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Livres - Publications - Page 141

  • Le catéchisme « Les Trois Blancheurs » fait peau neuve et reçoit l’imprimatur… de Mgr Aillet

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    nouveau-visuel-les-trois-blancheurs-2_article_large (1).jpgLu dans l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :

    Le 29 juin dernier, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron a accordé son imprimatur aux deux premiers cycles du parcours catéchétique « Les Trois Blancheurs », une collection co-dirigée par deux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre. Elle sort en librairie le 25 août prochain dans une version entièrement modernisée.

    C’est un précieux label. À l’occasion de sa refonte, le parcours catéchétique « Les Trois Blancheurs » (1) a reçu par décret, le 29 juin dernier, l’imprimatur de l’évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, Mgr Marc Aillet.

    Délivré par l’évêque, l’imprimatur est un certificat attestant la conformité d’une publication à l’enseignement de l’Église catholique. Elle est obligatoire pour l’édition de tout catéchisme ou tout écrit touchant à l’enseignement catéchétique (can. 827 du Code de droit canonique). En l’absence de ce label, les ouvrages catéchétiques publiés ne peuvent avoir recours à l’appellation officielle de « catéchisme », ce qui peut dissuader les parents ou les catéchistes d’y avoir recours.

    Une collection réputée pour sa solidité

    De pédagogie classique, chaque leçon comporte des questions à mémoriser par cœur. Réputée pour la solidité de son contenu, la collection « Les Trois Blancheurs » est codirigée par deux prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, les abbés Jacques Olivier et Alexis Garnier. Conçue à l’origine, en 1997, comme un « complément à la formation catéchétique » par correspondance, elle a très rapidement séduit de nombreuses familles.

    Désormais déclinée en albums richement illustrés et colorés (2), assortis de cahiers d’exercices attrayants, elle s’adresse aux enfants du CP à la Terminale et se divise en 4 cycles. À ce jour, seuls les deux premiers cycles (du CP à la 6e) ont été réactualisés et, à cette occasion, labélisés par l’imprimatur de Mgr Aillet. Ses auteurs travaillent désormais à la refonte des deux derniers cycles à destination des collégiens et lycéens.

    Mgr Marc Aillet : « La transmission de la foi est la vocation première de toute catéchèse »

    -Pour quelles raisons avez-vous donné votre imprimatur à ces six volumes des « Trois blancheurs » ?

    Dans mon diocèse, de nombreuses familles utilisent « Les Trois blancheurs » pour transmettre la foi à leurs enfants. J’ai jugé nécessaire qu’elles aient la certitude que ces documents étaient conformes à la foi et à la morale catholiques, ce qu’atteste l’imprimatur. À la demande de l’un de ses auteurs, qui exerce son ministère de prêtre dans mon diocèse, j’ai pris connaissance du contenu de ce parcours catéchétique avant de le transmettre pour avis à la Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat (CECC). J’ai ensuite transmis aux auteurs de cette collection le rapport d'expertise remis à la CECC par le Service national catéchèse et catéchuménat pour correction. Après avoir vérifié que les modifications demandées avaient bien été prises en compte, j’ai pris la décision d’accorder mon imprimatur à ces ouvrages.

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  • A propos de la perte d'un être cher

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    De la lettre du Professeur Joyeux (La Lettre du Professeur Joyeux est un service d'information indépendant sur la santé, spécialisé dans la prévention des maladies auprès du grand public et des familles) :

    À propos de la perte d’un être cher

    Je reçois beaucoup de mails, de France comme de l’étranger, suite au livre publié avec Laurence en 2014 : « J’aimerais tant qu’on se revoie… mon fils » (Ed FX de Guibert). 

    Un internaute manifestement non concerné résume le livre ainsi : « Ces échanges épistolaires entre le chirurgien cancérologue et une mère qui vient de perdre son fils de 19 ans peuvent accompagner les parents qui ont à faire face à la perte d'un enfant. » 

    En réalité, je me rends compte que ce dialogue délicat avec Laurence, qui a vu son fils partir dans des souffrances inimaginables, touche plus de personnes que je ne le pensais. Chacun est concerné par la perte d’un être cher, quel que soit son âge et même quand le départ est plus ou moins attendu. 

    Que de questions qui taraudent les jours et les nuits ! Où est-il ? Pense-t-il encore ? Il nous manque tellement… Y a-t-il un espoir de le retrouver ? Néant ou certitude d’un avenir improbable ? Faire son deuil n’a pas de sens, est-ce possible ?

    Voici la quatrième de couverture de ce livre : 

    « Parce qu’un jour, l’impossible, l’inimaginable se produit, devient la réalité… Un enfant, son enfant s’en va, ailleurs, au-delà… Après le choc, après le chaos, reste un mince espoir qui redonne goût à la vie, l’envie de continuer : son âme reste vivante, l’amour l’emporte, l’amour plus fort que la mort… Mais le chemin pour y parvenir est long, très long, si long… » 

    Terrassée par la mort de Tristan, emporté par un cancer foudroyant à 19 ans, Laurence, sa mère, est au bord du suicide. Un soir, par hasard, elle envoie un message sur le site d’un chirurgien qu’elle ne connaît pas, une « bouteille à la mer »… Stupeur : contre toute attente, une réponse arrive aussitôt : « Il faut accepter de vivre […] sous sa protection… Ce n’est plus lui qui a besoin de vous, c’est vous qui avez besoin de lui… L’amour ne peut pas finir. Les vivants qui sont partis peuvent nous laisser des signes… Pendant plus d’un an, le dialogue serré et presque quotidien se poursuit entre cette maman profondément blessée et le cancérologue. Ce livre bouleversant en est la transcription brute, puisse-t-il être aussi un signe pour tous ceux qui guettent une espérance. » 

    Cette lettre très simple, cette semaine, est destinée à faire patienter. Je réponds évidemment dès que je le peux. Laurence, avec laquelle je continue de correspondre, me demande de mettre sur le net la conférence que je donne sur le sujet. Elle m’écrivait récemment : 

