Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Culture - Page 2

  • L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique

    IMPRIMER

    Un entretien avec Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé sur diakonos.be :

    L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique.

    Un prêtre catholique peut-il confier ses homélies à ChatGPT ? L’intelligence artificielle a‑t-elle vocation à évangéliser, à célébrer la messe ou à rendre la justice à la place de l’homme ? Faut-il craindre un totalitarisme numérique qui réduirait les citoyens à de simples spectateurs d’un monde dirigé par des algorithmes ?

    Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé, nous répond sans langue de bois. Face aux risques du transhumanisme, de déshumanisation et de la perte de liberté, il appelle l’Église et les États à tracer des lignes rou ges éthiques claires. Une interview choc qui ose poser la question : jusqu’où laisserons-nous la machine voler ce qui fait notre âme ?

    En exclusivité pour le site Diakonos.be, nous nous avons interrogé Luigi Trisolino, journaliste, juriste et poète italien, qui travaille comme expert juridique à la Présidence du gouvernement italien et auteur de nombreux articles dans les quotidiens italiens. Il est avocat, titulaire d’un doctorat en histoire du droit et philosophie juridique et se décrit volontiers comme « catholique et amateur de bonnes traditions ».

    Monsieur Trisolino, dernièrement, en tant que catholique, vous avez déclaré que « ce qu’on appelle l’IA générative ne pourra et ne devra jamais remplacer la célébration des offices religieux », pas plus que l’« enseignement de notre catéchisme ». Si le christianisme en général est fondé sur des vérités révélées et transmises, pourquoi ces mêmes vérités ne pourraient-elles pas être transmises de manière plus rigoureuse encore par un système d'intelligence artificielle ?

    Jésus-Christ a donné mandat à Pierre de diriger l'Église, et il a demandé à des gens faits de chair, d’os et d'esprit de le suivre pour évangéliser la Terre en tant que témoins du Ressuscité. On me répondra qu'à l'époque de Jésus, il n'y avait pas d'intelligence artificielle, mais seulement l'intelligence humaine. Mais cela n’y change rien. Ce n'est qu’à travers une expérience réelle, dans la rencontre et l'échange entre un être humain et un autre être humain, que l’on peut témoigner de la foi, et avec elle de toutes ces valeurs de la loi naturelle qui nous incitent à prier, à nous engager politiquement et, lorsque c’est nécessaire, à sacrifier une partie de notre vie.

    On peut bien sûr recourir aux moyens que nous donnent la littérature, les arts figuratifs et même numériques, comme c’est d’ailleurs déjà le cas, mais l'unique auteur de chaque message et de chaque expression créative doit rester l'être humain, surtout en ce qui concerne l'évangélisation, la célébration de la liturgie et l’enseignement du Catéchisme de l'Église catholique.

    Cela vaut aussi pour toutes les autres confessions chrétiennes, notamment les orthodoxes. Nous ne devons pas permettre que l’on puisse confier l'évangélisation des peuples à des prêtres ou des pasteurs numériques de nature artificielle. Le monde numérique doit rester un canal médiatique parmi d’autres, afin de pouvoir exercer le libre arbitre, prérogative exclusivement humaine, qui est également un don divin, pour nous les croyants.

    Lire la suite

  • L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique

    IMPRIMER

    Un entretien avec Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé sur diakonos.be :

    L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique.

    Un prêtre catholique peut-il confier ses homélies à ChatGPT ? L’intelligence artificielle a‑t-elle vocation à évangéliser, à célébrer la messe ou à rendre la justice à la place de l’homme ? Faut-il craindre un totalitarisme numérique qui réduirait les citoyens à de simples spectateurs d’un monde dirigé par des algorithmes ?

    Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé, nous répond sans langue de bois. Face aux risques du transhumanisme, de déshumanisation et de la perte de liberté, il appelle l’Église et les États à tracer des lignes rou ges éthiques claires. Une interview choc qui ose poser la question : jusqu’où laisserons-nous la machine voler ce qui fait notre âme ?

    En exclusivité pour le site Diakonos.be, nous nous avons interrogé Luigi Trisolino, journaliste, juriste et poète italien, qui travaille comme expert juridique à la Présidence du gouvernement italien et auteur de nombreux articles dans les quotidiens italiens. Il est avocat, titulaire d’un doctorat en histoire du droit et philosophie juridique et se décrit volontiers comme « catholique et amateur de bonnes traditions ».

    Monsieur Trisolino, dernièrement, en tant que catholique, vous avez déclaré que « ce qu’on appelle l’IA générative ne pourra et ne devra jamais remplacer la célébration des offices religieux », pas plus que l’« enseignement de notre catéchisme ». Si le christianisme en général est fondé sur des vérités révélées et transmises, pourquoi ces mêmes vérités ne pourraient-elles pas être transmises de manière plus rigoureuse encore par un système d'intelligence artificielle ?

    Jésus-Christ a donné mandat à Pierre de diriger l'Église, et il a demandé à des gens faits de chair, d’os et d'esprit de le suivre pour évangéliser la Terre en tant que témoins du Ressuscité. On me répondra qu'à l'époque de Jésus, il n'y avait pas d'intelligence artificielle, mais seulement l'intelligence humaine. Mais cela n’y change rien. Ce n'est qu’à travers une expérience réelle, dans la rencontre et l'échange entre un être humain et un autre être humain, que l’on peut témoigner de la foi, et avec elle de toutes ces valeurs de la loi naturelle qui nous incitent à prier, à nous engager politiquement et, lorsque c’est nécessaire, à sacrifier une partie de notre vie.

    On peut bien sûr recourir aux moyens que nous donnent la littérature, les arts figuratifs et même numériques, comme c’est d’ailleurs déjà le cas, mais l'unique auteur de chaque message et de chaque expression créative doit rester l'être humain, surtout en ce qui concerne l'évangélisation, la célébration de la liturgie et l’enseignement du Catéchisme de l'Église catholique.

    Cela vaut aussi pour toutes les autres confessions chrétiennes, notamment les orthodoxes. Nous ne devons pas permettre que l’on puisse confier l'évangélisation des peuples à des prêtres ou des pasteurs numériques de nature artificielle. Le monde numérique doit rester un canal médiatique parmi d’autres, afin de pouvoir exercer le libre arbitre, prérogative exclusivement humaine, qui est également un don divin, pour nous les croyants.

    Lire la suite

  • Le film « Sacré-Cœur » bat des records d'audience en France !

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    Files d'attente devant les cinémas : le film « Sacré-Cœur » bat des records d'audience en France !

    19 novembre 2025

    OSV News : « Avec plus de 400 000 spectateurs depuis sa sortie en salles et un nombre d'entrées en constante augmentation, le film sur le Sacré-Cœur de Jésus est devenu un succès commercial inattendu en France. » – Vidéo de la bande-annonce

    Paris (kath.net/pl) « “Sacré-Cœur” a largement dépassé les attentes, avec des files d’attente devant les cinémas comme on n’en avait pas vu depuis des années. » Nombreux sont ceux qui concluent, face à la popularité du film, que le catholicisme est de nouveau présent dans la vie publique en France. C’est ce qu’écrit Caroline de Sury pour « OSV News » (lien). Ce succès est d'autant plus surprenant que, s'agissant d'une « production à petit budget », elle était en réalité destinée à un public de niche.

