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Enseignement - Education - Page 89

  • L’Eglise catholique congolaise visée par des violences

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    cardinal MOnsengwo assis.jpgFin 2016, les évêques congolais ont obtenu un accord entre le pouvoir et l’opposition. Un accord qui tarde à être mis en œuvre. Plusieurs communautés religieuses ont été l’objet de violences, les 18 et 19 février, en République démocratique du Congo. À Kinshasa, des tracts appellent à la destruction des « écoles et églises » catholiques. Un article de Jean-Paul Musangania et Loup Besmond de Senneville dans « La Croix » du 21 février 2017 :

     « L’Église catholique est visée, de manière intentionnelle, pour torpiller sa mission de paix et de réconciliation. » Le cardinal Laurent Monsengwo (photo) ne décolère pas. Dans un message publié le 19 février, l’archevêque de Kinshasa s’est insurgé contre les attaques visant une paroisse et un grand séminaire, survenues quelques heures plus tôt dans le pays. « Avec tous les évêques, nous dénonçons ces actes de violence susceptibles de replonger notre pays dans un chaos indescriptible. » Une parole d’autant plus forte que le cardinal ne s’exprime que rarement.

    Première attaque, le saccage, samedi 18 février, du grand séminaire de Malole de Kananga, au Kasaï central, une province du centre de la RDC. « Ils ont cassé de manière systématique les portes de différentes chambres et ils ont détruit tout ce qu’il y avait dedans. Ils sont entrés dans les chambres des formateurs et ils ont brûlé leurs valises », a expliqué à l’AFP le P. Richard Kitenge, recteur du séminaire. Les hommes à l’origine de ces violences appartiennent à une milice se réclamant du chef coutumier Kamwina Nsapu, et opérant avec de nombreux enfants-soldats.

    INTERVIEW : « L’Église de RD-Congo ne sera pas la caution d’un dialogue qui n’en est pas un »

    Deuxième acte, perpétré le lendemain : l’attaque, par une dizaine de personnes, d’une paroisse à Kinshasa, la capitale du pays. Avant la messe, le mobilier de l’église Saint-Dominique a été cassé, l’autel vandalisé et le tabernacle profané. À quelques mètres de la paroisse, une autre communauté religieuse a également été visée.

    Un appel du pape François aux autorités congolaises

    « La police est arrivée trop tard… Nous sommes sous le choc », confirme à La Croix le P. Julien Wato, dominicain, vicaire de cette église de Kinshasa. Même s’il dit ne pas avoir peur pour sa sécurité personnelle, il fait part d’une ambiance tendue dans la capitale congolaise. « Dans la rue, il n’est pas rare d’entendre des menaces contre l’Église. » Deux suspects ont été arrêtés. En attendant, l’église a été fermée pour quelques jours.

    Le 19 février, le pape François a appelé les autorités du pays à rapidement stabiliser la situation politique dans leur pays, en condamnant particulièrement l’usage d’enfants-soldats. « Je ressens profondément la douleur des victimes, particulièrement celle de ces nombreux enfants qui sont arrachés à leurs familles et à leurs écoles pour être utilisés comme soldats », a-t-il affirmé.

    Une querelle politique à l’origine des violences

    Ces violences ont-elles un lien avec l’action de l’Église catholique, qui assure depuis plusieurs mois la médiation entre pouvoir et opposition ? Cette médiation est destinée à sortir le pays de la crise politique née du maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat a pris fin le 20 décembre. Tout porte à le croire. D’autant plus que l’église Saint-Dominique, à Kinshasa, est située non loin du siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, mort le 1er février à Bruxelles, à l’âge de 84 ans.

    À LIRE : RD-Congo, l’accord de la Saint-Sylvestre

    À l’annonce de la mort d’Étienne Tshisekedi, certains de ses partisans avaient menacé de s’en prendre aux biens de l’Église catholique. La raison de leur colère ? Le retard dans la mise en œuvre de l’accord sur une transition politique, signé le 31 décembre, et qui autorise Joseph Kabila à demeurer au pouvoir jusqu’à fin 2017, en échange d’un mécanisme de cogestion du pays. Pendant plusieurs jours ont circulé à Kinshasa des tracts appelant à la destruction des « écoles et églises » catholiques, ainsi que des communautés religieuses.

    « Faire preuve de sagesse, de retenue, d’esprit démocratique »

    Dans cette atmosphère pesante, le cardinal Laurent Monsengwo a appelé les responsables politiques congolais à sortir de leurs « turpitudes ». « Nous invitons instamment les uns et les autres à faire preuve de sagesse, de retenue, d’esprit démocratique pour résoudre la question relative à la désignation du premier ministre » et pour « décanter la crise qui risque de mettre en péril la tenue des élections prévues à la fin de cette année selon les accords de la Saint-Sylvestre ».

    « Il appartient aux hommes politiques de reconnaître avec humilité, devant la nation et la communauté internationale, leur velléité politique et la turpitude de leurs choix nombrilistes qui conduisent à l’impasse ou au blocage des institutions, a exhorté le cardinal Monsengwo. Ils en assumeront la responsabilité devant l’Histoire. »

    Les évêques reçus par Joseph Kabila

    Après plusieurs semaines d’attente, le président de l’épiscopat congolais, Mgr Marcel Utembi, et son vice-président Fridolin Ambongo, ont finalement été reçus le 20 février par le président Joseph Kabila. Ils lui ont officiellement remis le texte de l’accord signé fin décembre par le pouvoir et l’opposition. Au cours de l’entretien, le président a assuré qu’il « tenait aux élections », selon le secrétaire général de l’épiscopat, le P. Donatien Nshole, qui s’exprimait sur Radio Vatican. « Les évêques lui ont parlé des points de blocage », et particulièrement « celui du mode de désignation du premier ministre ». 

