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Politique - Page 176

  • Avortement : un débat confisqué

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    Bien qu'il s'agisse de la situation en France, on n'aura aucun mal à adapter les considérations exposées ci-dessous à la situation en Belgique :

    De Pascale Morinière en tribune sur le site du journal la Croix :

    « Est-il encore possible de parler de l’IVG aujourd’hui ? »

    Alors que l’ONU a déclaré le 28 septembre Journée mondiale pour le droit à l’avortement, Pascale Morinière, médecin et présidente des Associations Familiales Catholiques (AFC), dénonce une confiscation du débat par les défenseurs de l’IVG.

    Le 16 août 2021, la chaîne C8 a diffusé le film américain Unplanned qui raconte l’histoire vraie d’Abby Johnson qui, après avoir passé huit ans à travailler dans un centre du Planning familial américain, prend la décision de le quitter, ébranlée après avoir découvert la réalité concrète d’un avortement par aspiration, pour devenir une militante anti-avortement.

    La diffusion de ce film a aussitôt déclenché au milieu de la torpeur estivale une avalanche de réactions de la part du Planning familial et de responsables politiques.

    Des critiques violentes ont été émises dans la presse notamment par Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, considérant que ce film – qui tient surtout du récit ou du témoignage - constituait « une remise en cause d’un droit fondamental pour les femmes acquis de haute lutte » ou encore qualifiant ce long métrage « d’outil de propagande anti-avortement abject ».

    Quelles que soient les opinions personnelles que l’on peut avoir au sujet de l’avortement et près de 50 ans après sa dépénalisation, on ne peut se résigner à accepter que le débat soit à ce point confisqué.

    Un rapport de force stérile

    Est-il encore possible de réfléchir au principe même de l’IVG, de prendre du recul sur l’expérience acquise en ce domaine, de comprendre ce que les femmes, leurs conjoints quand ils existent, leurs familles vivent réellement lorsqu’ils y sont confrontés, de comparer nos politiques publiques à celles d’autres pays, ou encore d’analyser sérieusement les causes de ces événements… sans être immédiatement accusé de vouloir remettre en cause ce « droit fondamental acquis de haute lutte » ?

    Les responsables politiques, tous bords confondus, portent une lourde responsabilité dans le jeu de rôle idéologique qu’ils ont contribué à installer depuis si longtemps. Malgré la gravité du sujet, on assiste à un rapport de force stérile entre d’une part, les tenants du droit à l’IVG et, d’autre part, ceux qui seraient coupables d’égratigner ce qui est devenu un totem de la République.

    Dans ce jeu de rôle figé, les partisans du droit à l’IVG soutiennent l’extension d’un droit qui semble ne jamais trouver de point de butée définitif– une énième initiative menée par quelques députés, prône de nouveau depuis quelques semaines l’allongement du délai de l’IVG de 12 à 14 semaines – tandis que ceux qui souhaiteraient pouvoir en débattre sont par avance « disqualifiés » par les médias. Car au-delà des prises de position tranchées on constate en fait que le sujet n’est pas le même : quand les uns parlent du droit des femmes à « disposer de leur corps », les autres parlent du droit de l’enfant à naître.

    Un progressisme à sens unique

    La loi sur le délit d’entrave numérique votée en décembre 2016 a eu pour intention de donner un coup d’arrêt aux sites Internet qui tentaient de dissuader les femmes d’avorter. La décision du Conseil constitutionnel du 16 mars 2017 en a limité les effets en cantonnant ce qui tomberait sous le coup de cette loi à des informations - non des opinions - diffusées par une personne ayant autorité en la matière et adressées à une ou des personnes déterminées. On comprend dès lors qu’un long métrage dramatique comme Unplanned n’entre pas dans la catégorie des publications visées par la loi.

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  • Etats-Unis : l’espoir d’un changement est permis pour les enfants à naître et leurs défenseurs

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    Du site de l'European Centre for Law & Justice :

    Affaire Dobbs : l’ECLJ devant la Cour suprême des États-Unis

    Le 29 juillet 2021, l’ECLJ est intervenu en tant qu’amicus curiae – c’est-à-dire en tant que tierce-partie – à la Cour suprême des États-Unis, dans l’affaire Dobbs c. Jackson Women’s Health Organization. Cette affaire oppose le ministère de la santé du Mississippi avec une clinique d’avortements (JWHO) contestant la constitutionnalité d’une loi de mars 2018 interdisant dans cet État la plupart des avortements après 15 semaines de grossesse. Branche mère de l’ECLJ, l’American Center for Law and Justice (ACLJ) est également amicus curiae à la Cour suprême a déposé un amicus brief distinct de celui de l’ECLJ. Nos observations écrites sont disponibles ici et incluent toutes les références des citations ci-dessous.

    L’affaire Dobbs pourrait constituer la première inflexion de la jurisprudence américaine sur l’avortement. Elle donnera en effet l’occasion à la Cour suprême d’effectuer un revirement ou, du moins, un adoucissement, par rapport à sa décision Roe v. Wade de 1973. Depuis cette date, une interdiction de l’avortement avant 24 semaines de grossesse est considérée comme inconstitutionnelle, même si les États gardent une marge d’appréciation (restreinte). La nomination d’une nouvelle juge fin 2020, Amy Coney Barrett, participe à l’effervescence qui règne actuellement autour de Dobbs, puisqu’elle rend possible une majorité conservatrice parmi les neuf juges de la juridiction suprême américaine. L’espoir d’un changement est donc permis pour les enfants à naître et leurs défenseurs.

    Vers un revirement de jurisprudence ?

    La loi votée par le Mississipi en 2018 protège le fœtus à partir de 15 semaines de grossesse, sauf pour les cas d’urgence médicale ou d’anomalie fœtale grave. Il est devenu habituel aux États-Unis que les cours fédérales, saisies par des représentants du business de l’avortement, privent les lois pro-vie de leurs effets pour cause d’inconstitutionnalité. C’est ce qui est arrivé en novembre 2018, la clinique JWHO attaquant la loi au lendemain de son entrée en vigueur. La cour de district a écarté l’application de la loi, alléguant que les États ont le pouvoir de « réguler les procédures d’avortement avant la viabilité du fœtus (24 semaines) tant que les mesures ne sont pas disproportionnées au regard du droit de la femme ».

