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Politique - Page 542

  • Qu'est-ce qu'une famille ? L'éclairage de Fabrice Hadjadj

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    Lu sur le site de Famille Chrétienne :

    « Qu’est-ce qu’une famille ? » par Fabrice Hadjadj

    En conclusion du Grenelle de la famille, samedi 8 mars à la Mutualité à Paris, le philosophe Fabrice Hadjadj est venu éclairer cette question si simple, que chacun ressasse depuis le début du débat sur le mariage pour tous. Trente minutes d’exposé qui ont saisi l’auditoire, après dix-huit mois de manifestations pour scander que l’on est tous nés d’un homme et d’une femme avec l’impression tenace d’enfoncer des portes ouvertes.

    1. Qu’est-ce qu’une famille ? On peut s’étonner que nous soyons ici, ensemble, à poser cette question, et certains ne manqueront pas de croire que notre démarche ne pourra que conduire soit au ressassement de choses banales, soit à la complication de choses simples. Nous n’aurions pas d’autre alternative, avec une telle question, que d’enfoncer des portes ouvertes ou de couper les cheveux en quatre.

    En même temps, on le devine, les premières évidences se cachent toujours dans leur lumière. Ce n’est pas seulement comme le nez au milieu de ma figure, trop proche pour être vu ; ni comme le paysage cent fois retraversé, tellement connu qu’il s’efface. C’est surtout comme une source qui éclaire et fonde les autres choses, mais qui ne peut pas, dès lors, être elle-même fondée ni éclairée. Devant cette source, nous sommes semblables à des oiseaux de nuit qui voudraient regarder le soleil en face.

    Nous provenons tous d’une famille, nous commençons tous avec un nom de famille, nous avons tous eu une certaine famille pour berceau. La famille est un fondement. Or, si elle est un fondement, on ne saurait « fonder la famille ». Si elle se situe au principe de nos vies concrètes, il devient impossible de la justifier ou de l’expliquer, parce qu’il faudrait recourir à un principe antérieur, et la famille ne serait plus qu’une réalité secondaire et dérivée, non pas une matrice. Les théoriciens qui voudraient que la première communauté humaine fût issue d’un contrat passé entre individus asexués et solitaires, déclarent eux-mêmes qu’il s’agit là d’une fiction, d’une hypothèse de travail, et non d’une réalité[1]. Il n’y a pas, au niveau humain, de principe antérieur à la famille. On ne peut donc pas l’expliquer ni la justifier, on peut seulement expliciter sa présence qui nous devance toujours.

    Et c’est pourquoi ceux qui attaquent la famille dans son évidence sont si difficiles à contester. Expliquer que l’homme descend du singe est plus facile que d’expliquer qu’un enfant descend d’un homme et d’une femme, parce que dans le premier cas, la thèse réclame effectivement des explications, et même des explications nombreuses, alors que dans le second, il n’y rien à expliquer, il ne s’agit même pas d’une thèse, mais d’un donné absolument initial, comme l’existence du monde extérieur. Or comment prouver que le monde extérieur existe ? Comment montrer à quelqu’un que le soleil éclaire ?

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  • Les 38 propositions de la Manif pour Tous

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    Du site du Figaro :

    La Manif pour Tous a présenté les résultats de son «Grenelle de la Famille» sous forme de 38 propositions protégeant le mariage et la filiation. (...)

    (Les) 38 propositions, «... concrètes, fortes, et attestent d'un souhait de plus grande liberté», assure Ludovine de la Rochère. Développer des préparations au rôle d'époux et de parents pour les futurs mariés, promouvoir la médiation préventive pour les couples en difficulté, prolonger la Carte Famille Nombreuse jusqu'au départ de l'enfant du foyer fiscal... (...)

    Accéder aux 38 propositions

  • 6 avril : Quelle famille pour l'Europe de demain ?