    Ref. : L’Eglise catholique congolaise visée par des violences

    Au Congo, l’Eglise joue  un rôle social majeur et en a toujours payé le prix, dans les troubles qui ont suivi l’indépendance comme sous le règne de Mobutu ou celui de Kabila. Mais elle ne s’en laissera pas conter parce qu’elle constitue la seule force sérieuse dans un pays déliquescent depuis la fin de l’ère coloniale.

    JPSC

  • Les dogmes "moyenâgeux", fomenteurs de schismes ?

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    cercle_logo.jpgA l’invitation de l’Union des étudiants catholiques et du groupe « Ethique sociale » Mgr Delville donnait, le 17 janvier dernier à l’Université de Liège, une conférence très suivie sur « Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe ». Nous aurons l’occasion d’y revenir. En avant-première, nous avons épinglé, à l’écoute de l’enregistrement du débat, sa réponse à l’une des questions posées selon l’esprit du temps. Les intertitres sont de notre fait.  

    Question: Pour aller vers l'oecuménisme, revoit-on le poids de certains dogmes nés au Moyen-Âge et qui malheureusement ont provoqué des schismes?

    Réponse de Mgr Delville: 

    Les dogmes chrétiens c’est, à 99%, l’antique Credo de Nicée-Constantinople (325- c.380)

    Le Concile de Nicée, avec la rédaction du Credo, complété à Constantinople vers 380, c'est évidemment la base des dogmes chrétiens. Les dogmes chrétiens, c'est le Credo du Concile de Nicée à 99%. C'est évidemment une formulation du contenu de la Foi chrétienne, dans des termes de philosophie grecque de l'époque. Il ne faut pas oublier qu'en grec "dogma", signifie "avis", ce n'est pas le dogme au sens français du terme. Donc, c'est une manière de donner un avis sur la nature de la Foi et aussi ne le faire que pour contrer une déviation et pas nécessairement pour vouloir tout définir. 

    Le dogme met simplement des balises contre des déviations de la Foi.

    La Foi chrétienne est toujours un mystère: c'est un mystère d'amour, c'est un mystère de don, c'est un mystère de grâce, ça échappe à toute définition. Le dogme met simplement des balises contre des déviations qui seraient véritablement transformatrices, négativement parlant, de la Foi. […]  Certains ont dit: "Constantin, qui assistait au Concile de Nicée, a changé l'Evangile puisqu'il a dit: "Jésus est Dieu" alors que ce n'est pas marqué comme ça, tel quel, dans l'Evangile." Ça, c'est vraiment une simplification et même une manière fausse de voir la réalité. Dans la Foi chrétienne, dans l'Evangile lui-même, il y a ce que je vous ai dit, à savoir que le critère d'être Dieu, c'est le Christ. Et ce n'est pas la philosophie platonicienne des idées. Donc, si on dit que le Christ est Dieu, ce n'est pas une espèce d'affirmation dogmatique, comme quoi il est plus qu'un être humain normal, c'est une manière de dire que l'absolu se dit en Lui et qu'on reconnaît un absolu en Lui. Et donc ça, c'est producteur de sens. Quand on dit qu'en Jésus l'absolu se dit, c'est totalement paradoxal parce qu'en Jésus l'absolu a l'air d'être contredit par l'anéantissement, par la mort, par la souffrance, par l'Incarnation. Et pourtant, il faut conjuguer cette existence historique de Jésus, donc limitée, avec, en même temps, l'idée qu'il y a là-dedans un absolu qui se dit et donc ça, c'est Dieu. C'est un double pôle, si vous voulez, un pôle entre l'humain et le divin, sous tension, mais qui est productif. Si vous dites simplement "Jésus est le Fils de Dieu, mais Il n'est pas Dieu", vous aplatissez tout et puis ça n'est plus productif.

    Le Credo ne dit pas tout de notre Foi.

    Donc, le dogme maintient les choses pour qu'on ne simplifie pas à outrance et qu'on ne dénature pas une Foi qui est productive de sens et productive de salut et d'engagement. Donc, en ce sens-là, il est très important. La définition est très importante, mais elle n'est pas exhaustive. Même s'il a évidemment une volonté de synthèse, le Credo ne réduit pas la Foi à l'ensemble de ces 25 lignes. Tant il est vrai que, si à la Messe, on récite le Credo le dimanche, et seulement depuis l'époque de Charlemagne, ça n’empêche pas qu'on doive lire les Evangiles avant d'avoir lu le Credo et que le Credo ne doive pas remplacer les Evangiles. En effet, on pourrait dire "le Credo simplifie, synthétise, pourquoi encore lire les Evangiles? Ça nous complique les affaires! Surtout qu'il y en a quatre." [rire de Mgr Delville]. Donc le Credo/la définition de Foi/le dogme balise les choses mais ne veut pas totalement et exhaustivement définir les choses. Donc le recours aux autres sources est fondamental et nous montre la richesse du mystère de la Foi.

