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Enseignement - Education - Page 78

  • Pourquoi le cours de religion est important dans l’enseignement secondaire

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    Belgicatho a reproduit le 20 novembre dernier une carte blanche d’Arthur Ghins parue sur le site de l’Echo, sous l’intitulé « Les cours de citoyenneté, un cache-misère ». Comment en est-on arrivé là ?

    Bref rappel 

     Au commencement était la Constitution de la Belgique stipulant que l’enseignement est libre. Historiquement, les établissements publics d’enseignement ont d’abord eu un rôle de suppléance. Et aujourd’hui encore, plus de la moitié des jeunes du pays sont scolarisés dans le réseau des écoles privées catholiques reconnues et subsidiées par les pouvoirs publics.

    Mais ces derniers, sous la poussée des gauches philosophiques, ont aussi développé progressivement leurs propres réseaux scolaires non confessionnels, pour offrir une éducation se réclamant du concept de  « neutralité ». 

    Le Constituant les oblige toutefois à proposer aux élèves des cours de morale laïque ou de la  religion de leur choix parmi celles qui sont reconnues par l’Etat. Récemment toutefois, il a été jugé par la Cour constitutionnelle que les élèves pouvaient être dispensés de faire le choix auquel ils étaient invités.   

    Que faire alors des abstentionnistes durant ces heures de cours ?

    En Wallonie et à Bruxelles, la Communauté française de Belgique a échafaudé un « compromis à la belge » en instaurant, pour tous les réseaux publics ou privés reconnus, une éducation à la philosophie et à la citoyenneté modalisée comme suit :

    Dans l’enseignement organisé par les pouvoirs publics, cette éducation philosophico-citoyenne fait l’objet, pour tous les élèves, d’un cours obligatoire d’une heure par semaine prélevée sur les deux heures  attribuées à l’enseignement de la religion ou de la morale et d’une deuxième heure obligatoire pour les élèves ne souhaitant pas suivre le cours de religion ou de morale.

    Cerise sur le gâteau du compromis : les professeurs de religion ou de morale des réseaux publics d’enseignement dépossédés d’une heure de cours seront prioritairement recyclés pour prendre en charge les cours philosophico-citoyens. Deuxième bémol : dans l’enseignement confessionnel reconnu, qui regroupe tout de même la majorité de la population scolaire, la nouvelle matière ne doit pas faire l’objet d’un cours spécifique : elle sera « dispersée » à travers les différents cours, y compris les cours de religion existants.

    Pourquoi le cours de religion est-il important dans les écoles secondaires ?

    Delville Christianisme médiéval creuset de l'Europe191.jpgRépondant à la question d’un jeune posée dans le cadre d’une conférence- débat organisée à l’Ulg  le 17 janvier dernier par l’Union des étudiants catholiques de Liège sur « le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », Monseigneur Jean-Pierre Delville , évêque de Liège, déclarait ceci :

     « Oui, c'est sûr qu’une dimension comme la citoyenneté, le fait d’être membre d’une société, d’être un citoyen, d’avoir une éthique citoyenne, c'est quelque chose qui est fondamental au christianisme. Aujourd'hui, on vit cela de manière laïcisée. On a été un peu les victimes, en Belgique, d'une poussée laïcisante, demandant de supprimer une heure du cours de religion pour mettre une heure de citoyenneté à la place, il faut bien faire avec, alors que la citoyenneté est déjà éminemment présente dans les cours de religion eux-mêmes.

    Mais ce qui est important, pour nous comme chrétiens et en tout cas pour moi comme évêque, comme pour mes collègues, c'est qu’il y ait au moins une heure de religion sauvegardée parce que la Constitution le demande. Qu'une des deux heures soit devenue un cours de citoyennetéc’était constitutionnel, on n'a pas le droit de s'y opposer. Par contre si on supprimait l'heure de religion, cela deviendrait anticonstitutionnel. Cela demanderait une mobilisation générale contre une telle mesure.

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  • Bruxelles, à partir du 28 novembre : Stéphane Mercier propose des cours d'initiation à la philosophie de saint Thomas d'Aquin

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    Avec Stéphane Mercier, venez (re)découvrir saint Thomas d’Aquin. C’est une occasion unique de parcourir les grands domaines de la philosophie en compagnie du saint Docteur.
     
    Rendez-vous dans la grande salle : Bienvenue à notre première rencontre !
     
    Boissons et petite restauration, avant et après, dans un cadre unique, au cœur de Bruxelles.

  • Comment former les prêtres à venir ?

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    D'Odon de Cacqueray sur le site de l'Homme Nouveau :

    Mon Dieu donnez nous des prêtres!

    Lors de l’Assemblée plénière de la Conférence des Évêques de France, à Lourdes, qui s’est achevée le 8 novembre, la réforme des séminaires était à l’ordre du jour. Les prélats ont décidé l’obligation de l’année propédeutique, ce qui était déjà effectué par 57 % des jeunes désirant entrer dans les ordres. Ils ont également opté pour la fermeture des séminaires accueillant moins de 17 à 20 personnes. Seuls 15 séminaires dépassent ce nombre.

