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Politique - Page 305

  • Sédation et euthanasie : est-ce vraiment différent ?

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Sédation et euthanasie : y a-t-il vraiment une différence ?

    30/09/2019

    Auteur / Source : Le Soir, rtbf, RTL, l’Avenir (21/09/19), hln.be (23/09/19)

    Un médecin du Centre Hospitalier de Huy (CHRH) est accusé d'avoir tué 4 de ses patients en septembre 2018 dans l'unité de gériatrie de l'institution. Ces patients ont été mis sous sédation palliative et sont décédés le même week-end. Selon le CHRH, l'équipe médicale en a été bouleversée et a dû bénéficier d'un accompagnement psychologique. Estimant que le médecin n'avait pas respecté les règles de procédure interne et que les faits étaient trop graves, l'hôpital l'a licencié dans les jours qui suivaient et a transmis le dossier au Parquet.  Une instruction par le Procureur du Roi est en cours. Le docteur est poursuivi pour assassinats, alors qu'il se défend d'avoir voulu provoquer la mort de ses patients.

    La question qui se pose à la justice est la suivante : ces sédations sont-elles en réalité des euthanasies déguisées, voire des assassinats si les patients n'avaient pas exprimé leur volonté de mourir ? Pour Maître Toller, avocat du médecin, son client est resté « dans le cadre des soins palliatifs, prévus par la loi, afin de rendre plus confortables les derniers moments de vie en attendant que le décès survienne de lui-même naturellement ».

    Précisons que l'intention de ne pas provoquer la mort ne suffit pas pour qualifier l'acte : il faut encore évaluer son processus et son résultat. (Voir à ce propos le dossier de l'IEB sur la sédation palliative)

    Lorsqu'un médecin envisage une sédation palliative, son intention doit être de soulager les souffrances réfractaires à tout autre traitement en diminuant la conscience du patient. L'intention n'est donc pas de provoquer la mort, comme c'est le cas pour une euthanasie. Le processus est lui aussi différent : pour une sédation, le médecin diminue le niveau de conscience d'un patient en fin de vie en utilisant une dose minimale efficace de sédatifs, c'est-à-dire proportionnée aux symptômes réfractaires, et régulièrement ajustée avec surveillance continue. Pour l'euthanasie au contraire, il opère un surdosage volontaire (généralement du curarisants ou barbituriques) pour garantir une mort rapide. Un surdosage de sédatifs ou de morphine peut aussi provoquer la mort. Le résultat, enfin, n'est pas le même : l'euthanasie entraîne la mort, tandis que la sédation, si elle est correctement appliquée (sans surdosage, et en toute fin de vie), ne hâte pas le moment de la mort mais laisse le patient mourir naturellement de sa maladie.

    D'aucuns se sont saisis de l'affaire en cause pour insister sur la nécessité de créer un cadre légal pour la sédation palliative avec un système d'enregistrement et de contrôle. (Prof. Distelmans, hln.be 23/09/19) Pourtant, n'est-ce pas plutôt une meilleure formation des médecins aux soins palliatifs qui permettra de s'assurer de la bonne pratique de la sédation palliative ? Rappelons que le système d'enregistrement et de contrôle des euthanasies n'empêche pas qu'un bon nombre de médecins continue à ne pas déclarer les euthanasies qu'ils pratiquent...

    Pour en savoir plus sur la sédation palliative, ses aspects médicaux et éthiques : voir le NOUVEAU DOSSIER de l'IEB « La sédation palliative : une analyse éthique pour dissiper la confusion »

  • Bruxelles (UOPC), 11 octobre : présentation du livre "Euthanasie, l'envers du décor"

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    Le Prof. Timothy Devos à l'UOPC le 11 octobre : présentation du livre "Euthanasie, l'envers du du décor"

    Ce sont huit soignants belges, professeurs d'université spécialisés en accompagnement palliatif, infirmiers et éthiciens reconnus qui tentent ensemble de dire leurs questions autour de la fin de vie, des soins palliatifs et de la pratique de l'euthanasie. Page après page, ils partagent leur vécu et leurs réflexions nées de leur confrontation aux demandes d'euthanasie et d'accompagnement en fin de vie dans un pays, la Belgique, où l'euthanasie, dépénalisée depuis 2002, est aujourd'hui souvent devenue un acte banal.

    Loin de tout militantisme, ces récits de vie et de mort, évoquent l'envers du décor d'une réalité qu'il est grand temps d'évaluer avec plus de rigueur. Ces multiples regards croisés de soignants font la richesse et l'originalité de cet ouvrage, qui s'appuie aussi sur la contribution d'une médecin israélienne. Il s'adresse non seulement à des soignants mais aussi à toute personne qui s'interroge sur le sens de la mort et de la souffrance, et aussi sur cette réalité d'une loi votée en 2002 qui suscite toujours plus de questions.

    Les exposés de ces gens de terrain contiennent des exemples qu'ils ont vécus, des histoires concrètes qui permettent au lecteur de prendre conscience de la complexité des situations et des conséquences concrètes de la loi ” euthanasie “. II s'agit donc d'une contribution unique et sans doute utile pour de nombreux pays, dont la France, où la dépénalisation de l'euthanasie en fin de vie fait aujourd'hui débat.

    Entrée gratuite. Réservation souhaitée par mail via event@uopc.be.

  • Marchandisation du corps des femmes : le nouvel esclavage

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    De Judikael Hirel sur La Sélection du Jour :

    La marchandisation du corps des femmes, le nouvel esclavage

    L’esclavage a, parait-il, été aboli depuis longtemps. Mais pas pour les femmes, bien au contraire, en ce début d’un nouveau siècle. Il prend de nouvelles formes détournées, mettant leur vie, leur corps, leur féminité, au service des désirs personnels et de l’argent. L’actualité le rappelle d’une manière crue, alors que la police de Lagos vient de secourir 19 jeunes filles enceintes âgées de 15 à 28 ans, prisonnières d’une "usine à bébés" destinés à être vendus au Nigeria.

