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Politique - Page 294

  • Le Pape ne se prononce pas pour l’ordination d’hommes mariés

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    Dans  «Chère Amazonie», il ne fait pas siennes toutes les conclusions du synode des évêques. De Jean-Marie Guénois sur le site web du « Figaro » :

    pape Francois 89485_pape-francois-pardon.jpg"Dans son document de conclusion du synode sur l’Amazonie, publié le 12 février par le Vatican, intitulé «Chère Amazonie» le pape François, à la surprise générale, ne reprend pas la proposition, pourtant votée à l’unanimité lors de ce synode des évêques à Rome en octobre 2019, d’ordonner prêtres des hommes mariés, diacres permanents, en vue de pallier le manque de prêtres. Le texte de 33 pages, très attendu et signé de François, ne fait strictement aucune allusion à cette possibilité.

    Dans cette même exhortation apostolique post-synodale, le Pape ferme, encore plus nettement, la porte à la perspective d’ordonner diacres des femmes, ce serait «cléricaliser les femmes».

    Les questions sociales, écologiques et culturelles

    Cette synthèse du synode sur l’Amazonie aborde aussi les questions sociales et écologiques. Il faut «s’indigner» contre les «intérêts colonisateurs», dit le Pape, qui parle d’un «désastre écologique». Sur le plan culturel, François demande aussi que soient mieux respectées les religions traditionnelles et leurs rituels, mais toujours dans une perspective d’évangélisation.

    Pour répondre dans un premier temps à la carence de prêtres dans les régions très isolées d’Amazonie, le pape demande plutôt que soient rapatriés les prêtres natifs d’Amazonie qui ont fui ces zones pour vivre aux Etats-Unis ou en Europe: «Il y a plus de missionnaires» issus d’Amazonie «pour l’Europe et pour les Etats-Unis» note François que pour «aider leurs propres vicariats», c’est-à-dire, leurs propres diocèses d’origine.

    Un recul du Pape?

    Car le pape insiste sur «l’urgence» de la célébration de l’Eucharistie pour les communautés les plus reculées d’Amazonie» et la nécessité de «trouver un moyen d’assurer ce ministère sacerdotal». Mais il se refuse à revenir sur la piste ouverte par le synode d’octobre d’ordonner prêtres des diacres permanents mariés contenue dans «les propositions» votées en fin de synode et qui lui ont été transmises en vue de la rédaction de ce document final, l’exhortation postsynodal. Même si, en introduction de son texte, le Pape invite à «lire intégralement» ces propositions que son texte «ne remplace pas, ni ne répète».

    Andréa Tornielli, en charge de la ligne éditoriale de tous les médias du Vatican, commente ce qui pourrait être interprété comme un recul du pape François sur cette mesure - ordonner prêtres des hommes mariés - très fortement promue par l’aile progressiste de l’Eglise catholique: «Avec son exhortation, le pape François témoigne d’un regard qui va au-delà des diatribes dialectiques qui ont fini par représenter le Synode presque comme un référendum sur la possibilité d’ordonner prêtres des hommes mariés.» C’est ainsi qu’ «après avoir prié et médité, a décidé de répondre sans prévoir de changements ou de nouvelles possibilités de dérogations par rapport à celles déjà prévues par la discipline ecclésiastique actuelle, mais en demandant de repartir de l’essentiel: d’une foi vécue et incarnée, d’un élan missionnaire renouvelé, fruit de la grâce. Autrement dit, il s’agit de laisser place à l’action de Dieu, et non à des stratégies de marketing ou des techniques de communication des influenceurs religieux.»

    Le cardinal Michael Czerny, en charge de la présentation officielle de cette exhortation à la presse ajoute: «Le Pape déclare dans son Exhortation que la question n’est pas une affaire de nombre, et qu’encourager une plus grande présence des prêtres ne serait pas suffisant. Ce qu’il faut, c’est une nouvelle vie dans les communautés, un nouvel élan missionnaire, de nouveaux services assumés par des laïcs, une formation continue, de l’audace et de la créativité. Ce qu’il faut, c’est une présence locale de laïcs animés d’un esprit missionnaire, capables de représenter le visage authentique de l’Église amazonienne. Il semble ainsi nous indiquer que ce n’est que de cette manière que les vocations reviendront.»

    Ref. Le Pape ne se prononce pas pour l’ordination d’hommes mariés

    JPSC

     

  • Chine : le Vatican livre Hong Kong à Pékin

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    De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le Vatican "livre" Hong Kong au régime chinois

    11-02-2020

    Le prochain évêque de Hong Kong sera totalement pro-chinois. Il s'agit de Monseigneur Peter Choy, il aurait déjà été nommé mais l'annonce officielle a été reportée: tout d'abord en raison de la prise de conscience que cette nomination va encore diviser l'Église à Hong Kong, puis à présent la menace du Coronavirus est venue s'ajouter. L'accord - toujours secret - entre le Saint-Siège et la Chine fait donc une nouvelle victime.

    Il segretario di Stato Parolin, monsignor Peter Choy e il cardinale Tong

    Le secrétaire d'État Parolin, Mgr Peter Choy et le cardinal Tong

    Après plus d'un an d'attente, le nouvel archevêque de Hong Kong aurait été nommé, mais le Saint-Siège ne l'a pas encore annoncé car son nom provoquera controverses et divisions au sein du clergé hongkongais. Il s'agit en fait de Monseigneur Peter Choy Wai-man, actuel vicaire du diocèse, considéré comme très proche du régime de Pékin et des options de l'Association patriotique. L'indiscrétion, déjà publiée par la Catholic News Agency le 17 janvier dernier, a été confirmée à la Nuova Bussola Quotidiana par des sources de Hong Kong.

