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Culture - Page 2

  • Pourquoi il faudra reconsidérer le type de célébrations qu'on nous impose

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    De David Engels sur le Tagespost :

    Quand les miracles de Pâques font défaut

    Il ne faut plus attendre de l'Eglise, dans sa configuration actuelle, des miracles comme ceux du temps de Jésus. Un récit d'expérience et de souffrance en Belgique.

    Rien de nouveau : cette année encore, il n'y a pas eu de miracle pascal, du moins dans l'ensemble de la société. Comme à chaque fois, les médias de qualité ont été dominés par les thèmes habituels - "S'ouvre-t-on suffisamment au ramadan?", "L'interdiction de danser le Vendredi saint est-elle toujours d'actualité ?", "Jésus a-t-il jamais vécu ?", "Pâques est-elle une coutume païenne ?", "Les feux de Pâques sont-ils mauvais pour le climat ?" - et cette fois encore, les médias sociaux ont été inondés des habituels messages christianophobes de nos concitoyens libertaires.

    Malheureusement, la visite d'une messe de Pâques belge (Novus Ordo) cette année n'a pas apporté de véritable contre-programme - au contraire : Le Samedi saint, un concert haut en couleurs d'un ensemble sud-américain dans une église joyeusement décorée, sans aucune croix voilée et avec des fleurs partout ; puis, le dimanche de Pâques, une messe quasiment quintessenciée climato-socio-pastorale avec de la harpe en boîte, une profession de foi inventée par les participants eux-mêmes et un sermon comparant la résurrection du Seigneur aux difficultés matinales des enfants endormis pour se lever et culminant avec des réflexions sur Gaza et l'Ukraine, le tout abondamment entrecoupé de chants de Taizé et d'une présentation Powerpoint avec des images de fleurs et de galets ronds tombées dans le domaine public. Le public : presque exclusivement des têtes grisonnantes.

    Trahison de la transcendance

    Une chose semble en tout cas claire : Cette forme de christianisme est condamnée à disparaître, tant sur le plan démographique que sur celui du contenu. La trahison de la transcendance au profit de l'immanence, la soumission à l'opinion publique, l'incompréhension totale du fait que le "jeunisme" recherché, surtout lorsqu'il est décalé de deux générations, n'est qu'embarrassant, voire repoussant, la haine de toute forme rituelle, car elle oblige autant à une attention extrême qu'à un retrait ascétique de soi-même - tout cela pouvait paraître il y a quelques années comme le destin ultime de l'Eglise (ou des Eglises), mais est désormais (presque) révolu : Il n'est donc pas étonnant que les messes charismatiques et tridentines dans les catacombes débordent déjà de jeunes.

    Et c'est là que réside la clé de la question de la rechristianisation de ces "nouveaux païens" dont la compréhension naïve et falsifiée du christianisme révèle non seulement le succès de l'éviction de notre foi de l'espace public, mais aussi l'échec fondamental de générations de professeurs de religion et de prêtres. L'Eglise post-vaticane a tenté (maladroitement) de se mettre au goût du jour stylistique, mais a confondu les véritables questions spirituelles de l'époque avec l'opinion journalistique majoritaire. Celle qui succédera devra faire exactement l'inverse : Exiger avec rigueur le respect de son propre langage formel, tout en développant une écoute sans préjugés pour les préoccupations identitaires et ontologiques de la jeunesse et, pour ce faire, se détacher enfin du paradigme aussi anachronique que confortable des années 1970 - même et surtout si cela signifie risquer héroïquement le conflit avec "l'opinion publique" et les élites politiques.

  • Pour une réponse d'inspiration bénédictine à la décadence de la modernité tardive

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    De Sebastian Morello sur The European Conservative :

    Nous n'avons pas besoin d'un nouveau saint Benoît très différent

    Partie I : L'Europe est bénédictine

    Totila devant saint Benoît (vers 1460), tempera sur bois de 39,4 x 45,7 cm de Benozzo Gozzoli (vers 1420-1497), conservée au Metropolitan Museum of Art de New York.