    Ces femmes réduites à leur seule aptitude à porter un enfant sont loin d’être un cas isolé. Dans ce qui constitue bel et bien un "business" international des plus rentables, ce qui est interdit dans un pays se déplace vers un autre. Ainsi, depuis que l’Inde et la Thaïlande ont interdit la GPA aux étrangers, les agences de GPA indiennes créent des "filiales" au Kenya, profitant de l’absence de lois comme de la corruption : un enfant conçu par GPA n’y coûtera "que" 45.000 dollars. Au Nigeria, une fille se vendra 760 euros, un garçon 1.265 euros, sans que les autorités ayant récemment démantelé un trafic ne sachent pour l’instant à qui ni dans quel but ils sont vendus…

    De l’autre côté du monde, la marchandisation du corps des femmes ne connaît pas plus de répit : ce sont des chrétiennes pakistanaises qui étaient vendues par leur famille afin d’être prostituées en Chine. Accusés de trafic d'être humain, une trentaine d'hommes, pakistanais et chinois, ont été arrêtés courant 2018 par l'Agence fédérale d'enquête du Pakistan. Depuis la création de ces réseaux, plus d’un millier de femmes ont été vendues pour de l'argent, afin d’être violées et prostituées dans un pays, la Chine, confronté à une surpopulation d'hommes. Une conséquence indirecte de la politique de l’enfant unique longtemps menée dans ce pays… La plupart de ces femmes étaient issues de la petite communauté chrétienne du Pakistan, pauvres parmi les pauvres.

    Peut-on imaginer plus brutal encore ? Hélas, oui, tant le nouvel esclavage des femmes est une triste réalité. Ainsi, en Inde, des travailleuses des champs se sont vues retirer leur utérus afin d’améliorer leur rendement. Un scandale révélé à l’été 2018, par l’ONG Tathapi, ayant remarqué que dans le district de Beed, à l’est de Bombay, un nombre anormal de femmes avait subi une hystérectomie, une ablation de l’utérus. Dans cette région de l’Inde, 36% des femmes qui travaillent dans les champs ont subi une ablation de l’utérus, quand la moyenne en Inde s’élève à 3,2%… La raison ? "Les employeurs des coupeuses de canne à sucre poussent souvent les femmes à procéder à l’opération pour qu’elles n’aient plus leurs règles, ce qui rendra leur vie plus simple et leur permettra, entre autres, de travailler sans interruption." Comble de l’ironie de ce capitalisme dénué de toute humanité : ces femmes devaient payer elles-mêmes les frais médicaux, entre 250 et 500 euros… alors que leur salaire tourne autour de 400 euros par saison.

    Lire : https://www.tdg.ch/monde/19-filles-enceintes-liberees-usine-bebes/story/23816843

  • Quand des experts discutent du catholicisme en Chine au Parlement européen

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    De sur le site Bitter Winter :

    Des experts discutent du catholicisme en Chine au Parlement européen

    Des experts se sont réunis à Bruxelles pour discuter des persécutions religieuses et de l’impact de l’accord entre le Vatican et la Chine de 2018, un an après sa signature.

    par Marco Respinti

    Ce qui arrive à l’Église catholique en Chine est si important que même des non-catholiques au sein d’une institution laïque comme le Parlement européen y prêtent une attention toute particulière.

    Le 25 septembre, le séminaire Ecclesia Catholica in China a eu lieu dans la salle JAN 6Q1, le endroit-même où s’est tenu, le 31 janvier 2019, le séminaire La liberté de religion en Chine. Le titre de cette nouvelle réunion, en latin (l’ancienne langue catholique), signifie « Église catholique en Chine ». Ce titre est tout à fait pertinent, en effet, puisque discuter de l’Église universelle de Rome dans sa présence historique en Chine est une chose alors que parler de « l’Église catholique chinoise », l’expression utilisée par le PCC pour désigner une entité catholique « sinisée », contrôlée par le gouvernement en Chine, en est une autre.

    Deux députés européens ont organisé l’événement. Il s’agit de Mme Michaela Šojdrová, vice-présidente de la délégation tchèque du Parti populaire européen (PPE), et de M. Bert-Jan Ruissen, député néerlandais du groupe des conservateurs et réformistes européens (ECR). Les quatre intervenants suivants ont pris la parole : Olga Lomová, directrice du Centre international de sinologie de la Fondation Chiang Ching-kuo à l’Université Charles de Prague, M. Mervyn Thomas, fondateur et directeur général de Christian Solidarity Worldwide, Mme Anna Hill, responsable du plaidoyer auprès de l’Union Européenne (UE) pour Open Doors International, ainsi que moi-même, auteur du présent article, en ma qualité de directeur responsable de Bitter Winter.

    Lors du séminaire, M. Ruissen, un chrétien protestant, a commencé par souligner qu’en Chine, toutes les religions étaient persécutées. Il a décrit la situation difficile des églises de maison protestantes, en mentionnant en particulier une nouvelle qu’il a trouvée particulièrement troublante : il s’agit de la substitution des Dix Commandements dans une église des Trois-Autonomies dans un comté de la ville de Luoyang, le Henan, par des citations du président Xi Jinping. M. Ruissen a reconnu qu’il avait appris que cet incident s’était produit en lisant un article de Bitter Winter.

    Mme Šojdrová a présidé la session et commenté les différents discours.