    Le ministère de la santé du Mississippi a fait appel et c’est maintenant la Cour suprême qui a accepté de trancher sur la constitutionalité de la loi du Mississippi. La question qui guidera sa réflexion est la suivante : toutes les interdictions d’interruption volontaire de grossesse (IVG) avant le seuil de viabilité du fœtus sont-elles inconstitutionnelles ? Si inflexion il y a, une brèche pourrait être percée dans la muraille Roe v. Wade, puisque certains États pourraient désormais interdire l’avortement avant le seuil de viabilité du fœtus (24 semaines).

    L’apport de droit comparé de l’ECLJ

    Généralement, les Américains pensent que l’Europe est plus libérale que les États-Unis en matière d’avortement, ce qui est totalement faux. Comme nous l’avons déjà expliqué ici, les États européens ne protègent pas, par leurs constitutions, l’avortement à la demande jusqu’à 24 semaines de grossesse. Ainsi, sur les trente-quatre États membres du Conseil de l’Europe qui autorisent l’avortement sur demande, vingt-neuf ne l’autorisent que pendant les douze premières semaines de la grossesse. Les Pays-Bas sont le seul pays ayant un délai légal de vingt-quatre semaines, comme aux États-Unis. De plus, contrairement aux États des États-Unis, rien ne s’oppose juridiquement à ce que les États européens interdisent l’avortement par une simple loi.

    Dans son amicus curiae adressé à la Cour Suprême, l’ECLJ a apporté des éléments de droit comparé pour rappeler ces éléments factuels. Nous avons aussi expliqué que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ne contient aucun fondement pour un droit conventionnel à l’avortement. La Cour européenne refuse d’exclure les enfants à naître de l’article 2 de la Convention (le droit à la vie). En réalité, l’avortement est seulement toléré, faisant partie de la marge d’appréciation laissée aux États membres, elle-même limitée par l’intérêt de l’enfant à naître. En Europe, l’avortement n’est donc pas, comme aux États-Unis actuellement, considéré comme un « droit » protégé au titre du respect de la vie privée.

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  • Quel est le point de vue des institutions islamiques à travers le monde sur la question afghane ?

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    Un article de Chiara Pellegrino sur Oasis :

    L’Émirat taliban galvanise les islamistes

    20/09/2021

    À Doha, l’Union internationale des Oulémas musulmans jubile, à Abu Dhabi on invite à la tolérance, tandis qu’al-Azhar fait profil bas. Les réactions des institutions islamiques au nouveau cours politique afghan

    Depuis que les Taliban ont fait leur retour à Kaboul, les observateurs occidentaux se sont essentiellement focalisés sur la signification du désengagement américain en Afghanistan et sur l’avenir des droits de l’homme, notamment ceux des femmes, dans le pays gouverné par les mollahs.

    Dans cet article, nous souhaitons en revanche examiner le point de vue des institutions islamiques sur la question afghane en partant de leurs déclarations sur le nouveau pouvoir taliban. Après tout, l’Afghanistan ne se résume pas qu’à une question géopolitique et humanitaire ; s’ils tiennent leur promesse, les Taliban ont l’intention de créer un « émirat islamique », nous contraignant ainsi à prendre également en considération le facteur religieux.

    Sur ce point, l’Union internationale des Oulémas musulmans – l’institution de référence pour les islamistes, dont le siège se trouve à Doha – a été très claire : l’un de ses membres a par exemple écrit qu’« en tant que mouvement islamique, le mouvement taliban représente l’Islam et s’efforce de l’incarner dans la vie quotidienne ».

    Le président de l’Union, le Marocain Ahmed Raïssouni, s’est lui aussi montré très clair. Aussitôt après l’annonce de la reconquête du pays par les Taliban, il a félicité le peuple afghan et ses dirigeants d’avoir « libéré le pays des forces d’occupation », effectué « le transfert du pouvoir sans plonger le pays dans le chaos et la guerre civile » et « fait preuve de flexibilité et d’ouverture à l’égard de leurs voisins et du monde extérieur ».

    L’Union internationale des Oulémas a donc officiellement épousé la cause des Taliban et elle tente de jouer un rôle de premier plan en offrant son soutien au nouveau gouvernement afghan. Raïssouni a déclaré à maintes reprises qu’il avait rencontré plusieurs fois les dirigeants du mouvement taliban pendant les négociations avec les Américains, s’attribuant le mérite de les avoir poussés vers « l’option de la réconciliation, du pardon, de la tolérance, de la paix et de la coopération avec toutes les composantes du peuple afghan » afin d’éviter toute effusion de sang.

    Raïssouni a également remercié publiquement les autorités du Qatar d’avoir préparé le terrain pour les négociations entre les Taliban et les États-Unis, et il a appelé tous les pays musulmans à considérer de manière constructive la nouvelle situation afghane et à contribuer à la reconstruction du pays.

    L’action de l’Union internationale des Oulémas montre d’ailleurs que la médiation menée par le Qatar ne se limite pas qu’aux aspects politiques et militaires, confirmant la centralité du petit émirat dans le jeu afghan. Avec le risque, souligné par Cinzia Bianco dans un article du Washington Post, que la réputation de Doha, tant comme centre politique que religieux, soit liée aux choix et à la capacité de gouvernement des Taliban.

    Pour le monde islamiste, l’Afghanistan représente un test et une occasion de démontrer que l’Islam politique peut renaître, et ce malgré ses nombreux revers. Pour l’Union, la naissance d’un gouvernement afghan constitue d’ailleurs « le début de la montée islamique dans la politique internationale ».

    Cette position est également partagée par le Grand Mufti du Sultanat d’Oman, Ahmad bin Hamad al-Khalili, qui, sur son profil Twitter, a félicité le peuple afghan « pour la conquête et la victoire sur les envahisseurs agresseurs » tout en exhortant les peuples musulmans à rester unis pour « ordonner le bien et interdire le mal selon les dispositions de la charia ». Il espère que la victoire des Taliban sera le début de la « libération d’autres terres occupées », à commencer par la Palestine et la mosquée de Jérusalem.

    Personnage plutôt controversé, Khalili a fait des déclarations plutôt cinglantes dernièrement. S’il a longtemps incarné le principe de neutralité propre au Sultanat d’Oman – il occupe le poste de Grand Mufti depuis 1974 –, il semble avoir récemment définitivement abandonné cette tendance. En 2020, il a d’abord félicité Erdoğan pour sa décision de reconvertir Sainte-Sophie en mosquée, puis s’est opposé à la signature de l’accord de normalisation des relations entre certains pays arabes et Israël.