    L'annonce officielle était initialement prévue pour les prochains jours, probablement immédiatement après la publication de l'Exhortation apostolique du Pape François sur l'Amazonie, peut-être pour "cacher" la nouvelle derrière les nombreuses discussions destinées à accueillir la publication de l'Exhortation. Mais maintenant, il semble que les délais sont destinés à s'allonger à cause du Coronavirus qui est également arrivé sur le territoire de l'ancienne colonie britannique.

    En tout cas, le sens d'une telle nomination est clair, dans le sillage de l'accord - toujours secret - signé par la Chine et le Saint-Siège en septembre 2018: la capitulation du Vatican face au régime communiste chinois et la remise du diocèse de Hong Kong à l'Association patriotique, contrôlée par le Parti communiste.

    Cette décision n'est pas une surprise; en fait, c'est un cheminement qui a déjà commencé depuis un certain temps et est devenu manifeste avec la mort soudaine de l'archevêque Michael Yeung Ming-cheung en janvier 2019. Le seul successeur naturel aurait dû être l'évêque auxiliaire de Hong Kong, Mgr Joseph Ha Chi-shing, mais le stop est venu de Rome.

    Monseigneur Ha, un franciscain, a été nommé auxiliaire de Hong Kong en 2014, en même temps que Monseigneur Yeung (...). Mais il a le gros inconvénient d'être considéré comme un proche du cardinal Joseph Zen Ke-kiun, dont l'attitude très critique à l'égard du régime chinois et de l'accord sino-vatican est connue.

    Il est donc clair que dans le climat de soumission du Saint-Siège au régime chinois, la figure de Mgr Ha était gênante. A tel point qu'il est certain que Mgr Yeung avait déjà décidé de nommer Peter Choy comme second évêque auxiliaire, décision avortée du fait du décès de l'archevêque. Mais grâce également aux bons offices du Croate Ante Jozic, chef de la mission d'étude de la Chine à Hong Kong (en fait une nonciature "masquée"), la nomination du nouvel évêque a été mise en attente et le cardinal apostolique John Tong Hon qui avait été évêque de Hong Kong jusqu'en 2017 a été nommé administrateur.

    Cette période de gestion de Tong a servi à préparer la suite aux dépens de Mgr Ha et à garantir que le passage des catholiques chinois entre les mains de Pékin se déroule sans heurts. Autre geste de soumission aux pieds de Pékin : le Saint-Siège a également promu Mgr Jozic à d'autres fonctions, le nommant nonce en Côte d'Ivoire en mars, désertant ainsi la représentation diplomatique à Hong Kong dans l'espoir de pouvoir bientôt en ouvrir une à Pékin.

    Le cardinal Tong, qui est en lien direct avec le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a sur ces entrefaites confié discrètement des missions croissantes à Mgr Peter Choy, très proche des cercles qui poussent à faire entrer tous les catholiques chinois dans l'Association patriotique et "diluer" le clergé de Hong Kong dans le clergé patriotique de Chine.

    Au cours des derniers mois, les manifestations qui ont éclaté à Hong Kong après la tentative du gouvernement local de faire passer une loi d'extradition vers la Chine ont révélé encore plus le fossé créé au sein de l'Église de Hong Kong. Alors que de nombreux catholiques étaient présents et que Mgr Ha lui-même était très proche des manifestants, Peter Choy est resté totalement étranger à ce qui se passait: proche du régime de Pékin, éloigné du cœur du peuple. Celui-ci, pour une large part, préférerait Mgr Ha, qui a une grande expérience personnelle et a exercé de nombreuses fonctions dans le diocèse.

    Ce n'est évidemment pas ce que pense Pékin et c'est actuellement la chose qui importe le plus au Vatican. À tel point qu'il passe également outre les rumeurs persistantes venues de Hong Kong sur les présumées faiblesses morales de Mgr Choy.

    La transformation du diocèse de Hong Kong en un autre avant-poste de l'Église nationale chinoise a donc atteint son apogée. On n'attend plus que la formalisation de la nomination de Monseigneur Peter Choy, si le Coronavirus le permet.

  • RDCongo: la Belgique « n’a pas abandonné » ses anciens combattants congolais

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    Quand les anciens coloniaux recadrent les fantaisies anticolonialistes qui prétendent réécrire l’histoire :

    commemoration-forces-congo.jpgLa publication sur le site de La Libre Afrique.be d’une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) consacrée à l’hommage rendu à Kinshasa aux anciens combattants congolais de l’armée belge a suscité des réactions. En cause: l’affirmation selon laquelle la Belgique aurait « jeté comme des torchons sales » ces anciens combattants. C’est faux, assure André de Maere d’Aertrycke, ancien président de l’Union Royale Belge pour les Pays d’Outremer.

    La dépêche de l’AFP, qui évoque également un documentaire sur ces anciens combattants, reprend les propos de deux d’entre eux, nonagénaires, s’indignant de « l’ingratitude » de l’ex-colonisateur, opposé à la France « qui, elle, s’occupe jusqu’aujourd’hui des survivants de la Seconde guerre mondiale originaires de ses ex-colonies et de leurs héritiers ».

