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Politique - Page 34

  • Biden remet au pape François la plus haute distinction présidentielle

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    Du Tagespost :

    Biden remet au pape François la plus haute distinction présidentielle

    Le président américain sortant n'avait encore jamais décerné la médaille de la liberté « avec distinction ». C'est désormais le chef des catholiques qui l'a reçue. François est un « pape du peuple » et une « lumière de foi, d'espoir et d'amour ».

    Biden verleiht Papst Franziskus Orden
    Photo : Maison Blanche / X | Sur le service de messagerie « X », Biden a posté samedi une photo de la cérémonie d'hommage à laquelle assistait, en l'absence du pape, l'ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis, le cardinal Christophe Pierre.

    12.01.2025

    Le président américain sortant Joe Biden a honoré le pape François en lui remettant la plus haute décoration civile des États-Unis, la « Presidential Medal of Freedom with Distinction », la médaille présidentielle de la liberté - avec distinction. Sur le service de messagerie « X », Biden a posté samedi une photo de l'hommage, auquel assistait, en l'absence du pape, l'ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis, le cardinal Christophe Pierre.

    « Pape François, votre humilité et votre grâce ne peuvent être exprimées par des mots et votre amour pour tous est sans précédent », a écrit Biden à ce sujet sur “X”. En tant que « pape du peuple », François est une « lumière de foi, d'espoir et d'amour qui illumine le monde entier ». Biden avait initialement prévu de rencontrer le pape François vendredi dans le cadre d'un voyage à Rome. Il a toutefois annulé sa visite à l'étranger en raison des incendies de forêt dévastateurs à Los Angeles, en Californie.

    « Lumière de la foi, de l'espoir et de l'amour ».

    Dans un communiqué de presse, la Maison Blanche a indiqué que Biden s'était entretenu au téléphone avec François pour l'informer personnellement de cette distinction. La Maison Blanche a souligné que c'était la première fois que Biden recevait la médaille de la liberté avec la mention « avec distinction ». 

    En outre, selon le communiqué de presse, Biden a fait savoir que Jorge Bergoglio avait déjà été au service des personnes vulnérables et de celles qui n'ont pas de voix en tant que jésuite en Argentine pendant des décennies. « En tant que pape François, sa mission de servir les pauvres n'a jamais été terminée ». François est un « pasteur aimant qui répond avec joie aux questions des enfants sur Dieu, un enseignant provocateur qui nous ordonne de lutter pour la paix et de préserver la planète. Un chef accueillant qui jette des ponts vers les autres religions ». En tant que premier pape de l'hémisphère sud, François est différent de tous les papes qui l'ont précédé.

    La relation entre Joe Biden et le pape François a toujours été considérée comme extrêmement positive et constructive. Avant même de prendre ses fonctions de président des États-Unis, Biden avait rencontré le pape argentin à plusieurs reprises et, en tant que président, il a également rendu visite à François au Vatican. Alors que les évêques américains, majoritairement conservateurs, ont critiqué Biden à plusieurs reprises, notamment en raison de son engagement en faveur d'un « droit » à l'avortement, François a plutôt souligné les points communs avec Biden que ce qui les sépare.  DT/mlu

  • L’« option bénédictine » est-elle une stratégie de redressement chrétienne valable ?

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    Comme on le sait, en 2017, le journaliste américain Rod Dreher a publié un livre qui proposait ce que l'on appelle l' option bénédictine, comprise comme un choix stratégique visant à préserver la civilisation chrétienne résiduelle de l'offensive d'une laïcité de plus en plus agressive et répressive. Ce livre a connu un succès mondial, même dans son édition italienne ( L'associazione Benedetto , Edizioni San Paolo, Cinisello Balsano 2018). Quelques années plus tard, sur le blog The American Conservateur, l'auteur revoit et corrige sa proposition à la lumière des objections reçues et des nouveaux développements.


    Cependant, il semble approprié d'examiner brièvement son livre car il contient une bonne analyse historique et de nombreuses indications valables, rassemblant les suggestions d'experts appartenant à diverses confessions chrétiennes. Il semble avant tout nécessaire d'évaluer si la proposition originale « néo-bénédictine » constitue une stratégie valable de résistance culturelle et politique qui permet aux chrétiens de se sauver de la persécution, en vue de préparer une reprise capable de vaincre l'ennemi de la civilisation chrétienne. .

    En fait, après une analyse minutieuse, les doutes ne manquent pas à cet égard.

    La crise actuelle de la civilisation est-elle similaire à celle de l’Antiquité ?

    Le premier doute sur l’option néo-bénédictine vient du fait qu’elle présuppose une similitude entre la crise de l’ancienne civilisation préchrétienne et celle de la civilisation post-chrétienne moderne. Ainsi, selon Dreher, les facteurs qui, vers le Ve siècle, ont déclenché la construction de la civilisation chrétienne pourraient aujourd'hui être repris pour la sauver de l'extinction, en les adaptant évidemment à nos besoins.

    Cependant, cette comparaison entre l’époque du haut Moyen Âge et l’époque contemporaine ne résiste pas à l’analyse historique et remet donc en question les prémisses qui fondent l’option néo-bénédictine.

    Par exemple, la crise civilisationnelle vécue à l’époque du grand saint italien était bien moins grave que celle contemporaine. En fait, la crise du VIe siècle n’était pas unitaire, car elle présentait des aspects de lieu et de secteur très différents ; elle n'était pas dominante, parce qu'elle s'opposait à des facteurs spirituels hérités de la tradition gréco-romaine et surtout à la diffusion rapide du christianisme ; elle n’était pas mondiale, car elle a renversé l’Empire romain d’Occident mais a épargné celui d’Orient. Il suffit de rappeler que, tandis que saint Benoît fondait le monastère de Mont-Cassin, l'empereur Justinien supprimait l'Académie païenne d'Athènes et lançait le code légal du christianisme.

    Au contraire, la crise que nous traversons aujourd’hui présente les graves caractéristiques d’être unitaire, dominante et mondiale ; elle nécessite donc une solution à la fois unitaire, dominante et globale, c’est-à-dire une solution radicale.

    Par ailleurs, la crise de civilisation vécue à l’époque de saint Benoît était très différente de celle contemporaine. En effet, le christianisme naissant prospérait en Europe de l’Est et survivait faiblement en Europe occidentale malgré l’effondrement de Rome et les invasions barbares ; l'Église grandissait et commençait la conversion des peuples nordiques. Pour restaurer la civilisation, les moines bénédictins n'avaient qu'à restaurer les bases culturelles et les structures politico-juridiques de la société, transformant les peuples barbares de facteurs destructeurs en facteurs constructifs. En effet, des réformes bénédictines et carolingiennes sont nés l'Empire franco-germanique à l'Ouest et les royaumes slaves à l'Est, destinés à durer plus d'un millénaire.