    Parmi les institutions religieuses qui se sont exprimées sur la question afghane, certaines ont préféré faire profil bas, se contentant de tenir des propos de circonstance.

    Parmi celles-ci figure le Forum pour la Promotion de la Paix dans les Sociétés musulmanes, une institution basée à Abu Dhabi, présidée par le prestigieux cheikh mauritanien ‘Abdallah bin Bayyah et fondée en réponse à l’Union internationale des Oulémas dans le but de diffuser une vision modérée de l’Islam et de s’opposer aux interprétations islamistes. Fin août, le Forum a publié sur son site web une déclaration en neuf points au ton et au contenu plutôt abstraits et idéalistes, dans laquelle il appelle essentiellement « les frères d’Afghanistan » à œuvrer pour apporter la paix dans leur pays et dans le monde en faisant prévaloir l’esprit de tolérance et de coopération, à préserver une bonne image de l’Islam et à utiliser tous les outils de la jurisprudence islamique pour parvenir à des solutions gouvernementales conformes à la charia mais adaptées à l’époque contemporaine.

    Si nous nous déplaçons en Égypte, la position de la mosquée-université Al-Azhar sur la question afghane est encore plus nuancée. Dans son bulletin hebdomadaire, elle s’est contentée d’annoncer le rapatriement de la délégation de prédicateurs et d’imams présents à Kaboul depuis désormais plusieurs années. Depuis 2009, la mosquée-université était engagée dans un programme de coopération culturelle avec le ministère de l’éducation afghan, une initiative qui consistait à envoyer des prédicateurs et des imams dans la capitale afghane dans le but de diffuser le « véritable Islam ». Al-Azhar avait ouvert un institut à Kaboul pour la mémorisation du Coran et l’apprentissage de la langue arabe, et les étudiants qui réussissaient tous les niveaux pouvaient poursuivre leurs études universitaires directement au Caire.

    Contrairement à d’autres institutions, l’Azhar ne s’est pas prononcé explicitement sur la prise de pouvoir des Taliban. Par le passé, son Observatoire de la Lutte contre l’Extrémisme avait pris ses distances avec les Taliban pakistanais, les accusant de tirer leur idéologie d’al-Qaïda et de commettre des actions très graves au nom de l’Islam, mais ce jugement ne peut être étendu à son homologue afghan, vu que les deux mouvements présentent des différences significatives.

    D’une manière générale, il existe en effet, pour les institutions islamiques, une différence essentielle entre les groupes djihadistes tels que Daech et al-Qaïda – vus comme une aberration étrangère à l’Islam – et les Taliban afghans, considérés en revanche comme un mouvement islamique à part entière, même si leurs méthodes sont, selon les points de vue, plus ou moins partagées.

  • En Allemagne, les socialistes sont en tête grâce aux électeurs de plus de 50 ans

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Allemagne — les socialistes en tête grâce à l'électorat de plus de 50 ans

    Les socialistes allemands ont remporté de justesse dimanche les élections législatives marquant la fin de l’ère Merkel, mais le pays se prépare à une longue période d’incertitude sur la succession de la chancelière.

    Tant le centre gauche que le centre droit de Mme Merkel, devancé de peu selon les estimations des chaînes de télévision, revendiquent en effet de former le prochain gouvernement.

    Les sociaux-démocrates du SPD et leur chef de file Olaf Scholz devancent d’une faible marge, avec entre 25,9 % et 26 % des voix, soit un léger avantage sur les conservateurs CDU/CSU de la chancelière et leur candidat Armin Laschet, qui obtiennent entre 24,1 % et 24,5 %, sur la base de projections des sondeurs.

    Aucune coalition n’a la préférence des électeurs

    Selon un sondage des plus récents, aucune coalition parmi les principaux partis n’a l’assentiment 0des Allemands. Ainsi, 46 % des Allemands s’opposent à une coalition CDU/CSU (centre droit) avec le SPD (socialiste) alors que 49 % s’opposent à une coalition formée du centre droit (« Union »), des Verts et du FDP libéral.

    Les jeunes ne pèsent guère dans l’électorat

    On pourrait penser que les gains du SPD sont dus aux jeunes désireux de changement. Ce n’est pas le cas. Le SPD a en fait perdu du soutien chez les 18-34 ans, mais cet appui a considérablement augmenté chez les 60 ans et plus (+ 9 points pour une moyenne de 33 % par rapport à 2017).

    Le SPD (socialiste) a perdu 5 points d’appui chez les 18-24 ans depuis 2017 et gagné 9 points chez les plus de 60 ans.    
    Les deux partis traditionnels (Union + SPD) qui remportent le plus de voix lors de ces élections sont des partis soutenus par les personnes âgées en Allemagne. Même le parti nationaliste de droite AfD, fort dans l’ancienne Allemagne de l’Est, est un parti qui fait mieux chez les jeunes que chez les plus de 60 ans.

    Mais, comme nous le rappelons ici souvent, arithmétiquement, les jeunes ne comptent plus vraiment en Allemagne. Ils sont très peu nombreux.

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  • Washington : la Marche des martyrs met en lumière la "crise mondiale de la persécution des chrétiens"

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    De Christine Rousselle sur le National Catholic Register :

    La Marche des martyrs met en lumière la "crise mondiale de la persécution des chrétiens".

    "Je l'ai moi-même entendu de la bouche des habitants d'Irak et de Syrie : lorsque les islamistes viennent vous couper la tête, ils ne vous demandent pas si vous êtes catholique, protestant ou orthodoxe. Ils vous demandent si vous croyez en Jésus", a déclaré le père Kiely. "C'est ce point-là. C'est ce qui nous unit. C'est ce que le pape François a appelé 'l'œcuménisme du sang'."

    The March for the Martyrs in Washington, D.C., Sept. 25, 2021.
    La marche pour les martyrs à Washington, D.C., le 25 septembre 2021. (photo : Christine Rousselle/CNA / EWTN)

    27 septembre 2021

    WASHINGTON - La deuxième marche annuelle pour les martyrs s'est déroulée samedi à Washington, avec des témoignages de défenseurs des chrétiens persécutés et de survivants de la persécution. 