    André de Maere d’Aertrycke a réagi à cette publication auprès de la La Libre Afrique.be. Il nous indique que « ce n’est pas la faute de la Belgique si les anciens combattants de la Force publique ne touchent pas leur retraite ». Dans les années 70, « le gouvernement belge a conclu un accord avec le maréchal Mobutu, qui prévoyait l’annulation d’une dette zaïroise en matière de télécoms contre la reprise par le Zaïre du paiement des pensions aux anciens combattants. En 1990, la Belgique a encore versé, en supplément, un fonds de pension au Zaïre ». Apparemment, toutefois, « les anciens combattants n’en ont jamais vu la couleur ».

    L’argent « perdu » sous Mobutu

    Quelques 10.000 Congolais ont participé à la Seconde guerre mondiale au sein de l’armée belge. La question de leurs pensions avait déjà été soulevée en Belgique en 2006. Le ministre de la Défense de l’époque, le socialiste André Flahaut, avait alors expliqué à nos confrères du Soir: « Un gouvernement précédent a versé à Mobutu une somme pour qu’il gère lui-même les pensions. Une somme qui s’est perdue. Après, on a demandé aux autorités congolaises de constituter une liste qui identifie les anciens combattants. Mais cela prend du temps. Une fois que ce sera fait, on avisera de l’opportunité de verser ces pensions »

    Un autre lecteur de La Libre Afrique.be, le médecin colonel en retraite Marc Georges – qui nous indique avoir participé à une mission organisée par la Défense belge au profit des Anciens combattants de Kinshasa » -, souligne pour sa part qu’il ne veut « en aucune manière minimiser l’engagement des deux vétérans » évoqués mais que « la Force publique du Congo belge n’a pas envoyé de troupes combattantes en Birmanie. Elle a cependant envoyé un hôpital de campagne, le « 10th Belgian Congo Casualty Clearing Station », commandé par le Dr Thomas », dont le personnel « n’a jamais participé à aucun combat ».

    Un foyer et des ambulances belges détournés

    Le Dr Georges ajoute que « près de la place de la Victoire, à Kinshasa, les Anciens combattants disposaient d’un foyer, construit par la Belgique avant l’indépendance et mis à leur disposition. Ils en étaient théoriquement les gestionnaires et les profits (organisation d’événements) qu’ils en auraient retiré devaient naturellement leur revenir ». Mais « les Anciens combattants n’ont jamais eu leur mot à dire dans la gestion de cette institution, gestion « reprise » par un (des?) proche du régime ».

    Enfin, le Dr Georges indique que le ministre Flahaut avait donné au gouvernement congolais « deux ambulances Ford Transit et deux Opel Kadett, en parfait ordre de marche, destinées aux Anciens combattants. Là non plus, ces derniers n’en ont jamais vu la couleur. Les ambulances servaient comme véhicules de transport (personnes et marchandises) utilisés par des militaires FARDC, mais jamais pour transporter des malades ou des blessés. Quant aux Opel Kadett, elles servaient de transport de liaison pour les officiers de la garnison ».

    Ref. RDCongo: la Belgique « n’a pas abandonné » ses anciens combattants congolais

    JPSC

  • Fin de vie et euthanasie, la pente glissante ?

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    D'Alliance VITA :

    Fin de vie et euthanasie, la pente glissante ? Eric Vermeer | Université de la vie 2020

    Eric Vermeer infirmier et psychothérapeute en soins palliatifs en Belgique, part de son expérience d’écoute et d’accompagnement des personnes en fin de vie. Il explique que les soins palliatifs ont pour objectif, non pas de « faire mourir » mais d’aider une personne à « bien vivre » jusqu’au bout, et que « ce n’est pas parce qu’une personne est en perte d’autonomie qu’elle est en perte de dignité. »

  • "La responsabilité des familles en matière d’éducation commence dès le « ventre maternel » et dès la naissance"

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    Du site aleteia.org :

    L’éducation des enfants commence par celle apportée par les familles

    Le pacte éducatif entre les familles, les écoles et les nations se trouve dans une situation de « grave » crise, a alerté le souverain pontife devant les participants au colloque organisé par l’Académie pontificale des sciences sociales à la Casina Pio IV. Cela s’explique par le fait que les différentes institutions investies dans le champ de l’éducation ont toutes « délégué à d’autres » la tâche « décisive » qui leur incombait.

    Face à cela, chacun est appelé à « renouveler et à consolider le dévouement de tous — individus et institutions — en faveur de l’éducation », a demandé le pape François. Cela doit permettre de « forger un nouveau pacte éducatif », seul moyen selon lui de changer l’éducation. Dans cette nouvelle optique, « il faut donner à la famille toute sa place », a-t-il plaidé.

    « L’un des moyens fondamentaux d’améliorer la qualité de l’éducation au niveau scolaire est de parvenir à une plus grande participation des familles et des communautés locales aux projets éducatifs », a insisté le successeur de Pierre. Or, la « responsabilité » des familles commence déjà dès le « ventre maternel » et à la naissance, a-t-il rappelé. Dans le nouveau contexte mondial, il faut aider les familles à « comprendre » l’importance de ce stade précoce de la vie.

  • "Un père n'est pas forcément un mâle" ?!

