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En Nouvelle Zélande, le Parlement a voté mercredi, à 69 voix pour et 51 contre, le projet de loi qui doit autoriser les malades ayant moins de six mois à vivre, à demander une aide médicale à la fin de vie. Elle devra être approuvée par deux médecins.
Plus tôt dans la semaine, une lettre ouverte « Doctor say No » appelait les députés à voter contre le projet de loi « Choix en fin de vie » qui veut autoriser l’euthanasie. Elle a reçu sa 1 500ème signature.
Le Docteur Sinead Donnelly, spécialiste en médecine palliative de Wellington et organisatrice de l'événement, se dit très touchée par cette mobilisation. « Nous avons commencé par un site Web très simple d'une page qui vient de faire boule de neige, ce qui met en lumière les préoccupations importantes des médecins au sujet de ce projet de loi ».
La lettre ouverte déclare que « les médecins ne veulent pas participer au suicide assisté », et rappelle la position de l'Association Médicale Mondiale et de l'Association Médicale Néo-Zélandaise qui expliquent que « le suicide assisté et l'euthanasie sont contraires à l'éthique, même s'ils sont rendus légaux ». L'Association Médicale Mondiale qui représente les médecins de 123 pays a réaffirmé le mois dernier que l'euthanasie ne faisait pas partie de la pratique médicale (cf. Les médecins du monde confirment leur opposition à l'euthanasie et au suicide assisté).
Selon le Dr Donnelly, le projet de loi sur les « choix de fin de vie » « n'inclut les médecins que pour rechercher une légitimité médicale ». « Tuer, n’est pas soigner. Tuer n'exige pas de compétences médicales, mais l'abandon de l'éthique médicale ».
La question divise l’opinion publique, devant le Parlement à l’heure du vote, certains manifestaient pour demander : « Aidez-nous à vivre et pas à mourir ». Aussi la loi n’entrera en vigueur « que si le peuple néo-zélandais l'approuve par référendum lors de l'élection de 2020 ». A cette occasion, le ministère néo-zélandais de la justice envisage de réunir une équipe spéciale pour lutter contre la « désinformation et la manipulation » dans la période précédant les élections.
Sources: Scoop, ENDS (10/11/2019) - The Guardian, Charlotte Graham-McLay (13/11/2019)
au Luxembourg également, il y a de fortes réticences à l'égard de l'euthanasie au sein du corps médical... mais on va y remédier!
D'Aymeric Pourbaix sur le site de France Catholique :
Comment ont-ils fait ?
13 novembre 2019
Saint Eugène de Mazenod. Intérieur de la cathédrale Sainte-Marie-Majeure à Marseille où se trouve son tombeau.
L’histoire enseigne qu’un siècle ne se dévoile vraiment dans sa profondeur que 200 ans plus tard. Notre temps pourrait ainsi être le bon moment pour redécouvrir la richesse spirituelle du XIXe siècle, par-delà sa caricature de rigorisme janséniste. Car après la Révolution française et les ravages du scepticisme des Lumières – ce que le Père de Lubac a appelé l’humanisme athée –, le formidable renouveau religieux et spirituel de l’Église en ce siècle ne laisse pas d’interroger.
À contre-courant
À côté des questions extérieures à la foi – comme la forme politique du régime – il faut considérer le réveil de l’église dans sa dimension profonde. Celle qui consiste, disait Newman, à enseigner, à prêcher et à guider. Et de ce point de vue, on ne peut que constater l’étonnante résurrection de la foi et de la pensée catholique, contre-courant puissant qui inflige un démenti aux prophètes de la mort de Dieu. C’est Lacordaire prêchant à Notre-Dame de Paris au cours de ses fameuses Conférences (1835), Montalembert défendant les libertés de l’Église à la tribune de la chambre des Pairs, Veuillot maniant sa plume alerte dans la presse, Ozanam soufflant sur les braises encore chaudes à la Sorbonne et dans les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul. Avec pour guide la papauté, Rome, dont l’autorité connaît un succès grandissant au XIXe, et qui culmine avec la reconnaissance de l’infaillibilité pontificale lors du concile Vatican I (1870).
Mais ce réveil des forces spirituelles ne concerne pas uniquement les élites. Le peuple catholique se voit entraîné par le merveilleux essor de la piété mariale, encouragée par de nombreuses apparitions. Telle l’œuvre de prière pour la conversion des pécheurs, créée par l’abbé Desgenettes à N.-D. des Victoires, en 1837, et qui connaît un succès foudroyant. Mais aussi la vogue extraordinaire des missions paroissiales entre 1815 et 1830, à l’instar du saint évêque de Marseille, Mgr de Mazenod, qui s’appuya sur la langue provençale.Assez naturellement, cet élan de conversion allait déboucher sur des œuvres sociales, notamment les confréries, développées en France par les laïcs, et qui constitue une des sources du catholicisme social.
Puis vint la renaissance des anciens ordres monastiques : jésuites à Rome, puis bénédictins et dominicains en France. Sans oublier l’afflux de vocations, la fièvre de constructions, et la création de nouvelles congrégations, dans l’éducation (une vingtaine !), l’action caritative, la mission…Autant de témoins de la jeunesse perpétuelle de l’église, qui étonne les contemporains d’alors. Le préfet de police de Louis XVIII écrit en 1814 : « Je crois apercevoir dans l’Europe et même en France [c’est dire !] je ne sais quelle pente vers les idées religieuses et mystiques. »Pour nous, aujourd’hui, c’est une source d’espérance que Dieu n’abandonne pas son Église, malgré les duretés du temps. À travers cette série de plusieurs semaines, notre volonté n’est pas de nous complaire dans un passé révolu, mais comme le disait Paul Valéry, de « retrouver l’esprit qui a fait ces choses ».