    Mme Lomová a décrit en détail la structure du pouvoir chinois. En Chine, tout est à la fois agence et outil de renforcement du pouvoir du PCC. Le Parti fonctionne comme le centre même de la structure de l’État et exerce un contrôle absolu de tous les aspects de la vie publique. Elle a également donné un aperçu du contexte idéologique dans lequel s’inscrit la persécution religieuse, en mettant l’accent sur le solide cadre marxiste-léniniste toujours caractéristique du régime chinois.

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  • L'amorce d'une nouvelle relation stratégique entre la Chine et le Vatican ?

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    De Thomas TANASE sur le site diploweb.com :

    Chine et Vatican, l’amorce d’une nouvelle relation stratégique ?

    29 septembre 2019 

    Diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris, agrégé et docteur en histoire, ancien membre de l’École française de Rome. Spécialiste de l’histoire de la papauté et de ses relations avec l’Asie, Thomas Tanase a notamment publié "Jusqu’aux limites du monde. La papauté et la mission franciscaine, de l’Asie de Marco Polo à l’Amérique de Christophe Colomb" (École française de Rome 2013) et une nouvelle biographie de Marco Polo (Éditions Ellipses, 2016).

    Au-delà de la seule question du statut du catholicisme ou des autres confessions chrétiennes en Chine, T. Tanase étudie comment l’amorce d’une relation en pointillés entre le Vatican et la République populaire de Chine est un signe parmi d’autres de la sortie de l’ordre mondial identifié à l’ordre atlantique qui avait réussi à conquérir le monde entier depuis les années 1980, et cela justement grâce à l’intégration de la Chine. Une sortie néanmoins chaotique et mal assurée puisqu’aucun autre ordre n’a pour l’instant émergé pour le remplacer.

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  • Pourquoi parler encore de bioéthique ?

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    Une opinion de Guillaume Dos Santos sur le site du Vif :

    À quoi bon encore parler de bioéthique?

    29/09/19 à 10:40

    Guillaume Dos Santos

    Citoyen et jeune père de famille

    Alors qu'en ce moment même se tient à New York, au siège de l'Organisation des Nations Unies, un sommet capital sur le climat, à l'heure où la planète fait face à une crise sans précédent de ses écosystèmes, il pourrait paraître désuet de parler des sujets bioéthiques.

     

    Les scénarios les plus pessimistes prévoient une hausse des températures de l'ordre de 6,5 à 7°C à l'horizon 2100, ce qui ne manquera pas de bouleverser les fragiles équilibres de la Terre et du vivant. Selon les derniers rapports de l'ONU, près d'un million d'espèces seraient aujourd'hui menacées d'extinction.

    Et pendant ce temps, les députés français parlent procréation médicalement assistée, filiation et parentalité, tri des embryons. Nous pourrions légitimement nous demander, si ces sujets valent bien le temps que nous passons à en débattre, en France comme en Belgique. Après tout, quel pourcentage de la population est véritablement concerné par ces enjeux? Qui fait appel à la procréation médicalement assistée ou à la gestation pour autrui? 1% de la population? Peut-être moins. Et pourtant...

    Les chrétiens se portent souvent en première ligne sur ces délicates questions sociétales. La notion de dignité humaine, dans l'anthropologie chrétienne, entre en contradiction violente avec la technicisation/marchandisation de la procréation telle qu'on l'observe dans les enjeux bioéthiques. Lorsqu'on considère l'être humain comme infiniment digne, on ne peut tolérer que sa naissance devienne l'objet d'un contrat de vente, on ne peut tolérer que l'utérus d'une femme, lieu sacré entre tous, devienne moyen de production. L'opposition aux pratiques de la PMA et de la GPA va cependant bien au-delà du monde chrétien.

    Sylviane Agacinski, philosophe, féministe de gauche et femme de Lionel Jospin, déplore dans un livret synthétique publié aux éditions Gallimard ce passage dans la conscience moderne d'une conception de l'homme incarné à la vision d'un homme fabriqué. La députée française Agnès Thill (La République en Marche) s'est, elle aussi, engagée tout au long des discussions sur la PMA pour redire "qu'on ne s'offre pas un être humain. Un être humain n'est pas un objet ni un projet".

    Chez nous en Belgique, Viviane Teitelbaum (MR), députée bruxelloise engagée de longue date pour la cause féministe, dénonce l'aliénation de la femme inhérente à la pratique de la gestation pour autrui. Elle l'a redit ce week-end, à l'occasion de la "bourse aux bébés" qui se tient maintenant chaque année à Bruxelles.

    En vérité, les nouvelles pratiques entourant la procréation amenées sous les pressions conjointes du droit, du marché et de la technique dessinent ou imposent une nouvelle anthropologie : une conception d'un corps modulable à souhait, un corps vu comme matière première que la technique peut utiliser ou transformer. Et tout l'enjeu est là : il est question d'un bouleversement anthropologique de grande ampleur. Peut-on dès lors, comme nous l'avons fait en Belgique, s'octroyer le luxe de laisser de côté cette question cruciale?

    Cette rupture anthropologique s'observe, et depuis plus longtemps, dans de tout autres domaines que le champ de la bioéthique. Les dérives de notre économie ou le dérèglement climatique ne procèdent-ils pas, eux aussi, d'un rapport dégradé de l'homme avec son environnement et avec lui-même?

    Nous avons cru trop longtemps que la nature constituait uniquement un gigantesque réservoir de ressources laissées à notre libre disposition. Par la technique et le marché, nous avons ainsi transformé le monde qui nous entourait en le mettant au service de nos désirs et besoins les plus divers, sans souci des équilibres du vivant ou de la régénération des ressources.

