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Politique - Page 87

  • Lettre ouverte de plus de 100 personnalités belges contre le nouvel assouplissement de la loi sur l'avortement

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    De Doorbraak.be (Roan Asselman) :

    Lettre ouverte de plus de 100 personnalités belges contre le nouvel assouplissement de la loi sur l'avortement

    Pour la défense de la vie à naître

    TRIBUNE LIBRE

    26/04/2023

    En mars 2023, sept universitaires ont présenté au gouvernement Vivaldi un rapport sur un nouvel assouplissement de la procédure d'avortement en Belgique. En avril 2023, plus d'une centaine d'universitaires, de médecins, de théologiens, de philosophes, d'historiens, d'avocats, de chefs d'entreprise, d'enseignants, d'étudiants et de politiciens leur apportent des réponses.

    La vie à naître

    Le rapport (intitulé Etude et évaluation de la législation et de la pratique de l'avortement en Belgique) a été préparé à la demande du gouvernement fédéral par la Commission interuniversitaire, pluridisciplinaire et indépendante chargée de l'étude et de l'évaluation de la pratique et de la législation en matière d'interruption volontaire de grossesse. Ce comité est le résultat du refus du CD&V en 2021 d'accepter les derniers assouplissements en matière d'avortement de la part de leurs partenaires gouvernementaux éthiques et progressistes. Un compromis belge a été trouvé, confiant la question à un groupe d'experts universitaires.

    Joachim Coens, alors président du CD&V, a ainsi réussi à passer la patate chaude à son successeur, Sammy Mahdi. Sous la houlette de ce dernier, les chrétiens-démocrates flamands ont opéré un virage à 180 degrés. La prolongation du délai d'avortement s'est avérée non seulement négociable, mais M. Mahdi a lancé sa propre proposition, modeste, de prolongation du délai normal d'avortement. Une proposition qui n'a satisfait personne. Pour les partenaires progressistes de la coalition, la proposition de Mahdi d'un délai de 14 semaines ne va pas assez loin : après tout, les experts préfèrent 18 semaines. Les électeurs plus conservateurs, quant à eux, y voient une capitulation sur l'un des sujets de bataille les plus chrétiens : la préservation de la vie innocente des enfants à naître.

    Aujourd'hui, le délai normal d'avortement est de 12 semaines, il doit s'écouler au moins six jours entre la demande et l'exécution et la mère doit être informée des alternatives possibles, telles que l'adoption. Les sept universitaires espèrent reléguer ces aspects de la législation dans les livres d'histoire. Les Belges soussignés préfèrent que cela ne se produise pas.

    Lettre ouverte

    Louvain, le 26 avril 2023

    A l'attention des membres de la Chambre des représentants et des ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement fédéral

    Objet : le rapport de mars 2023 intitulé " Étude et évaluation de la législation et de la pratique de l'avortement en Belgique " et l'assouplissement de la procédure d'avortement en Belgique qu'il préconise.

    Mesdames et Messieurs les Députés, Ministres et Secrétaires d'Etat,

    Nous, soussignés, souhaitons par la présente lettre ouverte exprimer notre préoccupation quant aux recommandations contenues dans le rapport intitulé "Etude et évaluation de la loi et de la pratique de l'avortement en Belgique" (le "Rapport"), établi à la demande du Gouvernement fédéral par la Commission interuniversitaire, pluridisciplinaire et indépendante chargée de l'étude et de l'évaluation de la pratique et de la législation en matière d'interruption volontaire de grossesse (la "Commission").

    Nous avons pris connaissance des recommandations du rapport, en particulier celles relatives à (1) une légalisation généralisée des procédures d'avortement au cours du deuxième trimestre de la grossesse, notamment en prolongeant le délai normal d'avortement de 12 à (minimum) 18 semaines, (2) la suppression de la période d'attente de six jours entre la demande et l'exécution de l'interruption de grossesse (le "délai de réflexion") et (3) la suppression de l'information de la mère sur les alternatives existantes à l'avortement (telles que l'adoption).

    Nous sommes conscients de la complexité éthique, relationnelle, médicale et sociale de la question de l'avortement. En outre, nous ne remettons nullement en question les défis uniques d'une grossesse (non planifiée), ni ne contestons l'importance de soins de santé accessibles et de qualité pour les femmes, en particulier les futures mères.

    Malgré nos divergences de vues sur le plan humain et social, nous sommes néanmoins préoccupés par l'approche de la vie à naître mise en évidence dans le rapport. En particulier, nous sommes d'avis qu'un nouvel assouplissement de la procédure d'avortement, conformément aux recommandations du Comité (telles qu'elles figurent dans le rapport), ne correspond plus à l'équilibre que doit poursuivre le législateur entre la protection de la vie à naître d'une part et l'autodétermination (physique) de la femme enceinte d'autre part.

    Nous, soussignés, demandons donc aux destinataires de ne pas donner suite aux recommandations du Comité, telles qu'elles sont formulées dans le rapport et reprises dans la présente lettre ouverte.

    Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos salutations distinguées,

    L'initiateur :

    M. Roan ASSELMAN (Avocat) ;

    Signataires :