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    Une tribune d'Annie Genevard sur le Figaro Vox

    «Un père n’est pas forcément un mâle»: quand les partisans de la PMA congédient le réel

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour la députée Annie Genevard, la vision qu’ont le président de la République et sa majorité de la famille relève d’un déni de réalité.

    «Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme» expose la députée Annie Genevard.

    «Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme» expose la députée Annie Genevard. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro


    Annie Genevard est députée du Doubs et vice-Présidente de l’Assemblée nationale.


    Dans son célèbre roman 1984, Orwell mettait en garde contre un système autoritaire ayant fait de l’emploi de la novlangue et du contre-mot l’un des moyens de sa politique: «la guerre c’est la paix»«la liberté c’est l’esclavage»«l’ignorance c’est la force», etc… Il expliquait ainsi la logique sous-jacente à ce moyen: «Commencez par dénaturer le mot, supprimez-le et la chose disparaîtra». Et si Emmanuel Macron, qui a très certainement lu ce livre, était lui aussi, un adepte de cette négation du réel? La question peut sérieusement se poser après les propos qu’il a récemment tenus à l’Élysée lors d’un repas auquel était conviée, parmi d’autres, Pascale Morinière, présidente des Associations Familiales Catholiques.

    Si la mère n’est pas celle qui accouche, rien de très étonnant à ce que le père puisse être une femme.

    Alors qu’elle s’étonnait du paradoxe consistant à célébrer les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant en faisant voter, «en même temps», une loi de bioéthique dont la mesure phare - l’extension de la PMA aux couples de femmes - privera irrémédiablement l’enfant du droit élémentaire d’avoir un père et une branche paternelle à son arbre généalogique, Emmanuel Macron lui rétorque qu’ «un père n’est pas forcément un mâle». Passons sur l’emploi du substantif «mâle» qui sied certainement mieux au monde vétérinaire qu’à la famille humaine pour se limiter au sujet essentiel: pour que sa politique coïncide un tant soit peu avec l’idée que l’on peut se faire de ce que sont les droits de l’enfant, Emmanuel Macron a décidé de congédier le réel, de s’affranchir de la réalité.

    Si, pour Emmanuel Macron, un père n’est pas forcément un homme, c’est qu’il peut être une femme. Il faut le répéter pour saisir l’absurdité du propos: un père peut être une femme. Ainsi, l’enfant né par PMA dans un couple de femmes ne sera pas privé de son père: simplement, son père sera une femme. Dormez braves gens, le Président veille sur vous, «l’ignorance c’est la force» ! Si le sujet n’était pas si sérieux, on pourrait en rire. Cependant, cette fameuse loi de bioéthique qui inquiète tant, et à juste titre, Pascale Morinière, Sylviane Agacinski, Jacques Testart, José Bové, de nombreux autres intellectuels de droite et de gauche, deux mille médecins signataires d’un manifeste et les centaines de milliers de Français qui défilent périodiquement et pacifiquement, est traversée par cette négation du réel. C’est ainsi que le gouvernement et sa majorité - dont le récent épisode du refus de prolongation du congé pour deuil d’enfant mineur a permis de saisir à quel point elle était privée de tout libre arbitre! - ont fait adopter en première lecture à l’assemblée nationale un texte qui prévoit qu’il ne suffit pas d’accoucher pour devenir mère. Si la mère n’est pas celle qui accouche, rien de très étonnant à ce que le père puisse être une femme.

    Oui, un père est nécessairement un homme, comme une mère est nécessairement une femme.

    Madame Buzyn, qui est vraisemblablement adepte d’Orwell également, n’affirme-t-elle pas, sans plaisanter, que le père pourrait aussi être «la grand-mère»? On ne s’étonne donc pas que Mme la députée Dubost, rapporteur du projet de loi affirme sans ciller «je ne crois pas que ce soit l’intérêt de l’enfant qui pilote le mode d’établissement d’une filiation».

    Face à cette tentative de manipulation des esprits, dont il est permis de penser qu’elle n’est pas dénuée d’arrière-pensées électoralistes, sachons redire clairement quelques vérités premières. Oui, il est dans l’intérêt de l’enfant d’avoir un père, et une loi qui entend l’en priver délibérément est inique. Oui, un père est nécessairement un homme, comme une mère est nécessairement une femme, et une loi qui supposerait d’affirmer le contraire pour être comprise serait une loi absurde. Oui, la femme doit pouvoir établir sa maternité à l’égard de l’enfant qu’elle a mis au monde par le seul fait, naturel, de l’accouchement sans avoir à accomplir une quelconque autre formalité, et une loi qui affirmerait le contraire serait une loi régressive. En matière de filiation comme sur de nombreuses autres questions, la formule d’Albert Camus doit être rappelée: «mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. Ne pas les nommer, c’est nier notre humanité».

  • L'Eglise en déclin dans une Irlande toujours plus libérale

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    Lu sur "le Télégramme" :

    Le déclin de l’Église dans une Irlande qui se libéralise

    Dans les locaux du Planning familial, à Dublin, les lourdes portes posées pour se protéger des militants anti-avortement ne sont plus nécessaires : les manifestations ont cessé. En Irlande, la très puissante Église catholique perd de son influence.

    « On les avait installées parce qu’il y avait une sorte de peur », explique le directeur général de l’association, Niall Behan, dans les locaux de l’association. « Dans le passé, nos cliniques étaient envahies » par des "anti-choix". » Mais « l’atmosphère a changé ».

