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Politique - Page 304

  • Et pourquoi pas un sain et légitime « communautarisme chrétien »?

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    De Michel Janva sur le site du Salon Beige :

    Agir en chrétiens enfouis ou en tant que chrétiens identitaires ?

    7 décembre 2019

    Dans le nouveau numéro de L’Homme Nouveau, Rémi Fontaine publie une nouvelle contribution sur le communautarisme catholique. Extrait :

    […] Des sociologues comme Guillaume Cuchet ou Jérôme Fourquet l’ont assez répété : les catholiques ne sont plus qu’une infime minorité, même si elle demeure créative. De son côté, Yann Raison du Cleuziou nous a bien expliqué comment, pour se perpétuer et durer, les catholiques observants ont besoin, en sus de leurs propres paroisses, de communautés temporelles et autres réseaux autonomes explicitement confessionnels (écoles, scoutisme, médias…). Mais pour ne pas se replier sur eux-mêmes dans un communautarisme de mauvais aloi, ils ont également besoin de s’adresser aux autres, de s’ouvrir à eux non seulement dans un message missionnaire (spirituel et confessionnel) mais aussi dans une action politique à destination universelle (par nature aconfessionnelle).

    Pour le dire autrement, si en chrétienté les institutions confessionnellement catholiques étaient souvent pour tous (infidèles et incroyants compris) à cause de leur respect du droit naturel et de la liberté religieuse, les institutions aconfessionnelles mais conformes au droit naturel ne sont pas aujourd’hui exclusives des catholiques ! Cette apparence d’inversion copernicienne n’est pas contradictoire, au sens où loi naturelle et loi surnaturelle proviennent du même Dieu. Elle souligne simplement, hélas, la perte d’influence de la loi évangélique et la réduction des catholiques à cette faible minorité. Laquelle minorité, cependant, peut encore être politiquement réformatrice, avec d’autres, sous l’angle du bien commun temporel ouvert à la loi surnaturelle, comme le bon sol à la semence, dans la mesure d’une juste soumission et donc d’un retour au réel. […]

    Selon Leonardo Lugaresi, la question fondamentale que nous devrions nous poser à l’égard des premiers chrétiens n’est pas : « Comment ont-ils fait pour conquérir l’Empire romain ? » mais bien : « Comment ont-ils fait pour vivre en chrétiens dans un monde qui ne l’est pas encore ?… », en milieu hostile ? Cela vaut aussi pour les « derniers »chrétiens ! Non pas : « Comment conquérir l’empire séculariste ? » mais :« Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? » C’est la question que pose Rod Dreher dans son fameux livre si disputé sur Le Pari bénédictin.

    Un sain et légitime « communautarisme chrétien » est objectivement fondé dans la réalité. Ordonné au bien commun de la nation, dans cet équilibre vital entre l’enfouissement et l’identité, la dispersion et le regroupement, il ne correspond évidemment pas aux caricatures qu’on en fait habituellement, le comparant par exemple à l’entre-soi des végans ou des mormons ! « Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetées dans le ciel », disait Maritain. […]

  • "Vingt-six ans plus tard, je pense encore à cet enfant qui n'a pas vu le jour"

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    Du site du Vif, en Carte blanche :

    J'ai avorté il y a 26 ans: "un geste qui est tout sauf anodin"

    7/12/19 à 09:26

    En ce moment, plusieurs partis politiques veulent soumettre au vote une proposition visant à allonger le délai légal d'avortement de 12 à 18 semaines, en réduisant le délai de réflexion obligatoire de 6 jours à 48h et en supprimant tout volet pénal pour une interruption de grossesse qui enfreindrait le cadre légal. Au vu des débats en cours, je n'ai pu m'empêcher de songer à mon propre vécu. Au drame que j'ai traversé.

    En ce jour, je souhaite témoigner pour que nos politiciens prennent conscience de l'impact que laisse un tel geste, qui est tout sauf anodin. Un avortement ne sera jamais un acte médical ordinaire.

    Cela s'est passé il y a 26 ans. J'avais alors 27 ans, la fleur de l'âge, un âge où l'on est jeune, un âge où l'on est insouciante. J'entretenais depuis quelque temps une relation avec un homme un peu plus âgé, marié et père de trois enfants.

    Je ne chercherai pas ici à me justifier : le passé appartient au passé, ce qui est derrière nous est révolu. Pour la première fois, on m'accordait de l'importance. Je me sentais aimée, désirée, choyée, et même admirée. Nous vivions une passion sans se soucier de quoi que ce soit.

    Avec le temps, nous nous sommes montrés négligents, et ce qui devait arriver se produisit. Appelons cela le destin ou la fatalité.

    J'ai d'abord traversé une longue période de déni. Les jours passaient, et je ne voulais rien savoir de ce qui m'arrivait. Et puis j'ai dû me rendre à l'évidence. Mon corps changeait, je sentais en moi un bouleversement, quelque chose de l'ordre de l'hormonal, et même plus que cela : j'étais enceinte. Une vie se développait en mon sein.

    J'ai pris rendez-vous chez le gynécologue. Cela a pris du temps, trop de temps.

    Je suis bientôt arrivée à 15 semaines de grossesse. J'ai dit au médecin que je ne voulais pas de cet enfant, que je ne voulais pas le garder, que c'était impossible. D'emblée, il m'a donné les coordonnées pour avorter aux Pays-Bas. Cela se passait en septembre 1993.

