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Enseignement - Education - Page 89

  • Education relationnelle, affective et sexuelle dans les écoles : une enquête à diffuser largement

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    L’UFAPEC, association des parents du réseau libre francophone fait une enquête large auprès des parents pour savoir ce qu’ils veulent pour leurs enfants en matière d’éducation relationnelle, affective et sexuelle dans les écoles.

    Il est urgent de donner son avis car les partenaires de leur groupe politique ne sont pas tous fiables et l’anthropologie chrétienne n’y fait pas recette notamment dans les plannings familiaux.

    Le rôle des parents est indispensable en ces matières qui touchent à l’amour, à la vie et à la famille

    Diffusons largement cette enquête : 

    http://www.ufapec.be/actualite/31032017-enquete-evras.html

    PARTICIPEZ À NOTRE ENQUÊTE UFAPEC SUR L'EDUCATION À LA VIE RELATIONNELLE, AFFECTIVE ET SEXUELLE !

    L’UFAPEC va se pencher ces prochains mois sur les contenus et modalités de l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (communément appelée EVRAS) telle qu’elle est traitée dans les établissements primaires et secondaires. Un certain nombre d’experts et d’acteurs de terrain vont être entendus dans le cadre d’un "groupe politique", lequel devra remettre une note d’avis au Conseil général de l’UFAPEC.

    Sur cette base et sur base des résultats de deux consultations des parents (la première se trouve dans le lien ci-dessous et nous vous invitons vivement à y participer, la seconde interviendra après rédaction de la note d’avis du groupe politique), le Conseil général s’accordera sur un texte final qui servira de base à une étude d’éducation permanente. Cette étude sera publiée en vue de la rentrée 2017.

    C’est dans ce cadre et dans la volonté d’entendre l’avis des parents de l’enseignement libre confessionnel que nous vous proposons de participer à cette première enquête >>

  • Les évêques de Belgique ont répondu à la pétition de "Pro Europa Christiana" en faveur de Stéphane Mercier

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    Réponse des évêques francophones de Belgique à la pétition de la Fédération Pro Europa Christiana

    Chère Madame, cher Monsieur,

    Vous avez envoyé aux évêques francophones de Belgique une pétition lancée par la Fédération Pro Europa Christiana à propos de M. Stéphane Mercier, chargé de cours invité à l’Université catholique de Louvain (UCL). Vous nous écrivez que S. Mercier « ne fait qu’exprimer la position officielle de l’Église catholique en ce qui concerne l’avortement ». Or, M. Mercier précise dans ses notes de cours : « Ce qui est proposé ici est un argument philosophique, pas un argument théologique » (La philosophie pour la vie. Contre un prétendu ‘droit de choisir’ l’avortement, § 2). M. Mercier se situe au point de vue philosophique.

    Le point de vue de l’Église implique, par contre, une approche théologique et pastorale. Ainsi le pape François écrit-il, dans sa lettre apostolique « Misericordia et misera » (2016), au § 12, qu’il accorde à tout prêtre la faculté d’absoudre du péché d’avortement ; il ajoute : « Je voudrais redire de toutes mes forces que l’avortement est un péché grave, parce qu’il met fin à une vie innocente. Cependant, je peux et je dois affirmer avec la même force qu’il n’existe aucun péché que la miséricorde de Dieu ne puisse rejoindre et détruire quand elle trouve un cœur contrit qui demande à être réconcilié avec le Père. »

    Telle est la position de l’Église. M. Mercier ne la développe pas car son objectif est d’ordre philosophique et non théologique. C’est pourquoi les évêques de Belgique francophone, formant le pouvoir organisateur de l’Université catholique de Louvain, appuient les autorités académiques de l’UCL dans leur démarche consistant à vérifier si M. Mercier a répondu aux exigences pédagogiques du cours d’initiation à la philosophie qu’il devait donner. Les autorités académiques n’ont pas à se prononcer sur une question théologique ou religieuse, mais sur la mise en œuvre d’un cours de philosophie. Cela est parfaitement conforme à la Constitution apostolique de S. Jean-Paul II « Ex corde ecclesiae », sur le fonctionnement et la mission des Universités catholiques. Dans cette optique les évêques ont publié ce 28 mars le communiqué suivant.

    Déclaration des évêques francophones suite à la suspension des cours de M. Stéphane Mercier, chargé de cours invité, à l’UCL.

    « Concernant la suspension des cours de M. Stéphane Mercier, chargé de cours invité à l’UCL, les évêques font confiance à la procédure interne menée actuellement par l’UCL.

    Les évêques espèrent que la discussion qui vient de surgir contribuera à une discussion sereine sur l’avortement dans la société. »

    « Les évêques sont opposés à l’avortement en raison du respect pour la vie.

    Selon le droit belge, il n’existe pas de droit à l’avortement. La loi prévoit que l’avortement peut être pratiqué moyennant certaines conditions stipulées par la loi sans entraîner de poursuites pénales. La loi prévoit ainsi dans quels cas l’avortement est autorisé ou non. Mais comme tel, l’avortement est un délit et relève toujours du droit pénal. »

    « Même si l’Eglise est opposée à l’avortement, elle fait la distinction entre la personne et l’acte. L’Eglise comprend que certaines femmes en arrivent à décider d’un avortement quand elles sont dans des situations pénibles, difficiles voire désespérées. La gravité de l’avortement est un drame pour l’enfant, pour ses parents et pour la société. Par compréhension pour ces situations dramatiques, les évêques tiennent à ce que l’on parle toujours avec nuance et tact des personnes et des couples qui font le choix de l’avortement. Bruxelles, le 28 mars 2017. »

    Les évêques resteront vigilants par rapport à la mise en œuvre de cette déclaration.