    Selon les statistiques officielles, le pays comptait, en 1961, près de 95 % de catholiques, contre 78,3 % en 2016. Cette année-là, les personnes sans religion ont atteint près de 10 % de la population, contre un peu moins de 6 % cinq ans plus tôt.

    À la suite de deux référendums, le mariage homosexuel a été autorisé en 2015, l’avortement libéralisé en 2018. L’arrivée au pouvoir, en 2017, d’un Premier ministre jeune, homosexuel et métis, Leo Varadkar, qui affronte, ce samedi, des législatives difficiles, a constitué un nouveau symbole de la libéralisation d’une Irlande réputée très conservatrice sous l’influence de l’Église.

    Le Planning familial a ouvert ses portes en Irlande, il y a 50 ans, à une époque où la contraception était encore illégale. Ses cliniques ont été les premières à pratiquer des avortements après la libéralisation. Mais, selon Nial Behan, une certaine stigmatisation demeure. Pour les avortements, la loi impose un délai de trois jours entre l’accord du médecin et l’acte, qui, selon ses détracteurs, n’a pas de raison d’être.

    Et 90 % des écoles primaires, 50 % des écoles secondaires sont contrôlées par l’Église catholique, loin de délivrer l’éducation sexuelle telle que le Planning familial la conçoit.

    « Pour des occasions particulières »

    À la messe, le dimanche, la fréquentation a « massivement diminué », selon le père Richard Gibbons, recteur de Knock Shrine, un lieu de pèlerinage dans l’ouest du pays. Baptêmes, mariages, enterrements, « les gens reviennent pour des occasions particulières », souligne-t-il.

    Dans la capitale, Dublin, la fréquentation du centre d’accueil de jour des moines capucins, qui sert des repas gratuitement, n’en finit pas, elle, d’augmenter.

    À leur ouverture, il y a 50 ans, les lieux accueillaient 10 à 15 personnes par jour, explique Sean Donohoe, qui co-dirige les lieux avec son fondateur, le frère Kevin Crowley. « Aujourd’hui, plus de 1 000 personnes passent les portes chaque jour », dit le Frère Sean, dans son habit de moine, « 300 pour le petit-déjeuner », « 600 à 700 pour le déjeuner ».

    Porridge, corn-flakes, café, saucisses… Dans le réfectoire, des dizaines de personnes se réchauffent autour d’un petit-déjeuner réconfortant. L’ambiance est chaleureuse, on discute à chaque table. On ne demande rien aux personnes qui entrent dans ce lieu paisible.

    Car pas question d’importuner les bénéficiaires avec des questions, explique frère Sean, soucieux de préserver la quiétude et le respect dû à ses hôtes. Sur un mur, s’exposent plusieurs séries de photos de visiteurs. Sur l’une d’elles, on peut voir le pape François, venu ici en août 2018.

    Toujours très présente au côté des pauvres

    Sa visite, au cours de laquelle il avait égrené une longue liste de « pardons » aux victimes d’abus commis par le clergé ou des institutions religieuses, avait attiré 130 000 personnes. En 1979, un million de personnes avaient assisté à la messe célébrée par Jean Paul II.

    En Irlande, où la flambée des prix fait que nombreux sont ceux qui ne peuvent s’offrir un toit, la lutte contre la pauvreté a été l’un des grands thèmes de la campagne en vue des législatives de ce samedi. « Une crise majeure », souligne frère Sean, qui rêve que majorité et opposition « travaillent ensemble » pour créer des logements, quel que soit le résultat des législatives de ce samedi.

    Selon lui, l’Église a été « très puissante » dans le passé car l’État, apparu après l’indépendance en 1921, était récent. « Les structures n’existaient pas et il a été demandé à l’Église d’aider dans des domaines comme l’éducation, les hôpitaux ». Si « le déclin de la pratique de la foi est énorme », poursuit-il, « c’est dans des endroits comme celui-ci que l’Église agit ».

  • Donner la communion à des promoteurs avérés de l'élimination des enfants à naître ?

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    Alors que l'Eglise d'Argentine tente de se mobiliser contre la légalisation de l'avortement, le président de ce pays déterminé à entériner cette légalisation est accueilli avec effusion au Vatican et y reçoit la communion, malgré une situation matrimoniale en contradiction avec l'enseignement de l'Eglise...

    Du blog de Jeanne Smits :

    8 février 2020

    Communion pour le président argentin, pro-IVG et adultère manifeste: Mgr Sanchez Sorondo justifie. Et traite ceux qui s'en scandalisent de “fanatiques”


    Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences, s’est défendu d’avoir eu tort de donner la communion au président pro-avortement de l’Argentine et à sa maîtresse lors de leur récente visite au Vatican.Ce n’est un « problème » que pour les catholiques américains et le cardinal Raymond Burke, a-t-il déclaré à Diane Montagna de LifeSiteNews.

    Je traduis librement son article paru ici.

    Le prélat a plusieurs fois accusé cette journaliste d’être une « fanatique » parce qu’elle lui demandait des explications à ce sujet.

    Au cours de cet entretien qui s’est déroulé le 6 février, Mgr Sánchez Sorondo, a vivement soutenu que le droit canon « oblige » un prêtre à donner l’Eucharistie aux hommes politiques ouvertement pro-avortement qui se présentent à la table de communion. Le prélat argentin soutenait que seule une personne qui a été formellement excommuniée peut se voir refuser le sacrement.