    Transformée, la matière première extraite de notre environnement est devenue marchandise et bien de consommation. Nature consommée, nature consumée : la mise en servitude du monde par l'Homme en vient aujourd'hui à menacer les équilibres de notre biosphère... et les conditions d'une vie authentiquement humaine sur Terre.

    Notre système économique a longtemps été aussi, et est toujours dans trop d'endroits et trop souvent, un lieu d'aliénation de la personne, exploitée, instrumentalisée, marchandée : bafouée dans son intime dignité d'être humain. Exploitation des ressources et des personnes au profit d'un petit nombre de firmes et de personnes, mais aussi et souvent d'un grand nombre de consommateurs de par le monde : ce sont là les conséquences d'un système, qui a certes amené son lot de progrès sociaux et scientifiques, mais qui révèle aujourd'hui ses insuffisances.

    Ce que révèlent ces mécanismes, c'est le rapport dégradé que nous entretenons avec le monde et avec nous-mêmes, un rapport qui se fonde sur le contrôle, l'appropriation et l'instrumentalisation. On peut parler, pour reprendre un terme utilisé par Heidegger dans sa critique du monde de la technique, d'un arraisonnement du monde.

    Les enjeux actuels en bioéthique ne sont-ils pas le prolongement ou l'affleurement de cette vision techniciste du monde, de ce rapport que nous entretenons avec le monde sur le mode de l'arraisonnement? La bioéthique serait alors le lieu par excellence où s'observe cette dégradation de la relation de l'Homme avec lui-même et avec son monde. L'arraisonnement du corps n'est finalement que l'ultime étape d'un processus de mise en servitude du monde et du vivant. Un corps que nous pouvons utiliser comme moyen de production, vendre, louer ou fabriquer, à l'instar de tout le reste. La bioéthique nous révèle ce qu'il y a de faussé dans notre approche du monde. Voilà pourquoi ces enjeux sont cruciaux et pourquoi il convient d'y apporter une réponse ferme et cohérente.

    De même que le monde qui nous entoure ne devrait pas être considéré comme un fournisseur de ressources à exploiter, mais d'abord et avant tout comme un lieu à habiter et à bâtir, de même notre corps ne peut être simplement vu comme un bien dont on dispose et dont on use pour assouvir ses désirs. Nous avons à habiter le corps, non comme une enveloppe extérieure qui ne serait pas nous, non comme un artifice ou un accessoire qu'on possède, mais comme une part inhérente de qui nous sommes.

    En écologie comme en bioéthique, il nous faut redire la beauté du monde et revenir à une attitude d'émerveillement face à la vie et ses mystères. Il nous faut redire la dignité inaliénable de chaque être humain. Il nous faut redire, tout simplement, qu'il y a en l'Homme quelque chose de grand et de merveilleux à sauver et à préserver et que cela n'a pas de prix.

    [1]https://www.franceculture.fr/oeuvre/lhomme-desincarne-du-corps-charnel-au-corps-fabrique

    [2]https://www.7sur7.be/famille/manifestation-contre-le-commerce-de-la-gestation-pour-autrui~a746278e/?fbclid=IwAR2lgjGG2meOgeMuU-U24dNsuCkRWIOHrIHDa7b4d_u3ihX-CrHgcnPdfAs

  • Penser le politique avec Pierre Manent

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    C'est sur KTO :

    En 52 minutes, dans le décor propice de la brasserie parisienne Le Charivari, François Huguenin rencontre chaque quinzaine un des intellectuels majeurs de notre temps, pour s´initier à une pensée et à sa genèse. Cette semaine, il reçoit Pierre Manent, philosophe du politique. Une jeunesse toulousaine marquée par le communisme familial, la montée à Paris à l´École Normale supérieure, les rencontres décisives avec Raymond Aron qui pense politique et morale, avec Léo Strauss... Nous découvrons ici un itinéraire intellectuel d'une grande richesse. Avec des réflexions fondamentales sur la genèse de la modernité, l'évolution des formes politiques (cité, empire, nation) et les défis d'aujourd'hui : quelle place pour les nations ? comment intégrer l'islam ? quelle laïcité voulons-nous ? Pierre Manent s´explique, en pédagogue et en croyant, au fil d´une conversation passionnante qui rend sa pensée accessible à tous.

  • Les crimes du nazisme et du communisme mis au même niveau par le Parlement européen; et quid de la Chine communiste ?

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    De  sur le site Bitter Winter :

    Les horreurs du nazisme et du communisme mises au même niveau par l’Europe. Quid de la Chine communiste ?

    C’est un événement inédit au Parlement européen. Le 19 septembre, l’hémicycle de Strasbourg, en France, a vu l’adoption d’une résolution sur l’Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe. Pour la première fois, une organisation internationale juge officiellement le national-socialisme et le communisme selon les mêmes principes moraux. Bien sûr, tout le monde sait à quel point le nazisme était maléfique, et à quel point toute résurgence néo-nazie est odieuse. Partout dans le monde, on apprend, dès le plus jeune âge, à haïr et à combattre l’idéologie du nazisme et à lutter contre le néo-nazisme. Il n’en va pas de même du communisme, qui a longtemps été présenté comme un moindre mal, pour deux raisons principales. Premièrement, parce que l’Union soviétique communiste a rejoint les Alliés occidentaux dans l’effort militaire contre l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Deuxièmement, parce que les régimes dirigés par les Soviétiques étaient au pouvoir dans de nombreux pays d’Europe centrale et orientale après la défaite de l’Allemagne nazie en 1945 et qu’ils ont ainsi pu contrôler la mémoire historique d’une grande partie du monde non soviétique en utilisant intelligemment la propagande.