Le Père Joseph photographié pour La Vie le 19 février dernier par Chris Huby dans l'église de Qamishli. Chris Huby/Le Pictorium
Le génocide arménien n’est pas terminé. L’assassinat d’un prêtre et de son père dans un attentat commis le 11 novembre, dans le nord-est de la Syrie, semble la lointaine mais lassante réplique d’une tragédie vieille de plus d’un siècle, une histoire de souffrance à laquelle on ne cesse d’ajouter chapitres et codicilles. Leur mort marque une nouvelle station sur le long chemin de croix des chrétiens d’Orient. Si certains survivants du génocide avaient pu se rendre en Europe, notamment en France, d’autres avaient refait tant bien que mal une vie de villages et de communautés en Syrie, où les Églises demeuraient importantes. Dans cette région meurtrie et meurtrière, il est vrai, les histoires de déplacements incessants, de vendettas, de petits et grands massacres et de nouveaux exodes ne sont que trop banales.
Les chrétiens arméniens et syriaques ont souffert au début du XXe siècle de massacres commis notamment par des forces kurdes, sur l’ordre du pouvoir turc et sur fond de décomposition de l’Empire ottoman. Après l’assassinat des deux hommes, l’Œuvre d’Orient a appelé les Kurdes de cette province à protéger les chrétiens. L’ONG de soutien aux Églises de la région a pointé cette dimension du problème de façon marquée. La tâche, assurément, n’est pas facile alors que les Kurdes eux-mêmes ont fait face à une terrible offensive de la Turquie et de ses supplétifs locaux, islamistes ou mafieux. Quant aux chrétiens, ils en sont depuis longtemps réduits à regretter le mauvais quand vient le pire.
Le meurtre des deux hommes a été revendiqué par Daech. Il n’a rien de fortuit. Le message s’adresse aux chrétiens, qui tentent de reconstruire et de se reconstruire. Le prêtre assassiné œuvrait avec courage et détermination. On cherche à accabler ces communautés résilientes, à les pousser encore davantage à l’exil. Le message s’adresse aussi aux médias mondiaux. Ce qui souligne une nouvelle fois une forme de reconnaissance perverse, paradoxale. Les djihadistes considèrent que tuer un prêtre, c’est frapper l’Occident au cœur – ce que ledit Occident, sécularisé comme il est, peinera aujourd’hui à comprendre. Le message s’adresse, enfin, à ceux qui seraient tentés de rivaliser avec Daech pour le contrôle des franchises djihadistes de Syrie ou d’Afrique. On a tué son chef, Al-Baghdadi, pseudo-calife dont le règne s’est terminé dans une cour de ferme, traqué par un chien que Donald Trump a cru bon de présenter à la télévision, et surtout par du renseignement et par des drones. L’organisation dite de l’État islamique doit montrer qu’elle existe encore. Qu’elle a gardé sa capacité de malfaisance et son imagination criminelle. Par l’abjection elle crée l’information. Par l’information elle veut assurer sa domination.
Les djihadistes considèrent que tuer un prêtre, c’est frapper l’Occident au cœur – ce que ledit Occident, sécularisé comme il est, peinera aujourd’hui à comprendre.
Bien entendu, qui dit information, dans ce cas, dit propagande. L’organisation est évidemment affaiblie, privée de son territoire quasi étatique, privée de ses sources de richesses, privée de ses combattants, privée de ce singulier pouvoir d’attraction qui faisait que des familles entières quittaient la Belgique, la France ou la Tunisie pour se jeter dans son enfer déguisé en paradis. Mais, alors que Donald Trump se retire de Syrie en assurant que, puisqu’il a tué Al-Baghdadi, la tâche est finie, ce sinistre événement vient nous montrer que l’on n’en a pas terminé avec l’hydre. Et, si ce n’est pas en Syrie, c’est au Sahel qu’on le voit presque tous les jours.
ASIE/INDE - Croissance des violences et appel des chrétiens indiens au respect de leurs droits constitutionnels
12 novembre 2019
New Delhi (Agence Fides) – « Les atrocités à l’encontre des chrétiens sont en augmentation. En 2014, ont été signalés quelques 150 épisodes de violence à l’encontre de la communauté. Leur nombre est passé à 200 en 2016 et à 270 en 2017. En 2018, ont été enregistrés 292 cas de violence à l’encontre des chrétiens et au cours des neuf premiers mois de cette année, 247 cas ont été signalés dont 60 dans le seul Etat de l’Uttar Pradesh. Au cours de l’an dernier, 40 églises ont été fermées à cause des violences subies. Au Chhattisgarh, les communautés et autres groupes chrétiens font même face à un boycott social. Nous demandons au gouvernement de mettre fin aux harcèlements des pasteurs et à la violence à l’encontre de la communauté chrétienne ». C’est ce qu’affirme à l’Agence Fides Minakshi Singh, une des responsables chrétiennes ayant organisé ces jours derniers une manifestation à Delhi. Parmi les sujets soulevés par la communauté chrétienne se trouve notamment la fin des attaques et des violences à l’encontre des prêtres, religieux, religieuses et laïcs, souvent injustement accusés de « conversions frauduleuses ».