    « Quand on perd un enfant, on se retrouve brutalement à l’état d’enfant soi-même, un grand retour en arrière, sauf qu’on n’est plus un enfant. Alors, outre la culpabilité ou la dévalorisation de soi-même et bien d’autres sentiments non fondés, on ressent surtout de la peur : peur de l’avenir, peur que cela recommence, peur des autres, mais surtout, je crois, peur de soi-même… livré à soi-même…et ceci même si on est très bien entouré, aimé, on se sent seul, désespérément seul… plus personne ne nous guide, décide à notre place… nous rassure. Finalement, on ressent qu’on ne peut réellement compter que sur soi et cela engendre la peur… une grande peur… Un enfant n’a pas peur car il a ses parents, il a une confiance absolue en eux, il s’en remet à eux complètement, en confiance… Adulte, on n’a plus personne en qui avoir cette confiance… Je ne vois que Dieu qui puisse redonner cette confiance, personne d’autre… »  (...)

  • Quand Pierre Ryckmans (Simon Leys) puisait son inspiration auprès d'un jésuite hongrois

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    Lu sur le site d'Eglises d'Asie (21/08/2014) :

    A propos de Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, et des sources qui ont inspiré 'Les Habits neufs du président Mao'

    Le sinologue et écrivain belge Pierre Ryckmans est décédé en Australie à l’âge de 78 ans. Il s’est éteint le 11 août 2014, à Canberra, capitale fédérale australienne, où il vivait et enseignait depuis les années 1970.

    Pierre Ryckmans parlait peu des raisons de son exil en Australie, mais les années qu’il avait vécues Hongkong, auparavant, avaient été pour lui les plus marquantes et les plus fécondes mais aussi les plus éprouvantes.

    Avant tout sinologue à la culture encyclopédique, il a traduit Lu Xun et Les Entretiens de Confucius mais il restera dans la mémoire des observateurs de la Chine comme celui qui a courageusement dénoncé, avant tous et presque seul contre beaucoup, les monstruosités de la Révolution culturelle lancée par Mao de 1966 à 1976 en Chine. Son livre publié en 1971, Les Habits neufs du président Mao, dénonçant la nature meurtrière du communisme de Mao, fit l’effet d’un véritable coup de canon dans le monde des « maoïstes européens », si nombreux à l’époque qu’ils monopolisaient les informations concernant la Chine.

    Ils accusèrent Pierre Ryckmans d’être un traitre et un faussaire, de colporter des ragots venus de Hongkong et des analystes de la CIA. Le fait d’avoir été si précoce dans sa dénonciation avait rendu ses propos inacceptables pour les sinologues de l’époque, admirateurs de Mao, qui refusaient de voir la véritable nature du régime chinois, habilement masquée par une intense propagande. C’est ce qui a probablement provoqué son exil en Australie. Pierre Ryckmans avait pris parti pour les victimes de la Révolution culturelle, y compris pour les milliers de chrétiens, protestants et catholiques, martyrisés par le régime.

    Ce qui est moins connu, à propos de Pierre Ryckmans, c’est l’influence qu’a eue sur lui le sinologue, savant et jésuite hongrois Laszlo (Ladislaus) Ladany (勞達一), qui dirigeait, à Hongkong, un centre qui rassemblait et analysait les informations sur la situation en Chine. Il publiait chaque mois un bulletin, China News Analysis, remarquablement bien informé et de très haut niveau. Les ambassades et consulats de la région y étaient tous abonnés malgré son prix exorbitant.

    Dès le début de la Révolution culturelle, le P. Ladany avait compris que cette agitation était un conflit de personnes et une immense lutte pour le pouvoir. Il a voulu le dire haut et fort. Cependant, ses affirmations n’atteignaient pas les intellectuels d’Europe et des Etats-Unis et le P. Ladany avait le sentiment de prêcher dans le désert, jusqu’à ce que Pierre Ryckmans s’intéresse à ses écrits et les répercute dans le monde entier. Ce dernier a reconnu bien volontiers avoir puisé dans China News Analysis, notamment ses numéros 759, 761, 762, 763 (mai à juillet 1969) pour écrire son livre. Le fait est que c’est le P. Ladany qui a inspiré à Pierre Ryckmans, lui qui était un spécialiste de la littérature classique chinoise, toute sa vision de la Révolution culturelle par le biais de China News Analysis.

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  • Revisiter Péguy (1873-1914)

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    4133_peguy_440x260 (1).jpgLu sur le site du « monde des religions ». Questions au philosophe Camille Riquier  (extraits) :

    Il y a cent ans mourait Charles Péguy (1873-1914). Camille Riquier, agrégé de philosophie, docteur en philosophie et maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris, oriente actuellement ses recherches sur la figure de l’écrivain, socialiste sincère et catholique passionné (…)

    Comment caractériser en quelques mots les rapports de Péguy à la foi et à la religion ? On le présente souvent comme un écrivain « catholique ». Peut-on dire qu’il était un mystique ?

    Ces rapports sont complexes comme le reste ; et en lisant l’œuvre de Péguy, l’athée comme le croyant trouveront de quoi ébranler leurs siennes convictions plus encore que celles de leur adversaire. On m’a rapporté un jour d’un vieux péguyste qu’il disait n’avoir pas de religion, à moins, ajoutait-il, qu’on ne l’entende au sens de la religion de Péguy ! Péguy s’est converti d’abord au socialisme et baigna dans un climat familial et culturel qui favorisait la libre-pensée. La maison Baudouin/Péguy avait accueilli l’anarchiste féministe Louise Michel comme l’une des leurs et vivait encore du souvenir de la Commune. Parce qu’il rejetait l’Église et son autorité, Péguy pensait devoir rejeter le christianisme et la foi, sans s’apercevoir encore combien le combat qu’il mena avec les dreyfusards et plus généralement combien ses convictions de jeunesse étaient portés par un élan d’enthousiasme qui le rapprochait bien plus de la religion que de la politique.

