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On sait que les nouvelles propositions de lois qui ont malheureusement toutes les chances d'aboutir autoriseront la pratique de l'avortement jusqu'à 18 semaines...
Avec ses 20 cm et ses 240 g, bébé donne de plus en plus de coups de pied. Sa croissance reste très rapide et ses muscles poursuivent leur développement. Il mesure 20 cm et pèse près de 240 g. Ses sens continuent de s’affiner. Il possède désormais 12 à 14 milliards de cellules nerveuses. Il réagit donc de plus en plus aux stimuli extérieurs ! Amusez-vous à lui parler ou à caresser votre ventre.
En cette 18ème semaine de grossesse (20 SA), le bébé mesure 20 cm et pèse 240 g. Au cours de ce 5ème mois de grossesse, il va prendre 3 à 5 cm et doubler son poids.
Le bébé alterne phases de sommeil (18 à 20 h par jour) et phases d’activité durant lesquelles il est très actif. Grâce à ses muscles qui se sont bien développés et à l’espace dont il bénéficie encore dans le liquide amniotique, ses mouvements sont de plus en plus amples et vigoureux. Il se retourne, fait des galipettes, donne des coups de pied, joue avec son cordon ombilical. Certains bébés sucent même déjà leur pouce. Parfois, une bosse apparaît sur le ventre de la future maman : il s’agit peut-être d’un pied ! Ces mouvements contribuent à la formation de ses articulations, en stimulant les cellules.
Sa peau commence à s’épaissir, mais elle est encore très fine et laisse apparaître en transparence les capillaires. Elle est recouverte d’une substance cireuse et blanchâtre, le vernix caesosa, produit par les glandes sébacées. Ce vernis le protège du liquide amniotique et servira de lubrifiant lors de l’accouchement. Sous sa peau commence à s’accumuler de la graisse, dite « graisse brune », qui contribuera à réguler sa température après la naissance en préservant la chaleur de son corps.
L’ossification de son squelette se poursuit.
Il est désormais possible d’entendre son cœur avec un simple stéthoscope. De son côté, le fœtus est lui aussi de plus sensible aux sons qui l'entourent, à l'intérieur et à l'extérieur du ventre de sa maman. Il peut même sursauter face à un bruit intense.
Il boit beaucoup de liquide amniotique, si bien qu’il a souvent le hoquet.
La multiplication des cellules nerveuses est terminée. Elles ont atteint leur nombre définitif : 12 à 14 milliards. Les connexions entre le cerveau et les muscles se poursuivent, tout comme le processus de myélinisation qui permet la bonne transmission de l’influx nerveux entre le système nerveux central et le système nerveux périphérique. Très bientôt le cerveau sera capable d’envoyer des messages aux différentes parties du corps.
Flèche de Notre-Dame : l'architecte prié de "fermer sa gueule" par le général missionné par Macron
NOTRE-DAME - Le général Jean-Louis Georgelin, nommé par le président de la République pour mener la reconstruction de la cathédrale, a évoqué de manière très crue devant les députés ses désaccords avec l'architecte en chef du monument au sujet de la flèche de l'édifice. Avant de se faire recadrer par le ministre de la Culture.
Le général Jean-Louis Georgelin, missionné par Emmanuel Macron pour piloter la restauration de Notre-Dame de Paris, s'en est pris vertement mercredi 13 novembre à l'architecte en chef du monument en le priant de "fermer sa gueule" au sujet de la flèche de la cathédrale. L'architecte en chef de Notre-Dame, Philippe Villeneuve, s'était prononcé dès le mois de juin pour une restauration à l'identique de la flèche de Viollet-le-Duc, détruite lors de l'incendie qui a ravagé la cathédrale le 15 avril. Le président de la République avait pour sa part exprimé sa volonté d'inscrire un "geste contemporain" sur l'édifice emblématique.
Mercredi, devant la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, le général Georgelin n'a pas caché son agacement face aux propos de Philippe Villeneuve. "Quant à l'architecte en chef, je lui ai déjà expliqué plusieurs fois, qu'il ferme sa gueule et que nous avancions en sagesse pour que nous puissions sereinement faire le meilleur choix pour Notre-Dame, pour Paris, pour le monde", a lancé le général Georgelin en réponse à la question d'un député. Une séquence relayée sur Twitter :
LCP ✔@LCP
"Qu'il ferme sa gueule !"
Le général Georgelin répond, sans détour, à la prise de position de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, qui souhaite reconstruire la flèche à l'identique. >> http://bit.ly/34VUHrg@maxenceka#NotreDameDeParis#DirectAN
Le ministre de la Culture, Franck Riester, a désavoué jeudi les propos de Jean-Louis Georgelin, estimant qu'ils n'étaient "pas acceptables". "Le respect est une valeur cardinale de notre société. En tant que responsables publics, nous devons être exemplaires."
Franck Riester
✔@franckriester
Les propos du Général Georgelin à l'encontre de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques en charge de #NotreDame, ne sont pas acceptables. Le respect est une valeur cardinale de notre société. En tant que responsables publics, nous devons être exemplaires
Nommé par Emmanuel Macron "préfigurateur de l'établissement public chargé de la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris", Jean-Louis Georgelin avait par ailleurs confirmé l'objectif de cinq ans de travaux fixé par le chef de l'Etat. "Les 5 ans, on les obtiendra par la rigueur du chantier, le choix des bonnes expertises", a-t-il souligné. C'est "début 2021" que sera discutée l'orientation du chantier, notamment pour la flèche détruite. D'ici là, il souhaite "apaiser le tohu-bohu" dans la communication autour des travaux.