    Nous avons interrogé trois prêtres, afin de savoir ce qui, dans leurs situations respectives, leur semble important à privilégier lorsque l’on veut former de nouveaux prêtres.

    Pour l’abbé Christian Venard, aumônier militaire, le premier aspect qui lui semble être négligé est la formation humaine : « Trop souvent, la formation des clercs donne l’impression que sous le fallacieux prétexte d’acquérir des vertus spirituelles, le futur prêtre serait dispensé des vertus humaines : courage, virilité, franchise, etc. C’est aujourd’hui, plus qu’hier encore, une question de crédibilité : le prêtre doit apparaître comme un homme véridique ; des choses les plus simples (savoir cuisinier, tenir une maison) au plus complexes (gestion humaine ou financière de la paroisse par exemple) ». Ce que l’abbé de Bellescize, vicaire de Saint-Germain-des-Prés, appuie en parlant de l’équilibre humain : « la croissance dans les vertus humaines. D’où la nécessité de bâtir des personnalités d’homme stables et accomplies (alliance du travail, de la prière, du sport, de la vie communautaire, des loisirs, apprentissage de l’obéissance, de la courtoisie, de l’écoute, etc) ».

    La culture générale est également à approfondir. Selon l’abbé Barthe, prêtre traditionaliste, il faut « une formation intellectuelle thomiste importante. Celle-ci passe même avant la formation spirituelle ». Il faut « une tête bien faite à l’aide des grands traités de morale et de théologie ». « L’Église a toujours été, dans les moments difficiles de l’humanité, un défenseur de la culture. Il importe donc que les séminaristes reçoivent une vraie formation “esthétique” : historique, littéraire, artistique, musicale, poétique… » ajoute l’abbé Venard. Là encore l’abbé de Bellescize se pose en écho quand il nous parle de « l’exigence d’une vie intellectuelle forte, de l’étude de l’écriture en lien avec la théologie pour que le séminariste apprenne à lire la parole de Dieu et la connaisse comme son milieu familier ».

    En tant que prêtre de paroisse, l’abbé de Bellescize précise qu’à ses yeux « le séminariste devra être sensibilisé à une approche pastorale qui lui permettra de s’insérer dans une paroisse avec une intelligence de l’histoire et des personnes, sans renier sa sensibilité. Il doit connaître et respecter les différentes sensibilités ecclésiales. »

    Comme un écho à la Force du Silence du Cardinal Sarah, le père Venard termine en abordant l’intériorité que le prêtre doit se forger « faite de la confrontation au silence (extérieur et intérieur), de la lente rumination de ses études, de ses lectures et de sa propre vie, et d’une ouverture sans cesse renouvelée à la transcendance, dans une vie profonde d’intimité avec le Christ. »

    Pour un aspect plus pratique, l’abbé Barthe précise n’être pas favorable au maintien des séminaires. Il privilégierait des solutions alternatives comme la création de communautés paroissiales où la formation des prêtres s’effectuerait au contact de quelques prêtres, comme cela se faisait avant le concile de Trente. Sans aller jusqu’ici, l’abbé de Bellescize témoigne qu’à Paris, la vie en maisonnée et le travail en sous-groupes donnent des résultats satisfaisants.

  • Les cours de citoyenneté, un cache-misère !

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    Une "carte blanche" d'Arthur Ghins publiée sur le site de l'Echo :

    Le cache-misère des cours de citoyenneté

    Le cours de citoyenneté doit faire des jeunes des "citoyens", développer leur esprit critique et les encourager à s'engager dans la vie de la cité. Mais le programme des cours enchaîne les formules creuses: "discours et pièges du discours", "sens et interprétation"... 

    Arthur Ghins est doctorant et assistant en théorie politique à l'Université de Cambridge et membre du Groupe du Vendredi, plateforme politique pour jeunes d'horizons divers soutenue par la Fondation Roi Baudouin www.groupeduvendredi.be @Friday_Group

    Signe des temps: un cours de citoyenneté a été mis à l’agenda de l’enseignement officiel de deux communautés linguistiques du pays. L’idée a fait son chemin dans un contexte où l’incivisme et l’intégration sont devenus des préoccupations quasi quotidiennes, que l’on s’avoue plus ou moins selon sa couleur politique. Le discours officiel est toutefois de faire des jeunes des "citoyens", de développer leur esprit critique, de les encourager à s’engager dans la vie de la cité. On a beaucoup glosé sur la substitution d’un tel cours au cours de religion. Mais, au fond, quel type de citoyens entend-on former, et comment?