    Pour Gia Chacon, présidente du groupe For the Martyrs, qui a organisé la marche du 25 septembre, la journée était centrée sur la sensibilisation à "la crise mondiale de la persécution chrétienne". 

    "La raison pour laquelle les gens ne se soucient pas de la persécution chrétienne est qu'ils ne savent tout simplement pas que cela se produit", a déclaré Chacon à CNA. "Quand on regarde les pays à travers le Moyen-Orient, et même ce qui se passe maintenant en Afghanistan - et ce n'est pas seulement au Moyen-Orient, c'est en Chine, c'est en Corée du Nord, et en fait dans plus de 60 pays à travers le monde." 

    "C'est au corps du Christ, ici aux États-Unis, d'être la voix [des chrétiens persécutés], sinon nos frères et sœurs ne font que souffrir en silence", a-t-elle ajouté. 

    Bien que Mme Chacon et la majorité des membres du conseil consultatif de For the Martyrs soient catholiques, la marche de samedi était œcuménique et comportait de nombreux orateurs issus de communautés ecclésiales protestantes.

    Il est important, a déclaré Mme Chacon, de "s'unir d'une seule voix" pour défendre les chrétiens d'outre-mer qui risquent leur vie en adorant Dieu. 

    Ce sentiment a été repris par le père Benedict Kiely, fondateur de Nasarean.org et prêtre de l'Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham. En 2014, le père Kiely a décidé de consacrer sa vie et son ministère au service et à l'aide de l'Église persécutée au Moyen-Orient. 

    "On prête très peu d'attention au fait que les chrétiens sont le groupe religieux le plus persécuté dans le monde entier. Toute manifestation publique visant à sensibiliser le public est donc très importante", a-t-il déclaré à CNA. 

    La réduction des divisions entre les chrétiens est un autre aspect sur lequel Kiely a voulu insister. 

    "Je l'ai entendu moi-même de la bouche des habitants d'Irak et de Syrie : lorsque les islamistes viennent vous couper la tête, ils ne vous demandent pas si vous êtes catholique, protestant ou orthodoxe. Ils vous demandent si vous croyez en Jésus", a déclaré le père Kiely. "C'est ce point-là. C'est ce qui nous unit. C'est ce que le pape François a appelé 'l'œcuménisme du sang'."

    Pour le père Vincent Woo, originaire de Hong Kong et prêtre du diocèse de Hong Kong, la Marche des martyrs était plus personnelle que pour beaucoup de participants.

    "Toute la persécution des militants pour la démocratie à Hong Kong, la répression de la liberté - cela va arriver à l'Église très bientôt", a-t-il déclaré. "C'est une façon de montrer notre solidarité avec les chrétiens du monde entier, en particulier ceux qui sont persécutés." 

    Les médias sociaux ont joué un rôle clé dans la diffusion de la Marche des martyrs. Dorothea Bauer, qui s'est rendue à Washington depuis Tampa, en Floride, a déclaré à CNA qu'elle avait initialement entendu parler de l'événement sur Instagram. 

    "Je pense que c'est vraiment magnifique que nous donnions une voix à nos frères et sœurs en Christ à travers le monde qui souffrent pour leur foi", a déclaré Bauer. 

    Payton Gibson, du Maryland, a déclaré qu'elle a été inspirée de participer à la Marche des martyrs de cette année après avoir vu la couverture de l'événement l'année dernière. Elle a déclaré à CNA qu'elle avait été frappée d'entendre Chacon parler de son travail avec l'Église persécutée et de ses voyages à l'étranger. 

    "Cela m'a touché au cœur, surtout maintenant que je suis dans la région de Washington. Cela semblait être un grand événement", a déclaré Gibson. 

    Samedi, l'événement s'est déplacé sur la côte est ; l'année dernière, la Marche des martyrs avait eu lieu à Long Beach, en Californie. Ce déplacement était à la fois stratégique et symbolique : Mme Chacon a déclaré qu'elle souhaitait attirer l'attention de personnalités puissantes sur l'aide à apporter aux chrétiens persécutés, et sensibiliser davantage à la cause. 

    "Nous sommes tout simplement ravis d'être ici, dans la capitale nationale, et d'envoyer aujourd'hui le message que la persécution des chrétiens ne sera plus ignorée", a déclaré Mme Chacon. "Nos frères et sœurs dans ces pays ne sont pas oubliés, et que le Seigneur a toujours la victoire." 

  • Saint-Marin devient une zone franche pour l'avortement eugénique

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Busssola Quotidiana :

    Saint-Marin devient une zone franche pour l'avortement eugénique

    27-09-2021

    À Saint-Marin, le "oui" à l'avortement a remporté le référendum avec 77 % des voix. Avec 59% d'abstentions, dans un État où 98% de la population se déclare catholique et grâce à une question qui peut être étendue à tous les cas, la République de Saint-Marin a décidé que les avortements peuvent être pratiqués même jusqu'au neuvième mois, créant ainsi les conditions d'un "tourisme eugénique" en provenance d'Italie. L'objection de conscience est actuellement exclue. Don Mangiarotti à la Bussola : "Une défaite pour la vie, nous repartons du travail qui a grandi dans ces mois des défenseurs de la vie". 

    Hier était le jour du référendum sur l'avortement à Saint-Marin, et le résultat annoncé par la télévision d'État était très clair : 59% des citoyens vivant à Saint-Marin n'ont pas pris part au vote ; le OUI à la dépénalisation et à la libéralisation de l'avortement a obtenu plus de 77% des voix, le NON un peu plus de 22%. Le monde recule et ils appellent ça le progrès ! Une proportion importante d'électeurs catholiques, dont 98% se déclarent catholiques, a choisi de ne pas prendre part au vote. Incompréhensible.

    La victoire du OUI oblige le Conseil général (parlement) et le Conseil des régents (gouvernement) à suivre la volonté des citoyens et à adopter une loi pour la mettre en œuvre dans les six prochains mois. Le texte de la question était très clair : "Voulez-vous qu'une femme puisse être autorisée à interrompre volontairement sa grossesse jusqu'à la douzième semaine de gestation, et également au-delà s'il y a danger pour la vie de la femme ou s'il y a des anomalies ou des malformations du fœtus qui représentent un risque sérieux pour la santé physique ou psychologique de la femme ?"