    Dhr. Rik TORFS, JCD (Jurist, Auteur, Docent); Dhr. Lieven ANNEMANS, PhD (Gezondheidseconoom, Docent); Mevr. Liliane SCHOOFS (Biologe, Docente); Mevr. Britt HUYSBRECHTS (Historica, Praeses KVHV-Leuven); Mevr. Barbara Pas (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Mark ELCHARDUS, PhD (Socioloog, Auteur); Dhr. Timothy DEVOS, MD, PhD (Arts, Docent); Dhr. Jonah PENNINCK (Nationaal Coördinator JONGCD&V); Mevr. Freija VAN DEN DRIESSCHE (Farmaceutisch Micriobiologe); Dhr. Frans CROLS (Econoom, Journalist, Columnist); Dhr. Karel ANTHONISSEN (Econoom, Jurist, Auteur); Dhr. Jan DENYS (Socioloog, Arbeidsmarktspecialist); Dhr. Frank JUDO (Jurist, Historicus, Auteur); Dhr. Herman QUINTELIER (Voorzitter JONGCD&V Hoboken); Mevr. Ellen VAN STICHEL, PhD (Theologe, Docente); Mevr. Hildegard WARNINK, PhD (Filosofe, Theologe, Docente); Dhr. Hugo BROECKAERT (Voorzitter De Debatclub Antwerpen); Dhr. Tom VAN GRIEKEN (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Bernard SPITZ, MD, PhD (Arts); Dhr. Wouter ROORDA (Econoom, Columnist); Dhr. Willem LEMMENS, PhD (Filosoof, Docent); Dhr. Bart MADDENS (Politicoloog, Auteur, Docent); Mevr. Aglaja BORNAUW (Theologe); Dhr. Jan DE VOLDER, PhD (Historicus, Docent); Dhr. Vincent VEROUDEN, PhD (Econoom); Dhr. Jacques MAES (Voorzitter Pro Petri Sede Antwerpen); Dhr. Seppe VANDEN BROUCKE, PhD (Bedrijfseconoom, Docent); Dhr. Bert BROECKAERT, PhD (Ethicus, Docent); Dhr. David Monjaerts (Sociaal-cultureel Werker); Mevr. Katleen BURY (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Michael PODEVYN (Jurist); Dhr. Chris JANSSENS (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Filip BRUSSELMANS (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Matthias E. STORME, PhD (Jurist, Filosoof, Docent); Dhr. Lucas KIEBOOMS, MD (Arts); Dhr. Michiel DUBBELDAM (Columnist); Dhr. Yannis LEIRS (Letterkundige, Schepen); Dhr. Thomas WOUTERS (Econoom); Dhr. Teun VOETEN, PhD (Antropoloog, Oorlogsfotograaf); Dhr. Joseph PEUSKENS, MD, PhD (Arts); Mevr; Jacqueline VAN DE WALLE, MD, PhD (Huisarts) ; Dhr. Bernard VAN ISACKER (Voorzitter N-VA Ieper) ; Dhr. Henning TEGTMEYER, PhD (Filosoof, Docent); Mevr. Roosmarijn BECKERS (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Jos THYS (Econoom, Adviseur, Docent); Mevr. Nathalie DEWULF (Volksvertegenwoordigster); Mevr. Célestine DESPIERRE (Juriste); Dhr. Paul BOONEFAES (Auteur, Columnist); Mevr. Jessie DEZUTTER, PhD (Psychologe, Docente); Dhr. Hans GEYBELS, PhD (Historicus, Docent); Dhr. Wouter SUENENS (Voorzitter CLARA Life); Dhr. Wim FRANCOIS, PhD (Historicus, Theoloog, Docent); Dhr. Pieter BAUWENS (Hoofdredacteur Doorbraak) ; Mevr. Clothilde DE LA MOTTE (Directeur CLARA Life); Dhr. Mark CORTENS, MD (Huisarts); Dhr. Stefaan DELEUS (Jurist, Gemeenteraadslid); Dhr. Antoon VANDEVELDE, PhD (Econoom, Filosoof);  Dhr. William DESMOND, PhD (Filosoof); Mevr. Adeline BLANCQUAERT (Volksvertegenwoordigster); Mevr. Diane WARNINK (Directeur in de zorg); Mevr. Astrid POLLERS (Burgemeester); Dhr. David NEYSKENS (Adviseur); Dhr. Stijn GEYSENBERGH, MD (Huisarts); Dhr. Dirk LAEREMANS (Bedrijfsleider); Dhr. Bart LAEREMANS (Burgemeester); Dhr. Jan LAEREMANS (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Cedric GUNSING (Vicevoorzitter Jong N-VA Leuven); Mevr. Anke VAN DERMEERSCH (Volksvertegenwoordigster); Mevr. Beatrijs DE SCHUTTER (Classica, Lerares); Dhr. Philip ROOSE (Historicus, Auteur); Dhr. Bart DE MEULENAER (Bedrijfsleider, Gemeenteraadslid); Dhr. Renier NIJKENS (Oud-ambassadeur); Mevr. Ellen SAMYN (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Bob DE BRABANDERE (Senator); Dhr. Mark GELEYN (Oud-ambassadeur); Dhr. Roeland HOUTTEKIET (Historicus); Dhr. Vincent DE ROECK (Jurist, Bedrijfsleider); Dhr. Marc VAN DEN REECK (Oud-ambassadeur); Dhr. Thomas BUYS (Politicoloog); Mevr. Annick PONTHIER (Volksvertegenwoordigster); Mevr. Marijke DILLEN (Volksvertegenwoordigster); Mevr. Françoise SUPELEY, MD (Huisarts); Mevr. Charlotte POPPE (Stafmedewerker KU Leuven); Mevr. Pascale PYNAERT (Huisvrouw); Dhr. Roeland VAN ROOSBROECK (Lid Nationaal Bureau JONG CD&V); Dhr. Niels MARIS (Stafmedewerker KU Leuven); Dhr. Bart CLAES (Volksvertegenwoordiger); Mevr. Kim BROOKS (Voorzitter VB Mechelen); Dhr. Jens HINDERYCKX (Praeses KVHV-Gent); Dhr. David GEENS (Bedrijfsleider); Dhr. Arne CRAPS (Bankier); Dhr. Gaëtan CLAEYS (Praeses NSV!); Mevr. Kristel JORIS-MONTEN (Verpleegkundige); Dhr. Philippe BALLAUX, MD (Arts); Dhr. Dominic POTTERS (Ondernemer, Journalist); Dhr. Kristof LUYPAERT (Criminoloog) ; Dhr. Ruben NOTTEBOOM (Linguïst, Student); Mevr. Carmen RYHEUL (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Stefan MEEUS (Historicus); Dhr. Sam VAN ROOY (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Joost VANFLETEREN (Jurist); Dhr. Carl DECONINCK (Politicoloog); Dhr. Brecht ARNAERT (Journalist); Dhr. Karel VAN BUTSEL (Handelsingenieur, Manager); Mevr. Ilse MALFROOT (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Dirk CLEENWERCK (Ondervoorzitter N-VA AB BTO); Dhr. Wim GELEYN (Economisch Adviseur); Dhr. Reccino VAN LOMMEL (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Kevin VANBUGGENHOUT (Sportjournalist); Dhr. Kyle BERNAERT (Bestuurder N-VA Kortemark); Mevr. Anaïs GELEYN (Studente); Dhr. Bruno VALKENIERS (Bedrijfsleider, Provincieraadslid); Dhr. Klaas SLOOTMANS (Volksvertegenwoordiger); Dhr. Jonas NAEYAERT (Hoofdredacteur V-NIEUWS); Dhr. Steven CREYELMAN (Volksvertegenwoordiger); Mevr. Frieda DESCHACHT (Volksvertegenwoordigster);  Dhr. Raf VERMEULEN (Deken); Mevr. Els STERCKX (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Sam NAUWELAERTS (Student); Dhr. Nicolas MFIZI SALMON (Jurist); Dhr. Ywein JORIS (Hoofdredacteur Rebel); Mevr. Suzy WOUTERS (Volksvertegenwoordigster); Dhr. Roan ASSELMAN (Jurist).

  • La position des évêques de Belgique face aux perspectives d'allongement du délai pour procéder à des avortements

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    Extension considérable de l’accès à l’avortement

    Extension considérable de l’accès à l’avortement

    Déclaration des Évêques de Belgique

    Une proposition débattue au Parlement fédéral envisage d’allonger le délai pour un avortement de douze à au moins dix-huit semaines après la conception. Il est également suggéré que non seulement des conditions médicales graves puissent être invoquées comme motif, mais également des problèmes mentaux. On plaide aussi pour l’abolition du délai de réflexion de six jours et pour la suppression de l’obligation de fournir des informations sur les alternatives possibles.

    On ne décrit pas ce que l’on entend par « problèmes mentaux ». Ils peuvent être de toutes sortes. La vie d’un enfant viable peut dès lors être interrompue, même si elle ne constitue pas une menace aiguë pour la vie ou la santé de la mère. Se peut-il qu’aucune autre question ne soit posée à ce sujet ?

    De plus, l’interruption de grossesse après douze semaines est une intervention beaucoup plus lourde et beaucoup plus radicale. Il est important que nous en soyons pleinement conscients. Pour beaucoup de ceux qui devront réaliser ces interventions, cela ne sera pas évident. Le traitement psychique pour la mère elle-même soulève également de nombreuses questions.

    Il n’est pas surprenant que de nombreuses personnes, au-delà des frontières idéologiques, s’attendent dans ce cas à ce que l’on exerce une grande prudence. Dès 2019, des médecins, sages-femmes, infirmiers et infirmières et d’autres prestataires de soins ont exprimé publiquement leurs inquiétudes face à la proposition de prolonger le délai. Cela les touche dans leur vocation professionnelle et leur mission. C’est d’autant plus le cas lorsqu’il est suggéré de placer explicitement l’avortement, qui a déjà été retiré du droit pénal, dans le cadre de la législation sur les soins de santé. Et donc à considérer sans plus comme un acte médical.

    C’est vrai que des circonstances peuvent rendre les gens désemparés et désespérés. Mais affirmer alors qu’il s’agit d’un acte médical ne fait pas droit à ce que les personnes concernées expérimentent elles-mêmes. Pourquoi dans ce cas demander encore un conseil ou de l’aide ? D’autant plus, comme cela est également proposé, que même les alternatives possibles ne doivent de préférence pas être discutées. Une oreille attentive et des conseils ne sont-ils pourtant pas si précieux ?

