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Politique - Page 179

  • Inde : une enquête de profilage des missionnaires qui inquiète l'Eglise

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    En Inde, l’Église s’inquiète d’une enquête de profilage des missionnaires

    20/10/21

    Dans le Karnataka, État indien situé dans le sud-ouest du pays, les Églises chrétiennes s’inquiètent du profilage des missionnaires et du personnel employé par les Églises que le gouvernement a récemment commandé.

    L’inquiétude monte au sein des Églises chrétiennes de l’État indien du Karnataka. Une enquête spéciale et un profilage des missionnaires ainsi que du personnel travaillant dans les Églises a récemment été commandé par le Backward Classes and Minorities Welfare, l’organisme gouvernemental qui s’occupe « de la promotion et du développement des groupes les plus défavorisés ». Pour mémoire, Au Karnataka, les hindous représentent 84% des 61 millions d’habitants, tandis que les musulmans représentent 13% et les chrétiens 2%.

    « Pourquoi le gouvernement s’intéresse-t-il à une enquête sur le personnel religieux et les lieux de culte uniquement de la communauté chrétienne ? », s’est interrogé Mgr Peter Machado, archevêque de Bangalore, auprès de l’agence Fides. « Cet exercice est inutile et dangereux ». Avec en toile de fond l’ombre des prétendues conversions forcées et les sentiments antireligieux qui montent, il est dangereux de faire de telles enquêtes. Les lieux de culte de notre communauté, ainsi que les curés, pasteurs et religieuses, seront identifiés et pourront être pris pour cible. Nous avons déjà entendu parler d’incidents sporadiques dans le nord et dans le Karnataka », s’est inquiété l’archevêque de Bangalore.

    Vers une marginalisation des minorités religieuses

    Les responsables des différentes Églises voient dans cette enquête un élément d’un plan plus vaste promu par le Bharatiya Janata Party (BJP), parti pro-hindou au pouvoir dans l’État, qui vise à mettre en œuvre un programme politique pro-hindou marginalisant les différentes minorités religieuses, dont les chrétiens. Huit États indiens ont en ce sens déjà adopté des lois spécifiques interdisant les conversions religieuses. Ces lois, notent les Églises, vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution indienne qui accorde la liberté de prêcher, de pratiquer et de professer sa religion.

  • Le secret de la confession réaffirmé avec force et sans ambiguité par le Vatican

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    De Luisella Scosatti sur la Nuova Bussola Quotidiana, traduction de "Benoît et moi" :

    Secret de la confession, le Vatican frappe un grand coup

    19 octobre 2021

    La Conférence épiscopale française a fait volte-face par rapport aux premières réactions sur la violation du sceau sacramentel, mais le Pénitencier du Vatican, le cardinal Piacenza, s’est exprimé avec fermeté, répétant à Acistampa : « On ne touche pas au secret ».

    En France, la pression sur le sceau sacramentel est de plus en plus forte et l’Eglise française semble tout sauf unie et déterminée.

    Le 6 octobre dernier, le président de la Conférence épiscopale française, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, déclarait à France Info que « le secret de la confession nous lie, et en cela il est plus fort que les lois de la République ». Cette réponse n’a certainement pas été du goût de l’Elysée; le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a immédiatement invité le président de la CEF à une discussion. Mais la sortie [de Mgr de Moulins-Beaufort] n’a probablement pas non plus été bien accueillie par les évêques français, puisque le 12 octobre, la CEF a publié un communiqué officiel de « clarification » des propos de Mgr Moulins-Beaufort, précisant que, le même jour, l’archevêque de Reims s’était rendu auprès du ministre de l’Intérieur pour préciser « la formulation maladroite de sa réponse à France Info mercredi matin dernier [6 octobre] ».

    On ne voit pas ce qu’il y a de maladroit à affirmer le lien du sceau sacramentel et sa supériorité sur toute loi humaine. Au contraire, le communiqué de la CEF préfigure de manière très inquiétante une « révision » pas très claire :

    « L’objectif de l’État est d’organiser la vie sociale et de réguler l’ordre public. Pour nous, chrétiens, la foi fait appel à la conscience de chaque individu, elle appelle à une recherche incessante du bien, qui ne peut être atteint sans respecter les lois de son propre État. La dimension de la violence et des agressions sexuelles à l’encontre des mineurs mise en lumière par le rapport du CIASE oblige l’Église à revoir sa pratique à la lumière de cette réalité. Il faut donc travailler à concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants ».

    https://eglise.catholique.fr

    La CEF fait manifestement peu de différence entre les lois justes et les lois injustes, entre les lois qui respectent la liberté de l’Église et celles qui cherchent à la supprimer, et la révision souhaitée de la pratique de l’Église est donc préoccupante.

    La position de Mgr Moulins-Beaufort semble donc être minoritaire au sein de la CEF. Cependant, le Pénitencier Majeur, le cardinal Mauro Piacenza, est intervenu pour soutenir sa position et a donné une interview intéressante et opportune à Acistampa. Après avoir réitéré la position de l’Église catholique dans ses principaux textes magistériels, le cardinal a rappelé que le sacrement de pénitence,

    « étant un acte de culte, ne peut et ne doit pas être confondu avec une séance psychologique ou une forme de counselling. En tant qu’acte sacramentel, ce sacrement doit être protégé au nom de la liberté de religion et toute interférence doit être considérée comme illégitime et nuisible aux droits de la conscience ».

    Le cardinal Piacenza précise également qu’il n’y a pas d’analogie « entre le sceau sacramentel et le secret professionnel auquel sont tenus, par exemple, les médecins, les pharmaciens, les avocats, etc. », parce que

    « le secret de la confession […] n’est pas une obligation imposée de l’extérieur, mais une exigence intrinsèque du sacrement, et en tant que tel, il ne peut être délié même par le pénitent lui-même (cf. can. 1550 §2, n.2 CIC; can. 1231 §2, n.2 CCEO) ».

    Et il revient sur cet aspect fondamental :

    « Il est indispensable d’insister sur l’impossibilité de comparer le sceau confessionnel et le secret professionnel, afin d’éviter que des législations séculières n’appliquent au secret confessionnel inviolable les dérogations au secret professionnel pour de justes motifs ».

    Tout en rappelant qu’ « il y a certainement un devoir de réparer une injustice perpétrée et de s’engager sincèrement à empêcher que l’abus ne se répète », le Pénitencier majeur met également un frein à la proposition qui se répand d’obliger le pénitent, comme condition sine qua non pour recevoir l’absolution sacramentelle, à s’auto-dénoncer:

    « ces graves devoirs liés au chemin de conversion n’impliquent pas l’auto-dénonciation. Cependant, le confesseur doit inviter le pénitent à réfléchir plus profondément et à évaluer les conséquences de ses actes, surtout lorsqu’une autre personne a été soupçonnée ou injustement condamnée ».