    Soyons clairs, le texte de la question ne laisse aucune place au doute : avortement libre toujours (bien au-delà de 12 semaines) et dans tous les cas, y compris l'avortement eugénique. En effet, pour un médecin favorable à l'avortement, le " risque grave pour la santé psychologique de la femme " est toujours diagnostiquable, même lorsque l'enfant qu'elle porte est diagnostiqué avec un simple bec-de-lièvre, un spina bifida, un syndrome de Down... Tout cela sans considérer que le référendum était basé sur un mensonge : " l'avortement pour une mère dont la vie est en danger était déjà possible " dans la République de Saint-Marin, comme l'indique le site du Comité " Uno di Noi ".

    Dans une lettre publiée sur le site d'information publique Libertas.com le 25 septembre, l'archevêque de Saint-Marin, Monseigneur Andrea Turazzi, avait appelé à soutenir la vie naissante, rappelé aux gens leur droit et leur devoir de voter, et rappelé que les catholiques et l'Église sont inconditionnellement favorables à l'accueil de la vie. Dans ses déclarations d'hier à Il Fatto Quotidiano, la présidente de l'Union des femmes de Saint-Marin, favorable à l'avortement, a joué le rôle de la championne des droits des femmes qui, seule contre tous ("Démocratie chrétienne, avec le diocèse, l'évêque, les scouts, Communion et Libération, Charité sans frontières, Action catholique, Provita&Famiglia, toute l'Église et même le Pape"), voulait faire prévaloir les raisons de l'avortement dans le "rendez-vous avec l'histoire des droits des femmes".

    La légalisation avec meurtre de l'enfant conçu (jusqu'au neuvième mois) coïnciderait-elle avec la conquête d'un droit historique de la femme ? Rien n'arrive par hasard, la fanfare jouée par les médias italiens et internationaux en faveur de la légalisation de l'avortement à Saint-Marin, décrite hier par Ermes Dovico dans ces pages, n'est rien d'autre qu'une énième poussée pour faire de tout le continent européen une véritable "zone libre" d'avortement libre, eugénique et inconditionnel.

    Le Parlement européen joue évidemment un rôle important de persuasion morale à cet égard. En juin dernier, il a réaffirmé, avec l'approbation du rapport Matic, le mensonge absolu de l'avortement en tant que droit humain inviolable. Ce n'est pas un hasard si, samedi 25 septembre, à Andorre, l'association d'avorteurs "Stop Violències" a organisé une manifestation massive pour demander la dépénalisation et la libéralisation de l'avortement et a désigné l'évêque d'Andorre comme l'ennemi de ces "lois de la civilisation".

    À Malte, la libéralisation de l'avortement est actuellement empêchée par le président de la République, Georges Vella (qui sera en fonction jusqu'en 2023), qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à démissionner plutôt que de signer une loi en faveur de l'avortement. La volonté d'inclure l'avortement parmi les droits de la femme ne tient pas compte de la réalité de ce qui est conçu. La possibilité de pratiquer des avortements sans limite de temps, en plus de l'horreur des avortements tardifs et eugéniques jusqu'au neuvième mois, ouvrira la porte à un tourisme de l'avortement macabre en provenance des pays voisins de Saint-Marin, dont l'Italie.

    Il est extrêmement grave qu'il n'y ait aucune disposition pour l'objection de conscience dans aucun cas, qu'il n'y ait aucune référence au père et qu'il n'y ait aucune disposition pour le consentement des parents ou du tuteur en cas d'avortement de mineurs.

    Don Gabriele Mangiarotti, prêtre combattant pour la vie, a déclaré à la Bussola peu après les résultats : "Une défaite pour la vie... mais on peut en tirer des leçons. L'amitié laborieuse qui s'est développée entre les défenseurs de la vie peut continuer... De qui repartons-nous ? Nous repartons de l'Un, des racines de la République de Saint-Marin, qui est fondée par un Saint et sur un Saint".

  • Pékin mène un large éventail d’opérations de propagande, de manipulation, d’intimidation et de désinformation à grande échelle pour imposer son modèle à la planète

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    De The Epoch Times :

    Les opérations d’influence du régime chinois pour imposer son modèle au monde : rapport du ministère (français) des Armées

    26 septembre 2021

    C’est sans doute une première mondiale. Une étude sans précédent de 650 pages, publiée par l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire du ministère des Armées, dévoile le réseau tentaculaire d’influences du Parti communiste chinois à travers le monde. On y apprend que Pékin mène un large éventail d’opérations de propagande, de manipulation, d’intimidation et de désinformation à grande échelle pour imposer son modèle à la planète.

    L’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (Irsem) a rendu public le 20 septembre un rapport intitulé « Les opérations d’influence chinoises : un moment machiavélien ». Une synthèse minutieuse de plus de 650 pages publiée au terme de deux années de recherches par le directeur de l’Irsem, Jean-Baptiste Jeangène-Vilmer et son directeur du domaine « Renseignement, anticipation et menaces hybrides », Paul Charon.

    Le rapport offre un panorama relativement complet de l’influence chinoise dans le monde et montre que le Parti communiste chinois (PCC) est entré « dans un moment machiavélien », estimant plus sûr d’être craint que d’être aimé, expliquent les auteurs.

    L’objectif de ces opérations d’influence chinoises dans le monde est d’une part d’empêcher tout discours négatif sur le PCC, notamment concernant les « cinq poisons » (Ouïghours, Tibétains, Falun Gong, « militants pro-démocratie » et « indépendantistes taïwanais ») et d’autre part, de produire un discours positif sur la « prospérité, la puissance et l’émergence pacifique » de la Chine.

    Les opérations d’influence du régime chinois

    Les actions d’infiltration du PCC à l’étranger relèvent de deux objectifs principaux : 1. Séduire les publics étrangers, en faisant une narration positive de la Chine et 2. Infiltrer et contraindre. L’un comme l’autre passent par une « nébuleuse d’intermédiaires » décrits dans le rapport : les diasporas, les médias, la diplomatie, l’économie, la politique, l’éducation, les think tank, la culture et la manipulation de l’information (notamment au sujet du Covid).

    On peut lire dans le rapport que « les acteurs principaux mettant en œuvre les opérations d’influence chinoises sont des émanations du Parti, de l’État, de l’Armée comme des entreprises. Au sein du Parti, il s’agit en particulier du département de Propagande, en charge de l’idéologie, qui contrôle tout le spectre des médias et toute la production culturelle du pays ; du département du Travail de Front uni, qui comporte douze bureaux, reflétant ses principales cibles ; du département des Liaisons internationales, qui entretient des relations avec les partis politiques étrangers ; du Bureau 610, qui a des agents dans le monde entier agissant en dehors de tout cadre légal pour éradiquer le mouvement Falun Gong ».

