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Enseignement - Education - Page 92

  • Le cercle interfacultaire de l'Union des étudiants catholiques de Liège lance un nouveau cycle de conférences à l'Ulg

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    A l’Université de Liège le 17 janvier 2017 à 18h00:

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    Monseigneur Delville inaugurera le cycle annuel des conférences de l’Union des Étudiants catholiques,  consacré en 2017 à «  L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain » 

    Le Groupe éthique sociale et l’Union des étudiants catholique de Liège organisent, avec le concours du Forum de conférences « Calpurnia », leur cycle de conférences pour l’année 2017 à l’Université de Liège sur le thème « L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain ».  

    Ce cycle propose quatre rencontres pour réfléchir sur des enjeux majeurs de la crise actuelle de l’Europe exposés par des conférenciers issus de différents horizons de la société.

    Une approche historique à partir des invasions germaniques qui ont suivi la chute de l’Empire romain et une interprétation du passage de la République romaine à l’Empire romain permettront de réfléchir sur la manière d’envisager l’avenir possible de l’Union Européenne confrontée à l’immigration et à la conservation d’une identité  compatible avec la multiculturalité.

    Les défis socio-économiques auxquels l’Europe est confrontée et les conditions à remplir pour y faire face seront abordés en conclusion par Pierre Defraigne, Directeur général hre à la Commission européenne et actuel Directeur exécutif du Centre Madariaga, qui est une fondation du Collège de l’Europe,

    La rencontre inaugurale aura pour thème : « le christianisme médiéval, creuset de l’Europe ». Elle sera animée par Monseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège mais aussi Professeur honoraire d’histoire du christianisme à l’Université catholique de Louvain (U.C.L.) sous la forme d’un lunch-débat organisé  le mardi 17 janvier 2017 à 18h00, à la Salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l'Université de Liège, place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place) – 5 € pour les étudiants

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (12 janvier 2017)

    soit par téléphone : 04 344 10 89

    soit par email : info@ethiquesociale.org 

    Plus de renseignements et  s’inscrire en ligne ici : http://www.ethiquesociale.org/

    JPSC

  • oecuménisme : le dialogue en vérité

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    Retour sur la visite pontificale en Suède: une réflexion de Christophe Geffroy dans « La Nef « n°287, décembre 2016 :

    « Le pape François était en Suède les 31 octobre et 1er novembre à l’occasion de l’ouverture de l’année fêtant pour les protestants le 500e anniversaire de la Réforme, lorsque Luther afficha ses 95 thèses à Wittemberg le 31 octobre 1517. Ce voyage est l’occasion d’une petite réflexion sur l’œcuménisme.

    Dans l’Église catholique, le déplacement du pape François en Suède pour fêter un événement qui marqua une rupture dramatique des chrétiens n’a pas fait l’unanimité. Cela peut se comprendre, mais nul ne peut ignorer l’injonction du Christ d’être « un » et donc de travailler inlassablement à l’unité des chrétiens quelles qu’en soient les difficultés. C’est assurément ce souci qui travaille le pape, comme c’était déjà le cas avec ses prédécesseurs. Le dialogue œcuménique est une réalité assez récente au regard de l’histoire de l’Église et le concile Vatican II a été une étape essentielle du rapprochement entre chrétiens. Comment ne pas se réjouir que des chrétiens, hier encore « frères ennemis », aujourd’hui se rencontrent, se parlent, apprennent à mieux se connaître et à se respecter ? Le « dialogue » qui s’est instauré au fil des ans, même s’il ne conduit pas à l’unité dans l’immédiat, est utile et bienfaisant, et préférable à une situation d’ignorance, voire de mépris réciproque.

    Une distinction doit ici être faite entre les Églises orthodoxes, avec lesquelles une pleine unité semble possible à échéance plus ou moins proche, et les communautés protestantes avec lesquelles les différences sont trop profondes pour qu’une telle unité puisse être bientôt envisagée à vue humaine. Même la fameuse déclaration commune sur la doctrine de la justification du 31 octobre 1999 entre catholiques et luthériens, si elle est certes une avancée œcuménique, ne résout pas tous les problèmes autour de cette pomme de discorde (1).

    Force est au reste de constater que si les relations demeurent fraternelles avec les protestants – et c’est tant mieux ! –, les divergences de fond ne cessent concrètement de s’accroître par l’engagement de plus en plus libéral de la plupart des courants protestants, sur l’ordination des femmes, y compris évêques, le « mariage » des homosexuels ou même leur ordination quand ils continuent à vivre en « couple » comme Mgr Eva Brunne, évêque de Stockholm, qui est une lesbienne revendiquée, leur acceptation du « crime abominable » (Vatican II) de l’avortement, etc. Bref, sur les questions de morale et de mœurs, la plupart des protestants (2) ont tout lâché pour épouser sans réserve toutes les évolutions les plus mortifères du libéralisme ambiant, quand l’Église catholique et les Orthodoxes sont bien seuls à résister à ce vent de folie. Et cela ne leur a pas réussi, tant ces branches protestantes sont aujourd’hui sécularisées et sans fidèles, à l’image des luthériens suédois. Osons le dire : le rameau directement issu de la Réforme est quasiment mort, le luthéranisme et le calvinisme d’aujourd’hui n’ayant plus grand-chose à voir avec la religion de leurs fondateurs.