    5 avril 2024

    Le philosophe Alasdair MacIntyre a conclu son chef-d'œuvre de 1981, After Virtue, en notant que la crise civilisationnelle dans laquelle se trouvait l'Occident, et que le livre explorait avec une érudition inédite, nécessitait "un nouveau - et sans doute très différent - Saint Benoît". Cette observation a inspiré Rod Dreher, qui a ensuite écrit en 2017 l'ouvrage The Benedict Option, un ouvrage populaire qui a si bien saisi les instincts de la minorité éveillée concernant la survie dans des sociétés en proie à des idéologies qui cherchent à répudier l'ensemble de l'héritage chrétien, que son livre est devenu un best-seller et a été traduit dans de nombreuses langues. C'est un livre qui, à juste titre, continuera à être discuté pendant des décennies, et bon nombre des observations et suggestions que je fais ci-dessous sont au moins motivées par certains de ses thèmes. Je voudrais cependant suggérer que ce dont nous avons probablement besoin n'est pas si nouveau et différent après tout.

    L'appétit pour une réponse d'inspiration bénédictine à la décadence de la modernité tardive m'attire personnellement beaucoup. Ma vie est liée au charisme bénédictin depuis au moins le milieu de mon adolescence. La première église catholique que j'ai visitée était celle de l'abbaye de Buckfast, dans l'ouest du pays, près de Dartmoor. J'avais 14 ans et cette expérience m'a changé. C'était la première fois que je me sentais sur un sol qui n'avait pas encore été profané. Ce jour-là, mon père a acheté pour moi une croix en bois d'olivier que l'un des moines avait sculptée à la main et qui est aujourd'hui suspendue au-dessus de mon lit conjugal. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis retournée à l'abbaye de Buckfast, qui reste pour moi une sorte de foyer spirituel, et où j'ai plaisir à prier devant une relique particulière qui y est conservée : le chignon de cet oblat bénédictin exemplaire qu'était saint Thomas More.

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  • Ce que l'Eglise a apporté aux Indiens des Amériques (KTO)

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    De KTO télévision :

    Ce que l’Eglise a apporté aux amérindiens

    04/04/2024

    On imagine volontiers la colonisation des Amériques comme une période sombre de l’histoire de l’Eglise, marquée par la persécution des indigènes, la destruction des temples et des idoles, les massacres et les baptêmes forcés. Bien que les violences inhérentes à la colonisation ne peuvent être niées, il s’agit d’une image trompeuse de la réalité historique. Loin de toujours s’opposer, les coutumes amérindiennes et les croyances chrétiennes ont souvent coexisté en bonne intelligence. L’émission Au Risque de l’Histoire propose de revenir sur les relations complexes entre l’Eglise et les populations amérindiennes pendant la colonisation. « Il n’y a pas eu de véritable rupture entre les anciennes croyances et le christianisme. Très vite, ces croyances ont été considérées comme relevant de la coutume et l’Eglise les a laissé être pratiquées. Elles ne sont donc pas en opposition avec des croyances chrétienne mais simplement à côté », explique Carmen Bernand, historienne et ethnologue. « L’Eglise accepte rapidement les appropriations et même les innovations populaires. Ce va-et-vient entre créativité populaire et hiérarchie, dès l’époque du Concile de Trente, est vraiment ce qui fait la force de l’Église en Amérique latine », ajoute Serge Gruzinski, Directeur de recherche émérite au CNRS.

  • L’office des ténèbres du Samedi saint : voyage au bout de la nuit

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    Publié le 06 Avr 2023 Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Si les trois cérémonies majeures du Triduum sacré – Messe vespérale du Jeudi Saint, Office de la Croix le Vendredi Saint et Vigile Pascale – sont familières à nombre de fidèles, les offices des Ténèbres sont plus méconnus. Est-ce dû à l’horaire auquel ils sont chantés, peu familial, ou à l’absence d’action liturgique qui les rend peu perméables au néophyte ?  Coup de projecteur sur un office éminemment singulier.