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  • Le dernier numéro de La Nef (257, mars 2014)

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    (Certains articles dont les titres sont des liens sont accessibles en ligne.)
    Sommaire du n°257 de mars 2014
    SOMMAIRE DU N°257 DE MARS 2014

    EDITORIAUX
    Médias et démocratie, par Christophe Geffroy
    Le Traité transatlantique, par Jacques de Guillebon

    ACTUALITÉ
    Hommage à Eugenio Corti, par Didier Rance
    Blocage politique, par Michel Toda
    À rebours : Propos sur la famille, par Falk van Gaver
    Une église pour Libreville, entretien avec Mgr Rudolf
    M. Schmitz
    Vie de l’Église : Euthanasie, par Loïc Mérian
    Comment sont nommés les évêques ?, par l’abbé
    Laurent Spriet
    Les cathos et les élections, par Guillaume Bernard
    Géopolitique d’abord : De vrais enfants !, par Paul-
    Fromager
    Chronique Vie : GPA pour tous, par Pierre-Olivier
    Arduin

    ENTRETIEN
    « La religion est première », entretien avec
    Catherine Pickstock

    DOSSIER : LA MODERNITÉ DANS L’IMPASSE
    La modernité dans l’impasse : débat entre Chantal
    Delsol et Rémi Brague
    De la nécessité de Dieu, par Christophe Geffroy
    Pourquoi faut-il qu’il y ait des hommes ?, par
    Christophe Geffroy
    Les enfants de l’espérance, par Jacques de Guillebon

    VIE CHRÉTIENNE
    Abbé Poppe : la vraie joie existe, par Guillaume
    d’Alançon
    Question de foi : Les mots qui tuent, par l’abbé
    Hervé Benoît

    CULTURE
    Jaurès, la « guerre pour la paix », par Pierre Mayrant
    Au fil des livres : Joseph Malègue, par Philippe Maxence
    Notes de lecture, chroniques musique, sortir, cinéma,
    Internet, livres jeunes
    Un livre, un auteur : Mgr Tony Anatrella
    Portrait : Albéric de Serrant, par Marine Tertrais

    BRÈVES
    Toutes les annonces du mois en ligne

  • Belgique : le Roi a signé la loi sur l'extension de l'euthanasie

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    Dans la « Libre » de ce jour, Christian Laporte, l’incontournable spécialiste du trône et de l’autel estime que le chef de l'Etat a donc parfaitement rempli son rôle constitutionnel "malgré diverses pressions" :

     « C'est fait: le roi Philippe a signé ce dimanche la loi sur l'extension de l'euthanasie aux mineurs. C'était la dernière attendue dans le processus de suivi de la législation depuis son adoption par la Chambre, il y a deux semaines après l'avoir été par le Sénat. Une extension de l'euthanasie voulue et votée par des majorités de rechange comprenant surtout des élus PS, MR, Ecolo-Groen et N-VA mais certainement pas de manière unanime en leur sein puisque d'autres parlementaires de ces partis se sont abstenus ou ont voté contre au nom de la liberté de conscience. Quant au fait que la signature ait été apposée sous la loi quinze jours après son approbation par le chef de l'Etat, il apparaît que c'est un délai tout à fait normal même si, en la matière, il n'existe pas de réelles normes.

    Le chef de l'Etat a donc parfaitement rempli son rôle constitutionnel malgré diverses pressions dont la moindre ne fut pas une pétition de CitizenGO, une fondation catholique espagnole attachée aux valeurs traditionnelles et à la famille de base. Cette dernière l'avait elle-même diffusée à l'initiative d'un couple de catholiques autrichiens, Martin et Gudrun Kluger, les parents d'une famille nombreuse, très engagés dans diverses associations catholiques.

    Leur pétition a recueilli plus de 200.000 signatures principalement à l'étranger où l'on ne connaît évidemment pas tous les tenants et aboutissants de la sanction et de la promulgation royale d'une loi en Belgique. Et où on a visiblement oublié aussi que si au nom de sa conscience, le roi Baudouin n'avait pas voulu signer la loi sur la dépénalisation de l'avortement, il avait en même temps demandé au gouvernement de l'époque de tout mettre en œuvre pour qu'elle soit sanctionnée et promulguée. »