    J'ai prévenu le papa ainsi que ma meilleure amie, mais je ne voulais écouter aucun conseil. Tout ce que je savais, c'est que c'était impossible.

    Le père voulait que je garde l'enfant. Quelle folie ! Comment allait-il faire pour garder le secret, lui, marié et père de trois enfants? Comment pourrait-il continuer à vivre cette double vie ?

    J'ai décidé toute seule de ce que j'estimais être le meilleur choix, au vu des circonstances, même si je l'ai longtemps regretté depuis. Je refusais surtout de détruire une famille. Mais je n'avais pas réalisé alors ce que j'allais vivre.

    Le corps n'est pas une machine qu'on peut activer et désactiver comme on l'entend. Nous sommes ce corps que nous habitons. Nous sommes la vie qui l'anime. Interrompre la vie qui naît dans notre sein ne peut se vivre comme un geste anodin, mais seulement comme un acte qui nous affecte à jamais. On n'oublie jamais. Il y avait une vie humaine qui naissait en moi, une vie que j'hébergeais, une vie à laquelle j'ai mis fin. Une partie de moi est partie avec cet enfant.

    Chaque situation est singulière. Chaque situation est difficile. Aucune femme ne doit être jugée pour ce qu'elle a vécu. Mais il faut que chacun soit bien conscient de ce qui se vit dans ce drame de l'avortement. J'ai parlé à de nombreuses femmes qui ont vécu des situations similaires à la mienne. Toutes continuent à y penser, des années durant. Et on voudrait normaliser ce drame ?

    Vingt-six ans plus tard, ce vécu est toujours là, en moi. Vingt-six ans plus tard, je pense encore à cet enfant qui n'a pas vu le jour.

    Je voudrais que nos politiques réfléchissent bien avant de légaliser un acte qui nous blesse, en tant que femmes, dans notre "moi" le plus intime, au plus profond de nous-mêmes. Les débats en cours passent complètement à côté de ces blessures, estimant que la "liberté de la femme" justifie tout, jusqu'à se faire violence à elle-même.

    Le plus important, à mes yeux de femme meurtrie, serait aujourd'hui de tout faire pour éviter à d'autres de vivre ce drame. La priorité devrait être de les accompagner. Quand mettra-t-on en oeuvre une politique de santé publique visant à réduire le nombre d'avortements ? J'ai lu dans la presse qu'une femme belge sur cinq recourt à l'avortement au moins une fois dans sa vie. C'est trop ; c'est beaucoup trop.

    Carine Van H

  • URGENT ET IMPORTANT ! Signez pour vous opposer à la proposition de loi avortement

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    LA PROPOSITION DE LOI : 5 POINTS CLÉS

    • Augmentation du délai légal d'avortement

    La proposition de loi rend possible l’avortement jusque la moitié de la grossesse, c’est à dire 20 semaines d’aménorrhée (18 semaines de grossesse)

    • Diminution du délai de réflexion

    La proposition de loi divise par trois le délai de réflexion minimum, de 6 jours à 48h. Ce qui augmentera nécessairement les situations de regrets.

    • Suppression du devoir d’information

    La proposition de loi supprime l’obligation d’informations sur les aides psychologiques et matérielles disponibles pour poursuivre la grossesse.

    • L'IVG comme "acte médical"

    La proposition de loi définit l’IVG comme “un acte médical à part entière”, selon le projet de loi “il n’y a aucune raison de maintenir des sanctions pénales spécifiques à l’encontre des médecins qui agiront pour ces actes médicaux avec la même conscience professionnelle que lorsqu’ils accomplissent tout autre acte médical”

    • Remise en cause de la liberté des institutions

    La proposition de loi  remet en cause la liberté des institutions en inscrivant : « aucun médecin ne peut être empêché de pratiquer une interruption volontaire de grossesse en vertu d’une convention. Le cas échéant, une telle clause d’interdiction est réputée non écrite »

    SIGNER

    LA CARTE BLANCHE PUBLIEE DANS LALIBRE ET DEMORGEN

  • Namur, 11 décembre : "Un évêque selon le coeur de Dieu" (Mgr Sloskans)

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    Un film sur Mgr Sloskans présenté à Namur

    Ce mercredi 11 décembre à 20h, à l'auditoire L21 de l'UNamur sera projeté le documentaire ''Un évêque selon le cœur de Dieu''. Envoyé dans les camps soviétiques, Mgr Sloskans a vécu 35 ans en Belgique. Reconnu vénérable par l'Eglise catholique, un dossier de béatification de Mgr Sloskans est en cours d'examen.

    Né en 1893, d'origine Lettonne, Mgr Boleslas Sloskans a été envoyé dans les camps soviétiques avant d’être déporté en Sibérie. Sa faute? La fidélité à sa conscience et son amour pour le Christ et les hommes. Il a ainsi été victime des persécutions antireligieuses menées dans l'Union Soviétique et ensuite en Allemagne Nazie. Des années de persécutions, de tortures.

    Il écrivait: ''La prison est le plus grand et le plus magnifique événement de ma vie intérieure… Je suis si heureux que maintenant je suis prêt à aimer tous les hommes, même ceux qui semblent ne mériter aucun amour. Ce sont les plus malheureux.''

    Il a vécu les 35 dernières années de sa vie en Belgique. Il a incarné l'image du Bon Pasteur, un homme doux et humble. Un prêtre qui vouait une dévotion particulière à Notre-Dame de Beauraing. En Belgique, vivant dans une communauté religieuse, il fonde un séminaire destiné aux réfugiés du régime soviétique.