    Un vide vertigineux

    Le cours de citoyenneté a été décrié comme un cours dénué de contenu avant son instauration – un "cours de rien". J’ai voulu me convaincre du contraire en allant aux sources. Mais force est de constater que le sujet glisse effectivement des mains. Les programmes de cours de citoyenneté disponibles sur le site de la Fédération Wallonie-Bruxelles enchaînent les formules creuses: "discours et pièges du discours", "diversité des discours sur le monde", "sens et interprétation", "culture(s) et liberté(s)"… En parcourant les documents proposés, on se retrouve vite dans un univers Orwellien où les mots n’ont plus de sens, où l’on se convainc d’avoir raison à force de répéter des formules dans l’air du temps – un paradoxe pour un cours qui prétend apprendre aux élèves à penser par eux-mêmes. Croit-on vraiment que l’on va faire des citoyens à coup d’énoncés creux du type "think out of the box", lesquels sont devenus de tels lieux communs qu’on en fait des slogans publicitaires

    L’illusion pédagogiste

    On comprend vite que dans de tels cours, la méthode est destinée à pallier le manque de contenu. Si on ne sait pas de quoi on va parler, à tout le moins apprendra-t-on à parler. Mais là aussi, il y a du souci à se faire. Il y a quelques mois, la secrétaire générale du Conseil de l’Enseignement des Communes et des Provinces (CECP) déclarait: "Avec le cours de citoyenneté, le prof n’est plus celui qui enseigne une norme. Il devient un coach qui aide les élèves à construire une réflexion commune." Non pas qu’il ne faille jamais chercher à innover dans les manières d’enseigner. Mais dans ce cas précis, le type de pédagogie proposé repose sur l’illusion qu’il suffit de mettre des adolescents autour de la table et de discuter d’un sujet vaguement défini pour que la lumière se fasse dans toutes les têtes. Cette approche procède en fait d’un cruel déni de réalité: comme si une réflexion commune se construisait ex nihilo, sans connaissances préalables, mettant progressivement tout le monde d’accord, au-delà des divergences d’opinions et à l’abri des dynamiques de groupe. Elle est par ailleurs profondément élitiste: il ne faut pas avoir beaucoup enseigné pour se rendre compte que ce type de démarche va bénéficier aux fortes têtes ou aux élèves plus avancés, qui bien vite prendront la main sur les élèves ayant plus de difficultés ou une moins forte personnalité.

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  • Dimanches musicaux à l’église du Saint-Sacrement à Liège : le 19 novembre à 16h00, récital Schubert avec le Trio Subito.

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    Dans le cadre de la série « Foliamusica » 2017 dédiée à la promotion des jeunes musiciens professionnels :

    FOLIAMUSICA AFFICHE DE TRIO SUBITO 2017-page-001.jpg

    Entrée 9€, gratuit pour les enfants de moins de 10 ans.

    Réservations : tel 0473 32 19 83

    le récital sera suivi d’une rencontre avec les artistes autour du verre de l’amitié

    offert  dans la salle de réception de l'église

    www.foliamusica.be

     

    JPSC

  • Le grand séminaire Saint-Augustin compte 437 candidats au sacerdoce

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    De "Riposte catholique" :

    Ce n’est pas en France, mais au Nigéria, un pays où les chrétiens sont particulièrement éprouvés… Pour le seul diocèse de Jos (ville capitale de l’État de Plateau), le grand séminaire Saint-Augustin ne compte pas moins de 437 jeunes hommes qui se préparent au sacerdoce ! Ce séminaire s’est ouvert en 1967 : il comptait alors 3 séminaristes nigérians. Depuis en sont sortis 1 455 prêtres dont sont issus 20 évêques et 2 archevêques…

  • Faire payer l’entrée des cathédrales et autres églises classées toujours affectées au culte ?

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    cathedrale-notre-dame-paris-touristes-fideles-payer-entree.jpgCette pratique est en déjà en  vigueur dans plusieurs pays d’Europe comme…l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne ou les Pays-Bas.  Heureusement pas (encore ?) en Belgique ni en France où Stéphane Bern, chargé d’une mission sur le patrimoine, a suggéré de faire payer l’entrée des cathédrales pour entretenir ces monuments: une idée que l’épiscopat français  a rejetée lundi en soulignant que ceux-ci étaient « avant tout » des « lieux de prière et de culte dont l’accès doit être libre ».

    De Mahaut Hermann sur le site web de « La Vie » :

    « Une proposition se voulant audacieuse, le tollé général, un recul partiel : la mécanique est bien rodée et marche à tous les coups. La dernière idée de Stéphane Bern pour le patrimoine religieux (faire payer l’entrée des cathédrales) n’a pas fait exception à la règle.  « Je suggérais de faire payer l'entrée de Notre-Dame aux visiteurs touristiques - qui empêchent du reste les croyants de se recueillir - en dehors des heures où s'y rendent les fidèles »a précisé l’animateur de télévision sur Twitter. Celui-ci a aussi accusé ses détracteurs d’avoir « déformé cette suggestion qui émane de l’observatoire du patrimoine religieux ».