    Communauté Saint-Martin, Office des Ténèbres du Samedi-Saint

    Héritage très ancien des temps où les Matines étaient chantées au cœur de la nuit, ce qui se pratique encore en certains monastères, les Ténèbres rassemblent les deux offices de Matines et Laudes pour chacun des trois jours saints. Cet office nous plonge dans la contemplation de l’abaissement inouï du Fils de Dieu, « qui se fit pour nous obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).

    Alors que d’ordinaire l’office des Laudes s’achève au lever du soleil, symbole triomphant de la gloire de Dieu chantée par l’Église, le principe même des Ténèbres consiste à terminer l’office dans une obscurité profonde. Les rideaux d’un vaste drame en trois actes s’ouvrent sous les yeux de notre âme : les funérailles du Fils de Dieu.

    « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » : laisser la liturgie nous plonger dans l’obscurité

    Afin de baigner les cœurs dans la compassion aux souffrances du Sauveur, la liturgie se dépouille entièrement de ce qui pouvait rappeler la joie du Ciel ou même la Gloire de Dieu. Les traditionnelles formules telles que « Domine, labia mea aperies / Seigneur ouvrez mes lèvres », « Deus in adjutorium meum intende / Dieu venez à mon aide », « Tu autem Domine, miserere nobis / Vous aussi Seigneur ayez pitié de nous », et même le Gloria Patri ont disparu. Les hymnes de même.

    Ne restent que les psaumes encadrés de sobres antiennes, les leçons des nocturnes et les répons qui donnent à eux seuls l’atmosphère spirituelle de ces Offices. Ils ne conservent plus que ce qui leur est essentiel dans la forme, et ils ont perdu toutes ces aspirations vives que les siècles y avaient ajoutées.

    Au maître autel, les six cierges sont de cire jaune, comme les quinze cierges du chandelier mystérieux qui trône dans le chœur. C’est l’extinction progressive de ce chandelier qui marque la seule action liturgique de ces offices. Ces flammes soufflées au rythme des psaumes qui s’achèvent nous représentent ce mystère de la Gloire de Dieu qui peu à peu abandonne Notre-Seigneur…

    Un seul, celui qui est placé à l’extrémité supérieure du chandelier à quinze branches, reste allumé. Pendant le Cantique du Benedictus, en conclusion de l’office de Laudes, les six cierges qui brûlaient sur l’autel sont pareillement éteints. Alors le cierge restant, solitaire, est posé quelques instants sur l’autel, luttant seul contre les ombres qui remplissent l’église : le Christ, abandonné de tous, est cloué à la Croix, mourant pour les hommes, alors que les ténèbres s’amoncellent dans le ciel. Puis le cierge est caché, figure de la sépulture du Christ.

    Alors les clercs présents au chœur, ainsi que les fidèles à genoux dans les travées de la nef, sont invités « taper sur leur banc ». Ce bruit, volontairement confus, se fait entendre tandis que le dernier flambeau a plongé dans l’obscurité. Ce tumulte joint aux ténèbres, explique dom Guéranger, exprime les convulsions de la nature, au moment de la mort du Rédempteur. Mais tout à coup le cierge reparaît ; le bruit cesse. Pourquoi donc ? Car le Rédempteur a triomphé de la mort.

    Les trois jours, ce sont exactement les mêmes cérémonies qui se répètent ; le seul changement est à l’autel : mercredi soir, les nappes sont encore présentes : Jésus n’est pas encore aux mains de ses bourreaux, nous assistons à son agonie au Mont des Oliviers (comme le chante le premier répons) ; jeudi soir, l’autel a été dépouillé : Jésus est entré pleinement dans sa passion, et nous assistons aux profondeurs de ses souffrances ; vendredi soir, la croix est dévoilée, montrant à tous le corps sans vie du Rédempteur : les Ténèbres sont alors le chant de deuil de l’Église qui pleure son Epoux.