    Un homme qui ne peut laisser indifférent. Le cardinal Joseph De Kesel: ''La personne de Mgr Sloskans est une personne très importante pour notre pays, pour le monde d’aujourd’hui et pour l’Eglise actuelle. Je souhaite de tout mon cœur que le pape François puisse le béatifier, parce que c’est une figure qui inspire.''

    Ce documentaire est l'occasion d'en apprendre plus sur la vie de cet homme. Le film réalisé par Rita Lelde Briede, par Pascal Jérumanis et par Hubert van Ruymbeke sera présenté à l'auditoire L21 de la faculté de philosophie et lettres, 1, rue Grafé à Namur.

  • L'aide médicale à mourir : "un nihilisme ayant en plus le culot de se présenter comme l'ultime accomplissement de la démocratie et de l'humanisme"

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    AIDE MÉDICALE À MOURIR : « UN NIHILISME AYANT EN PLUS LE CULOT DE SE PRÉSENTER COMME L’ULTIME ACCOMPLISSEMENT DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’HUMANISME »

    05 décembre 2019

    Dans une tribune pour le Journal de Montréal, l’essayiste Mathieu Bock-Côté revient sur l’évolution « facile à prévoir » de la loi sur le suicide assisté. Il réagissait aux propos de Luc Ferrandez[1] qui suggère d’élargir l’aide médicale à mourir pour « des raisons environnementales, sociales et économiques », afin de « ne pas constituer un fardeau pour notre famille et la société en général ».

    Au départ, « une mesure se présentant comme un geste nécessaire d’empathie », uniquement « réservée aux personnes en fin de vie, victimes d’une maladie incurable et souffrant de douleurs extrêmes ». Un droit nouveau certes, mais dont la société « savait la gravité ». Puis, une fois voté, « les réserves se sont dissipées » et l’objectif est devenu de « faire tomber les limites » qui l’avaient d’abord encadré. Finalement, c’est « une révolution philosophique » qui a eu lieu. L’essayiste le déplore : « C’est moins le suicide assisté qui nous révolte, aujourd’hui, que l’idée même de l’encadrer ». Il analyse : « L’homme de notre temps se veut absolument maître de lui-même ». Ainsi, « mourir doit devenir un acte volontaire, et le système de santé, dans la mesure du possible, doit aider l’individu à réaliser ses volontés ».

    Face à ces évolutions, Mathieu Bock-Côté interroge : « Suffira-t-il un jour de simplement se présenter dans une clinique pour en finir, à condition de remplir le formulaire administratif de consentement approprié ? » Le patient « devra-t-il au moins ajouter un motif ? Par exemple, à la raison du suicide, devra-t-il répondre : ‘ je ne veux plus être un fardeau pour mes enfants’ ? Ou encore : ‘je ne veux plus contribuer aux changements climatiques’ ? » Finalement l’essayiste se demande : « Comment ne pas y voir le triomphe d’un nihilisme ayant en plus le culot de se présenter comme l’ultime accomplissement de la démocratie et de l’humanisme ? »  

    Pour aller plus loin :

    ____________________________________

    [1] Ex-maire du Plateau-MontRoyal au Québec.

    Sources: Journal de Montréal, Mathieu Bock-Côté (04/12/2019)

  • "Saint-Père, Vous êtes en train d’encourager un schisme. Vous êtes en train de légitimer les schismatiques en Chine"

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Église au bord du schisme en Chine.  Le cri d’alarme du cardinal ZenCe 3 décembre, « New Bloom », un magazine en ligne en ligne de Taïwan, a publié une longue interview du cardinal Joseph Zen Zekiun, l’évêque émérite de Hong Kong.

    Cette interview s’est déroulée à Hong Kong et est signée par Nicholas Haggerty.  On peut la lire dans son intégralité en anglais sur cette page de « New Bloom » :

    > Interview : Cardinal Joseph Zen

    Le Cardinal retrace avec beaucoup de détails la politique du Saint-Siège envers la chine durant les trois derniers pontificats.  Et il pointe du doigt les principaux responsables de la capitulation face au régime communiste formalisée par l’accord secret du 22 septembre 2018 : le cardinal indien Ivan Dias, avant-dernier préfet de « Propaganda Fide », et surtout le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, qui était auparavant le sous-secrétaire chargé du dossier chinois.

    Ce qui suit est la partie de l’interview concernant le pontificat de François.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    *

    Zen : François n’a que peu de respect pour ses prédécesseurs.  Il fait table rase de tout ce qui a été fait par Jean-Paul II et par le Pape Benoît.  Et naturellement, pour faire bonne contenance, on dit tout le temps : « En continuité avec… » mais c’est une insulte.  Une insulte.  Il n’y a pas de continuité.

    En 2010, Parolin et Dias se sont mis d’accord avec les Chinois sur un avant-projet.  Alors, tout le monde a commencé à s’exclamer : « Oh, maintenant un accord arrive, il arrive, il arrive ».  Et tout d’un coup, plus rien.

    Je n’ai pas de preuve, mais je crois que c’est le Pape Benoît qui a dit non.  Il ne pouvait pas signer cet accord.  Et je pense que l’accord actuel qui a été signé doit être exactement le même, celui que le Pape Benoît a refusé de signer.

    Haggerty : Vous n’avez pas vu cet accord, on ne vous l’a pas montré ?

    Zen : Non !  Et je vous pose la question : est-ce que c’est correct ?  Je suis l’un des deux cardinaux chinois en vie et je n’ai pas pu voir cet accord, pourtant je me suis rendu à Rome à trois reprises.