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  • Nord Kivu : plus de 290.000 personnes ont été contraintes de fuir en décembre

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D.CONGO - Violents combats au Nord-Kivu entre l'armée et le M23

    Kinshasa (Agence Fides) - Plus de 290.000 personnes ont été contraintes de fuir en décembre à cause des combats dans le Territoire de Lubero, dans le Nord Kivu, à l'est de la République Démocratique du Congo. C'est ce qu'indique le dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Ces personnes s'ajoutent à celles qui ont déjà été déplacées dans différentes régions du Nord-Kivu. Selon l'OCHA, le nombre total de personnes déplacées dans la province congolaise est de 2,7 millions.

    Selon le rapport, « dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, la situation humanitaire s'est encore détériorée au cours du mois de décembre 2024 en raison de la poursuite des affrontements armés liés à la crise du M23. La reprise des attaques armées des Forces démocratiques alliées (ADF) contre la population civile a aggravé la vulnérabilité des populations déjà fragilisées et contraintes à des déplacements multiples. Dans le sud de Lubero, les affrontements en cours entre les FARDC et le M23 ont déplacé plus de 290 000 personnes dans le nord, le nord-est, le nord-ouest et le sud du territoire ».

    Les deux groupes mentionnés dans le rapport ont des origines différentes. L'ADF (Allied Democratic Forces) est un groupe rebelle ougandais implanté de longue date au Nord-Kivu et en Ituri, terrorisant les populations locales. En 2019, l'ADF a annoncé son affiliation à l'État islamique, accentuant sa connotation djihadiste (voir Fides 24/6/2023).

    Le M23 est un groupe soutenu par le Rwanda, avec des armes et ses propres troupes, comme l'indique le rapport du 27 décembre du Groupe d'experts de l'ONU sur la RDC, qui documente le soutien décisif des troupes rwandaises, des armes « high-tech » et des renseignements au groupe armé congolais dans la poursuite de ses conquêtes territoriales dans l'est de la RDC. Depuis le début de l'année, les combats se sont intensifiés dans la province, notamment en raison de l'échec des pourparlers de paix à Luanda, en Angola, à la mi-décembre (voir Fides 16/12/2024). En particulier pour prendre le contrôle de Masisi, la capitale du territoire du même nom, qui ces derniers jours a changé trois fois de mains entre le M23 et les soldats de l'armée congolaise, soutenus par les miliciens pro-gouvernementaux du Wazalendo. Alors que la ville est revenue aux mains du gouvernement, les rebelles contrôlent les collines qui la surplombent, d'où ils peuvent riposter par de nouveaux assauts. L'armée et les miliciens pro-gouvernementaux tentent maintenant de reprendre le contrôle des collines pour sécuriser la ville.

    La ville de Masisi est située à 80 km de la capitale du Nord-Kivu, Goma, qui est encerclée par les forces du M23 depuis des mois.(LM) (Agence Fides 10/1/2025)

  • 436 attaques contre des églises américaines – L’administration Biden n’applique pas la loi pour protéger les lieux de culte

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    De kath.net/news :

    436 attaques contre des églises américaines – L’administration Biden n’applique pas la loi pour protéger les lieux de culte

    9 janvier 2025

    En vertu de la loi FACE, le fait d'endommager ou de détruire intentionnellement des lieux de culte religieux est passible d'une amende de 10 000 dollars et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois lors d'une première condamnation.

    Selon une étude du Family Research Council (FRC), 436 attaques contre des églises ont été perpétrées aux États-Unis en 2023. Le ministère de la Justice de l’administration Biden ne poursuit aucune affaire en vertu de la loi sur la liberté d’accès aux entrées des cliniques (FACE). Malgré son titre, la loi FACE inclut non seulement la protection de l’accès aux cliniques d’avortement, mais protège également explicitement les églises et les lieux de culte. Les chiffres ont été annoncés lors d’une audition devant le Congrès américain à la mi-décembre 2024.

    En vertu de la loi FACE, le fait d'endommager ou de détruire intentionnellement des lieux de culte religieux est passible d'une amende de 10 000 dollars et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois lors d'une première condamnation. Des sanctions encore plus sévères sont prévues en cas de récidive ou de lésions corporelles.

    Depuis le début de l’administration Biden-Harris en janvier 2021, le ministère de la Justice a engagé 24 poursuites contre un total de 55 accusés en vertu de la loi FACE. Seuls deux de ces cas concernaient des attaques contre des centres pro-vie, les autres concernaient des manifestations pro-vie dans des cliniques d'avortement. À ce jour, aucune attaque contre une église n’a fait l’objet de poursuites en vertu de la loi FACE. 50 des 55 accusés étaient des militants pro-vie, dont 34 ont désormais été reconnus coupables.

    Au vu de ces chiffres, le député républicain Chip Roy accuse l’administration Biden d’adopter une approche unilatérale à l’encontre des militants pro-vie. Le ministère de la Justice poursuit les pro-vie mais est incapable de protéger les centres pro-vie qui sont de plus en plus attaqués, a déclaré le législateur. De juin 2022 à mai 2023, 67 attaques ont été menées contre des centres de protection de la vie, a annoncé le FRC lors de l'audience.

    Photo : Église Saint-Paulin de Syracuse, Nebraska, qui a été attaquée et endommagée en 2023.

  • Le pape évoque des formes de limitation de la liberté religieuse en Europe et dénonce un "soi-disant droit à l'avortement"

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 
    AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÉGE 
    POUR LA PRÉSENTATION DES VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE

    source

    Salle des bénédictions
    Jeudi 9 janvier 2025

    _________________________________

    Excellences, Mesdames, Messieurs,

    nous nous retrouvons ce matin pour un moment de rencontre qui, au-delà de son caractère institutionnel, se veut avant tout familial : un moment où la famille des peuples est symboliquement réunie par votre présence pour échanger des vœux fraternels en laissant de côté les querelles qui divisent, et en redécouvrant plutôt ce qui unit. Au début de cette année, qui revêt pour l’Église catholique une importance singulière, notre rencontre a une valeur symbolique particulière, car le sens même du Jubilé est de “faire une pause” dans la frénésie qui caractérise de plus en plus la vie quotidienne, pour se ressourcer et se nourrir de ce qui est vraiment essentiel : se redécouvrir enfants de Dieu et frères en Lui, pardonner les offenses, soutenir les faibles et les pauvres, faire reposer la terre, pratiquer la justice et retrouver l’espérance. C’est à cela que sont appelés tous ceux qui servent le bien commun et exercent cette forme élevée de charité – peut être la forme la plus élevée de charité – qu’est la politique.