    Le film sur le Sacré-Cœur de Jésus, sous-titré « Son règne n'aura pas de fin », retrace les apparitions de Jésus à une religieuse française, sainte Marguerite-Marie Alacoque. Entre 1673 et 1675, il révéla son Cœur à cette sœur salésienne à Paray-le-Monial, en Bourgogne, comme le rappelle l'article d'OSV News. Ce docu-fiction, réalisé pour commémorer le 350e anniversaire des apparitions, mêle reconstitutions historiques, témoignages et analyses d'experts. Il offre de nombreuses occasions d'entendre des récits de rencontres personnelles avec le Christ, souvent lors de l'adoration du Saint-Sacrement.

    Les réalisateurs du film, Steven et Sabrina Gunnell, ont été inspirés par leur visite du site de pèlerinage en Bourgogne. Steven était membre du boys band français Alliage dans les années 1990. Converti au catholicisme, il produit désormais des films avec son épouse, reflétant leur profonde foi chrétienne, explique OSV News. Le film met l'accent sur le lieu de pèlerinage de Paray-le-Monial. La Communauté Emmanuel y est installée depuis 1985 et le site accueille chaque année des dizaines de milliers de pèlerins. De décembre 2023 à juin 2025, il a accueilli avec succès les célébrations du 350e anniversaire des apparitions.

    Cet anniversaire était étroitement lié à la dernière encyclique du défunt pape François, « Dilexit Nos », sous-titrée « Sur l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ », publiée en octobre 2024.

    Le père Pascal Ide, prêtre de l'archidiocèse de Paris et critique de cinéma en ligne reconnu, explique : « Ce qui m'a le plus touché, c'est sans aucun doute la personne de Jésus et son désir profond de rencontrer chaque personne de la manière la plus intime et de vivre une connexion intense et sincère. » « Cela a un impact remarquable. » Dans une interview accordée à OSV News, il ajoute : « Le film est très riche. Il a quelque chose à offrir à chacun. Son impact est indéniable, ce qui en dit long sur les attentes d'un public qui dépasse largement le cadre des catholiques pratiquants. »

    Le succès du film s'est accompagné de critiques, tant au sein qu'à l'extérieur de l'Église catholique :

    • Le film ne fait aucune mention des Jésuites, un point que OSW News considère comme sa principale critique. Bien qu'il montre le père Claude La Colombière, conseiller spirituel de sainte Marguerite-Marie Alacoque – canonisée par le pape Jean-Paul II en 1992 – il ne fait aucune mention de son appartenance à la Compagnie de Jésus. Plusieurs Jésuites français ont exprimé leurs regrets à OSW News, soulignant le rôle central de l'ordre jésuite dans la diffusion de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus.
    • En dehors de l'Église catholique, les polémiques ont dégénéré en ce que le réalisateur a lui-même qualifié de « christianphobie », lorsque des institutions étatiques, notamment à Marseille, ont hésité à projeter le film. Une campagne publicitaire pour le film catholique « Sacré-Cœur » a également été refusée.kath.net en a déjà parlé.).

    Les médias réagissent attentivement à cette évolution :

    • Même le grand quotidien français « Le Figaro » a consacré une page entière au film début novembre, écrivant : « Ce film révèle le retour discret mais réel de la religion dans la société française. » La popularité du film, selon Le Figaro, est telle que « semaine après semaine, les files d'attente devant les cinémas s'allongent – ​​des cinémas qui peinent à remplir leurs salles depuis le début de l'année. » « Le Figaro » a également cité un spectateur : « Ce film va bien au-delà d'un simple documentaire : c'est un véritable voyage intérieur, une rencontre avec l'amour vivant du Sacré-Cœur de Jésus. »
    • Le quotidien catholique français « La Croix » a salué cette popularité « sans précédent » d’« un film documentaire de ce genre » et a déclaré : « Le public, qui ne cesse de croître grâce au bouche-à-oreille, est plus diversifié que ne le laissait supposer la controverse entourant la sortie du film. »
    • Le magazine catholique « La Vie » estime que le succès du film tient à son contenu même. Il le décrit comme une sorte de catéchisme populaire à dimension missionnaire. C’est pourquoi de nombreux évêques continuent de le recommander sur les sites web de leurs diocèses.

    Le rapport de l'OSV établit, de façon surprenante, un bref lien avec les États-Unis : pour marquer le 250e anniversaire des États-Unis l'année prochaine, les évêques américains consacreront la nation au Sacré-Cœur de Jésus. Cette décision a été prise le 11 novembre lors de la réunion d'automne de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis à Baltimore.

    Séances spéciales programmées en Belgique

  • « La tragédie des 73 millions d'avortements pratiqués chaque année dans le monde est devenue la norme. »

    IMPRIMER

    De kath.net/news :

    « La tragédie des 73 millions d'avortements pratiqués chaque année dans le monde est devenue la norme. »

    19 novembre 2025

    Argüello, président de la Conférence épiscopale espagnole : « Un groupe de médecins peut être déterminé à sauver un fœtus de cinq mois et demi, tandis qu’un autre groupe, juste à côté, tue délibérément un bébé du même âge. » Par Petra Lorleberg

    Madrid (kath.net/pl) « Dans un même hôpital, un groupe de médecins peut décider de sauver un fœtus de cinq mois et demi, tandis qu'un autre groupe, dans la pièce voisine, tue délibérément un bébé du même âge. Ceci est parfaitement légal. De même, la loi peut punir la destruction d'un œuf d'aigle d'une amende de 15 000 euros et d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison, mais autorise l'avortement d'un enfant atteint de trisomie 21 jusqu'à la fin de la grossesse. » C'est ce qu'a expliqué le président de la Conférence épiscopale espagnole, Luis Javier Argüello García, archevêque de Valladolid, dans son discours d'ouverture de la 128e Assemblée plénière à Madrid, mardi.

    kath.net documente intégralement, la section « 6. L’inhumanité de l’avortement : derrière la fumée, les miroirs et les stratégies » du discours d’ouverture de l’archevêque Argüello :

    Ces dernières semaines, la question de l'avortement a refait surface sous diverses formes : la tentative d'inscrire ce prétendu droit dans la constitution ; l'objection de conscience du personnel médical ; la divulgation aux mères de toutes les conséquences de l'intervention ; et les données du ministère de la Santé faisant état de 106 173 avortements et de 322 034 naissances pour 2024. La croissance démographique était négative, avec un déficit de 114 937 personnes.