    Le législateur s’est préoccupé jusqu’à présent de trouver un équilibre entre la protection de la vie à naître et l’autodétermination de la femme enceinte. Ce n’est plus le cas dans les nouvelles propositions. La protection de la vie à naître est pourtant en soi de la plus haute importance, aussi et surtout dans l’État de droit. Elle l’est d’autant plus que de nouvelles recherches sont menées aujourd’hui sur la perception de la douleur chez le fœtus.

    Notre société éprouve de plus en plus de difficultés à propos de tout ce qui interfère avec nos projets et vient perturber notre mode de vie. Ce constat s’applique aux personnes âgées ou malades, aux pauvres et aux étrangers, aux personnes qui doivent fuir leur pays. C’est également le cas pour la vie à naître. C’est ce qu’écrit le Pape François dans son encyclique Laudato Si’ : « Si la sensibilité personnelle et sociale à l’accueil d’une nouvelle vie se perd, alors d’autres formes d’accueil utiles à la vie sociale se dessèchent ».

    Cardinal Jozef De Kesel et les Évêques de Belgique

    SIPI – Bruxelles, mercredi, 24 avril 2023

    Cathobel indique les liens suivants :

    Pour aller plus loin : Allongement du délai de l’IVG : les experts sont-ils vraiment unanimes ?

    Et sur ce même sujet :

  • L’Identité chrétienne des Hongrois

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    L’identité chrétienne des Hongrois: une diffusion KTO « Le pape se rend en Hongrie du 28 au 30 avril 2023 soulignant par-là l’importance de ce pays dans l’identité chrétienne de l’Europe. Pourtant c’est souvent à cause de cette identité chrétienne et sa mise en avant par le premier ministre que la Hongrie est la cible de nombreuses critiques venant surtout de l’ouest de l’Europe et dirigées le plus souvent contre Viktor Orban aux méthodes singulières qualifiées « d’illibérales ». Le peuple hongrois dans son ensemble est souvent pris à partie et sommé de se justifier aux yeux d’une opinion publique qui le soupçonne de complaisance. Ce documentaire ambitionne de dépasser la vision caricaturale que les Hongrois donnent, parfois, d’eux-mêmes dans les médias occidentaux et montrer, tout en nuances, leur vrai rapport avec leur identité chrétienne. Une coproduction KTO/PONS BARIG EUROPE 2023 - Réalisée par Françoise Pons :

  • Rod Dreher, l'Américain qui veut soulever l'Europe conservatrice depuis la Hongrie

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    rod_dreher.jpg"L'écrivain à l'origine du concept de «pari bénédictin» s'est établi à Budapest à l'automne 2022, séduit par le pays de Viktor Orbán. Avec son «pari bénédictin», Rod Dreher apporte une stratégie à une partie des chrétiens déroutés par les mutations sociétales en Occident. | Elekes Andor via Wikimedia Commons :

    En Europe ou aux États-Unis, le terreau est fertile pour une mobilisation des conservateurs, mais dans ce monde vibrionnant, il manque souvent des pensées et des stratégies de référence. D'un côté comme de l'autre de l'Atlantique, l'écrivain américain Rod Dreher parvient à aimanter lecteurs et adeptes de sa pensée stratégique.

    On croit trop souvent que la pensée conservatrice américaine est à l'image des punchlines des conventions de l'association de défense du port d'armes, la National Rifle Association of America (la NRA), ou de la réunion annuelle organisée par les conservateurs, la Conservative Political Action Conference (la CPAC). En vérité, il existe nombre de penseurs conservateurs américains à l'œuvre substantielle et structurée. C'est le cas de Rod Dreher, qui s'est fait connaître voici quelques années en France avec la parution de son ouvrage Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus – Le pari bénédictin, édité dans l'Hexagone en 2017.

    Communautés pour chrétiens déboussolés par la modernité

    Initialement protestant, puis catholique, et enfin orthodoxe de confession, Rod Dreher postulait dans cet ouvrage très original que, face à la déchristianisation du monde, les chrétiens devaient se regrouper en communautés à l'écart du monde, enlever leurs enfants du système éducatif et faire vivre ces phares spirituels dans un monde à la dérive. Ce «pari bénédictin», comme il le nomme, avait vocation à répondre au légitime questionnement des chrétiens, parfois déboussolés par l'évolution du monde et la modernité, et soumis à des attaques nourries de la part des progressistes ou des woke.

    La pensée de Rod Dreher est, de par sa sophistication, aux antipodes des meetings de l'ex-président Donald Trump, lequel doit être déjà bien en peine d'expliquer succinctement qui est saint Benoît. Son livre a été accueilli avec intérêt en France et son sujet débattu aussi librement qu'honnêtement. Il a participé de la réflexion du monde catholique français post-Manif pour tous. Accords ou désaccords, parfois profonds, avec ce «pari bénédictin» ont permis de discerner quels possibles s'offraient aux chrétiens d'Europe et, d'abord, de France.

    Il existe un large éventail de conservatismes aux États-Unis et tous ne se ressemblent pas, loin s'en faut:

    Des paléoconservateurs aux néoconservateurs, des plus pratiquants à ceux qui sont relativement distants par rapport à la religion, les courants sont nombreux dans le pays.

    Agir face au «totalitarisme mou»

    Avec son «pari bénédictin», Rod Dreher apporte une stratégie à une partie des chrétiens déroutés par les mutations sociétales en Occident. Il pointe d'abord le déclin des valeurs traditionnelles et chrétiennes dans nos sociétés et les menaces qui planent, selon lui, sur la famille ou l'éducation.

    D'après le conservateur, les valeurs adverses sont une attaque massive sur celles portées par les croyants. Il conviendrait donc d'entrer en résistance face à une forme de «totalitarisme mou» qui s'en prendrait aux chrétiens, aux hétérosexuels et, s'il reconnaît qu'il ne s'agit pas d'un totalitarisme comme celui de l'URSS des grandes persécutions, il note que la parole évangélique se confrontait alors directement au KGB tandis que désormais, elle se perd dans le brouillard. D'où l'idée de créer des communautés solidaires chrétiennes à l'écart du monde moderne pour résister. Il cite volontiers Hannah ArendtRené GirardLéon Bloy et sait séduire, au-delà des États-Unis, jusqu'à nombre de catholiques français et ailleurs.

    Face à ce «totalitarisme mou», Rod Dreher encourage en somme à devenir chrétien dissident. C'est l'objet de son second ouvrage, paru en 2021: Résister au mensonge – Vivre en chrétiens dissidents. La réécriture de romans après la mort de leurs auteurs, la chasse sourcilleuse à l'emploi de certains mots, la mise à l'index d'autres, la dénonciation d'enseignants nourrissent considérablement les rangs de ses lecteurs.

    Coup de foudre à Budapest

    Le fait marquant dans l'évolution de Rod Dreher est que ce conservateur américain, qui devrait être comblé par la flambée conservatrice dans son pays, est séduit par la Hongrie de Viktor Orbán et son illibéralisme. Force est de constater que le voyage à Budapest est au conservateur des années 2020 ce que l'excursion à Caracas était au progressiste des années 2000, avec sans doute l'inévitable part d'illusions, la volonté d'ignorer certaines données géographiques et historiques. Toujours est-il que la Hongrie attire différentes familles de la pensée conservatrice, y compris dans sa variante identitaire.

    Comme beaucoup de conservateurs américains (hors néoconservateurs), Rod Dreher est en phase avec le pouvoir hongrois à la fois sur le plan sociétal et sur le plan géopolitique. Dans le magazine d'opinion The American Conservative, il dénonçait ainsi, le 8 mars, les «mensonges» des « liberals » américains à propos de la Hongrie, mais aussi de la guerre en Ukraine. Rod Dreher reproche à ses compatriotes de vouloir ignorer la société hongroise comme ils ont ignoré les Afghans –bien que lui-même tende à projeter sur Charles Maurras, par exemple, sa propre vision des choses, qui en est relativement éloignée.