    Le communisme, un système maléfique

    Mais le communisme n’est pas un moindre mal. Des êtres humains innocents ont été harcelés, tourmentés, injustement emprisonnés, torturés et tués à cause du communisme, tout comme sous le nazisme. Des populations entières ont été déportées, des pays souverains démembrés, des nations indépendantes occupées militairement. Le goulag soviétique a égalé le camp de concentration nazi en termes de cruauté. En temps de guerre comme en temps de paix, le cynisme a toujours été la règle pour les deux idéologies. Toutes deux ont géré de manière totalitaire des sociétés occupées. Et la persécution des Juifs a aussi eu lieu en Russie soviétique. Svetlana Alliluyeva (née Svetlana Iosifovna Stalina, 1926-2011), fille de Staline (Iosif Vissarionovič Džugašvili, 1878-1953), l’a reconnu dans son livre publié en 1969 intitulé En une seule année : un Mémoire. Louis Rapoport (1942-1991), écrivain américain et rédacteur en chef du Jerusalem Post, a documenté la persécution dans son ouvrage La guerre de Staline contre les Juifs : le complot des médecins et la solution soviétique (New York : Free Press, 1990). L’écrivain et journaliste allemand Arno Lustiger (1924-2012) a confirmé que les Juifs avaient été persécutés dans la Russie stalinienne dans son livre Staline et les Juifs : le Livre rouge (New York : Enigma, 2004). Plusieurs chercheurs ont insisté, en faisant valoir des arguments différents, sur la parenté intellectuelle entre les deux visages du socialisme européen du XXe siècle, le socialisme « national », c’est-à-dire le nazisme, et le socialisme « international », c’est-à-dire le communisme. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène particulier, voire marginal, l’existence de l’idéologie dite « nazie-bolchevique », une tentation résurgente et un syncrétisme entre nazisme et communisme, en témoigne de manière significative.

    Il est d’autant plus important que l’institution politique la plus influente d’Europe, la terre où le nazisme et le communisme soviétique ont montré leurs pires couleurs, ait mis ces deux idéologies monstrueuses au même niveau en « […] cette année » qui « […] marque le 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, qui a causé des souffrances humaines d’une ampleur sans précédent et conduit à l’occupation des pays européens pendant de nombreuses décennies. »

    De fait, « si les crimes du régime nazi ont été jugés et punis lors du procès de Nuremberg, il reste urgent de sensibiliser l’opinion publique, de dresser un bilan moral de cette période et de mener des enquêtes judiciaires sur les crimes du stalinisme et d’autres dictatures. »

    Se souvenir de tous les crimes politiques

    C’est pourquoi la résolution appelle à revisiter la mémoire historique en arrêtant de séparer les « crimes majeurs » et les « crimes mineurs » et en établissant non pas une mais deux journées de commémoration. L’une d’elles est le 23 août, Journée européenne de commémoration des victimes des régimes totalitaires ; elle est célébrée tant au niveau de l’UE qu’au niveau national. Cette date a été choisie parce qu’elle marque l’anniversaire du pacte de non-agression de 1939 signé par l’Union soviétique communiste et l’Allemagne nazie. Cet accord était connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, dont les protocoles secrets partageaient l’Europe et les territoires d’États indépendants entre les deux régimes totalitaires selon des sphères d’influence et ouvrant ainsi la voie au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La deuxième journée de commémoration est le 25 mai, date anniversaire de l’exécution de l’officier polonais Witold Pilecki (1901-1948), qui sera proclamée Journée mondiale des héros de la lutte contre le totalitarisme.

    Le commandant Pilecki était un grand héros, malheureusement souvent méconnu. C’était un héros de l’humanité, de la décence et de la miséricorde, ainsi que du christianisme. Issu d’une famille noble, c’était un fervent catholique qui était apprécié par ses paysans pour son traitement humain des travailleurs. Il s’est enrôlé dans l’armée polonaise au nom de l’idéal patriotique le plus pur : combattre l’occupant nazi. Puis il a voulu entrer en secret dans l’horrible camp de concentration nazi d’Auschwitz en Pologne pour recueillir des informations de l’intérieur. C’est ce qu’il l’a fait en réussissant aussi, contrairement aux autres, à s’échapper. Il a transmis les renseignements qu’il avait recueillis au gouvernement polonais légitime exilé à Londres, mais la bureaucratie britannique est restée inerte ; Auschwitz n’est jamais devenu un objectif prioritaire des armées alliées. Pilecki a combattu dans la résistance polonaise antinazie, prenant part à la fameuse et malheureuse insurrection de Varsovie en 1944 avec l’Armia Krajowa ou AK, l’armée nationale polonaise clandestine. Puis lorsque les Soviétiques sont arrivés après la guerre, ils ont considéré que Pilecki était un ennemi ; il était trop patriotique, trop catholique, trop anticommuniste. Il a continué à rassembler des preuves, cette fois sur les brutalités du régime communiste. On l’a donc poursuivi mais une fois de plus, il a su duper ses ennemis pendant longtemps. Au printemps 1948, les Soviétiques l’ont néanmoins attrapé et tué en lui tirant une balle dans la nuque dans une prison secrète de Varsovie après un simulacre de procès. Ils l’ont enterré dans un lieu inconnu, probablement près des poubelles du cimetière Powazki de Varsovie.

    Quid de la Chine ?

    Devant ces horreurs égales, qui oserait à présent montrer, brandir et porter une croix gammée nazie ou un marteau et une faucille communistes ? Après que le Parlement européen a condamné le nazisme et le communisme, l’histoire révisionniste ne devrait plus avoir sa place en Europe.