    Haggerty : Comment étaient vos relations avec François au début de son pontificat.  Ont-elles toujours été compliquées ?

    Zen : J’ai personnellement de très bonnes relations avec François, même aujourd’hui.  Et début juillet de cette année, j’ai eu un dîner avec le Pape.  Mais il ne répond pas à mes lettres.  Et tout ce qui s’est passé est allé à l’encontre de ce que j’ai suggéré.

    Il y a trois choses.  Un accord secret, tellement secret qu’on ne peut rien dire.  On ne sait pas ce qu’il contient.  Ensuite la réhabilitation de sept évêques excommuniés.  C’est incroyable, tout bonnement incroyable.  Mais le dernier acte est encore plus incroyable : la mise à mort de l’Église souterraine.

    Maintenant, ils ont achevé leur travail.  Le 28 juin, le Saint-Siège a publié un document – le Saint Siège ! Aucun document ne provient directement du Saint-Siège mais toujours d’un département en particulier, avec les signatures.  Là, il n’y avait aucun département mentionné et aucune signature…  du Saint-Siège.  Incroyable.  Quelqu’un n’ose pas prendre ses responsabilités.

    Je suis à nouveau retourné à Rome.  Pour la troisième fois.  J’y suis allé l’an dernier en janvier, en octobre l’an dernier et ensuite en juin de cette année.  J’ai envoyé une lettre à la résidence papale qui disait : « Saint-Père, je suis ici à Rome, je voudrais savoir qui a rédigé ce document.  Les soi-disant orientations pastorales.  Et je voudrais en discuter avec lui en votre présence.  Je suis ici à Rome pour quatre jours, vous pouvez m’appeler n’importe quand, de jour comme de nuit. »

    Après un jour, rien.  Donc j’ai envoyé un autre message, mais cette fois avec toutes mes objections au document.  J’ai écrit : « Je suis toujours ici à attendre ».  Donc après un autre jour, quelqu’un est venu me dire : « Le Saint-Père a dit, quoi que vous ayez à dire, dites-le au Secrétaire d’État, le cardinal Parolin. »  J’étais furieux.

    J’ai dit : « Non !  Je n’ai pas envie de perdre me temps avec ce type. »  Une réelle perte de temps parce que je n’arriverai jamais à le convaincre et lui n’arrivera jamais à me convaincre.  Je voudrais que le Saint-Père soit présent.  Mais comme ça semble impossible, tant pis, je retourne à la maison les mains vides.

    Le dernier jour, j’étais allé prier dans une basilique et rendre visite à des amis.  […] Je suis rentré à ma résidence à cinq heures.  On m’a dit : « Oh, le Saint-Père t’invite à dîner ensemble avec Parolin. »

    Je me suis rendu au dîner.  Très simple, juste nous trois.  J’ai pensé qu’un dîner n’était pas l’endroit pour se disputer, et donc que je devais être aimable pendant le dîner.  Donc je n’ai parlé que de Hong Kong et Parolin n’a pas dit un mot.  Donc à la fin, j’ai dit : « Saint-Père, qu’en est-il de mes objections à ce document ? ».  Il m’a répondu : « Oh, oh, je vais m’occuper de ce problème. »  Et il m’a montré la porte.

    Et alors, je ne suis pas rentré les mains vides.  J’ai la claire impression que Parolin est en train de manipuler le Saint-Père.

    Haggerty : Que veut Parolin ?

    Zen : Oh, personne ne peut en être sûr.  Comment un homme d’Église tel que lui, avec toute sa connaissance de la Chine et des Communistes, peut faire ce qu’il est en train de faire aujourd’hui, c’est un mystère.  La seule explication n’est pas la foi.  C’est un succès diplomatique.  La vaine gloire.

    À présent, le dernier acte est tout bonne incroyable.  Le document dit : « Pour exercer votre ministère publiquement, vous devez vous enregistrer auprès du gouvernement. »  Et ensuite vous devez signer.  Signer quelque chose qui vous engage à soutenir l’Église indépendante.  […]  Ce document contient quelque chose contre notre orthodoxie mais ils sont encouragés à signer.  On ne se ment plus seulement à soi-même.  On ne ment plus seulement aux Communistes.  C’est au monde entier qu’on ment.  On ment aux fidèles.  Signer ce document, ce n’est pas signer une simple déclaration.  Quand vous signez, vous acceptez de devenir un membre de cette église qui est sous domination du parti communiste.  C’est terrible, vraiment terrible.

    Récemment, j’ai appris que le Saint-Père, dans un vol de retour (je ne me souviens plus d’où) a déclaré : « Bien sûr, je ne voudrais pas assister à un schisme.  Mais je n’ai pas peur d’un schisme. »  Et moi je vais lui répondre : « Vous êtes en train d’encourager un schisme.  Vous êtes en train de légitimer les schismatiques en Chine. »  C’est incroyable.

  • Témoigner ou nous dérober? Il faut choisir...

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    De Kerknet.be :

    Frère René Stockman: profilage ou nivellement, quelle attitude choisissons-nous?