    C’est dans cet esprit que je vous accueille en remerciant tout d’abord Son Excellence l’Ambassadeur Georges Poulides, Doyen du Corps diplomatique, pour les mots avec lesquels il s’est fait l’interprète de vos sentiments communs. Je vous souhaite à tous une chaleureuse bienvenue, reconnaissant de l’affection et de l’estime que vos peuples et vos gouvernements portent au Siège Apostolique, et que vous représentez si bien. Les visites de plus de trente chefs d’État et de Gouvernement que j’ai eu la joie de recevoir au Vatican en 2024, ainsi que la signature du Deuxième Protocole Additionnel à l’Accord entre le Saint-Siège et le Burkina Faso sur le statut juridique de l’Église Catholique au Burkina Faso et de l’Accord entre le Saint-Siège et la République Tchèque sur certaines questions juridiques, conclus l’année dernière, en témoignent. En octobre dernier, l’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine sur la nomination des évêques a été renouvelé pour quatre ans, signe de la volonté de poursuivre un dialogue respectueux et constructif pour le bien de l’Église catholique dans le pays et de tout le peuple chinois.

    Pour ma part, j’ai voulu répondre à cette affection par mes récents voyages apostoliques qui m’ont conduit à visiter des pays lointains comme l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour, et plus proches comme la Belgique et le Luxembourg et, enfin, la Corse. Bien qu’il s’agisse évidemment de réalités très différentes, chaque voyage est pour moi l’occasion de rencontrer et de dialoguer avec des peuples, des cultures et des expériences religieuses différentes, et d’apporter une parole d’encouragement et de réconfort, en particulier aux personnes les plus vulnérables. À ces voyages s’ajoutent les trois visites que j’ai effectuées en Italie : Vérone, Venise et Trieste.

    Au début de cette année jubilaire, je souhaite exprimer de manière particulière ma gratitude aux Autorités italiennes, nationales et locales, pour les efforts déployés dans la préparation de Rome au Jubilé. Les travaux incessants de ces derniers mois, qui ont causé beaucoup désagréments, sont maintenant récompensés par l’amélioration de certains services et espaces publics, afin que tous, citoyens, pèlerins et touristes puissent profiter plus encore de la beauté de la Ville éternelle. Aux Romains, connus pour leur hospitalité, j’adresse une pensée particulière, en les remerciant pour la patience qu’ils ont eue ces derniers mois et pour celle qu’ils auront encore en accueillant les nombreux visiteurs qui arriveront. Je tiens également à remercier chaleureusement toutes les forces de l’ordre, la protection civile, les autorités de santé et les bénévoles qui œuvrent quotidiennement pour assurer la sécurité et le bon déroulement du Jubilé.

    Chers Ambassadeurs,

    dans les paroles du prophète Isaïe, que le Seigneur Jésus fait siennes dans la synagogue de Nazareth au début de sa vie publique selon le récit que nous a transmis l’évangéliste Luc (4, 16-21), nous trouvons résumé non seulement le mystère du Noël que nous venons de célébrer, mais aussi celui du Jubilé que nous sommes en train de vivre. Le Christ est venu             « annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61,1-2a).

    Nous commençons malheureusement cette année alors que le monde se trouve déchiré par de nombreux conflits, grands et petits, plus ou moins connus, ainsi que par la reprise d’actes odieux de terreur, comme ceux qui se sont produits récemment à Magdebourg en Allemagne et à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis.

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  • Naissance et frontières de l’État d’Israël : une histoire à reconstruire

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (enfrançais sur Diakonos.be) :

    Naissance et frontières de l’État d’Israël, une histoire à reconstruire

    « Du fleuve à la mer », du Jourdain à la mer Méditerranée. Il est difficile de trouver une formule plus destructrice, vociférée par ceux qui veulent chasser les Juifs de cette terre qui est la leur.

    Mais « du fleuve à la mer » pourrait aussi bien être une formule prophétique, une formule de paix véritable entre les deux peuples qui habitent cette même terre, les Juifs et les Arabes.

    La solution à deux États, que de nombreux gouvernements ainsi que le Saint-Siège ne cessent d’appeler de leurs vœux, est en réalité impraticable. Alors que la solution d’un État unique pour Juifs et Palestiniens qui s’étendrait précisément « du fleuve à la mer », avec Jérusalem pour capitale, bien qu’elle soit ardue et lointaine, serait en fait plus sincère et mieux à même de résoudre le problème.

    Dans le monde catholique, cette solution a été évoquée publiquement pour la première fois par les évêques de Terre Sainte – et au premier chef par le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa – dans une déclaration du 20 mai 2019 :

    « Dans la situation actuelle, on ne fait que parler d’une solution à des États, mais ce sont que de vains discours. Par le passé, nous avons vécu ensemble sur cette terre, pourquoi ne pourrions-nous pas y vivre ensemble à l’avenir également ? La condition fondamentale pour une paix juste et durable, c’est que tous les habitants de cette Terre Sainte jouissent de la pleine égalité. Voilà notre vision pour Jérusalem et pour tout le territoire appelé Israël et Palestine, qui se situe entre le Jourdain et la mer Méditerranée. »

    Et c’est aussi la solution proposée à plusieurs reprises, ces dernières années, dans une revue faisant autorité, « La Civiltà Cattolica », par son principal spécialiste du judaïsme, le jésuite israélien David M. Neuhaus.

    Cette solution souffre cependant d’une objection, à première vue incontournable, partagée universellement, et même par une grande partie du monde juif. C’est l’objection qui consiste à dire qu’Israël occupe illégalement des territoires qui n’ont jamais été les siens, à Jérusalem-Est, en Judée, en Samarie : les territoires que les Nations Unies avaient attribués aux Palestiniens dans le plan de partage de 1947 dont est issu l’actuel État d’Israël.

    Mais est-ce vraiment le cas ? Ou bien la naissance réelle de l’État d’Israël devrait-elle être antidatée d’un quart de siècle ? Et si, depuis cette époque ses frontières légitimes, s’étendaient effectivement « du fleuve à la mer » ?

    C’est précisément la thèse que David Elber, un spécialiste juif en géopolitique, soutient et détaille dans un livre à plusieurs voix – juives, chrétiennes, musulmanes – récemment sorti en Italie sous le titre : « Il nuovo rifiuto d’Israele ».