    Quel dialogue envisager ?
    Cet écart grandissant entre catholiques et protestants peut être démoralisant et repousse toujours plus loin toute espérance d’unité. C’est dans ce contexte que certains en arrivent à des positions relativistes et d’indifférentisme religieux pourtant clairement condamnées par les papes, comme si le but était de trouver un plus petit dénominateur commun en bradant ce qui divise !
    D’autres pensent que les questions doctrinales arrivent en second derrière l’urgence d’une réponse commune des chrétiens au phénomène de la sécularisation et face à la montée de l’islam, et qu’il faut donc se concentrer sur le cœur de la foi, le kérygme : l’idée est sympathique, sauf que les désaccords doctrinaux que l’on veut ignorer atteignent précisément ce « cœur de la foi » et que nombre de protestants sont d’ardents défenseurs de la sécularisation ! 

    Enfin, dernière attitude : puisque la doctrine nous sépare, mettons-la de côté et voyons plutôt ce qui nous unit. La démarche peut être recevable à condition que ceux qui s’y engagent soient conscients de la réalité des divergences doctrinales, ce qui permet alors de se concentrer sur les choses concrètes de la vie qui nous réunissent, ce que l’on nomme le « dialogue de vie » : celui-ci n’a pas la prétention de conduire à l’unité, mais permet au moins, dans un monde ouvert et mélangé, de se rencontrer, de mettre en avant notre même amour du Christ et de mener à bien des actions communes dans des domaines déterminés de convergence (des actions humanitaires, par exemple).

    Si l’on veut bien sortir de la langue de buis, c’est ainsi qu’il faut lire la « déclaration conjointe » du 31 octobre 2016, à Lund, du pape François et de l’évêque luthérien Munib Younan. Il est en effet significatif qu’elle n’aborde aucune question de fond (sauf un couplet sur l’inter-communion qui n’affirme que vouloir « progresser ») pour demeurer au niveau des généralités et… appeler « à travailler ensemble pour accueillir les étrangers » – sujet sur lequel, d’ailleurs, le pape, dans l’avion qui le ramenait à Rome, a mis un bémol certain à l’accueil inconditionnel en justifiant qu’un État y mette une limite selon sa capacité d’intégration.
    Le dialogue œcuménique est nécessaire, mais il doit être fait en vérité, en se réjouissant des rapprochements opérés, principalement avec les Orthodoxes, et sans nier la distance qui s’accroît avec les protestants sur nombre de points. Le refus de la réalité ne peut conduire qu’à la désillusion, et finalement à saboter ce que l’on prétend construire – en bâtissant sur le sable et non sur le roc… »


    Ref. oecuménisme : le dialogue en vérité

    JPSC

     

  • Amoris Laetitia : le cardinal Müller appelle à l’apaisement et réaffirme la doctrine de l’Eglise

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    Lu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    Le Cardinal Gerhard Luwig Müller est la plus haute autorité doctrinale de l'Eglise catholique après le pape. Il vient de déclarer que, jusqu'à nouvel ordre, la Congrégation ne répondra pas aux quatre cardinaux qui ont formulés leurs doutes (dubia) concernant Amoris Laetitia.

    Le Préfet pour la Congrégation de la Doctrine de la Foi a expliqué dans un entretien accordé à Kathpress ce jeudi que sa congrégation "parle et agit" avec l'autorité du Pape et ne peut pas prendre parti dans "un différend d'opinion".

    Le Préfet soulève le danger d'une "polarisation" entre deux camps au sein de l'Eglise. le Cardinal Müller a expliqué que la lettre contenant les cinq dubia avait été adressée directement au Pape - avant d'être rendue publique - et que le Pape pouvait encore mandater sa Congrégation pour résoudre ces tensions. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi est en effet la plus haute autorité pour tout ce qui concerne la foi dans l'Eglise Catholique.

    "Pour le moment, il est important que chacun de nous garde son sang-froid et ne se laisse pas embarquer dans des polémiques ou pire, en créer" a-t-il déclaré. Le Cardinal a refusé de commenter les passages d'Amoris Laetitia à l'origine de la polémique mais il a affirmé qu'on ne pouvait pas en faire une interprétation contraire aux enseignements des précédents papes ou de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

    Concernant la Communion pour les catholiques divorcés et "remariés", il a cité une lettre de la CDF datant de 1994 dans laquelle ils répondaient aux évêques allemands sur ce même sujet. Dans cette réponse, le Cardinal Josef Ratzinger avait interdit aux évêques de donner la communion aux couples en question.

    L'indissolubilité du mariage doit être "le fondement inébranlable de tout enseignement et de tout accompagnement pastoral" a ajouté le Cardinal Müller.

    Quand le journaliste lui a demandé si deux camps étaient en train de s'affronter derrière les murs du Vatican, le Cardinal Müller a répondu par la négative. Il n'y a pas "de lutte de pouvoir derrière les 'hautes murailles' du Vatican, entre les réformateurs et ceux qui souhaitent tirer sur le frein." Ces rumeurs montrent combien "certaines façons de penser et la perception de catégories de pouvoir est en train de mal tourner."

    Sources: Lifesitenews, Kathnet

    Ref. AMORIS LAETITIA: LE CARDINAL MÜLLER APPELLE À L'APAISEMENT ET RÉAFFIRME LA DOCTRINE DE L'ÉGLISE

    JPSC

  • Belgique francophone : un pacte pour une réforme de l’école

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    De Bosco d’Otreppe dans la « Libre » de ce jour :

    Ce jeudi, le groupe central qui préside le Pacte d’excellence clôturera son dernier avis. "La Libre" a pu lire les documents préliminaires à ces ultimes discussions. Il en résulte une réforme de grande envergure qui bouleversera le quotidien des écoles.

    -> Notre analyse avec les défis de la ministre (à lire ici)

    -> L'autre grand changement du Pacte avec les périodes de vacances adaptées (à lire ici)

    Voici les principales nouveautés du Pacte:

    Du latin et de la mécanique pour tous

    Le grand pari du Pacte est l’instauration d’un tronc commun polytechnique et multidisciplinaire. Tous les élèves, depuis la première maternelle jusqu’à la troisième secondaire incluse, suivront le même cursus.