    Réf. Le Roi a signé la loi sur l'extension de l'euthanasie

     Le refus de signature du Roi n’aurait pas empêché la sanction et la promulgation de la loi en usant d’une astuce constitutionnelle. Il aurait, par contre, provoqué une crise mettant en péril le trône et la nation. Un tel geste que Baudouin a pu se permettre en 1990 eût été contreproductif sur toute la ligne aujourd’hui. Au lieu de vouloir sacrifier le roi sur l’autel de leurs convictions, les pétitionnaires doivent mobiliser leurs énergies pour susciter en Belgique un véritable débat de société sur la problématique de l’euthanasie des mineurs (et des autres). Avec 73% d’opinions belges favorables à l’actuelle législation mortifère, ils ne sont pas au bout de leur peine !   JPSC

  • Adapter la déclaration universelle des droits de l'homme aux "nouvelles réalités familiales" ?

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    Friday-Fax-Header-French.jpgLes diplomates d’Obama tentent d’effacer une partie de la déclaration universelle

    NEW YORK, 28 février (C-FAM) Déçus de ne pas être parvenus à intégrer une définition de la famille compatible avec l’homosexualité, l’administration Obama a tenté de retirer des références à la Déclaration universelle des droits de l’homme, des termes consacrés par les fondateurs de l’Onu, et auxquels tous les documents officiels de l’Onu font référence depuis lors.

    Ces dernières décennies, le terme « famille » est régulièrement l’objet de polémiques. En cause, l’échange de passes entre ceux qui souhaitent la reconnaissance de « diverses formes de famille », et ceux qui pensent que la famille est « l'élément naturel et fondamental de la société », comme l’affirme la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH).

    C’est à huis clos que les négociateurs américains ont mis sur table leur demande de remplacement de la traditionnelle définition de la famille, celle de la DUDH, par une nouvelle description des familles, qui ont « diverses formes et fonctions » et expriment la « diversité des préférences individuelles. »

    La définition proposée exclut la notion de famille naturelle, reposant sur l’union d’un homme et d’une femme, comme le cadre normal de procréation et d’éducation des enfants. La proposition américaine a finalement été rejetée par les Etats membres de l’Onu.

    Cet événement met les Etats-Unis dans une position délicate.

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  • Le financement de la recherche sur l'embryon à l'ordre du jour de la Commission européenne

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    Lu sur La Croix (Marianne Meunier) :

    Le financement de la recherche sur l’embryon examiné par la Commission européenne

    Une proposition d’interdiction du financement de la recherche sur l’embryon a reçu le soutien de plus d’un million d’Européens.

    Elle a été déposée auprès de la Commission, qui doit donner une réponse dans les trois mois.

    L’initiative citoyenne européenne (ICE) « Un de nous » vient de franchir une nouvelle étape. Ce projet, qui vise à faire interdire le financement par l’Union européenne (UE) de la recherche impliquant la destruction de l’embryon humain, a été officiellement validé par la Commission européenne vendredi 28 février. 

    Il a rempli les conditions prévues dans le « mode d’emploi » de l’ICE, un outil en vigueur depuis avril 2012 censé rapprocher l’UE du citoyen en lui offrant l’occasion de solliciter l’exécutif communautaire sur un sujet donné. En retour, celui-ci peut décider, ou non, d’apporter une réponse législative.

    PLUS D’UN MILLION DE SIGNATURES

    Lancée en mai 2012 sur l’idée de l’eurodéputé italien Carlo Casini (membre du Parti populaire européen, de centre droit), « Un de nous » a recueilli 1,7 million de signatures dans 19 pays de l’UE – un minimum d’un million de signatures, collectées dans au moins sept pays de l’UE, avec un seuil par pays, est prévu par le règlement.

    « C’est très représentatif d’une préoccupation partagée en Europe », estime Gregor Puppinck, juriste, directeur du European Centre for Law and Justice et co-initiateur de « Un de nous » en France, où le projet est soutenu par la Fondation Jérôme Lejeune, le Comité protestant pour la dignité humaine et les Associations Familiales Catholiques.

    INTERDIRE LE FINANCEMENT

    La bioéthique ne relève pas du champ de compétences de l’UE. Les promoteurs de « Un de nous » se fondent néanmoins sur un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), rendu en octobre 2011, qui avait interdit de breveter une invention « qui requiert la destruction préalable d’embryons humains ou leur utilisation comme matériau de départ ». 