    *

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  • L’Université de la vie d’Alliance VITA : comprendre pour agir

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    L’Université de la vie d’Alliance VITA : comprendre pour agir

    Notre Université de la vie, avant de s’étendre à de nombreuses villes de France, est née du besoin d’alerter et de former des parisiens motivés en plus grand nombre pour réussir certaines de nos actions nationales, qui se tiennent dans la capitale. Nous savons, par expérience, que, pour agir dans la tempête anthropologique qui jette à bas de multiples repères d’humanité, il est indispensable de comprendre la situation. « Qu’est-ce qui se passe ? » précède le « Que puis-je faire ? ». D’où l’idée de lancer, en janvier 2006, un cycle de formation à Paris sur les enjeux du respect de la vie, sous le label ambitieux et attractif d’Université de la vie. A l’époque ce sont les permanents de l’association qui interviennent sur des formats longs, dans une salle du centre-ville : arguments, réflexion, mise en pratique. Le succès est immédiat : de tous âges, des centaines de franciliens se pressent. Les éditions annuelles se succèdent. Il se trouve qu’à chaque mois de janvier l’actualité politico-médiatique corrobore nos alertes, offrant aux participants l’opportunité d’agir : révisions successives des lois bioéthiques, évolution continue des dispositions législatives régissant l’avortement, offensive de l’euthanasie, appuyée sur l’exploitation de faits divers etc. Spécificité d’Alliance VITA, nos arguments s’enracinent dans l’expérience : celle de nos services d’écoute et des soignants VITA, à commencer par notre président d’alors, le cancérologue Xavier Mirabel, solidement formé à l’éthique. La formule « comprendre pour agir » fait ses preuves. Des étudiants rejoignent nos équipes ; des soignants nous disent à quel point ils se sentent solidifiés ; un professeur de réanimation nous encourage même à l’issue d’une des premières sessions : « L’université de la vie a renouvelé mon regard et révisé ma pratique médicale ».

    Au fil des ans, le succès de ces sessions exclusivement franciliennes incite nos équipes locales d’autres régions à les réclamer pour leur public. La technique aidant, nous nous lançons en 2014 dans un nouveau concept, celui d’une « émission » nationale. Réalisée depuis une salle parisienne, elle sera diffusée en direct dans une centaine d’autres. Chacune bénéficiera de la capacité de mobilisation, d’organisation et d’animation d’une équipe locale. Dès la première année, 6000 personnes s’inscrivent. La soif de comprendre reste la même depuis, même si le concept s’est modernisé : interventions plus brèves, élargissement des thèmes et multiplication des intervenants. La parole est donnée à des experts mais aussi à des témoins. La culture de vie peut s’étendre en tout temps, à toute personne, particulièrement dans les situations de fragilité. Des orateurs porteurs de handicaps ou responsables d’œuvres de terrain s’expriment comme des maitres en humanité. Les séquences courtes touchent ; leur qualité n’a rien à envier aux émissions de télévisions, mais la part d’interactivité n’est pas factice.

    Très vite, notre nouvelle Université de la vie a aussi pris une dimension internationale, dans les communautés francophones de Belgique, de Suisse puis d’une dizaine d’autres pays, parfois en décalé. Elle est traduite et diffusée au Portugal. L’initiative a traversé les années Covid en s’adaptant à ses contraintes. Mais sa formule résiste à l’individualisme et au « tout numérique » : les participants qui convergent vers des salles s’y rencontrent et découvrent la réalité de terrain de notre association, tandis que des témoins locaux sont invités par les équipes pour prolonger ces soirées. Ce panachage entre écrans et rencontres directes est une clé de la fécondité. Car le but n’est pas seulement d’informer : il faut aussi et surtout « mettre en mouvement ». Et pour agir, ne pas se sentir seul !

    Chaque année, le programme se renouvelle autour d’un thème qui permet d’ouvrir des angles de réflexion inédits. Les figures de l’association organisatrice croisent leurs regards avec celles d’autres mouvements, des soignants, des universitaires. Les philosophes font prendre de la hauteur. A chaque édition s’inscrivent autant d’anciens participants que de nouveaux. Chacun reçoit un livret qui l’aide à suivre ce qui est donné et de noter ce qu’il veut en garder. Au fil du temps, l’Université de la Vie a ainsi rejoint, éclairé, consolé, et aussi mobilisé des dizaines de milliers de personnes, bien au-delà de notre ambition originelle. Bienvenue à l’édition 2025 sur le thème : « Être humain et le rester demain ». En somme, à nous d’humaniser le futur !

    Tugdual Derville
    Porte-parole d’Alliance VITA

    Pour s’inscrire à l’Université de la Vie 2025 d’Alliance VITA, 3 soirées de formation bioéthique les lundis 20 janvier, 27 janvier et 3 février : https://www.alliancevita.org/

  • Inde : des responsables religieux exhortent Modi à mettre un terme à la spirale de violence contre les chrétiens

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    D'Anto Akkara sur CNA :

    Des responsables religieux indiens exhortent Modi à mettre un terme à la spirale de violence contre les chrétiensbouton de partage de courrier électroniquebouton de partage sharethis

    Bangalore, Inde, 7 janvier 2025

    Dans un appel adressé au Premier ministre indien Narendra Modi, plus de 400 dirigeants chrétiens et civils ainsi que 30 groupes religieux ont appelé à « une action immédiate et décisive… pour freiner la montée de la violence contre les chrétiens, en particulier pendant les prières et les célébrations de Noël ».

    « Nous crions vers vous du plus profond de notre cœur alors que nous sommes attaqués dans des villages et des villes de plusieurs États le jour de Noël », ont déploré les dirigeants chrétiens de diverses confessions dans leur appel conjoint, également envoyé au président fédéral Droupadi Murmu, le 31 décembre.

    « Rien que pendant cette période de Noël, au moins 14 incidents visant des chrétiens ont été signalés, allant des menaces et perturbations aux arrestations et aux attaques directes, soulignant une tendance alarmante à la montée de l'intolérance et de l'hostilité », indique l'appel signé par des dizaines d'éminents prêtres catholiques, de dirigeants laïcs et de groupes de défense.

    De récents incidents de violence et d'hostilité ont eu lieu, notamment lorsque des groupes hindous ont crié avant les services de Noël devant une cathédrale catholique à Lucknow, et lorsque des antagonistes ont forcé le personnel à retirer les décorations de Noël dans une école préparatoire de l'État du Gujarat, dans l'ouest du pays.

    Des chanteurs de Noël ont également été arrêtés et des enseignants menacés dans l'État central du Madhya Pradesh, tandis qu'un livreur de nourriture a été dépouillé de sa robe de Père Noël dans la ville de Bangalore.