    Le défi est donc de savoir que mettre dans un tel cursus, sans gonfler les horaires. Les auteurs du Pacte ont défini sept domaines : la maîtrise de la langue française, des langues modernes et anciennes; l’expression artistique; les compétences mathématiques, scientifiques, techniques et technologiques; les sciences humaines et sociales; les activités physiques; la créativité, l’engagement et l’esprit d’entreprendre et, enfin, la capacité d’apprendre à apprendre.

    Notons que tous les élèves apprendront donc une deuxième langue dès la troisième primaire, que le latin, sauf retournement ultime, ne sera plus optionnel et fera l’objet d’un apprentissage par tous, qu’un cours plus ambitieux qu’aujourd’hui sera consacré aux compétences manuelles et technologiques, et qu’il pourrait y avoir, à terme, un cours spécifique pour la formation économique et sociale.

    La fusion du technique et du professionnel

    L’espérance des auteurs du Pacte est que le tronc commun permette aux élèves de poser un choix d’orientation réfléchi à quinze ans. Et ce choix, justement, sera resserré. Comme le souhaite la ministre, le Pacte propose de fusionner les filières techniques et professionnelles. Aux côtés d’une filière de transition vers le supérieur, on retrouvera donc une filière qualifiante (qui prépare à un métier). Afin que cette dernière soit revalorisée, le Pacte la souhaite plus lisible. Des options seront redéfinies, et la distinction entre les options techniques et professionnelles sera supprimée.

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  • France : le pape François invite les chrétiens à un débat sur les « valeurs » avec tous les hommes de bonne volonté

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    De Jean-Marie Guénois dans le « Figaro » de ce jour:

    « En recevant ce mercredi une large délégation d'élus de la région Auvergne Rhône-Alpes, le pape François a appelé la France à ne pas invoquer la liberté, l'égalité et la fraternité seulement « de façon incantatoire ».

    Un groupe de deux cents élus de la région Auvergne et Rhône-Alpes, conduit en pèlerinage à Rome par le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, a été reçu en audience particulière par le pape François ce mercredi matin.

    Dans une courte allocution, le Pape les a encouragés «dans un contexte international marqué par des frustrations et des peurs, intensifiées par les attentats et la violence aveugle qui ont si profondément meurtri votre pays» à «rechercher et développer le sens du bien commun et de l'intérêt général».

    Retrouver le sens du politique

    Reprenant le titre d'un document publié en octobre par les évêques de France François leur a souligné «la nécessité» de «retrouver le sens du politique» en particulier dans une société française «riche de diversité» mais à condition que «les valeurs républicaines de liberté, égalité, fraternité ne soient pas seulement brandies de manière incantatoire, mais soient approfondies et comprises en référence à leur vrai fondement, qui est transcendent».

    Pour le chef de l'Eglise catholique, c'est là «tout l'enjeu d'un véritable débat sur des valeurs» où «les chrétiens sont appelés à participer avec les croyants de toutes les religions et tous les hommes de bonne volonté».

    En conclusion, le Pape a poussé ces élus locaux et régionaux «à écouter plus particulièrement toutes les personnes en situation de précarité, sans oublier les migrants qui ont fui leurs pays à cause de la guerre, de la misère, de la violence».

    Le sens de la politique, pour le Pape, étant de «contribuer à l'édification d'une société plus juste et plus humaine, d'une société accueillante et fraternelle».

    Ref. Le pape François appelle la France à approfondir ses valeurs républicaines

    A propos des discours sur les « valeurs », relire la Lettre à un jeune de Mgr Léonard.

    JPSC

  • Ordinariats pour les Anglicans: une réception mitigée

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    AUMass-elevation.jpgCes uniates d’un nouveau genre sont perçus par les milieux « conciliaires » comme une variante des communautés traditionalistes (photo ci-contre: célébration dans un ordinariat) existant au sein de l’Eglise latine et traités comme tels, souvent avec la même réserve. Un article rédigé  par Paul de Petiville pour l’ « Homme Nouveau » :

    « La constitution Anglicanorum Coetibus a désormais près de sept ans. En promulguant cette constitution, l’objectif de Benoît XVI était de répondre au souhait de certains anglicans de rejoindre l’Église catholique en les intégrant dans des Ordinariats qui seraient créés pour l’occasion. Un certain nombre d’Ordinariats ont donc été créés dans l’ensemble du monde anglophone pour accueillir toutes les communautés qui souhaitaient réintégrer l’Église. En Angleterre, c’est l’Ordinariat Notre Dame de Walsingham qui a été créé en 2011. Cet Ordinariat regroupe à la fois des prêtres et des fidèles de la Traditional Anglican Communion mais également de simples pasteurs anglicans qui sont scandalisés par l’évolution de l’Église d’Angleterre. Ce phénomène d’uniatisme à l’anglaise n’a pas été sans créer de nombreux remous. Du côté anglican, on met les prêtres et les fidèles à la porte des églises. Mais du côté catholique, l’accueil n’est pas été toujours à la hauteur des enjeux. Deux églises ont été données à l’Ordinariat à Londres. Un certain nombre de prêtres étant mariés et ayant une famille, ceux-ci ont accepté de se voir intégrés dans l’église catholique locale mais en abandonnant leurs traditions et leur troupeau. D’autres ont dû acheter des églises en faisant appel à la générosité des fidèles. Enfin certains ont trouvé accueil au sein d’une paroisse existante et peuvent célébrer la messe selon l’usage anglican traditionnel. Ces possibilités de messes sont malheureusement offertes au compte-gouttes. À Birmingham, c’est le premier dimanche du mois qu’est célébrée une telle messe, à Édimbourg le troisième dimanche du mois, à Manchester le quatrième dimanche, etc. Dans certains cas, il n’y a pas de messes le dimanche mais une seule messe le samedi soir. Comme on le voit, l’accueil en milieu catholique ressemble un peu à la manière dont le motu proprio a été appliqué par les évêques en 1988. À partir de 2014, l’Ordinariat a lancé une série de journées portes ouvertes (« exploration days ») visant à faire connaître celui-ci auprès des anglicans. L’ensemble des paroisses ont été mobilisées à chaque fois, les formats variant d’un endroit à l’autre : concert de chant sacré, conférence, visite, service liturgique etc.