    Jérémie, prophète de la déréliction

    La structure des Ténèbres est parfaitement symétrique sur les trois jours. Aux premiers nocturnes, les lamentations du prophète Jérémie, témoin impuissant du malheur et de la ruine de Jérusalem infidèle, font retentir chaque soir leurs accents déchirants sur une mélodie que l’on ne retrouve en aucune autre circonstance, culminant avec la déchirante Oraison de Jérémie du Samedi Saint ; à chaque fois, revient ce lancinant appel à la conversion, seule moyen de sauver la Cité Sainte, qui s’adresse à chacun de nos cœurs : « Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu. »

    Les répons, reconstitution de la Passion

    Les répons séparant les leçons sont les seules pièces grégoriennes véritablement développées de ces offices. Ils fondent, par les textes qui les composent, la progression des trois jours en reconstituant les trois étapes du drame de la Passion : trahison, crucifixion, sépulture. Les âmes n’ont qu’à se laisser porter par les différents sentiments que provoquent en elles ces mélodies tour à tour plaintives, graves, tristes ou violentes.

    Le Jeudi Saint met en scène la trahison : nous assistons d’abord à l’agonie du Christ, nous invitant à regretter nos fautes qui font de lui l’Homme de douleur prophétisé par Isaïe. Puis advient la trahison de Judas : nous sommes alors confrontés à nos propres trahisons.

    Les trois derniers répons représentent les douloureux reproches de Jésus : d’abord à tous ceux qui fomentent des complots contre Lui, figures des âmes tièdes qui ne se détournent pas assez du péché ; ensuite aux apôtres (et à nous à travers eux) qui n’ont pas pu veiller une heure avec Lui, malgré l’infinie abondance des grâces reçues ; enfin aux anciens du Peuple, tous ces hommes à l’âme flétrie, qui se sont détournés, de cet esprit d’enfance sans lequel nul n’entrera au Royaume des cieux…

    Le Vendredi Saint nous fait assister à la Crucifixion : commençant par nous dévoiler les sentiments d’abandon et de trahison qui remplissent l’âme de Jésus, ils nous montrent le voile du Temple qui se déchire en même temps que Jésus promet le Paradis au bon larron.

    Au deuxième nocturne, c’est le cœur de la détresse du Christ qui est illustré, avec les ténèbres qui couvrent la terre lorsqu’Il s’écrie vers son Père : « Pourquoi m’avez-Vous abandonné ? », rejoignant ainsi toutes les âmes qui font l’expérience de la nuit spirituelle, cet état où l’on se sent abandonné de Dieu. Le dernier nocturne n’est qu’une longue suite de plaintes exprimant toute la douleur de l’Homme-Dieu : douleur physique bien sûr, mais surtout douleur de nous voir si infidèles à l’amour qu’Il nous porte…

    Le Samedi Saint est en quelque sorte une veillée funèbre autour du Tombeau du Christ. Les répons du premier nocturne se contentent de rappeler les évènements de la veille, suscitant dans les âmes le deuil et l’angoisse bien sûr, mais également une grande tendresse envers Jésus : c’est toute la fécondité surnaturelle de la componction, par laquelle le pécheur revient au Père, sauvé par les mérites que lui a acquis la mort du Fils. Les répons des deux derniers nocturnes invitent l’âme à contempler les effets de la Passion. On entre plus profondément dans le mystère de la Rédemption, source de grande paix.

    Obéissant jusqu’à la mort…

    À la fin de l’Office, du chœur plongé dans l’obscurité la plus complète monte une dernière mélodie qui chaque jour se prolonge un peu : « Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort / la mort de la Croix / et c’est pourquoi Dieu l’a exalté en lui donnant un Nom au-dessus de tout nom. » Très grave Jeudi et Vendredi, le verset du Samedi, dernier chant de ces Offices, revêt une grande légèreté, comme une clarté céleste : à l’image d’une Église voulant sécher les larmes de ses enfants en leur donnant enfin l’explications de toutes ces souffrances endurées par son Époux.

    En définitive, c’est en se laissant porter par les impressions conjuguées de l’obscurité grandissante et de la profondeur des chants que nous pourrons réellement entrer dans l’esprit de ces Ténèbres. Ils nous porteront par une longue méditation de la Passion aux portes du Sépulcre, où nous pourrons attendre avec toute l’Eglise la lumière de la Résurrection. »

    Chanoine Baudouin Chaptal +

  • Vexilla Regis prodeunt

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    Le Vexilla Regis est l’hymne du temps de la Passion et des fêtes de la Sainte Croix. Son texte (comme celui du Pange lingua du Vendredi Saint) fut composé par l’hymnographe saint Venance Fortunant au VIème siècle, à l’occasion de la réception solennelle des reliques de la vraie Croix à Poitiers par la reine de France sainte Radegonde.