    S'il a une vision radicale, au sens étymologique du terme, de la mutation que doivent accomplir chrétiens et conservateurs –qu'il tend à confondre, selon une logique propre à ce camp aux États-Unis–, Rod Dreher réussit parfaitement à stimuler le débat dans son pays et en Europe. Incitant à la création de communautés en quasi autarcie pour faire vivre le christianisme à l'abri des excès de la modernité, il a invité à la «dissidence» notamment en matière éducative, puis s'est installé en Hongrie en 2022.

    Puisque l'écrivain n'est pas adepte d'un conservatisme dans un seul pays, on peut comparer sa théorie comme sa pratique à une sorte de foquisme conservateur. Mois après mois, il a, sur les jeunes générations, une influence que certains intellectuels trotskistes (entre autres) eurent sur la jeunesse de leur époque. En matière idéologique, les réflexions stratégiques se comportent parfois comme un balancier."

    En savoir plus: 

    Monde Hongrie Etats-Unis conservatisme chrétiens religion

    Ref. Rod Dreher, l'Américain qui veut soulever l'Europe conservatrice depuis la Hongrie

  • Le président de l'Académie pontificale pour la vie se prononce en faveur de la légalisation du suicide médicalement assisté

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    Du National Catholic Register (Shannon Mullen/Hannah Brockhaus) :

    Le président de l'Académie pontificale de la vie estime que le suicide médicalement assisté est "faisable".

    Dans son allocution du 19 avril, Mgr Paglia a souligné que l'Église n'est pas un "distributeur de pilules de vérité" lorsqu'il s'agit de s'engager avec une société pluraliste sur les questions morales les plus difficiles du moment.

    23 avril 2023

    L'archevêque Vincenzo Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, s'est prononcé en faveur de la légalisation du suicide médicalement assisté, le qualifiant de " faisable " malgré les enseignements clairs de l'Église catholique qui s'y opposent.

    "Personnellement, je ne pratiquerais pas l'assistance au suicide, mais je comprends que la médiation légale peut être le plus grand bien commun concrètement possible dans les conditions où nous nous trouvons", a déclaré Mgr Paglia dans un discours prononcé le 19 avril lors du Festival international du journalisme à Pérouse, en Italie.

    Les remarques de l'archevêque italien faisaient partie d'une présentation qui incluait un documentaire sur un Italien qui s'est rendu en Suisse pour mourir par suicide assisté. 

    Le journal italien Il Riformista a publié le texte du discours de Mgr Paglia samedi. 

    Selon le Catéchisme de l'Église catholique, "l'euthanasie intentionnelle, quels qu'en soient les formes et les motifs, est un meurtre" et "gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect dû au Dieu vivant, son Créateur" (CEC 2324).

    Plus récemment, en 2020, la Congrégation pour la doctrine de la foi du Vatican a affirmé cet enseignement dans sa lettre Samaritanus bonus, "sur le soin des personnes dans les phases critiques et terminales de la vie", qui a été approuvée par le pape François.

    "La valeur infrangible de la vie est un principe fondamental de la loi morale naturelle et un fondement essentiel de l'ordre juridique", affirme la lettre. "Nous ne pouvons pas choisir directement de prendre la vie d'autrui, même s'il le demande".

    Plus tôt cette année, lors de l'audience générale du 9 février, le pape François a déclaré que les mourants avaient besoin de soins palliatifs, et non d'euthanasie ou de suicide assisté, affirmant : "Nous devons accompagner les personnes vers la mort, mais pas provoquer la mort ou faciliter le suicide assisté."

    Dans son intervention du 19 avril, Mgr Paglia a souligné que l'Église n'est pas un "distributeur de pilules de vérité" lorsqu'il s'agit de s'engager avec une société pluraliste sur les questions morales les plus difficiles du moment.

    "La pensée théologique évolue dans l'histoire, en dialogue avec le Magistère et l'expérience du peuple de Dieu (sensus fidei fidelium), dans une dynamique d'enrichissement mutuel", a déclaré Mgr Paglia.

     Mgr Paglia a rappelé la décision du pape François, en 2018, de réviser le Catéchisme de l'Église catholique pour affirmer que la peine de mort est "inadmissible".

    "La contribution des chrétiens se fait au sein des différentes cultures, ni en haut - comme s'ils possédaient une vérité donnée a priori - ni en bas - comme si les croyants étaient porteurs d'une opinion respectable, mais désengagée de l'histoire", a poursuivi Mgr Paglia.

    "Entre les croyants et les non-croyants, il existe une relation d'apprentissage mutuel", a déclaré Mgr Paglia.

     "En tant que croyants, nous posons donc les mêmes questions qui concernent tout le monde, sachant que nous sommes dans une société démocratique pluraliste. Dans ce cas, à propos de la fin de la vie (terrestre), nous nous trouvons tous confrontés à une question commune : Comment pouvons-nous parvenir (ensemble) à la meilleure façon d'articuler le bien (plan éthique) et le juste (plan juridique), pour chaque personne et pour la société ?

    Mgr Paglia a critiqué l'expansion des lois dans certains pays pour permettre l'euthanasie involontaire. Dans le même temps, il a déclaré qu'il n'était "pas exclu" que la légalisation du suicide assisté "soit possible dans notre société", à condition que certaines conditions énoncées dans un arrêt de la Cour constitutionnelle italienne de 2019 soient remplies.

    Plus précisément, il a déclaré, en citant les directives de la Cour, que la personne doit être "maintenue en vie par un traitement de survie et souffrir d'une pathologie irréversible, source de souffrances physiques ou psychologiques qu'elle considère comme intolérables, mais pleinement capable de prendre des décisions libres et conscientes". La Chambre des représentants italienne a déjà approuvé une telle législation, mais pas le Sénat, a-t-il noté.

    Ce n'est pas la première fois que les remarques de Mgr Paglia sur le suicide assisté suscitent la controverse. En 2019, répondant à une question sur le suicide assisté et sur la possibilité pour un catholique ou un prêtre catholique d'assister à la mort d'une personne par suicide assisté, Mgr Paglia a déclaré à un petit groupe de journalistes qu'il serait prêt à le faire, car "le Seigneur n'abandonne jamais personne".

    "En ce sens, accompagner, tenir la main de quelqu'un qui est en train de mourir, est, je pense, un grand devoir que chaque croyant devrait promouvoir", avait-il déclaré à l'époque, ajoutant que les croyants devraient également offrir un contraste avec la culture du suicide assisté.

    Plus récemment, en août 2022, Mgr Paglia a été vivement critiqué par les opposants à l'avortement pour avoir qualifié, lors d'une interview à la télévision italienne, la loi 194 - la loi de 1978 légalisant l'avortement en Italie - de "pilier de la société". Dans une déclaration ultérieure, l'Académie pontificale de la vie a affirmé que ce commentaire avait été pris hors contexte.

  • 24 avril : journée de commémoration du génocide arménien

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    24 avril : commémoration du génocide arménien

    Communiqué de L’Oeuvre d’Orient :

    Ce 24 avril a lieu la journée de commémoration du génocide arménien. Perpétré durant la Première Guerre mondiale par l’Empire ottoman contre les Arméniens de son territoire, ce génocide a fait plus d’un million de victimes. Cette année, les commémorations du génocide prennent une teinte particulière, marquées par le blocus organisé par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabagh depuis plus de 4 mois maintenant.

    L’Œuvre d’Orient s’unit à cette journée de commémoration et réaffirme tout son soutien au peuple arménien. Elle proteste vivement contre le blocus en cours dans le Haut-Karabagh.

