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Culture - Page 5

  • La Femme 2.0 : ni femme, ni mère ?

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    De gènéthique magazine :

    La Femme 2.0 : ni femme, ni mère ?

    15 mars 2025

    La Chaire de bioéthique de l’UNESCO s’attèle à de nombreux sujets très méconnus, véritables angles morts de la féminité. Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes, la Chaire a organisé une conférence au cours de laquelle est intervenue Laëtitia Pouliquen qui dirige le think tank NBIC Ethics, un think tank traitant de l’éthique des technologies auprès des institutions européennes. Auteur de Femme 2.0 – Féminisme et Transhumanisme [1] et de IA : Maître du temps Vers une éternité connectée ?[2], Laëtitia Pouliquen pointe les dangers du transhumanisme pour la femme en particulier. Analyse.

    Trois agendas politiques entrelacés vont chacun mener à une révolution de l’identité de la femme toujours plus profonde.

    « Mon corps m’appartient. » Mais la libération sexuelle a engendré l’exploitation reproductive.

    Après avoir « affranchi » la femme de sa fécondité, la deuxième étape consiste à déclarer le corps et le sexe comme un donné de départ non biologique mais purement culturel. La femme serait libre de choisir son genre voire de changer de sexe.

    Le transhumanisme [3] promet désormais de l’affranchir de sa condition de mortelle. Avec l’usage des technologies (NBIC) ou technologies Nano-, Bio-, Information, Cognitives ainsi que de l’utérus artificiel, la Femme 2.0 prend forme.

    Le renoncement à la fécondité

    Les femmes connaissent de réelles transformations du point de vue de leur identité propre à travers une forme de déni profond de la fécondité naturelle de leur corps et de leur maternité. Cette fragmentation de l’identité féminine est tout d’abord apparue dans la recherche du contrôle de la fécondité et d’autonomie à tout prix, pour « libérer les mères du fardeau de la maternité ».[4]

    Ainsi, la Femme 2.0 renonce à cet avantage de la maternité et à la cyclicité corporelle. La procréation féminine suit une logique de marché par la vente des produits du corps féminins, à la marchandisation de sa maternité, et au « désenfantement » du monde avec l’utérus artificiel et la sélection génétique.

    La pilule contraceptive, qui « libère » des « risques de grossesse » et des règles, fait ressembler les femmes aux hommes en contrariant le corps féminin. Et le recours à l’avortement se fait toujours plus fréquent en cas d’« échec de la pilule ». La Femme 2.0 est souvent ChildFree car elle décide délibérément de ne pas concevoir. En 2022, un sondage Ifop-Elle évaluait à 30 % de la population féminine les femmes nullipares en âge de procréer en France [5].

    Plus technologique, car il convoque toutes les technologies NBIC à son chevet, l’utérus artificiel fait l’objet de recherche très financée. En effet, l’ectogenèse, ou genèse hors du ventre de la femme, fut très vite identifiée comme un allié technologique précieux pour parachever le « désenfantement » du monde. Une parfaite aliénation transhumaniste. Parmi les dernières expériences en date, on pourra noter qu’en 2019, la Eindhoven University of Tech a mis au point le « Human Biobag » à l’aide d’un financement du programme de recherche européen EU Horizon 2020 à hauteur de 2,9 millions d’euros. Et en 2023, des scientifiques chinois de Suzhou créent une « nounou IA » pour s’occuper des embryons dans un utérus artificiel. Il s’agit d’un système d’IA capable de surveiller et de prendre soin des embryons à mesure qu’ils se transforment en fœtus en laboratoire. L’interaction humaine avec une « nounou IA » qui surveille le développement du fœtus pour qu’il soit bien « fini » à la sortie du Biobag ou avec un robot d’accompagnement doté d’IA qui produit action et « parole » en fonction des besoins de la personne affecte profondément nos comportements.

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  • Dieu et la religion en tête d'affiche

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Dieu et la religion sont de nouveau à l'affiche

    17 mars 2025

    Il y a de nombreux signes qui montrent que le divertissement chrétien a le vent en poupe.

    La série « The Chosen » (L'Élu ou les Élus) a été regardée par environ 280 millions de personnes dans le monde. « Marie », sur la mère de Jésus, est devenu le troisième film le plus regardé au monde sur Netflix après sa sortie en décembre. Aujourd'hui, « House of David » est la huitième série la plus populaire sur les services de diffusion en continu aux États-Unis. De nouvelles émissions et de nouveaux films religieux sont prévus : sept titres à caractère religieux ont reçu le feu vert des diffuseurs en 2024, contre un seul en 2021. D'autres seront commandés cette année. Les catalogues des diffuseurs sont également devenus plus pieux : en janvier, ils ont accueilli 487 films religieux, soit plus du double de ce qu'ils avaient en 2022.

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    L'immense popularité de « The Chosen », dont le succès était si improbable qu'il a été financé par souscription avant sa sortie en 2019, a contribué à convertir Hollywood en démontrant les mérites des contenus religieux.

    (La cinquième saison de la série sera diffusée dans les cinémas américains à partir du 28 mars, avant de passer sur Prime Video en juin).

    Le climat social plus large de l'Amérique convient également aux films chrétiens.J.D. Vance, le vice-président américain, a récemment invoqué Thomas d'Aquin, un théologien italien, en parlant de la politique d'immigration ; Donald Trump a fait la promotion d'une Bible « Dieu bénisse les États-Unis d'Amérique » ; et des écrivains populaires tels que Jordan Peterson vendent des livres à succès sur la foi..

    Cependant, certains réalisateurs affirment que c'est moins parce qu'Hollywood a vu la Lumière que parce que le monde d'aujourd'hui est très sombre.

    Au cours des dernières années, les gens se sont sentis « désorientés », explique Kelly Merryman Hoogstraten, directrice du Wonder Project, un studio indépendant qui a réalisé « House of David ». Aujourd'hui, les gens veulent regarder des films qui « restaurent la foi », qui, selon elle, dépasse largement le cadre de Dieu.