    Nous sommes allés interroger le Père John Maunder qui dessert la paroisse Sainte Agathe à Porsmouth.

    Votre paroisse est la première à avoir existé après la mise en place de l’Ordinariat. Pouvez-vous nous expliquer ?

    Père John Maunder : Les débuts ont été un peu compliqués. Cette église était à l’origine une église anglicane qui a été fermée en 1954, en raison du réaménagement du quartier en partie bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale. L’église a été classée par le gouvernement comme monument historique, ce qui nous a permis de débuter en 1968 une longue campagne de sauvetage. Pendant ce temps l’Église d’Angleterre continuait son processus de « modernisation » qui la distingue aujourd’hui de moins en moins d’une simple Église protestante. Dans les débuts, l’église d’Angleterre déclarait n’être séparée de l’Église catholique que pour des raisons politiques et non pour des motifs touchant la foi. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Quand la première femme fut ordonnée diacre, j’ai quitté l’Église d’Angleterre pour rejoindre la TAC (Traditional Anglican Communion). À l’époque nous étions présents à Winchester, qui est à une cinquantaine de kilomètres d’ici. Puis l’église de Portsmouth après de nombreux travaux devint disponible et nous nous y installâmes en 1998. Quand Benoît XVI proposa aux anglicans de rentrer dans l’Église catholique tout en gardant leurs propres traditions, nous avons décidé d’accepter. À l’époque, je ne pensais pas que je finirai prêtre catholique. Nous avons donc postulé afin d’être ordonnés en tant que prêtres catholiques et, à ma grande surprise mais aussi à ma grande joie, ma demande fut reçue. Pour nous il y eut peu de changements. Nous avons l’habitude d’utiliser le missel anglais qui est la traduction du missel romain en anglais. Nous avons donc conservé notre rituel suivant en cela la proposition de Benoît XVI de garder nos propres traditions. Jamais Rome ne nous a demandé de célébrer en habit polyester face au peuple. Certains parmi nous ont décidé à la dernière minute de ne pas répondre à l’appel du pape mais la majorité l’a fait. Nous sommes maintenant rejoints par des fidèles catholiques qui préfèrent notre rituel au rite ordinaire latin que l’on trouve dans la plupart des églises du diocèse de Portsmouth. Nous commençons à célébrer des messes en rite romain extraordinaire – aucune messe de ce type n’est permise dans le diocèse -- et la première a eu lieu le 12 août. Pour certaines fêtes solennelles comme la sainte Agathe, la patronne de notre paroisse, la moitié de la messe est en latin. Le reste du temps, la liturgie de l’Ordinariat est en anglais. 

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  • Cuba : un espace de liberté pour l’Eglise catholique, après la mort de Fidel Castro ?

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    Après la mort de Fidel Castro, les responsables de l’Église catholique à Cuba espèrent que leurs demandes pourront aboutir en matière d’éducation, dans le champ des médias, la construction d’églises et l’accueil de prêtres étrangers. Mais en quoi Raul diffère-t-il de son frère ? Soixante pourcents des Cubains sont baptisés, mais la pratique religieuse ne dépasse plus deux pourcents. Un article de Claire Lesegretain sur le site de « La Croix » :

    « La mort de Fidel Castro va-t-elle changer quelque chose pour l’Église catholique à Cuba ? Pas fondamentalement dans la mesure où une évolution est déjà en cours depuis que son demi-frère Raul est au pouvoir (1). Toutefois, les attentes des catholiques sont grandes, quelques jours après la mort du « Lider Maximo » : ouvrir des établissements privés, avoir ses propres médias, faire venir des prêtres de l’étranger et construire des églises, en particulier.

    Ainsi, dans le domaine éducatif, « la dernière déclaration qui a fait du bruit ici, c’est quand Mgr Juan Garcia a exprimé récemment le désir de l’Église de participer à l’éducation », rappelle le Français Alban-Marie du Cosquer, frère de Saint-Jean et curé à Sancti Spiritus, capitale de la province du même nom, au centre de l’île cubaine. Son prédécesseur à la tête du diocèse, le cardinal Jaime Ortega, n’avait jamais demandé publiquement de pouvoir ouvrir des établissements scolaires. Ce qui fait dire au frère Alban-Marie que c’est la « première fois » que cela est réclamé explicitement par l’archevêque de La Havane… depuis 70 ans. Le frère de Saint-Jean, qui a par ailleurs fondé un groupe musical chrétien cubain « Acrisolada » (2), se demande « comment les choses vont évoluer ».

    Pas d’écoles catholiques

     En 1961 en effet, après la tentative de débarquement dans la baie des Cochons de centaines d’exilés cubains – soutenus par les États-Unis –, parmi lesquels trois prêtres, le dictateur Fidel Castro fit interdire toutes les écoles catholiques. L’année précédente, alors que les évêques appuyaient les réformes sociales mais rejetaient le virage marxiste du régime, il avait fait fermer les journaux catholiques.