    « Le président (Fernandez) n’est pas excommunié, donc je peux lui donner la communion », a insisté Mgr Sorondo. Sa politique de légalisation de l’avortement n’a « rien à voir avec cela », a-t-il déclaré.

    Les autres approches ne sont que « l’opinion de certains évêques de votre pays », a déclaré Mgr Sorondo à la journaliste américaine, en épinglant au passage le cardinal américain Raymond Burke.

    Le canon 915 du Code de droit canonique dispose: « Les excommuniés et les interdits, après l’infliction ou la  déclaration de la peine et ceux qui persistent avec obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion. »

    Clairement, le président Alberto Fernandez affiche sa volonté de demeurer dans une situation de péché grave et manifeste, de par sa cohabitation assumée avec Fabiola Yañez bien qu’il soit marié religieusement.

    En février 2007, le cardinal Burke a écrit un article détaillé de 55 pages pour Periodica De Re Canonica intitulé « Canon 915 : la discipline concernant le refus de la Sainte Communion à ceux qui persévèrent obstinément dans le péché grave manifeste ». Il devait par la suite prendre la tête de la plus haute juridiction du Vatican, la Signature apostolique, pendant plus d’une décennie (2008-2014).

    Le 31 janvier, une vidéo a circulé sur les médias sociaux montrant le moment où le président argentin Alberto Fernandez, 61 ans, et de sa maîtresse, Fabiola Yañez, 38 ans, recevaient la Communion lors d’une messe célébrée par Sanchez Sorondo dans la crypte de la basilique Saint-Pierre.

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  • La répression religieuse n’a cessé de croître en Chine ces deux dernières années

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    De Bérengère Dommaigné sur aleteia.org :

    Chine : un nouveau train de mesures répressives contre les chrétiens

    04 février 2020

    Selon l’agence Ucanews, les autorités chinoises appliquent un nouveau train de mesures répressives envers les communautés religieuses. Elles bannissent notamment les funérailles chrétiennes de certaines régions du pays.

    Les catholiques de Chine continentale subissent, depuis l’arrivée au pouvoir de Mao puis la mise en place de l’Église patriotique (1951), les affres du matérialisme d’un gouvernement qui cherche à supprimer toute divergence spirituelle. Si le pape François a signé un accord en septembre 2018 avec le gouvernement de Pékin, celui reste tenu secret. Il est donc difficile de savoir quelles conditions ont été posées et si elles sont respectées. Malheureusement, force est de constater que la répression religieuse n’a cessé de croître en Chine ces deux dernières années. Croix abattues, églises interdites aux moins de 18 ans, surveillance des familles catholiques, développement de la présence de la police politique lors des messes… Depuis que Xi Jinping a appelé à une nouvelle révolution culturelle et à accroître la sinisation de la société, la liberté religieuse recule manifestement.

    Dernières mesures répressives en date, les funérailles chrétiennes qui sont désormais bannies dans certaines régions chinoises selon l’agence Ucanews. Dans la province de Zhejiang, à l’est de la Chine, il est ainsi interdit aux prêtres de célébrer des cérémonies funéraires en dehors des lieux de culte. Selon le gouvernement, ces nouvelles régulations sont destinées à « se débarrasser des mauvaises pratiques et à favoriser des services funéraires scientifiques, civilisés et économiques ». Par ailleurs, « les membres du clergé ne sont pas autorisés à participer aux funérailles » organisées dans les maisons, et « un maximum de dix membres de la famille du défunt sont autorisés à lire les Écritures et à chanter des hymnes à voix basse », indiquent les nouvelles mesures du gouvernement chinois sur les services funéraires, votées le 1er décembre dernier et entrées en vigueur récemment.

    Le père Guo, prêtre diocésain de la province du Henan, dans le centre du pays, qui fait partie de l’Église « officielle », approuvée par l’État, confie que les autorités leur ont demandé de respecter strictement le règlement sur les Affaires religieuses. « Sinon, il y aura des sanctions. Cela pourrait même conduire jusqu’à la fermeture de l’église et l’annulation du certificat du prêtre concerné, le forçant à partir ». La situation de l’Église chinoise est donc inquiétante. « Je me contente de faire mon devoir, sinon je ne pourrais pas me retrouver face à Dieu. Ils ne me laissent pas être prêtre. S’ils m’empêchent d’entrer dans mon église, je rejoindrai l’Église clandestine. De toute façon, maintenant, l’Église “officielle” est autant réprimée que l’Église “clandestine” », conclut le père Guo.

  • Procès de l’euthanasie : médecins acquittés, législation désavouée ?

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Procès de l’euthanasie : Médecins acquittés, législation désavouée ?

    06/02/2020

    Absence d'indépendance des médecins, non-respect des obligations de déclaration de l'euthanasie, incertitude sur l'incurabilité de la souffrance psychique, … Nombreux ont été les indices de violation de la loi fournis à l'occasion du procès d'assises relatif à l'euthanasie de Tine Nys.

    Après deux semaines d'audience intenses, le jury d'assises de Gand a pourtant finalement acquitté chacun des trois médecins impliqués dans l'euthanasie de Tine Nys en 2010.