    En vous remerciant de votre contribution à la clarification de cette question très actuelle, nous vous prions d’agréer, chère Madame, cher Monsieur, l’expression l’expression de nos salutations distinguées.

    Bruxelles, le 30 mars 2017

    Les évêques francophones de Belgique 

    Guy Harpigny, évêque de Tournai

    Le commentaire de "Pro Europa Christiana" est en ligne ICI

    Commentaire d'un ami :

    C'est assez surprenant de lire que l'Eglise n'adopte que des points de vue théologiques et pastoraux, et ne peut par conséquent se prononcer sur un point de vue philosophique. Si c'était le cas, on aurait sombré officiellement dans le fidéisme.

    Je me demande ce qu'en penseraient (en vrac) St Thomas d'Aquin, St Augustin, St Jean-Paul II, St Justin, Emmanuel Mounier, Jacques Maritain et j'en passe... pour ne pas parler de toute la rencontre entre la philosophie grecque et la foi chrétienne merveilleusement commentée dans le fameux discours de Ratisbonne par Benoit XVI.

    Bref, en parler jeune, cette réaction est du bullshit complet. Les évêques appuient aussi la nouvelle ligne de défense de l'UCL, qui est de se retrancher derrière un argument "pédagogique" comme casus belli. Une lâcheté qui n'est pas sans exposer ma faible nature à la colère je l'avoue.

  • L'université jésuite de Marquette aussi peu catholique que celle de Louvain ?

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    Ces faits qui se sont produits il y a un an en disent long sur l'orientation actuelle de certaines universités prétendument catholiques. Lu sur "reinformation.tv" :

    Un professeur licencié pour avoir pris la défense du mariage « hétéro » dans une université jésuite aux Etats-Unis

    La prestigieuse université catholique jésuite de Marquette a décidé de licencier un professeur, John Mc Adams, coupable selon elle d’avoir apporté son soutien à un élève « saqué » par une collègue « libérale » – c’est-à-dire « de gauche » selon les critères américains. Cheryl Abbate avait en effet sèchement rétorqué à un élève défendant le mariage homme/femme en cours d’éthique que sa position était raciste, ajoutant : « Vous pouvez avoir vos opinions, mais je vous préviens que dans ce cours les commentaires racistes, homophobes ou sexistes ne seront pas tolérés. » Puis elle l’avait incité à quitter le cours.

    Une université jésuite licencie un professeur « coupable » d’atteinte aux droits homos

    Pour avoir pris la défense de l’élève sur un blog, le professeur Adams a donc fait l’objet d’une procédure disciplinaire et se voit infliger une « punition » par une commission universitaire de sept professeurs qui a rendu à ce sujet un document de 123 pages (!). Il se voit ainsi privé de salaire d’avril à novembre 2016 et fait l’objet d’une procédure de licenciement. Seule possibilité pour lui de réintégrer sa fonction : faire officiellement acte d’obédience à la décision universitaire et demander platement pardon pour la « souffrance » qu’il a fait endurer à Mme Abbate en critiquant son attitude…

    Adams fait remarquer que cette tactique consistant à faire taire les personnes ayant une opinion différente, plutôt que de les confronter objectivement dans le cadre des cours, est une stratégie à présent couramment utilisée chez les libéraux : « Il n’y a pas de débat sur les idées elles-mêmes, car celles-ci sont jugées offensantes… Elles n’ont pas même le droit d’être exprimées. »

    La défense du mariage naturel est une cause de licenciement à Marquette, aux Etats-Unis

    L’exigence qui lui est faite de battre sa coulpe publiquement émane, selon lui, non de ses pairs mais du président de l’université qui veut se débarrasser de lui. Mc Adams compare cette demande à « l’Inquisition, dans laquelle les victimes qui confessaient avoir pactisé avec Satan et répandu une hérésie évitaient l’exécution, ou encore au stalinisme des années trente », ajoutant qu’il s’agit d’une « violation de la liberté académique gravée dans les statuts universitaires. » Des statuts en effet adossés au Premier Amendement de la Constitution américaine, qui concerne précisément la liberté d’expression, de religion ainsi que la liberté de la presse.

    Le professeur Adams n’envisage pas pour autant de traîner l’affaire devant les tribunaux, en raison de la lenteur de la justice et de son coût exorbitant. Mais il fait enfin remarquer, à fort juste titre, que le mot catholique figurant à côté de ceux d’Université Marquette n’est rien d’autre que du… marketing !

  • Quand Stéphane Mercier est longuement interviewé

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    De Jeanne Smits sur reinformation.tv :

    Interview de Stéphane Mercier, licencié par l’université catholique belge UCL pour son argumentation contre l’avortement

    Stéphane Mercier, le professeur de philosophie qui s’est retrouvé au centre d’une polémique à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL) pour avoir invité ses étudiants à réfléchir sur un argumentaire philosophique contre l’avortement, est désormais sous le coup d’une sanction prononcée par la direction : licenciement pur et simple à effet immédiat au 1er avril. Stéphane Mercier avait bien voulu donner une longue interview à reinformation.tv quelques jours avant que tombe cette sanction, nous livrant dans le même temps le portrait d’un homme engagé et conscient des responsabilités propres à notre époque. La voici.

    RITV : Stéphane Mercier, vous vous êtes montré très clairement provie. Aujourd’hui, cela vous vaut accusation. Assumez-vous cette qualité ?