    Or l’Église catholique attend depuis longtemps de pouvoir rouvrir des écoles et y enseigner la religion chrétienne. « C’est une de nos plus grandes attentes », souligne le religieux français. Une demande qui « apparaît comme la plus difficile à satisfaire, surtout dans la période actuelle », selon Janette Habel, chercheuse à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine. « Le gouvernement cubain ne veut pas d’enseignement privé, de quelque nature qu’il soit », insiste la chercheuse.

    L’Église cubaine souhaiterait aussi posséder ses propres médias, sites Web et radios, même si quelques journaux chrétiens de qualité existent déjà, tels Espacio laical. Longtemps parrainée par Carlos Manuel de Cespedes (l’ancien secrétaire général de la conférence des évêques de Cuba, décédé en 2014), cette revue a été, selon Janette Habel, « une des seules publications indépendantes du gouvernement ».

    Les prêtres à Cuba sont moins surveillés désormais, parce que, comme le disait en septembre 2015 le P. José Conrado Rodriguez, curé de la paroisse Saint-François à Trinidad, « le clergé catholique est davantage toléré ». Pourtant, celui-ci reste confronté à toutes sortes de difficultés administratives…

    Toujours plein de formalités

    Ainsi, faire venir de l’étranger des bibles, des livres de chants ou des manuels de catéchisme reste très compliqué. « Il y a toujours plein de formalités », raconte encore le frère Alban-Marie à propos d’un arrivage de missels et de calendriers qui ont été vérifiés « carton par carton ».

    Quant à l’accès à la propriété pour l’Église, c’est là aussi toujours très long et très complexe. Depuis la construction à La Havane du séminaire interdiocésain Saint-Charles et Saint-Ambroise, inauguré en novembre 2010, un seul permis de construire a été accordé, cette année, pour une église, en banlieue de la capitale. « Ce sont de toutes petites avancées, très, très lentes », conclut le frère Alban-Marie.

    L’Église pallie les carences gouvernementales

    Pour autant, le rôle de l’Église est implicitement reconnu dans tous les secteurs sociaux, notamment auprès des personnes âgées (le vieillissement de la population est un phénomène majeur dans ce pays de 11,2 millions d’habitants où le taux de natalité est l’un des plus bas du continent sud-américain), des personnes handicapées et des personnes à la rue. « Faute de moyens, surtout depuis les années 1990, l’État castriste s’est désengagé du service aux personnes », estimait en 2015 Maritza Sanchez, directrice de la Caritas Cubana. Et c’est donc principalement l’Église qui pallie les carences gouvernementales.

    > Lire : À Cuba, l’espoir de l’Église catholique

    Ces catholiques engagés minoritaires (même si plus de 60 % des Cubains sont baptisés, à peine 2 % d’entre eux sont des pratiquants réguliers) savent qu’ils peuvent être inquiétés à tout moment par la police castriste sous n’importe quel prétexte. D’où cette extrême prudence dans leurs propos et ce souci d’exemplarité qu’il leur faut afficher, afin de ne jamais provoquer le moindre soupçon de déloyauté à l’égard du régime, dans un pays où paradoxes et incohérences sont nombreux. »

    Ref. A Cuba, l’Église catholique attend des assouplissements

    JPSC

  • France: Que pèsent vraiment les réseaux de la Manif pour tous ?

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    La percée de François Fillon au premier tour de la primaire de la droite a mis en lumière toute une génération de jeunes catholiques, « pas nécessairement plus nombreux qu'en 2013, mais plus formés politiquement ». Le magazine « La Vie » (filiale du groupe "Le Monde") sort ses pincettes pour saisir le phénomène avec une analyse signée Pascale Tournier :

    « Difficile d’avoir une meilleure pub. En début de semaine, Alain Juppé a rappelé qu’il était plus proche du pape François que de la Manif pour tous. Sur les réseaux sociaux, on pouvait lire en cascade des tweets associant le « tsunami Fillon » à « la Manif pour tous ». Pas de doute, le mouvement qui a défilé en masse dans la rue en 2013 contre la loi Taubira s’est invité dans la primaire de la droite et du centre. Mais quelle est la réalité de cette mouvance que le politologue Gaël Brustier qualifiait de « mai 68 à l’envers » ?

     Plus qu’un bloc uniforme, se cachent derrière cette expression de nombreux jeunes chrétiens engagés tous azimuts dans le monde politique, associatif et médiatique, que leurs aînés avaient souvent déserté. « Si la Manif pour tous a réussi à montrer un visage uni, elle s’est ensuite développée de façon éparpillée. Chacun choisissant sa chapelle », souligne Guillaume Bernard, maître de conférences à l’Institut catholique d’études supérieures (ICES).

    C’est le soutien à François Fillon de Sens Commun, issu des rangs de la Manif pour tous et arrimé au parti Les Républicains, qui a remis en septembre les projecteurs sur les tenants de cette France « réac » pour ses détracteurs. Présidé aujourd’hui par Christophe Billan, le mouvement a toujours voulu peser à l’intérieur des Républicains. Avec ses 9000 adhérents, c’est une vraie force militante réunissant aujourd’hui plus de 250 élus municipaux, 22 élus départementaux et régionaux et des secrétaires nationaux LR comme la normalienne Madeleine de Jessey, co-fondatrice des Veilleurs, qui a enflammé les meetings de François Fillon avec son charme évanescent. Contrairement au Parti chrétien démocrate (PCD), les militants ne mettent pas leur chrétienté en oriflamme. Mais ils promeuvent les valeurs de l’État fort, la famille, la dignité de la fonction politique et l’écologie intégrale. Avec pour mascottes le Général de Gaulle, Philippe Séguin et, donc, désormais François Fillon.