    Le studio décrit sa mission comme n'étant pas de faire de la télévision chrétienne, mais de « restaurer la foi dans des choses qui valent la peine d'être crues ».

    Dans un marché des diffuseurs en ligne saturé, ces films et émissions se sont révélés très rentables. Les émissions religieuses se sont révélées rentables pour plusieurs raisons. La première est qu'elles sont relativement bon marché et simples à réaliser. L'histoire de Jésus ne nécessite pas beaucoup d'effets spéciaux ; elle n'a pas non plus besoin de grandes célébrités (en tant que fondateur de la plus grande religion du monde, Jésus offre une reconnaissance de nom suffisante). Ils peuvent également s'appuyer sur un large public - quelque 2,4 milliards de personnes dans le monde s'identifient comme chrétiennes.

    Tous ces films et émissions ne proposent pas d'histoires bibliques. Certains se contentent de diffuser ce que l'on appelle des « valeurs chrétiennes » ; en d'autres termes, ils présentent peu de sexe et de violence, mais beaucoup de sentiments chaleureux. C'est le genre de programmes auxquels « on pourrait emmener sa grand-mère », déclare Alice Thorpe, du cabinet d'études Ampere Analysis.

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  • Le latin et les grandes questions

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    De sur The Catholic Thing :

    Le latin et les grandes questions

    14 mars 2025

    William Sitwell, saluant la décision du ministère britannique de l'Éducation de cesser de financer le Latin Excellence Programme (LEP), a récemment écrit dans le Telegraph de Londres que « la perte du latin dans les écoles est un triomphe, pas une tragédie », expliquant que « la langue ancienne a peu de pertinence dans la société d'aujourd'hui ».

    Personne aux États-Unis n'aurait été plus désireux de rejoindre Sitwell que John Dewey (1859-1952), dont l'influence sur l'éducation publique américaine fut sans doute plus grande que celle de quiconque. Dans Démocratie et Éducation (1916), Dewey écrivait que la culture littéraire était « déconnectée des besoins pratiques de la masse des hommes » et n'était rien d'autre qu'un « prétendu humanisme » qui « fonde ses programmes éducatifs sur les intérêts particuliers d'une classe aisée ». Les membres de cette culture « se limitent à des études exclusivement littéraires et linguistiques, qui tendent à se limiter aux “classiques”, à des langues aujourd'hui disparues ».

    Bien que Dewey reconnaisse une place au latin et au grec en raison des « importantes contributions » que ces civilisations ont apportées à la nôtre, il écrit également que considérer les classiques « comme les sciences humaines par excellence » implique de négliger délibérément les possibilités offertes par la matière accessible au grand public dans l'éducation, et tend à cultiver un snobisme borné. » En bref, les classiques – et les langues dans lesquelles ils ont été écrits – étaient non seulement impraticables, mais, parce qu'ils étaient inaccessibles au grand public, ils n'étaient donc en aucun cas éminemment « humanistes ».

    J'ignore quelle a été l'influence du pragmatisme de Dewey outre-Atlantique, mais Sitwell en est assurément le symbole. « Ces cours de latin, écrit-il, ont rempli mon enfance d'innombrables heures d'apprentissage inutile, alors que j'aurais dû être contraint d'étudier des matières comme l'économie, le commerce et l'entrepreneuriat. »

    Je n'ai rien contre l'économie, le commerce et l'entrepreneuriat. En fait, je les soutiens totalement. Mais je ne pense pas qu'ils nous rendent humains. Ce qui nous rend humains, c'est la capacité d'explorer ce qui se cache au-delà de ces efforts pratiques et la volonté de poser les « grandes questions ». Ce qui nous rend humains, ce n'est pas la capacité d'élaborer le meilleur modèle économique, mais la compréhension des raisons qui nous poussent à entreprendre. Ce qui nous rend humains, ce n'est pas ce que nous créons, mais ce que nous sommes et ce que nous devenons.

    Telle était la pensée d'Érasme de Rotterdam, parmi tant d'autres éminents humanistes, que Sitwell qualifie de « Hollandais morose, sujet au lumbago… avant de succomber à la dysenterie ». Peut-être. Mais Érasme a également consacré sa vie à l'éducation, et plus particulièrement aux bonae litterae (« bonnes lettres ») , qui, selon lui, non seulement répondaient aux « grandes questions », mais nous permettaient d'acquérir des vertus qui nous permettraient d'exceller dans la vie publique comme dans la vie contemplative.

    Virgile tenant l' Énéide , mosaïste inconnu, IIIe siècle après J.-C. [Musée national du Bardo, Tunis, Tunisie]

    Quant à « l’économie, les affaires et l’entrepreneuriat », Érasme a lancé un avertissement permanent : « Quiconque admire réellement l’argent comme la chose la plus précieuse de la vie » et croit que « tant qu’il le possède, il sera heureux, s’est fabriqué trop de faux dieux. » ( Le Manuel du chrétien militant, 1514).

    Malgré son « lumbago » et sa « dysenterie », Érasme était un personnage bien moins sombre que les professeurs de Sitwell, qui semblent être les principaux responsables de son profond dégoût pour le latin. M. Scott, professeur de Sitwell à Maidwell Hall, écrivait que si Sitwell, alors âgé de dix ans, pouvait seulement « comprendre le concept du travail acharné, il réussirait très bien en latin ».

    Français L'ironie du commentaire de M. Scott et de la caractérisation du latin par Sitwell comme un « jeu futile » est qu'Érasme pensait avec raison que l'apprentissage devait être un jeu, car les jeux sont censés être amusants : « Un élément constant de plaisir doit être mêlé à nos études, afin que nous considérions l'apprentissage comme un jeu plutôt que comme une forme de corvée, car aucune activité ne peut être poursuivie longtemps si elle n'apporte pas dans une certaine mesure du plaisir au participant. »

    Le problème aujourd’hui est peut-être que nous considérons le travail acharné et le plaisir comme des opposés.