    Le socialisme était alors un mouvement d’idées et de sentiments si intenses que Péguy investissait spontanément un vocabulaire religieux pour s’exprimer. Par la suite, après avoir trouvé la foi, entre 1905 et 1909, il dira de son socialisme et de son dreyfusisme qu’ils étaient déjà une mystique, et que ce ne fut qu’au bout du socialisme qu’il avait trouvé le christianisme – par « voie d’approfondissement », – non pas en rebroussant chemin. Aussi, peut-on dire naturellement de Péguy qu’il est un mystique, qu’il fut un mystique, mais au sens qu’il a lui-même donné au mot, à prendre dans une acception très large que d’aucuns ont fini par dire vague, puisqu’à ses yeux il existait autant de mystiques qu’il y avait d’idées : une mystique républicaine, une mystique royaliste, une mystique hébraïque, une mystique chrétienne, etc. Par mystique, il entend moins un contenu de pensée que le moment inaugural de sa venue dans le monde, accompagné de l’émotion qu’il suscite. Pour Péguy, seul le commencement est digne, parce qu’il est jeune, frais et vif tout à la fois.

    Une mystique indique un mouvement d’idées ou de sentiments à son point de naissance, quand les idées, encore incandescentes, brûlent des hommes qui s’apprêtent à mourir pour les défendre. Elle déborde donc très largement la religion confessionnelle, et loin de s’opposer à elle, la mystique s’oppose bien plus généralement à la politique, aux politiques qui vivent de leur mystique propre, comme des parasites : « Tout commence en mystique et finit en politique », retient-on de Notre jeunesse (1910). Et parce qu’il voulait rester fidèle au commencement, à tous les commencements, Péguy fut bien au bout un catholique, mais il fut avant tout et pour tout un mystique, de bout en bout.

    Si vous deviez conseiller un seul livre de Péguy à quelqu’un qui ne l’aurait jamais lu, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

    L’œuvre de Péguy présente de nombreuses poignées pour s’y accrocher et autant de portes par où y entrer, tant les sujets abordés sont nombreux et variés. Malheureusement, peu de ses ouvrages sont encore disponibles en poche, ce qui limite également le choix de celui qui veut la découvrir. L’édition Pléiade, bien souvent, consacre l’homme mais enterre l’œuvre, désormais à prendre ou à laisser, d’un bloc. Celle de l’œuvre en prose, réalisée par Robert Burac (en trois volumes), n’en est pas moins remarquable à tous points de vue et très vite indispensable, chacun de ses livres nous invitant à ouvrir les autres et à la fin à étreindre l’homme lui-même qui se raconte en tous. L’édition des œuvres poétiques et dramatiques viendra en septembre prochain la rejoindre avec bonheur.

    S’il faut désigner un ouvrage néanmoins, Notre jeunesse (1910) ressort, souvent désigné comme son chef-d’œuvre, y compris par ses amis, par les frères Tharaud, par l’historien Daniel Halévy lui-même contre qui il l’avait pourtant été écrit – sursaut d’orgueil de Péguy, fier du combat qu’il avait mené pour l’innocence de Dreyfus et réagissant aux remords qui assaillaient Halévy et beaucoup d’autres anciens dreyfusards. Publié en « Folio », accessible même en ligne, le texte est plus qu’un plaidoyer pro domo. En parlant de lui-même et de sa maison (« Les Cahiers de la Quinzaine »), il offre également à cette période de l’histoire de France – la fin du XIXe siècle et le début du XXe – l’un de ses témoignages les plus émouvants et passionnés. Péguy y a la même puissance évocatrice que Jules Michelet, le modèle du vrai historien à ses yeux, l’auteur de Ma jeunesse à qui il rendait par son titre indirectement hommage.

    Pour aller plus loin 

    > « Charles Péguy, l’éternel marginal », un article d'Henri de Monvallier paru dans Le Monde des Religions de juillet-août 2014, p. 58-61.
    Charles Péguy, Camille Riquier (dir.), Éditions du Cerf, « Les Cahiers du Cerf », 300 p., 29 €.

    Ref. : Lire Péguy aujourd’hui : trois questions au philosophe Camille Riquier

    Elève admirateur du philosophe Henry Bergson et apprécié lui-même par son maître, Péguy, poète mystique, retrouve la foi de son enfance en 1907. Le 16 janvier 1910 paraît Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui manifeste publiquement sa conversion. La réaction du public catholique est plutôt méfiante, même si La Croix fait une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme, et aux yeux des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, un peu plus tard, le pacifisme, pour lui inopérant et, qui plus est, à contre-sens, quand l'Allemagne redevient menaçante.

    En 1912, touché par la maladie de l'un de ses enfants, il part en pèlerinage à Chartres, du 14 au 17 juin, parcourant 144 kmen trois jours ; Alain-Fournier l'accompagne sur une partie du chemin. Il fait à nouveau ce pèlerinage en 1913, du 25 au 28 juillet. Il écrit : «… J'ai tant souffert et tant prié… Mais j'ai des trésors de grâce, une surabondance de grâce inconcevable… ». Pourtant, il ne devient pas catholique pratiquant. En effet, Charles Péguy n'aurait jamais communié adulte et n'aurait reçu les sacrements qu'un mois avant sa mort sous l’uniforme, au champ d’honneur de la « Grande Guerre », tué d'une balle au front, le samedi 5 septembre 1914  à la veille de la première bataille de la Marne.,.