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  • Parlement européen : le refus de l'avortement devrait être criminalisé

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    De C-FAM.ORG (Rebecca Oas) :

    Parlement européen : le refus de l'avortement devrait être criminalisé

    23 septembre 2021

    WASHINGTON, D.C. le 24 septembre (C-Fam) Le Parlement européen s'est prononcé en faveur d'un traitement de la " violence basée sur le genre " comme un crime dans l'UE, au même titre que le terrorisme et la traite des êtres humains.  Parmi les comportements qu'il cherche à criminaliser figure "le refus d'un avortement sûr et légal".

    Le document condamne la violence à l'égard des femmes et des filles "dans toute leur diversité" ainsi que "la violence à l'égard des personnes LGBTIQ+ en raison de leur sexe, de leur identité de genre, de leur expression de genre ou de leurs caractéristiques sexuelles", et précise qu'il s'agit d'"actes de violence en ligne et hors ligne."

    Le rapport appelle à la création de normes uniformes et de sanctions pénales minimales dans toute l'Union européenne en modifiant le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.  Il a été adopté par 427 voix contre 119, avec 140 abstentions.

    Plusieurs membres du Parlement ont évoqué les taux élevés de violence physique et sexuelle perpétrés à l'encontre des femmes et des filles européennes, arguant que s'opposer à ce rapport reviendrait à ignorer leur détresse.

    "Dans notre rapport, nous affirmons que pour combattre la violence sexiste, nous devons avoir le droit de décider de notre corps et de notre sexualité. Nous devons avoir accès à l'avortement et à la contraception gratuits", a déclaré la Suédoise Malin Björk, l'une des parlementaires présentant le rapport.

    D'autres ont adopté un point de vue différent. "La lutte contre la violence à l'égard des femmes ne peut pas devenir un outil de lutte idéologique, et c'est malheureusement un projet idéologique", a déclaré la députée polonaise Jadwiga Wiśniewska.  "Veuillez noter que le concept de genre n'est pas un concept de traité, tout comme des termes tels que patriarcat ou LGBT."

    Les restrictions de la Pologne en matière d'avortement ont été spécifiquement dénoncées dans le rapport.

    La Belge Cindy Franssen a prévenu que le rapport "dépasse les compétences nationales" et a noté que l'ajout de la "violence fondée sur le genre" au traité nécessiterait l'unanimité au Conseil de l'Union européenne. "Cela ne viendra pas si nous demandons simultanément que le refus d'un avortement soit qualifié de violence fondée sur le genre".

    Helena Dalli, l'actuelle commissaire européenne à l'égalité, a décrit le rapport comme une tentative d'atteindre les objectifs de la Convention d'Istanbul, le traité du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.  La convention est entrée en vigueur en 2014, mais plus tôt cette année, la Turquie s'en est retirée, déclarant que ce qui était "initialement destiné à promouvoir les droits des femmes a été détourné par un groupe de personnes tentant de normaliser l'homosexualité."

    Le rapport récemment adopté rend explicite ce qui était implicite dans la Convention d'Istanbul en incluant expressément les personnes identifiées "LGBTIQ+" comme "également victimes de violence fondée sur le genre en raison de leur genre, de leur identité de genre, de leur expression de genre et de leurs caractéristiques sexuelles."

    Mme Dalli a déclaré que son objectif était d'élargir la définition des "euro-crimes" afin d'inclure à la fois la violence fondée sur le genre et les crimes et discours haineux, "pour des raisons d'orientation sexuelle, entre autres."

    En tant que femme politique maltaise et dans le cadre de son travail au sein de l'UE, Mme Dalli s'est faite la championne des lois et des politiques pro-LGBT.  Cependant, son pays reste l'un des rares en Europe à avoir des lois pro-vie fortes, et si l'UE criminalise le refus de l'avortement comme une forme de "violence fondée sur le genre", Malte sera parmi ses principales cibles.

    "Nous attendons avec impatience la mise en œuvre rapide de cette politique, y compris à Malte", a déclaré le groupe Doctors for Choice Malta sur sa page Facebook, qualifiant de "criminel pour l'État" le fait de refuser aux femmes d'avorter.

    Sujet :  Droits de l'homme et droit international

    Image : https://c-fam.org/wp-content/uploads/european-parliament-logo.jpg

  • Le message du pape pour la journée mondiale du migrant et du réfugié 2021 (26 septembre)

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    De Vatican.va (3 mai 2021) :

    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA 107ème JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT ET DU RÉFUGIÉ 2021

    [26 septembre 2021]

    « Vers un nous toujours plus grand »

    Chers frères et sœurs !

    Dans la Lettre encyclique Fratelli tutti, j’ai exprimé une préoccupation et un désir, qui occupent encore une place importante dans mon cœur : « Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste. Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas “les autres”, mais plutôt un “nous” ! » (n. 35).

    C’est pourquoi j’ai pensé consacrer le message de la 107e Journée mondiale du migrant et du réfugié à ce thème : « Vers un nous toujours plus grand », souhaitant ainsi indiquer un horizon clair pour notre parcours commun dans ce monde.

    L’histoire du « nous »

    Cet horizon est présent dans le projet créatif de Dieu lui-même : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : “Soyez féconds et multipliez-vous” » (Gn 1,27-28). Dieu nous a créés homme et femme, des êtres différents et complémentaires pour former ensemble un nous destiné à devenir toujours plus grand avec la multiplication des générations. Dieu nous a créés à son image, à l’image de son Être Un et Trine, communion dans la diversité.

    Et lorsque, à cause de sa désobéissance, l’être humain s’est détourné de Dieu, celui-ci, dans sa miséricorde, a voulu offrir un chemin de réconciliation non pas à des individus, mais à un peuple, à un nous destiné à inclure toute la famille humaine, tous les peuples : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu » (Ap 21,3).