    De fait, la cohabitation entre ceux qui prient et ceux qui visitent des lieux de culte hautement touristiques n’est pas toujours aisée, que ce soit à Paris avec Notre-Dame, à Reims, à Chartres, à Lyon avec Fourvière, à Vézelay, et dans bien d’autres villes. La proposition relayée par Stéphane Bern ne sort pas du néant. Elle sert à gérer les visites des édifices religieux de bien des pays européens en dehors des horaires de cultes et de prière. Cependant, même répandue, elle repose sur une distinction curieuse. Distinguer le fidèle du touriste revient à postuler que le touriste ne peut pas être touché par la dimension sacrée d’un lieu de culte et qu’il ne voit en lui que la « vieille pierre », et que, réciproquement, le fidèle ne voit ce lieu que comme un toit qui l’accueille pour prier, sans s’appuyer pour lui pour nourrir sa prière. De l’art sacré, l’un ne retiendrait en somme que l’art et l’autre que le sacré, sans comprendre les liens qui unissent l’un et l’autre. Or le fidèle entré dans Notre-Dame pour prier peut très bien avoir envie d'aller admirer les œuvres par lesquelles ses prédécesseurs ont chanté la gloire de Dieu avant de s'arrêter devant le Saint-Sacrement ou dans tout autre endroit de l’édifice réservé à la prière. Le lien étroit entre art et prière est d’ailleurs développé dans le texte le plus officiel qui soit, le Catéchisme de l’Église catholique : « ‘créé à l’image de Dieu’ (Gn 1, 26), l’homme exprime aussi la vérité de son rapport à Dieu Créateur par la beauté de ses œuvres artistiques » (§2501), « l’art sacré véritable porte l’homme à l’adoration, à la prière et à l’amour de Dieu Créateur et Sauveur, Saint et Sanctificateur » (§ 2502).

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  • Dans le désert de l’Eglise autrichienne : succès pour l’ « Université Benoît XVI » de Heiligenkreutz

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    Lu ce jour sur le site « Pro Liturgia » :


    Heiligenkreuz.jpg
    " L’université de Heiligenkreuz (Autriche) dépasse la barre des 300 étudiants.
    Pour la première fois au cours de sa longue histoire de presque 900 ans, l’université de Heiligenkreuz (A) compte plus de 300 étudiants. Sur son site propre, l’université cistercienne annonce que, dans une phase de progression régulière, le nombre d’inscrits à cette université est passé de 62 étudiants en 1999 à 301 étudiants aujourd’hui, dont 163 religieux ou séminaristes. Par ailleurs, 211 auditeurs sont de langue allemande (103 Autrichiens, 97 Allemands, 11 Suisses), mais 32 nationalités sont représentées par ailleurs. 246 étudiants sont des hommes, 55 des femmes. Voilà pour les statistiques.

    L’ “Université Benoît XVI” de Heiligenkreuz est spécialisée dans les domaines de la philosophie et de la théologie et existe sous sa forme actuelle depuis dix ans. Depuis 2007, elle est “université de droit pontifical”. La tradition d’un enseignement théologique de haut niveau à Heiligenkreuz remonte au XIIe siècle, à l’époque de sa création, en 1133, par des moines venus de Morimont (Bourgogne).
    En 1802 fut installé dans ses murs un institut de formation au sacerdoce reconnu à la fois par l’Eglise et par l’Etat - un “Institutum Theologicum” mis à la disposition des quatre monastères cisterciens de Basse-Autriche à savoir Zwettl, Wiener Neustadt-Neukloster, Heiligenkreuz et Lilienfeld. A l’instar des séminaires intégrés dans les couvents de Klosterneuburg, Melk, Lilienfeld, Göttweig et Sankt-Florian, le nombre d’auditeurs de ces séminaires étaient resté inférieur à 20 tout au long du XIXe siècle. Les professeurs étaient tous d’origine cistercienne.
    Avec le passage à un enseignement théologique en langue allemande à la fin du XIXe siècle, le professorat de Heiligenkreuz changea lentement de profil. Au lieu d’être assujettis à n’utiliser dans leurs cours que des ouvrages approuvés par l’autorité de l’Etat, les professeurs obtinrent peu à peu une réelle indépendance dans l’exercice de leur enseignement. Ils ont pu dès lors effectuer des recherches approfondies dans des domaines importants tels que l’histoire de leur ordre, l’exégèse biblique et la spiritualité.

    C’est dans les années 1960 qu’un évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolf Graber, donna à l’université une impulsion nouvelle. Cet évêque envoya à Heiligenkreuz des personnes à vocation tardive venues de Bavière, afin de les préparer au sacerdoce dans le cadre d’une université interne à un ordre religieux, tout en les logeant dans un séminaire diocésain, le “Collegium Rudolphinum”. Ils furent bien vite rejoints par des séminaristes d’autres diocèses et d’autres ordres religieux. En 1976, l’université fut confirmée au rang d’ “Université philosophique et théologique”, et en 2007, le “Rudolphinum” fut mis sous la responsabilité commune du monastère cistercien et d’une commission d’évêques allemands, et rebaptisé “Leopoldinum”.
    Le 28 janvier 2007 l’université fut élevée par le pape Benoît XVI au rang d’université pontificale (Athenium). Le 9 septembre de la même année, Benoît XVI vint en visite au monastère et à l’université qui avait reçu son nom : il en fit l’éloge, en particulier pour le lien qu’on y faisait entre théologie et spiritualité, la qualifiant de “lieu d’étude à profil”.