    Stéphane Mercier : A 100 %, et cela fait ma fierté : ma fierté à la fois comme être humain de prendre ainsi la défense, à ma modeste mesure, d’autres êtres humains, et ma fierté comme philosophe parce que j’ai l’impression que philosophiquement, le droit à la vie est indiscutable. Et plus profondément encore, comme catholique romain, parce que comme le disent les saints, la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant.

    RITV : Quel est votre âge ? Et quelle a été votre formation, puisque votre raisonnement ne ressemble pas beaucoup à celui de certains nouveaux philosophes ? Quels sont vos philosophes de prédilection ?

    S.M. : J’ai 34 ans. Ma formation, je l’ai faite tout entière ici à Louvain-la-Neuve, puisque, contrairement à ce que certains médias avaient suggéré, je ne suis pas un nouveau dans la maison. J’ai commencé mes études ici, en philosophie, en 2000. Quand j’ai eu ma licence – le Master d’aujourd’hui – en 2004, j’ai été nommé assistant à la faculté de philosophie pendant 10 ans. J’ai eu mon doctorat en 2010 et je suis devenu chargé de recherche à l’équivalent belge du CNRS en France pendant quatre ans. Depuis 2014, je suis de nouveau chargé de cours dans le département de philosophie. Et ce jusqu’à cette année… et vraisemblablement, pas au-delà.

    Quant à mes philosophes de prédilection, j’ai travaillé sur saint Thomas qui est bien sûr un incontournable. J’ai essentiellement fait ma thèse et mes recherches sur la philosophie romaine, sur Cicéron, sur Sénèque, et je travaille aussi en philosophie comparée sur le stoïcisme et le confucianisme. Je ne suis pas très sensible aux choses contemporaines que je trouve souvent un peu verbeuses et jargonnantes, alors que les philosophes latins, antiques et médiévaux ont toujours un beau souci de clarté que j’apprécie beaucoup.

    Stéphane Mercier, ancien élève de l’université catholique belge UCL

    RITV : Vous êtes donc un ancien élève de Louvain-la-Neuve et vous y enseignez depuis de très nombreuses années : y a-t-il eu avant aujourd’hui d’autres incidents de ce type ? Que s’est-il passé de nouveau pour que l’on vous poursuive ainsi ?

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  • Débat sur l'avortement: poursuivre l’aventure de la vie (CHRONIQUE)

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    Delhez.jpgLa rédaction de «La Libre» n’apprécie sans doute que modérément l’article que le P. Charles Delhez publie dans son édition d’aujourd’hui. Son site web nous prévient en majuscules qu’il s’agit d’une « CHRONIQUE »: elle n’engage pas le journal qui sous-titre, deux précautions valent mieux qu’une,  avec une citation choisie de l’auteur : « Je me garderai de tout jugement à l’encontre de celles qui ont eu recours à l’avortement ». Sans doute, mais on aurait pu ajouter cette autre qui complète le reflet de la tonalité de l’article : « mettre fin à l’aventure d’un autre, c’est faire peu de cas de ce qu’il y a de sacré dans le commencement de la vie, celle d’un autre comme la mienne »:  

    « A la lueur d’une luciole.

    Certaines femmes n’envisageraient pas pour elles-mêmes l’avortement, malgré les pressions de l’opinion publique, même si un handicap profond est diagnostiqué pour leur enfant. Elles ne défilent pas nécessairement dans les rues ni ne s’expriment dans la presse, mais vont à contre-courant de notre société qui, sur ce point, semble ne vouloir faire entendre qu’un seul message. Il y a comme un tabou à propos de l’avortement, constatait un journaliste.

    Chaque société et toute culture a ses angles morts. Sous l’Empire romain, par exemple, on pouvait abandonner les nourrissons en les "exposant". Ceux qui échappaient à la mort tombaient souvent entre les mains de marchands d’esclaves ou de proxénètes. Certains ont eu plus de chance, ainsi Flavia Domitilla, la femme de l’empereur Vespasien. Par contre, à la mort de Germanicus, général adoré, des parents iront jusqu’à jeter leurs enfants en signe de colère contre l’injustice divine.

    On a manifestement fait des progrès dans le respect de chaque personne, y compris les enfants nés ou à naître…

    Ne revenons pas en arrière. L’embryon est un vivant, il "doit sa singularité à ce que, s’il se développe, ce sera un petit d’homme, une personne", écrit Axel Kahn. Cet éthicien français non suspect de catholicisme estime que, dès que nous savons qu’un amas de cellules deviendra un petit enfant, il acquiert une "singularité admirable". Il a déjà une certaine autonomie et un ADN unique au monde, fruit d’une rencontre.

    L’embryon est donc le "début possible d’une personne" et ne sera jamais un "objet banal". Mener une grossesse à terme demeure l’idéal et c’est au service de la vie que doit se mettre toute société.

    En Belgique, l’avortement n’est pas un droit. Rien n’oblige d’y collaborer, l’objection de conscience étant prévue (art. 350 § 6). Il demeure en effet un interdit relevant du droit pénal, mais qui, en 1990, a été partiellement dépénalisé. C’est après le rappel de cet interdit (art. 348 et 349), que la loi ajoute, depuis lors : "Toutefois, il n’y aura pas d’infraction lorsque…" (art. 350). Il s’agissait d’éviter les avortements clandestins, non pas d’en faire un droit ou de le banaliser.