    Ce n'était pas le cas de mon mentor, le père Reginald Foster, OCD, qui les considérait comme synonymes. Né en 1939 dans une famille de plombiers, Foster s'est passionné pour le latin grâce aux Sœurs de Notre-Dame de l'école paroissiale Sainte-Anne de Milwaukee. Son milieu ouvrier et pauvre ne l'a pas empêché de suivre une éducation primaire de haut niveau. « Reggie » a fini par écrire en latin pour quatre papes et a mis au point une méthode ingénieuse d'enseignement de la langue. Il était convaincu que plus on travaillait, plus on s'amusait.

    Et il avait parfaitement raison. Je n'ai jamais travaillé aussi dur que dans son cours, mais je ne me suis jamais autant amusé.

    La différence entre mon expérience avec le Père Foster et celle de Sitwell avec M. Scott pourrait bien révéler une différence plus profonde entre l'expérience américaine et britannique du latin. Il n'y a pas eu de Renaissance au XVe siècle en Amérique, mais il y en a eu une au XXe. Les écoles privées – la plupart catholiques – proposaient le latin dans les classes urbaines et rurales de tout le pays.

    Le latin était peut-être le passeport universitaire de leurs étudiants, mais ce n'est pas ce qui a motivé les prêtres et les religieuses, qui travaillaient pour presque rien, à le transmettre. Ils étaient plutôt convaincus que le latin valait la peine d'être possédé, à la fois pour lui-même et comme porte d'accès au trésor inestimable de la sagesse humaniste.

    Nombre de mes connaissances de cette époque ont évolué vers la comptabilité, la gestion d'entreprise et l'entrepreneuriat. Je n'en ai jamais rencontré un seul qui regrette d'avoir appris le latin. Au contraire, ils attribuent tous une grande partie de la vertu et de la perspicacité intellectuelle qu'ils ont acquises au latin. Bien qu'ils n'aient jamais trouvé d'application pratique à leurs compétences linguistiques, ils seraient les derniers à dire qu'elles étaient inutiles – ou que la suppression de son financement devrait être considérée comme un « triomphe ».

    Plus important encore, il n'a pas fallu une loi du Congrès pour donner aux enfants pauvres de la classe ouvrière la possibilité d'étudier le latin en Amérique. Il a suffi de missionnaires comme les Sœurs de Notre-Dame.

  • L'Occident est engagé dans une marche forcée vers l'auto-éradication, faute d'un taux de natalité viable

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    La crise démographique représente une menace plus grande que jamais pour l’Occident, selon un chercheur

    Pour Mads Larsen, le féminisme du XXe siècle a créé une crise de fertilité sans précédent — « pire que la Seconde Guerre mondiale, pire que la peste noire ». Chercheur littéraire utilisant des perspectives évolutionnistes pour étudier le changement culturel, Larsen est titulaire d'un doctorat et d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université de Californie à Los Angeles et est actuellement chercheur à l'Université d'Oslo, en Norvège.

    Les travaux de Mads Larsen se distinguent dans un monde académique qui tend à faire du changement climatique et de la surpopulation l'horizon ultime des priorités occidentales. À l'opposé de ces théories populaires, le chercheur norvégien affirme qu'une grande partie du monde moderne, et en premier lieu l'Occident, est engagée dans une marche forcée vers l'auto-éradication, faute d'un taux de natalité viable.  

    En réalité, le constat indéniable de la chute des taux de fécondité en Europe, en Amérique du Nord et dans d'autres régions développées soulève des questions pressantes quant à la pérennité de ces sociétés, tant sur le plan social qu'économique. Quelles sont les causes profondes d'une telle crise ? Est-elle réversible, ou assistons-nous à une transformation sociétale irréversible ? 

    Ce sont toutes des questions que Larsen aborde en détail dans son récent livre, Stories of Love from Vikings to Tinder: The Evolution of Modern Mating Ideologies, Dating Dysfunction, and Demographic Collapse , dans lequel il se penche sur les changements historiques et culturels — du déclin des structures fondées sur la parenté, l’émergence des familles nucléaires, à la révolution sexuelle des années 1960 — qui ont conduit à l’effondrement démographique actuel, en affirmant que le moteur principal est la liberté sans précédent des femmes dans les sociétés occidentales contemporaines. 

    Chercheur littéraire utilisant des perspectives évolutionnistes pour étudier le changement culturel, Larsen est titulaire d'un doctorat et d'un MFA de l'Université de Californie à Los Angeles et est actuellement chercheur à l'Université d'Oslo, en Norvège.
    Son dernier livre est disponible chez Routledge Publishing. (Photo : avec l’aimable autorisation)

    Spécialiste de la littérature utilisant des perspectives évolutionnistes pour étudier le changement culturel, Larsen est titulaire d'un doctorat et d'une maîtrise en beaux-arts de l'Université de Californie à Los Angeles et est actuellement chercheur à l'Université d'Oslo, en Norvège.  

    Dans cet entretien avec le Register, il discute de la trajectoire historique qui a conduit à la crise actuelle de la fertilité – à laquelle, selon lui, le christianisme n’est pas étranger – et des solutions potentielles, allant des interventions politiques à l’intelligence artificielle. 

    Dans votre livre, vous portez un regard critique sur les siècles passés pour analyser la crise démographique en Occident. Quel est, selon vous, le principal moteur de cette crise ?

    La principale raison de notre effondrement démographique est que nous sommes les premières sociétés de l'histoire de l'humanité à avoir des « femmes libres ». D'un point de vue évolutionniste, c'est ce que l'on appelle le « choix individuel du partenaire ». Dans toutes les sociétés, des mariages arrangés à divers degrés ont prévalu jusqu'en 1968 environ, date à laquelle, après un processus de 800 ans – que j'analyse dans mon livre – le choix individuel du partenaire a été universellement mis en œuvre sur les marchés à court et à long terme. Il s'agit d'un système historiquement unique qui n'existe que depuis environ un demi-siècle.