    L'appel a souligné que ces incidents se sont produits « seulement deux jours après que [Modi], dans son discours à nos prélats catholiques, a condamné ceux qui incitent à la violence et répandent la discorde, provoquant des perturbations dans la société ».

    Lors de la célébration de Noël organisée par la Conférence des évêques catholiques d'Inde (CBCI) à New Delhi, le 23 décembre, Modi a déclaré que « les enseignements du Seigneur Christ célèbrent l'amour, l'harmonie et la fraternité. Il est important que nous travaillions tous pour renforcer cet esprit ». « Cependant, cela me fait mal au cœur de voir des tentatives de propagation de la violence et de perturbation de la société. Il est essentiel que nous nous unissions pour relever de tels défis », avait déclaré Modi à l’époque.

    John Dayal, un chroniqueur catholique parmi les signataires de l'appel, a affirmé dans une interview accordée à CNA le 3 janvier que Modi avait fait preuve d'« hypocrisie » dans son discours. « Après avoir exprimé sa « douleur » face aux incidents violents, Modi n’a pas mentionné un seul incident parmi les deux cas quotidiens de violence haineuse ciblée en 2024 dans le pays. Au lieu de cela, il a cité l’attaque sanglante du marché de Noël en Allemagne comme exemple. C’est de la duplicité et c’est ce qui encourage les fondamentalistes hindous belliqueux », a déclaré Dayal.

    Le Forum chrétien uni (UCF), une organisation œcuménique qui surveille les incidents antichrétiens, a rapporté en décembre que le nombre d'actes de violence survenus tout au long de l'année 2024 avait atteint 745 fin novembre. « En réalité, les chiffres sont bien plus élevés. De nombreux autres incidents qui ont pu se produire mais qui n’ont pas été signalés sur notre ligne d’assistance téléphonique ne sont pas inclus dans le nombre total », a déclaré à CNA AC Michael, le coordinateur catholique de l’UCF.

    Le gouvernement Modi a récemment envoyé un émissaire spécial au Bangladesh à propos des récentes atrocités commises contre les hindous dans ce pays, mais l’UCF a exhorté le gouvernement Modi « à envisager la mise en place d’une enquête nationale dirigée par un secrétaire du gouvernement indien pour examiner ces incidents de persécution de la minorité chrétienne en Inde. »

    Les chrétiens ont exhorté le gouvernement du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata à « émettre des directives claires aux gouvernements des États sur la protection des droits constitutionnels à la liberté religieuse, à initier un dialogue régulier avec les représentants de toutes les communautés religieuses et à protéger le droit fondamental de professer et de pratiquer librement sa foi ».

    « L’inclusion et l’harmonie sont vitales non seulement pour la structure morale de la nation, mais aussi pour sa prospérité économique et sociale », ont-ils déclaré dans l’appel.

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    Anto Akkara est un journaliste de Bangalore, en Inde. Il est correspondant régulier du National Catholic Register. Outre ses reportages internationaux, Akkara a écrit des livres et produit des documentaires relatant l'histoire des martyrs de Kandhamal. Il a reçu le prix St. Titus Brandsma pour le journalisme.

  • Pierre Manent menacé de poursuites en justice

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    De Gérard Leclerc sur France Catholique :

    Pierre Manent, le mauvais procès

    Parce qu'il met en garde contre les difficultés liées à l'islam, le philosophe est menacé de poursuites en justice. La « police de la pensée » veut faire taire la contradiction.
    Pierre Manent est l’objet de deux demandes de poursuite judiciaire au motif que, par ses propos à la chaîne de télévision du Figaro, il aurait provoqué « à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ». Puisqu’il est question de violence, celle de certains réseaux sociaux semble dépasser toute mesure, lorsque le philosophe est accusé de procéder à « une incitation claire à commettre un crime contre l’humanité »… Quand on connaît Pierre Manent, ses écrits, ses convictions, et la façon dont il les exprime, on s’interroge, face à cet acharnement poussé jusqu’à la calomnie, sur la surchauffe d’un certain climat idéologique.

    Les impasses de la laïcité

    Il convient de revenir, bien sûr, à ce qui a provoqué tant de vindicte et qui se rapporte à l’expansion démographique de l’islam en Europe. Pour le philosophe, qui n’a cessé de réfléchir aux fondements des liens sociaux, il y a un réel danger : « Nous allons au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser. » Voilà qui mériterait au moins une discussion de la part de ceux qui sont en désaccord. Mais plutôt que de se prêter à une controverse argumentée, on préfère répliquer par les procédés de ce qu’Orwell appelait « la police de la pensée ». Pierre Manent ne s’en prend nullement à la personne des musulmans qui vivent dans notre pays. Il ne réclame pas leur expulsion. Il a expliqué dans un essai important, Situation de la France (DDB, 2015), qu’il y avait lieu de procéder avec ces compatriotes à ce qu’on peut appeler des « accommodements raisonnables ». Déjà, il est vrai, il mettait en doute que la « laïcité » soit en mesure de comprendre le véritable défi que constitue l’islam à l’intérieur d’une cité dont le passé, les mœurs lui sont si étrangers. C’est pourquoi il recommandait, à propos d’un phénomène religieux sui generis, l’expertise de l’Église catholique – pour peu que celle-ci soit suffisamment avertie des aléas d’un dialogue interreligieux rendu difficile par la différence, voire l’opposition, des sources et des traditions dogmatiques.

    Défi civilisationnel

    En insistant, dans son intervention au Figaro TV, sur l’importance du nombre de migrants musulmans, Pierre Manent met l’accent sur un problème civilisationnel que ses contradicteurs se refusent obstinément à envisager. Comme si un régime de laïcité pouvait à lui seul résoudre des obstacles considérables. C’est d’abord oublier qu’un tel régime s’enracine dans une histoire qui a mis aux prises un régime anticlérical et l’Église catholique. L’accord qui en est résulté est complètement étranger à un islam qui ne peut s’y reconnaître qu’au prix de révisions radicales de sa nature originelle.

    Par ailleurs, Pierre Manent n’est nullement isolé dans son appréciation de ce défi civilisationnel. Elle est de plus en plus partagée dans l’ensemble de l’Europe, avec des révisions radicales à l’égard de la politique migratoire. Les pays d’Europe du Nord, telle la Suède qui avait été le plus loin dans l’accueil d’une population étrangère, ont désormais complètement revu leurs positions. Ce n’est nullement que ces pays seraient devenus intolérants ou racistes. C’est que la difficulté d’une intégration leur est apparue plus que problématique.