    Mais n’assiste-t-on pas à un changement de mentalité ? Une loi n’est jamais qu’un moment du consensus démocratique en vue de la paix sociale, elle peut toujours évoluer démocratiquement. Militer pour la sortie de l’avortement du code pénal est donc un choix possible, mais s’engager pour le respect littéral de la loi en son état actuel l’est tout autant. L’enjeu est de société. Si la décision de vie ou de mort est dans les mains des survivants, des repères essentiels s’estompent. La dignité humaine, et donc celle de notre société, serait fondée sur les qualités de la personne ou des circonstances et non plus sur le fait même qu’elle existe. Or, c’est son existence elle-même, et pas ses caractéristiques ou sa convenance, qui est le support de toute dignité. Le vivant défend la vie. Je garderai toujours un cœur accueillant et compatissant pour celles qui ont eu recours à l’avortement et me garderai de tout jugement à leur encontre, car je n’ai pas à m’immiscer dans leur conscience. Je me permets cependant de donner mon opinion quant aux valeurs qui me semblent compromises. L’avortement sera toujours, selon moi, un mal à éviter autant que possible, car il est question de cessation volontaire de la vie. Mettre fin à l’aventure d’un autre, c’est faire peu de cas de ce qu’il y a de sacré dans le commencement de la vie, celle d’un autre comme la mienne. Chacun de nous, en effet, peut se reconnaître dans l’embryon qu’il a été. La nature nous a donné de participer librement à la poursuite de la belle aventure de la vie. Soyons dignes de la confiance qui nous est faite. Dans cette optique, l’éducation à l’affectivité, à la sexualité et à la parentalité est un élément important qui nous permettra d’humaniser davantage notre société.

    Charles Delhez »

    Ref. Débat sur l'avortement: poursuivre l’aventure de la vie (CHRONIQUE)

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  • Ce que devrait être une université catholique d'après le pape François

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    De zenit.org :

    Universités: enseigner, c’est imiter Jésus, explique le pape François (traduction intégrale)

    Message pour les 100 ans de l’université pontificale catholique du Pérou

    « Celui qui est appelé à enseigner doit le faire à partir de l’imitation de Jésus », et « pour enseigner il faut auparavant apprendre, en étant disciple », explique le pape François.

    Le pape François a en effet adressé une lettre au cardinal Giuseppe Versaldi, grand chancelier de l’université catholique du Pérou, à l’occasion des cent ans de l’université. Un lettre en date du 19 mars 2017 – anniversaire de l’inauguration du pontificat, mais surtout, fête du cardinal – : elle est publiée par le Saint-Siège ce samedi 1er avril, en espagnol.

    Plus encore, pour le pape, « enseigner et apprendre sont un processus lent et minutieux, qui requiert une attention et un amour constants, parce que l’on collabore avec le Créateur pour donner forme à l’œuvre de ses mains », c’est même une « tâche sacrée ».

    Et il rappelle que « les fins essentielles d’une institution universitaire catholique » c’est « d’être évangélisé pour évangéliser ».

    Voici notre traduction intégrale de la lettre du pape François, vu son importance pour toute université ou toute structure d’enseignement catholique.

    AB

    Lettre du pape François

    Cher frère,

    Je suis heureux de vous saluer et de saluer à travers vous ceux qui forment l’université pontificale catholique du Pérou, à l’occasion du premier centenaire de cette institution. Je m’unis à vous dans l’action de grâce au Seigneur pour tous les bienfaits reçus de sa bonté infinie au cours de ces années consacrées au service de l’Eglise et de la société de ce cher pays.

    Cet heureux anniversaire nous offre la possibilité de réfléchir à la nature et à la finalité de cette université. Dans ses statuts, elle se définit comme une « communauté de maîtres, d’étudiants, et de diplômés dédiée aux fins essentielles d’une institution universitaire catholique » (Art. 1). On trouve dans cette formulation déjà la synthèse de tout un projet, pas seulement éducatif, mais de vie.

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  • Stéphane Mercier sanctionné par l'Université prétendument catholique de Louvain

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    L'Université prétendument catholique de Louvain a décidé de sanctionner Stéphane Mercier. Il nous revient en réalité qu'il a bel et bien été licencié. Voici ce qu'en dit le site du Soir (C. Bq.) :

    Plaidoyer anti-avortement: Stéphane Mercier sanctionné par l’UCL

    La nature de la sanction disciplinaire n’est pas connue.

    La sentence est tombée vendredi soir. L’UCL a décidé de sanctionner Stéphane Mercier, le chargé de cours invité en philosophie auteur du plaidoyer anti-avortement qui avait provoqué un tollé il y a maintenant une dizaine de jours.

    La nature de la sanction disciplinaire n’a pas été rendue publique: « Cette procédure relève de la relation contractuelle entre un employeur et son employé », explique l’UCL dans un communiqué.

    Une procédure disciplinaire ouverte

    Une procédure disciplinaire avait été ouverte contre le chargé de cours invité en philosophie, suite aux propos qu’il avait tenus sur l’avortement dans le cadre de ses cours de bacheliers. Il avait notamment qualifié l’avortement de «meurtre», «plus grave que le viol».

    L’UCL s’était alors immédiatement démarquée de ces propos, rappelant «son profond attachement au rôle de l’université comme animatrice de débats et d’échanges, y compris sur des questions controversées».

    Il y a une semaine, l’université avait décidé de suspendre «les activités d’enseignement» de Stéphane Mercier, «la sérénité requise pour dispenser ses enseignements dans de bonnes conditions n’étant plus assurée».