    Le débat a été critiqué – non sans raison – comme une manœuvre de diversion et un outil de polarisation. Qu’il s’agisse d’un repli sur soi ou d’un questionnement stratégique, il existe, en tout cas, une réticence sociétale et politique à aborder la question dans toute sa complexité dramatique. Comme le souligne Matthieu Lavagna, dont je m’appuie sur la pensée dans cette analyse, l’avortement demeure un sujet sensible et délicat dans notre société actuelle. En parler publiquement est devenu tabou, presque une atteinte à la vie privée. Quiconque déclare publiquement que l’avortement est objectivement immoral parce qu’il met fin à la vie d’une personne autre que ses parents s’expose à une sévère condamnation personnelle, sociale et politique : « Remettre en question ce acquis ? Douter de ce droit ? C’est le comble de la pensée fasciste et autoritaire et mérite d’emblée d’être qualifié d’extrême droite. » 

    Pire encore : l’idée même qu’il puisse exister des arguments non religieux contre l’avortement est inconcevable. Après tout, ne nous répète-t-on pas sans cesse que les opposants à l’avortement sont d’abominables obscurantistes qui veulent imposer leurs convictions religieuses à tous ? Fournir des informations aux femmes enceintes est considéré comme une maltraitance, et prier devant une clinique d’avortement est perçu comme une menace. Pourquoi ce refus de penser rationnellement et de laisser la science – ADN, génome, échographie, etc. – parler d’elle-même, nous informer et révéler la vérité ?

    Un être humain est « un organisme vivant de l'espèce Homo sapiens ». Selon cette définition, le fait qu'un fœtus ou un embryon soit un être humain est un simple fait biologique. Il suffit de consulter n'importe quel manuel d'embryologie médicale pour constater que les scientifiques s'accordent à dire que, dès la fécondation, un organisme humain vivant et indépendant, doté de son propre patrimoine génétique, se développe dans le corps de la mère. Nul besoin de se référer à la Bible pour cela, bien qu'elle nous enseigne que la dignité humaine est sacrée et que les êtres humains possèdent une âme immortelle.

    Peter Singer, philosophe de renommée mondiale et défenseur du droit à l'avortement, a au moins l'honnêteté intellectuelle de reconnaître que l'embryon est un être humain : « Il ne fait donc aucun doute qu'un embryon conçu à partir d'un ovule et d'un spermatozoïde humains est un être humain dès le premier instant de son existence. » Cependant, il néglige le fait que tous les êtres humains, indépendamment de leur taille, de leur sexe, de leur stade de développement ou de leur degré de dépendance, possèdent la même valeur intrinsèque. Ceci ouvre la voie à l'effondrement de l'humanisme et à l'égalité radicale du droit à la vie pour chaque individu. Y parvenir exigerait des efforts argumentatifs similaires à ceux déployés par ceux qui défendent l'avortement comme une expression des droits de la femme. Or : « Si le fœtus n'est pas un être humain, aucune justification n'est nécessaire pour légaliser l'avortement. Si, en revanche, le fœtus est un être humain, aucune justification n'est suffisante pour le légaliser. »

    Mattheu Lavagna cite Kelsey Hazzard, militante athée anti-avortement : « Je suis une athée de 29 ans, ayant reçu une bonne éducation dans des institutions laïques, et je défends des opinions progressistes sur de nombreux sujets, comme le mariage homosexuel et le changement climatique. Je suis également une militante anti-avortement engagée, qui œuvre pour que l’avortement devienne impensable. L’industrie de l’avortement veut nous faire croire que les personnes comme moi n’existent pas. Elle veut nous faire croire que le mouvement anti-avortement est composé presque exclusivement d’hommes blancs âgés et de quelques pratiquants récitant leur chapelet. Cette caricature est offensante pour les jeunes comme pour les moins jeunes. […] Nous ne considérons pas l’avortement comme un enjeu de guerre culturelle ou de guerre religieuse, mais comme une question de droits humains. »

    La société occidentale a totalement occulté la question de l'avortement. La tragédie des 73 millions d'avortements pratiqués chaque année dans le monde, dont 100 000 en Espagne, est devenue la norme. Nous avons atteint un point d'irrationalité extrême en matière de bioéthique, qui sert les intérêts de la biopolitique.

    Dans le même hôpital, une équipe de médecins peut décider de sauver un fœtus de cinq mois et demi, tandis qu'une autre, dans la pièce voisine, tue délibérément un bébé du même âge. Ceci est parfaitement légal. De même, la loi peut punir la destruction d'un œuf d'aigle d'une amende de 15 000 € et d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison, mais autorise l'interruption de grossesse d'un enfant atteint de trisomie 21.

    Toutefois, une perspective catholique ne saurait se contenter de réaffirmer la protection de la vie prénatale et de lutter contre l’avortement. Elle doit prendre en compte la mère, le père, ainsi que les circonstances environnementales, sociales et économiques qui accompagnent la grossesse, la naissance et les premières années de vie.

    Nombreuses sont les femmes qui désirent des enfants, mais leur souhait se heurte à divers obstacles, notamment des barrières structurelles identifiées dans le rapport FOESSA : précarité de l’emploi, difficultés d’accès au logement, prédominance des femmes dans les soins aux enfants et insuffisance du soutien public à la maternité et aux familles. S’y ajoutent des facteurs culturels liés aux modes de vie, comme la faible valeur accordée à la maternité, voire son rejet catégorique dans certaines idéologies de genre. Il convient également de tenir compte des circonstances propres à chaque grossesse.

    Rien ne justifie l'interruption de la vie prénatale, mais un véritable soutien à la vie exige la prise en compte de toutes les circonstances. L'Alliance sociale pour l'espérance et la naissance, initiée par cette Conférence des évêques, défend tous les facteurs pertinents et offre un soutien indéfectible à la vie humaine naissante.

    Je tiens à exprimer ma solidarité avec toutes les femmes enceintes et à les encourager à ne pas hésiter à demander de l'aide face aux difficultés d'une grossesse potentiellement non désirée. L'interruption de grossesse ne saurait être la solution à une situation si souvent difficile à supporter seule. Je réaffirme l'engagement de l'Église, ainsi que de nombreuses femmes et de nombreux hommes de bonne volonté et de bonne volonté, à apporter leur aide dans cette situation. Les autorités ne doivent pas détourner le regard et, même si elles réglementent et facilitent l'accès à l'avortement, elles ne doivent pas se soustraire à leur devoir indispensable de protéger les plus vulnérables. La prétendue solution à des problèmes qui exigent des politiques favorables à la famille et à la vie est symptomatique de l'affaiblissement moral de notre démocratie.

    Photo de cet événement (c) Conférence des évêques espagnols/Capture d'écran

  • Seuls 49 % des Américains considèrent la religion comme un aspect important de leur vie

    IMPRIMER

    De Tommaso Scandroglio sur la NBQ :

    Moins de la moitié des Américains pensent que la foi est importante.

    Selon un sondage Gallup, seulement 49 % des Américains considèrent la religion comme un aspect important de leur vie. En 2015, ce chiffre était de 66 %. En dix ans, cela représente une baisse de 17 points. C'est une chute considérable.

    20/11/2025

    Il y a quelques semaines, nous avons publié les résultats d'un sondage sur la religiosité américaine réalisé par le Public Religion Research Institute,  qui mettait en évidence une augmentation du nombre d'athées et d'agnostiques et un éloignement des croyants des églises traditionnelles, en particulier de l'Église catholique.