    6 DÉCEMBRE 2019

    Le Supérieur général des Frères de la Charité se demande si les chrétiens devraient se laisser entraîner passivement dans le courant sociétal

    Cependant, la question est de savoir si nous disposons encore d'un espace pour être actif en tant que chrétien aujourd'hui et si nous ne sommes pas confrontés à des dilemmes qui rendent la croyance vraiment difficile et parfois la rendent pratiquement impossible, écrit le frère René Stockman, supérieur général des Frères de la Charité, dans un article récemment publié. En d'autres termes, pouvons-nous encore nous présenter comme chrétiens dans le monde? Ou sommes-nous obligés de niveler encore plus notre foi, avec le danger de se retrouver dans une atmosphère de relativisme, à l'égard de laquelle le pape Benoît XVI a si souvent mis en garde les croyants?

    Profilage ou nivellement: quelle attitude choisissons-nous?

    Un nouveau type de trinité

    La question est de savoir si, en tant que chrétien, nous subissons et acceptons passivement ce qui est largement accepté dans la société et est généralement devenu juridiquement possible? Ou restons-nous fidèles à notre foi et offrons-nous de la résistance par tous les moyens qui nous sont offerts dans une démocratie? (...) Ne nous laissons pas trop décourager par certains qui nous présentent comme des extrémistes parce que nous voulons seulement donner forme au message évangélique de manière cohérente et radicale dans le respect des autres croyances.

    D'autres sont beaucoup moins réticents à se présenter avec leur message radical et à ridiculiser les valeurs évangéliques.

    Leur objectif est de donner forme, de manière orchestrée, à un nouveau type de trinité que personne ou quoi que ce soit ne peut toucher: la liberté absolue, l'autonomie et l'autodétermination. Celles-ci semblent être les ingrédients d'une religion sociale nouvellement professée aujourd'hui.

    Débats éthiques

    Le nivellement signifie souvent que nous devrons faire des compromis avec des visions et des valeurs qui sont complètement incompatibles avec le message évangélique, avec les valeurs chrétiennes, avec la vision chrétienne de l'homme et de la société. Nous pensons ici aux nombreux débats éthiques qui se déroulent aujourd'hui et où la dignité intrinsèque inaliénable de toute vie est touchée, du tout début à la fin naturelle. Si nous restons accrochés au radicalisme auquel le message évangélique nous appelle, nous atteindrons très rapidement une frontière intouchable. Si nous nous en tenons à cela, nous serons bientôt exclus ou nous devrons nous fermer à ces débats.

    Les débats en cours se réfèrent à une toute nouvelle échelle de valeurs, à des prémisses qui ne peuvent pas être conciliées avec les fondements sur lesquels se fondent nos valeurs chrétiennes et rendent donc tout dialogue ultérieur tout simplement impossible. Lorsqu'on ne peut plus discuter du fond, le dialogue sur les modalités possibles n'a plus de sens et n'est même pas approprié .

    Ne serait-ce pas aujourd'hui un témoignage de courage que de continuer à nous profiler comme chrétiens, avec un radicalisme auquel le message évangélique nous appelle, et donc à nous tenir prophétiquement dans le monde?

    Lisez l'article complet du frère René Stockman.

  • La recherche sur les embryons en Belgique : jusqu'aux modifications génétiques héréditaires et aux chimères?

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    La recherche sur les embryons en Belgique : jusqu'aux modifications génétiques héréditaires et aux chimères?

    05/12/2019

    Qu'est-ce que l'embryon humain ? Quelles recherches sont menées sur les embryons ? Comment se positionne la Belgique sur la recherche sur les embryons par rapport aux autres pays européens ? Les résultats des essais cliniques utilisant des cellules souches embryonnaires sont-ils concluants ? Autant de questions qui furent abordées lors du quatrième colloque organisé par la Commission Fédérale pour la recherche médicale et scientifique sur les Embryons in vitro (CFE), le 29 novembre dernier au Parlement.

    Sophie Debrock, embryologue à la KULeuven, a notamment cité les finalités de la recherche sur les embryons : à savoir, l'amélioration des techniques de fécondation in vitro, l'étude du développement de l'embryon, l'utilisation de cellules souches embryonnaires, la génétique, ainsi que les modifications du génome de l'embryon. Ce sont d'une part les embryons surnuméraires (après une procréation médicalement assistée) qui font l'objet de ces recherches lorsque les parents y consentent. Ceux-ci peuvent aussi autoriser que leurs embryons servent de matériau de laboratoire pour la formation du personnel médical, bien que la Commission ne contrôle pas l'utilisation des embryons dans ce cas-là.

    D'autre part, la loi belge autorise les chercheurs à créer des embryons expressément pour la recherche. Depuis que la commission évalue la pratique (2006) et jusqu'en 2017, cela concerne 2.832 embryons (Voir le Dossier de l'IEB pour une analyse des chiffres). Se réjouissant du fait que la Belgique n'ait pas signé la Convention d'Oviedo en 1997, les chercheurs n'ont aucune contrainte pour créer ces embryons, ou pour lancer des recherches qui apportent des modifications génétiques héréditaires chez l'embryon. Ce qui fait de la Belgique un des pays du monde les plus permissifs en la matière.

    On a aussi appris à ce colloque que des cellules souches embryonnaires ont été transplantées dans des cerveaux de souris. C'est l'objet des recherches de Pierre Vanderhaeghen, chercheur à l'ULB qui viserait à développer des traitements contre certaines déficiences intellectuelles chez l'homme. Le chercheur a toutefois admis que la recherche sur base de cellules souches embryonnaires contient « beaucoup plus de potentiel que de réalisations ». Rappelons en effet que seuls trois essais cliniques ont pour l'instant été menés à terme. Les promesses appuyées par les promoteurs de la recherche sur l'embryon sont d'autant plus surprenantes que la pratique existe depuis plus de 20 ans, et qu'au niveau international, les résultats des premiers essais cliniques ne laissent entrevoir qu'une légère amélioration de la vision chez moins de dix patients atteints de dégénérescence maculaire.