Le général Georgelin était devant les députés pour les informer de l'avancée des opérations. "La cathédrale est toujours en état de péril", a-t-il prévenu. "La phase de sécurisation de l'édifice n'est pas terminée. Elle ne sera terminée que quand l'ancien échafaudage de la flèche aura pu être démonté". Avec l'arrivée de l'hiver, "nous ne sommes pas à l'abri d'un fort coup de vent qui pourrait déstabiliser cet échafaudage", a aussi souligné le général Georgelin. Par ailleurs, "la cathédrale ne semble plus être émettrice de plomb vers l'extérieur du chantier", a-t-il assuré. "Je suis dans la restauration de ce qui existe", avait expliqué l'architecte Philippe Villeneuve à la mi-octobre sur RTL. "Le futur c'est soit je restaure à l'identique, ça sera moi, soit on fait une flèche contemporaine et ça sera un autre", avait ajouté l'architecte, au chevet de la cathédrale depuis 2013.
Dix pays, dont les Etats Unis, le Brésil et l’Egypte, ont dénoncé la posture pro-avortement de la conférence mondiale sur la santé sexuelle qui vient de se ternir à Nairobi (cf. Nairobi : Dix milliards de dollars pour « les droits reproductifs »). Plus de 100 000 personnes ont signé une pétition pour rejeter « l'agenda pro-avortement et sexualisation au sommet de la CIPD+25 de Nairobi ».
Ce sommet de trois jours, organisé par les Nations Unies, le Danemark et le Kenya, à l'occasion du 25e anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) portait officiellement sur la mortalité maternelle, la planification familiale et la lutte contre certaines violences faites aux femmes.
Valérie Huber, du département américain de la Santé et des services sociaux, a regretté que tous les pays et parties prenantes n’aient pas été consultés. Elle a déclaré que les Etats-Unis cherchaient à combattre la violence sexiste en investissant dans des programmes qui respectent les droits des femmes et des filles, sans compromettre « la valeur inhérente à toute vie humaine - née ou à naître ».
« Les États-Unis se sont engagés à promouvoir une bonne compréhension de l'espacement des naissances et de la planification familiale non coercitive pour aider les couples à obtenir ou à prévenir une grossesse », a-t-elle précisé.
Elle a ajouté que si les États-Unis étaient déterminés à continuer de financer la planification familiale, les programmes devraient offrir aux femmes des alternatives à l'avortement : « Nous ne pouvons pas soutenir une éducation sexuelle qui n'engage pas suffisamment les parents et qui promeut l'avortement comme méthode de planification familiale (…) »
AMERIQUE/CHILI - Messe de réparation à Talca et profanation de l’église Saint François de Valdivia
jeudi, 14 novembre 2019
Valdivia (Agence Fides) – Mgr Nelson R. Huaiquimil, Vicaire général du Diocèse chilien de Valdivia a exprimé sa douleur suite à la profanation et aux dommages infligés à l’église Saint François, patrimoine du sud du Chili et de la Valdivia. Dans un communiqué, il écrit : « Nous sommes profondément attristés par la destruction que le temple de Saint François de Valdivia a subi. Nous savons que la chose la plus importante dans tous les cas sont les personnes et là vivent cinq frères déhoniens, personnes consacrées au service de la communauté. Ils vont bien mais éprouvent un état naturel d’impuissance et de douleur. Nous sommes attristés par le fait que des personnes soient entrées dans le temple et que le Très Saint Sacrement ait été profané, les images sacrées détruites, tout comme le mobilier et que des dommages généraux aient été produits à cette partie du patrimoine qui appartient à tous les habitants de Valdivia ».
La crise politique et sociale que traverse actuellement le Chili s’accompagne de manifestations violentes et incontrôlées qui prennent pour cible notamment les lieux de culte (voir Fides 21, 26, 28/10/2019). Les Evêques ont manifesté leur douleur « suite aux attaques perpétrées contre des églises et des lieux de prière sans respect pour Dieu et pour ceux qui croient en Lui », rappelant que « les églises et autres lieux de culte sont sacrés » (voir Fides 11/11/2019).
Le Vicaire général de Valdivia partage la recherche légitime de la justice et de la paix entreprise par de nombreux chiliens dans tout le pays. « Il existe de belles manifestations qui doivent nous remplir d’espérance ». Toutefois il est choquant de voir des morts et des blessés ainsi que de nombreuses personnes qui ont subi des destructions et des dommages à cause de la violence. Enfin, il invite tout un chacun « à s’unir dans la prière et la recherche du bien, à prier pour tous ceux qui ont subi des violences et qui causent la violence de différents types », exhortant à se regarder l’un l’autre « non pas en ennemis mais comme ceux qui sont en mesure de construire ensemble la famille humaine que nous attendons tous ».
Dans la nuit du 12 novembre, un groupe de violents a fait irruption dans la Sanctuaire de Notre-Dame Auxiliatrice de Talca, détruisant les images sacrées, endommageant les bancs et profanant le Tabernacle. Le lendemain, l’Administrateur apostolique du Diocèse, S.Exc. Mgr Galo Fernández, a célébré une Messe de réparation, concélébrée par les prêtres salésiens et par d’autres prêtres du Diocèse.
Le Père Pedro Pablo Cuello, Directeur des Salésiens de Talca, avant la Messe, a indiqué que les dommages n’ont pas encore été évalués, ajoutant : « Le message que je veux faire passer à tous les habitants de Talca, aux jeunes, aux adultes et aux enfants est que nous devons travailler pour la paix. Nous ne devons pas nous reposer pour l’atteindre. C’est le travail de tous. Nous devons tous travailler à cela ».