    Mais qu’en est-il de la Chine ? Le maoïsme et le stalinisme étaient des régimes frères et enchaînés l’un à l’autre. Officiellement, la Chine continue d’adopter une idéologie communiste. En Chine, les symboles communistes sont affichés en toute impunité et les communistes gouvernent fièrement et se disent communistes sans la moindre honte. Bitter Winter ne traite pas de sujets politiques, car consacre sa mission à la défense de la liberté religieuse et des droits humains. Mais c’est bien au nom du communisme, aujourd’hui assimilé au nazisme par le Parlement européen, que la Chine persécute durement les minorités ethniques et les groupes religieux de tous horizons, emprisonne les gens sans procès, certains dans des camps de concentration, les harcèle, les torture, les déporte par millions, cherche à éliminer des peuples entiers, les massacre et utilise même, à l’image des nazis qui ont massacré les Juifs, le concept de « solution finale » pour ceux qui sont persécutés.

    Comment la Chine peut-elle se vanter d’être communiste alors même que le communisme n’est que l’autre nom servant à désigner des horreurs similaires au nazisme ?

  • L'excellente lettre ouverte de Jean-Jacques Durré à la députée Sophie Rohonyi sur l'avortement et la laïcité

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    De Jean-Jacques Durré sur facebook :

    Lettre ouverte à Sophie Rohonyi, députée

    Chère Sophie,

    Permettez-moi de vous appeler par votre prénom puisque nous habitons la même commune et que vous étiez venue sonner à ma porte pour tenter de me convaincre de vous apporter ma voix lors des élections communales d'octobre 2018. Vous voilà donc aussi, depuis mai dernier, siégeant au Parlement fédéral comme députée. Dans cette prestigieuse enceinte, vous avez pris à bras le corps les problèmes liées à la laïcité et à la bioéthique. C'est à ce titre que je vous écris cette lettre ouverte, non pour contrer vos idées, mais parce que je pense que vous vous trompez de combat.

    Vous vous dites athée. Je suis croyant pratiquant. Nous partons donc de postulats différents, mais notre objectif est le même, du moins je l'espère: à savoir contribuer à la construction d'une société plus juste, où l'équité devrait être prépondérante.

    Venons-en à vos récentes interventions. D'abord celle sur la dépénalisation totale de l'avortement et partant de transformer l'intervention volontaire de grossesse en simple "acte médical". C'est un dossier complexe et douloureux, dans lequel tant de critères entrent en ligne de compte. Comme tous, y compris les chrétiens, je comprends la détresse de certaines femmes face à des situations qui sont catastrophiques. Mais, ce qui me gêne dans votre proposition, c'est que vous prévoyez que le délai maximum de douze semaines pour pouvoir avorter, prévu par la loi, soit prolongé à dix-huit voire vingt-quatre semaines. Ne sauriez-vous pas que le cœur est le tout premier organe fonctionnel du corps humain, dès les débuts de la vie utérine? Le cœur d'un embryon humain se forme à partir du seizième jour de grossesse et les premiers battements apparaissent moins d'une semaine plus tard, dès le vingt-deuxième jour. Et qui dit battement de cœur, dit aussi "vie". Voilà pourquoi l'Eglise entend protéger cette vie en construction. Soi-dit en passant, car vous semblez bien mal connaître cette Eglise qui me porte, elle condamne l'acte car il met fin à la vie, mais JAMAIS la personne! Si vous connaissiez le nombre de jeunes femmes ayant recours à l'IVG qui viennent consulter ensuite un prêtre, un diacre ou même un évêque! Car c'est aussi un fait que les partisans de l'IVG occultent: la détresse de ces mères en devenir, qui interrompent leur grossesse. Comme toute militante pro-IVG vous mettez en avant "le droit des femmes à disposer de leur corps". Un droit que personne ne conteste, puisqu'ici il ne s'agit pas de cela. Ce dont il s'agit, c'est le droit à la vie d'un enfant à naître! C'est tout! Le reste n'est que sémantique.

    Vous allez plus loin encore en voulant réduire le temps de réflexion laissé pour prendre la décision d'avorter ou non. Selon la loi, un délai de six jours de réflexion au moins doit être respecté entre l’entretien préalable et l’intervention en elle-même sauf s’il existe une raison médicale urgente. Vous voulez le ramener à… 48h! Pourquoi? De peur que la patiente ne change d'avis? Pensez-vous que ce soit une décision facile à prendre? Enfin, cerise sur le gâteau si vous me permettez l'expression, vous demandez que soit aussi supprimée l’obligation d’information par rapport à l’adoption, partant du principe que "c’est infantilisant". Certes, les femmes savent que cette possibilité existe, mais lorsqu'on est dans la détresse d'une grossesse non voulue, y songent-elles? Par ailleurs, votre projet veut aussi instaurer un délit d’entrave pour ceux qui empêcheraient un médecin de pratiquer une IVG, je lis par-là que certaines institutions hospitalières d'obédience chrétienne pourraient se voir condamner pour empêcher que l'on mette fin à la vie de l'enfant en leur sein. Est-ce là votre conception de la démocratie et de la liberté de conscience de chacun(e)?