    Vexilla regis prodeunt

    fulget crucis mysterium
    quo carne carnis conditor
    suspensus est patibulo.

    Quo, vulneratus insuper
    mucrone diro lanceae
    ut nos lavaret crimine
    manavit unda et sanguine.

    Arbor docora et fulgida,
    ornata regis purpura,
    electa digno stipite
    tam sancta membra tangere !

    Beata, cuius brachiis
    saecli pependit pretium ;
    statera facta est corporis
    praedam tulitque tartari.

    Salve, ara, salve victima,
    de passionis gloria,
    qua vita mortem pertulit
    et morte vitam reddidit !

    O crux, ave, spes unica !
    hoc passionis tempore
    piis adauge gratiam
    reisque dele crimina.

    Te, fons salutis, Trinitas,
    collaudet omnis spiritus ;
    quos per crucis mysterium
    salvas, fove per saecula.

    Les étendards du roi s'avancent
    mystère éclatant de la croix
    au gibet fut pendue la chair
    du créateur de toute chair.

    C'est là qu'il reçut la blessure
    d'un coup de lance très cruel
    et fit jaillir le sang et l'eau
    pour nous laver de nos péchès.

    Arbre dont la beauté rayonne,
    paré de la pourpre du roi,
    d'un bois si beau qu'il fut choisi
    pour toucher ses membres très saints !

    Arbre bienheureux ! À tes branches
    la rançon du monde a pendu !

    Tu devins balance d'un corps
    et ravis leur proie aux enfers !

    Salut, autel ! Salut, victime
    de la glorieuse passion !
    La vie qui supporta la mort,
    par la mort a rendu la vie.

    O croix, salut, espoir unique !
    En ces heures de la passion
    augmente les grâces des saints,
    remets les fautes des pécheurs.

    Trinité, source salutaire,
    que te célèbre tout esprit ;
    ceux que tu sauves par la croix,
    protège-les à tout jamais.

  • Stabat Mater (Pergolesi)

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    Pergolesi - Stabat Mater