    Une seule formulation dogmatique fondamentale  au Moyen-Âge : contre l’iconoclasme

    Dans les définitions dogmatiques du Moyen-Âge, il n'y en a pas tellement, il y a le deuxième Concile de Nicée, qui est contre l'iconoclasme. Ça, c'est tout à fait fondamental. Vous allez me dire: "C'est peut-être un peu banal, l'iconoclasme, c'est un accident de l'histoire." Non, l'iconoclasme anéantit l'image. Nous sommes à l'époque de l'Islam, donc c'est le même courant iconoclaste dans le christianisme que dans l'Islam qui détruit l'image. 

    La destruction de l'image empêche, en quelque sorte, la représentation de la Foi, puisqu'on ne peut plus la représenter. Or, la représentation de la Foi permet l'interprétation de la Foi. Si vous représentez une figure de Saint dans un vitrail, dans une peinture ou dans une sculpture, vous pouvez, avec votre petit enfant, dire: "Ah! tiens, regarde, ça, c'est le Curé d'Ars et il tient un livre à la main" - "Pourquoi?" - "Il tient un chapelet." - "Pourquoi?" - "Il est habillé comme ça." - "Pourquoi?" - "Il a vécu comme ça." - "Quand? Pourquoi?". Vous vous faites l'interprète de la personne. Vous voyez Saint Joseph, Sainte Marie, la Sainte Famille, vous expliquer à votre enfant qui Ils sont, mais avec vos mots à vous. Donc l'image est productrice de nouvelles interprétations qui proviennent d'un chacun et qui sont, en même temps, infinies, parce que chacun va redire la Foi à travers l'image à sa façon.

    Le Christianisme est fondamentalement une religion de l'image.  

    Le Christ est image du Père, nous disent les Écritures. Donc, pour le Christianisme, il y a toujours l'importance d'avoir une image des choses parce qu'elle est productrice de sens et elle est productrice d'une interprétation personnalisée. Chaque chose dans l'univers est image d'une autre chose; le Moyen-Âge était très conscient de cela. C'est une peu ce qu'on appelait l'allégorie: chaque plante, chaque élément de la Création est symbole de quelque chose. Le Pape, Innocent III je crois, offre au roi d'Angleterre, Jean sans Peur, lors de son intronisation, trois pierres précieuses, et il explique dans sa lettre "Tu as une rouge, tu as une verte, tu as un bleue. Celle-ci signifie ça, l'autre signifie ça, la troisième signifie ça." C'est un cadeau symbolique parce que, pour le Moyen-Âge, la pierre précieuse, la couleur, c'est tout un symbole, c'est tout un langage. Donc, cette idée que chaque chose est l'image d'autre chose, que l'être humain est l'image d'autre chose, qu'il est l'image de Dieu en lui, est fondamental. C'est pour cela que le Christianisme accepte l'image et la valorise, et a condamné l'iconoclasme. Ça, c'est une grande définition dogmatique du Moyen-Âge ! »

    (Verbatim)

    JPSC

     

  • A l’Université de Rome III, le pape persiste et signe : « les migrations ne sont pas un danger »

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    Répondant à une question d’une étudiante syrienne de l’Université de Rome III, où il était en visite vendredi 17 février, le pape François a une nouvelle fois exhorté à l’accueil et à l’intégration des migrants en Europe. Selon lui, «la première menace vient de l’intérieur même de l’Europe ». A cet égard, il a pris « le triste exemple »  de la Belgique en expliquant que les auteurs de l’attentat de l’aéroport de Zaventem « étaient belges » : « des enfants de migrants mais nés en Belgique, ghettoïsés mais pas intégrés », a-t-il relevé, citant « des pays en Europe qui donnent un bon exemple d’intégration, comme la Suède ». Lu sur le site de « La Croix » cet article de Nicolas Senèze, correspondant de ce journal à Rome (extrait) :

    « Le pape François s’est rendu vendredi 17 février à l’université romaine de Rome III où, répondant aux questions de quatre étudiants, il a longuement disserté sur l’université comme lieu d’écoute et de dialogue, sur l’importance de l’unité dans la diversité et rappelé que « les migrations ne sont pas un danger » mais un « défi pour croître ».

    Sur ce dernier point, le pape répondait à la question de Nour Essa, une étudiante syrienne, qu’il avait lui-même ramenée dans son avion quand il s’était rendu sur l’île de Lesbos, et qui l’interrogeait sur la « peur » que suscitent les migrants du Moyen-Orient perçus comme une menace à la culture chrétienne de l’Europe.

    À LIRE > De Grèce, le pape rentre à Rome avec 12 réfugiés et défend l’intégration

    « Les migrations ne sont pas un danger mais un défi pour croître », a répondu le pape à celle qui est aujourd’hui étudiante en biologie, rappelant que « l’Europe s’est faite de migrations et d’invasions ». « Et c’est quelqu’un qui vient d’un pays où plus de 80 % des gens sont des migrants », a-t-il souri.

    « Pourquoi y a-t-il un phénomène migratoire aussi fort ? », s’est-il ensuite interrogé, citant notamment les flux venant d’Afrique et Moyen-Orient vers l’Europe. « Parce qu’il y a la guerre et qu’ils fuient la guerre, a-t-il répondu. Parce qu’il y a la faim et qu’ils fuient la faim. »

    « Pas seulement accueillir mais intégrer »

    Soulignant que « la solution idéale » serait « qu’il n’y ait plus de guerre ni de faim », le pape a dénoncé la « culture de l’exploitation » de l’Occident sur les pays du Sud et qui poussent les populations à fuir.