    L'alternative des cellules souches pluripotentes induites, qui ont l'avantage de provenir du corps humain sans entraîner la destruction d'un embryon, fit l'objet de bien peu d'attention lors du colloque (malgré l'intérêt croissant qu'y portent certains pays comme le Japon), si ce n'est pour en dire que ce domaine nécessite plus de recherches, et n'est pas aussi proéminent que le « golden standard » (sic) des cellules souches embryonnaires.

    Le biologiste Charles Susanne (ULB), membre de la Commission, a clôturé le colloque en encourageant à développer la recherche fondamentale sur les modifications génétiques héréditaires chez l'embryon, et en appelant à “approfondir” la question des chimères*, autorisées depuis 2007 au Royaume-Uni, mais interdites de création en Belgique...

    *chimère : être provenant à la fois d'une espèce animale et de l'espèce humaine.

  • Le bel humour de Georges-Louis Bouchez

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    Du Vif/L'Express du 05/12/2019

    Euthanasie : l'humour de Bouchez à son premier bureau MR comme président

    Lundi 2 décembre, dans une ambiance des plus chaleureuses après le magnifique exercice de démocratie interne qu'a constitué l'élection du nouveau président du Mouvement réformateur, se tenait le premier conseil du parti depuis l'intronisation de Georges-Louis Ier.

    Parlementaires, collaborateurs et collaboratrices discutent alors des sujets qui devraient être des marqueurs libéraux dans le cadre de l'accord de l'hypothétique gouvernement fédéral. Arrive la question des pensions, sur laquelle s'exprime Daniel Bacquelaine, dont c'est encore l'intérimaire responsabilité. Le Liégeois, médecin de formation, embraie sur les positionnements éthiques et l'euthanasie, qui, " même s'il ne la pratique plus ... " Avant d'être coupé par son sémillant néoprésident : " Dommage ! Ce serait une solution pour les pensions. " Malaise palpable d'une assemblée qui n'a pas grand-chose à voir avec le public du Grand cactus. A quoi le ministre des Pensions, pour le coup bien réveillé, répond, espérant que " ça ne sortira pas d'ici ". L'audace de l'optimisme.

  • Un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme favorable à la liberté religieuse

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    De Nicolas Bauer sur aleteia.org :

    Un arrêt de la CEDH favorable à la liberté religieuse

    05 décembre 2019

    La Cour européenne des droits de l’homme s’oppose au renvoi par la Suisse d’un demandeur d’asile afghan converti au christianisme. Un jugement qui satisfait les défenseurs de la liberté religieuse en Europe, et notamment du droit d’exprimer sa foi publiquement.

    Dans son arrêt A.A. c. Suisse du 5 novembre 2019, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a considéré que le renvoi vers l’Afghanistan d’un demandeur d’asile converti au christianisme serait contraire au droit européen. Par une telle expulsion, la Suisse exposerait le ressortissant afghan à de fortes persécutions et violerait le droit de ne pas subir de « traitements inhumains ou dégradants », inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme. La décision des juges de Strasbourg permet au requérant d’obtenir le statut de réfugié.

    L’interdiction des traitements inhumains et dégradants

    Aslan [le prénom a été changé] a introduit une demande d’asile en Suisse en mars 2014, en raison de la situation d’insécurité régnant en Afghanistan et de sa conversion au christianisme. Mais le secrétariat d’État helvétique aux migrations rejette sa requête. En 2016, le tribunal administratif fédéral confirme cette décision et prononce l’expulsion d’Aslan. Les juges suisses ne mettent pas en doute l’authenticité de sa conversion mais considèrent qu’Aslan peut vivre en sécurité en Afghanistan chez ses oncles et cousins qui n’ont pas été informés de son baptême.

    Saisie de l’affaire en avril 2017, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) demande immédiatement la suspension de l’expulsion pendant la durée de l’examen de la requête d’Aslan. Le 5 novembre 2019, les juges de Strasbourg s’expriment sur le fond : ils jugent qu’une expulsion violerait la Convention européenne des droits de l’homme en son article 3, interdisant les traitements inhumains ou dégradants. Cet arrêt est salué par plusieurs organisations d’inspiration chrétienne, dont l’European Centre for Law and Justice (ECLJ). 

    Une protection contre les persécutions en Afghanistan

    D’après l’Index mondial de persécution des chrétiens 2019 diffusé par l’ONG évangélique Open Doors, l’Afghanistan est le deuxième pays où la persécution des chrétiens est la plus extrême, après la Corée du Nord. L’arrêt de la CEDH s’appuie sur d’autres documents et rapports internationaux, en particulier du Haut-Commissariat des Nations-unies pour les réfugiés (HCR). En Afghanistan, les chrétiens, lorsqu’il s’agit de convertis et donc « apostats » de l’islam, risquent la confiscation de leurs terres et biens, la perte de leur emploi, le rejet de leurs familles, voire l’emprisonnement ou la peine de mort.

    La CEDH — probablement soucieuse d’éviter un « appel d’air migratoire » — considère qu’une telle situation générale de violence n’est pas, à elle seule, de nature à empêcher tout renvoi vers ce pays. En revanche, d’après la Cour, le tribunal suisse aurait dû mieux appréhender la situation personnelle d’Aslan et les conséquences qu’aurait son expulsion en Afghanistan. Les juges de Strasbourg rappellent d’ailleurs que ce même tribunal a reconnu, en 2017, la qualité de réfugié à un Afghan athée ou agnostique en raison des peines encourues pour « apostasie » en Afghanistan. Ces deux affaires étant comparables d’après la CEDH, il est donc étonnant que le jugement du tribunal suisse ait été différent.