    Interdit de penser…

    Au-delà de l’offensive actuelle à l’égard d’une personne, on est bien obligé de s’interroger sur un climat général qui rend difficile l’expression d’une pensée libre. Lorsqu’on veut faire condamner par les tribunaux un homme de pensée comme notre philosophe, c’est comme si on jetait un interdit sur cette pensée. En l’espèce celle d’un catholique qui sait s’exprimer dans les termes les plus rationnels, mais qui est aussi en mesure de faire rayonner le génie du christianisme dans une époque qui le méconnaît. On ne saurait trop recommander son magnifique Pascal et la proposition chrétienne (Grasset, 2022).

  • Un "bergoglien" nommé à la tête de l'archevêché de Washington

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    D'Hannah Brockhaus sur le NCR :

    Le pape François nomme le cardinal Robert McElroy à la tête de l'archidiocèse de Washington

    Résolument progressiste, le cardinal McElroy est désormais prêt à prendre en charge le territoire ecclésiastique de la capitale du pays, au moment même où Donald Trump prête serment pour un second mandat en tant que président des États-Unis.

    Le cardinal Robert McElroy à l'église de San Frumenzio ai Prati Fiscali à Rome le 23 avril 2023, lorsqu'il a pris possession de son église titulaire.
    Le cardinal Robert McElroy à l'église San Frumenzio ai Prati Fiscali à Rome le 23 avril 2023, lors de sa prise de possession de son église titulaire. (photo : Pablo Esparza/CNA / EWTN)

    Le pape François a nommé le cardinal Robert McElroy, évêque de San Diego, à la tête de l'archidiocèse de Washington, DC, a annoncé lundi le Vatican.

    Le cardinal de 70 ans, titulaire d'un doctorat en théologie morale de l'Université pontificale grégorienne et en sciences politiques de Stanford, succède au cardinal Wilton Gregory à la tête de l'archidiocèse qui dessert plus d'un demi-million de catholiques dans le sud du Maryland et la capitale américaine.

    Au cours de ses presque dix années en tant qu'évêque du diocèse le plus au sud de la Californie, le cardinal McElroy s'est exprimé sur un certain nombre de questions controversées à l'intersection de la politique et de la vie de l'Église. Il est également considéré par beaucoup comme le cardinal américain dont la pensée se rapproche le plus de celle du pape François.

    Résolument progressiste, le cardinal McElroy est désormais prêt à prendre en charge le territoire ecclésiastique de la capitale du pays, au moment même où Donald Trump prête serment pour un second mandat en tant que président des États-Unis.

    Peu de temps après l'investiture du président Trump pour son premier mandat en 2017, le cardinal McElroy a déclaré lors d'un rassemblement de groupes religieux que si Trump était le candidat de la « disruption », alors une disruption similaire était nécessaire pour construire une société meilleure.

    « Eh bien, maintenant, nous devons tous devenir des perturbateurs », a déclaré l’évêque, faisant référence au recours à la force militaire pour expulser les migrants sans papiers et à la représentation des réfugiés et des musulmans comme des ennemis.

    Sur le plan politique, c’est sur le sujet de l’immigration que le cardinal McElroy s’est exprimé le plus ouvertement. 

    S'exprimant lors d'une veillée de prière interconfessionnelle devant le palais de justice fédéral américain dans le centre-ville de San Diego en 2021, le cardinal McElroy a dénoncé l'échec du Congrès à créer des voies de légalisation pour certains des 11 millions de migrants sans papiers des États-Unis.

    « Nous ne pouvons plus rester les bras croisés et regarder nos processus politiques, aussi brisés soient-ils, détruire les rêves et les espoirs des réfugiés et des immigrants qui sont non seulement venus ici et ont vécu ici, mais qui ont également contribué à construire notre nation et à l'améliorer », a-t-il déclaré.

    Il est également une voix fréquemment entendue dans le débat sur la « cohérence eucharistique », dans lequel il a souvent critiqué ce qu’il considère comme, aux États-Unis, la priorité donnée à l’avortement par rapport à d’autres préoccupations sociales, telles que la peine de mort, la protection des migrants et l’environnement.

    Ces dernières années, le cardinal McElroy a également affirmé que refuser la Sainte Communion aux politiciens catholiques pro-avortement revenait à utiliser l’Eucharistie comme une arme à des fins politiques.

    Dans un essai du 5 mai 2021, il a dénoncé ce qu’il a appelé « une théologie de l’indignité » à recevoir l’Eucharistie, selon laquelle ceux qui la pratiquent se concentrent trop, à son avis, sur la discipline.

    Le cardinal McElroy soutient également les femmes diacres dans l’Église et est un fervent défenseur des catholiques s’identifiant comme LGBT.

    Né à San Francisco le 5 février 1954, Mgr McElroy a grandi dans le comté de San Mateo. Il a été ordonné prêtre en 1980 et a exercé les fonctions d'évêque auxiliaire de l'archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone, à partir de 2010.

    En 2015, le pape François a nommé McElroy à la tête du diocèse de San Diego. Il a été élevé au rang de cardinal par le pape François lors d'un consistoire en août 2022, après avoir subi avec succès un pontage coronarien l'année précédente.

    Avant de commencer le séminaire, McElroy a étudié l'histoire à l'Université de Harvard, puis a également obtenu une maîtrise en histoire américaine à l'Université de Stanford.

    Après son ordination sacerdotale, il a également obtenu une licence (similaire à une maîtrise) en théologie sacrée et des doctorats en théologie morale et en sciences politiques.

  • Canada : Trudeau laisse derrière lui un héritage anti-catholique

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    De sur le NCR :

    Trudeau laisse derrière lui un héritage anti-catholique

    Les mesures prises par son gouvernement en matière d’avortement, de suicide assisté et d’euthanasie, ainsi que la controverse entourant les pensionnats indiens, ont suscité de vives critiques de la part de certains dirigeants de l’Église canadienne.

    Au cours de ses neuf années de règne en tant que premier ministre canadien, Justin Trudeau a défendu des causes qui contredisent directement les enseignements fondamentaux de l’Église concernant la vie humaine et a entrepris d’autres actions qui ont porté préjudice à l’Église locale.

    Sa longue série de politiques néfastes semble toutefois toucher à sa fin. Alors que les sondages montrent que son Parti libéral est confronté à des vents contraires presque insurmontables lors des prochaines élections, le chef catholique a annoncé lundi sa démission de la tête du parti, laissant derrière lui un héritage marqué par cette opposition manifeste à l’enseignement et aux priorités catholiques. Plus particulièrement, ses politiques et son plaidoyer en faveur de l’avancement des droits à l’avortement et à l’euthanasie ont fait du Canada un leader mondial de la culture de la mort . De plus, son rôle dans la perpétuation du récit des « fosses communes » au Canada, impliquant des allégations infondées selon lesquelles des centaines d’enfants autochtones auraient été enterrés secrètement dans des pensionnats catholiques, a entraîné une augmentation des crimes haineux catholiques et une vague d’incendies d’églises.