    L’intervention de Piacenza réitère ce que la Pénitencerie Apostolique avait clairement exprimé dans la Note de 2019 :

    « Le secret inviolable de la Confession provient directement de la loi divine révélée et s’enracine dans la nature même du sacrement, au point de n’admettre aucune exception dans la sphère ecclésiale, et encore moins dans la sphère civile ».

    Dans la Note figurait une précision sur l’essence du sceau sacramentel, à savoir que ce n’est pas l’Église qui l’établit, « en vertu de sa propre autorité ». L’Église, par contre, « déclare » – c’est-à-dire qu’elle reconnaît comme un fait irréfutable, qui découle précisément de la sainteté du sacrement institué par le Christ –

    « que tout prêtre qui entend les confessions est tenu, sous peine de sanctions très sévères, de garder le secret absolu sur les péchés que ses pénitents lui ont confessés » (CEC 1467).

    Aucune autorité sur terre, pas même le Pape, ne peut donc modifier la réalité sacramentelle dans cet aspect essentiel.

    Entre-temps, le Premier ministre français Jean Castex a rencontré le Pape hier. D’après ses déclarations, il est clair que François a lui aussi « blindé » le sceau sacramentel (« L’Église ne reviendra pas sur le dogme du secret de la confession », a déclaré Castex, en référence à la position de François), mais en laissant les portes ouvertes à une recherche non précisée de « voies et moyens de concilier ce dernier avec le droit pénal et le droit des victimes. Il en est pleinement conscient ».

  • "Hors du vaccin, point de salut !" : 5000 médecins et chercheurs du monde entier revendiquent la liberté de soigner

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    19 octobre 2021

    L’appel de 5000 médecins et chercheurs du monde entier pour retrouver la liberté de soigner

    Les politiques sanitaires imposées par de nombreux États, dont la France, sont vigoureusement contestées dans un appel signé par plus de 5000 médecins et chercheurs. Membres de l’« Alliance Internationale des Médecins et des Scientifiques Médicaux », ils s’opposent à la stratégie de traitement « taille unique » (hors du vaccin, point de salut !) imposée par des gouvernements. À l'occasion du Sommet Mondial du Covid (Global Covid Summit) qui s'est tenu du 12 au 14 septembre à Rome, ces contestataires ont lancé un appel aux gouvernements : « Il est de notre plus grande responsabilité et de notre plus grand devoir de maintenir et de restaurer la dignité, l’intégrité, l’art et la science de la médecine. » Au premier rang de leurs réclamations : retrouver le droit de soigner et de prescrire dans un rapport direct au patient, sans interférences, censures ou autres de la part des décideurs et organismes publics tels que nos « ARS » (agences régionales de santé)…

    Parmi les signataires, des noms prestigieux : l’américain Robert Malone, un des pionniers de la technologie ARN messager employée dans certains vaccins anti-Covid-19, qui met à présent en garde sur leurs risques ; Peter McCullough, cardiologue américain qui, lui aussi, avertit des dangers potentiels de vaccins sur lesquels on manque encore de recul ; ou encore le belge Geert Vanden Bossche, spécialiste mondialement reconnu de la recherche sur les vaccins, qui estime que la vaccination de masse pourrait constituer un danger collectif, et qu’il faut garder non vaccinée la large part de la population qui n’est pas « à risque ». Ces scientifiques – et nombre de leurs confrères lanceurs d’alerte – ont tous un point en commun : ils sont systématiquement présentés défavorablement et critiqués par des médias français (en tête : Le Monde et Libération), ce qui ne leur donne pas forcément raison, mais pas forcément tort non plus…

    Il est au moins un point sur lequel il semble difficile de récuser « l’appel de Rome » lancé par ces médecins et chercheurs médicaux : c’est leur rappel de la règle n°1 du médecin, « primum, non nocere », inspirée du serment d’Hippocrate (« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice », traduction Littré). C’est au nom du serment d'Hippocrate qu’ils demandent aux gouvernements de laisser les médecins prescrire librement des traitements sans s’immiscer dans le lien de confiance qu’ils entretiennent avec leurs patients. Or, déplorent-ils dans leur appel (en lien, ci-dessous), « notre capacité à prendre soin de nos patients fait l’objet d’une attaque sans précédent. » Celle-ci consiste à interdire à des médecins de fournir à leurs patients les traitements qui leur semblent les plus appropriés, et à les priver de liberté d’expression, au point qu’ils sont « de plus en plus découragés de s’engager dans un discours professionnel ouvert et d’échanger des idées sur les maladies nouvelles et émergentes. » Les chercheurs eux-mêmes peinent « à mener et à publier des recherches objectives et empiriques sans craindre de représailles sur leur carrière, leur réputation et leurs moyens de subsistance. »

    Perpétrée au nom de la lutte contre la pandémie, concluent les signataires, « l’intrusion politique dans la pratique de la médecine et la relation médecin/patient doit cesser. Les médecins, et tous les prestataires de soins de santé, doivent être libres de pratiquer l’art et la science de la médecine sans crainte de représailles, de censure, de calomnie ou de mesures disciplinaires, y compris la perte éventuelle de l’autorisation d’exercer… » L’appel se termine par une invitation aux médecins, scientifiques, prestataires de soins de santé du monde entier, dont beaucoup sont exposés en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, à se joindre « à cette noble cause ».

    Pour aller plus loin :

    Déclaration des médecins, Sommet Mondial du Covid

    >>> Lire l'appel traduit par Le Courrier des stratèges

  • L'enjeu du bras de fer entre la Pologne et l'Union Européenne

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    De Jean-Baptiste Noé sur Aleteia.org :

    Pologne : combat autour du droit

    19 octobre 2021

    Primauté du droit national ou du droit européen ? C’est autour de cette question que s’exerce le bras de fer entre Varsovie et Bruxelles. Le directeur de la revue "Conflits", Jean-Baptiste Noé, pense que l’enjeu n’est pas uniquement l’avenir de l’Union européenne, mais celui de la notion même d’État de droit.

    Les questions juridiques s’invitent dans les débats publics. Le 7 octobre, le Tribunal constitutionnel polonais a considéré que plusieurs interventions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) étaient contraires à la Constitution polonaise et que cette dernière ayant la primauté sur le droit européen, les interventions de la CJUE ne pouvaient pas s’appliquer. En bref, le droit national prime sur le droit de l’UE. 