    Nathalie Stutzmann

    STABAT Mater dolorósa iuxta
    Crucem lacrimósa,
    Dum pendébat Fílius.
    Elle était debout, la Mère, malgré sa douleur,
    En larmes, près de la croix ,
    Où son Fils était suspendu.
    Cuius ánimam geméntem
    Contristátam et doléntem,
    Pertransívit gládius.
    Son âme gémissante,
    Contristée et dolente,
    Un glaive la transperça.
    O quam tristis et afflícta
    Fuit illa benedícta
    Mater Unigéniti !
    Qu'elle était triste, anéantie,
    La femme entre toutes bénie,
    La Mère du Fils de Dieu !
    Quae maerébat, et dolébat,
    Pia Mater, dum vidébat
    Nati poenas íncliti.
    Dans le chagrin qui la poignait,
    Cette tendre Mère pleurait
    Son Fils mourant sous ses yeux.
    Quis est homo, qui non fleret,
    Matrem Christi si vidéret
    In tanto supplício ?
    Quel homme sans verser de pleurs
    Verrait la Mère du Seigneur
    Endurer si grand supplice ?
    Quis non posset contristári,
    Christi Matrem contemplári
    Doléntem cum Fílio ?
    Qui pourrait dans l'indifférence
    Contempler en cette souffrance
    La Mère auprès de son Fils ?
    Pro peccátis suae gentis
    Vidit Iesum in torméntis,
    Et flagéllis súbditum.
    Pour toutes les fautes humaines,
    Elle vit Jésus dans la peine
    Et sous les fouets meurtri.
    Vidit suum dulcem natum
    Moriéndo desolátum,
    Dum emísit spíritum.
    Elle vit l'Enfant bien-aimé
    Mourant seul, abandonné,
    Et soudain rendre l'esprit.
    Eia Mater, fons amóris,
    Me sentíre vim dolóris
    Fac, ut tecum lúgeam.
    Ô Mère, source de tendresse,
    Faites-moi sentir grande tristesse
    Pour que je pleure avec toi.
    Fac, ut árdeat cor meum
    In amándo Christum Deum,
    Ut sibi compláceam.
    Faites que mon âme soit de feu
    Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
    Que je Lui plaise avec vous.
    Sancta Mater, istud agas,
    Crucifíxi fige plagas
    Cordi meo válide.
    Mère sainte, daignez imprimer
    Les plaies de Jésus crucifié
    En mon cœur très fortement.
    Tui nati vulneráti,
    Tam dignáti pro me pati,
    Poenas mecum dívide.
    Pour moi, votre Fils voulut mourir,
    Aussi donnez-moi de souffrir
    Une part de Ses tourments.
    Fac me tecum pie flere,
    Crucifíxo condolére,
    Donec ego víxero.
    Donnez-moi de pleurer en toute vérité,
    Comme vous près du Crucifié,
    Tant que je vivrai !
    Iuxta Crucem tecum stare,
    Et me tibi sociáre
    In planctu desídero.
    Je désire auprès de la croix
    Me tenir, debout avec vous,
    Dans votre plainte et votre souffrance.
    Virgo vírginum praeclára,
    Mihi iam non sis amára:
    Fac me tecum plángere.
    Vierge des vierges, toute pure,
    Ne soyez pas envers moi trop dure,
    Fais que je pleure avec vous.
    Fac, ut portem Christi mortem,
    Passiónis fac consórtem,
    Et plagas recólere.
    Du Christ faites-moi porter la mort,
    Revivre le douloureux sort
    Et les plaies, au fond de moi.
    Fac me plagis vulnerári,
    Fac me Cruce inebriári,
    Et cruóre Fílii.
    Faites que Ses propres plaies me blessent,
    Que la croix me donne l'ivresse
    Du Sang versé par votre Fils.
    Flammis ne urar succénsus,
    Per te, Virgo, sim defénsus
    In die iudícii.
    Je crains les flammes éternelles;
    Ô Vierge, assurez ma tutelle
    À l'heure de la justice.
    Christe, cum sit hinc exíre,
    Da per Matrem me veníre
    Ad palmam victóriae.
    Ô Christ, à l'heure de partir,
    Puisse Ta Mère me conduire
    À la palme des vainqueurs.
    Quando corpus moriétur,
    Fac, ut ánimae donétur
    Paradísi glória.
    À l'heure où mon corps va mourir,
    À mon âme, fais obtenir
    La gloire du paradis.
    Amen. Amen.

    Giovanni Battista Pergolesi: Stabat Mater / Nathalie Stutzmann, conductor · Philippe Jaroussky, countertenor / Emöke Barath, soprano / Orfeo 55 /

    Recorded at the Château de Fontainebleau, France, April 2014.

    Video by Ozango / ARTE France.

    Website of Nathalie Stutzmann: http://www.nathaliestutzmann.com

    Facebook page of Nathalie Stutzmann: https://www.facebook.com/Nathalie.Stu...

  • Marie Noël : Le don de Dieu au péril des abandons (6e conférence de Carême de N-D de Paris 2024)

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    De KTO télévision :

    Conférence de Carême de N-D de Paris 2024 (6/6) - Marie Noël : Le don de Dieu au péril des abandons

    24/03/2024

    « Marie Noël : Le don de Dieu au péril des abandons », sixième conférence de Carême de Notre-Dame de Paris du cycle 2024 « La mystérieuse musique des sacrements - Littérature et spiritualité », par Arnaud Montoux, professeur de théologie et d’histoire de l’art médiéval à l’Institut catholique de Paris et auteur de « Regards croisés sur la petite voie de poésie de Marie Noël ».

  • Quatre chants du répertoire grégorien pour le Dimanche des Rameaux

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    00:00 Antiphona Hosanna filio David

    01:38 Antienne Pueri hebraeorum

    02:45 Himno Gloria laus

    05:42 Responsorio Ingrediente

    Chœur des moines de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes dirigé par Dom Gajard.