    Votre deuxième combat est celui d'inscrire le principe de laïcité dans le Constitution belge. Un thème que revient fréquemment. En Belgique, l'Etat est neutre et la séparation entre l'Eglise et de l'Etat est bien réelle. Si je m'oppose à l'inscription de la laïcité de notre Constitution, c'est parce que dans notre pays, la laïcité organisée est reconnue comme organisation philosophique non confessionnelle, à l'inverse de la France, et que ses conseillers sont payés par le ministère de la Justice, tout comme les prêtres. Pour avoir interviewé plusieurs fois Hervé Hasquin, historien, ancien parlementaire et ministre, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie Royale de Belgique, qui ne cache pas son appartenance à la franc-maçonnerie et ses convictions laïques, voici ce qu'il déclare: "Le principe de laïcité n'est pas nécessaire pour la bonne conduite de notre pays. La nôtre (c-à-d la laïcité) en Belgique, n’en déplaise à quelques têtes mitrées du courant laïque, est vraiment plurielle. Dès lors, à quoi servirait-il sur le plan juridique de la couler dans notre charte fondamentale ?". Et de poursuivre: "Le contexte conflictuel qui ne manquera pas de se renforcer pourrait surtout donner du grain à moudre aux islamophobes de toute espèce."

    Dans son livre intitulé "Inscrire la laïcité dans la Constitution belge ?" (Académie royale de Belgique, 140 pp., 7 €) – que je vous conseille vivement de lire -, Hervé Hasquin, se retourne contre les laïques car il estime que "le risque est réel que le combat des démocrates contre les barbares ne soit perçu comme un combat chrétien contre l’islam. Et la laïcité pourrait être instrumentalisée par les extrémistes. Le conditionnel n’est plus de mise Outre-Quiévrain : la radicalisation de certains laïques a ouvert une brèche dans laquelle s’est engouffrée la droite extrême et l’extrême droite de l’Hexagone qui ont récupéré la laïcité" (SIC). Si vous désirez réécouter les interviews radio de Hervé Hasquin, dans l'émission "En débat", vous pouvez vous rendre sur le site de Cathobel (vous ne risquez rien) ou sur rcf.be (pas de danger non plus). Elles y figurent en podcast et vous noterez au passage l'ouverture qui est la nôtre. Sa conclusion est claire (et ce sont ses mots): "Il ne faut pas inscrire la laïcité dans la Constitution!"

    Je terminerai cette missive en abordant le dernier de vos "combats": le financement des cultes. Dans l'émission CQFD, sur la RTBF en radio et en télévision - qui fut un beau moment de journalisme biaisé et trompeur dans la mesure où on interroge Caroline Sassegesser, présentée à juste titre comme chercheuse au CRISP mais en omettant de préciser qu'elle est chargée de cours à l'ULB et qu'elle a publié différents ouvrages par l'intermédiaire du Centre d'Action Laïque! – vous partez d'un chiffre pour justifier une modification du financement des cultes, à savoir celui de la fréquentation régulière des messes dominicales, soit 5%. Si on s'en tenait effectivement à ce seul pourcentage, je pourrais vous comprendre. Mais c'est faire fi de tous ces animateurs pastoraux qui ne comptent pas leur temps pour visiter les prisonniers, les malades, les personnes âgées dans les homes, les isolés, les personnes en fin de vie, les plus fragiles de notre société. Que ce soit ici ou à l'étranger. Avez-vous pensé à cela? Voilà aussi à quoi sert l'argent versé à l'Eglise de Belgique: à soulager les maux et douleurs de notre monde. Cela semble vous échapper. La fréquentation des messes et lieux de culte ne sont que la face émergée d'une immense masse de solidarité, qui se pratique sans faire parler d'elle mais dont l'importance est vitale.

    Mon âge me permet de vous donner un conseil: avant de s'attaquer à un dossier, il faut en connaître toutes les composantes. Vous ne connaissez pas l'Eglise, ni l'Evangile. C'est un droit de chacun de suivre ou non le Christ. Mais avant de vous en prendre à elle, essayez de découvrir la beauté de son message, la réalité quotidienne de ce que pratiquent les clercs et autres laïcs engagés: aimez-vous les uns les autres! C'est tout ce que je vous souhaite.

    Jean-Jacques Durré

  • Il n'y a aucun "droit à l'avortement" en droit international

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    Une tribune de Nicolas Bauer sur le site aleteia.org :

    L’adhésion au « droit à l’avortement » est-elle devenue obligatoire ?

    Comme chaque année le 28 septembre, le ministère des Solidarités et de la Santé célèbre la « Journée mondiale du droit à l’avortement ». Le saviez-vous ? Cette journée « mondiale » est une invention du gouvernement français, sous la présidence de François Hollande. Elle ne fait donc pas partie des plus de 140 « Journées mondiales » des Nations unies ; ainsi, le 28 septembre, il existe deux (vraies) Journées mondiales : l’une contre la rage et l’autre pour l’accès universel à l’information.

    Aucun « droit à l’avortement » en droit international

    Pourquoi aucune « Journée du droit à l’avortement » n’est-elle célébrée par les Nations unies ? Si le rôle de l’ONU est, entre autres, de promouvoir les droits de l’homme, l’avortement n’est pas considéré comme un droit par le droit international. Dans les deux Pactes internationaux de 1966, principaux traités de droit international des droits de l’homme, il existe un « droit à la vie », un « droit de se marier et de fonder une famille » ou encore une protection spéciale accordée aux mères « avant et après la naissance des enfants ». En revanche, aucun « droit à l’avortement » n’est mentionné. Un tel droit ne figure ni dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), ni dans la récente convention d’Istanbul. Dix-neuf États, dont la Russie, les États-Unis, le Brésil, la Pologne ou encore la Hongrie, ont d’ailleurs rappelé le 23 septembre dans une déclaration en marge du Sommet pour le climat à l’ONU qu’il n’existait pas de « droit à l’avortement » en droit international.

    Lire la suite sur aleteia.org 

  • PMA pour toutes et enfants sans pères : la France a franchi le pas

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    De Mathilde de Robien sur le site aleteia.org :

    La PMA pour toutes adoptée par l’Assemblée nationale

    27 septembre 2019
    Les députés ont adopté, ce vendredi 27 septembre, l’article premier du projet de loi sur la bioéthique portant sur l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.