    La présidente de la Cour constitutionnelle, Julia Przylebska, a estimé dans l’arrêt rendu que plusieurs articles de l’UE sont incompatibles avec la Constitution de la Pologne et qu’en outre les institutions européennes « agissent au-delà du champ de leurs compétences ». La Commission européenne s’est opposée à cet arrêt. Elle s’est dite « préoccupée » et a déclaré vouloir utiliser « tous les outils » possibles pour « protéger la primauté du droit européen » selon les propos tenus par le commissaire européen Didier Reynders. Celui-ci a par ailleurs estimé que le droit européen prime sur le droit national et que les décisions de la CJUE ont un caractère contraignant sur la jurisprudence des États. Cela est même, selon ses dires, « au cœur de l’Union ».  

    Un État supranational ? 

    L’opposition est donc tout à la fois juridique et politique et porte sur la nature de l’Union européenne. Est-ce que l’UE est une communauté d’États, c’est-à-dire une association des États d’Europe ou bien est-ce un État en tant que tel, où les pays ne sont que des régions soumises à la capitale Bruxelles ? Si l’Union est une association d’États, alors le droit national prime sur le droit européen. Si en revanche l’Union est un État supranational, alors c’est bien le droit de l’UE qui prime sur le droit des pays. 

    Le bras de fer entre Bruxelles et Varsovie est donc bien politique et se cristallise autour de la nature même de l’Union européenne. La réponse du commissaire belge Didier Reynders est sans ambiguïté : si le droit européen prime sur le droit national, alors c’est qu’il reconnaît que l’UE est un État supranational. C’est aussi affirmer que les États n’ont pas de souveraineté juridique puisque les cours de justice de l’UE et les arrêts et décrets produits priment sur les cours des États. Ce qui se joue là engage la nature de l’UE et donc son avenir. 

    L’avenir de l’Union européenne

    Ce débat sur la nature de l’UE s’est posé dès les débuts de la construction européenne et n’a jamais été véritablement tranché. Dès les origines, il y a eu deux courants opposés, ceux pour qui l’UE (et au début la CEE) devait être une association d’États autour de projets communs (par exemple le commerce du charbon et de l’acier) et ceux pour qui elle devait être un nouvel État. Petit à petit, c’est la seconde vision qui s’est imposée, par la force du droit et des législations. 

    Le référendum de 2005 a posé la question de la nature de l’UE : s’il y a une constitution de l’UE alors cela signifie que l’Union est un État puisqu’une constitution est la loi fondamentale d’un État. Les Français et les Hollandais qui ont voté « non » à ce texte se sont, d’une façon ou d’une autre, opposés au fait que l’UE s’érige en État supranational. Mais la création d’une monnaie commune et unique et d’une banque centrale européenne au-dessus des banques centrales nationales a contribué à façonner un État européen. 

    Une autre vision de la démocratie

    D’une certaine façon, la réponse du commissaire Reynders donne raison aux partisans du Brexit puisque ceux-ci s’opposaient à la primauté du droit européen sur le droit national britannique. Est-ce alors à dire que tous les États qui voudront maintenir la primauté du droit national sur le droit européen devront sortir de l’UE ? Le président polonais eut tôt fait de réaffirmer que la Pologne souhaitait se maintenir dans l’UE. Elle a reçu trop d’aides de la part de Bruxelles et est trop dépendante aux facilités financières pour s’en détacher. Mais ces oppositions de fonds finissent par peser sur le sentiment européen qui n’est plus aussi évident que dans les années 1970-1990. 

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  • Gouvernance à la congolaise : de Kabila à Tshisekedi, quelle différence ?

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    Avec la validation par l’Assemblée nationale de Denis Kadima au poste de président de la Commission électorale (CENI), le Congo replonge dans une crise pré-électorale profonde qui rappelle la fin cahotique du mandat de Joseph Kabila entre 2015 et 2018. Lu sur le site web « Afrikarabia » :

    « La deuxième nomination du président de la Commission électorale congolaise sera-t-elle la bonne ? A l’été 2020, le nom de Ronsard Malonda avait créé la polémique, et sa candidature avait été rejetée par le président Félix Tshisekedi. En cause : sa trop grande proximité avec le FCC de l’ancien président Joseph Kabila. Aujourd’hui, c’est au tour du nom de Denis Kadima, qui vient d’être entériné par l’Assemblée nationale, de susciter la controverse. Ironie du sort, une grande partie de la classe politique congolaise l’accuse d’être trop proche du président Tshisekedi, qui brigue un second mandat en 2023.

    Le problème, c’est que Félix Tshisekedi n’avait que des mauvaises solutions devant lui face au tollé soulevé par la candidature Kadima. En la validant, il ouvre une crise ouverte avec le FCC de Joseph Kabila, Lamuka de Martin Fayulu et Adolphe Muzito, mais également avec certains de ses alliés de l’Union sacrée : Ensemble de Moïse Katumbi et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Mais surtout, Félix Tshisekedi risque de se mettre à dos la très puissante église catholique et les protestants, qui ont tous les deux récusés Denis Kadima, après avoir subi des pressions en coulisse pour imposer sa candidature.

    Des églises politisées

    A l’inverse, si le chef de l’Etat ordonnait à sa majorité de repoussé le nom de Kadima, Félix Tshisekedi se brouillait alors avec les six confessions qui avaient voté pour cet expert électoral, internationalement reconnu. « A six voix contre deux, c’est bien la majorité des églises qui ont penché pour Kadima » nous explique un membre de l’Union sacrée, pourtant pas très à l’aise avec cette candidature. « Et la majorité doit l’emporter faute de consensus » finit-il par lâcher, « c’est la règle ! ». Si l’Union sacrée plaide pour son bon droit, le vote à l’Assemblée nationale a été très houleux pour entériner les nouveaux membres de la CENI.

    Il faut dire que le mode de désignation de la Commission électorale par les confessions religieuses pose question en RDC. Censées être « neutres », « impartiales » et « représentatives », les églises au Congo sont tout le contraire. En l’absence de l’Etat qui manque à toutes ses missions premières : santé, éducation, emploi… les religieux ont comblé le terrain. L’Eglise catholique, omniprésente et particulièrement puissante, s’est souvent substituée à un Etat défaillant, éveillant la jalousie des politiciens. Depuis les années 1990, l’Eglise catholique s’est vu confiée des tâches de médiations politiques à chaque crise institutionnelle… et elle y a pris goût.