    Picture: Pietro Lorenzetti, Entry of Christ in Jerusalem.

  • Pourquoi le Vatican présente-t-il encore des œuvres d'art de Rupnik malgré sa disgrâce ?

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    De Christopher R. Altieri sur le Catholic World Report :

    Pourquoi le Vatican présente-t-il encore des œuvres d'art de Rupnik en disgrâce ?

    Il devient de plus en plus difficile d'imaginer comment les gens du Vatican, du pape François jusqu'au bas de l'échelle, pourraient être sincères lorsqu'ils affirment se soucier des victimes ou de la justice pour elles dans l'Église.

    19 mars 2024 

    Page d'information du Vatican pour la solennité de Saint Joseph. (Image : Capture d'écran/https://www.vaticannews.va/en/liturgical-holidays/solemnity-of-saint-joseph--the-spouse-of-the-blessed-virgin-mary.html)

    Vatican Media a illustré son billet sur le calendrier liturgique de la fête de Saint-Joseph avec une image du studio Rupnik.

    Qu'est-ce que cela signifie ?

    Eh bien, le Père Marko Ivan Rupnik (jadis Père Marko Ivan Rupnik SJ) est un prêtre-artiste célèbre en disgrâce et parfois animateur de retraites, accusé de manière crédible d'avoir abusé spirituellement, psychologiquement et sexuellement de plus de deux douzaines de victimes - la plupart d'entre elles étant des religieuses - au cours de trois décennies, dont la majeure partie s'est déroulée à Rome même.

    Voilà ce qu'il en est.

    Officiellement, le 19 mars est le jour où l'Église célèbre le patronage universel du père nourricier terrestre de Notre Seigneur. Dans de nombreux pays catholiques, la solennité du 19 mars est donc également célébrée comme la fête des pères.

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  • Echos du Congrès Mission 2024

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    De RCF (16/17) :

    Analyse et extraits d'interviews du Congrès Mission 2024

    18 mars 2024

    La deuxième édition du Congrès Mission a été une réussite en réunissant près de 2000 participants ! Grandes célébrations, ateliers, tables rondes, village de stands, rencontres fraternelles, comment fonctionne un Congrès Mission, quel est son objectif ?

    REPORTAGES VIDÉOS DU CONGRÈS MISSION

    ⏯️ disponibles sur les canaux Facebook et Youtube de 1RCF Belgique

    Résumé de la première journée Réactions de participants, de volontaires, le cœur de l’homélie de Mgr Lode Aerts et l’esprit missionnaire de Mgr Jean-Pierre Delville.

    Vidéos sur Facebook Youtube

     

     

     

     

     

     

     

    Shimon-Pierre et Zachée sont venus à pied de Jérusalem pour participer au Congrès Mission. Leur vie a changé le jour où ils ont rencontré Yeshoua. Ecoutez leur incroyable récit

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    Partage, solidarité, joie lors du 1er banquet fraternel organisé par le Congrès Mission Bruxelles. Mathieu nous explique tout cela dans ce reportage
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    Reportage sur une des trois grandes veillées proposées le samedi soir : louange, témoignages, adoration. Une trentaine de prêtres ont donné le sacrement de réconciliation. 
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    Résumé du dimanche : 10 tables rondes et 70 ateliers de créativité et de partage d’expériences missionnaires. Dans son homélie, Mgr Luc Terlinden invite l’Eglise à revêtir un costume avec une taille plus petite.
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  • Iudica me (Introit du dimanche de la Passion)

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    Introitus Introït
    Ps. 42, 1-2  
    IÚDICA me, Deus, et discérne causam meam de gente non sancta: ab hómine iníquo, et dolóso éripe me: quia tu es Deus meus, et fortitúdo mea. Ps. ibid., 3 Emítte lucem tuam, et veritátem tuam: ipsa me deduxérunt, et adduxérunt in montem sanctum tuum, et in tabernácula tua. Iúdica me. Juge-moi, ô Dieu, et sépare ma cause de celle d'une nation qui n'est pas sainte; délivre-moi de l'homme méchant et trompeur. Car Tu es mon Dieu et ma force. ℣. Envoie Ta lumière et Ta vérité: elles me conduiront et m'amèneront à Ta montagne sainte et à Tes tabernacles.
  • Le Vatican a-t-il vraiment dit que nos corps ne ressusciteront pas ?