    L’instruction de son dossier a donc été clôturée ce vendredi avec la proposition d’une sanction disciplinaire dont l’intéressé «a été immédiatement informé». «Des recours sont autorisés par la procédure et les enseignements de M.Mercier restent suspendus jusqu’à la décision finale», a indiqué l’université.

  • Défendons la liberté et le droit des professeurs à être contre l’avortement; signons la pétition

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    5.578 personnes ont signé. Aidez-nous à augmenter ce nombre 10.000 signatures.

    Le 26 mars, Stéphane Mercier a donné un speech à la Marche pour la Vie à Bruxelles. Et il a dit ceci : « Il est de ma tâche en tant que philosophe de méditer librement sur le sens et la dignité de la vie. Une université catholique devrait également, selon moi, défendre la dignité de la vie. »

    L’Université Catholique de Louvain  a signalé à Monsieur Stéphane Mercier que ses cours étaient suspendus et qu’une procédure disciplinaire avait été introduite contre lui. Un jour noir pour la liberté académique en Belgique.


    Stéphane Mercier, chargé de cours invité auprès de l’institut de philosophie, s’est exprimé contre l’avortement. Dans un texte de 15 pages, sous le titre « La philosophie pour la vie », il qualifie l’avortement de meurtre : « La vérité est que l’avortement est le meurtre d’une personne innocente. Et c’est même un meurtre particulièrement abject, parce que l’innocent en question est sans défense. »

    Par voie de communiqué, l’Université Catholique de Louvain a affirmé que les opinions de Monsieur Mercier étaient contraires aux valeurs de l’université (qui est pourtant une université catholique).

    L’université estime inacceptable que ces opinions soient exprimées dans le cadre des cours puisque le droit à l’avortement est établi dans la loi belge, selon l’université.

    C’est pourquoi le professeur Mercier a été convoqué par les autorités de l’université pour répondre de son texte et de son usage éventuel dans ses cours. Une procédure disciplinaire est lancée à son encontre. C’est en contradiction flagrante avec la liberté académique, la liberté d’expression, la liberté de conscience et la liberté d’enseignement. Une université, surtout si elle est catholique, doit permettre à ses professeurs et chargés de cours  de prendre position contre l’avortement dans le cadre d’une argumentation.

    Que reste-t-il du débat académique si, concernant chaque question morale, seul un avis peut être exprimé ?

    Au lieu de réagir avec des arguments dans le débat en question, l’Université Catholique de Louvain menace de faire taire ce chargé de cours qui a laissé parler sa conscience dans son travail. Cela dépasse les bornes. 

    Il est absurde que des enseignants catholiques ne puissent pas respecter le Magistère au sein même d’une université catholique.

    Cette pétition est adressée au recteur de l’Université, Monsieur Vincent Blondel.

    Demande de respect de la liberté académique

    Nous avons appris qu’un chargé de cours de votre université, Stéphane Mercier, s’est exprimé contre l’avortement dans un article. Il l’a fait dans le cadre d’un débat académique à propos de ce sujet, avec les arguments pour et contre. Nous sommes choqué d’un chargé de cours soit convoqué pour cela et que l’Université Catholique de Louvain déclare officiellement que son opinion est contraire aux valeurs de l’université. Votre université porte le nom « catholique », mais un enseignant catholique ne peut pas y transmettre les points de vue catholiques concernant l’avortement ?

    C’est non seulement indigne du nom « catholique, mais également de celui d’ « université ». A l’université, les différentes opinions doivent toujours pouvoir être confrontées les unes aux autres, dans le cadre du débat académique.

    Il est inadmissible que des contributions fondées soient exclues par avance du débat, parce que la conclusion ne plait un certain groupe de personnes.

    Pour ces motifs, nous vous demandons de réagir et de restaurer la liberté académique dans votre université.

    Bien respectueusement,

    Salutations,
    [Votre Nom]
  • Avortement et miséricorde de l'Eglise

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    Du Père Simon Noël osb, sur son blog :

    On reparle à nouveau de la position de l'Eglise face au douloureux problème de l'avortement. En Belgique ces derniers jours, avec l'étrange position adoptée par les autorités de l'université catholique (?) de Louvain, la question refait surface. Aussi je vous propose les réflexions d'un prêtre de la base, qui entend rester fidèle à l'enseignement de Jésus et de son Eglise, et qui dans son ministère pastoral a été amené plusieurs fois à rencontrer des femmes qui ont pratiqué l'interruption volontaire de grossesse.

    On nous dit qu'à une Eglise du passé, marquée par la rigidité et le dogmatisme, doit succéder enfin une Eglise tolérante et pratiquant la miséricorde. Il y a en cela une grave erreur de perspective, qui consiste à mal situer ce qu'est la miséricorde dans la vue chrétienne des choses. 

    L'enseignement de l'Eglise maintient les deux bouts de la corde: vérité et justice, d'une part, miséricorde et compréhension, d'autre part.

    Qu'est-ce que l'avortement pour l'Eglise? Pour le concile Vatican II, l'avortement et l'infanticide sont des crimes abominables! L'encyclique Evangelium Vitae de saint Jean-Paul II enseigne que l'avortement est le meurtre délibéré d'un être innocent! Ainsi le souverain pontife, dans son magistère, a tranché une question soulevée depuis un certain temps, dans le sens que l'avortement est une violation réelle du cinquième commandement. Il s'agit bel et bien d'un meurtre. Enfin, est-ce une coïncidence?, le pape François, le 27 mars dernier, au moment où la Belgique s'agitait autour de l'affaire Mercier, a écrit sur son compte twitter: Protéger le trésor sacré de toute vie humaine, de sa conception jusqu'à la fin, est la meilleure voie pour prévenir toute forme de violence.