    De leur point de vue, les fonds européens finançant la recherche sur l’embryon entrent en contradiction avec les principes affirmés par ce texte. Débloqués dans le cadre de divers programmes, ils se seraient élevés à 50 millions d’euros sur la période 2007-2013.

    Dans la proposition de « Un de nous », l’interdiction doit porter sur trois domaines : le budget de l’UE en général, le financement des programmes de recherche et l’aide au développement, qui peut, selon les défenseurs de l’initiative, soutenir indirectement des programmes d’avortement. 

    « On attend un engagement formel de la part de la Commission européenne de ne plus financer l’avortement dans le monde, indique Gregor Puppinck. Et si la Commission dit qu’elle ne le finance pas, nous attendons que cette abstention soit couchée par écrit. Et nous attendons la même chose pour la recherche sur l’embryon. »

    PROCHAINES ETAPES

    Les membres du comité ayant promu l’initiative doivent être reçus par le Parlement et la Commission pour une audition commune courant avril. D’ici au 28 mai (soit dans les trois mois suivant la validation de l’initiative), la Commission doit présenter une « communication publique » expliquant si elle donne suite, ou non, à l’initiative. Dans un cas comme dans l’autre, sa position doit être argumentée.

  • Belgique : les dhimmis veulent discuter

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    De l'abbé Eric de Beukelaer sur son "minisite":

    « Dans mon post précédent, je suggérais que l’enseignement pourrait être le prochain grand chantier porté par le Centre d’Action Laïque (CAL) en Belgique. En entendant l’interview de Pierre Galand ce matin sur la radio Première (RTBF), je me dis que j’ai eu du flair. Au nom d’une salutaire modernisation du système scolaire, le président sortant du Centre d’Action Laïque (CAL) en appelle à – je le cite : « donner un coup de canif dans le pacte scolaire »pour aboutir à un seul réseau – public et sans cours philosophiquement engagés s’entend (cours de religion et de morale laïque, remplacés par des cours de philosophie et de citoyenneté).

    Dans le quotidien « le Soir » de ce jour (p.8), l’enjeu s’élargit avec l’intervention du très laïque député socialiste (et médecin) Philippe Mahoux. Ce dernier propose de faire voter une loi, obligeant les établissements de soins (hôpitaux, maisons de repos) subsidiés par l’état à pratiquer des euthanasies. Je le cite : « Aux élus du peuple de trancher ? Soit. Le fait que, pour être agréés, des hôpitaux ou des maisons de repos doivent effectivement appliquer la loi sera clairement inscrit dans une proposition de loi au programme du PS pour la prochaine législature. C’est une question de respect de droit du patient ».

    Ces deux prises de position ont le mérité de la cohérence : En finir avec un réseau scolaire philosophiquement situé et avec des institutions de soin ayant une éthique particulière. Face à cela, que va faire l’opinion catholique ?

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  • Les chrétiens du nord de la Syrie réduits à la dhimmitude

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    De Matthieu Bruynseels sur info.catho.be :

    Les chrétiens du nord de la Syrie devront vivre sous la charia

    « L’Etat Islamique en Irak et au Levant » a imposé le statut de Dhimmi aux chrétiens de la ville de Raqqa, au nord de la Syrie. Ils devront désormais payer un impôt spécial et ne pourront pas manifester leur religion.

    Le mouvement islamiste impose aux chrétiens le statut de « dhimmi » .  Issu de la charia, le statut de « dhimmi » confine les non-musulmans dans un ensemble de droits et d’obligations ; celles-ci furent diversement appliquées selon les pays et les époques. Parmi ces règles, on retrouve généralement un impôt spécial touchant uniquement les non-musulmans, l’interdiction d’avoir une arme ou de servir dans l’administration, l’imposition de vêtements réservés aux non-musulmans, etc. Conformément au droit coranique, les hommes musulmans peuvent épouser une chrétienne, mais l’inverse n’est pas possible. Le communiqué de « l’Etat islamique » – le nom de cette branche extrémiste se situant dans la mouvance d’Al Quaïda – reprend ces différents points, en précisant que les églises détruites ne pourront pas être reconstruites ou rénovées.