    Après d’âpres discussions entamées mercredi 25 septembre et après l’examen de plus de 600 amendements, l’article 1 du projet de loi bioéthique a été adopté en première lecture à une large majorité : 55 voix pour, 17 voix contre et trois abstentions. Mesure phare du projet de loi bioéthique, l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, alors qu’elle était jusqu’à présent réservée aux couples hétérosexuels infertiles, a été votée sous des salves d’applaudissement. À noter cependant une vive opposition au sein de la droite, mais aussi chez des élus LREM qui ont voté contre, à l’instar de Blandine Brocard, Marie Tamarelle-Verhaeghe et Liliana Tanguy.

    LCP @LCP

    Bioéthique : les députés adoptent l'article 1er du texte, qui ouvre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
    Pour : 55 - Contre : 17
    > Certains se lèvent pour applaudir.

    Vidéo intégrée

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  • Chine : des enseignants et des élèves fustigés en raison de leur foi

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    De site Bitter Winter :

    Des enseignants et des élèves fustigés en raison de leur foi

    27/09/2019

    Forcés de choisir entre la fidélité à leur foi et la loyauté au PCC, ceux qui choisissent la première option paient un lourd tribut : la suspension, l’expulsion et des répressions à vie.

    Les universitaires et enseignants d’école en Chine ont la responsabilité de former les « héritiers du socialisme » et sont astreints à lutter sans relâche pour la cause éducative du Parti » ; à l’instar des militaires, des membres du Parti communiste et des fonctionnaires, il leur est également interdit d’avoir des convictions religieuses. D’autre part, les étudiants subissent sont menacés d’être expulsés s’ils ne renoncent pas à leur foi.

    Un enseignant d’université suspendu

    Un membre du personnel enseignant d’une université de la province septentrionale du Shanxi, titulaire d’un doctorat, a d’abord été rétrogradé et plus tard suspendu en raison de ses croyances religieuses.

    Au mois d’avril, après avoir été dénoncé pour participation aux rassemblements religieux, l’enseignant a été suspendu par l’école au motif de « soupçon de violation de la loi ».

    Avant la suspension, l’école a fait pression sur l’enseignant à maintes reprises pour qu’il renonce à sa foi, lui faisant comprendre que sa qualité de fonctionnaire ne lui permettait pas de participer aux rassemblements religieux et qu’il avait intérêt à se tenir à l’écart des « lieux illicites ». Suite à son arrestation, l’administration de l’école a menacé de retenir son salaire et de le suspendre de ses fonctions pendant la durée de l’enquête.

    Ce n’était pas la première fois que cet enseignant avait des ennuis avec les autorités. Il y a deux ans, sous la pression de l’équipe d’inspection centrale, l’école l’a blâmé pour « conduite des activités missionnaires illégales ». Peu de temps après, il a écopé d’un abaissement de grade et a été suspendu de ses fonctions d’enseignant, avec une paye réduite au salaire de base.

    Bien qu’ayant repris son service après deux mois de suspension, on ne lui confie plus que des tâches de moindre importance. En outre, il est considéré comme une « personne sensible sur le plan politique » et doit soumettre un rapport idéologique à l’école chaque mois.

    « La croyance religieuse traverse un temps de crise en Chine », a-t-il déclaré à Bitter Winter, en ajoutant qu’il est depuis longtemps préparé à être licencié à tout moment.

    En novembre 2017, un maître de conférences d’une université du Shanxi a été suspendu en raison de sa foi et a écopé d’un blâme administratif d’une validité d’un an. Bien que la période de validité de la sanction disciplinaire soit arrivée à son terme, il n’a toujours pas été rétabli dans ses fonctions d’enseignant.

    Un élève de l’école militaire expulsé

    En Chine, dans plusieurs cas, ceux qui choisissent de suivre leur conscience et de vivre leur foi religieuse paient le prix de leur décision.

    Un élève de 22 ans d’une académie militaire spécialisée dans les technologies de sécurité nationale a été expulsé de l’école pour avoir refusé de renoncer à sa foi chrétienne. Un avis d’expulsion lui a été notifié au mois de juillet, à la suite d’une enquête minutieuse menée par l’école sur les croyances religieuses des élèves, ouverte suite à un ordre de la Commission militaire centrale publiée au début de l’année 2019.

    La décision de l’académie militaire d’exclure l’élève en raison de sa foi.

    La décision de l’académie militaire d’exclure l’élève en raison de sa foi.

    D’après certaines sources, l’école savait que l’élève était religieux avant son enrôlement, mais l’avait tout de même admis en raison de ses excellentes notes. Par l’« éducation idéologique », l’école a essayé de pousser le jeune chrétien à abandonner sa foi pendant ses études, lui faisant entendre clairement que les chrétiens ne sont pas autorisés à fréquenter cet établissement, et qu’un soldat ne peut bien évidemment pas avoir des convictions religieuses. On lui a donné le choix : soit il quittait l’école, soit il renonçait à sa foi.

    « La foi est plus importante pour moi que ma vie », a déclaré l’élève chrétien en toute franchise. « Sans ma foi je n’aurais pas de vie ».

    Un croyant d’une église de maison âgé de 25 ans, originaire de la ville de Yantai dans la province orientale du Shandong a eu une expérience similaire. Il s’est enrôlé dans l’armée, mais a été expulsé de son unité en 2017 en raison de sa foi.

    Reportage : Wang Yong

    Et, pendant ce temps, à Rome, on s'autocongratule d'avoir signé un accord avec cette Chine intolérante et roublarde.