Dans l’homélie, l’Evêque a déclaré que « ce n’est pas la perte matérielle d’un certain nombre de bancs pas plus que la destruction d’images en plâtre représentant le Seigneur, les Saints, qui nous ont fait mal. Nous sommes blessés par le fait d’avoir été témoins de la violence que nous subissons dans notre patrie, par le désaccord entre chiliens ». Il a par suite exhorté : « Ne laissons pas que la haine, la colère dont nous avons été victimes allume en nous la haine ou la colère. Ce serait une grave erreur. La colère, la violence ne construisent pas. Elles détruisent, non seulement les biens matériels mais aussi la chose la plus précieuse, à savoir la coexistence des frères ». (S.L.) (Agence Fides 14/11/2019)
Faire des « sorcières » les icônes du féminisme est absurde
"Maléfique" de Disney, le film préféré de Marlène Schiappa?
Angélina Jolie dans le rôle de Maléfique, 2014. Numéro de reportage : 00673084_000017 Auteurs : LILO/SIPA
A l’heure où Marlène Schiappa signe une tribune visant à réhabiliter les sorcières, Barbara Lefebvre dénonce sur REACnROLL cette glorification de la figure du mal féminin, la réécriture de l’histoire et le brouillage des repères dans les fictions destinées aux enfants, et les conséquences que cela implique.
Causeur vous propose de lire un extrait d’une intervention récente de Barbara Lefabvre sur REACnROLL. La chroniqueuse constate que désormais, dans les films Disney, les méchants ne sont plus vraiment des méchants, mais de pauvres personnages victimes de discrimination…
Verbatim
Faire aujourd’hui des sorcières des icônes de la libération de la femme ou d’un féminisme avant l’heure est complètement absurde, anachronique et faux. Cela me terrifie. On vit à une époque où parce qu’on est ministre ou président de la République, on peut dire n’importe quoi sur des périodes de l’Histoire, et d’ailleurs plus on les prend loin dans le temps mieux ça vaut, pour essayer de construire des récits sur aujourd’hui, pour justifier un discours politique de la bien-pensance, du néo-féminisme, du néo-antiracisme etc…
Ce phénomène-là, je le vois aussi dans la propagande culturelle qui nous vient des Etats-Unis depuis un certain nombre d’années, qui consiste à une inversion complète des valeurs à travers l’inversion des personnages…
Cela porte également préjudice aux études historiques.
Nous avons des jeunes historiens aujourd’hui qui sont aussi dans cette logique du buzz, c’est-à-dire de chercher des sujets de niche qui peuvent les mettre sur le devant de la scène. Aujourd’hui par exemple, quand on est historien et qu’on veut écrire une thèse, on doit trouver un sujet porteur pour se faire remarquer du monde académique où hélas, se développe cette mode des sujets de micro-histoire ou de sujets soit-disant « sulfureux ». En réalité, cela porte préjudice à l’étude historique.
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Ce phénomène-là, je le vois aussi dans la propagande culturelle qui nous vient des Etats-Unis depuis un certain nombre d’années, qui consiste à une inversion complète des valeurs à travers l’inversion des personnages. Ayant une enfant en âge de regarder ces niaiseries que sont les séries Disney notamment, je me rends compte que vous avez toute une réécriture des histoires de Disney, notamment La belle au bois dormant avec le personnage de Maléfique.
Maléfique a fait l’objet d’un film, avec Angelina Jolie, tome 1 et tome 2, puisqu’il y a eu la version numéro 2 qui est assez édifiante aussi et où finalement Maléfique n’est pas la méchante sorcière qu’on imaginait naïvement… En fait, Maléfique se révèle être la mère adoptive d’Aurore, la belle au bois dormant, puisqu’elle va finalement l’accueillir étant donné qu’Aurore décide que c’est sa mère son parent d’intention car son père, le roi, s’avère être un très méchant roi et au final c’est Maléfique qui se trouve être le personnage positif.
Dans Maléfique 2, la suite, c’est carrément le monde de Maléfique qui est un monde de monstres, de trolls etc, qui s’avère être discriminé, dans un état de quasi-apartheid, par le monde des humains, à savoir le royaume du descendant du père d’Aurore ! Aurore fait le go-between entre ces deux mondes, et c’est Michelle Pfeifer qui s’avère être le personnage qui persécute Maléfique… [La sorcière] n’est donc plus une méchante mais une gentille et vous avez toute une série de productions Disney sur ce thème. Vous avez une autre série qui s’appelle Descendants, ils en sont au troisième volet. Dans ces films, tous les enfants des méchants ne sont pas des méchants mais des gentils qui vont réussir à se mêler au monde bien-pensant.
Je vois à travers tout ce récit une façon d’insuffler dans les esprits des nouvelles générations que le méchant n’est jamais méchant et que lorsque le discours général vous dit que c’est un méchant, en réalité c’est sans doute que c’est un gentil.
Je trouve cette incapacité récente à donner aux enfants des repères clairs, qui sont les repères simplistes des contes, problématique. [Autrefois] il y avait le méchant et il y avait le gentil. Et ensuite, quand on commençait à avoir un esprit critique un peu affûté, quand on devenait adulte, on n’était effectivement plus dupe de ce côté binaire des récits des contes et légendes. Mais ces contes et légendes, dans leur récit binaire, nous aident aussi à nous construire dans notre capacité à être dans un discernement moral.
Aujourd’hui, je ne vois pas comment les enfants peuvent avoir ne serait-ce qu’un début de discernement moral puisqu’on leurs explique systématiquement que le méchant n’est pas méchant, que le grand méchant loup, il n’était pas si méchant que ça, et puis après tout « peut-être que la grand-mère elle avait envie de se faire manger par le grand méchant loup. » Je trouve que c’est absolument sidérant et cela nous prépare une génération qui va être incapable d’avoir le moindre discernement moral et ça m’inquiète, c’est pourquoi cette histoire de sorcières [Marlène Schiappa NDLR] n’est pas aussi anecdotique qu’on croit, elle s’insère vraiment dans un discours général qu’on tient… aux enfants.