    • EN ARMENIE :

    Monsieur Jean-Yves Tolot, Président du conseil d’administration de L’Œuvre d’Orient, sera en Arménie ce weekend du 24 avril, accompagné d’une délégation. Il se rendra notamment à l’entrée du corridor de Latchine, côté arménien, pour manifester le soutien de L’Œuvre d’Orient aux Arméniens du Haut-Karabagh. Le lendemain, la délégation sera conviée aux commémorations du génocide arménien à Erevan.

    • EN FRANCE :
      • L’Œuvre d’Orient participera notamment à la Divine Liturgie célébrée en mémoire du génocide en l’église de la Madeleine, le 23 avril à 15h30. La messe sera présidée par Mgr Élie Yéghiayan, évêque pour les Arméniens catholiques de France, en présence de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris et ordinaire pour les catholiques orientaux de France.
      • Le Service Jeunes de L’Œuvre d’Orient sera présent à la veillée organisée par les jeunes de la diaspora arménienne, le 23 avril de 17h à 22h, place Baudoyer (Paris 4e).
      • Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de L’Œuvre d’Orient sera présent au rassemblement organisé par le Comité de Coordination des Arméniens de France lundi 24 avril à 18h, Place du Canada (Paris 8e).
    • EN EUROPE :

    À travers le réseau de ses associations sœurs, L’Œuvre d’Orient organise des rassemblements dans toute l’Europe : en Pologne, en Autriche, en Belgique, en Suisse …, une déclaration sera lue suivie d’une prière pour le peuple arménien et une bougie sera allumée aux couleurs de l’Arménie pour perpétuer le souvenir du génocide.

    • PRIERE pour le peuple arménien :

    « Seigneur, en ce jour de commémoration du génocide arménien, nous te confions tous les Arméniens, d’Arménie et du monde. Qu’ils aient à cœur d’entretenir la mémoire de leur peuple, et qu’ils continuent d’enrichir l’Orient et l’Occident de leur héritage. Nous te prions tout particulièrement pour les 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh victimes du blocus. Donne-leur l’espérance et la persévérance face à cette épreuve, et inspire les cœurs des dirigeants internationaux pour qu’ils contribuent au rétablissement de la paix dans le Haut-Karabagh. »

  • Plus de 100 000 personnes participent au défilé pro-vie et pro-famille au Pérou

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    De Walter Sanchez Silva sur CNA :

    Plus de 100 000 personnes participent au défilé pro-vie et pro-famille au Pérou

    pro-life parade in Arequipa, Peru
    Le défilé pro-vie à Arequipa, au Pérou, le 15 avril 2023. | Crédit : Archevêché d'Arequipa

    22 avril 2023

    Plus de 100 000 personnes ont participé le 15 avril au défilé pour la vie et la famille, selon les organisateurs de l'événement. L'événement est organisé par le coordinateur régional pour la vie (CORVIDA) dans la ville d'Arequipa, au Pérou. 

    "Pour ce que nous avons de plus précieux : la vie et la famille, nous nous donnons à fond", tel était le thème de cette nouvelle édition du défilé qui se tient depuis 2006 à la date la plus proche de la Journée de l'enfant à naître, qui est célébrée au Pérou le 25 mars, jour de l'Annonciation.

    Guadalupe Valdez, présidente de CORVIDA, a souligné dans un communiqué que le défilé "n'est contre personne" mais qu'il s'agit d'une "célébration qui cherche à affirmer, promouvoir et protéger la valeur de chaque personne et de chaque vie humaine".

    "Les crises que nous avons traversées ces dernières années nous ont montré que l'institution dans laquelle nous trouvons le plus grand soutien dans les moments difficiles est la famille", a-t-elle noté.

    S'adressant aux milliers de participants, l'archevêque d'Arequipa, Javier Del Río Alba, a déclaré : "C'est une joie de retrouver des familles, des jeunes, des adultes, des enfants, des mères dans ces groupes qui sont entrés dans le défilé et qui disent oui à la vie dans notre chère Arequipa, après deux ans sans pouvoir le faire en personne."

    "Il est très encourageant de voir que des milliers et des milliers de personnes célèbrent le don de la vie et de la famille", a souligné le prélat.

    Le défilé s'est déroulé de 15h30 à 19h30 environ, avec la participation d'associations civiles, culturelles et artistiques, de municipalités, d'institutions et d'ateliers éducatifs, de dispensaires, d'associations d'artisans, d'entreprises privées et d'institutions qui œuvrent en faveur des enfants, des femmes et de la famille.

    Une fois le défilé terminé, plusieurs équipes mandatées par les organisateurs ont été chargées de nettoyer les rues.

    La CORVIDA est composée de l'Association Vie et Famille, Médecins pour la Vie, Éthique et Droit, Pro Femme et Droits de l'Homme, Projet Espoir, Jeune Vie, Communication et Dialogue, la plateforme citoyenne Sauvons-les tous les deux, et d'autres groupes.

    Cet article a été publié pour la première fois par ACI Prensa, le partenaire de CNA pour les informations en langue espagnole. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Walter Sánchez Silva est rédacteur principal pour ACI Prensa (https://www.aciprensa.com). Avec plus de 15 ans d'expérience, il a rendu compte d'importants événements ecclésiaux en Europe, en Asie et en Amérique latine pendant les pontificats de Benoît XVI et du pape François. Courriel : walter@aciprensa.com

  • Il y a 25 ans : la mort d'une grande historienne qui a pourfendu les préjugés relatifs à la civilisation médiévale

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Régine Pernoud : Le Moyen Âge au-delà des préjugés

    22-04-2023

    Vingt-cinq ans après la mort de l'historienne française qui a su allier documentation et vulgarisation pour dépasser la vulgate des "âges sombres" - pas plus sombres que d'autres époques, et en plus avec la lumière du christianisme : c'est peut-être la "faute" qu'on ne peut pardonner à la civilisation médiévale.

    Il est providentiel que ce ne soit pas un historien mais une historienne qui démonte les diverses légendes noires sur la condition des femmes dans ces "âges sombres" qu'elle appelle le "temps des cathédrales". Il s'agit de Régine Pernoud, auteur de La femme au temps des cathédrales et de bien d'autres textes qui ont dépassé les préjugés encore vivaces chez ceux qui abordent le millénaire médiéval.

    La femme au temps des cathédrales - Régine Pernoud - Leslibraires.fr

    L'historienne française est décédée il y a exactement 25 ans à Paris, le 22 avril 1998, à l'âge de 89 ans, après une vie passée dans les archives, en contact direct avec les documents qu'elle pouvait se vanter de connaître mieux que certains historiens, qu'elle n'épargnait pas de ses critiques, disant qu'ils écrivaient des livres basés sur d'autres livres plutôt que sur des sources.

    Née en 1909 à Château-Chinon et élevée à Marseille, elle obtient une licence de lettres à l'université de Paris et est également diplômée de l'École nationale des chartes et de l'École du Louvre. Conservateur au musée de Reims, puis au musée de l'Histoire de France, et enfin aux Archives nationales, il a su allier une riche documentation à une grande capacité de vulgarisation, qui lui permet d'être lu même par ceux qui sont imprégnés de clichés sur le Moyen Âge, tellement vitupérants qu'ils en sont méconnus. Combien de fois entend-on des personnes horrifiées s'exclamer : "médiéval !" face à des faits d'actualité et des contextes marqués par l'oppression ? Il est dommage qu'en regardant les fresques et miniatures médiévales, on ne trouve guère de femmes en burqa.

    Régine Pernoud nous rappelle que les femmes de pouvoir ont été inventées au Moyen-Âge, et certainement pas par nous. Si la première femme à la tête d'un gouvernement semble encore une nouveauté pour les Italiens (et pas seulement) du XXIe siècle, dans ce qu'on appelle les "âges sombres", nous allons d'Irène et Théodora byzantines à Hedwig polonaise, en passant par Melisenda de Jérusalem, Constance d'Altavilla, Mathilde de Canossa, et ainsi de suite, jusqu'à toute une série de reines dont nous ne rêverions même pas aujourd'hui. Sans parler des abbesses comme Hildegarde, investie d'une influence sociale et culturelle autant que religieuse, et de bien d'autres figures féminines dont le rôle aurait été impensable dans l'Antiquité, note Pernoud, selon qui même "au Moyen Âge, les femmes lisaient plus que les hommes".