    Le pape a alors appelé les Occidentaux à accueillir les migrants « comme des frères et sœurs humains ». « Chaque pays doit voir le nombre qu’il peut en accueillir, a-t-il reconnu. C’est vrai qu’on ne peut pas accueillir si cela n’est pas possible, mais tous peuvent faire quelque chose. » « Et puis il ne s’agit pas seulement d’accueillir mais d’intégrer, de recevoir, a-t-il insisté : apprendre la langue, chercher du travail, un logement… »

    A LIRE > « Le pape François appelle à accueillir mais aussi à intégrer les migrants »

    Le pape a alors rappelé l’expérience même de la jeune Syrienne qui l’interrogeait : « Trois jours après ton arrivée, les enfants allaient à l’école, et quand ils sont venus me voir trois mois après, les enfants parlaient italien, parce qu’ils sont allés à l’école, et la majorité des parents avaient un travail. C’est cela intégrer. »

    A LIRE > Le pape François a déjeuné avec des réfugiés syriens

    Le pape a aussi souligné que les migrants « apportent une culture qui est une richesse pour nous » mais qu’« eux aussi doivent recevoir notre culture ». « Il y a besoin de cet échange de cultures, et cela fait tomber la peur », a-t-il expliqué.

    Soulignant le besoin d’intégration, il a pris le « triste exemple » de la Belgique et le fait que les auteurs de l’attentat de l’aéroport de Zaventem « étaient belges » : « des enfants de migrants mais nés en Belgique, ghettoïsés mais pas intégrés », a-t-il relevé, citant « des pays en Europe qui donnent un bon exemple d’intégration, comme la Suède ».

    « La première menace vient de l’intérieur même de l’Europe »

    « Quand il y a cet accueil, cet accompagnement, cette intégration, il n’y a pas de danger, a-t-il résumé. Avec l’immigration, on reçoit une culture et on en offre une autre. Voilà ma réponse à la peur. »

    Comme à ce qui est désormais son habitude en pareil cas, le pape avait laissé le discours qu’il avait préparé pour improviser librement ses réponses aux questions des quatre étudiants qui l’interrogeaient.

    Dans le discours qu’il n’a pas prononcé, mais considéré comme « remis » et prononcé par le Saint-Siège, le pape répondait en outre à la jeune Syrienne que « la première menace à la culture chrétienne de l’Europe vient de l’intérieur même de l’Europe ».

    « Une culture se consolide dans l’ouverture »

    Rappelant que l’université peut être « le lieu où s’élabore une culture de la rencontre et de l’accueil des personnes de traditions culturelles et religieuses diverses », il a souligné que « la fermeture sur soi-même ou sa propre culture n’est jamais un chemin pour rendre l’espérance et opérer un renouveau social et culturel ».

    « Une culture se consolide dans l’ouverture et la confrontation avec les autres cultures, pourvu qu’elle ait une conscience claire et mature de ses principes et de ses propres valeurs et principes. »

    Ref. « Les migrations ne sont pas un danger », affirme le pape François

    JPSC

     

  • Carême 2017: double initiative de la Fraternité Saint-Pierre

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     Témoignage de l'association Mère de Miséricorde

     http://www.meredemisericorde.org/qui-sommes-nous/

    A Banneux, le samedi 18 mars:

    "journée des familles" autour du thème de la femme, sa vocation, son être et comment elle peut l'être au XXIème siècle. Avons-nous conscience que la femme est au coeur de la famille, donc de la société ? Si la société va si mal, ne serait-ce pas parce que la femme ne peut plus vraiment assumer ce rôle car elle doit faire face à tout ? Cette journée, chez la Sainte Vierge des Pauvres à Banneux est ouverte à toutes nos familles et plus largement à toutes celles que vous pourrez inviter.

    Journée des familles 2017.3-page-001.jpg

    A Herstal, le dimanche 19 mars:

    à l'église de la Licour (Place de la Licour 4040 Herstal), rencontre consacrée à la femme mais dans une blessure et une souffrance spécifiques et souvent profondément cachées et d'autant plus douloureuses mais aussi parfois niées : celles de l'avortement ou plus généralement de l'enfant non-né (fausse-couche et mort in utero). Si l'avortement est un tabou dans notre société, la souffrance post-avortement l'est plus encore.Rarement les femmes ou les jeunes filles sont averties de cette souffrance avant de commettre l'irréparable...

    Carême 2017.3-page-001.jpg

     JPSC

  • La Lumière et les Lumières : compatibles ?

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    "C’est toute l’ambiguïté d’un mouvement intellectuel actuellement à l’œuvre et qui entend moins faire vaciller le navire que le remettre à flot. Tous sont habités intérieurement par la modernité, laquelle n’est pas simplement un moment historique, mais porte en elle une vision de Dieu, de l’homme et de la vie en société, contraire à la pensée chrétienne". Un éditorial de Philippe Maxence dans « L’Homme Nouveau » du 11 février 2017 :

    « L’émergence d’un courant

    Après des décennies de progressisme échevelé, le conservatisme est de retour. Certes, le mot a toujours mauvaise presse, mais il connaît aujourd’hui un regain de faveur, au moins au plan intellectuel. Des preuves ? Le philosophe conservateur Roger Scruton a été enfin traduit en France (De l’urgence d’être conservateur, L’Artilleur) pendant que deux autres ouvrages récents entendent présenter la pensée conservatrice (Vous avez dit conservateur ? de Lætitia Strauch-Bonart, Le Cerf ; Qu’est-ce que le conservatisme ? de Jean-Philippe Vincent, Les Belles Lettres).

