tous les prêtres, aux diacres, aux religieux et aux religieuses, aux séminaristes et aux fidèles laïcs. « Gardez courage » (Jn 16, 33) ! Par l’intercession de la Vierge Marie, la Theotókos, j’invoque avec grande affection l’abondance des dons divins sur vous tous ! "
Ici: Signature de l'exhortation apostolique et discours de Benoît XVI (extraits)