    Et elles avaient aussi une âme, pour tordre le cou à l'une des milliers de légendes noires qui empêchent encore d'aborder sérieusement une époque où l'on cherche trop souvent l'intrigue d'un film d'horreur plutôt que des faits historiques. Au Moyen-Âge, tout le monde pensait que les femmes n'avaient pas d'âme", peut-on lire dans l'un des chapitres les plus connus du stupidarium contemporain. "Et c'est ainsi que pendant des siècles des êtres sans âme seront baptisés, confessés et admis à l'Eucharistie", objecte Pernoud, qui rappelle aussi que les premières martyres canonisées étaient bien des femmes : Agnès, Cécile, Agathe... (la liste des femmes énumérées dans le Canon romain, prière eucharistique datant du IVe siècle, suffirait). Sans parler du culte rendu à la Vierge Marie, incompatible avec la légende précitée, ou de la "vénération littéraire" accordée aux femmes par le Dolce stil novo, pour ne citer que deux exemples.

    Pour l'historienne française, les archives ont renvoyé une image très différente du préjugé séculaire qui donne son sous-titre à l'un de ses ouvrages les plus connus (Medioevo. Un secolare pregiudizio, Bompiani, Milano 2019). Un préjugé vivant non seulement chez ceux qui fondent leurs connaissances sur quelques films, mais aussi chez cet étudiant qui s'est un jour présenté à elle aux Archives nationales, aussi sûr de lui que sans papiers, en déclarant : "Vous comprendrez que lorsque je fais de l'histoire, ce n'est pas pour savoir si tel fait est correct ou non ; je ne cherche que ce qui peut promouvoir mes idées". Ou encore le documentariste qui l'a contactée pour lui demander des "diapositives sur le Moyen-Âge", en insistant : "Vous savez, les tueries, les massacres, les scènes de violence, les famines, les épidémies...". Autant d'éléments qui, outre le Moyen-Âge, ont marqué les siècles précédents et futurs (n'importe quel journal télévisé suffirait à satisfaire la demande de la documentariste).

    En abordant les nombreux textes de Régine Pernoud, on ne remplacera pas la légende noire par une légende rose correspondante, mais on se sentira invité, cartes en main, à approfondir et à dépasser ce "récit" qui curieusement discrédite toujours et seulement le Moyen Âge. Dans ce nouvel arbre qui a fleuri sur les décombres du monde antique, la sève chrétienne a coulé, et c'est peut-être là la véritable "faute" attribuée à des siècles qui n'ont eu ni plus ni moins que toutes les limites et les fautes humaines propres à chaque époque historique - y compris la nôtre ! A ceux qui s'obstinent à affubler le Moyen Age de l'étiquette "barbarie et obscurantisme", nous répondons avec Régine Pernoud : "C'est le seul âge de sous-développement qui nous ait laissé des cathédrales".

  • Sur KTO : la béatification de 5 prêtres martyrs de la Commune

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    De KTOTV :

    La béatification de 5 prêtres martyrs de la Commune

    Ce samedi 22 avril, l'Église célébre la béatification de cinq prêtres assassinés pendant la Commune de Paris. Ils font partie des dix religieux exécutés rue Haxo, dans le 20e arrondissement parisien, le 26 mai 1871, après une détention de près de deux mois.                                   

    Cette émission spéciale, présentée par Cyril Lepeigneux, permet de découvrir l'histoire de ces cinq martyrs avec le père Yvon Sabourin, postulateur de la cause en béatification du père Planchat, et le père Stéphane Mayor, curé de la paroisse Notre-Dame-des-otages.                     
    Samedi 22 avril à 16h00, suivez en direct depuis l'église Saint-Suplice la messe de béatification sur KTO et ktotv.com. La célébration sera présidée par le cardinal Semeraro, préfet du Dicastère pour la Cause des Saints.
  • Avortement en Belgique : beaucoup de questions demeurent après l’audition du comité interuniversitaire chargé de son évaluation

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    D'Odile Maisonneuve sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Avortement en Belgique : beaucoup de questions demeurent après l’audition du comité interuniversitaire chargé de son évaluation

    Ce mardi 18 avril, le “Comité interuniversitaire multidisciplinaire” qui avait été chargé par le gouvernement d'évaluer la législation en matière d'avortement a présenté les conclusions de son rapport aux parlementaires. Ces derniers ont eu l’occasion de commenter les recommandations émises par le Comité, en particulier l’élargissement du délai légal pour avorter de 12 semaines à 18 semaines de grossesse. Alors que le Comité préconise d’inscrire l’avortement dans la loi sur les soins de santé, la difficulté à s’accorder sur un nouveau délai légal pour l’avortement, de même que la pénurie de gynécologues pour le pratiquer semblent confirmer que cet acte est loin d’être anodin. L’équilibre entre la protection du fœtus et le droit de la femme à disposer de son corps peine à émerger face aux des dilemmes éthiques que cette pratique continue de poser.   

    Prévention des grossesses non désirées : quid de la prévention de l’avortement ?

    Etendre le délai pour mieux prendre en charge les femmes qui souhaitent avorter, telle est la proposition qui fait toujours débat au sein des parlementaires. Parmi les arguments avancés par le Comité pour justifier l’extension du délai légal à 18 semaines figure notamment l’existence d’un consensus politique sur cette question. Plusieurs députés n’ont pas manqué de relever le paradoxe consistant à fonder une recommandation scientifique sur la base d’un consensus politique.  Plus largement, l’on observe encore un manque de données concernant les raisons qui poussent encore des femmes à aller avorter aux Pays-Bas. De plus, certains centres ne communiquent plus les raisons qui poussent les femmes à avorter dans les rapports transmis à la Commission d’évaluation depuis que la loi du 15 octobre 2018 rend facultative la mention de la condition de détresse. Dans ce contexte, le Comité souligne l’importance pour la Commission d’améliorer ses travaux en insistant auprès des centres pour qu’ils recueillent cette information. Malgré ce manque d’information, le Comité considère qu’allonger le délai à 18 voire 20 semaines après la conception (soit 20 à 22 semaines “d’aménorrhée”) permettrait de réduire le nombre de femmes qui vont avorter aux Pays-Bas et la fréquence des grossesses non désirées. Cependant, le délai pour avorter semble voué à une extension perpétuelle s’il continue à être présenté comme une solution contre les grossesses non désirées. Comment mettre en place une prévention de l’avortement s’il est lui-même est considéré comme une mesure de prévention des grossesses non désirées ? Le Comité ne résout pas non plus ce paradoxe et continue de promouvoir un plus large accès à la contraception et des délais plus étendus pour avorter (les échecs de la contraception représentent environ la moitié des cas d’avortement.  

    Le Comité propose ainsi deux options : soit étendre simplement le délai pour avorter, soit inscrire des dispositions spécifiques dans la loi pour inclure des raisons psycho-sociales permettant de recourir à l’avortement. Conscient de la difficulté à circonscrire et à définir les raisons psycho-sociales pour avorter, le Comité privilégie une extension simple des délais

    L’information sur l’avortement, un point-clé encore mal développé

    Permettre aux femmes de faire un choix libre et éclairé passe nécessairement par une meilleure information, notamment sur les différentes méthodes d’avortement et leurs effets secondaires. Or, comme le soulignent plusieurs députées, ces méthodes sont encore mal connues des femmes. L’avortement médicamenteux, possible théoriquement jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, nécessite une dilatation du col de l’utérus pour provoquer une fausse couche. Si l’embryon n’est pas correctement expulsé, il faut passer par un curetage. La méthode chirurgicale par aspiration est souvent faite entre 8 et 12 semaines. Elle consiste à aspirer l’embryon ou le fœtus avec une canule. Au-delà de cette période, soit le fœtus est démembré et morcelé in utero, soit l’on procède à un mini accouchement. Comme l’ont relevé certains députés, l’âge gestationnel à partir duquel il est nécessaire de recourir à ces deux dernières méthodes d’avortement n’est pas explicite dans le rapport du Comité, alors que beaucoup d’entre eux s’accordent à dire que l’impact psychologique et physique est sensiblement plus lourd dans de tels cas. Si le Comité propose de donner le choix de la méthode aux femmes, il conviendrait qu’elles connaissent les implications de ces techniques pour elles et leur bébé.