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  • Espagne : menace islamiste sur les cathédrales

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    De zenit.org :

    Espagne : L’État islamique menace de dynamiter les cathédrales

    Les Espagnols demandent au gouvernement socialo-communiste de les protéger

    11 mars 202

    « La sécurité des croyants est en danger. Nous ne pouvons pas ignorer les menaces de Daesh. Nous savons de quoi ils sont capables, et nous le voyons ces jours-ci en Europe », a souligné María García, présidente de l’Observatoire de la liberté religieuse en Espagne.

    Daesh (État islamique) a menacé d’attaquer des cathédrales en Espagne dans une affiche de sa campagne « Détruire la croix ». C’est pourquoi l’Observatoire de la liberté religieuse et de la liberté de conscience a lancé une campagne de signatures pour demander au ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, de renforcer la sécurité dans les cathédrales.

    L’Observatoire est un organe consultatif de la Commission de suivi du plan d’action de lutte contre les crimes de haine, présidée par M. Grande-Marlaska. C’est pourquoi il demande publiquement au ministre « de renforcer la sécurité dans les églises catholiques espagnoles, en particulier les cathédrales » face à la menace djihadiste.  

    « La sécurité des croyants est en danger. Nous ne pouvons pas ignorer les menaces de Daesh. Nous savons de quoi ils sont capables, et nous le voyons ces jours-ci en Europe », a souligné María García, présidente de l’Observatoire de la liberté religieuse en Espagne.

    « En 2024, un nombre record de personnes ont été arrêtées pour djihadisme en Espagne », explique María García. « Et nous savons que leurs cibles sont les chrétiens et les juifs. La veille du Nouvel An, deux mineurs ont voulu attaquer la basilique d’Elche. En janvier, des groupes de messagers ont lancé des alertes à la bombe contre des églises de Palencia. De plus, en septembre, des djihadistes ont été arrêtés à Melilla, dont la cible était la communauté juive », explique M. García. 

    « Après l’assassinat de Diego Valencia, l’Observatoire a demandé à Grande-Marlaska de classer cette attaque comme un crime de haine, ce qu’il a refusé de faire. Et il y a quelques jours, le PSOE d’Elche, en session plénière, a refusé de condamner le terrorisme djihadiste et de renforcer la sécurité à la basilique », explique M. García. « La réponse du PSOE au djihadisme doit être plus énergique et augmenter les ressources et la sécurité », conclut le président de l’Observatoire de la liberté religieuse et de la liberté de conscience.

    Espagne : L’État islamique menace de dynamiter les cathédrales | ZENIT - Français

  • "Face à l'obscurantisme woke" : quand les Presses Universitaires de France suspendent la sortie d'un livre

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Les Presses Universitaires de France (PUF) ont décidé de suspendre la sortie de Face à l’obscurantisme woke

    10 mars

    Selon Libération et Le Nouvel Obs, deux organes de presse très à gauche, les Presses Universitaires de France (PUF) ont décidé de suspendre la sortie de Face à l’obscurantisme woke, un ouvrage collectif dirigé par Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren. « Face à l’obscurantisme woke » devait sortir en avril. Ce livre dénonçait l’influence des « idéologies décoloniales, des théories de la race et du genre » dans la recherche académique. Cependant, la maison d’édition a jugé que son contenu s’alignait trop avec l’« offensive obscurantiste » menée par Donald Trump contre la science aux États-Unis.

    « En Amérique du Nord et en Europe, nous assistons à un assaut inédit contre le statut de la vérité et de la science », pouvait-on lire dans l’argumentaire commercial. Le texte avait été édité, maquetté, la jaquette avait été choisie, la sortie était annoncée sur le site des PUF et sur les réseaux sociaux. Et patatras : vendredi, au terme d’une journée de conciliabule paniqué, la direction a décidé de « suspendre » la sortie du livre – en clair, de l’enterrer.
     
    Plusieurs scientifiques et institutions académiques françaises, dont le CNRS et l’Académie des sciences, se sont mobilisés contre cette tendance, défendant les « libertés académiques ». La présence de contributeurs liés à l’Observatoire de l’éthique universitaire, un collectif associé à la droite, aurait également pesé dans la décision des PUF.

    Le livre était dirigé par les universitaires Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren, les trois principaux animateurs de l'Observatoire du Décolonialisme, créé en 2021.

    Ce même trio avait organisé en janvier 2022, avec le soutien de Jean-Michel Blanquer alors ministre de l’Éducation nationale, un colloque à la Sorbonne intitulé « Après la déconstruction ». Signé avec les PUF il y a deux ans, « Face à l'obscurantisme woke » se voulait un approfondissement de ce thème.

    Mais rien ne s'est passé comme prévu. Car, entre-temps, l'Observatoire du Décolonialisme a conclu un partenariat avec Pierre-Edouard Stérin, l'homme d'affaires français qui a entrepris de muscler financièrement et intellectuellement la droite française, en particulier à travers son programme Périclès. Un rapprochement qui a suscité une scission chez les anti-wokes. Début février, Nathalie Heinich annonçait sa démission : « La récente entrée dans le jeu du projet Périclès modifie la donne en associant l'observatoire, sans que nous l'ayons approuvé, à un programme très marqué à droite, illibéral et anti-laïque : ce pour quoi j'ai demandé que nous mettions fin à ce financement. » Déjà soumis à la pression d'auteurs de gauche de la maison depuis quelque temps, les PUF hésitaient.
     
    C'est de façon tout à fait inattendue que les choses se sont accélérées vendredi. Dans l'amphithéâtre Halbwachs du Collège de France se tenait la conférence de presse de Stand Up for Science, du nom du mouvement de scientifiques américains de gauche qui tentent de s'opposer aux prétendues « violentes attaques », selon le Nouvel Obs, menées par l'administration Trump contre la recherche américaine. Les sciences « dures », en particulier la climatologie, cible privilégiée des licenciements pilotés par Elon Musk, étaient bien sûr au premier rang. Mais les sciences sociales ne sont pas épargnées et le controversé historien Patrick Boucheron, connu pour ses saillies anti-roman national, est intervenu pour souligner leur rôle et l'importance de les défendre. Et là, au détour de son raisonnement, il a exprimé son étonnement de voir les PUF publier un tel ouvrage dans un moment pareil. « Quel sens du timing ! », a-t-il ironisé.