>>> Retrouvez l’intégralité de cette intervention et les réactions de Régis de Castelnau en vous rendant sur RNR.TV <<<
En Nouvelle Zélande, le Parlement a voté mercredi, à 69 voix pour et 51 contre, le projet de loi qui doit autoriser les malades ayant moins de six mois à vivre, à demander une aide médicale à la fin de vie. Elle devra être approuvée par deux médecins.
Plus tôt dans la semaine, une lettre ouverte « Doctor say No » appelait les députés à voter contre le projet de loi « Choix en fin de vie » qui veut autoriser l’euthanasie. Elle a reçu sa 1 500ème signature.
Le Docteur Sinead Donnelly, spécialiste en médecine palliative de Wellington et organisatrice de l'événement, se dit très touchée par cette mobilisation. « Nous avons commencé par un site Web très simple d'une page qui vient de faire boule de neige, ce qui met en lumière les préoccupations importantes des médecins au sujet de ce projet de loi ».
La lettre ouverte déclare que « les médecins ne veulent pas participer au suicide assisté », et rappelle la position de l'Association Médicale Mondiale et de l'Association Médicale Néo-Zélandaise qui expliquent que « le suicide assisté et l'euthanasie sont contraires à l'éthique, même s'ils sont rendus légaux ». L'Association Médicale Mondiale qui représente les médecins de 123 pays a réaffirmé le mois dernier que l'euthanasie ne faisait pas partie de la pratique médicale (cf. Les médecins du monde confirment leur opposition à l'euthanasie et au suicide assisté).
Selon le Dr Donnelly, le projet de loi sur les « choix de fin de vie » « n'inclut les médecins que pour rechercher une légitimité médicale ». « Tuer, n’est pas soigner. Tuer n'exige pas de compétences médicales, mais l'abandon de l'éthique médicale ».
La question divise l’opinion publique, devant le Parlement à l’heure du vote, certains manifestaient pour demander : « Aidez-nous à vivre et pas à mourir ». Aussi la loi n’entrera en vigueur « que si le peuple néo-zélandais l'approuve par référendum lors de l'élection de 2020 ». A cette occasion, le ministère néo-zélandais de la justice envisage de réunir une équipe spéciale pour lutter contre la « désinformation et la manipulation » dans la période précédant les élections.
Sources: Scoop, ENDS (10/11/2019) - The Guardian, Charlotte Graham-McLay (13/11/2019)
au Luxembourg également, il y a de fortes réticences à l'égard de l'euthanasie au sein du corps médical... mais on va y remédier!
D'Aymeric Pourbaix sur le site de France Catholique :
Comment ont-ils fait ?
13 novembre 2019
Saint Eugène de Mazenod. Intérieur de la cathédrale Sainte-Marie-Majeure à Marseille où se trouve son tombeau.
L’histoire enseigne qu’un siècle ne se dévoile vraiment dans sa profondeur que 200 ans plus tard. Notre temps pourrait ainsi être le bon moment pour redécouvrir la richesse spirituelle du XIXe siècle, par-delà sa caricature de rigorisme janséniste. Car après la Révolution française et les ravages du scepticisme des Lumières – ce que le Père de Lubac a appelé l’humanisme athée –, le formidable renouveau religieux et spirituel de l’Église en ce siècle ne laisse pas d’interroger.
À contre-courant
À côté des questions extérieures à la foi – comme la forme politique du régime – il faut considérer le réveil de l’église dans sa dimension profonde. Celle qui consiste, disait Newman, à enseigner, à prêcher et à guider. Et de ce point de vue, on ne peut que constater l’étonnante résurrection de la foi et de la pensée catholique, contre-courant puissant qui inflige un démenti aux prophètes de la mort de Dieu. C’est Lacordaire prêchant à Notre-Dame de Paris au cours de ses fameuses Conférences (1835), Montalembert défendant les libertés de l’Église à la tribune de la chambre des Pairs, Veuillot maniant sa plume alerte dans la presse, Ozanam soufflant sur les braises encore chaudes à la Sorbonne et dans les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul. Avec pour guide la papauté, Rome, dont l’autorité connaît un succès grandissant au XIXe, et qui culmine avec la reconnaissance de l’infaillibilité pontificale lors du concile Vatican I (1870).
Mais ce réveil des forces spirituelles ne concerne pas uniquement les élites. Le peuple catholique se voit entraîné par le merveilleux essor de la piété mariale, encouragée par de nombreuses apparitions. Telle l’œuvre de prière pour la conversion des pécheurs, créée par l’abbé Desgenettes à N.-D. des Victoires, en 1837, et qui connaît un succès foudroyant. Mais aussi la vogue extraordinaire des missions paroissiales entre 1815 et 1830, à l’instar du saint évêque de Marseille, Mgr de Mazenod, qui s’appuya sur la langue provençale.Assez naturellement, cet élan de conversion allait déboucher sur des œuvres sociales, notamment les confréries, développées en France par les laïcs, et qui constitue une des sources du catholicisme social.
Puis vint la renaissance des anciens ordres monastiques : jésuites à Rome, puis bénédictins et dominicains en France. Sans oublier l’afflux de vocations, la fièvre de constructions, et la création de nouvelles congrégations, dans l’éducation (une vingtaine !), l’action caritative, la mission…Autant de témoins de la jeunesse perpétuelle de l’église, qui étonne les contemporains d’alors. Le préfet de police de Louis XVIII écrit en 1814 : « Je crois apercevoir dans l’Europe et même en France [c’est dire !] je ne sais quelle pente vers les idées religieuses et mystiques. »Pour nous, aujourd’hui, c’est une source d’espérance que Dieu n’abandonne pas son Église, malgré les duretés du temps. À travers cette série de plusieurs semaines, notre volonté n’est pas de nous complaire dans un passé révolu, mais comme le disait Paul Valéry, de « retrouver l’esprit qui a fait ces choses ».