    Cette tendance à la sécularisation a été confirmée par une autre étude, encore plus récente, menée par Gallup , un institut de sondage. Cette étude révèle que seulement 49 % des Américains considèrent la religion comme un aspect important de leur vie. En 2015, ce chiffre était de 66 %. En dix ans, on observe une baisse de 17 points de pourcentage, un recul considérable. À tel point que Gallup tient à souligner que « depuis 2007, seuls 14 des plus de 160 pays inclus dans l'enquête mondiale ont enregistré une baisse de plus de 15 points de pourcentage de l'importance accordée à la religion sur une période de dix ans ». En bref, les États- Unis constituent une exception notable. Ce déclin est particulièrement frappant chez les personnes de confession chrétienne, le christianisme étant la religion prédominante aux États-Unis. Quant aux catholiques, une enquête menée par Leadership Roundtable indique que « seulement 38 % des catholiques américains assistent à la messe au moins une fois par semaine ».

    Un autre constat important concerne l'importance de la religion à l'échelle mondiale et la position des États-Unis à cet égard. En 2025, 83 % de la population mondiale considérera la religion comme un aspect important de sa vie. Deux faits sont à noter. Premièrement, ce pourcentage est resté pratiquement inchangé depuis 2007. Deuxièmement, l'importance de la religion a chuté en 2020, année de la pandémie de Covid-19 (76 %). Au lieu de renforcer le lien avec Dieu, la Covid-19 semble avoir, semble-t-il, ébranlé la foi.

    Si l'on considère plutôt les 38 pays de l'OCDE, c'est-à-dire les pays à économie développée, on constate qu'en 2025, non seulement la religion est importante pour moins de la moitié de la moyenne mondiale (36 % contre 83 %), mais ce chiffre est également en baisse depuis 2007, où il s'élevait à 41 %. Par conséquent, étant donné que la moyenne mondiale, comme nous l'avons vu, reste globalement constante dans le temps, et étant donné que la religiosité est en déclin dans les pays de l'OCDE, cela signifie que dans d'autres pays, notamment les pays en développement, la religiosité progresse. Le pape François nous a invités à aller aux confins du monde pour y apporter Dieu, mais Dieu y est bien plus présent qu'au centre du monde.

    Comme nous l'avons déjà mentionné, le taux de religiosité aux États-Unis s'élève à 49 %, un chiffre inférieur à la moyenne mondiale de 83 %, mais supérieur aux 36 % des pays industrialisés. L'enquête ajoute que « de moins en moins d'Américains s'identifient à une religion » et que « la fréquentation des églises et le nombre de fidèles sont en baisse ». Ainsi, aux États-Unis, on observe également un déclin du nombre de pratiquants de toutes confessions, mais ces personnes, selon Gallup, restent plus ferventes que les croyants de la plupart des pays ayant une économie comparable.

    Ces données pourraient donc indiquer que, grâce au bien-être, là où le corps se porte mieux, l'âme souffre davantage. En réalité, les pays aux économies les plus développées semblent n'avoir aucun besoin de Dieu. La richesse, le bien-être et le développement technologique tiennent Dieu à distance, bon seulement – ​​diront certains – comme consolation pour les démunis des pays du Sud, comme opium pour ceux qui refusent de connaître la souffrance engendrée par une existence marquée par les épreuves.

    Cette interprétation ne tient pas car, en matière de souffrance psychologique, l'Occident est le grand consommateur de médicaments contre la dépression et les troubles apparentés, et cette catégorie de médicaments représente la majeure partie des dépenses de santé occidentales. C'est nous, Occidentaux, qui, conformément au principe opioïde de la religion, devrions avoir davantage recours à Dieu, ce dieu anesthésiant, que les habitants des pays du Sud.

    Le déclin de la religiosité aux États-Unis, et plus encore, en moyenne, dans les pays de l'OCDE, s'explique moins par des facteurs économiques – même si l'attrait de l'argent peut détourner nombre de personnes du vrai Dieu – que par des facteurs culturels, avec une précision qui concerne les États-Unis eux-mêmes. Commençons par cette précision. Comme le soulignent les enquêtes de Public Religion Research et de Leadership Roundtable , la baisse de confiance envers les Églises chrétiennes, et en particulier envers l'Église catholique, est largement due aux scandales liés aux abus sexuels commis par des membres du clergé.

    Les scandales qui ont éclaté au début des années 2000 et dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui ont engendré une méfiance qui touche davantage l'Église institutionnelle (les évêques et Rome) que l'Église locale (sa propre paroisse). Preuve à l'appui de cette analyse : pour les catholiques américains, la priorité de l'Église n'est ni l'enseignement de la doctrine, ni même l'aide aux pauvres ou l'éducation des jeunes, mais bien la transparence et la responsabilité en cas de scandale.

    Sur le plan culturel, il convient toutefois de noter que la sensibilité largement répandue, de la Russie au Canada et de la Pologne aux États-Unis, se caractérise par un ensemble de facteurs qui rejettent fondamentalement toute tension surnaturelle. Ces facteurs se résument à deux : l'opposition entre le moi et Dieu, et entre la matière et l'esprit. Concernant le premier point, il est indéniable que notre culture est une anti-culture, enracinée dans le moi, qui exclut l'autre – et Dieu est l'Autre par excellence – ou ne le considère que s'il lui est utile. Le Dieu chrétien, en revanche, impose et rejette la logique utilitariste. Cet enracinement dans le moi conduit à une morale subjective : le seul Dieu qui crée le bien et le mal est le sujet lui-même. La religion est proscrite car elle cherche à imposer universellement sa propre éthique.

    Sur le second point, il est clair que notre culture est une anti-culture, hostile à la métaphysique, et donc à l'âme et à Dieu, et amie de l'immanence, de la matière, de la satisfaction sensuelle et de tout désir voué à devenir loi. Spatialement, cette perspective se condense en un regard tourné vers le bas, et non vers le haut. Chronologiquement, en revanche, elle se condense en un regard qui ne s'étend qu'aux limites temporelles de notre vie terrestre et n'atteint pas l'éternité : tout ici est consommé, et tout ne reçoit de sens que de cet ici-bas. Entre autres choses, cela signifie qu'il n'y a pas de jugement après la mort, alors pourquoi s'inquiéter ? Pourquoi scruter nos actions en vue d'un examen final ? L'abandon de Dieu est nécessaire pour vivre selon ses désirs, et non selon ses devoirs.

    Ainsi, le déclin de la foi en Dieu s'accompagne d'un regain d'intérêt pour un individualisme exacerbé et le bien-être matériel. Mais plus nous nous éloignons de la lumière, plus les ténèbres s'étendent en nous. « Ces Occidentaux sont rassasiés et désespérés », aurait commenté le cardinal Biffi.

    D’où viendra l’espoir d’un changement ? Selon l’ enquête de la Leadership Roundtable, et en ce qui concerne l’Église catholique américaine uniquement, ce changement pourrait venir des jeunes. En effet, nous constatons que ces personnes, bien que les moins nombreuses en pourcentage, sont les plus convaincues, les plus actives, les plus engagées et les plus assidues dans leur pratique des sacrements et de la prière. Ce ne sont plus les personnes âgées qui croient avec le plus de conviction, comme c’était le cas il y a vingt ans, mais bien les jeunes.