    Qui de nous n’a jamais lu ces vers célèbres, qui font écho aux Béatitudes :

    « Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle/Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. (…)

    Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles/Couchés dessus le sol à la face de Dieu (…)

    Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. »

    "Profondément antimoderne, l'œuvre de Péguy célèbre avec flamme des valeurs qui pour lui sont les seules respectueuses de la noblesse naturelle de l'homme, de sa dignité et de sa liberté : d'abord, son humble travail, exécuté avec patience, sa terre, cultivée avec respect, sa famille : « Il n'y a qu'un aventurier au monde, et cela se voit très notamment dans le monde moderne : c'est le père de famille », écrit-il. Ce sont là ses valeurs essentielles, liées à son patriotisme et à sa foi dans une République qui serait enfin forte, généreuse et ouverte. Et c'est précisément là, pour lui, que dans une action résolue, se rencontre Dieu. À ce titre Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de la nature créée par un Dieu d'amour. D'où aussi son attachement profond à Marie : il aurait passé la nuit précédant sa mort à fleurir la statue de la Vierge dans la petite église du village où stationnait son unité" (Charles Péguy, Wikipedia)

    JPSC

  • Pour le retour à a manière traditionnelle de communier

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     Lu sur le site web de "Paix Liturgique":

    20140729102028_ima450_couv_corpuschristi (1).jpgLors du dernier pèlerinage Summorum Pontificum à Rome, en octobre 2013, Mgr Schneider avait présenté son dernier ouvrage aux pèlerins de langue italienne. Ce livre, sorti aux Éditions Vaticanes et intitulé Corpus Christi , fait suite à Dominus est dont les éditions Tempora publièrent en 2008 la traduction française. Après avoir insisté, dans Corpus Christi, sur la présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie et le respect qui lui est dû, Mgr Schneider, plaide aujourd’hui, avec encore plus de vigueur et clarté, pour l’abandon de la pratique de la communion dans la main, née comme une tolérance, un indult, mais qui s’est abusivement généralisée et est devenue la « règle » depuis les années 1970, selon un processus bien connu de la subversion des normes. 

     Renaissance catholique , qui publie la version française de ce petit (116 pages) mais précieux ouvrage de Mgr Schneideraux éditions Contretemps, a tenu à demander au cardinal Burke , Préfet du Tribunal de la Signature apostolique, une préface spécifique pour cette édition française. Mgr Schneider et le cardinal Burke, qui l’appuie ainsi de tout son autorité morale, se placent courageusement dans la ligne de Mgr Juan Rodolfo Laise, alors évêque de San Luis en Argentine, qui avait écrit un livre sur ce sujet, La communion dans la main. Documents et histoire , publié en français par le Centre International d’Études Liturgiques (1999).

     C’est le texte de cette préface que nous vous proposons cette semaine en vous invitant chaleureusement à vous procurer le livre de Mgr Schneider et à en faire la promotion dans vos paroisses.

     Corpus Christi – La communion dans la main au cœur de la crise de l’Église,
    Éditions Contretemps pour Renaissance catholique Publications ,
    116 pages, 13 euros.
    En vente sur le site de Renaissance catholique ou sur demande au 01 47 36 17 36.

     Préface du cardinal Raymond Leo Burke

    pour l’édition française du livre de Mgr Athanasius Schneider,

    Corpus Christi – La communion dans la main au cœur de la crise de l’Église

     Extrait de la préface circonstanciée du Cardinal Burke :

     « Mgr Athanasius Schneider, pasteur d’âmes exemplaire, a fait face avec un amour courageux à la situation actuelle quant à la réception de la sainte Communion dans le rite romain. Puisant en sa propre et riche connaissance de la foi et de la pratique eucharistiques en un temps de persécution dans son pays natal, il a été poussé à étudier en profondeur cet antique usage de recevoir la sainte Communion dans la main, ainsi que son actuelle restauration. De façon claire et soignée, il explique le soin qu’avait la pratique antique d’éviter tout ce qui peut suggérer l’auto-communion – en soulignant l’aspect infantile de la Communion – ; et d’empêcher que même une seule parcelle ne soit perdue, et ainsi sujette à profanation. Il décrit aussi brièvement les étapes de l’introduction de l’usage actuel, qui diffère de manière importante de la vieille pratique de l’Antiquité.

     Il présente ensuite soigneusement les conséquences les plus graves de la pratique actuelle de réception de la communion dans la main : 1) la réduction ou la disparition de tout geste de révérence et d’adoration ; 2) l’emploi pour la réception de la sainte Communion d’un geste habituellement utilisé pour la consommation des aliments ordinaires, d’où résulte une perte de Foi en la Présence Réelle, surtout parmi les enfants et les jeunes ; 3) la perte abondante de parcelles de la sainte Hostie et leur profanation consécutive, surtout en l’absence de plateau lors de la distribution de la sainte Communion ; et, 4) un autre phénomène qui se répand de plus en plus : le vol des saintes Espèces. 

     Prenant en considération toutes ces conséquences, Mgr Schneider dit à bon droit que la justice, – c’est-à-dire le respect du droit du Christ d’être reçu dans la sainte Communion avec la révérence et l’amour convenables, et de celui des fidèles de recevoir la sainte Communion d’une manière qui exprime au mieux l’adoration révérencielle, – exige que la pratique actuelle concernant la réception de la sainte Communion dans le rite romain soit sérieusement étudiée en vue d’une réforme dont le besoin se fait lourdement sentir. »

     Tout l’article ici : Pour le retour à la manière traditionnelle de communier

    JPSC

     Mgr Athanasius SchneiderORC, né Antonius Schneider le 7 avril 1961 à Tokmok en république socialiste soviétique de Kirghizie, est l'évêque auxiliaire de l'archidiocèse catholique d'Astana (érigé le 7 mai 2003) au Kazakhstan. 

     

  • Encore l'accès des divorcés-remariés à la communion : de quel côté est le pape François ?

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    De Sandro Magister sur son site « Chiesa »

    Dans un livre-interview publié ces jours-ci simultanément en Italie, en Espagne et aux États-Unis, le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, reprend et développe ce qu’il avait déjà affirmé, l'automne dernier, dans un article paru dans "L'Osservatore Romano" qui avait fait sensation :

    Dans cet article, Müller s’était penché principalement sur la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, en rappelant les raisons qui conduisent à le leur refuser.

    Déjà à ce moment-là, en effet, des voix s’élevaient, y compris aux plus hauts niveaux de la hiérarchie, pour affirmer qu’il était nécessaire que l’Église mette un terme à cette interdiction.

    Et, lors du consistoire qui a eu lieu au mois de février de cette année, c’est justement celui que le pape François avait chargé d’introduire la discussion, le cardinal Walter Kasper, qui s’est fait le promoteur de ce changement :

    Au cours des mois qui ont suivi, les cardinaux Carlo Caffarra, Velasio De Paolis, Walter Brandmüller et Thomas Collins ont réagi publiquement et avec une force particulière contre les thèses de Kasper.