    Trudeau, 53 ans, restera premier ministre jusqu'à ce que le Parti libéral choisisse un nouveau chef, ce qui doit se produire avant le rappel du Parlement le 24 mars.

    Les dirigeants de l’Église se sont vivement opposés à certaines de ces actions, notamment en ce qui concerne l’introduction par son gouvernement du programme d’aide médicale à mourir (AMM).

    « La souffrance et la mort sont effectivement terrifiantes et l’instinct de recul face à la douleur est universel. Mais l’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas la solution », a écrit l’archevêque Richard Gagnon de Winnipeg, au Manitoba, dans une lettre adressée à Trudeau en 2020 au sujet des efforts du gouvernement pour étendre encore davantage le suicide médicalement assisté. « À ce stade de l’histoire du Canada, nous devrions nous demander, avec intégrité et honnêteté, quel genre de culture nous allons laisser aux générations futures. »

    La culture de la mort

    À la suite d'une décision de la Cour suprême du Canada en 2015 qui a jugé que les lois existantes interdisant l'aide médicale à mourir étaient inconstitutionnelles, l'AMM a été adoptée en 2016 par le Parlement canadien avec le plein soutien de Trudeau.

    « Certains pensent que nous aurions dû aller plus loin avec ce projet de loi; d’autres pensent que nous sommes déjà allés trop loin », a déclaré Trudeau à propos de l’adoption du projet de loi en 2016. « Nous avons concentré nos efforts sur la réalisation de cette première étape de manière responsable et prudente, en trouvant le juste équilibre entre la protection des Canadiens vulnérables et la défense des droits et des libertés, et je suis convaincu que nous avons atteint le juste équilibre. »

    Dans quelle mesure le projet de loi a-t-il favorisé la pratique du suicide médicalement assisté ? De 2016 à 2022, le nombre de cas a explosé, augmentant chaque année en moyenne de 31 %. En 2021, l’AMM a été élargie pour inclure les personnes atteintes de maladies incurables, mais non terminales.

    En 2023, le suicide médicalement assisté était responsable d’un décès sur 20 au Canada. Le projet d’élargir le programme d’aide médicale à mourir aux personnes souffrant de maladie mentale a été reporté parce que, selon le ministre de la Santé Mark Holland, le système de santé canadien n’était pas prêt à franchir le pas.

    « Le système doit être prêt et nous devons le faire correctement », a déclaré Holland aux journalistes. « Il ressort clairement des conversations que nous avons eues que le système n'est pas prêt et que nous avons besoin de plus de temps. »

    Le chef conservateur Pierre Poilievre, dont le parti devance largement les libéraux au pouvoir dans les sondages d'opinion actuels, a mené la charge contre cette dernière tentative d'élargir l'AMM.

    « Après huit ans de Justin Trudeau, tout semble brisé et les gens se sentent brisés. C’est pourquoi beaucoup souffrent de dépression et perdent espoir », a récemment déclaré Poilievre aux journalistes. « Notre travail consiste à transformer leur souffrance en espoir, à traiter les problèmes de santé mentale plutôt qu’à mettre fin à la vie des gens. »

    Avortement

    Trudeau est également un fervent défenseur du droit à l'avortement. Et bien que l'avortement soit communément considéré comme une « question réglée » au Canada en raison du large soutien de l'opinion publique et de la faible opposition politique (Poilevre a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne restreindrait pas le droit à l'avortement s'il était élu), le plaidoyer de Trudeau a été prononcé.

    « Nous réaffirmons sans équivoque le droit de chaque femme à prendre des décisions concernant son corps, sa vie et son avenir », a déclaré Trudeau en septembre. « Nous réfléchissons aux libertés conquises par les femmes. Nous nous engageons à nouveau à réaliser des progrès que nous ne pouvons pas risquer de perdre. Et nous nous battons bec et ongles pour protéger le droit des femmes à choisir. »

    Tout au long de son mandat, le Premier ministre canadien a pris pour cible les centres de grossesse qui proposent ce qu’il appelle des « conseils malhonnêtes ». Et en novembre, il a présenté un projet de loi qui modifierait la législation fiscale canadienne pour obliger les centres de grossesse à divulguer s’ils proposent des services d’avortement ou de contraception, sous peine de perdre leur statut d’organisme de bienfaisance exonéré d’impôt.

    Trudeau, qui se qualifie régulièrement de féministe, s'est également souvent immiscé dans le débat sur l'avortement aux États-Unis. Lors du Global Citizens Summit de 2023 à New York, Trudeau a déploré les efforts pro-vie après la chute de Roe v. Wade .

    « Quand cesserons-nous de devoir à nouveau intenter une action en justice ? », a-t-il demandé. « Les femmes doivent encore défendre des droits fondamentaux qui auraient dû être reconnus et qui le sont depuis longtemps. »

    Plus tôt dans le règne de Trudeau en tant que premier ministre, le président de l'époque de la Conférence des évêques catholiques du Canada, l'évêque Douglas Crosby, avait écrit une lettre à Trudeau critiquant les efforts de son gouvernement pour promouvoir l'avortement dans d'autres pays.

    « Une telle politique est un exemple répréhensible de l’impérialisme culturel occidental et une tentative d’imposer des valeurs canadiennes déplacées à d’autres nations et peuples », a déclaré l’évêque Crosby à Trudeau dans sa lettre de mars 2017. « Elle exploite les femmes au moment où elles ont le plus besoin de soins et de soutien, a-t-il ajouté, et porte tragiquement atteinte aux véritables soins de santé prénatals. »

    Des allégations sans fondement concernant des fosses communes

    Après l’annonce en 2021 par une Première Nation autochtone du sud de la Colombie-Britannique de la découverte de plus de 200 tombes anonymes d’enfants autochtones dans un ancien pensionnat catholique, de nombreux médias au Canada et ailleurs ont publié des articles affirmant qu’il s’agissait de l’une des nombreuses « fosses communes » d’enfants qui avaient été enterrés secrètement à côté de ces écoles, qui ont fonctionné pendant plus d’un siècle au Canada. Plus de trois ans plus tard, aucune preuve n’a été trouvée confirmant l’existence de ces « fosses communes ».