    Selon l'interprétation du Nouvel Obs, « Rapidement avertie de cette saillie, la direction des PUF a alors définitivement compris qu'elle s'était embarquée dans une mauvaise affaire, où elle n'aurait que des coups à prendre. Comment justifier que, au moment où la France se propose (du moins officiellement) d'accueillir les chercheurs américains licenciés chez eux, l'éditeur historique des universitaires français publie un livre qui valide les thèses du licencieur en chef ? Comment ne pas donner l'impression que l'on sert la soupe à une pensée politique qui est ni plus ni moins en train de faire un coup d'Etat outre-Atlantique ? Bref, comment ne pas tomber sous le coup d'une accusation en trumpisation accélérée, voire empressée ? »

    Voici le communiqué pudique publié ce lundi midi : « Dans le contexte politique national et international actuel et après l'officialisation du financement par l'institut Périclès (Pierre-Edouard Stérin) de l'Observatoire de l'Ehique universitaire courant février 2025, dont un certain nombre d'auteurs font partie, les Presses Universitaires de France ont décidé de suspendre la publication du livre prévu sous le titre "Face à l'obscurantisme woke", dirigé par Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren. Nous estimons que les conditions nécessaires à un accueil serein de ce livre collectif ne sont plus réunies aujourd'hui, le projet de cet ouvrage ayant été conçu il y a deux ans dans un contexte bien différent. »

     
    Présentation de l'ouvrage par l'éditeur (avant sa suspension)

    Réflexions pluridisciplinaires sur la progression d'idéologies religieuses, politiques et marchandes dans les milieux scientifiques. En analysant les conséquences du wokisme sur les sciences, les contributeurs montrent comment une telle idéologie favorise le délitement de la vérité et de la rationalité.
  • Journée de la femme : il serait grand temps de réconcilier l’égalité et la complémentarité

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    De Blanche Streb en tribune sur Aleteia.org :

    Journée de la femme : et si complémentarité et égalité se réconciliaient ? 

    (archive du 7/03/22)

    Le mardi 8 mars est célébré dans le monde entier la Journée internationale des femmes dont le thème est cette année "L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable". L’essayiste Blanche Streb en profite pour rappeler que l’égalité entre les femmes et les hommes ne s’oppose pas à leur complémentarité.

    Chouette ! C’est la Journée internationale des femmes ! La date idéale pour mettre en avant de belles figures féminines, héroïnes de guerre ou du quotidien. Le jour parfait pour parler de la féminité, des talents particuliers et inhérents à la femme, de sa manière unique de comprendre, de vivre et d’habiter le monde et le temps. L’occasion rêvée de parler du « génie féminin » !

    Ou alors… l’occasion de ressortir les haches de guerre égalitaires, les maillots anti-mâles ou les banderoles vantant l’avortement ? En France, l’intitulé imposé dans les espaces politiques et médiatiques n’est pas celui officialisé par l’ONU en 1977, à savoir Journée internationale des femmes. Il s’est allongé pour le réduire aux seuls « droits », devenant ainsi : « Journée internationale des droits de la femme » voire même « Journée internationale de lutte des femmes pour leurs droits ». Cela en dit long.

    Une fausse opposition

    Il me semble qu’une forme d’affrontement permanent est à déplorer entre les tenants de l’égalité et ceux de la complémentarité. Pourtant, égalité et complémentarité ne s’opposent pas. Ce thème, et bien d’autres, est au cœur des préoccupations des Antigones. Depuis quelques années, ce mouvement de femmes participe activement au débat public en portant un regard, non seulement sur la féminité et sur les sujets qui s’y rattachent, mais également sur la société tout entière.

    Homme et femme nous partageons une même nature humaine, de laquelle on ne peut occulter l’importance de la sexuation.

    À contre-courant d’un féminisme bruyant et trop souvent agressif, elles ne revendiquent pas de nouveaux droits, mais se battent pour plus que cela : donner un autre sens à l’engagement des femmes dans la Cité, avec dignité et responsabilité. Avec elles, on réalise aussi que le monde ne se noie pas dans la culture ambiante de l’indifférenciation du genre. Dans un de leur Café des Antigones, les belles Anne Trewby et Iseul Turan, présidente et porte-parole, abordent « les différences sexuées au cœur de notre humanité » avec brio. Elles m’ont inspirée cette tribune.

    Sans préjugés

    Homme et femme nous partageons une même nature humaine, de laquelle on ne peut occulter l’importance de la sexuation — l’ensemble des phénomènes biologiques et symboliques qui caractérisent l’un et l’autre sexe — car la sexuation en est la dimension nécessaire et signifiante. Notre corps sexué influence notre regard sur le monde et implique des potentialités qui sont propres à chaque sexe et qui se révèleront différemment en chaque personne. C’est précisément là-dessus que peuvent se greffer des « stéréotypes » plus ou moins agaçants : les hommes sont ceci, les femmes sont cela, parfois sans nuance.

    En oubliant de contempler la part de féminin et de masculin présents en chacun et la complexité qui se manifeste en chaque personne, qui restera toujours unique au monde, dans toute sa singularité et sa beauté. C’est ce qu’oublie parfois le « camp de la complémentarité », campé sur ces préjugés. L’homme et la femme ne sont pas deux legos dont les failles de l’un comblent le trop-plein de l’autre. Ce raisonnement-là donne de l’eau au moulin des « tenants de l’égalité », enclins à balayer tout ça d’un revers de bras derrière la tentation de faire de la femme un homme comme un autre… ou même de nous faire quitter ce schéma manichéen pour glisser dans celui de la « fluidité » où nous ne serions qu’un sable mouvant de zones grises oscillant d’un côté ou de l’autre.