Les chrétiens indiens demandent au gouvernement fédéral de protéger le bien-être des minorités religieuses, en particulier des chrétiens, dans tous les secteurs de la vie. Les communautés chrétiennes regrettent que le gouvernement du Premier Ministre Narendra Modi n’ait pas accordé de représentation aux minorités religieuses, en n’incluant aucun chrétien parmi les Ministres de son exécutif. « Nous souhaitons que le Premier Ministre puisse bientôt nommer un Ministre chrétien au sein de son cabinet qui dispose de la confiance de la communauté et soit en mesure de protéger les intérêts et les droits des chrétiens pour l’avenir » affirme Minakshi Singh.
« Les minorités religieuses, tels que les chrétiens et les musulmans, sont prises pour cible par des groupes nationalistes hindouistes » a déclaré à Fides A. C. Michael, responsable de l’Alliance pour la défense des libertés (ADF), organisation mondiale présente en Inde qui défend les droits des chrétiens. Selon lui, qui est également Coordinateur du United Christian Forum, les responsables chrétiens ont également attiré l’attention du gouvernement sur les lois dites « loi sur la liberté de religion », en vigueur dans sept Etats indiens et habituellement utilisées de manière incorrecte comme prétexte pour frapper la communauté chrétienne. « Ces lois devraient être immédiatement abrogées afin de garantir la totale liberté religieuse » remarque A. C. Michael, laïc catholique.
Les responsables chrétiens ont exprimé leur préoccupation suite à l’augmentation des cas de violences à l’encontre des fidèles, confirmée par le National Crime Records Bureau (NCRB). L’évêque protestant émérite Karam Masih de Delhi, a déclaré : « Nos droits devraient être protégés. Nous sommes des personnes qui aiment la paix. Le gouvernement devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir la paix. Il devrait soutenir les valeurs constitutionnelles ». (SD) (Agence Fides 12/11/2019)
Pourquoi il ne faut pas modifier la loi sur l'avortement :
Ces propositions de loi participent d'un coup de com idéologique. Ainsi, dans notre pays, on aurait 14 jours pour décider d'annuler un achat en ligne, mais seulement 48 heures pour décider d'avorter.
Depuis 2 ans, nous observons une poussée idéologique forte pour une libéralisation totale de l'avortement, avec deux sujets au centre des discussions parlementaires : faut-il une limite de temps à l’avortement ? L’avortement peut-il être considéré comme un “soin de santé” comme un autre ?
Nous osons la question : à l’heure ou nous n’avons pas de gouvernement, modifier la loi sur l’avortement, est-ce le chantier prioritaire pour les femmes belges aujourd’hui? Nous en doutons fortement. Un autre sujet nous semble bien plus prioritaire: la Belgique est en effet parmi les 4 plus mauvais pays européens en matière de congé de maternité; et cela concerne 120.000 femmes par an en Belgique.
Dans le cas d’une grossesse, le congé de maternité en Belgique est de 15 semaines 1 , payé à 64% du salaire belge moyen selon l’OCDE 2 , ce qui correspond à 9,6 semaines payées à 100% du salaire belge moyen. Avec un tel système, les femmes belges sont beaucoup plus mal loties que leurs voisines européennes : les Pays-Bas proposent 17 semaines à 100% du salaire moyen, la France et Allemagne, 14,5 et 14 semaines, et nous sommes très loin de la Bulgarie qui octroie 52 semaines. Pourquoi nos politiques ne se penchent-ils pas sur le cas de toutes ces mères qui sont souvent contraintes de travailler jusqu’à la toute fin de leur grossesse, pour ensuite revenir au travail quand elles ne se sont pas encore remises de leur accouchement, contraintes d’arrêter l’allaitement prématurément lorsqu’elles ont choisi cette option et de confier un bébé encore fragile ? Est-ce une fatalité de notre système législatif de laisser une grande partie des jeunes mamans dans une situation de quasi-précarité ? La priorité pour les femmes belges est ailleurs que l’avortement.
Pour ce qui concerne l’accès à l’avortement, la législation actuelle a permis de trouver un compromis dont notre beau pays a le secret:
L’avortement a été autorisé sous conditions en 1990 et il a été sorti du Code Pénal en 2018. Cependant, trois balises éthiques ont été soigneusement placées puis maintenues par le législateur :
Tout d’abord, le délai légal : il est fixé à douze semaines de gestation. Effectuer un avortement hors de ces délais fait risquer au médecin et à la femme des poursuites judiciaires. Toutefois, celles-ci sont théoriques car il n’y a jamais eu de poursuite ou condamnation pour ces faits depuis l’instauration de la loi il y a bientôt 30 ans 3 .
La 2e balise est le délai de réflexion : il est fixé à six jours entre la première discussion en établissement de soins et le moment de l’avortement, pour laisser le temps de la réflexion notamment suite à la présentation des différentes aides matérielles et psychologiques. Ce temps de réflexion ne peut constituer un facteur gênant pour avorter car, le cas échéant, le délai légal peut être repoussé le temps que s’écoule le délai de réflexion.
3. La clause de conscience : le médecin et le personnel médical peuvent faire valoir leur clause de conscience s'ils ne souhaitent pas pratiquer un avortement.