    Des «petites » confessions majoritaires

    La nomination du président de la CENI par les confessions religieuses est donc un rôle éminemment politique, où prélats, pasteurs et imams sont régulièrement courtisés par les partis et les plateformes politiques de tout bord. Le hic, c’est que sur les huit confessions religieuses, deux représentent plus de 80% de la population congolaise (ce sont les catholiques et les protestants), alors que les six autres, à peine 20%. Et dans la controverse autour de la désignation de Denis Kadima, ce sont les six églises « minoritaires » qui ont porté sa candidature, alors que les deux plus puissantes confessions, s’y sont opposées. Le poids et la représentativité des églises ne sont donc pas respectés dans un vote majoritaire.

    Le vote de l’Assemblée nationale ouvre donc une période institutionnelle troublée à un peu plus de deux ans d’une présidentielle très incertaine et attendue. La « dépolitisation » de la CENI est maintenant devenue une des principales revendications de l’opposition à Félix Tshisekedi. Ce week-end, une dizaine de milliers de manifestants ont défilé à Kinshasa pour dénoncer la candidature de Denis Kadima, craignant que les élections de 2023 soient verrouillées pour assurer la réélection de l’actuel chef de l’Etat. D’autant que le nouveau président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kaluba, est lui aussi proche de Félix Tshisekedi. « Le président de la CENI annonce les résultats provisoires des élections et le président de la Cour constitutionnelle les valide ! La présidentielle est écrite d’avance ! » fustigaient les manifestants dans les rues de Kinshasa ce week-end.

    La crainte d’un nouveau glissement

    La crise politique prend également une nouvelle tournure pour les alliés de Félix Tshisekedi au sein de l’Union sacrée. Avec au premier plan, le parti Ensemble de Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur du Katanga, qui vise la présidentielle de 2023, avait fortement contesté la désignation de Denis Kadima. Au sein de sa formation, on dénonce la volonté du président Tshisekedi de vouloir organiser des élections « ni inclusives, ni équitables ». La participation d’Ensemble à l’Union sacrée sera « réévaluée » selon un récent communiqué. La plateforme katumbiste représente la deuxième force politique au sein de l’Union sacrée.

     

    A 26 mois des prochaines élections, la RDC replonge dans une crise pré-électorale dont le scénario est malheureusement bien connu, pour l’avoir déjà vécu en 2016, avec le « glissement », puis le report du scrutin en 2018. Avec son lot de manifestations et de répression. Pourtant, le président Tshisekedi garde encore la main sur les événements. Car, après le vote de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat doit valider le nom du nouveau président de la CENI. Ce qui n’est pas encore fait. Il reste donc une dernière chance au président de la République pour ne pas passer en force. Mais les tractations risquent encore d’être longues, faisant peser la crainte d’un glissement du calendrier électoral. Un report qui prolongerait le mandat de Félix Tshisekedi.

    Christophe Rigaud – Afrikarabia »

    Ref. Commission électorale : la crise politique couve en RDC

    JPSC

  • Le premier ministre français Jean Castex a offert un maillot dédicacé de Lionel Messi au pape François

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    De Gilles Festor sur le site du Figaro :

    Football : Jean Castex a offert un maillot dédicacé de Lionel Messi au pape François

    Le chef du gouvernement, accompagné de son épouse, est arrivé peu avant 10h00 au Vatican où il a été reçu en audience privée par le souverain pontife. Comme le veut la tradition, il a offert plusieurs cadeaux au chef de l'Église catholique, dont une première édition illustrée par Tony Johannot de «Notre-Dame de Paris», le roman de Victor Hugo, datant de 1836. Le pape a aussi reçu un maillot signé de Lionel Messi, nouvel attaquant du Paris SG.

    Grand amateur de football le successeur de Benoît XVI a déjà rencontré Lionel Messi, en 2013 notamment, avant un match amical entre l'Italie et l'Argentine. Le pape François, supporter du club de San Lorenzo, considère la «Pulga» comme le plus grand footballeur de tous les temps, devant Pelé, n'hésitant pas à confier que son compatriote était «un dieu avec le ballon sur le terrain», avant de nuancer légèrement ses propos : «en théorie, c'est un sacrilège, vous ne pouvez pas l'assurer. Les gens disent que c'est Dieu comme ils disent "je t'adore". Ce sont des expressions du peuple, des moyens populaires de s'exprimer.»

  • Envoyer Greta à Glasgow à la place du Pape François : une idée pas si saugrenue

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur diakonos.be :

    Le Pape François n’ira pas à Glasgow. Greta ira à sa place

    Le Pape François ne se rendra pas à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow. Il a annulé le déplacement de son agenda. Mais si lui ne peut s’y rendre – a proposé le jésuite Thomas Reese, l’ancien directeur d’ « America », l’hebdomadaire des jésuites de New York à son confrère pape – pourquoi ne pas inclure Greta Thunberg dans la délégation vaticane ? Pourquoi ne pas lui donner à elle le siège du Pape ? Non pas en-dehors de la conférence, à défiler avec le peuple des opprimés par le « bla bla » des politiques mais à l’intérieur, à tu et à toi avec les puissants de ce monde, pour leur dire leurs quatre vérités en face ?

    Ce n’est un mystère pour personne que le Pape François, qui est l’auteur de l’encyclique environnementale « Laudato si’ », admire la jeune activiste suédoise qu’il a d’ailleurs rencontré brièvement place Saint-Pierre le 17 avril 2019. Mais il est également de notoriété publique que Greta rivalise avec lui sur la scène publique mondiale comme figure de référence pour la défense de la nature.

    Angelo Panebianco, professeur de sciences politiques à l’Université de Bologne, qui est l’un des analystes les plus sérieux de la société contemporaine, vient de lancer une question brûlante et de grande portée sur le phénomène Greta, et implicitement sur le binôme Greta-François, dans un éditorial publié dans le « Corriere della Sera » du 8 octobre :

    « Greta n’est-elle pas peut-être la démonstration du fait que même les sociétés post-religieuses – comme le sont désormais en grande partie les sociétés occidentales, Europe en tête – ont besoin de prophètes et de prophéties ? »

    Entre les deux prophéties – soutient le professeur Panebianco – il y a des similitudes et des différences.

    L’une des similitudes entre l’ère religieuse et l’ère post-religieuse, c’est que chez chacun d’elles, la prophétie intervient quand les vieilles croyances sont épuisées, qu’elles soient religieuses ou civilisationnelles, comme dans le cas de notre civilisation occidentale.

    Mais la ressemblance la plus forte – selon Panebianco – c’est que ces deux prophéties dénoncent d’un côté l’imminence de la catastrophe et indiquent, de l’autre, le chemin du salut.