    En 2002, l’essayiste de gauche Daniel Lindenberg avait pourtant sonné le tocsin : la réaction pointait à nouveau le nez. Il dénonçait donc la montée des nouveaux réactionnaires, censés incarner un retour au passé et aux idées nauséabondes

    Sus à la pensée progressiste !

    Depuis la parution du Rappel à l’ordre de Daniel Lindenberg (réédité en 2016), loin de refluer, le mouvement « néo-réactionnaire » n’a fait en quelque sorte qu’augmen­ter. Aux intellectuels alors visés, il convient d’ajouter aujourd’hui Éric Zemmour, Patrick Buisson, Élisabeth Lévy et ses amis de Causeur, Bérénice Levet, Natacha Polony, François-Xavier Bellamy ou Jean-Claude Michéa qui s’est fait une spécialité en tant qu’anarchiste anti-libéral de pilonner le progressisme de la gauche bobo et de la Fondation Terra Nova. De son côté, l’athée Michel Onfray joue une partition assez similaire.

    Peu à peu, le terme conservateur s’est substitué à celui de néo-­réactionnaire. Les intellectuels cités bénéficient, il est vrai, d’un public qui se reconnaît globalement dans leurs propos et leurs analyses. Les (gros) livres d’Éric Zemmour ne sont peut-être pas toujours lus intégralement, mais ils sont vendus en très grand nombre. Ses conférences attirent une foule suffisamment importante pour que l’on ait pu penser à lui comme candidat aux… élections présidentielles. Le désastre de l’école et de la transmission, contre lequel bataille Alain Finkielkraut, a certainement élargi l’audience du philosophe, bien au-delà de son (intéressante et souvent passionnante) émission Répliques, diffusée sur France-Culture. Dans ce sillon, une jeune garde monte aussi à l’assaut des bastions de la pensée progressiste et des citadelles de l’enfermement moral.

    Une ambiguïté de fond 

    Avec courage et talent, ces intellectuels « conservateurs » sont parvenus en raison de leur aura médiatique à enfoncer des coins dans le système intellectuel dominant en France. Ils s’expriment dans les « Tribunes » du Figaro, sont reçus à la télévision ou à la radio, agoras modernes dans lesquelles ils font entendre une voix dissonante. Ce qui, dans le même temps, n’empêche nullement le système dans un réflexe d’autodéfense de recourir à leur encontre à la dénonciation, l’amalgame ou la menace plutôt qu’au véritable débat d’idées. Finkielkraut ou Onfray se sont vus ainsi dénoncés comme des suppôts de Marine Le Pen. Zemmour s’est fait virer d’une chaîne de télévision et connaît l’ambiance des tribunaux. Pourtant, loin de diminuer leur succès, ces avanies renforcent l’adhésion de leur public, lequel ne cesse d’augmenter.

    Parmi ce public, les catholiques occupent une place importante. Peu importe qu’Éric Zemmour soit au fond un jacobin pour lequel les religions doivent se cantonner dans l’espace privé. Peu importe qu’Alain Finkielkraut ne voie de solution que dans la laïcité républicaine ou que Natacha Polony n’ait pour horizon que le monde des Lumières sans parler de Michel Onfray qui reste plus que jamais arc-bouté sur son athéisme épicurien. C’est toute l’ambiguïté de ce mouvement intellectuel actuellement à l’œuvre et qui entend moins faire vaciller le navire que le remettre à flot. Tous sont habités intérieurement par la modernité, laquelle n’est pas simplement un moment historique, mais porte en elle une vision de Dieu, de l’homme et de la vie en société, contraire à la pensée chrétienne. 

    Désespérer Billancourt ?

    Il n’est pas bien élevé de dire son malaise devant cette ambiguïté. Et de fait, un refrain semble constamment repris. Même si nous ne partageons pas entièrement leurs points de vue, ces intellectuels feraient trop de bien pour que l’on fasse apparaître clairement nos désaccords. C’est une version de droite du célèbre et sartrien « Il ne faut pas désespérer Billancourt ». Certes, dans une guerre, il faut savoir trouver des alliés, mais pas au point de se faire coloniser intérieurement et intellectuellement par eux. La réaction et le conservatisme sont aujourd’hui insuffisants pour remédier aux maux de notre société. Utiles comme alliés, ils n’en visent pas moins à redonner à la modernité et aux Lumières une visibilité qu’ils estiment trahies parce que d’autres sont allés trop loin. C’est une question de degré ou de curseur sur une échelle qui pourtant reste la même. Or, la bonne nouvelle, c’est que la modernité s’essouffle. Elle s’est emballée et a franchi des frontières que ses épigones n’imaginaient pas la plupart du temps. Faut-il donc se limiter à rêver au retour des Hussards de la République, au respect d’une laïcité originellement meurtrière, au réveil des Lumières dans une République restaurée ? Soyons sérieux ! Si nous nous félicitons des fissures provoquées dans le mur du mensonge et dans le retour d’un certain bon sens, il faut pousser plus loin. Porter la cognée sur les racines même de la destruction moderne et poser les fondements d’une restauration de ce que sont véritablement l’homme et la société. Oui, encore un effort, camarades ! »

    Ref. Notre quinzaine : Encore un effort, camarades !