    L’université de Heiligenkreuz est restée la seule université incluse à un ordre religieux en Autriche, et aussi la seule université dépendant de l’ordre cistercien. On peut y valider des études théologiques catholiques reconnues par l’Etat et par l’Eglise, et en même temps, pour des religieux, suivre le cursus d’un séminaire en vue du sacerdoce. Depuis 2002, elle accueille aussi des adultes, hors circuit universitaire, pour une formation théologique et apporte son soutien à l’Institut St Justinus pour la formation des catéchistes. On trouve aussi à Heiligenkreuz l’ “Institut Européen pour la philosophie et la religion” dirigé par le professeur Hanna-barbara Gerl-Falkovitz.
    Peut-on attribuer le succès des moines de Heiligenkreuz en partie au fait qu’ils respectent parfaitement les décisions de Vatican II et favorisent la liturgie et latin et grégorien ? La question mérite d’être posée."

    Source : Kathnet (Trd. MH/APL)

    Ref. site Pro Liturgia

    JPSC

  • De la casuistique à la « miséricorde ». Vers un nouvel art de plaire ?

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    De Mgr Michel Schooyans sur le site One Peter Five via le site Dieu et moi le Nul sans Lui :

    « On pourrait penser que la casuistique est morte et enterrée, que les controverses du 17ème siècle devraient être terminées une fois pour toutes. 

    Il est rare que l’un de nos contemporains lisent encore les Provinciales ( Lettres provinciales ) et les auteurs que Pascal attaque (1623-1662) qui y sont mentionnés. Ces auteurs sont des casuistes, c'est-à-dire des moralistes qui cherchent à résoudre des questions de conscience sans succomber au rigorisme. En relisant les fameuses Lettres provinciales, nous avons été frappés par la similitude qui émerge entre un document controversé écrit au 17ème siècle et les positions défendues aujourd'hui par les pasteurs et les théologiens qui aspirent à des changements radicaux dans l’enseignement pastoral et la Doctrine de l'Église. 

    Le récent Synode sur la Famille ( octobre 2014—octobre 2015 ) a révélé une pugnacité réformatrice dont les Provinciales nous donner une meilleure compréhension aujourd'hui. Par conséquent, Pascal vient à être connu dans une lumière inattendue. 

    Le trésor de l'Église 

    Le Synode sur la Famille a révélé un malaise profond dans l'Église—une crise de croissance sans doute, mais aussi des débats récurrents sur la question des divorcés/remariés, sur les modèles pour la famille, le rôle des femmes, le contrôle des naissances, la maternité substitut, l'homosexualité et l'euthanasie. Il est futile de nous fermer les yeux : l'Église est mise au défi dans ses fondements mêmes. Ceux-ci se trouvent dans l'ensemble des Saintes Écritures, dans l'enseignement de Jésus, dans l'effusion du Saint-Esprit, dans l'annonce de l'Évangile par les Apôtres, dans une compréhension toujours plus fine de la Révélation, dans l'assentiment à la Foi par la communauté des croyants. Jésus a confié à l'Église la mission de recevoir ces vérités, en mettant en lumière leur cohérence et en les commémorant. 

    L'Église n'a pas reçu par le Seigneur soit une mission de modifier ces vérités ou une mission de réécrire le Credo. L'Église est la gardienne de ce trésor. L'Église devrait étudier ces vérités, les clarifier, faire approfondir leur compréhension par l'homme et inviter tous les hommes à y adhérer par la Foi. Il y a même des discussions — sur le mariage, par exemple — qui ont été conclues par le Seigneur lui-même. C'est précisément pour dissimuler ces vérités historiques que les descendants des Pharisiens ont nié l'historicité des Évangiles (Marc 10 :11). [ note : l’auteur fait ici référence à la phrase de Jésus : « Si un homme renvoie sa femme et en épouse une autre, il commet un adultère envers la première » ]

    L'enseignement du Seigneur a une dimension morale exigeante. Cet enseignement nous pousse certainement à une adhésion rationnelle à la Règle d'Or, sur laquelle les grands sages de l'humanité ont médité pendant des siècles. Jésus amène cette règle à sa perfection. Mais la Tradition de l'Église a ses propres préceptes de conduite parmi lesquels l'amour de Dieu et du prochain est primordial. « Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous : c'est là ce qu'enseignent les livres de la loi de Moïse et des Prophètes » (Matthieu 7 :12). Ce double Commandement est la référence fondamentale pour les actions du Chrétien. Le Chrétien est appelé à s'ouvrir à l'inspiration de l'Esprit, qui est l'amour, et à répondre à cette inspiration par la Foi, qui agit par l'amour (Galates 5 : 6). Entre l'un, l'amour, et l'autre, la Foi, le lien est indissoluble. 

