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Culture - Page 6

  • Le cardinal Müller parle de Charlie Kirk, du « jubilé LGBT », de la menace croissante de l’islam et de la "Rencontre mondiale sur la fraternité humaine"

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    De la plate-forme en ligne de Diane Montagna :

    INTERVIEW : Le cardinal Müller parle de Charlie Kirk, du « jubilé LGBT » et de la menace croissante de l’islam

    « En tant que théologien dogmatique, je ne veux pas être diplomate. L'Église catholique doit proclamer la vérité, mais aussi contredire les mensonges. »

    Dans la première partie de cette interview en deux parties, Son Éminence revient sur l’assassinat brutal du conservateur chrétien et fondateur de Turning Point USA , Charlie Kirk, le qualifiant de « martyr pour Jésus-Christ ».

    ***

    Diane Montagna : Votre Éminence, vous connaissez bien les États-Unis. Souhaitez-vous commenter l’assassinat de Charlie Kirk ?

    Cardinal Müller : Charlie Kirk a été victime d’une idéologie athée, dont les adeptes ont éclaté en célébrations sataniques suite au meurtre odieux d’un mari et père de famille exemplaire. Le diable s’empare toujours de ceux qui haïssent la vie et la vérité. Car, selon les paroles du Seigneur Jésus-Christ, le diable est « meurtrier dès le commencement » et « père du mensonge » (Jean 8, 44). Et seuls ceux qui entendent la parole de Dieu sont de Dieu (cf. Jean 8, 47).

    Charlie Kirk était un chrétien fervent. D'un point de vue surnaturel, il est mort non pas victime d'un assassinat politique, mais martyr de Jésus-Christ – non pas au sens de ceux qui sont canonisés, mais comme témoin (du grec martys ) tout au long de sa vie. Il a donné sa vie à la suite de son Seigneur, en sacrifice pour la vérité selon laquelle l'homme est créé à l'image de Dieu, homme et femme, et en opposition aux mensonges et à l'automutilation promus par la soi-disant « transidéologie » et les « soins affirmatifs de genre ». Il a défendu et vécu pour la beauté et la sainteté du mariage et de la famille, tels qu'ils ont été ordonnés par Dieu le Créateur, et a défendu la dignité de chaque vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

    Comme vous le savez sûrement, la femme de Charlie Kirk était catholique et ses amis proches ont révélé qu'il assistait à la messe et priait le rosaire.

    Oui, et il a récemment loué Sainte Marie comme modèle et « solution » aux maux de notre époque. Par son « oui » à l’Incarnation de Dieu, elle est devenue la Mère de Jésus, l’unique Rédempteur de l’humanité, qui seul nous délivre du mensonge, du péché, de la mort et de toutes les idéologies meurtrières.

    Nous demandons au Seigneur Jésus et à Sainte Marie d'apporter du réconfort à la femme et aux enfants de Charlie.

    Parlons de Rome. Quels changements avez-vous constatés depuis l'élection du pape Léon XIV ?

    On y retrouve une proclamation de l’Évangile davantage centrée sur le Christ, un ordre plus grand et une moindre importance accordée aux questions d’importance secondaire pour l’Église, comme la migration, qui est avant tout la tâche de l’État.

    Certes, l’Église peut apporter son aide par des œuvres caritatives, mais notre première mission est de prêcher l’Évangile à tous et d’évangéliser ceux qui viennent en Europe, non seulement pour leur fournir une aide matérielle, mais pour leur donner la vérité.

    De nombreux musulmans arrivent, et nous ne pouvons pas les laisser imposer leur religion à notre culture. Nous devons affronter cela avec le message de l'amour de Dieu, car l'image qu'ils se font de Dieu – un dictateur dont la volonté arbitraire doit être aveuglément obéie – n'est pas celle que Jésus nous a donnée. Dieu est notre Père, notre Créateur, qui nous a créés à son image et à sa ressemblance. Nous sommes ses enfants, et par le Saint-Esprit, nous pouvons devenir les amis de Dieu, les amis de Jésus-Christ.