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    De Nicholas Senz sur le Catholic World Report :

    Le Vatican a-t-il vraiment dit que nos corps ne ressusciteront pas ?

    Pour comprendre la récente réponse du cardinal Fernandez et l'enseignement de l'Église sur cette question, nous devons comprendre la relation entre notre corps et notre âme, ou plutôt, la relation entre les aspects matériels et spirituels de nous-mêmes.

    15 mars 2024

    Le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) a publié plusieurs documents à la fin de l'année 2023. Les fidèles ont à peine digéré l'un d'entre eux que le suivant leur est présenté. L'un d'entre eux a suscité une controverse mineure avant d'être englouti par la controverse plus importante d'un document ultérieur. Il peut être utile de revenir en arrière et de réfléchir un instant à une question qui s'est posée : le Vatican a-t-il vraiment dit que nos corps ne ressusciteront pas d'entre les morts ?

    Eh bien, oui et non.

    Tout d'abord, rappelons le contexte de la question. En décembre de l'année dernière, le DDF a publié une réponse à une question posée par le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne en Italie, "concernant deux questions sur la conservation des cendres des personnes décédées après la crémation". Tout d'abord, le cardinal a demandé s'il était possible d'autoriser un dépôt permanent pour conserver les restes incinérés de plusieurs personnes, mélangés, à condition qu'il soit clairement étiqueté avec les "détails de base" de la vie des défunts afin que leur mémoire puisse être préservée, de la même manière que les ossuaires (dépôts communs pour les os) fonctionnent. D'autre part, il a demandé si les familles pouvaient conserver une partie des restes incinérés d'une personne dans un lieu "significatif pour l'histoire du défunt".

    En réponse à ces questions, le cardinal Manuel Fernandez a écrit que si nos corps ressuscitent effectivement dans un état transformé, "le corps de la personne ressuscitée ne sera pas nécessairement constitué des mêmes éléments que ceux qu'il avait avant sa mort". Cette phrase en particulier a attiré l'attention de beaucoup, suscitant des questions : le cardinal veut-il dire que mon corps ne ressuscitera pas d'entre les morts ? Qu'une autre chose sera reconstituée ? Si Dieu peut me reconstruire un nouveau corps à partir de n'importe quoi, s'agit-il vraiment de mon corps ? Et pourquoi se préoccuper autant de garder nos restes aussi intacts que possible (par exemple en n'autorisant pas la dispersion des cendres) si, de toute façon, mon corps ne sera pas reconstitué ?

    Pour comprendre la réponse du cardinal Fernandez et l'enseignement de l'Église sur cette question, nous devons comprendre la relation entre notre corps et notre âme, ou plutôt, la relation entre les aspects matériels et spirituels de nous-mêmes.

    L'être humain est un composé de corps et d'âme. Les êtres humains sont des corps animés, ou des âmes incarnées. Mais il existe une certaine relation entre les deux constituants. L'âme est la forme du corps. Cela ne signifie pas que l'âme est comme un emporte-pièce qui donne sa forme au corps. Cela signifie que l'âme est ce qui constitue, organise et compose certains matériaux comme le corps humain. La raison pour laquelle nous pouvons savoir cela est qu'après la mort, une fois que l'âme s'est séparée du corps, le corps se décompose, c'est-à-dire qu'il se décompose en ses parties constitutives et n'est plus constitué en tant que corps humain.

    Nous traitons les corps morts, ou plutôt les corps des morts, avec respect et dignité dans nos rites funéraires et d'inhumation en raison de leur lien intrinsèque avec la personne qui nous a quittés. C'est dans ce corps que cette personne a vécu, agi, aimé et appris à connaître Dieu. Cependant, nous devons nous rendre compte que la matière qui constitue notre corps cessera, avec le temps, d'être reconnaissable en tant que corps humain. Notre corps se décomposera en éléments qui entreront dans la terre : "Souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière."

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