    Malgré l’absence de preuves à l’appui, Trudeau s’est empressé de critiquer l’Église à la suite de la première allégation de tombes anonymes dans le sud de la Colombie-Britannique.

    En plus d'ordonner que les drapeaux nationaux soient mis en berne, le premier ministre a appelé « en tant que catholique » le pape François à venir au Canada pour présenter des excuses aux « Canadiens autochtones en sol autochtone » pour ce qui s'est passé dans les pensionnats du pays. Trudeau a également effectué une visite très médiatisée dans un cimetière autochtone, au cours de laquelle il a été photographié à genoux et l'air triste devant une tombe, un ours en peluche à la main.

    Le tollé public qui a suivi, dirigé contre les catholiques, a entraîné une augmentation de 260 % ​​des crimes haineux anti-catholiques au Canada en 2021. Plus de 120 églises catholiques ont été vandalisées, incendiées ou brûlées depuis que la controverse a éclaté.

    En réponse à la forte augmentation des activités anti-catholiques, Trudeau a qualifié ce comportement d’« inacceptable », mais aussi de « tout à fait compréhensible ».

    « Des églises ont été incendiées et vandalisées », a déclaré au Register Terry O'Neill, un éminent journaliste catholique canadien, « et il qualifie cela de « compréhensible ». C'est un manque flagrant de leadership. C'était un moment triste dans l'histoire du Canada. »

    Malgré le fait qu’aucune fosse commune n’ait été trouvée malgré de nombreuses fouilles, Trudeau et son gouvernement ne se sont jamais excusés ni n’ont modifié leurs commentaires initiaux.

    Le regretté évêque Fred Henry, qui a été évêque de Calgary de 1998 à 2017, a fermement dénoncé les allégations infondées de « fosses communes » contre l’Église dans un courriel de 2023 qu’il a envoyé au Catholic Register , le journal de l’archidiocèse de Toronto.

    « Pourquoi l'Église catholique ne demande-t-elle pas au gouvernement fédéral la preuve qu'un seul enfant interné est effectivement porté disparu, dans le sens où ses parents ne savaient pas ce qui était arrivé à leur enfant au moment de son décès ? », a-t-il demandé.

    Selon le défunt évêque, de telles fausses déclarations ne servent qu'à saper les efforts du Canada visant à promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.

    « Est-ce que cela aiderait les peuples autochtones du Canada à améliorer leur vie si l’Église catholique allait jusqu’à assumer la responsabilité du meurtre et de l’enterrement clandestin de milliers d’enfants des pensionnats au nom de la réconciliation ? », a écrit l’évêque Henry. « Non, ce ne serait pas le cas. Cela n’améliorerait pas la vie des peuples autochtones d’un iota si cette monstrueuse diffamation contre les Oblats, les Sœurs de Sainte-Anne, les Sœurs grises et autres devenait la « vérité » acceptée au Canada. »

  • Que va-t-il advenir des minorités, notamment chrétiennes, en Syrie ?

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    D' sur Bitter Winter :

    Que va-t-il arriver aux minorités en Syrie ? Un point de vue chrétien

    Des images d'un arbre de Noël incendié par des hommes armés à Al-Suqaylabiyah, provoquant des protestations chrétiennes. D'après X.
    Des images d'un arbre de Noël incendié par des hommes armés à Al-Suqaylabiyah, provoquant des protestations chrétiennes. D'après X.

    Un chef d’équipe de Free Burma Rangers (FBR), une organisation humanitaire confessionnelle, a décrit en direct la situation désespérée près de Kobané en Syrie. Il a décrit en détail une attaque récente menée par des milices soutenues par la Turquie contre un dépôt de céréales, une ressource essentielle pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays, de nombreux Kurdes, des chrétiens et d’autres minorités, qui ont déjà subi la perte de leurs maisons, de leurs moyens de subsistance et, dans certains cas, de membres de leur famille. Dans un appel sincère, le chef a conclu : « Nous prions Jésus pour que ces combats cessent et que l’amour de Jésus règne en maître. Amen. »

    David Eubank, fondateur des Free Burma Rangers, a souligné les conditions contrastées des chrétiens dans les différentes régions de Syrie. « Les chrétiens de la région de Damas, sous le contrôle de Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), s'en sortent relativement mieux », a-t-il expliqué. HTS tente de se repositionner comme une entité politique et une autorité administrative légitimes en Syrie. À cette fin, ils se sont engagés à protéger les minorités, y compris les chrétiens, dans le cadre d'un effort pour se distancer de leurs origines, bien que HTS soit issu du Jabhat al-Nusra, l'ancienne filiale syrienne d'al-Qaida, qui a été fondée en tant que groupe djihadiste dans le but d'établir un État islamique en Syrie.

    « Jusqu’à présent, le groupe a largement respecté sa promesse de protéger les chrétiens, même si des attaques continuent de se produire », a noté M. Eubank.

    Drapeau de Hay'at Tahrir al-Sham. Crédits.
    Drapeau de Hay'at Tahrir al-Sham. Crédits .

    En revanche, la situation à Manbij est bien pire. « L’Armée nationale syrienne (SNA), qui a pris le contrôle de Manbij , fait preuve de beaucoup moins de retenue que HTC », a-t-il déclaré. « À Manbij, personne n’est vraiment en sécurité : les chrétiens, les Kurdes ou qui que ce soit d’autre. »

    Avant la récente attaque, Manbij, une ville située au nord-est du gouvernorat d’Alep, près de l’Euphrate, jouissait d’une paix et d’une stabilité relatives sous l’administration des Forces démocratiques syriennes kurdes (FDS) dans le cadre de l’Administration autonome kurde du nord et de l’est de la Syrie (AANES). L’administration kurde est connue pour sa tolérance et sa protection des chrétiens et des autres minorités. Bien qu’il y ait eu des lacunes en matière de gouvernance, comme dans d’autres villes syriennes, les habitants vivaient sans perturbations significatives dans leur vie quotidienne. Cependant, pendant des années, la Turquie a menacé à plusieurs reprises d’envahir Manbij en utilisant des factions de l’ANS, souvent qualifiées de « mercenaires ». Le 8 décembre 2024, l’ANS, un groupe qui comprend des éléments liés aux extrémistes et d’anciens membres de l’EI et d’al-Qaïda, a lancé une attaque à grande échelle contre Manbij. L’attaque brutale, menée par Abu Amsha et soutenue par la Turquie, a marqué une escalade significative du conflit, caractérisé par des bombardements intensifs et une violence aveugle. Au moins trente civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués, laissant de nombreuses familles dévastées et en deuil après la perte de leurs proches.

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