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  • Oecuménisme: un protestant à la tête de l’édition argentine de l’Osservatore Romano

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    Lu sur le site « diakonos.be » :

    « Le Pape a nommé son ami Marcelo Figueroa,  Argentin comme lui, à la tête de la nouvelle édition hebdomadaire de l'Osservatore Romano créée spécialement pour les lecteurs argentins. Il l'a également nommé dans l'équipe de rédaction de la version principale de l'Osservatore. Figueroa est pasteur de l'Eglise presbytérienne et il a dirigé pendant 25 ans la Société biblique d'Argentine. C'est également un ami personnel de Jorge Maria Bergoglio qui lui avait d'ailleurs demandé de l'accompagner lors de son récent voyage en Suède pour fêter les 500 ans de la Réforme et avec lequel il entretient une correspondance suivie.

    Voici un extrait d'un article paru le 8 novembre dans l'Osservatore romano dans lequel il s'entretient avec Lucetta Scaraffia, l'une des éditorialistes de ce journal qui lui dit:

    "Aujourd'hui, de nombreux points de divergences qui avaient provoqué la scission de l'Eglise n'ont plus de raison d'être: la question du salut - seulement par la grâce ou à travers les oeuvres et la médiation du clergé comme le voulait l'Eglise catholique - ne tourmente plus personne. Tout comme les indulgences qui ont disparu de notre paysage, même l'au-delà semble aujourd'hui s'être estompé depuis des décennies. Pourquoi alors encore se chamailler sur tout cela? Et comment pouvons-nous nous disputer sur la question du libre accès aux textes sacrés alors que même les catholiques ont pris l'habitude de lire la bible dans l'édition de leur choix au sein de groupes de lecture et de commentaire très animés? Il reste bien sûr des questions théologiques encore ouvertes comme la question des sacrements - dont les luthériens ont réduit le nombre - mais il s'agit là de questions qui ne touchent pas beaucoup les fidèles".

    Sandro Magister rappelle que cet article est paru sur le journal officiel du Vatican et non dans un quotidien laïc et qu'il a été rédigé conjointement avec M. Figueroa qui l'approuvait entièrement. »

    Sources: Osservatore Romano, Sandro Magister (Settimo Cielo, la Repubblica).

    http://www.osservatoreromano.va/…/la-sfida-ecumenica-latino…

    Ref. LE PAPE NOMME UN PROTESTANT À LA TÊTE DE L'OSSERVATORE ROMANO ARGENTIN

     JPSC

  • Statistiques de l’Eglise : l’Afrique apparaît comme le continent de l’espérance

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    De Jean Avesnes sur le site « info catho » :

    Le nombre de catholiques dans le monde poursuit son expansion, surtout en Afrique, d’après les chiffres tirés de l’annuaire statistique de l’Église, mis à jour au 31 décembre 2014 et publiés le 23 octobre dernier par l’agence Fides à l’occasion de la Journée missionnaire mondiale.

    Le Bureau Central des Statistiques de l’Église, évoque une Église dynamique dans un monde en mutation. L’Afrique apparait comme le continent de l’espérance pour l’Église catholique tandis que le nombre des ministres ordonnés, notamment religieux, enregistre un fléchissement surtout en Europe. Première donnée réconfortante : entre 2005 et 2014 (la période prise en considération par les auteurs de l’étude) le nombre des catholiques baptisés a augmenté à un rythme qui dépasse largement celui de la population mondiale : + 14,1 % contre + 10,8 %, à l’exception de l’Océanie.

    En 2014, le monde comptait ainsi 1272 millions de catholiques, soit 157 millions de plus qu’en 2005. 23 % de la communauté catholique mondiale vit en Europe, mais ce continent est le moins dynamique du monde, du point de vue du catholicisme. Depuis plusieurs années, les baptisés catholiques constituent environ 40 % de la population européenne. Au contraire, le continent africain est de loin le plus dynamique. Le rythme de croissance des baptisés catholiques dépasse 40 %, alors que la population africaine croit au rythme de 23,8 %. Les catholiques africains représentent désormais 17 % des catholiques du monde entier. L’Amérique enregistre un léger fléchissement mais continue d’accueillir près la moitié des catholiques baptisés.

    En Afrique, le nombre des prêtres, diocésains et religieux, a augmenté de 32,6 % entre 2005 et 2014, En Europe il a chuté de plus de 8 %. Par ailleurs, autre donnée étonnante : après une période de dynamisme entre 2005 et 2011, la croissance s’est arrêtée et ce phénomène se poursuit. Cela vaut aussi pour le nombre des séminaristes dont la diminution à partir de 2011 touche tous les continents à l’exception de l’Afrique et atteint 17,5 % en Europe.

    En 2014, les séminaristes d’Afrique et d’Asie représentaient 53,9 % du total mondial. L’Afrique compte actuellement 66 séminaristes pour 100 prêtres, ce qui laisse espérer un renouvellement générationnel, tandis que l’Europe n’en compte que 10 contre 100, ce qui laisse présager un vieillissement rapide du clergé. Le clergé religieux est plus touché que le clergé diocésain. En ce qui concerne les vocations féminines, 38 % des religieuses vivent encore en Europe, mais c’est justement sur le vieux continent, ainsi qu’en Amérique et en Océanie que leur nombre décline sensiblement.