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  • L'Eglise de France va fermer 17 séminaires

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    De RiposteCatholique.fr :

    Fermeture de 17 séminaires

    Parmi les réformes évoquées à Lourdes lors de leur assemblée, les évêques ont évoqué celle des séminaires. Dans une gestion purement comptable, ils prévoient la fermeture des séminaires accueillant moins de 17 à 20 personnes.

    Aujourd’hui, sur les 32 séminaires et maisons de formation de France, seuls 15 passent cette barre « fatidique » des 17 séminaristes et diacres. Soit la fermeture de 17 séminaires !

    Allez dire à un jeune lyonnais qu’il ira se former à Paris ou à Nantes… Voilà de quoi renforcer les séminaires alternatifs, comme celui de la Communauté Saint-Martin… Si les jeunes ne veulent pas aller dans les séminaires diocésains, c’est peut être parce que l’enseignement dispensé ne répond plus vraiment à leur vocation…

    Par ailleurs, en vue des États généraux de la bioéthique, en février 2018, l’Assemblée a approuvé la mise en place d’un groupe de travail sous la responsabilité de Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. Celui-ci travaillera avec une bonne équipe, à commencer par les médecins Mgr Michel Aupetit (Nanterre) et Mgr Hervé Gosselin (Angoulême), Mgr Nicolas Brouwet (Tarbes et Lourdes), Mgr Olivier de Germay (Ajaccio) et Mgr Pierre-Antoine Bozo (Limoges), ainsi que des experts.

    Les évêques ont élu Mgr Antoine Hérouard, évêque auxiliaire de Lille, comme leur représentant à la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE).

  • Quand un papa patriarche pudibond repenti se confesse

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    Une opinion de Joseph Junker parue sur le site de LaLibre.be :

    Confession d’un PPP (papa patriarche pudibond) repenti (OPINION)

    L’éducation sexuelle présentée par le site Sensoa à nos enfants propose une "bonne" pornographie d’Etat. Je n’avais pas compris, moi, l’horrible pudibond réactionnaire…

    C’est un papa repenti qui vous écrit. Oui, je dois vous l’avouer, j’ai été tout d’abord indigné et révulsé par le site explicite conseillé par Sensoa à des écoliers. J’ai passé une bonne heure à en discuter avec mon épouse et des amis inquiets dont l’enfant de 10 ans avait reçu le fascicule en question. Nous nous croyions capables de choisir nous-mêmes l’éducation à donner à nos enfants. Nous nous croyions autorisés à mieux savoir que Sensoa comment leur transmettre notre vision de la vie affective. Arrogants que nous étions ! Sensoa et le ministre Sven Gatz me l’ont bien expliqué, et je dois vous faire cette confidence : j’étais en fait tellement pudibond !

    Pudibond parce que…

    Pudibond, parce que je me suis permis si allègrement de faire l’impasse sur la distinction sibylline entre site "érotique" et "pornographique". Longtemps j’ai cherché l’once de subtilité qui pourrait faire mériter à cet étalage de sexe cru et explicite le qualificatif "érotique". N’avais-je donc pas compris que seule l’intention compte ?

    Pudibond parce qu’il me faut vous avouer que j’ai fait partie des "illusionnés" que la stratégie de Sensoa tracasse. Le raisonnement est pourtant limpide, bon sang ! Puisque nous ne parvenons pas à protéger nos jeunes de la "mauvaise" pornographie, puisqu’ils savent tous où la trouver en abondance, distribuons directement en classe une "bonne" pornographie d’Etat, revêtue de toute la légitimité éthique et morale qu’il reste encore à notre école ! Idée géniale n’est-ce pas, de combattre la pornographie… en permettant désormais à vos fils et aux miens d’en consommer de manière responsable, avec l’aval du corps professoral ! En guise de repentir, je ne saurais d’ailleurs que trop prier le ministre Gatz de montrer toute l’étendue de sa modernité en mettant sans tarder à la disponibilité de chaque école secondaire de Flandre une salle de shoot sécurisée dernier cri. Tant qu’à fumer, autant que ça soit de la bonne n’est-ce pas ?

    Quoi, vous êtes choqués par mon idée ? Arrêtez donc de vous "voiler la face", vils réactionnaires va !

    Feu d’artifice de positions

    Je suis le pire des obtus, je vous l’avoue, car dans toute ma pudibonderie patriarcale cisgenre, je n’avais pas compris qu’il existait, à côté de la "mauvaise" pornographie, une "bonne" pornographie. Grâce à Sensoa, je commence enfin à entrevoir ce qui permet de rendre la pornographie responsable. 1) Qu’elle soit dessinée; 2) qu’elle soit destinée aux mineurs et surtout; 3) qu’elle soit "diverse" : blanc sur noir sur jaune sur rouge sur blanc sur homme sur autre homme sous femme sur autre femme, à l’endroit ou à l’envers,… un feu d’artifice tellement beau qu’on leur pardonne même volontiers d’avoir omis de dessiner le sacro-saint préservatif ! (Ne cherchez pas d’autres différences, il n’y en a aucune, sinon une série d’explications mécaniques et d’histoires de sexes qui, à n’en pas douter, ne défigureraient pas les plus licencieuses publications du genre).