    Mais, maintenant, c’est de nouveau le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi qui intervient avec vigueur pour prendre la défense de la doctrine traditionnelle.

    L'interview a été réalisée au mois de juin par Carlos Granados, directeur, à Madrid, de la Biblioteca de Autores Cristianos. Elle a été revue par le cardinal et elle a été conçue dans la perspective du synode des évêques qui aura bientôt lieu et qui sera consacré au thème de la famille.

    Dans la préface de l’ouvrage, un autre cardinal, l’Espagnol Fernando Sebastián Aguilar, archevêque émérite de Pampelune, écrit : "Le principal problème qui se pose actuellement dans l’Église à propos de la famille n’est pas le petit nombre de divorcés remariés qui souhaitent recevoir la communion eucharistique. Notre problème le plus grave, c’est le grand nombre de baptisés qui se marient civilement et de gens qui, étant mariés sacramentellement, ne vivent ni leur mariage ni leur vie conjugale en harmonie avec la vie chrétienne et avec les enseignements de l’Église, qui voudrait qu’ils soient comme des icônes vivantes de l’amour du Christ pour son Église présente et agissante dans le monde".

    Le cardinal Sebastián a reçu la pourpre du pape François, qui le tient en haute estime. Mais il ne peut certainement pas être rangé parmi les partisans des thèses de Kasper.

    Dans l’interview, le cardinal Müller critique également ceux qui tirent argument de quelques affirmations du pape François qu’ils manipulent en faveur d’un changement de la "pastorale" du mariage.

    Il dit par exemple : "L'image de l’hôpital de campagne est très belle. Cependant nous ne pouvons pas manipuler les propos du pape en réduisant toute la réalité de l’Église à cette image. L’Église en elle-même n’est pas un sanatorium : l’Église est aussi la maison du Père".

    Ou encore : "Une simple 'adaptation' de la réalité du mariage aux attentes du monde ne donne aucun fruit, au contraire elle est contre-productive : l’Église ne peut pas répondre aux défis du monde actuel par une adaptation pragmatique. Nous sommes appelés, en nous opposant à une facile adaptation pragmatique, à choisir l’audace prophétique du martyre. Grâce à elle, nous pourrons prendre l’Évangile à témoin de la sainteté du mariage. Un prophète tiède, à travers une mise en conformité avec l’esprit de l’époque, chercherait son propre salut, pas le salut que seul Dieu peut donner".

    On peut lire ci-dessous un extrait de l'interview, les passages consacrés à la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, où Müller réfute également un autre des mantras associés au pape François, celui de la "miséricorde" :

    Lire ici le propos du Cardinal Müller : « La véritable dimension de la miséricorde de Dieu »

    JPSC 

  • Les mémoires de Louis Bouyer, un observateur lucide de l'évolution du catholicisme

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    D'Etienne de Montety sur Figaro Vox :

    L'histoire secrète de l'Eglise au XXème siècle

    L'ouvrage inédit d'une théologien de haute volée, Louis Bouyer, aujourd'hui disparu, éclaire d'une lumière nouvelle l'histoire de l'Eglise dans la seconde moitié du XXème siècle, raconte Etienne de Montety, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, rubriques Débats et Opinion, et du Figaro littéraire.

    La liturgie est depuis quarante ans un sujet de réflexion et d'inquiétude au sein de l'Église catholique. Le cardinal Ratzinger, avant même qu'il ne soit devenu Benoît XVI, y consacra une part de son ministère: le concile Vatican II, en voulant revenir aux origines du Mystère, n'a-t-il pas laissé les célébrations catholiques s'appauvrir par de malheureuses initiatives de clercs imprudents ou de laïcs mal formés? Cette question est au cœur des Mémoires inédits du théologien Louis Bouyer, mort en 2004, et que viennent de publier les Éditions du Cerf (Louis Bouyer, «Mémoires», 2014, 330 p., 29 €)

    Sait-on que cet oratorien né en 1913 venait du protestantisme et que c'est l'amour de la liturgie découverte dans la religion réformée qui le conduisit à l'Église catholique? Il y entre au moment où celle-ci s'apprête à vivre une crise profonde qui culminera dans les années 1970. La puissance intellectuelle de Bouyer, sa force de travail le conduisent, lui le converti, à être associé à diverses commissions préparant le concile Vatican II, notamment celle de la réforme de la liturgie romaine.

    Louis Bouyer est au cœur de bien des événements capitaux qu'a vécus l'Église. Il a le don du récit et de la description, sachant qualifier d'un mot, louer les uns pour leur sens pastoral, leur érudition, leur piété, ou au contraire pointer l'impétuosité coupable, voire la médiocrité, des autres.

    S'il se réjouit de la redécouverte de textes des premiers temps insérés dans les prières eucharistiques, il est aussi le spectateur affligé de manœuvres menées par Mgr Bugnini, un lazariste napolitain dont il fait un portrait terrible. Celui-ci se prévalait de l'assentiment de Paul VI pour imposer ses vues, tandis que le pape s'étonnait des libertés prises par la commission. Bugnini, rapporte Bouyer, fut finalement écarté et envoyé comme nonce à Téhéran: au moment où y arrivait un autre religieux, l'ayatollah Khomeyni…

    Louis Bouyer est au cœur de bien des événements capitaux qu'a vécus l'Église. Il a le don du récit et de la description, sachant qualifier d'un mot, louer les uns pour leur sens pastoral, leur érudition, leur piété, ou au contraire pointer l'impétuosité coupable, voire la médiocrité, des autres. Membre d'une commission théologique, aux côtés de Joseph Ratzinger, il déplore et s'amuse à la fois de l'attitude de certains de ses confrères, «bombycinans in vacuo»: filant la soie dans le vide.