Moins d’un an après la loi d’octobre 2018, certains partis politiques veulent précisément faire sauter ces digues éthiques que le législateur avait alors souhaité conserver:
Les propositions visent à étendre le délai légal d’avortement en passant de 12 à 18 voire 20 semaines (soit 4 mois et 4,5 mois de grossesse); et en outre supprimer toute possibilité de poursuites si l'avortement est pratiqué en dehors du délai (ce dernier point est variable en fonction des propositions de loi), rendant de facto l’avortement toléré jusqu’à la naissance. Deuxièmement, ces propositions divisent par 3 le délai de réflexion, passant de 6 jours à 48 heures. Enfin, elles menacent la clause de conscience, en reconsidérant l'avortement comme un “soin de santé”. En effet à quel titre le personnel médical pourrait-il refuser de pratiquer ou de participer à un avortement si le législateur ne reconnaît aucune différence éthique entre cet acte et une banale opération d’ablation de l’appendicite?
Les propositions de loi actuelles, n’améliorent pas la condition de la majorité des femmes confrontées à une grossesse et participe d’un coup de communication idéologique.
Il n'y a en effet pas de réelle demande pour l'extension du délai d’avortement : Le Centre d'Action Laïque, lobby particulièrement en croisade sur la question 4 - financé par nos impôts car il est reconnu en tant que culte - indique lui-même que seulement 0,05% des grossesses ont été interrompues après le délai légal d’avortement, aux Pays-Bas, par des femmes belges qui ne pouvaient légalement le faire en Belgique (environ 400 à 500 demandes sur plus de 120.000 grossesses). C’est donc bien une demande d’ordre idéologique qui est poussée; plus la grossesse avance, plus les femmes ont conscience qu'elles ne portent pas un amas de cellules, mais bien un véritable enfant à naître. A 18 semaines, il fait 20 cm, ses organes génitaux sont en place, et la maman sent déjà souvent son enfant bouger dans son ventre - nous le savons, notre futur bébé vient de passer ce cap ! Avoir une vision réaliste de la grossesse et de ce qui s’y vit va de paire avec le fait de traiter chaque femme ayant recours à l’avortement avec le plus grand respect. Nous savons combien chaque situation est singulière et comporte ses difficultés.
Notre législation doit-elle s’aligner sur les pays avec l’éthique la plus faible?
Alors que le parti Ecolo proposait il y a un an d’allonger le délai à 16 semaines 5 , il propose aujourd’hui de l’étendre jusqu’à 18 semaines, et encore, les jeunes écolos semblent vouloir aller plus loin 6 . De son côté, le PTB propose d’aller jusqu’à 20 semaines, soit 4,5 mois de grossesse. Nous ne pouvons que nous étonner de cette surenchère qui ne semble trouver comme justification que l’existence de ce type de délai dans d’autres pays, quand pour d’autres sujets (fiscalité, protection sociale, environnement, droit des femmes enceintes dont nous reparlerons), ces partis ne cessent de répliquer que nous ne devons pas nous aligner sur la législation la plus laxiste. Curieux raisonnement.
D’autre part, il semble absurde de vouloir diviser par 3 le délai de réflexion à 48 heures. En effet, la rencontre avec un médecin ou une assistante sociale permet parfois un nouvel éclairage qu’on ne peut pas balayer d’un revers de main. Il semble difficile d’imaginer de vivre dans un pays où l’on a 14 jours pour décider si l’on souhaite annuler un achat en ligne, mais seulement 48 heures pour décider d’avorter. N’est il pas important de conserver ces jours de réflexion quand 89 % des femmes estiment que l’avortement est un acte qui laisse des traces psychologiques difficiles à vivre 7 ?
Ainsi donc l’urgence pour le droit des femmes et les conditions des femmes enceintes est aujourd’hui ailleurs que dans le délitement des balises éthiques liées à l’avortement : qu’attendent les partis politiques pour s’en saisir et offrir aux femmes de réelles avancées notamment en leur donnant toutes les clés pour vivre leur grossesse dans des conditions meilleures ?
Mgr Gollnisch déplore l’indifférence générale vis-à-vis des minorités du Nord de la Syrie
Un prêtre arménien catholique et son père ont été assassinés ce 11 novembre dans le Nord-Est de la Syrie. L’État islamique a revendiqué ce double meurtre. Le directeur de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, dénonce le silence de la communauté internationale, et pense que les autorités locales, kurdes notamment, devraient protéger davantage les chrétiens et les autres minorités de la région.
Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les funérailles du père Joseph Hanna Ibrahim, de l'Église arménienne catholique, et de son père Hovsep Bédoyan ont eu lieu ce mardi à midi, en la cathédrale saint Joseph de Qamishli, où officiait le prêtre défunt.
Hier, le prêtre, âgé d’une quarantaine d’année, se rendait à Deir ez-Zor, accompagné de son père, d’un diacre et d’un laïc, pour suivre les travaux de rénovation de l’église arménienne des Saints-Martyrs, dynamitée par Daech en septembre 2014. Leur véhicule a été pris pour cible par des hommes armés, membres de cette même organisation terroriste. Seuls le diacre et le laïc sont parvenus à s’échapper.