    Adopter une attitude molle et libérale dans ce domaine n'est pas une attitude de miséricorde. Car il faut toujours tout faire pour dissuader une femme d'interrompre sa grossesse. Il suffit pour s'en convaincre de voir les blessures psychiques qu'une femme porte tout le reste de sa vie, lorsqu'elle a commis cette faute. Ayant détruit la vie en elle, un esprit de mort va s'installer dans son âme, et un malaise dépressif chronique et récurent risque de la torturer tout le reste de son existence. Dans tout avortement, il y a deux victimes: l'enfant et la mère.

     Heureusement des prêtres peuvent leur venir en aide, par des prières de délivrance et de guérison. Là entre en jeu la miséricorde. En effet Dieu aime le pécheur tel qu'il est et par le repentir et la confiance en la miséricorde, accompagnée d'une vraie vie de prière et de conversion, empreinte d'une totale confiance en Dieu, un véritable processus de guérison intérieure et de résurrection spirituelle est possible. De nombreux témoignages le confirment. Puisse toute femme qui a fauté trouver le guide spirituel qui l'accompagnera sur ce chemin de reconstruction, qui pourra même se terminer par cette louange de l'Exultet: heureuse la faute qui nous a valu une telle rédemption. Dieu dans sa miséricorde va jusqu'à transformer nos fautes du passé en bénédiction pour l'avenir.

    La miséricorde de l'Eglise, réclamée à cors et à cris par certains, c'est là qu'elle se situe et elle est inséparable d'un discours ferme et courageux sur les principes moraux intangibles de la morale catholique. »

     Ref. Avortement et miséricorde de l'Eglise 

    Sous peine de s’effondrer dans l’anarchie, toute société distingue l’objectivité des codes qui la structurent de la question de l’imputabilité de la faute commise par ceux qui les transgressent. L’Eglise n’échappe pas à la règle: l’objectivité du prescrit légal est une chose, la responsabilité du délinquant une autre. Les causes d’excuse et de justification, les circonstances atténuantes ou absolutoires peuvent, selon le cas, suspendre en tout ou partie l’effet de la loi, sans l’annuler. A fortiori si cette loi prend sa source dans les commandements de Dieu. La miséricorde du Seigneur qui nous juge n’annule pas ceux-ci, pas plus qu’elle ne justifie la soumission de la loi divine au relativisme des lois humaines.

    JPSC.

  • Quand deux professeurs émérites de l'UCL - l'un athée et pro-choix, l'autre catholique et pro-vie - s'inquiètent de voir la liberté académique menacée

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    Lu sur le site plus.leSoir.be en "carte blanche" :

    Propos anti-avortement à l’UCL: la liberté académique menacée? 

    Nous sommes inquiets. Oui, nous sommes inquiets par les menaces qui pèsent sur la liberté académique, et a fortiori la liberté d’expression, à l’Université Catholique de Louvain. Le 25 mars, les autorités de l’UCL ont décidé de suspendre les cours de philosophie donnés par M. Stéphane Mercier, chargé de cours invité. En outre, une procédure disciplinaire a été engagée qui pourra déboucher sur des sanctions à son encontre. 

    De quoi s’agit-il ? Dans un cours de philosophie destiné aux étudiants de premier baccalauréat à la Faculté des sciences appliquées, Stéphane Mercier a abordé la problématique de l’avortement. Dans les notes de cours dont nous avons pu prendre connaissance, il propose une argumentation éthique, inspirée d’un ancien professeur du King’s College de New York, Peter Kreeft, selon laquelle l’embryon humain est une personne dès la conception. Puisque l’avortement consiste, selon lui, à mettre fin à la vie d’une personne, il en conclut que l’avortement est un meurtre avec préméditation. L’avortement devrait donc être illégal, interdit par la loi.

    Comprenons-nous bien. Il ne s’agit pas pour nous ici de nous prononcer sur le bien-fondé – ou non – de l’argumentation, ni de prendre position pour ou contre la loi de 1990 qui dépénalise l’avortement sous certaines conditions en Belgique. Notre propos porte sur la liberté académique et la liberté d’expression. Y a-t-il des sujets qui ne peuvent pas être discutés dans un cours de philosophie à l’Université ? Notre réponse est clairement : non. Tous les sujets peuvent être abordés, pourvu qu’ils le soient en conformité avec la rigueur et l’excellence académiques, tout en éveillant l’esprit critique des étudiants, y compris des étudiants de première année, en particulier ici sur une problématique déjà largement abordée dans l’enseignement secondaire.

    Dans le « liminaire » de ses notes, significativement intitulé « permettre le débat », Stéphane Mercier propose un argument philosophique, et non pas théologique, « pour aider à réfléchir » et « qui peut être critiqué ». Certes, son argumentation défend un point de vue qui n’est pas neutre, mais l’étudiant a explicitement la liberté de le discuter et de le critiquer. Il est vrai que les formulations utilisées par Stéphane Mercier sont parfois maladroites et peuvent heurter. Mais ceci justifie-t-il des sanctions disciplinaires ? Nous ne le pensons pas.