    Une commune dignité

    Il serait grand temps de réconcilier l’égalité et la complémentarité. Pour cela, il est nécessaire de les comprendre et de les aimer toutes deux. Au cœur de cela se joue la conviction et la protection sans relâche de la commune dignité de chaque personne, de l’homme et de la femme. « Le fait que la condition féminine soit insuffisamment prise en considération introduit des facteurs d’instabilité dans l’ordre social » écrivait Benoît XVI lors de la Journée mondiale de la paix en 2007. Avant d’ajouter :

    « Je pense à l’exploitation de femmes traitées comme des objets, poursuivait-il, et aux nombreuses formes de manque de respect pour leur dignité ; je pense également — dans un contexte différent — aux perspectives anthropologiques persistantes dans certaines cultures, qui réservent aux femmes une place encore fortement soumise à l’arbitraire de l’homme, avec des conséquences qui portent atteinte à leur dignité de personne et à l’exercice des libertés fondamentales elles-mêmes. […] La reconnaissance de l’égalité entre les personnes humaines […] constitue un élément de première importance pour l’édification de la paix. »

    Chercher l’égalité n’impose ni l’uniformité ni d’abolir la distinction entre les sexes. Au contraire. Une femme se doit d’être respectée en tant que femme. « Nous prônons la féminité pour les femmes : c’est notre nature cohérente et profonde. L’affirmer est le premier pas afin d’enrichir la société du meilleur de nous-mêmes » annoncent les Antigones. Quant à la complémentarité, essentielle, elle est un mode de compréhension des différences entre les hommes et les femmes, un système de compréhension du monde avant d’être un système d’organisation du monde, sur lequel devrait reposer une écologie politique en quête de justice, de fraternité et de paix. 

  • La Conférence de l'Alliance pour une Citoyenneté Responsable (ARC) à Londres : une voie vers la renaissance de l'Occident ?

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    ARC
    Depuis un forum à Londres, la voie vers la renaissance de l'Occident

    Un retour aux valeurs de la tradition judéo-chrétienne est la seule possibilité pour stopper le déclin de nos sociétés. C'est ce qui est ressorti de l'importante Conférence de l'Alliance pour une Citoyenneté Responsable (ARC), qui a vu la présence de centaines de leaders d'opinion. Une déclaration importante, mais avec une mise en garde...

    26_02_2025

    Le sentiment d’un déclin inexorable de la civilisation occidentale est de plus en plus répandu. Malgré le fait que les élites qui dirigent nos sociétés professent l’optimisme et tentent de vendre comme une opportunité de « grande réinitialisation » les signes évidents d’une crise, la réalité ne ment pas : effondrement démographique, processus rapide de désindustrialisation et de déclin économique, violence croissante liée également à l’immigration incontrôlée, désert culturel, manque de crédibilité de la classe politique (les élections allemandes n’en sont que le dernier exemple) sont des phénomènes qui parlent clairement.

    Heureusement, il y a ceux qui se demandent comment inverser la tendance et ce fut une grande découverte la semaine dernière à Londres de comprendre qu’il s’agit d’une minorité, certes, mais nombreuse et bien préparée. La deuxième conférence de l'Alliance pour une citoyenneté responsable (ARC) a eu lieu du 17 au 19 février 2019. L'Alliance se définit comme « un mouvement international avec une vision d'un monde meilleur où les citoyens autonomes prennent leurs responsabilités et travaillent ensemble pour faire prospérer leurs familles, leurs communautés et leurs nations. »

    En fait, il s’agissait d’un méga-rassemblement de leaders politiques, culturels, économiques et religieux, notamment du monde anglo-saxon, que l’on peut placer dans l’aire du conservatisme, aussi approximative que puisse être cette définition. Près de 150 intervenants – du psychologue canadien Jordan Peterson à l’« environnementaliste sceptique » Bjorn Lomborg, de l’universitaire d’origine somalienne Ayaan Hirsi Ali à l’évêque catholique américain Robert Barron, de l’ancien Premier ministre australien Tony Abbott à l’ancienne présidente de la République hongroise Katalin Novak – qui se sont relayés pendant trois jours sur cinq thèmes fondamentaux : l’état de notre civilisation, la responsabilité sociale, la libre entreprise, l’énergie et l’environnement, l’identité à l’ère numérique ; plus de 4 mille participants qui ont eu de nombreuses occasions de se connaître, d’échanger et de collaborer.

    Il s’agit d’un mouvement qui est en train de prendre de l’ampleur , s’il est vrai que les participants ont triplé par rapport à la première édition de la Conférence ARC il y a deux ans et qu’une troisième édition est déjà en préparation dans un peu plus d’un an, en juin 2026. Certes, le vent qui souffle des États-Unis contribue aussi à donner de la force à ce mouvement, qui remet en question les pierres angulaires de l’idéologie actuellement dominante en Occident, et entend poser les bases d’un changement radical de société.

    Outre le fait extraordinaire qu’une telle rencontre ait pu avoir lieu et avec une large participation, deux aspects très positifs méritent d’être soulignés.
    Même si nous avons nécessairement parlé de choix politiques et d’orientations gouvernementales, il existe une conscience généralisée que le changement nécessaire est fondamentalement culturel. Les choix politiques ne sont pas de simples questions techniques, mais le fruit d’une conception de l’homme. À cet égard, les questions qui ont émergé lors des rencontres consacrées à l’identité à l’ère numérique sont très intéressantes, car aujourd’hui, il n’y a peut-être rien de plus stimulant pour l’homme que l’intelligence artificielle et tout ce qui y est lié. La brièveté des interventions n’a peut-être pas permis d’aborder au fond de toutes les questions, mais elle a certainement donné matière à réflexion.

    Le deuxième aspect important est la conscience commune que le fondement de la civilisation occidentale auquel nous devons revenir sont les valeurs de la tradition judéo-chrétienne. Ce n’est pas un hasard si l’on y retrouvait plusieurs représentants des mondes orthodoxe, catholique et protestant, avec également une présence juive significative. L’objectif n’est pas de construire une nouvelle civilisation mais de revenir aux véritables racines de l’Occident, racines religieuses et culturelles trahies et rejetées par l’élite politique et culturelle au pouvoir aujourd’hui.