    L’histoire du salut voit donc un nous au début et un nous à la fin, et au centre le mystère du Christ, mort et ressuscité « afin que tous soient un » (Jn 17,21). Le temps présent, cependant, nous montre que le nous voulu par Dieu est brisé et fragmenté, blessé et défiguré. Et cela se produit surtout dans les moments de grande crise, comme maintenant avec la pandémie. Les nationalismes fermés et agressifs (cf. Fratelli tutti, n. 11) et l’individualisme radical (cf. ibid., n. 105) émiettent ou divisent le nous, tant dans le monde qu’au sein de l’Église. Et le prix le plus élevé est payé par ceux qui peuvent le plus facilement devenir les autres : les étrangers, les migrants, les marginaux, qui vivent dans les périphéries existentielles.

    En réalité, nous sommes tous dans le même bateau, et nous sommes appelés à nous engager pour qu’il n’y ait plus de murs qui nous séparent, qu’il n’y ait plus les autres, mais un seul nous, aussi grand que toute l’humanité. C’est pourquoi je profite de cette journée pour lancer un double appel à marcher ensemble vers un nous toujours plus grand, m’adressant d’abord aux fidèles catholiques puis à tous les hommes et femmes du monde.

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  • Suite aux évènements d'Afghanistan, la situation des chrétiens en Irak devient critique

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    De Julian Mann sur christiantoday.com :

    Les événements en Afghanistan ont enhardi les extrémistes en Irak

    23 septembre 2021

    L'église catholique chaldéenne St Kyriakos, à Batnaya, qui a été saccagée par les militants de l'IS (Photo : Aid to the Church in Need).

    La prise de contrôle de l'Afghanistan par les Talibans alimente l'extrémisme islamiste en Irak, entraînant une "persécution supplémentaire" de la minorité chrétienne, a averti l'un des principaux évêques catholiques du Moyen-Orient.

    Mgr Bashar Warda, archevêque de l'Église catholique chaldéenne, s'est adressé à l'organisation catholique romaine d'aide aux chrétiens persécutés, l'Aide à l'Église en détresse (AED).

    L'archevêque Warda, qui est basé à Erbil, la capitale du Kurdistan, a déclaré à l'organisation caritative que les récents événements en Afghanistan ont enhardi les extrémistes en Irak. 

    "L'Afghanistan et l'Irak sont des endroits très différents. Mais la prise de contrôle du pays par les Talibans encourage certainement ceux qui soutiennent ce type de régime", a-t-il déclaré. 

    L'archevêque a averti que les extrémistes de l'État islamique sont toujours actifs dans le pays et pourraient reprendre le pouvoir en Irak et en Syrie.

    Commentant l'annonce faite en juillet par le président Joe Biden de retirer la mission de combat américaine en Irak d'ici la fin de l'année, l'archevêque Warda a déclaré que l'insécurité potentielle aura un impact négatif sur les chrétiens et les autres minorités religieuses.

    "Ce que notre histoire nous a enseigné, en particulier notre histoire récente, c'est que dans toute période d'instabilité et de conflit, ce sont les minorités qui souffrent en premier.

    "Ainsi, dans la mesure où tout changement dans l'engagement américain en Irak conduit à une augmentation de l'instabilité, nous sommes certainement préoccupés par le fait que cela pourrait conduire à une persécution accrue des minorités religieuses", a déclaré l'archevêque Warda.

    Open Doors, une autre organisation caritative pour les chrétiens persécutés, a également souligné la détérioration de la situation des chrétiens en Irak.

    La branche britannique de l'organisation a mis en doute l'affirmation du Premier ministre irakien, Mustafa al-Khadhimi, selon laquelle les plus d'un million de chrétiens irakiens qui ont fui le pays ces dernières années peuvent rentrer chez eux en toute sécurité.

    Un partenaire de Portes Ouvertes basé en Irak a déclaré que les chrétiens courent encore trop de dangers dans le pays et que les opportunités sont trop rares.

    Le père Behnam Benoka a déclaré à l'organisation caritative : "Comment les chrétiens peuvent-ils retourner en Irak alors que beaucoup d'entre eux vivent encore dans des conditions indignes et sont confrontés à la persécution des groupes fondamentalistes sunnites et chiites ?"

    Portes Ouvertes rapporte qu'après la défaite du soi-disant État islamique en 2017, certains chrétiens sont retournés en Irak, mais n'ont trouvé que peu de services de base, d'emplois ou de sécurité.

    Des rapports font état d'une résurgence de l'EI et des milices locales qui se battent pour le contrôle. Parfois, les chrétiens de retour trouvent leurs maisons intactes, mais occupées par des étrangers, indique l'organisation caritative.

    "Des années de guerre et de conflit ont chassé environ 90 % des chrétiens d'Irak de leur patrie : la communauté qui comptait environ 1,5 million de personnes au début des années 90 n'en comptait plus que 175 000 en 2021", indique Portes Ouvertes.

  • Contrairement à la légende du "pape d'Hitler", Eugenio Pacelli était hostile au parti nazi dès son apparition

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    D'Andrea Gagliarducci sur kath.net/news :

    Les interventions de Pie XII contre le national-socialisme

    La "légende noire" du silence de Pie XII face à la Shoah se nourrit d'une autre légende : Que Pacelli n'a rien fait contre le National Socialisme. Ici aussi, les faits disent le contraire.

    Vatican (kath.net/ACI Stampa)

    La légende noire sur le prétendu silence de Pie XII remonte à l'époque précédant le pontificat. C'était à l'époque où Eugenio Pacelli était nonce apostolique en Allemagne, précisément dans les années de la montée du national-socialisme. Et au lieu de protester contre ce qui s'est avéré être une dictature avec toute sa brutalité, y compris l'antisémitisme, Pacelli serait resté inactif. Il aurait même approuvé un Concordat avec l'Allemagne en 1933, alors qu'il était cardinal secrétaire d'État du Vatican, qui était presque une "carte blanche" pour le national-socialisme. Mais est-ce vraiment le cas ?

    Les faits parlent contre elle, et les recherches du diacre Dominiek Oversteyns, basées sur des sources primaires, montrent que le nonce Pacelli est intervenu 326 fois contre le nazisme[1]. Mais un discours en particulier mérite d'être lu avec attention : Il s'agit d'un discours prononcé le 1er septembre 1929, quatre ans avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir, dans lequel le nonce Pacelli, alors nonce, a critiqué à 44 reprises le parti national-socialiste[2].