    La liberté de manifester publiquement sa foi

    L’affaire A.A. c. Suisse a réouvert une question qui s’était déjà posée : peut-on expulser des chrétiens en leur recommandant de garder cachée leur foi afin d’éviter la persécution religieuse ? En 2016, à l’occasion d’une affaire suédoise, la Grande chambre de la Cour avait refusé le renvoi dans son pays d’un Iranien converti (F.G. c. Suède, 2016). Quatre juges avaient expliqué qu’ils ne pouvaient « admettre la présomption de l’État défendeur que le requérant ne serait pas persécuté en Iran parce qu’il pourrait adopter une pratique effacée, discrète, voire secrète, de ses convictions religieuses ». À l’inverse, en 2017, la Cour validait l’expulsion d’un autre converti en Iran, acceptant l’argumentation du gouvernement suisse selon laquelle les chrétiens « qui pratiquaient leur foi discrètement ne couraient pas de risque de mauvais traitements à leur retour » (A. c. Suisse, 2017).

    « Pouvoir pratiquer sa foi en société est protégé par le droit européen. »

    L’arrêt de 2019 semble donc plus favorable à la liberté de manifester extérieurement sa foi, protégée par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. La CEDH critique en effet le fait que le tribunal suisse ait demandé à Aslan, après son retour en Afghanistan, « de modifier son comportement social de manière à cantonner sa foi dans le domaine strictement privé », au point même de cacher son baptême à ses oncles et cousins. Les juges européens rappellent ainsi que pouvoir pratiquer sa foi en société — avec autrui et en public — est protégé par le droit européen, dans la mesure où la religion a une dimension sociale et communautaire. Il est donc injuste d’exiger d’une personne qu’elle cache entièrement sa foi.

    Comment apprécier la sincérité des conversions ?

    Il reste que les demandeurs d’asile savent qu’une déclaration de conversion au christianisme peut faciliter l’accès au statut de réfugié. D’autres peuvent être tentés de revendiquer leur homosexualité dans le même objectif. Il paraît donc important de s’assurer de la sincérité de ces démarches. Dans le cas d’Aslan, la question s’est sérieusement posée en Suisse. D’après le secrétariat d’État aux migrations, non seulement le jeune homme aurait inventé avoir distribué des bibles en Afghanistan, mais ses connaissances sur le christianisme auraient en réalité « été acquises en Suisse pour les seuls besoins de la cause ». S’appuyant sur le certificat de baptême et sur une lettre d’un prêtre suisse, le tribunal suisse a préféré quant à lui laisser le bénéfice du doute à Aslan, ce que la CEDH n’a pas contesté.

  • Quand Bernard-Henri Lévy s'émeut du massacre des chrétiens au Nigeria : "un nettoyage ethnique et religieux méthodique"

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    Crédit photo : missionchretienne.net

    C'est à lire sur le site de Paris Match.

    De Valeurs Actuelles :

    Dans “Paris Match”, cette semaine, le philosophe publie un reportage sur les persécutions dont sont victimes les chrétiens du Nigeria.

    « Des islamistes d'un genre nouveau ». C'est ainsi qu'un pentecôtiste décrit, pour Bernard-Henri Lévy, les Fulanis, « officiellement des bergers peuls » qui persécutent les chrétiens du Nigeria, où s'est rendu le philosophe pour Paris Match. « En réalité, ce sont des islamistes d'un genre nouveau, plus ou moins liés à Boko Haram », poursuit l'homme, directeur d'une association en faveur du rapprochement entre les chrétiens et les musulmans du pays.

    « Les villageois connaissent les assaillants »

    Pour le magazine, « BHL » s'est rendu en plein cœur du Nigeria à la rencontre des victimes d'un meurtrier conflit religieux. D’une épuration, pourrait-on même dire. L'une de ces victimes aurait pu être l'évêque de Jos, capitale de l'État de Plateau, au centre du pays. Des actes barbares qui apparaissent à l'essayiste de 71 ans, « de plus en plus clairement, comme un nettoyage ethnique et religieux méthodique », écrit-il.

    Parti à la rencontre de victimes, de chef de communautés chrétiens, Bernard Henri-Lévy raconte aussi l'impunité qui règne au Nigeria. « Les villageois connaissent les assaillants. La police les a identifiés (...). Mais ils sont sous la protection de l''ardo', sorte d'émir local des Fulanis. Et aucune arrestation n'a été effectuée », écrit-il dans un district touché par les exactions anti-chrétiennes. 

    « Les Blancs ne passent pas »

    Lors de son périple, le reporter rencontrera même des Fulanis. « Les Blancs ne passent pas », lui dira-t-on à un check-point. « Les chrétiens sont des chiens et des fils de chiens. Vous dites les chrétiens. Mais, pour nous, ce sont des traîtres », lancera un autre. Conscient que l'Afrique a vu maintes fois les islamistes persécuter les chrétiens, « BHL » s'interroge : « Laissera-t-on l'histoire se répéter au Nigeria ? Attendra-t-on, comme d'habitude, que le désastre soit consommé pour s'émouvoir ? ». « C'est tout le sens du SOS Chrétiens du Nigeria que je lance, ici, aujourd'hui », conclut-il dans les colonnes de Match.