Le Père Joseph photographié pour La Vie le 19 février dernier par Chris Huby dans l'église de Qamishli. Chris Huby/Le Pictorium
Le génocide arménien n’est pas terminé. L’assassinat d’un prêtre et de son père dans un attentat commis le 11 novembre, dans le nord-est de la Syrie, semble la lointaine mais lassante réplique d’une tragédie vieille de plus d’un siècle, une histoire de souffrance à laquelle on ne cesse d’ajouter chapitres et codicilles. Leur mort marque une nouvelle station sur le long chemin de croix des chrétiens d’Orient. Si certains survivants du génocide avaient pu se rendre en Europe, notamment en France, d’autres avaient refait tant bien que mal une vie de villages et de communautés en Syrie, où les Églises demeuraient importantes. Dans cette région meurtrie et meurtrière, il est vrai, les histoires de déplacements incessants, de vendettas, de petits et grands massacres et de nouveaux exodes ne sont que trop banales.
Les chrétiens arméniens et syriaques ont souffert au début du XXe siècle de massacres commis notamment par des forces kurdes, sur l’ordre du pouvoir turc et sur fond de décomposition de l’Empire ottoman. Après l’assassinat des deux hommes, l’Œuvre d’Orient a appelé les Kurdes de cette province à protéger les chrétiens. L’ONG de soutien aux Églises de la région a pointé cette dimension du problème de façon marquée. La tâche, assurément, n’est pas facile alors que les Kurdes eux-mêmes ont fait face à une terrible offensive de la Turquie et de ses supplétifs locaux, islamistes ou mafieux. Quant aux chrétiens, ils en sont depuis longtemps réduits à regretter le mauvais quand vient le pire.
Le meurtre des deux hommes a été revendiqué par Daech. Il n’a rien de fortuit. Le message s’adresse aux chrétiens, qui tentent de reconstruire et de se reconstruire. Le prêtre assassiné œuvrait avec courage et détermination. On cherche à accabler ces communautés résilientes, à les pousser encore davantage à l’exil. Le message s’adresse aussi aux médias mondiaux. Ce qui souligne une nouvelle fois une forme de reconnaissance perverse, paradoxale. Les djihadistes considèrent que tuer un prêtre, c’est frapper l’Occident au cœur – ce que ledit Occident, sécularisé comme il est, peinera aujourd’hui à comprendre. Le message s’adresse, enfin, à ceux qui seraient tentés de rivaliser avec Daech pour le contrôle des franchises djihadistes de Syrie ou d’Afrique. On a tué son chef, Al-Baghdadi, pseudo-calife dont le règne s’est terminé dans une cour de ferme, traqué par un chien que Donald Trump a cru bon de présenter à la télévision, et surtout par du renseignement et par des drones. L’organisation dite de l’État islamique doit montrer qu’elle existe encore. Qu’elle a gardé sa capacité de malfaisance et son imagination criminelle. Par l’abjection elle crée l’information. Par l’information elle veut assurer sa domination.
Les djihadistes considèrent que tuer un prêtre, c’est frapper l’Occident au cœur – ce que ledit Occident, sécularisé comme il est, peinera aujourd’hui à comprendre.
Bien entendu, qui dit information, dans ce cas, dit propagande. L’organisation est évidemment affaiblie, privée de son territoire quasi étatique, privée de ses sources de richesses, privée de ses combattants, privée de ce singulier pouvoir d’attraction qui faisait que des familles entières quittaient la Belgique, la France ou la Tunisie pour se jeter dans son enfer déguisé en paradis. Mais, alors que Donald Trump se retire de Syrie en assurant que, puisqu’il a tué Al-Baghdadi, la tâche est finie, ce sinistre événement vient nous montrer que l’on n’en a pas terminé avec l’hydre. Et, si ce n’est pas en Syrie, c’est au Sahel qu’on le voit presque tous les jours.
ASIE/INDE - Croissance des violences et appel des chrétiens indiens au respect de leurs droits constitutionnels
12 novembre 2019
New Delhi (Agence Fides) – « Les atrocités à l’encontre des chrétiens sont en augmentation. En 2014, ont été signalés quelques 150 épisodes de violence à l’encontre de la communauté. Leur nombre est passé à 200 en 2016 et à 270 en 2017. En 2018, ont été enregistrés 292 cas de violence à l’encontre des chrétiens et au cours des neuf premiers mois de cette année, 247 cas ont été signalés dont 60 dans le seul Etat de l’Uttar Pradesh. Au cours de l’an dernier, 40 églises ont été fermées à cause des violences subies. Au Chhattisgarh, les communautés et autres groupes chrétiens font même face à un boycott social. Nous demandons au gouvernement de mettre fin aux harcèlements des pasteurs et à la violence à l’encontre de la communauté chrétienne ». C’est ce qu’affirme à l’Agence Fides Minakshi Singh, une des responsables chrétiennes ayant organisé ces jours derniers une manifestation à Delhi. Parmi les sujets soulevés par la communauté chrétienne se trouve notamment la fin des attaques et des violences à l’encontre des prêtres, religieux, religieuses et laïcs, souvent injustement accusés de « conversions frauduleuses ».
Les chrétiens indiens demandent au gouvernement fédéral de protéger le bien-être des minorités religieuses, en particulier des chrétiens, dans tous les secteurs de la vie. Les communautés chrétiennes regrettent que le gouvernement du Premier Ministre Narendra Modi n’ait pas accordé de représentation aux minorités religieuses, en n’incluant aucun chrétien parmi les Ministres de son exécutif. « Nous souhaitons que le Premier Ministre puisse bientôt nommer un Ministre chrétien au sein de son cabinet qui dispose de la confiance de la communauté et soit en mesure de protéger les intérêts et les droits des chrétiens pour l’avenir » affirme Minakshi Singh.