    JPSC

  • Au Bangladesh, les manuels scolaires sont modifiés pour obéir à l'"islamiquement correct"

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    Lu sur le site "Eglises d'Asie" de l'Agence de Presse des Missions Etrangères de Paris :

    Bangladesh : des manuels scolaires modifiés pour les rendre plus conformes à un contenu jugé « islamiquement correct »

    Au mois de janvier dernier, les manuels scolaires fraîchement imprimés par le ministère de l’Education ont été distribués dans les 20 000 écoles secondaires et madrasas du Bangladesh. Si les élèves n’ont rien remarqué à première vue, les enseignants ont néanmoins été prompts à découvrir des modifications inattendues. Sans concertation, le ministère de l’Education avait en effet procédé à des innovations arbitraires, notamment dans les manuels de littérature bengalie, en gommant certains aspects profanes au profit d’un référentiel islamique.

    Depuis, et face aux protestations soulevées par ce changement mené en catimini, le gouvernement dirigé par le parti de la Ligue Awami a nommé une commission pour enquêter sur l’incident, mais il a refusé de confirmer que les manuels ont été modifiés sous la pression des milieux islamistes. Pourtant, en avril dernier, l’organisation Hefazat-e-Islam (‘Protecteurs de l’islam’) avait explicitement demandé aux autorités que les manuels scolaires présentent davantage l’image d’une identité islamique. Ses représentants ont exigé en particulier le retrait de 17 poèmes et récits écrits par des auteurs non musulmans et jugés « athées ». Le Hefazat-e-Islam a demandé par ailleurs l’application de la loi coranique de la charia et exigé une réforme du système éducatif, autant de demandes portées par d’importantes manifestations de rues à Dacca en 2013.

    L’école, terrain d’affrontement entre « laïcs » et « religieux »

    Dans le système éducatif du Bangladesh, pays de 163 millions d’habitants en grande majorité de confession musulmane, la religion est cantonnée à une discipline et à ses manuels, selon la confession des élèves ou l’affiliation religieuse des établissements. Bouddhistes, chrétiens et hindous ont donc leurs manuels religieux, tout comme leurs camarades musulmans. Mais dans les autres disciplines, les ouvrages scolaires se doivent d’être laïques. En 2014, pour contrer l’influence grandissante des musulmans radicaux au Bangladesh, le gouvernement avait même imposé ces principes éducatifs aux 10 000 madrasas (ou écoles coraniques) du pays, les obligeant à utiliser les manuels standards jusqu’à l’équivalent de la classe de quatrième, au collège.

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  • Le 9 mars 2017 à Liège: quand Dieu vient à la rencontre de l'homme

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    Affiche 9 mars 2017 -page-001.jpg

    JPSC

  • Banneux : Winter Forum du 17 au 19 février 2017

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    METS TES GODASSES, QUITTE TON DIVAN !

    winter forum.pngLiège - Belgique, le 15 février 2017. Le Winter Forum est le plus grand rendez-vous jeunes et jeunes pros, 18-30 ans, chrétiens et en quête de sens en Belgique et dans les régions limitrophes. C’est la 3ème édition de ce Forum belge et européen qui rassemblera plus de 350 participants de 6 pays et qui est animé en 3 langues (français, néerlandais et anglais). Au sanctuaire international Notre-Dame de Banneux, avec sa source pour les nations, du vendredi 17 au dimanche 19 février 2017. Plus de 20 grands témoins sur 20 sujets d’actualité: SDF, travail, Islam, amour, ...

    Le thème reprend le message du pape François aux jeunes lors des dernières Journées Mondiales de la Jeunesse : "Wake up, put your walking shoes on, leave your sofa and open new horizons". “Réveille-toi, mets tes godasses, quitte son divan et ouvre de nouveaux horizons”. Ce forum propose aux jeunes d'expérimenter une foi joyeuse, d'entendre des témoignages de vie inspirants, de se former, de se détendre et de développer une fraternité humaine. Le Forum débute le vendredi soir avec une grande “Winter Forum’s Got Talent Night” au cours de laquelle les jeunes rivaliseront de créativité pour décrocher la palme.

    Ce qu’en disent les participants de 2016:

    “Ce Winter Forum fut la meilleure expérience de ma vie ! Des amis m’avaient invitée et j’ai été touchée par la joie des participants et des animations. J’ai redécouvert un Dieu proche, incarné par son fils Jésus, bienveillant et surtout patient avec moi. Bref, j’ai été moi-même. J’ai fait le plein d'énergie, de joie et d'amis !” Sophie 

    “C’était fantastique de vivre ce temps avec tous ces jeunes. C’est un réel décalage avec une certaine image d’une Eglise moralisatrice véhiculée par certains media. Il faut vraiment le vivre. Nous avons parlé d’un tas de sujets d’actualité qui nous concerne, nous, les jeunes: études, futur travail, mariage, souffrances, Facebook, liberté, Dieu aussi bien sûr. En fait, nous sommes l’avenir de l’Eglise, non ?” François

    “Un week-end pour découvrir qu'il y a d'autres jeunes qui cheminent dans la foi. Le dîner frites et steak était particulièrement délicieux ! Vive le winterbar ! Merci à toute l'équipe organisatrice.” Eric

    Ce Winter Forum est une initiative de Emmanuel Youth Belgium & Europe, la mission jeunes de la Communauté de l’Emmanuel.