  • Mechtilde de Hackeborn (19 novembre)

    IMPRIMER

    Klostertrachten1.jpgLe 29 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse hebdomadaire à cette grande mystique, proche de Gertrude de Hefta, fêtée aujourd'hui :

    "Je voudrais vous parler aujourd’hui de sainte Mechtilde de Hackeborn, l’une des grandes figures du monastère de Helfta, ayant vécu au XIIIe siècle. Sa consœur, sainte Gertrude la Grande, dans le vie livre de l’œuvre Liber specialis gratiae (le livre de la grâce spéciale), dans lequel sont relatées les grâces spéciales que Dieu a données à sainte Mechtilde, affirme: «Ce que nous avons écrit est bien peu au regard de ce que nous avons omis. Nous publions ces choses uniquement pour la gloire de Dieu et au bénéfice de notre prochain, car il nous semblerait injuste de garder le silence sur les si nombreuses grâces que Mechtilde reçut de Dieu, moins pour elle-même, à notre avis, que pour nous et pour ceux qui viendront après nous» (Mechtilde de Hackeborn, Liber specialis gratiae, VI, 1).

    Lire la suite

  • La musique sacrée bénéfique pour le cerveau comme pour l'âme

    IMPRIMER

    De Terry O'Neill sur CNA :

    La musique sacrée est bénéfique pour le cerveau comme pour l'âme, affirme un neuroscientifique.

    Il y a seize siècles, saint Augustin aurait dit : « Celui qui chante, prie deux fois. » Aujourd'hui, la recherche scientifique montre que chanter, jouer de la musique ou en écouter enrichit et renforce également son cerveau, selon la neuroscientifique catholique Kathlyn Gan.

    De plus, la musique sacrée pourrait produire des effets encore plus bénéfiques.

    Gan, qui dirige un laboratoire de recherche à l'Université de Toronto, a annoncé cette bonne nouvelle à une cinquantaine de personnes lors d'une conférence le 30 octobre à l'église Saint-François-de-Sales de Burnaby, en Ontario.

    Dans sa présentation d'une heure intitulée « La neuroscience de la musique sacrée », Gan, ancienne directrice de chœur et accompagnatrice, a décrit comment des recherches montrent que la musique peut faire partie d'un mode de vie sain qui contribue à lutter contre le déclin mental lié au vieillissement.

    La musique peut également contribuer à prévenir l'apparition de la maladie d'Alzheimer qui, dans près de 95 % des cas, peut être provoquée par des facteurs non génétiques, notamment l'obésité, l'hypertension artérielle, le tabagisme, la surdité, les lésions cérébrales et l'isolement social.

    « Non seulement la musique stimule le cerveau de manière particulière, mais elle favorise également des liens sociaux sains lorsqu'elle est pratiquée en groupe », a déclaré Gan, actuellement musicien liturgique dans l'archidiocèse de Toronto.

    Dans un entretien accordé au journal The BC Catholic, elle a expliqué que la musique est encodée et intégrée par de multiples régions du cerveau, stimulant les voies neuronales qui régulent la mémoire, le mouvement, la récompense, les émotions et l'empathie.

    « Compte tenu de ces effets, la musique peut nous aider à garder l'esprit actif et à favoriser les liens sociaux, ce qui peut contribuer à atténuer le risque de maladie d'Alzheimer », a-t-elle déclaré.

    Gan, qui a obtenu son doctorat à l'Université Simon Fraser de Burnaby et a effectué des études postdoctorales à l'Université Stanford en Californie, a déclaré que la musicothérapie est largement utilisée dans le cadre d'une approche de traitement holistique pour améliorer les problèmes comportementaux et encourager les liens sociaux aux stades intermédiaires et avancés de la maladie d'Alzheimer.

    Gan a noté que Radio-Canada avait récemment rapporté que des médecins de Montréal s'étaient associés à l'orchestre symphonique de la ville pour prescrire de la musique comme médicament.

    « Les médecins recevront des ordonnances qu’ils remettront à leurs patients », a déclaré Mélanie La Couture, directrice générale de l’Orchestre symphonique de Montréal. « Les patients nous appelleront et nous offrirons deux billets gratuits à chacun d’eux. »

    On pourrait concevoir que l'écoute ou le chant de musique sacrée, que Gan définit comme toute musique — du chant grégorien et classique au jazz et au gospel — qui contribue à la solennité et à la beauté de la messe, favorise une réflexion plus profonde sur les lectures bibliques et l'homélie, et glorifie Dieu, apporte encore plus de bienfaits.

    Cela dit, il sera difficile pour les scientifiques de prouver les bienfaits particuliers de la musique sacrée en raison des perceptions subjectives de la musique par les auditeurs ou les musiciens et de leur niveau variable de formation et de compréhension spirituelles, a déclaré Gan.

    À tout le moins, écouter ou interpréter de la musique sacrée aide une personne à approfondir sa foi et à aimer Dieu, a-t-elle déclaré dans sa présentation.

    Outre ses trois diplômes de l'Université Simon Fraser (SFU), Gan est également titulaire d'un diplôme d'études collégiales du Conservatoire royal de musique. Pianiste classique accomplie, elle partage son talent et sa foi dans les églises et au sein de la communauté. Elle se produit notamment avec ses élèves de piano dans des résidences pour aînés et des établissements de soins de longue durée, et intervient également dans des programmes de musicothérapie et d'accompagnement spirituel.

    Elle considère son ministère musical comme une forme de prière qui la pousse non seulement à reconnaître les thèmes et les images des Écritures, mais aussi à les communiquer « d'une manière qui honore le contexte historique des hymnes et qui partage ma propre spiritualité et mon expérience vécue ».

    Ses études et son ministère ont non seulement approfondi son appréciation de la complexité de l'esprit humain et de sa capacité à refléter l'humilité, la compassion, le pardon et l'amour du Christ, mais ils ont également « favorisé ma croissance spirituelle et enrichi ma foi », a-t-elle déclaré.

    Terry O'Neill est un collaborateur régulier du journal The BC Catholic à Vancouver, en Colombie-Britannique.
  • "Sacré-Coeur" : 6 séances spéciales en présence du Père Marot et d'Alicia Beauvisage

    IMPRIMER

    Source

    Après un véritable triomphe en France, le film Sacré‑Cœur est enfin arrivé dans les cinémas belges : un docu‑fiction bouleversant qui explore la dévotion au Cœur de Jésus, touchant des publics de tous horizons. Une occasion unique de découvrir « la puissance de l’amour personnel et inconditionnel », dans un cinéma près de chez vous.

    A l'issue de la séance, le père Édouard Marot et Alicia Beauvisage échangeront avec le public lors d’une séance de questions-réponses.

    En partenariat avec RCF, les cinémas Kinepolis, Pathé et Stuart proposent six séances exceptionnelles dans toute la Belgique :

    Jeudi 20/11, 19h30 Kinepolis Liège-Rocourt (infos et billets)
    Dimanche 23/11, 19h30 Ciné Stuart La Louvière (infos et billets suivront prochainement)
    Lundi 24/11, 19h30 Kinepolis Braine (infos et billets)
    Mardi 25/11, 19h30 Kinepolis Bruxelles (infos et billets)
    Mercredi 26/11, 19h30 Pathé Acinapolis Namur (infos et billets)
    Jeudi 27/11, 19h30 Pathé Louvain la Neuve (infos et billets)

  • Quand une église devient "temple de la raclette"

    IMPRIMER

    Affiche de Noêl à SteJuju : une grande tablée de scouts qui lèvent leurs verres. Des bougies entourent et illuminent toute la scène. Un grand sapin scintillant au bout de la salle. Façon Harry Potter dans le refectoire de Grande Salle de Poudlard.