« Les minorités religieuses, tels que les chrétiens et les musulmans, sont prises pour cible par des groupes nationalistes hindouistes » a déclaré à Fides A. C. Michael, responsable de l’Alliance pour la défense des libertés (ADF), organisation mondiale présente en Inde qui défend les droits des chrétiens. Selon lui, qui est également Coordinateur du United Christian Forum, les responsables chrétiens ont également attiré l’attention du gouvernement sur les lois dites « loi sur la liberté de religion », en vigueur dans sept Etats indiens et habituellement utilisées de manière incorrecte comme prétexte pour frapper la communauté chrétienne. « Ces lois devraient être immédiatement abrogées afin de garantir la totale liberté religieuse » remarque A. C. Michael, laïc catholique.
Les responsables chrétiens ont exprimé leur préoccupation suite à l’augmentation des cas de violences à l’encontre des fidèles, confirmée par le National Crime Records Bureau (NCRB). L’évêque protestant émérite Karam Masih de Delhi, a déclaré : « Nos droits devraient être protégés. Nous sommes des personnes qui aiment la paix. Le gouvernement devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir la paix. Il devrait soutenir les valeurs constitutionnelles ». (SD) (Agence Fides 12/11/2019)
Pourquoi il ne faut pas modifier la loi sur l'avortement :
Ces propositions de loi participent d'un coup de com idéologique. Ainsi, dans notre pays, on aurait 14 jours pour décider d'annuler un achat en ligne, mais seulement 48 heures pour décider d'avorter.
Depuis 2 ans, nous observons une poussée idéologique forte pour une libéralisation totale de l'avortement, avec deux sujets au centre des discussions parlementaires : faut-il une limite de temps à l’avortement ? L’avortement peut-il être considéré comme un “soin de santé” comme un autre ?
Nous osons la question : à l’heure ou nous n’avons pas de gouvernement, modifier la loi sur l’avortement, est-ce le chantier prioritaire pour les femmes belges aujourd’hui? Nous en doutons fortement. Un autre sujet nous semble bien plus prioritaire: la Belgique est en effet parmi les 4 plus mauvais pays européens en matière de congé de maternité; et cela concerne 120.000 femmes par an en Belgique.
Dans le cas d’une grossesse, le congé de maternité en Belgique est de 15 semaines 1 , payé à 64% du salaire belge moyen selon l’OCDE 2 , ce qui correspond à 9,6 semaines payées à 100% du salaire belge moyen. Avec un tel système, les femmes belges sont beaucoup plus mal loties que leurs voisines européennes : les Pays-Bas proposent 17 semaines à 100% du salaire moyen, la France et Allemagne, 14,5 et 14 semaines, et nous sommes très loin de la Bulgarie qui octroie 52 semaines. Pourquoi nos politiques ne se penchent-ils pas sur le cas de toutes ces mères qui sont souvent contraintes de travailler jusqu’à la toute fin de leur grossesse, pour ensuite revenir au travail quand elles ne se sont pas encore remises de leur accouchement, contraintes d’arrêter l’allaitement prématurément lorsqu’elles ont choisi cette option et de confier un bébé encore fragile ? Est-ce une fatalité de notre système législatif de laisser une grande partie des jeunes mamans dans une situation de quasi-précarité ? La priorité pour les femmes belges est ailleurs que l’avortement.
Pour ce qui concerne l’accès à l’avortement, la législation actuelle a permis de trouver un compromis dont notre beau pays a le secret:
L’avortement a été autorisé sous conditions en 1990 et il a été sorti du Code Pénal en 2018. Cependant, trois balises éthiques ont été soigneusement placées puis maintenues par le législateur :
Tout d’abord, le délai légal : il est fixé à douze semaines de gestation. Effectuer un avortement hors de ces délais fait risquer au médecin et à la femme des poursuites judiciaires. Toutefois, celles-ci sont théoriques car il n’y a jamais eu de poursuite ou condamnation pour ces faits depuis l’instauration de la loi il y a bientôt 30 ans 3 .
La 2e balise est le délai de réflexion : il est fixé à six jours entre la première discussion en établissement de soins et le moment de l’avortement, pour laisser le temps de la réflexion notamment suite à la présentation des différentes aides matérielles et psychologiques. Ce temps de réflexion ne peut constituer un facteur gênant pour avorter car, le cas échéant, le délai légal peut être repoussé le temps que s’écoule le délai de réflexion.
3. La clause de conscience : le médecin et le personnel médical peuvent faire valoir leur clause de conscience s'ils ne souhaitent pas pratiquer un avortement.
Moins d’un an après la loi d’octobre 2018, certains partis politiques veulent précisément faire sauter ces digues éthiques que le législateur avait alors souhaité conserver:
Les propositions visent à étendre le délai légal d’avortement en passant de 12 à 18 voire 20 semaines (soit 4 mois et 4,5 mois de grossesse); et en outre supprimer toute possibilité de poursuites si l'avortement est pratiqué en dehors du délai (ce dernier point est variable en fonction des propositions de loi), rendant de facto l’avortement toléré jusqu’à la naissance. Deuxièmement, ces propositions divisent par 3 le délai de réflexion, passant de 6 jours à 48 heures. Enfin, elles menacent la clause de conscience, en reconsidérant l'avortement comme un “soin de santé”. En effet à quel titre le personnel médical pourrait-il refuser de pratiquer ou de participer à un avortement si le législateur ne reconnaît aucune différence éthique entre cet acte et une banale opération d’ablation de l’appendicite?
Les propositions de loi actuelles, n’améliorent pas la condition de la majorité des femmes confrontées à une grossesse et participe d’un coup de communication idéologique.