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  • Cardinal Müller : « on ne vit pas le mariage chrétien, voilà le problème majeur de la famille! »

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    Lu sur le site Aleteia (extrait) :

    20130111cnsbr13401.jpg « (...)  La Bibliothèque des auteurs chrétiens  (BAC)  vient de publier “L’espérance de la famille”, un petit livre sous forme de dialogue avec  le Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Cardinal Gerhard-Ludwing Müller.

    Dans le livre, une longue interview du cardinal par le directeur général de la BAC, P. Carlos Granados, le mois de juin dernier à Rome.  Le texte, revu par le cardinal Müller lui-même, revêt un intérêt particulier en ce moment, à quelques mois des deux synodes sur la famille; le premier, de caractère extraordinaire, convoqué par le pape François,  aura lieu du 5 au  19 octobre 2014,  sur le thème« Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de la nouvelle évangélisation » .

    Dans la préface de l’ouvrage, le P. Granados explique lui-même que l’idée de ce dialogue  « est née d’un souci pastoral de rendre plus compréhensible aux fidèles chrétiens le sens de ce qui est commenté ces jours-ci sur le prochain Synode. Les paroles du Préfet pour la Doctrine de la foi éclairent le cadre dans lequel émergent les points d’interrogation d’aujourd’hui sur la famille ».

    La présentation du livre est du cardinal Fernando Sebastián Aguilar, qui affirme que le cardinal Müller nous rend ici un grand service, en nous proposant dans cet ouvrage des idées et des suggestions pour repenser en profondeur et avec sérénité des questions sur la famille, au sein de la tradition et de la communion de l’Eglise.

    « Le problème principal que nous avons dans l’Eglise concernant la famille ne réside pas tant dans le petit nombre des divorcés remariés  désireux de s’approcher de la communion eucharistique, souligne le cardinal Sebastián. Le grand nombre de baptisés qui se marient civilement et le grand nombre des baptisés et mariés sacramentellement qui ne vivent pas leur mariage ni leur vie matrimoniale en conformité avec la vie chrétienne et les enseignements de l’Eglise, voilà le problème."

    "Selon moi, répond le cardinal Müller à une question qui lui est posée dans ce livre que publie la BAC, l’objectif principal du prochain Synode devrait être de favoriser la ‘récupération’ de l’idée sacramentelle du mariage et de la famille, en insufflant aux jeunes qui sont disposés à entamer un chemin conjugal, ou à ceux qui sont déjà dedans, le courage dont ils  ont besoin. Au fond, il s’agit de leur dire qu’ils ne sont pas seuls sur ce chemin, que l’Eglise, toujours mère, les accompagne et les accompagnera."

    Le Cardinal Müller

    Gerhard Ludwing Müller ( Mayence, Allemagne, 31-12-1947), cardinal de Ratisbonne, est depuis juillet 2012 préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et président de la Commission  pontificale  Ecclesia Dei, de la Commission théologique internationale et de la Commission pontificale biblique. Durant seize ans, il a enseigné la théologie dogmatique à l’Université  Ludwing-Maxilian de Munich et a été chargé de la publication en allemand des œuvres complètes  (16 volumes) de Joseph Ratzinger, le Pape Benoît XVI.

    sources: 

    On ne vit pas le mariage chrétien, voilà le problème majeur de la famille!

     SIC

     JPSC

  • Apocalypse du Progrès

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    Salué par l'abbé de Tanoüarn (Au crépuscule de nos idoles) comme "un livre étonnant d’intelligence, un essai comme il n’en paraît que deux ou trois tous les dix ans…", l'ouvrage de Pierre de la Coste intitulé "Apocalypse du Progrès" invite à une réflexion en profondeur sur ce qu'il advient de cette "religion du progrès" qui semble aujourd'hui bien compromise. Présentation sur le blog de l'auteur :

    D’Hiroshima aux OGM, de Tchernobyl aux fichages numériques des populations, de Fukushima au changement climatique, le Progrès nous inquiète. De l’extase progressiste de Jules Verne et de Victor Hugo, il ne nous reste rien, sinon une vague angoisse. Le moment est de toute évidence venu de se dire que le Progrès, comme mouvement inéluctable de l’Humanité vers le Bien, qui fut peut être une religion de substitution, est devenu un rêve aujourd’hui transformé en cauchemar.

    Devant la crise de la croyance dans le Progrès, il faut s’interroger sur notre dernier grand récit. D’où nous vient cette croyance aussi inébranlable que notre foi religieuse d’antan ? Pourquoi s’inverse-t-elle sous nos yeux ? Vers quelle catastrophe peut-elle nous conduire ?

    Constater la faillite du Progrès-croyance, c'est s'attaquer au mythe fondateur de la modernité, clé de la domination de l'Occident sur le reste du monde.

    Cet ouvrage propose une lecture nouvelle du Progrès. L’ADN du Progrès comme la plupart des grands récits de l’Occident se trouve dans le christianisme et dans les soubresauts de la pensée chrétienne à travers les siècles depuis saint Augustin.  C’est à travers cette histoire revisitée que l’auteur nous guide dans un monde « plein d'idées chrétiennes devenues folles »  comme l’écrivait le grand écrivain catholique anglais G. K. Chesterton.

    Pierre de La Coste, né en 1962, fut journaliste (Valeurs actuelles, Le Figaro) et « plume » de plusieurs ministres. Il est auteur de romans, de nouvelles, et d’un essai : L’Hyper-République. Il collabore à différents blogs, au média citoyen Agoravox.fr, aux Rendez-vous du futur et à la Revue du Cube. Il travaille actuellement à la direction de la Recherche d’un grand groupe français du numérique.


    Pierre de la Coste : Apocalypse du Progrès par webtele-libre

  • Sacerdotalis caelibatus

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    Dans la publication, par le quotidien « la Repubblica », du récent entretien accordé par le pape François à Eugenio Scalfari on peut lire notamment ce dialogue (réf. ici: Ma traduction. Pour savoir vraiment ce qui a été dit. Ou ce que Scalfari dit qu'il a été dit (14/7/2014) )

    -« Sainteté, vous travaillez assidument pour intégrer la catholicité avec les orthodoxes, les anglicans ... 