    Surpression du délai de réflexion obligatoire jugé inutile et stigmatisant

    Les membres du Comité préconisent de supprimer l’obligation de délai de réflexion de 6 jours prévu par la loi avant de procéder à un avortement. À l’instar de l’information sur les alternatives à l’avortement, ce délai est considéré par le Comité comme une forme d’infantilisation des femmes et de remise en question de leur décision d’avorter, ce qui irait à l’encontre de leur autonomie. Par ailleurs, en ce qu’il conduit à retarder le moment de l’avortement, le caractère obligatoire de ce délai de réflexion compliquerait l’acte d’avortement. Le Comité propose donc de rendre ce délai facultatif, et de le personnaliser selon les situations et le stade de réflexion de chaque femme. Si, d’un côté, le Comité admet que l’avortement n’est pas le même selon l’âge gestationnel et qu’il se complique à mesure que le fœtus grandit, il propose dans le même temps d’étendre le délai pour y recourir jusqu’à 18 voire 20 semaines.

    La douleur du fœtus n’est pas décisive aux yeux du Comité

    Alors que le Comité scientifique dit s’être penché sur les implications de l’avortement à ses différents stades, plusieurs parlementaires ont relevé le peu de prise en compte des études scientifiques qui parlent de la douleur du fœtus. Cette question divise toujours les experts. Certains considèrent que le stade de la nociception à 15 semaines - stade qui correspond au réflexe du nerf périphérique - ne permet pas de percevoir la douleur. D’autres s’accordent à dire que ce stade permet une perception non consciente de la douleur et que, par prudence, il faudrait endormir le fœtus avant toute intervention sur lui-même ou sur sa mère. Face aux questions des parlementaires, le Comité a choisi de se rallier à une position qui décrit l’acquisition de la perception de la douleur à partir de de 22 semaines. Cette question, comme celle de la viabilité sans cesse plus précoce du fœtus, n’a pas conduit le Comité à adopter une attitude de prudence dans ses recommandations. Il considère ces arguments comme non pertinents, sur le plan éthique, pour trouver un équilibre entre l’autonomie des femmes et la protection du fœtus : aux yeux des experts, l’évaluation des conséquences pour le fœtus diffère selon que la grossesse et désirée ou non désirée.

    L’avortement, un acte médical comme un autre ?

    La loi actuelle de 2018 sur l’avortement prévoit des sanctions générales en cas de non-respect des conditions pour avorter. Les membres du Comité proposent des sanctions pénales spécifiques et différenciées en fonction de la nature de la violation, et plaident également pour que ces sanctions ne concernent plus les femmes, mais seulement les médecins. Si certains parlementaires souhaitent soustraire totalement l’avortement du Code pénal (à l’exception de l’avortement forcé), le Comité considère préférable de maintenir certaines sanctions. Pourtant, dans le même temps, il propose que les interruptions médicales de grossesse (IMG), possibles jusqu’à la naissance, soient ouvertes aux femmes qui présentent des affections mentales graves. Or, on sait que 45% des femmes qui recourent à ces avortements tardifs vivent un stress post-traumatique. Par ailleurs, le Comité préconise de ne pas dresser de liste des pathologies du fœtus qui peuvent ouvrir la voie à une IMG. Une telle liste conduirait à “stigmatiser” les personnes porteuses de ces pathologies, et constituerait une “dérive eugénique d’État”.

  • Une volonté de s'en prendre au christianisme...

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    D' sur le site du Figaro :

    Marc Eynaud : «Derrière les attaques contre les églises, il y a une volonté de s'en prendre au christianisme»

    Marc Eynaud est journaliste et auteur de Qui en veut aux catholiques ?, aux éditions Artège.

    FIGAROVOX. - Au lendemain des fêtes pascales, d'importantes dégradations ont été commises dans l'église Sainte-Madeleine d'Angers dans le Maine-et-Loire, des statues ont notamment été décapitées. S'agit-il d'actes isolés ou sont-ils, au contraire, récurrents ?

    Marc EYNAUD. Il faut rajouter à cette litanie, une autre profanation en l'église de Trélazé le 30 mars dernier… Les jours et les profanations se suivent et se ressemblent et sont hélas tout sauf isolés. Si les motivations et les profils des profanateurs varient, elles frappent par leur régularité dans un silence plus ou moins complice des autorités qu'elles soient civiles ou ecclésiales. Ce qui frappe dans les dégradations commises à l'église Sainte-Madeleine, c'est la violence de l'attaque qui laisse présager l'acte d'un fou ou d'un possédé. Le curé de la paroisse angevine a d'ailleurs lourdement insisté sur le verbe «décapiter» ce qui laisse presque penser à un rituel particulièrement haineux. On est vraiment face à une profanation qui se rapproche le plus d'un acte de haine odieux, gratuit et d'une profonde violence.

    Les catholiques sont-ils davantage touchés que les autres religions par ces actes de profanation ?

    Les chiffres du ministère de l'Intérieur cités dans vos colonnes sont sans appel. Les catholiques sont de très loin, les cibles principales de la haine antireligieuse. Entre les pillages, les profanations, les incendies, les attaques physiques contre les prêtres ou encore les fidèles, les attaques médiatiques aussi qui participent à légitimer de quelque manière les actes violents concrets… Tout cela concourt au même objectif plus ou moins avoué ou conscient : éradiquer le christianisme. Au fond, c'est sans doute la seule convergence des luttes qui vaille : enlever l'église du centre du village.

    Comment l'expliquez-vous ? Les Français sont-ils en guerre avec leurs racines ?

    Sans doute on peut y trouver une partie de l'explication dans le fait qu'il s'agit de la religion qui dispose du plus de lieux de culte sur le territoire français, lieux souvent ouverts et non surveillés puisque de moins en moins fréquentés, mais il serait illusoire de penser qu'on réglera la question en fermant les bâtiments ou en installant des systèmes de sécurité. La haine qui se déchaîne contre les catholiques est mêlée à une haine toute aussi ancienne et pernicieuse : la haine de soi accouplée à la volonté psychotique d'extirper de nos sociétés tout ce qui l'a construite. Le christianisme et l'Histoire de France sont tellement imbriqués l'un dans l'autre que lorsqu'on s'en prend à l'un, on attaque immanquablement l'autre. C'est tout l'ampleur d'un drame culturel engendré par le refus de transmettre que décrivait si bien l'eurodéputé François-Xavier Bellamy. «L'interdit moral qui protégeait nos églises a volé en éclat», m'avait murmuré l'archevêque de Rouen un an auparavant. Les catholiques ont toujours eu à affronter des adversaires, des hérésies ou des schismes, mais en ce premier tiers de XXIe siècle, les voilà obligés d'affronter un adversaire plus rencontré, toute proportion gardée, depuis la chute de Rome : le barbare inculte qui n'entend rien au sacré et rien à la foi chrétienne. C'est ce qui frappait devant la polémique née du « twerk » initié par le jeune tiktokeur Benjamin Ledig dans une église parisienne. Une volonté de salir ce qu'on est incapable de comprendre, non parce qu'on est trop idiot pour cela, mais parce qu'on est totalement ignorant des bases les plus élémentaires du catéchisme catholique pour la simple raison que cet héritage a subi, comme les autres, une violente rupture de transmission.