Il n'y a en effet pas de réelle demande pour l'extension du délai d’avortement : Le Centre d'Action Laïque, lobby particulièrement en croisade sur la question 4 - financé par nos impôts car il est reconnu en tant que culte - indique lui-même que seulement 0,05% des grossesses ont été interrompues après le délai légal d’avortement, aux Pays-Bas, par des femmes belges qui ne pouvaient légalement le faire en Belgique (environ 400 à 500 demandes sur plus de 120.000 grossesses). C’est donc bien une demande d’ordre idéologique qui est poussée; plus la grossesse avance, plus les femmes ont conscience qu'elles ne portent pas un amas de cellules, mais bien un véritable enfant à naître. A 18 semaines, il fait 20 cm, ses organes génitaux sont en place, et la maman sent déjà souvent son enfant bouger dans son ventre - nous le savons, notre futur bébé vient de passer ce cap ! Avoir une vision réaliste de la grossesse et de ce qui s’y vit va de paire avec le fait de traiter chaque femme ayant recours à l’avortement avec le plus grand respect. Nous savons combien chaque situation est singulière et comporte ses difficultés.
Notre législation doit-elle s’aligner sur les pays avec l’éthique la plus faible?
Alors que le parti Ecolo proposait il y a un an d’allonger le délai à 16 semaines 5 , il propose aujourd’hui de l’étendre jusqu’à 18 semaines, et encore, les jeunes écolos semblent vouloir aller plus loin 6 . De son côté, le PTB propose d’aller jusqu’à 20 semaines, soit 4,5 mois de grossesse. Nous ne pouvons que nous étonner de cette surenchère qui ne semble trouver comme justification que l’existence de ce type de délai dans d’autres pays, quand pour d’autres sujets (fiscalité, protection sociale, environnement, droit des femmes enceintes dont nous reparlerons), ces partis ne cessent de répliquer que nous ne devons pas nous aligner sur la législation la plus laxiste. Curieux raisonnement.
D’autre part, il semble absurde de vouloir diviser par 3 le délai de réflexion à 48 heures. En effet, la rencontre avec un médecin ou une assistante sociale permet parfois un nouvel éclairage qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main. Il semble difficile d’imaginer de vivre dans un pays où l’on a 14 jours pour décider si l’on souhaite annuler un achat en ligne, mais seulement 48 heures pour décider d’avorter. N’est il pas important de conserver ces jours de réflexion quand 89 % des femmes estiment que l’avortement est un acte qui laisse des traces psychologiques difficiles à vivre 7 ?
Ainsi donc l’urgence pour le droit des femmes et les conditions des femmes enceintes est aujourd’hui ailleurs que dans le délitement des balises éthiques liées à l’avortement : qu’attendent les partis politiques pour s’en saisir et offrir aux femmes de réelles avancées notamment en leur donnant toutes les clés pour vivre leur grossesse dans des conditions meilleures ?
Mgr Gollnisch déplore l’indifférence générale vis-à-vis des minorités du Nord de la Syrie
Un prêtre arménien catholique et son père ont été assassinés ce 11 novembre dans le Nord-Est de la Syrie. L’État islamique a revendiqué ce double meurtre. Le directeur de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, dénonce le silence de la communauté internationale, et pense que les autorités locales, kurdes notamment, devraient protéger davantage les chrétiens et les autres minorités de la région.
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les funérailles du père Joseph Hanna Ibrahim, de l'Église arménienne catholique, et de son père Hovsep Bédoyan ont eu lieu ce mardi à midi, en la cathédrale saint Joseph de Qamishli, où officiait le prêtre défunt.
Hier, le prêtre, âgé d’une quarantaine d’année, se rendait à Deir ez-Zor, accompagné de son père, d’un diacre et d’un laïc, pour suivre les travaux de rénovation de l’église arménienne des Saints-Martyrs, dynamitée par Daech en septembre 2014. Leur véhicule a été pris pour cible par des hommes armés, membres de cette même organisation terroriste. Seuls le diacre et le laïc sont parvenus à s’échapper.
Dans un communiqué, L’Œuvre d’Orient s’est indignée «que la question des chrétiens en Mésopotamie syrienne soit systématiquement oubliée et escamotée». L’organisation qui vient en aide aux chrétiens des Églises orientales a aussi appelé les Kurdes, qui exercent en partie l’autorité dans la région, de mieux «respecter et prendre en compte cette présence ancienne de communautés chrétiennes de diverses confessions». Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L’Œuvre d’Orient réagit à cette nouvelle attaque de Daech. Il livre son analyse concernant la situation dans cette zone de la Syrie toujours plongée dans la violence et les luttes de pouvoir, les milices kurdes, arabes et assyro-chaldéennes – qui forment les Forces démocratiques syriennes - s’opposant aux troupes turques et à leurs supplétifs syriens.
Entretien avec Mgr Pascal Gollnisch
Nous avons appris avec horreur l’assassinat de ce prêtre arménien et de son père qui l’accompagnait dans sa voiture. Ceci nous donne à penser que les chrétiens qui sont dans le Nord-Est dans la Syrie, c’est-à-dire en Mésopotamie syrienne, sont totalement oubliés. On parle beaucoup des Kurdes, on parle évidemment de l’entrée de la Turquie en Syrie, de la situation politique de la Syrie, mais on ne parle pratiquement pas des chrétiens qui sont dans cette zone. Or il y a de nombreux chrétiens. Il y a des chrétiens arméniens, des chrétiens syriaques, chaldéens, latins… Il y a beaucoup de communautés qui souvent se sont installées dans cette zone parce qu’elles fuyaient le génocide arménien en 1915. On ne mentionne pas l’existence de ces communautés, et les Kurdes – auxquels nous reconnaissons qu’ils ont combattu l’État Islamique – ont cependant tendance à vouloir “kurdifier” – si vous me permettez cette expression – la région, c’est-à-dire à en chasser tous ceux qui ne seraient pas Kurdes. Par conséquent, il y a eu dans certaines écoles catholiques des dégâts qui ont été faits par des groupes kurdes. Je ne dis pas que c’est tous les Kurdes, ni que c’est l’autorité institutionnelle des Kurdes, mais il y a des Kurdes qui ont saccagé des écoles catholiques, qui ont tiré à la kalachnikov sur la façade d’un évêché… Par conséquent nous souhaitons que cela soit beaucoup plus pris en compte. Nous ne comprenons pas ce silence par rapport à ces chrétiens qui subissent une situation extrêmement difficile en fonction des différents groupes armés qui sont dans cette région.