    Le programme du parti national-socialiste, qui avait tenu son quatrième congrès à Nuremberg trois semaines auparavant, du 1er au 4 août 1929, est remis en question. Lors de ce congrès, la popularité d'Hitler commence à croître, si bien qu'à partir de ce moment et jusqu'en 1933, le parti reçoit en moyenne 11 % de voix supplémentaires à chaque élection nationale.

    Eugenio Pacelli a immédiatement reconnu le danger et a exprimé son inquiétude dans ce discours, dans lequel il a vivement critiqué le programme électoral d'Hitler. Ce n'était pas la seule fois. Du 4 août 1929 au 10 décembre de la même année, le nonce Pacelli a dénoncé la personne d'Hitler et son programme NSDAP à 70 reprises au total. De 1923 à 1929, années de son expérience en tant qu'"ambassadeur" du pape en Allemagne, Pacelli est intervenu 326 fois contre Hitler et le programme nazi. Ces interventions se retrouvent dans 40 discours et huit documents.

    Examinons maintenant brièvement quelques exemples de critiques à l'encontre d'Hitler et du programme de son parti. Nous laissons aux historiens et aux analystes le soin de les examiner plus en détail entre les plis du langage diplomatique, qui - surtout le langage papal - n'est pas toujours direct, mais cela ne signifie pas qu'il ne dénonce pas des situations.

    Dès le début de son discours, Pie XII a critiqué le point 24 du programme national-socialiste, dans lequel Hitler exigeait "la liberté pour toutes les confessions religieuses dans l'État, dans la mesure où elles ne mettent pas en danger l'existence de l'État et ne heurtent pas les sensibilités germaniques".

    Le Nonce Pacelli a critiqué d'une manière très diplomatique. Il a salué les catholiques comme : "tous des camarades dans la foi réunis ici parmi des leaders éprouvés". En appelant les catholiques "camarades dans la foi", Pacelli critiquait directement le point 24 du programme du NSDAP, dans lequel Hitler résumait qu'il était au-dessus de l'Église catholique et au-dessus de Dieu. Mais tout catholique fervent sait que Dieu est au-dessus d'Hitler ! 12 fois dans son discours, Pacelli critiquera le point 24 du programme.

    En utilisant le terme "Glaubensgenossen", le nonce Pacelli a directement critiqué le point 4 du programme du NSDAP, dans lequel Hitler parle de "Volksgenosse" comme étant le seul type de concitoyens ayant le droit de vivre dans son Reich. En bref, Pacelli dépeint ironiquement les catholiques comme des "coreligionnaires", par opposition aux "coreligionnaires" d'Hitler. A quatre reprises dans ce discours, le Nonce Pacelli critiquera ce point du programme.

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  • Inde (Karnataka) : les évêques dénoncent le projet de loi anti-conversion

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Les Évêques s'opposent à la loi anti-conversion au Karnataka

    24 septembre 2021

    Bangalore (Agence Fides) - Les dix Évêques catholiques de l'État du Karnataka, dans le sud de l'Inde, ont exprimé au Premier ministre de l'État, Basavaraj Bommi, leur profonde préoccupation au sujet d'une proposition de loi visant à interdire les conversions religieuses dans l'État. À la tête d'une délégation qui a rencontré le Premier ministre le 22 septembre, Mgr Peter Machado, Archevêque de Bangalore, a présenté un mémorandum sur diverses questions affectant la vie des chrétiens au Karnataka. Selon l'Archevêque Machado, agiter le croquemitaine des "conversions forcées" est nuisible et inutile, et l'Église catholique exprime sa déception.

    La communauté chrétienne de l'État gère des centaines d'écoles, de collèges et d'hôpitaux dans différents diocèses. Et des millions d'étudiants étudient dans des établissements d'enseignement dirigés par des chrétiens. Des millions de personnes bénéficient de ces institutions. Aucun d'entre eux, soulignent les Évêques, ne se voit conseiller d'embrasser le christianisme. Certains cas mineurs ont pu se produire, mais ils ont été exagérés, a déclaré l'Archevêque Machado. "Le projet de loi anti-conversion vise à diffamer le christianisme", a souligné l'Archevêque. En fait, la communauté chrétienne assume pleinement sa responsabilité morale en ne se livrant en aucune façon à la promotion de conversions forcées : "Nous ne forçons personne", a-t-il déclaré.

    Dans le mémorandum remis au Premier ministre, les Évêques notent que toute loi anti-conversion pourrait causer "des problèmes dans les relations inter-communautaires et des troubles inutiles", générant des déclarations et des réactions controversées et provoquant des troubles dans la société et les communautés religieuses. générant des déclarations et des réactions controversées et semant le trouble dans la société et les communautés religieuses.

    Le 21 septembre, Goolihatti Shekhar, membre de l'assemblée législative de l'État et membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), a soulevé la question au Parlement en déclarant : "Les missionnaires chrétiens évangéliques se livrent à une campagne effrénée de conversion religieuse dans ma circonscription de Hosadurga. Ils ont converti environ 20 000 hindous au christianisme".

    En réponse à cette note, le président de l'Assemblée législative, Visheshwara Hegde Kageri, a déclaré que de nombreux États de l'Inde avaient déjà adopté des lois pour freiner les conversions religieuses et a suggéré que le Karnataka pourrait avoir une loi similaire. Intervenant dans le débat, le ministre de l'Intérieur, Araga Jnanedra, a déclaré que le gouvernement du Karnataka étudierait les lois pertinentes des autres États et proposerait sa propre version. Le gouvernement de l'État, a-t-il dit, a l'intention de se pencher sur la question pour mettre fin aux conversions religieuses par la force et autres incitations.

    La Constitution indienne prévoit que les citoyens ont la liberté de "professer, pratiquer et propager" la religion. Toutefois, plusieurs États de la Fédération indienne ont mis en œuvre et promulgué des lois ou des règlements visant à décourager ou à interdire les conversions religieuses : il s'agit de l'Odisha, de l'Uttar Pradesh, de l'Arunachal Pradesh, du Chhattisgarh, du Gujarat, du Jharkhand, de l'Himachal Pradesh, du Madhya Pradesh et de l'Uttrakhand.

    Le Karnataka est dirigé par le BJP, dont les membres et les politiciens sont hostiles aux communautés religieuses minoritaires. Suivant une idéologie répandue au sein du BJP (appelée "Hindutva"), certains voudraient transformer l'Inde d'un pays laïc en un État théocratique hindou.
    (SD-PA) (Agence Fides 24/9/2021)