    Indices d'illégalité et doute raisonnable

    Au sujet du médecin (Joris Van Hove) ayant directement pratiqué l'euthanasie, le jury indique notamment qu'un « doute raisonnable » existe quant au fait qu'il n'aurait pas respecté les conditions et la procédure de la loi sur l'euthanasie. En droit belge, l'existence d'un tel doute profite à l'accusé ; Joris Van Hove est donc acquitté. Peu de doute semblait pourtant précisément exister quant au non-respect de la loi par Joris Van Hove, comme en attestait la manière légère avec laquelle celui-ci avait complété et transmis le rapport d'euthanasie à la Commission de contrôle.

    Quant aux deux médecins consultés, de nombreux questionnements ont émergé au fil du procès quant à leur indépendance effective en l'espèce. A l'égard de la psychiatre Lieve Thienpont, le jury néanmoins indique qu'aucun élément ne permet de « conclure avec certitude que celle-ci aurait perdu l'indépendance requise par la loi ».

    Enfin, l'acquittement du médecin de famille (Frank De Greef) tient paradoxalement au fait que celui-ci ne connaissait pas la loi et ne se rendait pas compte que l'avis rédigé de sa plume permettrait in fine l'euthanasie de Tine Nys.

    Nombreuses sont donc les questions non tranchées par le verdict du jury quant à la légalité de l'euthanasie de Tine Nys.

    Une loi, deux incertitudes

    Plus largement, au-delà des enjeux spécifiques à cette affaire, cet épisode judiciaire – le premier de cette ampleur en Belgique quant à l'euthanasie – a fait publiquement émerger deux grandes incertitudes quant à l'application de la loi belge sur l'euthanasie, près de dix-huit ans après son adoption.

    La première grande incertitude porte sur l'existence d'un contrôle effectif du respect des conditions prévues par la loi quant à la dépénalisation de l'euthanasie. Le verdict laisse en effet entendre que le non-respect de la procédure légale n'entraîne aucune sanction pour le médecin concerné. L'absence de sanctions pénales spécifiques dans la loi sur l'euthanasie, conjuguée au fait que la Justice semble peu encline à condamner les médecins fautifs pour empoisonnement, aboutit en pratique à une impunité complète pour les médecins pratiquant des euthanasies hors du cadre légal.

    La seconde incertitude porte sur la pertinence même des conditions légales auxquelles est soumise la pratique de l'euthanasie en Belgique, en particulier dans le cas de l'euthanasie pour souffrance psychique. Les nombreuses interventions d'experts lors du procès ont en effet montré une nouvelle fois la difficulté consistant à pouvoir conclure avec certitude au caractère inapaisable de la souffrance psychique d'un patient.

    Le procès atteste donc à de multiples égards la nécessité d'une évaluation véritable de la loi belge sur l'euthanasie, tant du point de vue de son respect que de la pertinence des conditions qu'elle prévoit.

    Texte intégral du jugement

  • Les contradicteurs du pape François

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    de Beukelaer 5e3bd009d8ad586cd5b867a7.jpgUne chronique publiée par le Chanoine  Eric de Beukelaer (1) dans la « Libre Belgique » de ce jeudi 6 février 2020 :

    « Ceux qui s’opposent à l’enseignement de François peuvent être répartis dans quatre catégories aux parois non étanches.

    Paradoxe. Nombre de traditionnels avocats de l’autorité pontificale objectent par moments contre l’enseignement du pape François. D’aucuns contrent même son magistère, en se réclamant de son prédécesseur. Pour déchiffrer l’enjeu des controverses, il est utile de connaître ces contradicteurs et ce qui les motive. En schématisant, je les répartis en quatre catégories aux parois non étanches :

    Il y a les contradicteurs pour raisons personnelles. Benoît XVI était ferme en matière doctrinale, mais doux de caractère. François, lui, est un chef qui n’hésite pas à faire acte d’autorité. Gare aux prélats qui font obstacle à son désir de synodalité ou de transparence financière. Dans la curie romaine, certains vivent douloureusement leur mise à l’écart et rejoignent, dès lors, l’opposition au Pape.

    Il y a les contradicteurs pour raisons sociétales. Héritiers des pontificats de saint Jean-Paul II et Benoît XVI, ceux-là ont une vive conscience du besoin de résister aux dogmes post-modernes que sont le relativisme et l’hyper-individualisme. Ils croient déceler dans l’inflexion du discours moral du pape François, la porte ouverte vers un reniement. Je pense qu’ils se trompent. Notre pape est doctrinalement tout à fait classique. En vrai jésuite, héritier d’une riche tradition missionnaire, il veille cependant à annoncer la joie de l’Évangile dans une société qui n’est plus chrétienne. Pour ce faire, il invite à élaborer une approche pastorale adaptée à nos contemporains, vivant aux périphéries plus que dans les sacristies. Dans sa démarche, il n’est pas isolé. Nombreux sont les couples profondément catholiques qui gardent leurs principes mais changent leurs discours quand leurs enfants grandissent en prenant des sentiers de vie buissonniers.

    Il y a les contradicteurs pour raisons politiques. Les catholiques proches des partis populistes, climatosceptiques et nationalistes, considèrent la religion comme un marqueur identitaire. En conséquence, ils voient un adversaire en ce pape qui plaide la cause des migrants et de l’écologie, se voulant l’apôtre de ponts plutôt que de murs entre les peuples. Souvenons-nous de ce ministre italien invitant il y a peu - chapelet au poing - à huer François. Du jamais-vu. Ces mouvements ont du succès auprès d’une certaine jeunesse sans racines, car ils maîtrisent à la perfection la communication sur les réseaux sociaux et son cortège de fake news.