    Pendant l’ère religieuse, la catastrophe qui menaçait, c’était le jugement de Dieu sur la conduite mauvaise des hommes, il suffit de penser à la prédicationd e Jean le Baptiste dans le Nouveau Testament. Tandis que « dans notre ère post-religieuse, la catastrophe annoncée est le fruit de la rébellion de la nature contre la manipulation humaine ».

    Dans les deux cas, « la prophétie est couronnée de succès si et quand elle rencontre une demande de sens, de signification. En acceptant la prophétie, les personnes donnent un sens nouveau à leur propre existence, elles se sentent, au moins en partie, différentes de celles qu’elles étaient avant de la connaître et de s’approprier son message ».

    Mais c’est là qu’apparaît la différence. « La prophétie religieuse offrait aux hommes, à chaque être humain, des réponses, et donc des consolations, par rapport au sens ultime de l’existence : le sens de la vie et de la mort, ainsi que les raisons de la souffrance dans la vie terrestre. La prophétie religieuse ancrait les individus dans un ensemble de croyances qui, en donnant à chaque être humain la conscience de sa propre place dans le monde, lui donnait également la force nécessaire pour faire face aux vicissitudes de la vie ».

    Mais que dire, dans une ère post-religieuse, d’une prophétie uniquement environnementaliste, avec un message exclusivement terrestre ? « Est-il en mesure d’avoir la même puissance et la même capacité de donner un sens à l’existence des individus ? ». Le professeur Panebianco rappelle le précédent de Karl Marx, et le lien entre son message et l’ancienne prophétie juive qui, en effet, pendant une longue période « donna un sens à l’agir de millions de personnes ».

    Sur le court terme, parce qu’elle est amplifiée par l’appareil de communication mondial, même la prophétie de Greta « se révèle puissante ». Mais il n’est pas dit qu’elle soit en mesure de « satisfaire pendant une longue période une demande de sens » et, par conséquent, de « changer durablement la manière dont les individus, ou plusieurs d’entre eux, vivent leur présence dans le monde ».

    C’est ici que s’arrête la comparaison du professeur Panebianco entre les deux prophéties, la religieuse et la post-religieuse.

    Instinctivement, on pourrait penser que c’est le Pape François qui serait le porteur de la prophétie religieuse. Mais ce n’est pas le cas. Le 4 octobre, au moment où Greta était en Italie pour manifester contre le « bla bla » des gouvernants et était en train de mobiliser le mouvement de contestation des « Fridays for Future », le Pape prenait part au Vatican à une rencontre entre les chefs religieux et les scientifiques envoyés par les ambassades de Grande-Bretagne et d’Italie auprès du Saint-Siège, en préparation de la conférence de Glasgow.

    Cette rencontre a culminé par un appel solennel pour la sauvegarde de la nature signé par le Pape François mais aussi par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, par le patriarche de Moscou Cyrille, par le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb, par le rabbin Noam Marans et par des représentants du bouddhisme et des autres religions.

    Et pourtant, dans les 2350 mots de cet appel, le mot « Dieu » n’apparaît pas une seule fois. Ni même le mot « créateur », « création », « créature ». La nature est définie comme « une force vitale ». L’unique, vague et timide, allusion à la transcendance se trouve à la ligne où l’on reconnaît dans le monde naturel « les signes de l’harmonie divine ».

    Trop peu, pour ainsi dire rien, pour tenir tête à la prophétie exclusivement terrestre de Greta, banalement copiée jusque dans ses excès, par exemple là où l’appel du Pape François et des autres chefs religieux affirme qu’il « ne pourrait rester qu’une décennie pour restaurer la planète ».

    Il y a deux ans, le professeur Panebianco, qui est laïc, a publié avec son collègue de l’Université de Bologne Sergio Belardinelli, un catholique, un livre d’analyse sur l’état actuel de la civilisation européenne et du christianisme.

    La critique que les deux auteurs adressaient à l’Église d’aujourd’hui était d’être « trop humaine » et « peu eschatologique », trop silencieuse sur Dieu « créateur et seigneur du ciel et de la terre », alors qu’en revanche cette « prophétie » devrait être sa priorité absolue, « comme l’a bien compris Joseph Ratzinger ».

    Vu comme cela, l’idée d’envoyer Greta à Glasgow à la place du Pape François n’est peut-être pas si saugrenue.

  • L'honneur bafoué des para-commandos qui sautèrent sur Stanleyville en 1964

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    De Marc Welsch sur le site de Lavenir.net :

    Les para-commandos qui sautèrent sur Stanleyville en 1964 sont mécontents du musée de Tervuren

    Nombre d’anciens para-commandos estiment que leur honneur est bafoué au musée de Tervuren. Ils rappellent avoir sauvé des vies à Stanleyville fin 1964.

    Ils ont été acclamés, fêtés par des dizaines de milliers de Belges dans les rues de Bruxelles, à leur retour de Stanleyville, le 1er décembre 1964. Les para-commandos venaient, après une opération humanitaire d’une petite semaine, de libérer 2 375 otages de la rébellion Simba. Les anciens de ce raid, comme François de Radiguès, Joël De Decker ou encore Luc Vandenbemben, sont encore très proches aujourd’hui. Ils se réunissent une fois par an à Wavre. «L’an dernier, explique Luc Vandenbemden, ce ne fut pas possible à cause du Covid, mais nous remettrons le couvert le 24 novembre prochain, jour anniversaire de notre parachutage sur Stanleyville (NDLR: aujourd’hui Kisangani), mais ce sera avec un drôle de goût dans la bouche…»

    Il veut parler de l’amalgame qui se fait entre la campagne de décolonisation en cours et la mission qui fut celle des paras belges en 1964. Pire: au musée royal d’Afrique centrale de Tervuren, parmi les seize statues de la grande rotonde qui ont été voilées, le visiteur peut faire face à celle d’un para-commando, avec ce commentaire: «Un para-commando belge à Stanleyville en 1964, lors de l’écrasement des rebelles Simba. L’indépendance formelle du Congo en 1960 est loin d’avoir sonné le glas des interventions étrangères.»

    Ce commentaire, ils l’estiment tendancieux et ne l’acceptent pas. «Notre régiment, dit Joël De Decker, a sauté sur Stanleyvillele 24 novembre 1964. Deux jours plus tard, nous étions parachutés sur Paulis(NDLR: aujourd’hui Isiro). Nous avons risqué notre vie là-bas lors d’une mission dépourvue d’objectifs militaires. Sauver des vies était notre but. Quand on nous tirait dessus, nous étions en état de légitime défense. Ce qui se passe au musée de Tervuren, pour moi, c’est un blasphème.»