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    Contacts

    info@emmanuelyouth.be - +32 (4) 374 23 74 / +32 (497) 44 67 36

    Laurence & Jacques Galloy, responsables Emmanuel Youth Belgium

    Informations & Media:

    Informations, programme, inscriptions et détails sur: http://winterforum.emmanuelyouth.be

    Vidéo bande annonce 1: https://www.youtube.com/watch?v=9FFJVPKTBVk

    Vidéo bande annonce 2: https://www.youtube.com/watch?v=GfYuNb0YIk0

    Evènement Winter Forum 2017 sur facebook: https://www.facebook.com/events/441034829400083/

    Page facebook Emmanuel Youth Belgium: https://www.facebook.com/emmanuelyouthbelgium/

  • La colonisation : un crime contre l’humanité ? Réinformation

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    La colonisation : un crime contre l'humanité. C’est ce que raconte aujourd'hui un Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République Française. L'héritage du monde colonial une honte, vraiment ? L'histoire a aussi ses droits. Témoignage pris sur le vif à Bukavu, voici quelques années :

    JPSC

  • Encore « Amoris Laetitia » : les ex-anglicans ralliés à Rome disent non à la communion aux divorcés-remariés

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    pape écoute.jpgLu sur le site « diakonos.be » :

    Le Pape François n'a jamais caché qu'il n'aimait pas les anglicans qui se sont convertis au catholicisme. Il préfère qu'ils restent là où ils sont, comme il l'a déclaré ouvertement.

    Il a cependant hérité, de son prédécesseur Benoît XVI, d'un ordinariat spécial érigé en 2012 qui est chargé d'accueillir les fidèles anglicans d'Amérique du Nord et du Canada convertis au catholicisme.

    Cet ordinariat a reçu le nom d'Ordinariat personnel de la Chaire de Saint-Pierre et fonctionne comme un immense diocèse dont le siège central se trouve à Houston au Texas. Il regroupe plus de quarante paroisses. Ses liturgies préservent le trésor de la tradition anglicane qui n'est pas très différente de la tradition catholique la plus attachée à la tradition. Son évêque est Mgr Steven J. Lopes, 42 ans, né en Californie d'un père Portugais et d'une mère polonaise qui siégeait depuis 2005 à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et qui a été nommé à cette nouvelle fonction par le Pape François le 24 novembre 2015.

    Il se fait qu'en janvier, Mgr Lopes a écrit à ses prêtres et à ses fidèles une lettre pastorale avec des instructions sur la façon d'interpréter et de mettre en pratique "Amoris Laetitia".

    Naturellement, beaucoup se sont empressés d'aller lire ce que cette lettre préconisait sur la question controversée de la communion des divorcés remariés.

    Ils y ont trouvé cette réponse:

    "Un couple civilement remarié, pour autant qu'il s'engage à l'abstinence complète, peut accéder à l'eucharistie après un discernement sérieux avec son pasteur et après avoir recouru au sacrement de la réconciliation".

    Une réponse parfaitement en ligne aussi bien avec le titre donné à la lettre pastorale "Une fidélité à toute épreuve" qu'avec ce que l'Eglise enseigne depuis toujours, de Saint Paul au Concile de Trente en passant par les derniers papes qui ont précédé le pape actuel.

    Voici la traduction du passage qui concerne la communion aux divorcés remariés:

    *

    La formation de la conscience peut inclure "dans certains cas l'aide des sacrement", y compris la réconciliation et, sous certaines conditions, l'Eucharistie (Amoris Laetitia, n. 351, n. 336). Comme l'Eglise l'enseigne et l'affirme depuis toujours, étant donné que la réception de l'Eucharistie consiste à recevoir le Christ lui-même, "Celui qui est conscient d’un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la communion." (Catéchisme de l'Eglise Catholique, n. 1385). Saint Paul avertissait déjà que: "Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur." (1 Cor 11, 29) comme le pape Jean-paul II l'a réaffirmé: "Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, « si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés »." (Ecclesia de Eucharistia, 36).

    Lire la suite

  • Jean Guitton et la crise actuelle

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    Du Père Simon Noël, moine bénédictin de Chevetogne, sur son « blog » :

    « Suite à des commentaires reçus à propos de mon dernier article, je voudrais préciser qu'en parlant de conservateurs et de progressistes, je n'ai fait qu'utiliser une terminologie courante dans la presse actuelle. La crise actuelle de l'Eglise est d'une nature beaucoup plus grave que les crises du passé. Il s'agit d'un affrontement entre la foi catholique et l'apostasie pure et simple. A ce sujet voici ce que Paul VI confiait à son ami Jean Guitton: “Il y a un très grand trouble en ce moment dans le monde et dans l’Église, et ce qui est en question, c’est la foi. Il arrive maintenant que je me redise la phrase obscure de Jésus dans l’Évangile de saint Luc : ‘Quand le Fils de l’Homme reviendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ?’ Il arrive que paraissent des livres où la foi est diminuée sur des points importants, que l’épiscopat se taise, qu’on ne trouve pas ces livres étranges. Et c’est cela qui, à mes yeux, est étrange. Il m’arrive de relire l’Évangile de la fin des temps et de constater qu’il y a en ce moment certains signes de cette fin. Est-ce que nous sommes proches de la fin ? c’est ce que nous ne saurons jamais. Il faut toujours nous tenir prêts à la fin, mais tout peut durer très longtemps. Ce qui me frappe quand je considère le monde catholique, c’est qu’à l’intérieur du catholicisme une pensée de type non-catholique semble parfois avoir le dessus, et il se peut que cette pensée non catholique à l’intérieur du catholicisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l’Église. Il faut que subsiste un petit troupeau, même si c’est un troupeau tout petit”. Il se tait, puis il dit : “Ce qui manque au catholicisme en ce moment, c’est la cohérence”, et il répète plusieurs fois ce mot « cohérence ». Il semble dire: “C’est au Pape qu’il appartient de redresser, de réunir, de rendre cohérent ce qui est incohérent”. Il se tait. » (Jean Guitton, Paul VI secret, pp. 168-169.)