    Il y a les contradicteurs pour raisons ecclésiologiques. Ceux-là pensent l’Église d’abord à partir du clergé, plutôt que des baptisés. Ils font, dès lors, de la discipline du célibat sacerdotal obligatoire, un absolu constitutif de l’identité catholique. Que des baptisés d’Amazonie (ou d’ailleurs) n’aient plus accès à l’Eucharistie par manque de prêtres, ne peut justifier à leurs yeux, une prudente évolution de l’appel de candidats au sacerdoce. Ce serait une "catastrophe pastorale, une confusion ecclésiologique et un obscurcissement de la notion de sacerdoce" (dixit un livre récent) que de retrouver la pratique des premiers siècles et permettre l’ordination d’hommes mariés éprouvés et reconnus ("prêtre" ne signifie-t-il pas "ancien" en grec ?). Paradoxalement, ce sont les mêmes qui acceptent que des pasteurs réformés, devenus catholiques, soient ordonnés tout en restant mariés. Leur vision de l’Église partant du clergé, ils appuient la régularisation de ceux qui viennent d’un clergé non catholique, mais refusent d’assouplir cette même discipline du célibat pour répondre aux besoins des baptisés.

    Comment réagir ? Osons un fraternel débat avec ces contradicteurs. C’est la volonté du pape François lui-même de voir une culture de la controverse théologique s’installer jusqu’au sommet de l’Église. Ce faisant, veillons bien à ce qu’un tel débat se vive en écoutant… "ce que l’Esprit dit aux Églises" (Apoc.2, 7).

    (1) : Blog : http://minisite.catho.be/ericdebeukelaer/

    Entre Célestin V et Boniface VIII, les goûts et les couleurs varient. Quoi qu'il en soit des argumentaires et classements catégoriels toujours discutables, « on ne peut pas plaire à tout le monde », comme dirait Marc-Olivier Fogiel (France 3, 2000). Les papes eux-mêmes ne sont pas en reste dans l’illustration de cet adage universel. Pourquoi y échapperaient-ils ? Après tout, aucun homme, même canonisé en raison de ses réels mérites, n’est vraiment parfait : hormis le Christ, seul vrai Dieu et vrai homme. La papolâtrie est un vilain défaut hérité de l’exaltation monarchiste des princes qui nous gouvernent. Pour le reste, demeurons, en effet, ouverts et courtois.

    JPSC

  • Pour Emmanuel Macron , le père n'est pas forcément un mâle

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    De Pascale Morinière sur aleteia.org :

    « Votre problème, c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle » m’a dit Emmanuel Macron

    31 janvier 2020

    Invitée le 26 janvier au Palais de l’Élysée pour célébrer la Convention des droits de l’enfant, la présidente des Associations familiales catholiques (AFC) s’est entretenue avec Emmanuel Macron du projet de « PMA pour toutes ». Elle explique les propos que lui a tenus le président de la République sur la « fonction symbolique » de la paternité.

    Ce 26 janvier avait lieu une réception à l’Élysée à l’occasion des 30 ans de la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfant. Cette convention désigne le « caractère primordial de l’intérêt supérieur de l’enfant » (art. 3) et stipule que l’enfant a « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » (art. 7). Il était donc étonnant, dans la même semaine, de célébrer cette convention et de voir voté, au Sénat, l’article 1 du texte du projet de la loi de bioéthique autorisant la PMA avec l’effacement du père biologique.

    « Vous croyez que le père est forcément un mâle »

    Reçue, ainsi que plusieurs dizaines de présidents d’associations œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfance ou de la famille, j’ai donc interpellé le président de la République sur cette incohérence. Je lui ai en même temps offert le livre Paternité de Fabrice Hadjadj et François-Xavier de Boissoudy (éditions de Corlevour).

    Il a accepté de me répondre en expliquant que la paternité se composait de deux dimensions : le père génétique et le père symbolique. Par cette nouvelle loi, le père « génétique » serait connu de l’enfant né de PMA avec la possibilité d’accéder à des données identifiantes. Quant au père « symbolique », il s’agirait pour Emmanuel Macron d’une fonction pouvant être assumée par n’importe qui. Devant mon incompréhension, il a ajouté : « Votre problème, c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle. »

    Plus de sens commun

    La petite phrase d’Agnès Buzyn : « Un père peut être une grand-mère », au moment des débats à l’Assemblée nationale, était passée pour un dérapage verbal. Elle est, on le comprend maintenant, une pensée parfaitement assumée et partagée au sein du gouvernement. Avec la double filiation maternelle qui s’organise dans ce projet de loi, une mère n’est plus celle qui accouche selon l’antique adage : Mater semper certa est — « La mère est celle qui accouche ». Ainsi, avec le vote de la nouvelle loi de bioéthique, nous n’aurions plus de sens commun pour les mots « père » et « mère ».

    Ces mots sont pourtant parmi les plus intimes et charnels de notre expérience humaine. Ils sont ceux qui nous relient les uns aux autres, d’une génération à l’autre en nous ancrant dans une double lignée filiative. Comment pouvons-nous encore faire société sans que ces mots-là, ainsi que les mots « mariage », « homme » ou « femme » recouvrent une réalité partageable par tous les citoyens français ?