    Luc Vandenbemden: «Nous avons fait notre travail dans des conditions difficiles, car les balles sifflaient à nos oreilles à Stanleyville et à Paulis. Patrick Nothomb, qui était à l’époque consul détaché à Stanleyville et faisait partie des otages, a bien précisé que si nous n’étions pas intervenus, les otages auraient tous été massacrés.»

    Sept associations d’anciens (liste ci-dessous) ont demandé que le commentaire lié à la statue du para-commando soit retiré. Sans succès. Elles ont donc décidé d’emprunter la voie judiciaire. Leur cause sera plaidée en décembre.

    Les associations ou cercles qui demandent réparation: Amicale nationale para-commando Vriendenkring, Association belge des vétérans et compagnons de l’Ommegang, Cercle de la coopération technique militaire, Cercle royal des officiers para-commandos, Cercle royal des anciens officiers des campagnes d’Afrique, Fédération royale des chevaliers avec glaives, Union royale des fraternelles coloniales.

  • Vienne : une Marche pour la Vie mouvementée

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    Le commentaire de Roland Noé sur kath.net/news :

    17 octobre 2021

    Quand les enfants de la lumière rencontrent la culture de la mort...

    Où était le cardinal Schönborn ? - La police viennoise a menacé les radicaux de gauche avec des armes à feu - Les journaux gratuits viennois rivalisent pour la bêtise du mois en matière de reportage - Un reportage de Vienne sur la Marche pour la vie - 

    Selon les organisateurs, environ 2500 personnes se sont rendues sur la place Saint-Étienne et à la marche qui a suivi, parmi lesquelles, comme les années précédentes, de nombreuses familles, des jeunes et des enfants. Cette année, le thème spécifique était également de manifester contre l'introduction prévue de l'euthanasie suite à un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle autrichienne. Avant la marche, plusieurs services religieux ont eu lieu, la Sainte Messe dans l'église Saint-Pierre a été célébrée par l'évêque auxiliaire viennois Scharl.

    Au début, deux nouvelles très positives ont été présentées. Tout d'abord, le père Bruno Meusburger a présenté l'initiative nouvellement créée "Prêtres pour la vie", puis le groupe autrichien "Pro Life Music" s'est produit pour la première fois. La chanteuse principale, avec sa musique soul grandiose, pourrait bien rivaliser avec les meilleurs dans l'émission musicale "The Voice".

    Anna Bonetti, célèbre militante pro-vie, née sourde en raison d'un défaut génétique, est venue directement d'Italie. Elle est impliquée dans le mouvement pro-vie depuis 4 ans. Elle a souligné que la grossesse n'est pas quelque chose qui peut simplement être interrompue. "Un enfant perdu à cause de l'avortement est perdu pour toujours ! Chaque jour, nous perdons des milliers d'enfants qui n'auront jamais la chance d'être les amis, les partenaires ou les camarades de classe de nos enfants."

    Lors de la marche qui a suivi dans le centre de Vienne, plusieurs contre-manifestations ont été organisées par des radicaux de gauche. Des centaines d'agents de police, un hélicoptère de la police et plusieurs chiens policiers ont protégé les participants. Une situation tendue s'est produite sur le Ring de Vienne lorsque celui-ci a été bloqué par les radicaux de gauche. La police a donné un ultimatum de 5 minutes et a menacé d'utiliser la force armée contre la contre-manifestation non enregistrée qui bloquait illégalement la marche. Au moins, cela a fait impression, car la rue a finalement été dégagée. L'un des slogans utilisés par les opposants l'année dernière était : "Vos enfants seront comme nous" - un slogan qui était apparemment destiné à déstabiliser les parents présents. Eh bien, à cela nous devons répondre : nos enfants sont présents à la marche et voient par eux-mêmes à quel point vous vous comportez mal, effrayant d'autres personnes avec des fumigènes, des cris, du bruit, des barrages et un comportement agressif et voulant empêcher leur libre expression pacifique d'opinion. Nos enfants aiment y participer et veulent s'impliquer dans des groupes tels que "Jeunesse pour la vie", qui se renforce chaque année. Chaque année, la nouvelle génération pro-vie grandit.

    Il est remarquable que les pro-vie veuillent maintenant aussi se défendre légalement contre ces attaques. Des plaintes ont été portées contre plusieurs participants à la manifestation de gauche pour insulte à une religion. En outre, les organisateurs ont annoncé qu'ils allaient intenter un procès parce qu'une manifestation non autorisée a massivement perturbé une manifestation autorisée. En attendant, les preuves sont déjà rassemblées, et l'affaire risque d'avoir des répercussions juridiques.

    Le point culminant de l'événement lui-même s'est produit à la fin. Theresa Habsburg a prononcé un excellent discours de clôture et a appelé tous les participants à contacter leurs parlementaires pour éviter l'introduction de la soi-disant "euthanasie" en Autriche. 

    Et maintenant une petite revue autour de l'événement, dans laquelle des choses remarquables sont à noter :

    Tout d'abord, l'écho médiatique. Deux journaux gratuits viennois (oe24 et Heute), financés à l'aide des millions d'argent des contribuables, ont rendu compte de l'événement, l'un ne se basant manifestement que sur un message Twitter, l'autre ne reprenant que les inepties des radicaux de gauche. Tous deux ont évidemment participé au concours "Qui écrit le plus de bêtises ?".

    Toutefois, le plus gros point négatif - comme le montrent les réactions des croyants - est le manque de soutien des évêques autrichiens à l'événement. Alors qu'aux États-Unis, plusieurs centaines d'évêques ont participé ces dernières années à la célèbre Marche pour la vie, en Autriche, c'est à nouveau le "silence dans la forêt". Aucun évêque diocésain en exercice ne s'est présenté. Le cardinal viennois Schönborn, d'ailleurs, n'avait envoyé aucun mot de salutation. Même le cardinal Marx ou l'archevêque Bätzing le font régulièrement en Allemagne. Le cardinal Schönborn aurait dû peut-être faire 500 mètres de marche pour se rendre au lieu de réunion, mais il n'est pas venu. D'autres ont parcouru des centaines de kilomètres, certains avec des enfants, restant assis pendant des heures dans des voitures et des bus. Le cardinal viennois a certainement une "bonne excuse" - comme chaque année. Il n'y a pas d'autre façon de le dire : il est vraiment dommage que les évêques ne se montrent jamais ici. Cela devrait changer. (...)

    P.S. Il convient de mentionner qu'au moins quelques politiciens de l'ÖVP ont participé à la marche, et qu'un politicien du FPÖ aurait également été présent.