    Les islamistes syriens ont déja prévenu que les chrétiens ne respectant pas ces règles seront traités en ennemis.

    Une inégalité imposée par les islamistes

    Cette situation enferme les chrétiens dans un statut de sous-citoyen par rapport aux habitants musulmans de Raqqa. A présent, les derniers chrétiens vivant sous la coupe de l’opposition syrienne n’auront plus beaucoup de choix : soit accepter leur statut de sous-citoyen devant payer et se cacher pour rester en vie, soit partir pour un long et dangereux voyage d’exil en espérant un avenir moins sombre. Il y a une autre possibilité : que les chrétiens se convertissent à l’Islam pour gagner un peu de dignité. Et c’est probablement le but des islamistes.

    Les évêques appellent à la prière

    Réunis en assemblée, les évêques catholiques irakiens ont demandé aux fidèles de prier durant le Carême pour implorer le don de la paix et de la sécurité pour tout le pays. Aux forces politiques et sociales est demandé de dialoguer et de trouver des solutions politiques urgentes à la crise de la nation, pour freiner la recrudescence de la violence. Les évêques s’adressent aussi à tous ceux qui ont fui le pays depuis des années à cause de l’instabilité et des conflits, en demandant aux émigrés de revenir au pays.

    Une espérance qui restera un vœux pieux tant que des islamistes extrêmes menacent le vivre-ensemble des toutes les communautés.

  • Plus de 210.000 personnes ont signé la pétition demandant au roi de ne pas sanctionner la loi sur l'euthanasie des mineurs

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  • Quand les lois sur l'euthanasie enfoncent les parents d'enfants handicapés dans le désespoir

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    Un entretien avec Sophie Lutz réalisé par Gabrielle Cluzel sur Boulevard Voltaire :

    Les lois sur l’euthanasie enfoncent les parents d’enfants handicapés dans le désespoir

    Sophie Lutz, vous êtes mère d’une petite Philippine, 14 ans, polyhandicapée, diagnostiquée in utero. Vous avez publié deux livres-témoignages dans lesquels vous évoquez Philippine. Vous avez écrit sur Twitter que la loi sur l’euthanasie des enfants, telle qu’elle s’apprête à être promulguée en Belgique, est « une claque affreuse pour tous les parents qui accompagnent leurs enfants souffrants : elle les enfonce dans le désespoir ». Pouvez-vous nous expliquer ?

    Parce que je sais par ma propre expérience que, même si l’on est convaincu de la dignité de la personne et de l’existence de son enfant, il y a en même temps, au fond de soi, cette petite question terrible qui revient régulièrement : « Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux qu’il ou elle meure ? » On est déjà bien désespéré, mais on peut garder la tête hors de l’eau, rester debout, si tout le monde vous soutient et dit avec vous : « On ne sait pas si ce serait mieux, et personne ne sait. » Cette loi, elle, prétend « savoir » ; elle franchit le pas d’après, le pas dans le vide. Et sous prétexte de tout résoudre, elle plonge dans une détresse sans nom.

    La loi en question prévoit que l’initiative doit venir de l’enfant, mais que la décision appartient aux parents qui doivent donner leur consentement…

    La première partie montre déjà qu’en soi, et même pour ceux qui y seraient favorables, la loi est absurde. Quid, dans ce cas, des enfants qui ne peuvent pas parler ? Quant au reste… Qu’est-ce que cela signifiera ? Que les parents qui ne voudront pas faire mourir leur enfant seront des parents tortionnaires, indifférents aux souffrances de celui-ci ? Quelle sorte de lien filial va ressortir de tout cela ? À vrai dire, ce sont des choses que j’ai déjà ressenties quand j’attendais Philippine. Nous savions qu’elle allait être handicapée mais nous voulions la garder… Pour certains, nous étions coupables. Sur Twitter, on me dit que la loi ne contraint pas, donc que je ne devrais pas m’inquiéter. Mais la loi me dira : c’est possible et d’autres le font, pourquoi pas toi ? Si je ne veux pas euthanasier ma fille, suis-je une mère abusive, égoïste, qui ne pense qu’à elle ? Cette loi s’introduit dans la conscience pour ébranler l’interdit de tuer, qui est une sécurité pour ceux qui souffrent.