    Source

    Ref. Statistiques de l’Eglise : l’Afrique apparaît comme le continent de l’espérance

    Ci-dessous, une visite épiscopale au Kwilu (RDC)

    JPSC

  • Retour sur l’encyclique « Laudato si » et la question du mal

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    gustave doré.jpegDe Monseigneur Léonard interrogé par Drieu Godefridi, in « Un évêque dans le siècle » (éditions du CEP, septembre 2016) sur la question du mal et l’encyclique « Laudato si » (extraits) :

    → Dieu et l’univers (*)

    Mgr Léonard : « […] C’est intelligent de croire en Dieu, c’est tout à fait raisonnable, même si c’est transrationnel d’adhérer à Jésus tel qu’il est présenté dans le Nouveau Testament. Mais, après tout cela, les gens sont confrontés à tout ce qui fonctionne, dans cette admirable mécanique de l’univers, de manière peu sympathique, de notre petit point de vue en tout cas. Et pour les chrétiens qui mettent leur foi en un Dieu qui, en principe, serait tout-puissant et qui serait un père bienveillant, comment est-ce qu’on met cela en rapport avec le mal qui défigure et abîme la vie des hommes sur la terre et avec tout ce qui ne tourne pas rond dans l’univers, y compris dans notre fonctionnement biologique ? »

    → Je me méfie des apologétiques qui justifient le mal

    Mgr Léonard : « […] Je dénonce toujours avec force, y compris dans le monde chrétien, les justifications du mal, qui me paraissent souvent odieuses et qu’on ne devrait jamais employer en présence d’une personne qui souffre […] en disant, comme Spinoza par exemple […],  c’est négatif de votre petit point de vue, parce que vous voyez la mort de votre enfant, de votre petit point de vue de mère. Mais, dans la totalité de la substance, qui nous apparaît dans les deux attributs de l’étendue et de la pensée, cela fait partie du positif. Tout est plein, positif dans la substance ! Votre mal, un peu comme dans le bouddhisme, est donc une illusion liée à la perspective que vous avez. De même, on peut dire, d’un point de vue biologique, que la mort des individus d’une espèce fait partie de l’économie du fonctionnement de la vie. Ne pleurez donc pas vos morts! Oui, cette attitude stoïcienne a une certaine dignité, elle a une grandeur, mais qui passe au-dessus du drame des personnes. Je suis devenu allergique aux pensées systématiques, hégéliennes, pour lesquelles, de manière très subtile, le mal est finalement positif. Je me méfie des aologétiques qui justifient le mal en disant : Dieu permet le mal en vue d’un plus grand bien, le mal fait partie d’un premier état pédagogique de la création. Dieu a fait volontairement une création inachevée pour que ce soit l’homme qui l’achève. C’est joli à dire, comme cela, quand on écrit à son bureau, mais cela n’arrange pas les gens qui sont frappés par la douleur.

    Drieu Godefridi : Alors, que leur dites-vous par rapport à cette question du mal ? 

    → ἐδάκρυσεν ó ἰησοῦς.

    Mgr Léonard : «  D’abord, Jésus est sensible au mal et ne fait jamais de raisonnements pour dire qu’il n’y a pas de mal. L’attitude de Jésus, dans l’Evangile de Jean, devant la tombe de Lazare c’est d’abord de pleurer : « Jésus pleura » (ἐδάκρυσεν ó ἰησοῦς). C’est le verset le plus court de toute la Bible. Ces pleurs sont pour moi plus éloquents que beaucoup de théories. Jésus n’a pas fait une théorie. Il dit bien que la mort de Lazare va servir à la manifestation de la gloire de Dieu. Mais il ne dit pas à Marthe et à Marie : non, ne pleurez pas, la mort de Lazare c’est pour un bien. Non, il pleure ! Ce que je trouve admirable chez lui, c’est qu’il n’a pas expliqué le mal comme tant de religions ou de philosophies l’ont fait. D’abord, il en a éprouvé la dureté. Puis il l’a porté. Cela, c’est quand même unique dans l’histoire religieuse de l’humanité, un Dieu qui non seulement se fait homme mais qui en outre endure l’absurdité de la mort, l’angoisse qui est liée à la mort. L’attitude de Jésus face à sa mort n’est pas du tout héroïque, ce n’est pas une attitude de héros, c’est l’attitude d’un homme qui est submergé par l’angoisse, par la tristesse et qui, pour la première fois dans les Evangiles, où il a toujours une maîtrise des événements, mendie un peu de secours, de réconfort de la part de ses disciples : veillez avec moi, priez avec moi – et ils dorment pendant ce temps-là ! Eh bien, cela me paraît plus crédible que Spinoza, cela me paraît plus humain que le stoïcisme : «  Je savais que mon fils était mortel, donc je ne m’attriste pas de sa mort ». C’est grand, mais en même temps c’est mesquin, pourrait-on dire, d'une telle attitude : cela ne prend pas au sérieux le drame de la vie humaine. »

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  • Madeleine de Jessey : « Beaucoup d'électeurs ont la conviction que François Fillon peut apaiser la France »

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    « Avec François Fillon, ce serait une première étape du dé-tricotage de la loi Taubira : si Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé passaient, le volet de la loi Taubira aurait été clos pendant cinq ans au moins, cinq ans durant lesquels la loi se serait enracinée dans les mœurs. On aurait alors toute la peine du monde à ouvrir de nouveau le débat » : la porte-parole de Sens commun, courant des Républicains issu de la Manif Pour Tous, revient sur la très large victoire de François Fillon au premier tour de la primaire. Pour elle, le pari de Sens commun de soutenir l'ancien Premier ministre est gagnant. Une interview réalisée par Hugues Lefèvre pour « Famille chrétienne » :

    « Au lendemain de la victoire de François Fillon au premier tour, quel est votre sentiment ?

    Le sentiment que c'est la France silencieuse qui s'est exprimée. C'est une belle victoire des Français. Cette France silencieuse a plébiscité trois caractéristiques de François Fillon. D'abord, son programme qui est sérieux et le plus abouti de tous. C'est son travail, mûri durant trois ans, qui a été largement récompensé. Ensuite, sa vision. Une vision qui refuse l'atlantisme, qui entend libérer les Français des contraintes qui pèsent sur eux et sur l'emploi. Une vision qui entend défendre la souveraineté de la France et réaffirmer ses valeurs fondamentales. Enfin, la personnalité même de François Fillon a fait la grande différence.