    Il m'interrompt et poursuit:

    Avec les Vaudoisl'église évangélique vaudoise), que je trouve des religieux de premier ordre, avec les pentecôtistes et naturellement, avec nos frères juifs» 

    - Eh bien, beaucoup de ces prêtres ou pasteurs sont régulièrement mariés. Comment va évoluer au fil du temps ce problème dans l'Eglise de Rome? 

    - « Peut-être ne savez-vous pas que le célibat a été établi au Xe siècle, c'est-à-dire 900 ans après la mort de notre Seigneur. L'Eglise catholique orientale a à ce jour la faculté que ses prêtres se marient . Le problème existe certainement mais n'est pas d'une grande ampleur. Il faut du temps, mais il y a des solutions et je les trouverai

    Le Père Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a nuancé les termes supposés de la réponse faite par le pape François, en précisant qu’on ne pouvait attribuer avec certitude à celui-ci l’affirmation « les solutions, je les trouverai ». Et il a sans doute bien fait car cette question de la continence liée à la discipline sacerdotale est presqu’aussi vieille que l’Eglise et ne se résume pas à la réforme de Grégoire VII (XIe siècle) prescrivant de n’ordonner que des hommes célibataires. Le Père aurait pu préciser aussi qu’orientaux ou non la faculté de se marier n’est jamais laissée aux prêtres après leur ordination.

    Petit rappel avec le P. Thierry Dejond, s.j.  (cité ici :  Pour en finir avec l’ordination des hommes mariés et des femmes, en réponse à un article de son confrère Charles Delhez, lui aussi de la Compagnie de Jésus):

    « Si les Eglises orientales ‘revenues au catholicisme’ ont accepté d’ordonner des hommes mariés (vu leur passé orthodoxe datant de 690) [ndlr : concile « in trullo »], c’est par miséricorde de l’Eglise catholique, qui ne voulait pas briser une tradition de cinq siècles.

    Le « célibat des prêtres » dans l’Eglise latine n’est autre qu’une manière d’être fidèle à la « Tradition remontant aux Apôtres », et acceptée tant chez les Grecs que chez les Latins jusqu’en 690, et exigeant des évêques, prêtres et diacres mariés, de renoncer, le jour de leur ordination, à l’usage du mariage. Cette tradition apostolique s’est maintenue en Occident, tandis que l’Orient grec cédait aux décisions de l’Empereur de Byzance.

    Pourtant, même en Orient, subsistent des traces évidentes de l’ancienne discipline commune: les évêques n’ont pas le droit de vivre en mariage, jamais; les prêtres et les diacres, après le décès de leur épouse, n’ont pas le droit de se  remarier,  puisque ils ont été ordonnés. Ce qui prouve bien qu’il s’agissait d’une  tolérance, Idem, pour les  diacres mariés  en Occident, depuis le Concile Vatican II: ils ne peuvent pas se  remarier.

    Cette discipline remonte aux Apôtres, dont un seul, Simon-Pierre, était certainement marié avant l’appel du Christ, mais qui répond à Jésus: « Nous qui avons tout quitté pour te suivre… ».  Jésus répond: « Amen, je vous le dis: personne n’aura quitté maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qu’il ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Luc 18, 28-30). Bien d’autres textes de L’Ecriture Sainte, et de la Tradition des Pères de l’Eglise, confirment cette exigence de Jésus. Exigence rappelée au 1er concile oecuménique de Nicée en 325, canon 3; et déjà avant, dans des Conciles régionaux: Elvire (Espagne) en 304 et Ancyre (=Ankara, Turquie) en 314. Il est clair que ces canons disciplinaires de l’Eglise ne faisaient que « rappeler » la Tradition remontant aux  Apôtres et attestée par de nombreux  Pères de l’Eglise  auparavant ».

    Le Père Dejond est Professeur de théologie dogmatique et formateur au Séminaire de Namur depuis 1994. JPSC 

  • Mgr Guy Gaucher : in memoriam

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    auteur188 (1).jpgMgr Gaucher est une haute figure de la spiritualité carmélitaine en France. Né le 5 mars 1930, il est mort à Carpentras le 3 juillet 2014. Après avoir été vicaire de la paroisse Sainte-Claire à Paris de 1962 à 1964, Mgr Guy Gaucher fut aumônier d’étudiants de La Sorbonne au Centre Richelieu jusqu’en 1967, date à laquelle il entra au Noviciat des Pères Carmes où il fit profession religieuse le 1er octobre 1972. Il a été professeur de spiritualité au Séminaire d’Orléans de 1980 à 1984 et chargé de cours à l’Institut Catholique de Paris, tout en étant maître des étudiants Carmes de 1985 à 1986.

    Consacré évêque de Meaux le 19 octobre 1986, des difficultés  avec l’équipe  locale minèrent très vite sa santé. Nommé alors, le 7 mai 1987, évêque auxiliaire de Bayeux et Lisieux, il le resta jusqu’à sa retraite en 2005.

    Mgr Gaucher est connu également comme écrivain spirituel, grand connaisseur de Bernanos et de la figure et spiritualité de Sainte Thérèse de Lisieux. Ses obsèques ont été célébrées dans la basilique de Lisieux jeudi 10 juillet, en présence de huit cents fidèles. Le site web de France Catholique lui consacre cet hommage:

    « Monseigneur Guy Gaucher est entré dans la vie, fort des mêmes sentiments et de la même foi que Thérèse de Lisieux, qui fut l’étoile de son sacerdoce ministériel et épiscopal. Néanmoins, avec la séparation, il nous faut dire notre peine qui est à la mesure de notre amitié. Amitié qu’il portait à notre journal, où il se retrouvait pleinement. Amitié qui se révélait à chaque rencontre, singulièrement à Lisieux, lors des belles années où il fut présent aux sanctuaires, éclairant les pèlerins sur le message de celle qu’il contribua avec tant de persévérance à faire proclamer docteur de l’Église. Sanctuaires dont il sortait souvent, pour accompagner les reliques de Thérèse sur les chemins du monde. Parfois ces chemins passaient par Paris. Et un jour même, non loin de l’appartement de François Mitterrand dans ses derniers mois, Mgr Gaucher fut témoin de la scène mémorable où le vieux président vénéra la chasse thérésienne. Un photographe enregistra les clichés qui se trouvent aux archives de Lisieux avec le récit circonstancié de l’événement. Mais ce n’était qu’un épisode de l’étonnant pèlerinage où la petite carmélite toucha d’innombrables cœurs. Avant cela, n’avait-elle pas touché celui de Georges Bernanos, au point d’inspirer toute son œuvre ? Un des premiers écrits de Guy Gaucher fut consacré précisément à décrypter la présence de Thérèse dans la Chantal de Clergerie de La joie, et l’une de ses dernières publications reprenait les entretiens d’une retraite qu’il avait prêchée à des carmélites : Retraite avec Georges Bernanos dans la lumière de sainte Thérèse de Lisieux (Cerf).

    Tant de connivence avec la sainte de Lisieux explique la vocation religieuse de Guy Gaucher qui fit profession dans l’ordre des Carmes déchaux en 1968, cinq ans après son ordination sacerdotale. Entretemps, il avait accompagné le jeune abbé Jean-Marie Lustiger à l’aumônerie de la Sorbonne et c’est ce dernier qui le consacrera, en 1986, évêque de Meaux, où il ne resta que quelques mois. Ce fut un moment douloureux, dont le Cardinal fut lui-même meurtri. Heureusement, la vocation du nouvel évêque le portait irrésistiblement vers Lisieux, où il fut affecté comme auxiliaire, aux côtés de Mgr Badré, évêque de Bayeux et Lisieux. C’est dans le cimetière de la ville, au milieu de ses frères carmes, et non loin de la tombe éphémère de Thérèse qu’il a été inhumé après les obsèques célébrées d’abord à Venasque dans le Vaucluse (où il résida ses dernières années dans la proximité du père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus) puis dans la basilique sous la présidence de Mgr Boulanger.

    Avec ses proches, nous rendrons grâce pour tout le ministère fécond de Guy Gaucher et nous continuerons à nous nourrir de son œuvre, qui pourrait être définie tout entière comme une pédagogie de la sainteté pour tous. »

    Ref. Mgr Guy Gaucher

    JPSC

  • Altérité et identité: apprendre à se recevoir

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    Th-Collin-1_medium.jpgComment accepter de recevoir d’un autre son identité ? Comment penser l’identité et l’altérité comme des limites créatrices ? De Thibaud Collinphilosophe, membre du conseil éditorial de Liberté politique (Dernier ouvrage paru : Sur la morale de M. Peillon, Salvator, 2013) s'adressant aux "Veilleurs" de Versailles.  Extrait :

     « ( …) 1/ L'altérité à l'origine de l'identité

    Notre époque est traversée par cette inquiétude identitaire : « Qui suis-je ? », « Que suis-je ? » Ces questions résonnent aussi bien dans notre vie personnelle que dans notre vie collective. Il y a deux manières d’y répondre, soit en s’orientant « vers l’aval », soit « vers l’amont ».

    La première consiste à dire : je suis ce que je décide d'être et je construis mon identité en m’agrégeant à tel ou tel élément de la vie sociale. C’est l’identité élective des minorités postmodernes. Je peux ainsi répondre que je suis catholique ou breton ou gay, etc. C’est le principe du communautarisme qui n’est qu’une manifestation de l’individualisme. Mon identité est relative à moi-même et, du coup, je peux avoir des identités multiples selon les heures de ma journée, mes fréquentations, etc.

    La deuxième réponse est de considérer l’identité comme d'abord réceptive. Je me reçois d'une source qui est autre que moi (orientation vers « l'amont ») : de mes parents, de ma nation, de Dieu. Voilà ce qui me constitue fondamentalement. Je suis né comme être humain. Comme vous le savez, il y a un lien intime entre les mots naissance et nature. Dans la naissance, je suis donné à moi-même comme ayant telle nature (humaine), comme étant fils ou fille de mes parents, appartenant à telle nation (là encore on retrouve la même étymologie renvoyant à la naissance, c’est-à-dire à la réceptivité et à la croissance).

    Peu à peu, je découvre ce que je suis et qui je suis en étant capable de m'approprier cette origine, en y consentant : tel est le grand mouvement de la culture dont le cœur est le culte comme le rappelle le philosophe allemand, ami de Benoît XVI, Joseph Pieper dans un beau livre Le Loisir comme fondement de la culture (Ad Solem). Pieper a écrit ce livre au lendemain de la guerre dans une Allemagne ravagée par la catastrophe et il part à la recherche du fondement sur lequel reconstruire un monde authentiquement humain.

    Seul notre accueil du don premier, celui que Dieu nous fait, nous permet de nous identifier, de découvrir notre identité. Or comment se nomme cet accueil si ce n’est le culte par lequel non seulement nous rendons à Dieu ce qui lui est dû mais aussi par lequel nous nous rendons disponibles à ce qu’Il veut nous donner. L’ouverture à ce qui est le plus Autre nous met donc en contact avec notre identité. Cette réponse au don reçu est la grande source de l'inédit dans nos vies. Lorsque la liberté répond au don, elle est pleinement responsable et de là jaillit sa réelle fécondité. Les saints restent le modèle de cette liberté pleinement responsable des dons de Dieu, de la nature et de la culture.

    En effet, plus je me reçois d'une source autre, plus je peux moi-même devenir source pour autrui : c’est la joie de la transmission que nous pouvons expérimenter dans l’éducation de nos enfants, dans nos liens d’amitié, etc. Cette fécondité présuppose ce temps d’appropriation libre de ce que nous avons reçu, une véritable maturation personnelle. Ce moment d’appropriation est essentiel. Le négliger engendre une forme d’instrumentalisation des personnes qui sont réduites à n’être que des canaux de transmission. Cela engendre dès lors un durcissement. C’est ainsi que des cultures deviennent des folklores sans vie, des objets de musée. 

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