    L'église Sainte-Julienne à Verviers sera le théâtre d'un évènement exceptionnel : une méga raclette sous les voûtes de l'édifice. De quoi ramener à l'église des gens qui la fréquentent de moins en moins, nous dit-on ! Les esprits chagrins qui déplorent une perte du sens du sacré et qui s'interrogent sur le laxisme de ceux qui abandonnent un lieu consacré à la mangeaille et à la beuverie n'ont qu'à dégager. Les effluves du fromage fondu remplaceront ceux de l'encens pour le plus grand plaisir de ceux qui se réjouissent de voir notre patrimoine religieux transformé en temples du n'importe quoi.

    Les commentaires parus sous ces articles sont édifiants...
     
    Quelle sera la réaction de l'évêque de Liège et des responsables locaux ? A suivre...
     
    Pour rappel :

    Selon le droit canonique de l'Église catholique, tel que défini dans le Code de droit canonique de 1983 (livre IV, partie III, sur les lieux sacrés), une église est un lieu sacré dédié au culte divin. Le canon 1210 est particulièrement central à cette question : « Dans un lieu sacré, on ne peut admettre que ce qui sert à exercer ou à promouvoir le culte, la piété et la religion ; tout ce qui est incompatible avec la sainteté du lieu est interdit. » Cependant, l'ordinaire (généralement l'évêque) peut autoriser d'autres usages dans des cas particuliers, pourvu qu'ils ne soient pas contraires à la sainteté du lieu.

    Activités permises dans une église

    Les activités autorisées doivent donc être en lien direct avec le culte, la piété ou la religion. Voici les principales, basées sur les canons pertinents (notamment 1210, 1214 et suivants) :

    • Célébrations liturgiques et sacramentelles : La messe (eucharistie), les baptêmes, les mariages, les funérailles, les confirmations, les ordinations, et autres sacrements. L'église est avant tout destinée au culte divin public (canon 1214).
    • Prières et dévotions personnelles ou collectives : Prière individuelle, adoration eucharistique, récitation du rosaire, stations de la croix, ou méditations spirituelles.
    • Cérémonies religieuses : Processions, bénédictions, retraites spirituelles, ou pèlerinages qui favorisent la piété.
    • Activités éducatives ou formatrices religieuses : Catéchisme, conférences sur la foi, ou formations bibliques, si elles promeuvent la religion et ne perturbent pas le caractère sacré.
    • Concerts de musique sacrée : Autorisé si cela élève l'âme vers Dieu (par exemple, musique liturgique ou sacrée), mais seulement avec l'approbation de l'autorité ecclésiastique.
    • Œuvres de charité pieuses : Collectes pour des causes religieuses ou caritatives, dans la mesure où elles servent la piété (par exemple, aides aux pauvres au nom de la foi).

    Activités interdites ou restreintes

    Tout ce qui est « profane » ou incompatible avec la sainteté est prohibé, sauf exception accordée par l'évêque. Exemples :

    • Activités commerciales (ventes, sauf pour des objets pieux comme des cierges).
    • Événements politiques, réunions syndicales ou manifestations civiles.
    • Concerts profanes, spectacles théâtraux ou danses non religieuses.
    • Utilisations qui pourraient causer un scandale ou violer la sainteté (canon 1211), comme des actions gravement injurieuses.

    En résumé, l'église doit rester un espace de rencontre avec le divin, et toute activité doit être évaluée à cette aune. Pour des cas spécifiques, il est recommandé de consulter l'autorité diocésaine locale, car des normes complémentaires peuvent exister.

  • Pourquoi trois papes affirment que le roman sur l'Antéchrist « Le Maître de la Terre » a prédit notre époque

    IMPRIMER

    De KV Turley sur le NCR :

    Pourquoi trois papes affirment que le roman sur l'Antéchrist « Le Maître de la Terre » a prédit notre époque

    Dans la vision prophétique de Benson, l'Église persiste au sein d'un monde sans Dieu, obsédé par le progrès, le plaisir et le pouvoir.

    Le pape Benoît XVI, le pape François et le pape Léon XIV.
    Le pape Benoît XVI, le pape François et le pape Léon XIV. (photo : Wikimedia Commons / Domaine public)

    En 2015, lors d'un vol retour des Philippines vers le Vatican, le pape François déclara aux journalistes : « Il y a un livre… il s'intitule Le Maître de la Terre. L'auteur est Benson… Je vous suggère de le lire. Sa lecture vous permettra de bien comprendre ce que j'entends par colonisation idéologique. » Il poursuivit en qualifiant le roman de prophétique, notamment au regard des évolutions modernes telles que la laïcité, le relativisme et la notion de « progrès » déconnectée de tout ancrage spirituel ou moral. 

    Le livre en question, Le Maître de la Terre (1907), est un roman dystopique et apocalyptique écrit par le père Robert Hugh Benson, un Anglais converti. Il imagine un monde du XXIe siècle où le christianisme a largement décliné tandis que l'humanisme séculier – ou « humanitarisme » – a pris le pouvoir, les élites politiques et culturelles s'unissant autour d'un leader charismatique mondial. L'Église – et la papauté – survivent, de justesse, et c'est là le nœud du conflit au cœur de l'intrigue. 

    C’était pour le moins un choix inhabituel de la part d’un pape. Mais le pape François a réitéré sa suggestion lors d’un discours prononcé à Budapest en 2023, mettant en garde son auditoire issu du monde universitaire et culturel contre un avenir dominé par la technologie – et la menace que cela représente pour la culture et, en fin de compte, pour ce que signifie être humain. 

    Le prédécesseur du pape François, alors cardinal Joseph Ratzinger, avait également cité « Le Maître de la Terre » lors d'une conférence à Milan en février 1992, le qualifiant d'ouvrage qui « donne matière à réflexion ». Son successeur, le pape Léon XIV, s'exprimant en septembre 2023 en tant que cardinal Robert Prevost, a lui aussi recommandé le roman de Benson, affirmant qu'il met en garde contre ce qui pourrait arriver à un monde sans foi.  

    Il n'est peut-être pas surprenant que ce roman ait suscité autant d'attention, puisque son intrigue est centrée sur un pontife assiégé à une époque où la religion est attaquée par des élites laïques technologiquement supérieures. 

    Fils d'un ancien archevêque anglican de Canterbury, Benson se convertit au catholicisme le 11 septembre 1903, à l'âge de 31 ans. Il avait publié plusieurs œuvres de fiction avant Le Seigneur du monde , principalement des romans historiques. Son roman de 1907 marquait donc une rupture à bien des égards et soulève la question : d'où lui venait cette inspiration ? 