    Face à ces attaques, on voit les jeunes se mobiliser de manière très positive. On ne compte plus les initatives de réfactions de chapelles ou des associations comme SOS Calvaires qui rénovent ces monuments qui jalonnent nos départementales et nos sentiers.

    Marc Eynaud

    Comment les catholiques vivent-ils ces attaques ?

    Les fidèles dont l'église a été profanée en sortent généralement choqué évidemment. Mais il y a, dans les réactions suscitées, un prolongement de cette fracture générationnelle qui est apparue béante au moment de l'épidémie de Covid et la fermeture des églises : une génération ancienne qui se croit encore majoritaire et n'a pas pris conscience qu'à force de vouloir se fondre dans la société, l'église n'est pas passée loin de la dissolution. «Vous aviez tellement peur d'être les derniers chrétiens que vous serez les derniers marxistes», avait lancé dans les années 70 le brillant Maurice Clavel à cette génération. Et puis, vous avez une jeune génération qui se sait minoritaire et veut donc défendre avec davantage de bruit ce qu'elle a reçu, une jeune génération qui a vu le divorce à première vue définitif entre le christianisme et la société moderne. Une jeune génération qui attend de ses prélats d'être des chefs et non des gestionnaires et qui, pardon de le répéter, attend davantage «les cosaques et le Saint-Esprit» avec Léon Bloy qu'un «synode sur la synodalité». Face à ces attaques, on voit les jeunes se mobiliser de manière très positive. On ne compte plus les initatives de réfactions de chapelles ou des associations comme SOS Calvaires qui rénovent ces monuments qui jalonnent nos départementales et nos sentiers. En bref, les catholiques commencent à comprendre que si les pierres sont l'écrin qui protège le véritable trésor «invisible pour les yeux», le catholicisme est avant tout une religion incarnée. On ne descend pas dans les catacombes par peur de livrer bataille.

  • Quand des catholiques croates déclenchent un tollé

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    De nombreux sites relaient des informations au sujet d'une initiative croate, notamment le site du journal Le Soir :

    « Soyez virils » : des catholiques déclenchent un tollé

    Ce mouvement d’hommes ultra-catholiques, appelé « Soyez virils », monte en puissance dans le pays des Balkans où l’Eglise catholique et les valeurs traditionnelles restent bien ancrées.

    Chaque mois, des centaines d’hommes s’agenouillent sur la place publique en Croatie. Ils prient contre l’avortement, pour l’autorité masculine et pour que les femmes s’habillent avec modestie.

    Ce mouvement d’hommes ultra-catholiques, appelé « Soyez virils », monte en puissance dans le pays des Balkans où l’Eglise catholique et les valeurs traditionnelles restent bien ancrées.

    Mais les idées de ces « agenouillés », comme les baptisent leurs contempteurs, franchissent la ligne rouge pour beaucoup de défenseurs des droits : ils prônent l’abstinence sexuelle avant le mariage, l’interdiction absolue de l’avortement et exigent que les femmes se vêtent avec modestie.

    Depuis octobre, les organisateurs du mouvement, qui pointent une prétendue « crise de la masculinité », enjoignent aux hommes catholiques croates de prier tous les premiers samedi du mois.

    Samedi 1er avril, à Zagreb, une centaine d’hommes se sont rassemblés, armés de chapelets, d’effigies de la Vierge Marie et de drapeaux croates.

    « Les femmes doivent s’assurer qu’elles n’incitent pas les hommes au péché par leur comportement et leurs vêtements », a déclaré en janvier à la télévision locale Bozidar Nagy, prêtre favorable au « projet Soyez virils ». Et de citer un théologien croate du XXe siècle qui estimait que « le fait de recouvrir les femmes dans l’islam est quand même une bonne chose ».

    Le mouvement a refusé de répondre aux questions de l’AFP, soulignant que les agenouillés se consacraient « exclusivement à la prière ».

    Ce groupe est dans le droit fil des nombreux courants conservateurs masculinistes ayant émergé ces dernières années à travers le monde pour dénoncer les droits LGBT+, le féminisme et le « wokisme », terme utilisé à droite pour dénoncer une supposée complaisance de la gauche envers les revendications des minorités.

    Des mouvements similaires sont apparus en Europe de l’Est, y compris en Pologne et en Serbie, pour exiger le retour aux valeurs traditionnelles et dénoncer les valeurs progressistes tout en réclamant l’interdiction de l’IVG.

    Malgré ses prières collectives, le groupe ne semble guère populaire en Croatie : selon un récent sondage, 75 % des Croates ne le soutiennent pas, contre 15 % de favorables.

    Voici comment le site officiel de ce mouvement présente la prière du premier samedi du mois :

    Ce samedi, des hommes prient le chapelet dans 10 villes croates

    Le 1er avril, le premier samedi du mois, une autre prière masculine du chapelet aura lieu à Zagreb, à laquelle nous attendons des hommes de tous âges.

    Elle débutera à 8h30 sur la place Ban J. Jelačić et des prières seront offertes aux fins suivantes :

    1. pour la patrie, la paix et la conversion du peuple croate,
    2. pour les hommes - devenir des autorités spirituelles dans la famille qui témoigneront courageusement et transmettront la foi catholique,
    3. pour une vie de chasteté avant le mariage, pour la chasteté vestimentaire et comportement et pour le renouvellement des mariages catholiques,
    4. pour la fin de l'avortement et l'ouverture des couples mariés à la vie,
    5. pour les pasteurs d'église authentiques et intransigeants et les nouvelles vocations spirituelles,
    6. pour les âmes du purgatoire,
    7. pour les intentions personnelles .

    En plus de Zagreb, les hommes prieront également le chapelet dans les villes croates suivantes :

    Karlovac , à 8h30, dans le vieux centre-ville (fondations de l'église Saint-Joseph)

    Osijek , à 10 heures, sur Trg sv. Jean-Paul II. (devant la co-cathédrale)

    Slavonski Brod , à 17h, sur Korzo (près des armoiries de la ville)

    Split , à 8h30, sur le Péristyle

    Šibenik , à 8h30, sur la place Krešimirova doma

    Trogir , à 8h30, sur Trg sv. Jean-Paul II.

    Vinkovci , à 8h30, sur la place centrale de la ville (près de la statue de la Sainte Trinité)

    Virovitica , à 8h30, au carrefour de Vojarna (en direction du hall Viroexpo)

    Zadar , à 8h30, devant la cathédrale St. Plus

    Nous invitons d'autres villes croates à prier avec nous ce premier samedi du mois.

    Nous encourageons tous les participants à participer à la sainte messe et de la présenter pour la bénédiction et le succès de la prière publique du chapelet. Nous encourageons également tous les participants à la prière et ceux qui ne peuvent pas participer à prier pour la bénédiction et le succès de la prière publique du chapelet, du vendredi à 22 heures au samedi à 10 heures, et à jeûner le vendredi à cette fin.

    LIRE  Qu'est-ce que la prière publique du chapelet et ce qu'elle n'est pas

    Nous avertissons par la présente les suppliants de ne pas faire de déclarations pour les médias, car nous ne sommes pas à la prière pour être des stars médiatiques, mais pour défendre notre peuple et l'Église.

    Cet événement pacifique et apolitique à Zagreb est organisé par la confrérie des "Chevaliers du Cœur Immaculé de Marie". Cette fois aussi, nous nous désolidarisons de tous les individus qui dérangeraient intentionnellement des pétitionnaires ou des passants, ou signaleraient des caractéristiques idéologiquement indésirables, ou participeraient en tant que représentants d'associations, et non en tant qu'individus.

    Rendez-vous le 1er avril sur la place Ban J. Jelačić, la place de tous les Croates, et dans d'autres lieux publics de toute la Croatie où le chapelet est récité !