    Néo-cléricalisme de la bienpensance politiquement correcte

    Pour justifier leur décision, les autorités de l’UCL font valoir que « la note dont l’UCL a connaissance est en contradiction avec les valeurs portées par l’Université. Le fait de véhiculer des positions contraires à ces valeurs dans le cadre d’un enseignement est inacceptable » (communiqué de presse du 21 mars). Quelles sont ces valeurs ? Sur le site de l’UCL, on peut lire : « Les valeurs qui sous-tendent la vision de l’UCL sont l’ouverture aux autres et à la différence, la solidarité, la liberté et le respect. Les académiques disposent de la liberté académique, inscrite dans la Constitution, c’est-à-dire la liberté de pensée dans la recherche d’une vérité construite scientifiquement et non soumise à la norme du moment. » Dans le cadre universitaire, « l’ouverture aux autres et à la différence » devrait en premier lieu s’appliquer à la différence des idées et la possibilité de les confronter.

    Certainement, la liberté d’expression est limitée. Les propos sexistes, racistes, négationnistes, xénophobes, homophobes etc. sont interdits par la loi. Les notes de Stéphane Mercier n’en contiennent pas. Son argumentation se situe au niveau des idées et ne vise aucunement les personnes. Il est crucial, pour la bonne santé de l’université et plus largement de notre démocratie, que toutes les idées et opinions puissent y être débattues librement et sans contrainte, même, et peut-être surtout, si elles ne sont pas conformes à « la norme du moment ». Cette norme, dans le cas qui nous occupe, est la loi de 1990 qui dépénalise l’avortement dans certaines conditions. Il faut obéir à la loi, mais ceci ne nous empêche pas de la critiquer, sans quoi notre système légal serait figé pour l’éternité. Si personne n’avait mis en question la loi interdisant l’avortement il y a 40 ans, la loi actuelle n’aurait jamais été votée…

    Il est pour le moins surprenant de constater l’émergence à l’UCL d’une sorte de néo-cléricalisme de la bienpensance politiquement correcte, d’une forme de nouvelle police de la pensée qui frapperait les positions minoritaires lorsqu’elles sont prises à partie par les médias et qu’elles sont susceptibles de heurter une majorité de l’opinion. L’Université doit rester un lieu de pensée libre et de débats ouverts. S’il est permis à juste titre de critiquer les positions de l’Eglise catholique à l’UCL, il serait pour le moins paradoxal, dans une Université qui porte le nom de catholique, d’interdire que certains académiques développent des argumentations philosophiques qui sont conformes au catholicisme.

    En vertu de la liberté académique, nous demandons qu’aucune sanction ne soit prise à l’égard de Stéphane Mercier et qu’en accord avec les valeurs défendues par l’UCL, l’expression de tout point de vue concernant la problématique de l’avortement y soit autorisé.

  • Lunch-débat à l’Ulg avec Annie Laurent : plus que deux jours pour s'inscrire (clôture des inscriptions le vendredi 31 mars)

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    Annie-LAURENT-ecrivain.jpgA l’Université de Liège, le 4 avril prochain: un débat sur le thème « Immigration, identité et multiculturalité » organisé par l’Union des étudiants catholiques et le groupe de réflexion « Ethique sociale ». Plus que deux jours pour s’inscrire:

    Téléphone 04.344.10.89   

    email : uniondesetudiantscatholiqueliege@skynet.be


    Annie Laurent est écrivain, journaliste et spécialiste du Moyen-Orient. Titulaire d’une maîtrise en Droit international, elle a obtenu un doctorat d’État en sciences politiques pour sa thèse sur « Le Liban et son voisinage ». Elle est, entre autres livres, l’auteur de «  L’islam peut-il rendre l’homme heureux ? », aux éditions Artège. Le pape Benoît XVI l’a nommée experte au synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient qui s’est tenu à Rome en octobre 2010. Elle a fondé un site consacré aux rapports du christianisme avec l’islam : «association Clarifier ».

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    Annie Laurent : « L’Islam est fragile » 

     Quand Annie Laurent répondait aux questions posées par le site « Aleteia » (2015) :

    «L’islam est actuellement associé à une série d’événements désastreux : terrorisme, disparition des chrétiens d’Orient, etc. Comment l’expliquez-vous ?

    Annie Laurent : L’islam connaît en ce moment une profonde remise en cause. Les musulmans ont accès à Internet partout dans le monde, même en Arabie saoudite ; ils voient d’autres formes de pensées, d’autres façons d’appréhender la religion. Une partie d’entre eux vivent dans des pays dont les racines sont chrétiennes, et cela se traduit naturellement par des interrogations sur leurs propres racines. Certains notamment sont agacés par la prétention de l’islam à régir leur vie avec des règles arbitraires. Chaque année, au Maroc, des jeunes gens mangent dans des squares en plein ramadan, bravant l’interdit religieux. Ils sont d’ailleurs régulièrement arrêtés par la police.

    Pourtant, dans de nombreux pays, comme l’Irak, l’Arabie saoudite ou le Pakistan, l’islam se fait-il plus rigoureux, et volontiers violent. Le voyez-vous vraiment comme en déclin ?

    La violence est un signe de faiblesse ! Je ne dis pas que l’islam va s’effondrer demain, mais qu’il va s’effondrer, inexorablement, et que cela occasionnera de grandes souffrances pour les musulmans et pour ceux qui vivent à leur contact. Cela prendra des décennies, et se traduira par des chocs terribles ! L’une des forces de l’islam, c’est qu’il prend en charge tout l’être humain. C’est une religion très encadrée, dans laquelle la conscience n’est pas interpellée. Chaque personne qui sortira de ce cadre connaîtra une profonde crise existentielle.

    Ne pourrait-on pas imaginer un « Concile Vatican II de l’islam » ?