Dans un communiqué, L’Œuvre d’Orient s’est indignée «que la question des chrétiens en Mésopotamie syrienne soit systématiquement oubliée et escamotée». L’organisation qui vient en aide aux chrétiens des Églises orientales a aussi appelé les Kurdes, qui exercent en partie l’autorité dans la région, de mieux «respecter et prendre en compte cette présence ancienne de communautés chrétiennes de diverses confessions». Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L’Œuvre d’Orient réagit à cette nouvelle attaque de Daech. Il livre son analyse concernant la situation dans cette zone de la Syrie toujours plongée dans la violence et les luttes de pouvoir, les milices kurdes, arabes et assyro-chaldéennes – qui forment les Forces démocratiques syriennes - s’opposant aux troupes turques et à leurs supplétifs syriens.
Entretien avec Mgr Pascal Gollnisch
Nous avons appris avec horreur l’assassinat de ce prêtre arménien et de son père qui l’accompagnait dans sa voiture. Ceci nous donne à penser que les chrétiens qui sont dans le Nord-Est dans la Syrie, c’est-à-dire en Mésopotamie syrienne, sont totalement oubliés. On parle beaucoup des Kurdes, on parle évidemment de l’entrée de la Turquie en Syrie, de la situation politique de la Syrie, mais on ne parle pratiquement pas des chrétiens qui sont dans cette zone. Or il y a de nombreux chrétiens. Il y a des chrétiens arméniens, des chrétiens syriaques, chaldéens, latins… Il y a beaucoup de communautés qui souvent se sont installées dans cette zone parce qu’elles fuyaient le génocide arménien en 1915. On ne mentionne pas l’existence de ces communautés, et les Kurdes – auxquels nous reconnaissons qu’ils ont combattu l’État Islamique – ont cependant tendance à vouloir “kurdifier” – si vous me permettez cette expression – la région, c’est-à-dire à en chasser tous ceux qui ne seraient pas Kurdes. Par conséquent, il y a eu dans certaines écoles catholiques des dégâts qui ont été faits par des groupes kurdes. Je ne dis pas que c’est tous les Kurdes, ni que c’est l’autorité institutionnelle des Kurdes, mais il y a des Kurdes qui ont saccagé des écoles catholiques, qui ont tiré à la kalachnikov sur la façade d’un évêché… Par conséquent nous souhaitons que cela soit beaucoup plus pris en compte. Nous ne comprenons pas ce silence par rapport à ces chrétiens qui subissent une situation extrêmement difficile en fonction des différents groupes armés qui sont dans cette région.
Mais par qui cela peut être pris en compte, et comment?
Je pense que nous devons demander aux autorités kurdes, là où elles exercent de fait une autorité – si l’armée turque est entrée dans le Nord de la Syrie, elle n’est pas entrée très profondément en Syrie, donc il y a des endroits où l’autorité de fait est encore kurde – d’assurer la protection des lieux chrétiens et des communautés chrétiennes. La Mésopotamie syrienne est majoritairement peuplée de personnes arabophones, et par conséquent on ne peut pas en faire un Kurdistan au sens d’une région où il y aurait exclusivement des Kurdes comme on peut parfois l’envisager dans d’autres pays. La population arabophone est là depuis très longtemps, bien antérieurement au peuplement kurde, donc il faut que les autorités kurdes assurent de manière beaucoup plus étroite la sécurité des populations chrétiennes. Ensuite, la Turquie, qui a donc pénétré en Syrie, doit porter la responsabilité de la sécurité de la communauté chrétienne dans les zones qu’elle a occupées – nous pensons en particulier à la ville de Qamishli qui doit être sécurisée pour les chrétiens -, pour que les chrétiens qui ont fui cette zone qui est la leur, qui est leur terre, puissent rentrer dans des conditions de dignité et de sécurité. Nous aurions aimé que la communauté internationale, si toutefois ce mot a encore un sens, se mobilise bien davantage pour assurer la sécurité de ces communautés.
Sur place, sur quels soutiens les chrétiens peuvent-ils encore compter, s’il en existe?
Les chrétiens, en général, ont refusé de s’armer, ce sont des gens pacifiques. Par conséquent, ils n’ont pas de moyen de se défendre par eux-mêmes, et ils sont dépendants des pouvoirs en place: la Turquie, les Kurdes, et tous les pays qui agissent dans cette zone – les forces russes, l’armée syrienne et l’autorité de Damas, des forces américaines qui ont fait défection… On est donc obligé de s’en remettre aux autorités de fait dans cette région. Mais je pense que nous avons des capacités d’influence vis-à-vis des Kurdes, vis-à-vis de la Turquie, qui doivent être mises en jeu afin de protéger l’ensemble des minorités . Les chrétiens ne sont pas des “protégés de l’Occident”, ce n’est pas comme cela qu’il faut envisager les choses; c’est l’ensemble des minorités de cette région qui doivent être protégées, d’une part par les autorités en place dans la région, et d’autre part par ceux qui peuvent influencer ces autorités.
«Ceux qui peuvent influencer»… autrement dit?
Et bien, d’abord nous pensons que les Nations-Unies sont terriblement absentes de ce qui se passe dans la zone. Il est tout de même étonnant qu’il n’y ait pas eu de réunion du Conseil de sécurité pour envisager la sécurité de ces communautés chrétiennes. Bien évidemment, l’Union européenne, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne qui avaient des forces spéciales dans cette région doivent pouvoir agir fortement pour la défense de ces minorités.