    A écouter de nombreux discours, il semblait que le défi lancé aux non-croyants par le cardinal Joseph Ratzinger le 1er avril 2005 depuis Subiaco, dans son dernier (mémorable) discours avant d'être élu pape, avait été relevé : « Vivre comme si Dieu existait ». Ratzinger a expliqué comment la tentative de trouver des valeurs morales communes pour l'humanité, typique de la culture des Lumières, avait lamentablement échoué : « La tentative, poussée à l'extrême, de façonner les choses humaines en se passant complètement de Dieu - a déclaré le futur Benoît XVI - nous conduit toujours plus près du bord de l'abîme, vers la mise à l'écart totale de l'homme ». C’est un abîme qui apparaît aujourd’hui de plus en plus évident, comme nous le disions au début. Ratzinger renverse ainsi « l'axiome des Lumières » et propose : « Même ceux qui ne trouvent pas le moyen d'accepter Dieu devraient quand même essayer de vivre et de diriger leur vie « veluti si Deus daretur », comme si Dieu existait. (…) Ainsi, personne n’est limité dans sa liberté, mais toutes nos choses trouvent un support et un critère dont elles ont un besoin urgent.

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  • La vie d’un philosophe et théologien intransigeant : le Père Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964)

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    De l'Abbé Christophe Vigneaux sur Res Novae :

    La vie d’un philosophe et théologien intransigeant : le Père Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964)

    On sait trop peu que le célèbre philosophe et théologien dominicain, Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964), était d’origine gasconne, même si aucune rue d’Auch, sa ville d’origine ne porte son nom. Nous livrons ici les grandes lignes de cette vie donnée à l’étude qui commença sur les bords du Gers et se déroula pour une bonne part sur ceux du Tibre, à Rome, où elle s’acheva. Nous n’avons pas osé l’intituler : « Le Gers se jette dans le Tibre »

    Un Gascon

    Marie-Aubin-Gontran Garrigou-Lagrange naquit donc à Auch le 21 février 1877. Le registre d’état civil indique que ses parents habitaient alors rue de l’Oratoire (actuelle rue Victor-Hugo)[1]. Son père, François-Léonard-Junien Garrigou-Lagrange, était alors contrôleur des contributions directes. Il était né dans le Limousin, à Marval, en 1844. Son oncle paternel, l’abbé Maurice Garrigou (1766-1852) avait été chanoine à Toulouse. Durant la Révolution, il s’était signalé par sa vaillance durant les persécutions auxquelles il échappa de peu. Il fonda ensuite une congrégation de religieuses, puis il mourut en odeur de sainteté. Son procès de béatification est ouvert à Rome et le pape François l’a proclamé Vénérable en 2013[2].

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  • La foi et l’avenir : comment le christianisme peut sauver l’Occident

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    La foi et l’avenir : comment le christianisme peut sauver l’Occident

    De l’évêque Robert Barron à Jordan Peterson, les dirigeants de la conférence de l’Alliance pour une citoyenneté responsable à Londres appellent à un sens renouvelé du sacré.

    20 février 2025

    LONDRES — L’importance cruciale de la foi — et en particulier de la foi chrétienne — pour sauver la civilisation occidentale de son déclin largement perçu a constitué une partie importante du débat lors d’un grand rassemblement international qui vient de s’achever à Londres. 

    Même si le christianisme, ou la religion en général, n’était pas clairement évoqué dans le programme de la conférence, de nombreux intervenants à la conférence de l’ Alliance pour une citoyenneté responsable (ARC) qui s’est tenue du 17 au 19 février ont souligné son importance dans le rétablissement et le renforcement des fondements de la civilisation occidentale. Certains ont également fait remarquer qu’à mesure que la culture continue de décliner, les gens – en particulier les jeunes – ont soif de la vérité, de la beauté et de la bonté de la foi catholique.

    Avec une impressionnante brochette d’intervenants de renom tels que Jordan Peterson, l’évêque Robert Barron et le président de la Chambre des représentants des États-Unis Mike Johnson, ainsi que 4 000 leaders d’opinion, chefs d’entreprise, décideurs politiques et influenceurs culturels, la conférence avait pour principal objectif – comme l’a décrit un rédacteur en chef de journal – « une réunion mondiale pour mettre un terme au déclin perçu de la culture occidentale ». Une grande partie de son attention était donc portée sur le développement politique et économique. 

    Mais même des participants de premier plan, connus pour avoir des difficultés avec la foi, ont reconnu l'importance de cette culture dans les discussions. « Nous avons en quelque sorte oublié que ce qui sous-tend tout, c'est notre culture judéo-chrétienne, et c'est par là que nous devons commencer », a déclaré Nigel Farage, chef du Parti réformiste britannique, de plus en plus populaire , sous les applaudissements de l'auditoire . « Et si nous reconnaissons cela et si nous y accordons de la valeur, alors je pense que tout découlera de cela. »

    Ayaan Hirsi Ali, née en Somalie et chercheuse à la Hoover Institution, qui s’est récemment convertie de l’islam au christianisme, a souligné à quel point les États-nations « ont besoin de la morale chrétienne » et a observé qu’en Europe, « le christianisme demeure, malgré la sécularisation ». 

    Les principes chrétiens sont le « système d’exploitation crucial de la société », a-t-elle déclaré. « Sans cela, les applications ne fonctionnent pas » et les nations n’ont « pas de boussole morale ». Elle a ensuite fait référence à divers versets de la Bible pour montrer comment nos concepts de justice, d’État de droit et de dignité humaine trouvent leur origine dans les Saintes Écritures. 