  • Nouvelle béatification de martyrs tués en haine de la foi par les "Rouges" lors de la Guerre civile espagnole

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    De Vatican News (Gabriella Ceraso) :

    Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs durant la guerer civile espagnole (1936-1939)Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs durant la guerer civile espagnole (1936-1939)
    A Cordoue, la béatification de Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs
    Un pan de l'Histoire dont la mémoire peut devenir un lieu d'évangélisation dans des contextes sécularisés : tel a été le témoignage des martyrs de la guerre civile espagnole du début du XXe siècle, selon les mots du cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui a présidé samedi matin la messe de béatification dans la cathédrale de Cordoue.

    C’est en novembre 2020 que le Pape François a promulgué les décrets de béatification de ces 127 martyrs, tués en haine de la foi à Cordoue, durant la guerre civile espagnole (1936-1939).

    Il s'agissait de prêtres, dont Juan Elias Medina, mais aussi de religieux et de laïcs, dont les exécutions brutales s'inscrivaient dans le climat de persécution que la milice républicaine avait instauré contre tous ceux qui osaient professer leur appartenance à l’Église catholique. Certains d'entre eux étaient impliqués dans des activités ecclésiastiques ou étaient membres d'associations telles que l'Action catholique ou l'Adoration nocturne du Saint-Sacrement. Don Juan Elias lui-même a apporté réconfort et assistance spirituelle à ses compagnons pendant ses jours d'emprisonnement. Et la foi qu'ils ont confessée, ils l'ont portée dans leur cœur jusqu'au moment de la mort, l'exprimant fièrement par les mots “Viva Cristo Rey” (Vive le Christ -Roi), avant d’accorder leur pardon à leurs bourreaux.

    Les élus du Seigneur

    Mais quelle est cette haine du monde et qui sont ces martyrs ? Dans son homélie, le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a parlé d'eux comme étant «choisis» par le Seigneur, c'est-à-dire «retirés du monde», et pour cette raison même haïs : «Dans la haine du monde, il y a donc comme la jalousie et l'envie de ceux qui ont perdu leur proie, de ceux à qui on l'a enlevée. Voici donc le double engagement que la parole du Seigneur entend susciter dans notre volonté : s'éloigner du “monde”, qui désigne ici le groupe de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière, l'erreur à la vérité, l'amour à la haine ; et puis, aussi, veiller à ne pas se laisser ensorceler par la nostalgie du péché.» 

    La lumière, l'amour, la vérité, le détachement du péché ont ainsi marqué la vie des disciples, ainsi que celle de ces frères, mais aussi la «proximité de Dieu» : «Le scénario ouvert par l'annonce de la haine du monde est exactement le contraire de l'autre parole réconfortante et pleine de promesses : “Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique”. Il nous semble alors entendre l'écho de l'hymne pascal : “Mors et vita duello conflixere mirando ... La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux : le maître de la vie mourut ; vivant, Il règne”. C'est cette conscience qui a animé nos martyrs, dont beaucoup, comme l'a rappelé l'évêque de Cordoue Adolfo Pérez y Muñoz, ont crié “Vive le Christ Roi” au moment de leur mort.»

    Détestés par le monde parce qu'ils appartiennent à Jésus

    Le cardinal prévient toutefois que la haine du monde ne doit pas être confondue avec une «difficulté» ou une adversité «qui ne vient pas du fait que nous sommes de vrais disciples du Seigneur, mais qui est la conséquence de notre infidélité, du fait que nous sommes entrés dans la logique du monde». La haine du monde n'est, explique-t-il, que la «violence qui nous atteint parce que nous appartenons au Seigneur». A cause de son nom. C'est à cause de cette certitude intérieure que le chrétien en vient même à être heureux de souffrir, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, explique encore le cardinal. C'est pourquoi, ajoute-il «la haine du monde est inséparable de la vie de disciple de Jésus et constitue aussi sa meilleure apologie».

    La vie et l'histoire des 127 martyrs espagnols que l'Église a déclaré bienheureux, s'inscrivent dans ce contexte : une telle variété de profils humains «s'exprime dans la multiplicité des vies quotidiennes, avant d'atteindre le sommet du martyre qui scelle de son sang toute l'existence». Et le cardinal Semeraro de conclure : «Nous sommes confrontés à un pan de l'Histoire dont la mémoire peut devenir un lieu d'évangélisation dans des contextes sécularisés. C'est le témoignage d'une Église circumdata varietate. C'est comme l'explosion de la Pentecôte, l'accomplissement de la prophétie de Joël : l'Esprit Saint se répand sur tous : jeunes et vieux, fils et filles, et quiconque invoque le nom du Seigneur sera sauvé».

    A l'issue de l'Angélus ce dimanche, le Pape François a évoqué la mémoire de ces martyrs : «Que leur fidélité nous donne à tous, en particulier aux chrétiens persécutés dans les différentes parties du monde, la force de témoigner courageusement de l'Évangile», a-t-il lancé avant d'inviter les fidèles réunis sur la Place Saint-Pierre à applaudir les nouveaux bienheureux.

  • Face à la multiplication des crimes de haine contre les chrétiens, le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

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    De Vatican News (Debora Donnini) :

    17 octobre 2021

    Crimes de haine contre les chrétiens : le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

    La lutte contre l'intolérance envers les communautés religieuses, mêmes majoritaires, la nécessité de s'entendre sur la signification des droits de l'homme et l'importance des engagements consensuels : tels sont les points essentiels des trois déclarations de la Mission permanente du Saint-Siège à Vienne exprimées lors de la Conférence du BIDDH, “Trois décennies et prêts pour l'avenir Démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    Les crimes anti-chrétiens ne sont plus un phénomène marginal. L'intolérance et la discrimination touchent non seulement les communautés minoritaires, mais aussi les majorités, D’ailleurs, trop souvent, le terme “minorités” est considéré comme synonyme de “victimes”, sans que l'on se rende compte que les victimes de ces crimes peuvent également appartenir aux majorités. C'est dans cet esprit que la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne invite à éviter une approche sélective dans le traitement des formes de discrimination religieuse, notant également qu'aucune partie de la région de l'OSCE n'est à l'abri d'actes d'intolérance.

    Cet appel est contenu dans l'une des trois déclarations publiées vendredi 15 octobre par la Mission permanente elle-même sur divers aspects des droits de l'homme et de la sécurité, à l'occasion de la conférence du BIDDH (Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme), qui est une institution de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La conférence de Varsovie, à l'occasion du 30e anniversaire du BIDDH, est intitulée “Trois décennies et prêts pour l'avenir : démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    En ce qui concerne la persécution religieuse, le BIDDH a enregistré des cas de menaces, d'attaques violentes, de meurtres, de profanation d'églises, de dévastation de lieux de culte, de cimetières et d'autres biens religieux. Le phénomène n'est pas rare dans l'espace OSCE et il s’avère croissant.