    « À la fin du XIXe siècle, la littérature apocalyptique connaissait une sorte de renaissance, à l'image de l'essor de la science-fiction », explique l'auteure et critique Kristen Van Uden Theriault. Dans un entretien accordé au Register, elle précise que cette période a vu naître une littérature dystopique largement imprégnée d'une perspective laïque positive, tout en distillant des avertissements prophétiques sur les dangers d'un progrès technologique effréné, du collectivisme et du totalitarisme. Elle cite deux œuvres marquantes qui intègrent une dimension religieuse à la littérature dystopique :  le Conte allégorique de l'Antéchrist de Vladimir Soloviev (1900) et Le Maître de la Terre de Benson  . 

    Elle perçoit également un lien fascinant entre ce genre et saint John Henry Newman. Newman, contemporain de Benson et lui aussi un converti de renom de l'anglicanisme, avait beaucoup écrit sur l'Antéchrist, s'intéressant principalement à la montée des idéologies erronées qui ont préparé le monde à son avènement. 

    « Benson et Newman reconnaissaient tous deux les dangers des idéologies modernes — à savoir le communisme, le socialisme et le modernisme, mais aussi le libéralisme, que l’on peut caractériser comme la version tempérée et lente de ces homologues plus radicaux », a poursuivi Thériault. 

    Au cœur de la mise en garde de Newman, suggérait-elle, se trouve « la tyrannie du subjectivisme » : le désir de réduire la religion à une affaire de conscience personnelle plutôt que de la percevoir comme une vérité objective. Elle affirme que le système fictif de l’humanitarisme de Benson — un substitut athée à la religion — « incarne les forces sociales contre lesquelles Newman nous avait mis en garde. L’ordre social, qui ressemblait jadis à la hiérarchie céleste, est désormais façonné à l’image de l’homme déchu. » 

    Alors, étant donné que le roman se déroule au XXIe siècle, dans quelle mesure le juge-t-elle prophétique aujourd'hui ? Thériault le considère comme « prémonitoire à bien des égards ». Elle cite les prédictions de Benson concernant un organisme de gouvernance international – semblable à la Société des Nations, puis aux Nations Unies – et l'euthanasie institutionnalisée, notamment au regard de la loi canadienne sur l'aide médicale à mourir. 

    « Plus profondément, sa description d'une société sans Dieu, guidée par le plaisir, le scientisme et le rejet de Dieu, résonne comme une description de notre siècle. La vie ne vaut rien dans le paysage apocalyptique infernal de Benson, tout comme dans notre culture de mort contemporaine », ajoute-t-elle. 

    À la fin du roman de Benson, l'Église n'est plus qu'un vestige et l'Antéchrist semble triompher. Pourtant, Thériault estime que le message du livre demeure « celui de tous les écrits véritablement catholiques sur l'Antéchrist : un message d'espoir. Malgré les machinations perfides de l'Antéchrist, nous savons qui l'emporte à la fin. » 

    En tant que roman suscitant un débat théologique, il fonctionne – mais en tant qu'œuvre de fiction, comment résiste-t-il à l'épreuve du temps aujourd'hui ? 

    « Au début du XXe siècle, les romans dystopiques et futuristes pullulaient : un amas sombre, déprimant et mal écrit », observait la romancière et universitaire Eleanor Bourg Nicholson . Pourtant, elle trouve le roman de Benson différent. 

    « À la fois spéculatif et mystique, [cet ouvrage] se distingue pour deux raisons : premièrement, il présente des personnages réels et vivants — des hommes et des femmes crédibles et auxquels on peut s’identifier — et non pas une simple allégorie prosélyte ; et deuxièmement, parce qu’il aborde avec audace la réalité sombre et oppressante que le monde doit et va finir, et qu’il perçoit cette réalité à travers le prisme de la foi. » 

    L'un des grands atouts du genre spéculatif, expliquait-elle, réside dans la possibilité qu'il offre aux lecteurs de se confronter à des questions morales profondes. « Quelle est la relation de l'homme avec Dieu ? Quel est le but de la religion ? Quel est le sens même de l'existence humaine ? La vie et la mort, le salut et la damnation – ces thèmes se retrouvent au cœur de nombreuses œuvres de ce genre, et ils sont assurément au cœur même du Maître de la Terre. » C'est peut-être là, à elle seule, ce qui explique son attrait auprès des papes et des prélats. 

    Nicholson perçoit également une dimension prophétique dans le livre, dont elle constate que nombre d'éléments se retrouvent dans la vie moderne. « Benson conçoit l'Antéchrist comme un homme politique affable et inoffensif, une figure charismatique promouvant la "paix" — quelqu'un que l'on peut facilement imaginer séduire le public de nos jours », a-t-elle observé. 

    S'adressant au Register, l'auteur et éditeur Joseph Pearce considère lui aussi Benson comme « un visionnaire », soulignant que son roman inattendu a ouvert la voie à des œuvres ultérieures telles que Le Meilleur des mondes d'Huxley et 1984 d'Orwell.  

    « Benson était en avance sur son temps, un pionnier, un avant-gardiste au sens le plus profond du terme », a déclaré Pearce, ajoutant : « Ce livre a manifestement exercé une influence considérable sur le XXe siècle et semble résonner de façon tout aussi inquiétante à notre époque. La pérennité de la pertinence est l'une des marques d'un grand livre, et celui-ci en est assurément un. » 

    Benson a bien écrit, sinon une suite à proprement parler, du moins un livre avec un thème similaire mais une perspective totalement différente, a noté Pearce. 

    Il semble qu'il ait écrit son roman futuriste suivant, L'Aube de toutes choses, pour donner une tournure plus optimiste à l'atmosphère sombre du Maître de la Terre. Mais je ne pense pas que l'Apocalypse soit sombre d'un point de vue chrétien. Dans la mesure où le roman se termine sur une note apocalyptique, il annonce le Second Avènement promis par les Écritures. 

    « Comment cela pourrait-il être autre chose que la plus heureuse des fins ? » 

  • Héritiers, fils adoptifs... Quelle est la postérité littéraire de Newman ?

    IMPRIMER

    D'Hubert Darbon sur le site de La Nef :

    13 novembre 2025

    La postérité littéraire de Newman : quels héritiers, quels fils adoptifs ?

    En plus de son immense œuvre théologique, Newman peut être considéré comme un grand homme de lettres. Joyce, Claudel, Chesterton, Tolkien, Lewis… sont à leur façon ses héritiers ou admirateurs.

    « Livres à lire : avant tout Pascal (…). Beaucoup de livres de mystique (…). Bossuet (…). Dante. Tout ce que vous pourrez trouver de Newman ». Voilà le conseil adressé par Paul Claudel à son correspondant Jacques Rivière qui, engagé sur un chemin de conversion semé de cahots, lui demandait ce qui était susceptible de le soutenir. L’œil de poète et de dramaturge de Claudel, cet inclassable chrétien, ne s’y trompait pas, qui reconnaissait à travers les siècles une familiarité entre ces grands noms qui ne tenait pas à la seule foi catholique. Pascal, Bossuet et Dante furent des écrivains chrétiens, mais de même qu’on ne saurait les considérer dépouillés de la foi qui animait leurs écrits, de même il serait malvenu d’oublier le génie littéraire et poétique à travers quoi s’exprima cette foi. Dressant sa liste, Claudel rappelait non seulement l’importance apologétique de John Henry Newman, mais encore sa légitimité d’homme de lettres.