Mais par qui cela peut être pris en compte, et comment?
Je pense que nous devons demander aux autorités kurdes, là où elles exercent de fait une autorité – si l’armée turque est entrée dans le Nord de la Syrie, elle n’est pas entrée très profondément en Syrie, donc il y a des endroits où l’autorité de fait est encore kurde – d’assurer la protection des lieux chrétiens et des communautés chrétiennes. La Mésopotamie syrienne est majoritairement peuplée de personnes arabophones, et par conséquent on ne peut pas en faire un Kurdistan au sens d’une région où il y aurait exclusivement des Kurdes comme on peut parfois l’envisager dans d’autres pays. La population arabophone est là depuis très longtemps, bien antérieurement au peuplement kurde, donc il faut que les autorités kurdes assurent de manière beaucoup plus étroite la sécurité des populations chrétiennes. Ensuite, la Turquie, qui a donc pénétré en Syrie, doit porter la responsabilité de la sécurité de la communauté chrétienne dans les zones qu’elle a occupées – nous pensons en particulier à la ville de Qamishli qui doit être sécurisée pour les chrétiens -, pour que les chrétiens qui ont fui cette zone qui est la leur, qui est leur terre, puissent rentrer dans des conditions de dignité et de sécurité. Nous aurions aimé que la communauté internationale, si toutefois ce mot a encore un sens, se mobilise bien davantage pour assurer la sécurité de ces communautés.
Sur place, sur quels soutiens les chrétiens peuvent-ils encore compter, s’il en existe?
Les chrétiens, en général, ont refusé de s’armer, ce sont des gens pacifiques. Par conséquent, ils n’ont pas de moyen de se défendre par eux-mêmes, et ils sont dépendants des pouvoirs en place: la Turquie, les Kurdes, et tous les pays qui agissent dans cette zone – les forces russes, l’armée syrienne et l’autorité de Damas, des forces américaines qui ont fait défection… On est donc obligé de s’en remettre aux autorités de fait dans cette région. Mais je pense que nous avons des capacités d’influence vis-à-vis des Kurdes, vis-à-vis de la Turquie, qui doivent être mises en jeu afin de protéger l’ensemble des minorités . Les chrétiens ne sont pas des “protégés de l’Occident”, ce n’est pas comme cela qu’il faut envisager les choses; c’est l’ensemble des minorités de cette région qui doivent être protégées, d’une part par les autorités en place dans la région, et d’autre part par ceux qui peuvent influencer ces autorités.
«Ceux qui peuvent influencer»… autrement dit?
Et bien, d’abord nous pensons que les Nations-Unies sont terriblement absentes de ce qui se passe dans la zone. Il est tout de même étonnant qu’il n’y ait pas eu de réunion du Conseil de sécurité pour envisager la sécurité de ces communautés chrétiennes. Bien évidemment, l’Union européenne, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne qui avaient des forces spéciales dans cette région doivent pouvoir agir fortement pour la défense de ces minorités.
Mais je constate que ce prêtre arménien qui a été assassiné dans sa voiture, avec son père à côté de lui, cela n’a pas beaucoup mobilisé les innombrables experts, politologues et spécialistes qui parlent de cette région comme s’ils la connaissaient bien.
L’État Islamique s’en est pris à un prêtre: pensez-vous qu’il y ait une stratégie précise derrière cela?
Je crois que l’État islamique s’en prend à tout ce qui n’est pas lui, et par conséquent aux chrétiens aussi. Le fait qu’il y ait une présence chrétienne dans cette région – ou qu’il n’y en ait plus – est symptomatique de la réalité sécuritaire. Ne croyons pas que l’on peut résoudre le problème en disant “les chrétiens n’ont qu’à habiter ailleurs”. Si les chrétiens ne peuvent plus vivre dans cette région, c’est toute cette région qui est menacée, tous les habitants de cette région. Les chrétiens ne sont qu’un révélateur de ce qui se passe. Je pense donc qu’il faut porter une attention beaucoup plus forte à la situation de cette minorité. Il y a d’autres minorités, comme des Turkmènes, qui sont en quelque sorte fragilisées par ce qui se passe dans cette région. On ne parle que de la question des Turcs, des Kurdes, des Russes ou autres, alors que les minorités doivent être beaucoup plus protégées et regardées dans ce qu’elles vivent concrètement.
Quel message voulez-vous faire passer aux chrétiens de Mésopotamie syrienne?
Nous souhaitons qu’ils puissent rester sur les terres qui sont les leurs, mais nous ne pouvons avoir ce souhait que s’il y a en même temps un engagement de tous pour leur permettre de rester dans des conditions acceptables. Personne n’a en soi vocation au martyre: les parents par exemple, s’ils ne perçoivent pas qu’il y a une sécurité suffisante pour leur famille, auront tendance à quitter cette région. Par conséquent, le défi qui nous est donné est d’inspirer suffisamment de confiance aux populations pour leur donner à penser qu’elles ont en effet un véritable avenir chez elles. Nous le croyons, mais cela suppose que chacun se mobilise et en ce moment, je ne sens pas cette mobilisation.