    Oui, mes amis, je suis un horrible pudibond réactionnaire. J’ai même cru naïvement et stupidement qu’alors que Twitter déborde de #metoo et autres #balancetonporc, qu’à l’heure où la majorité des femmes seront victimes au moins une fois dans leur vie d’agressions sexuelles, la priorité serait de trouver des moyens concrets pour éviter d’habituer nos garçons dès leur enfance à se repaître du corps d’une femme comme d’un objet. D’éviter que le porno n’asservisse leur cerveau, ne détruise leur vie sexuelle naissante ni ne pollue leur regard sur l’autre sexe. Je sais dorénavant que la priorité, c’est d’apprendre à regarder le corps de l’autre comme un objet, mais de manière responsable et consentie. Ce n’était pourtant pas bien compliqué de voir à quel point s’attaquer au porno pour de vrai serait prude (berk) et conservateur (pouah !).

    Je suis patriarche

    Mais aujourd’hui, grâce à Sensoa, j’ai compris qu’il n’est rien de tout cela. Car le vrai responsable, je suis amer de vous le dire car je viens d’en prendre conscience, n’est autre que l’humble vermisseau que je suis.

    Je dois vous le confesser, je suis le pire des patriarches. J’ai eu la faiblesse de défendre la transmission masculine du patronyme, qui me vaut encore aujourd’hui une rancune tenace mais j’en suis certain méritée de la part d’une partie du corps féministe. J’éprouve un malin plaisir à parler de madame "le" ministre en répétant à qui veut l’entendre qu’en français, le genre n’a pas de sexe. J’ai gardé un faible pour l’adorable mot "mademoiselle" et vante à longueur de journée la complémentarité homme-femme. En matière de galanterie, la liste de mes méfaits serait trop longue à détailler tant il m’arrive fréquemment aujourd’hui encore de leur tenir la porte, leur donner le bras avec condescendance ou pire en les complimentant sur leur robe. Je me complais volontiers dans le rôle du chevalier protecteur s’amusant à impressionner la racaille vespérale qui papillonne un peu trop près des dames dans le métro. Pire, j’ai honte de vous l’avouer, quand un individu un peu louche manque de respect à ma sœur, j’éprouve de manière quasi irrépressible l’envie protectrice et paternaliste à peine dissimulée de casser la figure de l’importun.

    Grâce à Sensoa, Sven Gatz et Cie, je puis désormais faire amende honorable et devenir un homme nouveau. Car je sais à présent que j’ai fait fausse route, et qu’en fait, le vrai problème, le vrai responsable de #metoo, c’est moi.

    Faire de mes fils des hommes

    Il me reste encore une étape ultime que je ne parviens pas encore à franchir. J’ai beau essayer par tous les moyens, je ne suis pas parvenu à renoncer à l’ambition de faire de mes 4 fils des hommes, des vrais. C’est-à-dire en faire des garçons qui savent regarder une femme dans les yeux, pour qui la vie affective ne se résume pas qu’au sexe et qui ne parlent de personne comme d’un objet comme je l’entends si souvent sans que cela n’émeuve personne; en faire des hommes qui sauront qu’enfiler les filles comme d’autres les perles n’est pas plus glorieux que de se repaître de la nudité de quelqu’un ou d’acheter le corps d’une prostituée; en faire des hommes qui auront appris à aimer en cœur, corps et âme. Bref, à tout faire pour qu’ils ne deviennent pas des porcs.

    Pauvre rêveur que je suis dans le monde d’aujourd’hui ! Quand j’aurai renoncé à cette folle chimère, quand je serai enfin prêt pour le monde libéré et radieux qu’annonce Sven Gatz, je pourrai confier l’éducation affective de mes fils à Sensoa, qui sait bien mieux que nous, pauvres parents, ce qui est mieux pour eux.

    Je n’aurais pas évité d’en faire des porcs. Mais au moins ils seront devenus des porcs responsables. Et pour ça, je pourrais remercier Sensoa jusqu’à la fin de mes jours.

  • Vittorio Messori : le « discernement » situationiste du pape François favorise une société liquide

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    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be »:

    « De son célèbre Entretien sur la Foi avec le Cardinal Ratzinger en 1984 au livre-interview avec Jean-Paul II à l’occasion des quinze ans de son pontificat en passant par ses livres d’investigation sur l’historicité des évangiles et sur Marie, sans cesse réédités, Vittorio Messori est aujourd’hui l’un des auteurs catholiques les plus lus et les plus célèbres et, à ce titre, il a toujours eu un certain poids dans l’opinion publique des catholiques. Considéré comme un vaticaniste se tenant à bonne distance de la lutte doctrinale qui se joue entre les traditionnalistes critiques de Bergoglio et les « gardiens de la révolution » du Pape, il fait dans cet article publié dans la revue italienne Il Timone un constat sans concession sur l’état actuel de l’Eglise à partir de la théorie de la « société liquide » de Zygmunt Bauman.