Mais je constate que ce prêtre arménien qui a été assassiné dans sa voiture, avec son père à côté de lui, cela n’a pas beaucoup mobilisé les innombrables experts, politologues et spécialistes qui parlent de cette région comme s’ils la connaissaient bien.
L’État Islamique s’en est pris à un prêtre: pensez-vous qu’il y ait une stratégie précise derrière cela?
Je crois que l’État islamique s’en prend à tout ce qui n’est pas lui, et par conséquent aux chrétiens aussi. Le fait qu’il y ait une présence chrétienne dans cette région – ou qu’il n’y en ait plus – est symptomatique de la réalité sécuritaire. Ne croyons pas que l’on peut résoudre le problème en disant “les chrétiens n’ont qu’à habiter ailleurs”. Si les chrétiens ne peuvent plus vivre dans cette région, c’est toute cette région qui est menacée, tous les habitants de cette région. Les chrétiens ne sont qu’un révélateur de ce qui se passe. Je pense donc qu’il faut porter une attention beaucoup plus forte à la situation de cette minorité. Il y a d’autres minorités, comme des Turkmènes, qui sont en quelque sorte fragilisées par ce qui se passe dans cette région. On ne parle que de la question des Turcs, des Kurdes, des Russes ou autres, alors que les minorités doivent être beaucoup plus protégées et regardées dans ce qu’elles vivent concrètement.
Quel message voulez-vous faire passer aux chrétiens de Mésopotamie syrienne?
Nous souhaitons qu’ils puissent rester sur les terres qui sont les leurs, mais nous ne pouvons avoir ce souhait que s’il y a en même temps un engagement de tous pour leur permettre de rester dans des conditions acceptables. Personne n’a en soi vocation au martyre: les parents par exemple, s’ils ne perçoivent pas qu’il y a une sécurité suffisante pour leur famille, auront tendance à quitter cette région. Par conséquent, le défi qui nous est donné est d’inspirer suffisamment de confiance aux populations pour leur donner à penser qu’elles ont en effet un véritable avenir chez elles. Nous le croyons, mais cela suppose que chacun se mobilise et en ce moment, je ne sens pas cette mobilisation.
Evo Morales, président marxiste de Bolivie, a été contraint de démissionner après presque 14 années à la tête de l’Etat. Les dirigeants de l’opposition bolivienne, qui ont obtenu la démission et le départ d’Evo Morales, ont eupour premier acte “officiel”, de se rendre au Palais du Gouvernement pour prier à genou Bible ouverte sur un drapeau bolivien.
Selon une information de l’AFP, dimanche 10, avant de quitter le Palais du Gouvernement, un pasteur chrétien partisan de Camacho a dit :
“la Bible est de retour au Palais du Gouvernement. La Pachamama n’y reviendra plus jamais. Aujourd’hui, le Christ est de retour au Palais du Gouvernement. La Bolivie est pour le Christ”
Cette évocation de la Pachamama est intéressante. Danscet article de 2013, on apprend que, malgré sa promesse de respecter la liberté religieuse, une loi a encadré strictement les associations cultuelles, touchant principalement les catholiques et les protestants, et Morales faisait la promotion de l’animisme précolombien dont les principes doivent, selon lui, inspirer les diverses religions. L’article 15 de la loi oblige toutes les organisations confessionnelles à accorder leurs activités aux paramètres de « l’horizon de la bonne vie », un concept issu de la vision cosmologique aymara, le terreau culturel et cultuel d’Evo Morales.
A ceux qui estimaient que cette loi était contraire à Convention relative aux droits de l’homme,signée par la Colombie, Morales a répondu que « le respect des droits de la Terre-Mère (la « Pachamama ») est plus important que le respect des droits de l’homme. »De culture aymara, le Président Morales s’était exprimé sur ses croyances :
« Certains disent que je suis athée, mais c’est la première fois que je l’affirme publiquement : à minuit comme à l’aube, je prie pour mon père et ma mère qui m’a donné le jour. Je pense à mes pères, je crois en notre mère [la Terre] et je crois également en nos dieux.
La croyance en la « bonne vie » est un concept aymara et quechua. Il s’agit de vivre dans un équilibre naturel et spirituel, en sachant comment se comporter et vivre avec toutes les formes d’existence. La « Terre-Mère » est mise en avant dans une conception de la vie très environnementaliste, opposée à l’industrialisation et au capitalisme. Mais l’aspect religieux est très marqué au niveau de la cosmogonie. Cette Pachamama (Terre-Mère, énergie ou force tellurique) est, avec le Pachakama (Cosmos-Père, énergie ou force cosmique), l’une des deux sources de toute existence, selon cette croyance. Cette « bonne vie » se décline, sous les auspices de la Pachamama, en treize principes apparemment anodins (savoir manger, savoir dormir, savoir donner et recevoir, etc.), mais à la spiritualité évidente, qui ne peut s’associer avec celle des églises. En effet, la Pachamama, Terre nourricière, est avant tout une déité à qui il faut faire des dons pour obtenir ses faveurs, et les indigènes andins lui apportent une offrande nommée Challa en quechua ou Pago en aymara, sous forme de bière, de feuilles de coca ou de nourriture. Un culte que Morales fait de plus en plus intégrer dans la législation, plus largement dans la sphère politique et publique.