    Plusieurs choses s’y opposent. Il manque d’abord à l’islam une structure faisant autorité sur l’ensemble des musulmans. Depuis la fin du Califat en 1924, il n’y a plus de Commandeur des croyants. Mais plus fondamentalement, la nature même du Coran fait obstacle à son évolution. Il s’agit d’un texte qui vient de Dieu Lui-même qui est incréé ! Dieu dit qu’Il a donné un Coran en arabe, qui est la copie d’un livre gardé auprès de Dieu. Personne n’a le droit d’y toucher. Or, ce texte immuable contient des commandements incompatibles avec la paix et la liberté.

    Pourtant, certains intellectuels musulmans osent interroger leur foi…

    Il y a une émulsion intéressante du côté de ce qu’on appelle « les nouveaux penseurs de l’islam ». Je
     pense à Abdelmajid Charfi, auteur de L’islam entre message et Histoire. Un autre tunisien, Mohammed Charfi, tenait une chaire sous Ben Ali, il a écrit Islam et liberté. Mais ils sont souvent mal reçus ! Contrairement à ce que l’on imagine souvent, ils ont encore plus de mal à s’exprimer depuis le Printemps arabe. Le destin de ces intellectuels, comme Nasr Abou-zeid, qui a été banni comme apostat et a dû fuir aux Pays-Bas, ne me rend pas optimiste sur la possibilité d’une transition « en douceur » de l’islam.

    Vous pensez donc que nous allons vers des temps difficiles…

    Les musulmans, les premiers, vont vivre des dissensions terribles et de grandes souffrances. Tous les ingrédients de la violence sont là ! Il y a un texte qui la légitime pour affronter les infidèles et qui ne souffre aucune controverse, en plus d’un contexte géopolitique pour le moins compliqué. Je crois que l’islam va imploser et que ce sera violent. En tant que chrétiens, nous avons pour responsabilité de venir en aide aux musulmans qui souhaitent sortir de leur religion. »

    Annie Laurent,"Immigration, identité,multiculturalité": lunch débat mardi 4 avril 2017 à 18h00, à la salle des professeurs, Université de Liège, bâtiment du Rectorat,  place du 20 août 7, 1er étage (accès par l'entrée principale, parcours fléché). Renseignements et inscriptions: 04.344.10.89.

    JPSC

  • Quand le secrétaire général des jeunes cdH plaide en faveur de la sortie de l'IVG du code pénal

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    Cette prise de position publiée sur le site du Soir le 23 mars dernier nous avait échappé. Elle est particulièrement significative puisqu'elle émane du secrétaire général des jeunes du cdH (parti qui fut autrefois le Parti Social Chrétien) qui a été formé à l'Université prétendument catholique de Louvain. Nous la livrons à votre examen pour que vous puissiez mesurer la déficience d'une argumentation, lamentable de la part d'un docteur en philosophie, charriant les clichés de la pensée unique et pleine de la suffisance ridicule de ces gens qui croient qu'être de leur temps c'est se laisser dériver au fil des "avancées" les plus contestables d'une société déboussolée.

    IVG: on n’interrompra jamais le travail de la raison

    Dès lors qu’on prétend s’exprimer d’un point de vue scientifique et singulièrement dans une enceinte académique, la rigueur doit être de mise : un enseignant doit être précis dans ses mots et ses expressions ; c’est une exigence nécessaire avant toute réflexion sur une liberté précisément bien nommée « académique ». Les propos de mon ancien collègue à l’UCL Stéphane Mercier, assimilant l’avortement à un « meurtre » sont, sur ce point précis, profondément choquants.

    Non, l’IVG n’est pas un « meurtre », c’est un « délit excusé ». Rappelons, ensuite, qu’à aucun moment – et qui plus est dans une Université – un prescrit religieux ne peut se placer au-delà d’un prescrit juridique.

    Observons d’ailleurs que les propos de Stéphane Mercier ont quelque chose d’outrancièrement partisan : son discours n’est pas argumenté, il est entièrement à charge, il n’use pas des termes corrects et il est évidemment potentiellement blessant et culpabilisant. Quel désastre éducatif et pédagogique.

    En tant que jeune CDH, formé à la philosophie et à la théologie (qui plus est à l’UCL), il me paraît important de rappeler ceci : être humaniste ce n’est pas tomber dans cette forme nauséabonde de radicalisation qu’est le moralisme chrétien culpabilisant et anti-progressite.

    Il faut d’ailleurs saluer le positionnement très clair et immédiat des autorités de l’UCL qui se sont immédiatement distanciées des propos de Stéphane Mercier.

    A titre personnel et au vu de ce contexte, je pense qu’il faut être plus que jamais vigilant et proactif. Devant des signes inquiétants, venant de tous les côtés, je fais partie de ceux qui pensent qu’il est urgent de changer de paradigme et, pour y arriver et pour y travailler de façon respectueuse des droits de chacun/e, de se positionner en faveur de la sortie de l’IVG du code pénal. Nous sommes au XXIe siècle enfin ! Ce serait là un signe de courage pour faire comprendre qu’il s’agit d’œuvrer, en dehors de toute passion, à l’émancipation et à cette « difficile liberté  », comme le dit Levinas, contre les citadelles de la bien-pensance.

    Fort heureusement, réagissant à ces propos, les instances du cdH ont réagi en affirmant que « Pour le CDH, il faut respecter les personnes, respecter les convictions de chacun et chacun doit respecter la loi telle qu’elle existe aujourd’hui ».