    *

    Selon la célèbre formule du sociologue juif polonais Zygmunt Bauman, ce qui caractérise notre époque, que nous appelons post-moderne, c’est la création d’une « société liquide ». Autrement dit, une société dans laquelle tout est instable et changeant : pensons au travail qui a vu le « poste fixe » se muer en un inquiétant emploi précaire.  Pensons aux migrations des peuples avec souvent des unions sponsales entre ethnies différentes, à la famille qui a laissé la place aux unions sans liens légaux ni religieux, au changement rapide des habitudes sexuelles en vertus desquelles on voudrait entre autres aller jusqu’à rendre incertaine l’appartenance au sexe masculin ou féminin.  Pensons à la classe politique qui a renoncé aux plans et aux projets à long terme pour gouverner – quand ils y arrivent encore – à vue, si pas au jour le jour.

    Voilà pour ce qui est de la société. D’autre part, d’un point de vue religieux, le croyant s’inquiète du fait que même l’Eglise catholique – qui était un exemple millénaire de stabilité – semble elle aussi vouloir devenir « liquide ».  Au cours d’une interview déconcertante, le général des jésuites, le Sud-Américain Arturo Sosa, a « liquéfié » l’Evangile lui-même : il a en effet déclaré au cours d’un entretien que nous n’avions aucun enregistrement des paroles de Jésus sur cassette ou sur disque et que nous ne savons pas exactement ce qu’Il a dit.  On peut donc « adapter » l’Evangile au gré des époques, des besoins et des personnes.  Le même Sosa déclare qu’il n’aime pas le mot « doctrine » et donc les dogmes non plus parce que « ce sont des mots qui rappellent la dureté des pierres » tandis que la foi chrétienne doit être élastique et adaptable.  En fait elle doit elle aussi devenir « liquide ».  N’en déplaise au Christ qui a voulu que son Eglise soit fondée sur la pierre.  Mais un autre jésuite, sud-américain lui aussi, qui n’est nul autre que le pape en personne, a répété dans l’une des nombreuses interviews qu’il accorde aux personnes les plus diverses dans les lieux les plus divers – en avion, place Saint-Pierre ou en rue –  ce qui constitue l’un des pivots de sa stratégie d’enseignement et de gouvernement : « Il faut dépasser la tentation catholique de l’uniformité des règles, de leur rigidité, alors qu’il faut au contraire juger et se comporter au cas par cas ».  Le terme que le pape François emploie c’est « discernement » : il s’agit d’une vieille tradition de la Compagnie de Jésus qui cependant, jusqu’à aujourd’hui, n’allait pas jusqu’à « interpréter » librement le dogme lui-même en fonction des situations.  Comme cela s’est produit dans certains documents officiels signés par lui et qui ont suscité la perplexité (pour utiliser un euphémisme) même de certains cardinaux.

    Eh bien, avec toute l’humilité requise, il me semble qu’un pareil choix soit erroné pour l’Eglise et pour la foi. Il me semble en fait qu’il faudrait faire exactement le contraire.  Dans un monde « liquide » où tout devient incertain, précaire, provisoire, c’est justement de la stabilité et de la fermeté de l’Eglise catholique dont non seulement les croyants mais l’humanité toute entière auraient besoin.  Ces dogmes comme la pierre auxquels le Général de la Compagnie de jésus est allergique pourraient et devraient devenir pour beaucoup un havre sûr dans une société qui s’effrite et qui tend à se déliter dans le chaos.  Ce n’est pas un hasard si de tout temps mais plus particulièrement aujourd’hui, quand ils sont malmenés par les flots, les hommes cherchent un port sûr où les eaux sont tranquilles. C’est de certitudes réaffirmées et défendues dont nous avons besoin et non d’innombrables opinions changeantes.  L’un des symboles de l’Eglise catholique était un chêne vigoureux, solidement ancré dans le sol par de robustes racines.  Est-ce vraiment rendre service à la foi que de remplacer ce chêne par un roseau qui ploie dans tous les sens au moindre souffle de vent au gré des désirs et des modes humaines ?  Peut-être le moment est-il venu de redécouvrir et d’appliquer à toute l’Eglise l’ancienne et belle devise des chartreux : « Stat crux dum orbitur volvit », la croix demeure stable tandis que le monde change.  Plus que jamais, c’est de la clarté solide du catéchisme dont nous avons besoin plutôt que des innombrables et changeants « selon moi » et des opinions infinies dont le monde est rempli.  Le protestantisme a suivi cette route et l’histoire nous a montré où elle menait.  Mais malheureusement, comme toujours, l’histoire n’est pas magistra vitae.

    Un article de Vittorio Messori publié en italien dans la rubrique « Il Vivaio » de la revue Il Timone d’octobre-novembre 2017 et traduit avec l’autorisation de l’auteur."

    Ref. Une Eglise solide dans une société liquide

    JPSC