En décembre 2010, avait été votée une loi qui accorde des droits à la Terre-Mère, la considérant comme une personne. L’article 5 de cette loi confère à la Pachamama un caractère de « sujet collectif d’intérêt public », tout en précisant que les droits conférés par le texte à la Terre-Mère par ce texte n’épuisent pas tous les droits dont elle dispose. L’article 3, quant à lui, rappelle que la Terre-Mère est considérée comme sacrée. L’article 7 évoque les droits de la Pachamama : droit à la vie, à la biodiversité, à l’eau, à l’air pur, à l’équilibre, à la restauration et au droit de vivre sans contamination. Un culte à la Terre, présenté comme déité, auquel le Président Morales tente de donner un caractère d’Etat et qu’il prétend imposer aux autres religions au travers du concept de « bonne vie ».
Nouvel élargissement des conditions de l'avortement
Déclaration des évêques belges
Un an à peine après avoir sorti l'avortement du Code pénal dans notre pays, on envisage une nouvelle révision de la loi sur l'avortement. On veut élargir la possibilité de pratiquer un avortement jusqu’à la dix-huitième semaine de grossesse et réduire le délai de réflexion obligatoire de 6 jours à 48 heures. Au-delà d’une modification dans la pratique, il s’agit d'un changement dans la signification de l'interruption de grossesse : l'avortement devient une intervention médicale ordinaire.
La loi peut, bien sûr, envisager l'avortement comme un simple acte médical. Mais il ne sera pas vécu ainsi. On peut en sortir bouleversé et désespéré. En suggérant qu'il s'agit d'une intervention ordinaire, la loi ne tient nullement compte du ressenti et du vécu de ces personnes. Pourquoi encore solliciter conseil ou aide ? Dès le départ, on risque de prendre les questions à la légère. Désarroi et solitude n’en seront que plus exacerbés. Considérer l'avortement comme un simple acte médical en fait aussi un droit. Qui pose des questions ou refuse l'avortement devra en répondre. C’est applicable tant au médecin qu'à la femme concernée. Invoquer la notion de liberté de conscience sera aussi de plus en plus difficile même si on la maintient.
L'état de droit garantit la protection de la dignité humaine et de l'intégrité physique de chacun. N'en est-il pas de même pour une vie humaine à naître ? Pourquoi faire comme si ce n'était pas encore la vie ? Où est la limite ? Pourquoi justement là ? Pourquoi ces questions sont-elles si rarement, voire jamais abordées dans le débat ?
Des avertissements ont retenti dans la presse, dans les milieux médicaux et universitaires. Ils ne proviennent pas d’une perspective idéologique particulière. Ce problème concerne toute la société et chacun de nous. Comme si les arguments n'avaient plus d'importance.
Il est incompréhensible qu'une question d’une telle importance et si délicate soit traitée aussi vite et sans débat de fond préalable.
Le Cardinal Joseph De Kesel et les évêques de Belgique
Tous deux invités par les évêques à l’assemblée plénière d’automne à Lourdes – une démarche inédite dans l’Église de France –, Marie-Hélène Lafage, vice-présidente des Altercathos et membre du conseil d’administration des Scouts et Guides de France, et Fabrice Gagnant, chercheur en anthropologie systémique, témoignent pour La Vie. Une interview réalisée par Marie-Lucile Kubacki :
"Comment êtes-vous arrivés à l’écologie ?
Fabrice Gagnant. À 16 ans j’ai créé un site web sur l’écologie ! J’ai commencé à me former en autodidacte, par des lectures, en suivant des conférences, par des expériences de terrain. Plus tard, je me suis spécialisé en anthropologie systémique pour comprendre les évolutions des sociétés sur le long terme. Il y a 5 ans je suis allé voir le cardinal Barbarin, juste avant la publication Laudato si’, en lui disant que j’avais envie de travailler pour l’Église. J’avais envie de mettre mes compétences au service du diocèse, pour faire une passerelle entre l’Église et les autres acteurs. J’ai proposé que l’on crée un pôle écologie au sein du diocèse de Lyon pour accompagner le diocèse vers plus de cohérence : réduction et tri des déchets, sensibilisation, accompagnement des paroisses, réflexion sur le patrimoine, utilisation de matériel recyclé, organisation d’événements. Accueillir les bonnes volontés, mais aussi évangéliser car plein de jeunes de mon âge sont sensibles à cela… Pour moi il n’y a pas d’idéologie dans l’écologie, la nature ne ment pas. Quand les forêts meurent de soif comme dans les Vosges, ce n’est pas idéologique. L’homme se raconte des histoires, pas la nature.
Marie-Hélène Lafage. J’ai toujours été extrêmement sensible à la Création, étant de nature contemplative, aimant la poésie (elle a publié le recueil Le train dans le brouillard n’attendra pas minuit, Ad Solem, 2017, ndlr). La Contemplation de la Création a toujours été une chose très naturelle et très forte. Je suis aussi fascinée par la figure de saint François d’Assise. Au moment où je me suis convertie, je me suis demandé où était ma vocation. J’ai senti que j’avais une volonté d’exister dans la transformation du monde. Politique, poésie, foi et écologie : ce sont mes quatre moteurs.
Vous êtes les premiers laïcs invités à participer à une assemblée des évêques : comment le vivez-vous et qu’en attendez-vous ?