    Os Guinness, chercheur invité à la Brookings Institution, explique comment l’humanisme laïc et la tentative des Lumières de remplacer la foi par la raison ont échoué. « Ils ont essayé de remplacer Dieu, mais ils ont produit une série de quasi-religion », explique-t-il. « Prenez le marxisme. Il commence par affirmer que toute critique commence par la critique de la religion, et finit par une religion qui étouffe toute critique. »

    « Exil et retour »

    Le monde séculier parle de « déclin et de chute », a déclaré Guinness, mais pour les chrétiens, il s’agit d’« exil et de retour ». Lorsque les gens « désobéissent aux voies du Seigneur et ne vivent pas comme il nous appelle à vivre, cela produit le chaos et le déplacement, et finalement l’exil. Mais si les gens reviennent à lui, il revient à eux et restaure leur fortune. […] Ainsi, même dans les périodes de déclin profond, comme nous le vivons actuellement, nous avons l’espoir d’un retour si nous revenons au Seigneur comme il se doit. » 

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  • L'Europe doit se redécouvrir pour faire face aux grands défis (cardinal Parolin)

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur CNA :

    Cardinal Parolin : l'Europe doit se redécouvrir pour faire face aux grands défisbouton de partage de courrier électronique

    18 février 2025

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican, a déclaré que l'Europe doit « se redécouvrir » pour pouvoir faire face aux « grands défis » de la culture, du commerce et des migrations.

    Dans une interview accordée le 15 février au quotidien Eco di Bergamo , le responsable du Vatican a rappelé « l'avertissement de saint Jean-Paul II », que le pape François a également repris : « Europe, retrouve-toi, sois toi-même ».

    Le cardinal a souligné que le Vieux Continent souffre d’une « crise d’idées » qui l’empêche d’affronter l’avenir : « L’Europe a actuellement de bons anticorps pour résister aux crises et aux défis. Mais le problème le plus grave est le manque d’idées pour l’avenir qui lui permettent de répondre avec détermination à la concurrence internationale », a-t-il déclaré.

    Parolin a précisé que cette faiblesse est due au rapport que l’Europe entretient avec sa propre histoire, résultat d’une « peur profonde et en partie justifiée de son passé ». Il a cependant souligné qu’à côté des épisodes sombres de son histoire, « il y a de nombreux moments lumineux ».

    À cet égard, il a fait référence aux débats sur la Constitution européenne, dans lesquels une référence explicite aux racines judéo-chrétiennes du continent a été évitée, prônant une mention générique de son « patrimoine culturel, humaniste et religieux ».

    Selon le cardinal, cela a affaibli la conscience du continent et le sens de l'identité européenne : « Au lieu de construire l'Europe sur ses fondements et ses racines profondes, on a préféré un consensus de valeurs changeant. Mais l'avenir ne peut se construire que sur le passé », a-t-il souligné.

    Même si le cardinal Parolin a déclaré qu’il y avait des raisons de s’inquiéter, notamment face à « l’athéisme pratique, le populisme et l’analphabétisme religieux », il a salué d’autres « phénomènes encourageants » comme l’augmentation des demandes de baptême de la part des jeunes Français. À la lumière de cela, il a exhorté les catholiques à se demander si, avec leur témoignage, leur foi, leur espérance et leur charité, l’Évangile continue à être « un défi ».

    Dans son entretien au journal italien, le secrétaire d'Etat du Vatican s'est également penché sur le cessez-le-feu à Gaza, espérant qu'il soit « permanent et mette fin aux souffrances du peuple palestinien », tant dans la bande de Gaza que « dans le reste de la Palestine ».

    « Il faut maintenant donner des signes d’espoir aux deux parties : aux Israéliens et aux Palestiniens », a-t-il souligné.

    Concernant la situation en Syrie, il a souligné qu’il est « nécessaire de comprendre où nous allons » et d’accompagner « sur le chemin de l’inclusion et de la coexistence harmonieuse ».

    Concernant la guerre en Ukraine, qui a commencé le 24 février, trois ans plus tard, Parolin a affirmé que « les solutions ne devraient jamais être recherchées par des impositions unilatérales », car cela signifierait « piétiner les droits de peuples entiers » et donc « il n’y aura jamais de paix juste et durable ».

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    Almudena Martínez-Bordiú est correspondante à Rome d'ACI Prensa et d'EWTN.

  • "Celui qui fait l’œuvre du Christ doit toujours demeurer avec le Christ"

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    st dominic adoring the crucifixion.jpgAujourd'hui, on fête sainte Bernadette Soubirous mais aussi le bienheureux fra Angelico, l'artiste peut-être le plus touchant du Quattrocento. Son oeuvre est un des sommets de l'art où l'artiste nous fait participer à la profondeur de sa méditation.

    Source : http://arts.fluctuat.net/fra-angelico.html

    Prêtre avant d’être peintre, Fra Angelico (de son vrai nom Guido di Pietro) est né en Toscane et entre très jeune dans l’ordre des « Dominicains observants », dont la règle, édictée par saint Dominique, est la pauvreté absolue et l’ascétisme. Il ne sera appelé « Beato Angelico » (Bienheureux Angelico) qu’après sa mort, par Giorgio Vasari, le biographe des peintres de la Renaissance, auteur des Vite.

    Fra Angelico apprend la peinture à Florence, à l’époque où le style « gothique international », mêlant influences du Nord et du Sud de l’Europe, domine. L’art occidental connaît alors un tournant, notamment grâce au peintre Giotto, avec l’adoption des règles de la perspective et d’un certain réalisme des représentations. De nombreux éléments de la peinture médiévale sont cependant encore vivaces dans l’œuvre de Fra Angelico : didactisme, révélation par la lumière qui inonde les êtres et les choses, couleurs exacerbées, thèmes mystiques.

    En 1436, Fra Angelico s’installe dans le nouveau couvent de San Marco à Florence. Placé ainsi dans le centre artistique le plus important d’Europe, Fra Angelico porte à la perfection son art grâce au mécénat des puissants Médicis, qui lui demandent de décorer le monastère. Cet ensemble, ainsi que le Retable de San Marco, aujourd’hui dispersé, est l’œuvre majeure de l’artiste.

    Ayant acquis une renommée internationale, Fra Angelico est appelé à Rome par le pape Eugène IV, pour peindre la chapelle du Saint-Sacrement de la basilique Saint-Pierre. Salué par les plus grands, mais refusant les honneurs en raison de son vœu de pauvreté, Fra Angelico meurt à Rome en 1455, à l’âge de 68 ans. Le peintre a été béatifié par le pape Jean-Paul II en 1984 et proclamé saint patron des artistes.