    Ref. Jean Guitton et la crise actuelle

    JPSC

  • Ni progressiste, ni réactionnaire, juste catholique

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    Les propos « clivants » qui polluent aujourd’hui plus que jamais le message évangélique, du haut en bas des structures de l’Eglise, appellent une mise en garde : ils obscurcissent l’essentiel de la foi aux yeux et aux oreilles de beaucoup.  Lu sur le site web « aleteia » :

    Parlant une novlangue issue des pires dystopies [1], la plupart des médias actuels pensent le monde (ou aimeraient qu’on pense le monde) d’une manière duale. Contaminé par l’esprit de la machine, s’installe de plus en plus un monde binaire qui réagit par slogans plus que par analyses fines, par réactions pavloviennes de rejet plutôt que par utilisation de la raison.

    Parmi les dichotomies savamment installées trône celle qui oppose les « progressistes » aux « réactionnaires ».

    D’un côté, nous aurions des personnes ouvertes d’esprit, libres, tolérantes, amies du progrès et de la technologie… sans que jamais l’on prenne la peine de définir exactement ces mots ou ces expressions. 

    De l’autre, on aurait des personnes fermées, nostalgique d’un âge d’or réel ou fantasmé, rêvant de revivre sans électricité et de revenir aux superstitions d’antan. Ces personnes seraient également désireuses de maintenir la prééminence d’une ethnie sur une autre ou entérineraient la supériorité d’un sexe sur l’autre.

    Jamais peut-être, que ce soit lors de l’élection américaine ou la campagne présidentielle française, on a clivé la société en stéréotypes aussi affirmés. À un point qu’il est impossible de poser un jugement nuancé sur les actions du président Trump sans se faire traiter par les uns de « réactionnaire » (qui semble une insulte réellement terrible) et d’avoir une sympathie amusée pour une tirade du candidat Mélenchon sans se faire fusiller par les autres comme le dernier des « progressistes ». 

    « Le monde ne va nulle part »

    Ces deux postures sont, en réalité, absurdes tant elles relèvent plus de la propagande que de la réalité. Par exemple, le progrès, c’est vouloir aller dans la bonne direction au niveau individuel ou collectif. Si la société dans son ensemble marche vers un précipice, ceux qui marchent à l’avant et remarquent le ravin reviennent naturellement sur leurs pas pour le dire et pour que l’on change de direction. Alors que les médias les traiteraient volontiers de réactionnaires, ils sont en réalité les plus grands progressistes… 

    Mais le pouvoir paradigmatique médiatique est tellement prégnant en ce moment, que la plupart semble vouloir s’enfermer dans les cases préfabriquées et trop souvent nos réactionnaires conservateurs affaiblissent leurs positions traditionnelles par des déclarations réellement sexistes ou racistes alors que nos progressistes ne font que céder aux pires sirènes d’une modernité déboussolée.

    Alors quoi ? Quelle attitude adopter en tant que catholique ? Chesterton disait volontiers : « Il n’y a pas de direction où aille le monde. Il n’y en a jamais eu. Le monde ne va nulle part, au sens des anciens optimistes progressistes, ou même celui des vieux réactionnaires pessimistes. (…) Le monde est ce que les saints et les prophètes ont vu qu’il était ; il ne va pas simplement pour le mieux ou pour le pire. Il y a une chose que fait le monde : il oscille. Laissé à lui-même, il ne va nulle part, quoique avec l’aide de vrais réformateurs de bonne religion et philosophie il puisse aller mieux à maints égards, et parfois pour des périodes de temps considérables. (…) En fait, c’est fondamentalement ce que l’Église a toujours dit, et c’est pourquoi elle a été toujours plus décriée depuis environ quatre cents ans » [2].

    Sans doute que la meilleure position pour un catholique est non d’adopter une posture stéréotypée dictée par l’extérieur médiatique ou par une coutume quelconque mais se demander à chaque fois si telle innovation technique ou sociétale, si tel comportement, changement ou fixisme participent de l’accomplissement (telos) évangélique ou au contraire nous en éloigne.

    _____ 

    [1] Le moteur « Décodex » récemment mis en service par le journal Le Monde entérine cette vision en fournissant un véritable permis de s’exprimer et d’être lu aux sites d’informations.

    [2] G.K.Chesterton, Le puits et les bas-fonds, DDB, 2016, pp 60-61.

    Ref. Ni progressiste, ni réactionnaire, juste catholique

    JPSC