    Rester vigilant également sur les discriminations à l'encontre des chrétiens

    La délégation du Saint-Siège, par conséquent, «reste confiante que, bénéficiant de l'expérience acquise dans l'élaboration de directives pour la sécurité des communautés juives et musulmanes, le BIDDH entreprendra des efforts similaires pour répondre aux besoins de sécurité des communautés chrétiennes». Il s'agit, en général, de défis d'intérêt mutuel car partout où une communauté religieuse est persécutée en raison de ses croyances religieuses, «le bien commun est en jeu». L'impact négatif se fait sentir non seulement sur la vie quotidienne des chrétiens et des membres d'autres religions, mais aussi sur la cohésion sociale des États. Il est également rappelé que l'OSCE a été l'une des premières organisations internationales à tirer la sonnette d'alarme sur l'intolérance à l'égard des chrétiens, exhortant les gens à rester vigilants, «car les chrétiens continuent de souffrir de préjugés, d'intolérance, de discrimination et de violence, à l'est comme à l'ouest de 0Vienne».

    Interprétations divergentes des droits de l'homme

    Une autre des trois déclarations accorde une place importante à la question des droits de l'homme. «Nous sommes convaincus que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables - sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion - constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde», peut-on lire. Cependant, il ne suffit pas de proclamer solennellement les droits fondamentaux de l'homme : il faut aussi les mettre en pratique. Dans de nombreuses régions du monde, ces droits font l'objet d'infractions graves et, même dans les pays dotés de formes démocratiques de gouvernement, «ils ne sont pas toujours pleinement respectés».

    Il est également souligné que les États participants maintiennent des positions divergentes et «parfois même contradictoires» non seulement sur des questions spécifiques liées à la dimension humaine, mais aussi sur l'interprétation même des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ce n'est que si les États participants peuvent se mettre d'accord sur la signification du concept de “droits de l'homme” que la dimension humaine de l'OSCE redeviendra une pierre angulaire de l'approche globale de la sécurité et de la coopération. À cet égard, il est également fait référence au discours du Pape de 2018 au corps diplomatique dans lequel François a noté avec inquiétude comment l'interprétation de certains droits avait progressivement changé, avec l'inclusion d'un certain nombre de «nouveaux droits» qui sont fréquemment en conflit les uns avec les autres. Des notions douteuses des droits de l'homme ont été avancées, en contradiction avec la culture de nombreux pays. Le risque est donc qu'au nom des droits de l'homme, nous assistions à la montée en puissance de formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. La délégation est donc convaincue que la seule approche significative de la dimension humaine consiste à rechercher une compréhension commune des droits de l'homme universels et des libertés fondamentales, ainsi que de leur protection et de leur promotion.

    Les engagements doivent faire l'objet d'un consensus

    Le Saint-Siège esprime également sa gratitude au directeur du BIDDH, Matteo Mecacci, et à ses prédécesseurs pour leurs efforts au cours des 30 dernières années. Dans l'une des trois déclarations, la délégation fait part de son désir continu de dialogue et d'engagement sur les questions d'intérêt commun. Le Saint-Siège compte donc sur le professionnalisme et la véritable impartialité du BIDDH pour que toutes les activités de l'organisation puissent être menées à bien dans le respect des engagements convenus. Ceci est important pour le principe d'égalité entre les États participants. À cet égard, la délégation se sent obligée d'exprimer sa préoccupation quant au fait que le BIDDH, lors du Forum sur l'égalité des générations qui s'est tenu à Paris en juillet dernier, a rejoint les coalitions d'action pour l'égalité des générations sur la violence fondée sur le genre et sur les mouvements et le leadership féministes sans aucun mandat consensuel de tous les États participants.

  • La pornographie : la grande oubliée de la lutte contre la traite des êtres humains

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    De

    «La pornographie, grande oubliée de la lutte contre la traite des êtres humains»

    Prostitution et pornographie ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, les corps sont loués, en échange d'argent, pour le plaisir d'autrui.

    Nicolas Bauer

    Au-delà de ces plaintes d'actrices, des associations féministes comme le Mouvement du Nid dénoncent l'existence d'un problème systémique de traite d'êtres humains dans l'«industrie du sexe». Pour lutter contre la traite, un cadre juridique complet s'est développé ces deux dernières décennies, au niveau international, puis européen. Néanmoins, son potentiel contre les excès de la pornographie est largement sous-exploité, car il se heurte à un tabou. Il n'est pas exagéré d'affirmer que la pornographie est la grande oubliée de la réflexion juridique et politique sur la traite des êtres humains.

    Les premiers efforts internationaux contre la traite visaient à protéger les femmes de la prostitution. Ainsi, en 1910, une convention internationale réprimant la «traite des blanches» était signée à Paris. D'autres ont suivi durant les décennies suivantes, élargissant peu à peu la question à toutes les formes de trafic sexuel, puis à partir de 2000 à toutes les situations de traite d'êtres humains. Pour autant, le cas de traite le plus répandu dans le monde occidental reste le trafic sexuel et c'est toujours sur la prostitution que se focalise la lutte contre la traite. Il faut dire que le droit international interdit explicitement «l'exploitation de la prostitution d'autrui» (proxénétisme).

    Il existe une profusion de rapports des instances des Nations unies et du Conseil de l'Europe sur la traite des êtres humains, en particulier la prostitution, mais aucun ne s'intéresse de près à la pornographie. Pourtant, prostitution et pornographie ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, les corps sont loués, en échange d'argent, pour le plaisir d'autrui. Pornographie vient du grec πόρνη [pórnê], qui veut dire « prostituée » ; il n'est d'ailleurs pas rare que les actrices pornographiques se prostituent ou aient été prostituées par le passé. Certaines activités, comme celle des «camgirls», correspondent à la fois à de la prostitution et à de la pornographie. Le sociologue Sonny Perseil va jusqu'à qualifier la pornographie en général de «prostitution filmée».

    Quoi qu'il en soit, au moins pour une part, l'industrie de la pornographie pratique la traite d'êtres humains, au sens du droit international. En effet, la définition de la traite est large et inclut de nombreuses situations. Recruter une personne, en abusant de sa position de vulnérabilité ou en lui offrant des paiements, dans le but de l'exploiter sexuellement, cela correspond à de la traite. C'est courant dans le commerce du sexe et, en ce sens, le producteur pornographique ne se distingue pas du proxénète. Le premier est pourtant mieux perçu que le second, car la pornographie a gagné la bataille de l'image : ce serait un genre cinématographique, avec des acteurs.

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