    L’influence de Newman dépassa de beaucoup la stricte sphère des ecclésiastiques et des théologiens : il fut pour bien des écrivains un pair ou un maître loué pour la richesse et la « grave beauté de son style ». Le mot est de James Joyce, qui dans Portrait de l’artiste en jeune homme, sa pseudo-autobiographie, plaçait la prose de Newman, « claustrale et veinée d’argent », au-dessus de toutes les autres : « Personne n’a jamais écrit en anglais une prose comparable à celle d’un insignifiant petit pasteur anglican devenu plus tard prince de la seule véritable Église. » Des trente-deux auteurs que, démontrant sa virtuosité et sa grande culture, il entreprit d’imiter à l’épisode 14 d’Ulysse, le seul à n’être pas parodié mais « rendu dans toute sa pureté » fut Newman.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Armistice : honorer ceux de 14-18, un devoir de piété filiale

    IMPRIMER

    De l'abbé Christian Vénard, sur son blog (archive 2018) :

    Honorer ceux de 14-18 pour mieux servir aujourd’hui notre Patrie

    Défendre sa patrie est pour le chrétien une œuvre de charité. Honorer les combattants morts à la guerre est non seulement un devoir de piété filiale, mais plus encore une manière d’accepter avec courage de reprendre le flambeau qu’ils nous ont transmis.

    Ces vers de Charles Péguy (Eve, 1913) semblent appartenir à un monde révolu, et ce n’est pas le spectacle désolant des controverses venues émailler le centenaire de l’armistice de 1918 qui démentira cette impression. 

    « Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.
    Car elles sont le corps de la cité de Dieu.
    Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,
    Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.»

    Il est vrai que l’effroyable massacre de la Première guerre mondiale a poussé les intellectuels européens vers des philosophies pacifistes et antimilitaristes, au point que la défense de la patrie a pu, jusqu’à une période très récente, apparaître comme une valeur réactionnaire, sinon « fascisante », à tout le moins définitivement dépassée.

    Le chrétien défend sa patrie

    Pour les fidèles, le Catéchisme de l’Église catholique (n°2239) est pourtant clair : «L’amour et le service de la Patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l’ordre de la charité.» Ces lignes n’induisent pas que la Foi catholique serait en elle-même porteuse de valeurs bellicistes ; bien au contraire : on le voit ainsi dans la manière dont, aujourd’hui, les théologiens évitent l’utilisation sémantique de la « guerre juste », les principes en étant saufs. De nombreux auteurs, ethnologues, paléontologues, philosophes, écrivains ou juristes ont cherché à comprendre si la guerre et la violence étaient inscrites au cœur même de l’être humain, et de la société. Pour nous chrétiens, cet état est la conséquence terrible du péché de nos premiers parents, de la destruction de l’harmonie voulue aux origines par le Créateur. Au travers de tant et tant de lettres et de témoignages des poilus de 14-18, on entend la lutte intérieure entre leur volonté de défendre la Patrie et leur aspiration à la paix. Leurs expériences décrivent tout à la fois ce désir de paix, de retour au foyer, l’absurdité de la guerre, mais aussi, la ferme décision de remplir leur devoir de Français, quoi qu’il en puisse coûter. Le saint prêtre Daniel Brottier disait : « Si j’ai fait quelque chose de bien dans ma vie, c’est sur les champs de batailles.» Jésus lui-même, dans sa vie terrestre, exprime l’un de ses plus beaux compliments à un officier de l’armée romaine… d’occupation ! « Je vous le dis en vérité, même en Israël je n’ai pas trouvé une aussi grande foi », dit-il à son sujet à ceux qui le suivaient à Capharnaüm (Mt 8.10). La défense de la Cité, par la force armée, n’est pas contradictoire avec le désir de paix universelle que porte le message évangélique. Ainsi poursuit le Catéchisme (n°2310) : « Les pouvoirs publics ont dans ce cas le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale. Ceux qui se vouent au service de la patrie dans la vie militaire, sont des serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples. S’ils s’acquittent correctement de leur tâche, ils concourent vraiment au bien commun de la nation et au maintien de la paix.»

    Un devoir de piété filiale

    Laissons donc les controverses benoîtement pacifistes aux oubliettes de l’histoire contemporaine et aux vieilles lunes soixante-huitardes. Un journaliste écrivait il y a quelques jours : « Ne pas placer les commémorations du 11 Novembre sous le signe de la victoire revient à nier la motivation patriotique des soldats français d’alors et à laisser entendre qu’ils sont morts pour rien. » Se pose néanmoins, au moment où nous commémorons la victoire de 1918 la question du pourquoi. Pourquoi commémorer tant de sacrifices consentis ? La première réponse semble évidente : par sens de l’honneur et par respect pour l’héritage reçu. Ainsi le père Doncoeur, célèbre aumônier des tranchées, s’écriait aux lendemain de la Grande Guerre : « Nos morts ont des droits sur nous. Ils exigent autre chose qu’une démarche : un engagement et un don […] Une main vigoureuse nous entraîne au sacrifice, en des modes différents mais également impérieux, et –qui sait ?- peut-être demain à une mort analogue. » Oui c’est un devoir de piété filiale vis-à-vis de ceux qui sont morts, qui ont été blessés dans leur chair et très souvent dans leur âme. Comme le fit Judas Maccabées pour les soldats d’Israël morts au combat : « Car, s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé ressusciteraient, la prière pour les morts était superflue et absurde. Mais il jugeait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui meurent avec piété : c’était là une pensée religieuse et sainte. Voilà pourquoi il fit ce sacrifice d’expiation, afin que les morts soient délivrés de leurs péchés.» (2M 12, 44-45).

    Reprendre le flambeau

    La deuxième réponse est tout aussi impérieuse. À l’heure où nos pays européens (...) sont confrontés à une nouvelle guerre totalitaire, face à l’islamisme combattant, il est du devoir de chacun d’entretenir la mémoire des héros passés, mais plus encore de relever les défis à venir. Or, pour ce faire, il importe que chaque citoyen sache quelles valeurs, quelles vertus, quelle société valent la peine d’y sacrifier son bien le plus cher : sa propre vie. Commémorer n’est donc pas seulement regarder avec respect et émotion le passé glorieux des soldats de 14-18, mais plus encore, accepter avec courage de prendre le flambeau transmis, de retrouver le sens de la transcendance dans une société qui en manque tant. Cela nécessite ce courage dont parlait si bien le père Jerzy Popielusko : « Malheur à la société dont les citoyens ne sont pas guidés par le courage ! Ils cessent alors d’être des citoyens pour devenir de simples esclaves. Si le citoyen renonce à la vertu du courage, il devient esclave et se cause le plus grand des torts, à lui-même, à sa personne, mais aussi à sa famille, à son groupe professionnel, à la Nation, à l’État et à l’Église ; même si la peur et la crainte lui font facilement obtenir du pain et des avantages secondaires… ».