F.G. J’étais très content d’être invité, c’était une forme de reconnaissance pour mon travail sur cette question. Je suis venu ici aussi, avec la crainte que nous n’en restions au stade des mots et que cela ne soit pas traduit en actes. J'ai été rassuré par la grande qualité des interventions et des ateliers. J'attends maintenant des actes concrets.
Le Conseil d’Etat turc a décidé que l’ancienne église du Saint Sauveur in Chora à Istanbul devait retourner « à son culte initial », c’est-à-dire… à l’islam.
Cette église fut construite Ve siècle, rebâtie au XIe puis au XIVe. Elle est considérée comme l’une des plus belles églises byzantines, avec de riches mosaïques et fresques du XIVe siècle.
Elle fut transformée en mosquée en 1511, puis en musée en 1948.
Cette décision du Conseil d’Etat pourrait ouvrir la voie à la reconversion de Sainte-Sophie en mosquée, insistante et permanente revendication islamiste.
Le Saint-Siège ne participera pas au Sommet de Nairobi
8 NOVEMBRE 2019
« La CIPD et son programme d’action englobant le vaste programme de développement de la communauté internationale ne devraient pas être réduits à ce que l’on appelle « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et à « l’éducation à la sexualité complète » », estime le Saint-Siège qui ne participera donc pas au Sommet de Nairobi. Il regrette l’absence de « consultation sur le texte » et aussi une organisation du sommet « hors du cadre des Nations Unies »: on ne saurait le considérer comme un « sommet de l’ONU ». Il réaffirme le « droit à la vie ».
Un communiqué de la Mission du Saint-Siège à l’ONU, à New York, publié ce vendredi 8 novembre, en anglais, rappelle tout d’abord les engagements du Saint-Siège: « Le Saint-Siège est et reste un ardent défenseur de la promotion d’un développement humain équitable, durable et intégral qui favorise la dignité humaine et le bien commun de chaque homme, femme et enfant, comme l’a déclaré le pape François: le développement doit être fondé sur accès pratique et immédiat de tous aux biens matériels et spirituels essentiels: logement, travail digne et bien rémunéré, nourriture et eau potable adéquates; liberté religieuse et, plus généralement, liberté spirituelle et éducation. Ces piliers du développement humain intégral ont un fondement commun, à savoir le droit à la vie et, plus généralement, ce que nous pourrions appeler le droit à l’existence de la nature humaine elle-même.[1] »
Il rappelle aussi son intérêt pour la Conférence du Caire, et ses réserves: « La conférence tenue au Caire en 1994 était un événement important. Le Programme d’action se félicitait en particulier de son affirmation contre toutes les formes de coercition dans les politiques de population. La position du Saint-Siège sur les documents de la CIPD et leur terminologie figurent dans les réserves spécifiques aux mêmes documents [2]. »
Et il redit son intérêt pour la conférence de Nairobi aussi, mais il regrette d’accent mis justement sur les points controversés du Caire: « C’est pourquoi le Saint-Siège a noté avec intérêt la nouvelle qu’une conférence visant à commémorer le 25e anniversaire de la CIPD était prévue cette année et qu’elle devait se dérouler en Afrique. Il est toutefois regrettable que les organisateurs aient décidé de centrer la conférence sur quelques questions discutées et controversées qui ne font pas l’objet d’un consensus international et qui ne reflètent pas avec précision le programme de croissance de la population et du développement défini par la CIPD. La CIPD et son programme d’action englobant le vaste programme de développement de la communauté internationale ne devraient pas être réduits à ce que l’on appelle « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et à « l’éducation à la sexualité complète »».
Il aurait souhaité que soient également abordés des « aspects du Programme d’action, tels que les femmes et les enfants vivant dans l’extrême pauvreté, migration, stratégies de développement, alphabétisation et éducation, promotion d’une culture de la paix, soutien à la famille en tant que cellule de base de la société, lutte contre la violence à l’égard des femmes et assurer l’accès à l’emploi, à la terre, au capital et à la technologie, etc. »
Ainsi, « le Saint-Siège ne peut souscrire à la «Déclaration de Nairobi sur la CIPD25: Accélérer la promesse». Il regrette qu’aucune consultation de fond sur le texte n’ait été menée. Le Saint-Siège note que si plus de temps et une approche véritablement inclusive avaient été choisis, un soutien plus large aurait pu être assuré pour le texte et pour la conférence ».
Autre point de divergence: « Il est également regrettable que la conférence se déroule hors du cadre des Nations Unies, empêchant ainsi des négociations intergouvernementales transparentes tout en donnant l’impression trompeuse d’un «consensus» sur la «Déclaration de Nairobi». Par conséquent, le «Sommet de Nairobi» ne peut être considéré comme une rencontre de l’Organisation des Nations Unies ni tenu sous ses auspices. »
« En conséquence, le 24 octobre 2019, le Saint-Siège a informé le Gouvernement du Kenya qu’il ne participerait pas à la conférence », conclut le communiqué.
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NOTES:
1. Discours du pape François à l’Assemblée générale des Nations Unies le 25 septembre 2015.
2. Les réserves du Saint-Siège doivent être interprétées conformément à la déclaration faite par le représentant du Saint-Siège à la 14e séance plénière de la Conférence internationale sur la population et le développement, le 13 septembre 1994; disponible à: https://www.un.org/en/development/desa/population/events/pdf/expert/27/SupportingDocuments/A_CONF.171_13_Rev.1.pdf, p. 143.