    Il n’y a pas qu’en Belgique que l’euthanasie est au cœur de l’actualité. Vincent Lambert, en France, fait les gros titres. Cette affaire vous touche ?

    Bien sûr. Car, comme le disent les médecins, Vincent Lambert n’est pas mourant mais handicapé. Il est finalement comme ma petite fille. Les « parents intégristes » qui veulent que leur enfant vive, ce sera nous dans quelques années, quand la loi sur l’euthanasie sera passée en France. Car être contre l’euthanasie, c’est être « intégriste ». Un qualificatif que la presse a mis trois semaines à trouver… C’était presque long, je commençais à m’étonner.

    C’était bon d’entendre la voix de Philippe Pozzo di Borgo 1 sur RTL aujourd’hui. Il a une voix tellement paisible pour dire qu’il est heureux de ne pas avoir été débranché, que sa vie immobile, très contemplative, lui convient, qu’elle est riche sur le plan relationnel et qu’il progresse personnellement. J’ai été touchée qu’il dise l’importance de sa famille, des soignants autour de lui. Je me dis que ma fille peut ressentir ces bienfaits-là aussi et aimer sa vie.

  • David Bereit, fondateur des 40 Days for Life

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    L'Homme Nouveau publie, en exclusivité, un entretien avec David Bereit, fondateur de 40 Days for Life:

    Le numéro du 1er mars de L'Homme Nouveau propose un entretien avec David Bereit, fondateur du mouvement américain, d'ampleur internationale et de résonance sociale et spirituelle : 40 Days for Life. Notre collaborateur Daniel Hamiche s'est entretenu longuement avec lui lors d'une rencontre à Paris avant de réaliser cet entretien dont voici la version complète, spécialement pour le site de L'Homme Nouveau. 

    Qui êtes-vous exactement David Bereit ?

    Je suis né le 17 juillet 1968 à Pittsburgh en Pennsylvanie. Ma famille se composait de mon père, de ma mère, d’un frère et de moi-même. J’ai été élevé dans l’Église presbytérienne et ai grandi à Pittsburgh. Après mes études secondaires, je suis parti pour le Texas à la « Texas A&M University » de College Station. C’est là que j’ai rencontré Margaret qui allait devenir mon épouse. Nous nous sommes mariés en août 1992, voici bientôt 22 ans, et nous avons deux grands garçons.

    À Pittsburgh, dans ma famille, l’on ne parlait jamais d’avortement et je pratiquais dans une église où l’on n’en parlait pas davantage… La conséquence de cela, c’est que j’étais en grande partie ignorant du problème de l’avortement jusqu’à ce que je m’installe au Texas. Une fois au Texas, entouré de catholiques et de chrétiens évangéliques, j’ai commencé à comprendre ce qu’était l’avortement et le mal qu’il causait. À cette époque-là, je devins « passivement » pro-vie. J’étais contre l’avortement mais sans l’envie de faire quoi que ce soit pour m’y opposer.

    C’est alors que Margaret me raconta beaucoup d’histoires sur des jeunes adultes de Corpus Christi (Texas). Tous les samedis, leurs familles se rendaient devant des cliniques d’avortement pour y prier en compagnie de centaines d’autres chrétiens. Au bout de quelques années, ils virent ces cliniques fermer les unes après les autres pour ne plus jamais rouvrir. J’ai alors commencé à prendre conscience que l’on pouvait faire quelque chose pour contribuer à résoudre le problème de l’avortement et là était mon devoir. Mais ce qui a vraiment poussé ma décision, c’est quand j’ai appris que Planned Parenthood, la plus grande chaîne d’avortoirs aux États-Unis, allait ouvrir sa première clinique d’avortement dans la ville où j’habitais : College Station. C’est cette information qui m’a poussé à m’impliquer activement dans le sauvetage de vies, à aider à changer les cœurs et les esprits, et à travailler pour mettre un terme à l’injustice que constitue l’avortement dans notre société.

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