  • Euthanasie : la fuite en avant d'un pays "pionnier sur les questions éthiques"

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    Les perspectives actuelles de formation d'un nouveau gouvernement fédéral sont particulièrement inquiétantes sur le plan éthique. Au programme : la dépénalisation totale de l'avortement et sa pratique jusqu'à la 18e semaine mais aussi l'élargissement des conditions de la pratique de l'euthanasie avec la mise à mal du droit à l'objection de conscience des établissements et des praticiens. Un gouvernement s'appuyant sur une majorité "arc en ciel" constituée de socialistes, d'écolos et de libéraux serait entièrement acquis à ces nouvelles dérives éthiques. L'air se fait de plus en plus irrespirable dans notre triste royaume comme en atteste la dernière note de l'informateur :

    (RTBF, 3 décembre) "...changement par rapport à la note précédente, Paul Magnette ajoute un volet éthique à sa note. Cela ressemble fort à un engagement vis-à-vis de l’Open VLD qui avait mis en avant ce thème ainsi que celui des libertés individuelles. C’est aussi un message, voire une provocation, pour le CD&V. Paul Magnette écrit que l’objectif est de "rester un pays pionnier sur les questions éthiques et la lutte contre les discriminations."

    Paul Magnette pointe les avancées nécessaires en matière d’interruption volontaire de grossesse et d’euthanasie : "Il conviendra de rendre l’ensemble des institutions de soins qui bénéficient d’un financement public légalement responsable du respect du droit de mourir dans la dignité et du respect de pratiques telles que l’IVG, pour l’ensemble de leurs patientsCela implique que l’institution de soins aura une obligation légale de répondre favorablement à une demande de fin de vie émise conformément à la loi en s’assurant qu’un médecin – qu’il appartienne ou non à l’institution – puisse être appelé à assurer l’acte lui-même."

    La note évoque également un travail de sensibilisation sur le don d’organes ou une règle similaire à celle pour l’IVG appliquée à la filiation pour tous.

    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Belgique : la loi relative à l’euthanasie en passe d’être révisée

    28/11/2019

    Mardi, la Commission de la Santé a adopté une proposition de loi visant à modifier la législation relative à l'euthanasie en trois points. Le texte doit encore faire l'objet d'un vote en assemblée plénière.

    1. Premièrement, la limitation à cinq ans de la durée de validité des déclarations anticipées d'euthanasie sera abrogée : cette déclaration vaudra sans limite dans le temps, à moins que le déclarant ne la retire. Pour rappel, la déclaration ne trouve effet que si la personne est plongée dans le coma ou dans un état végétatif. Le médecin sollicité est encore libre de s'y soumettre ou non. (Voir Dossier de l'IEB)

    Se pose ici la question, que certains députés ont soulevée, de savoir comment traiter une déclaration dont l'auteur précise qu'elle ne vaut que pour un nombre d'années déterminé. Ou encore, qu'en sera-t-il de la personne qui a oublié l'existence de sa déclaration anticipée d'euthanasie, après 10, 20, 30, 40, ou 50 ans... ? Le jour où elle tombe dans le coma, pourra-t-on se baser sur un document qui date de plusieurs décennies pour l'euthanasier ?

    2. Ensuite, un article prévoit d'interdire aux établissements de soins de convenir avec leurs médecins, ou avec des médecins externes, qu'il n'y aura pas d'euthanasie en leur sein. Autrement dit, si le médecin le souhaite et que le patient se trouve dans les conditions de la loi pour obtenir l'euthanasie, le médecin pourra donc pratiquer l'euthanasie à l'intérieur de l'établissement, même si cet acte est contraire aux valeurs promues par l'établissement.

    Jusqu'à présent, les établissements de soins bénéficient encore de la liberté de ne pratiquer l'euthanasie en leurs murs. Le ministre Kris Peeters, en 2018, avait d'ailleurs confirmé dans sa réponse à une question parlementaire (n° P2779), que la loi relative à l'euthanasie « ne rend pas obligatoire la pratique de l'euthanasie et ne prévoit pas de sanctions en cas de refus par un médecin ou un centre d'hébergement et de soins de pratiquer une euthanasie. »

    3. Enfin, l'obligation de renvoi dans le chef du médecin qui fait objection de conscience lorsque son patient lui demande l'euthanasie, est durcie : le médecin devra avertir son patient de son objection de conscience au plus tard dans les 7 jours après la formulation de la demande d'euthanasie; ensuite, il devra "transmettre, dans les 4 jours de la formulation du refus, le dossier médical du patient à un autre médecin qui examinera sa demande d'euthanasie."

    C'est notamment à cause du flou que crée cette disposition que la députée cdH Catherine Fonck a plaidé pour que la Commission demande l'avis du Conseil d'Etat avant le vote final. En effet, on sait que bon nombre de demandes d'euthanasies sont ponctuelles et recouvrent une question plus profonde chez le patient. Seule une demande sur 10 aboutit à une euthanasie. Un médecin qui de façon générale ne pratique pas l'euthanasie, et qui entend chez son patient cette demande, sera-t-il obligé de renvoyer celui-ci vers un confrère dès l'instant où surgit cette demande, et ce sans donc pouvoir prendre le temps d'en discuter avec son patient ?

    Il ne s'est trouvé aucun député en Commission pour appuyer la demande d'avis au Conseil d'Etat. Peut-être en sera-t-il autrement en assemblée plénière ?