    Les Français ont exprimé leur besoin d'être à nouveau gouvernés par quelqu'un dont ils puissent être fiers. C'est un homme intègre qui n'a jamais été inquiété par la justice. Il est un homme d'État, à rebours de la « politique spectacle » et des présidents communicants et manœuvriers ; un homme qui a su imposer le respect à tous, par sa droiture, son calme et sa hauteur de vue. François Fillon est un homme serein, qui peut aborder des sujets très sensibles mais de manière rationnelle, ce qui permet de désamorcer toutes polémiques. Beaucoup d'électeurs ont la conviction que cet homme peut apaiser la France tout en engageant des actions très fortes et absolument nécessaires pour notre pays.

    Etes-vous étonnée par l'ampleur du résultat ?

    C'était au-delà de toutes nos espérances. C'est ce que nous nous disions tous hier soir. Mais nous ne sommes pas étonnés dans le sens où nous savions qu'il était le meilleur candidat, avec un programme exceptionnel et une stature d'homme d'État.

    Sens commun a réussi son pari ?

    Lorsque Sens commun a déclaré son soutien à François Fillon, il était entre 8% et 10% dans les sondages. Ce n'était pas gagné à ce moment-là. Mais nous avons fait un choix en pariant sur l'homme, son programme et sa vision. Nous étions convaincus que la France avait besoin de lui.

    Vendredi dernier, François Fillon a indiqué sur RMC que les couples homosexuels pourraient continuer à adopter dans le cadre de l'adoption simple. Comprenez-vous l'incompréhension de certains catholiques ?

    Je comprends que la formule puisse surprendre mais François Fillon reste sur sa ligne. Il a toujours dit qu'il supprimerait l'adoption plénière pour les couples homosexuels. Cela revient à dire qu'il laisse la possibilité de l'adoption simple. L'idée est de faire en sorte qu'un enfant ne puisse pas être né de deux pères ou de deux mères sur le papier. C'est l'idée de reconnecter la politique avec le réel.

    Chez Sens commun, nous aimerions qu'à terme la loi Taubira ne reste pas en vigueur parce qu'elle est mauvaise pour la société. Il n'empêche qu'avec François Fillon, ce serait une première étape du dé-tricotage de la loi Taubira. Si Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé passaient, le volet de la loi Taubira aurait été clos pendant cinq ans au moins, cinq ans durant lesquels la loi se serait enracinée dans les mœurs. On aurait alors toute la peine du monde à ouvrir de nouveau le débat.

    C'est donc la logique du « petit mieux » qui s'impose ?

    Du petit pas ! C'est la stratégie du petit pas. Il faut bien comprendre aussi que la loi Taubira est l'aboutissement de soixante ans de défaites intellectuelles et culturelles. De la même manière, si nous voulons faire en sorte que cette loi soit définitivement écartée un jour, il va falloir reconquérir le terrain des médias et de la culture. Et nous sommes loin du compte aujourd'hui.

    S'il est élu en 2017, Sens commun veillera à ce que François Fillon applique ce point précis de son programme ?

    Bien sûr. Mais nous ne sommes pas inquiets. Ces derniers mois nous ont permis de le connaître davantage, d'apprécier sa constance. C'est un homme de parole. Nous ne sommes pas du tout inquiets.

    François Fillon est perçu comme un candidat économiquement très libéral et qui peut être en contradiction avec la Doctrine sociale de l'Eglise, notamment sur la notion d'option préférentielle pour les pauvres. Qu'en pensez-vous ?

    Je comprends ces inquiétudes car nous les avions nous-mêmes lorsque nous avons rencontré François Fillon en juin dernier. Nous lui avions parlé de cet ultra-libéralisme dont on l'accuse parfois. Il nous avait répondu que la première cause de pauvreté en France était le chômage, que les mesures drastiques qu'il proposait n'étaient pas une fin en soi mais uniquement un moyen pour libérer l'emploi, et redonner confiance, notamment aux jeunes générations très affectées par le chômage. Il y a chez lui une volonté de remettre l'homme au cœur de notre économie.

    Je pense qu'il faudrait trouver un nouveau terme pour faire la distinction entre un libéralisme égoïste et consumériste et un libéralisme qui vise à libérer l'emploi en mettant l'homme, son autonomie et sa fierté au cœur de son action. Les questions de la dette, du refus de l'étatisme et des suppressions de postes dans la fonction publique s'inscrivent dans un souci réel de faire en sorte que la France n'ait pas les mains liées par des investisseurs étrangers, Qataris, Saoudiens ou Américains par exemple. Car sinon, ces pays détiennent des pans entiers du régalien et peuvent exercer une pression sur nos décisions politiques et diplomatiques.

    Avec François Fillon, nous avons une dimension souverainiste qui s'inscrit complètement dans la vision économique de Sens commun. Lorsqu'on demande à François Fillon s'il est libéral, il répond qu'il est d'abord pragmatique. On ne pourra pas redonner la fierté d'être Français aux jeunes si la France ne leur donne aucune espérance.

    Chez Sens commun, comment comptez-vous peser sur le programme et la personnalité de François Fillon ?

    Nous n'allons pas peser sur son programme. Il est fait et il nous satisfait sur l'immense majorité des sujets. Nous allons continuer à faire campagne, en parfaite collaboration avec les équipes de François Fillon. »

    Ref. Madeleine de Jessey : « Beaucoup d'électeurs ont la conviction que François Fillon peut apaiser la France »

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