    C’est le message dont nous devons témoigner, en particulier dans les pays européens qui se sont lassés de leur foi chrétienne et ont été sécularisés par les idéologies du nationalisme, du fascisme, du communisme et maintenant du wokisme, qui menacent de détruire à la fois les personnes et leur identité.

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  • 10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

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    De Mgr Roger Landry sur le NCR :

    10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

    COMMENTAIRE : Les catholiques n’ont pas besoin d’être d’accord avec toutes les idées politiques ou théologiques de Charlie Kirk pour apprécier ses vertus évidentes et ses bonnes habitudes morales dont notre société a grandement et urgemment besoin.

    Charlie Kirk était un personnage controversé, comme le devient nécessairement toute personne ayant des opinions politiques fortes dans notre culture polarisée d’aujourd’hui. 

    Bien que tous les catholiques devraient apprécier sa défense publique convaincante et convaincante et son éloge du don de chaque vie humaine, du mariage, de la famille et de la bonté de la création masculine et féminine, ils peuvent certainement être en désaccord avec lui sur les candidats politiques qu'il a soutenus, ainsi que sur son approche de la FIV, du rôle des femmes, des effets de la loi sur les droits civiques et de diverses autres positions qu'il a défendues dans des débats publics au cours des 13 dernières années.

    Depuis son assassinat le 10 septembre sur le campus de l'Université Utah Valley, ceux qui ne le connaissaient pas bien, voire pas du tout, ont appris à le connaître grâce à l'attention que son meurtre a suscitée à juste titre à la télévision, à la radio, dans les podcasts et sur les réseaux sociaux. Chacun a pu visionner les vidéos de ses conférences universitaires, écouter ses conversations en podcast et observer ses interactions avec ses nombreux amis et ceux qui se considéraient comme ses nombreux ennemis. Sa cérémonie commémorative de cinq heures, dimanche, était sans précédent dans l'histoire récente des États-Unis, rassemblant une foule plus nombreuse que n'importe quelle autre enterrement américain depuis des décennies, et rivalisant avec l'affluence, en personne et en ligne, des récentes funérailles du pape François à Rome. 

    Ce qui est évident pour quiconque observe avec un regard non influencé par l'idéologie, c'est que Charlie Kirk était un homme bon et vertueux qui, en 31 ans, a eu un impact considérable sur la vie d'autrui, et pas seulement sur les élections politiques. Son assassinat a non seulement renforcé ses paroles, mais aussi renforcé la qualité inspirante de sa vie pour les jeunes et les moins jeunes. 

    Que l’on soit généralement d’accord ou non avec ses opinions politiques ou avec les candidats et les causes qu’il soutenait, il ne devrait y avoir aucun désaccord sur ses vertus évidentes et sur la façon dont notre société a besoin de beaucoup plus d’efforts pour vivre selon elles. 

    Premièrement, il était un chrétien profondément sincère. 

    « Le plus important », a-t-il déclaré à un journaliste, « c'est ma foi. » Son engagement chrétien était plus important que ses idées ou son soutien politiques, plus important encore que son mariage et sa famille. 

    Deuxièmement, il a vécu et partagé sa foi publiquement. 

    Il ne l'a pas privatisée et n'en a pas eu honte. Plutôt que de cacher la lumière du Christ sous un lit ou un panier, il souhaitait avec joie qu'elle rayonne et illumine les autres. Apôtre moderne se rendant aux aréopages de son époque, il témoignait de l'influence positive du Christ sur sa vie au quotidien.  

    Troisièmement, c’était un excellent ami. 

    Malgré ses déplacements réguliers, ses podcasts quotidiens, ses obligations familiales et sa direction d'organisations nationales, il prenait toujours du temps pour ses amis, leur envoyait quotidiennement des dizaines de versets bibliques, les appelait, leur envoyait des SMS et des courriels, les félicitant de leurs succès ou leur demandant comment il pouvait les aider dans leurs souffrances. Son amabilité s'étendait également à ceux avec qui il était en désaccord. Comme le président Abraham Lincoln, il savait que le meilleur moyen de détruire un ennemi est de s'en faire un ami. 

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  • La foi est-elle raisonnable ? La réponse de Benoît XVI à Westminster résonne encore

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    De

    La foi est-elle raisonnable ? La réponse de Benoît XVI à Westminster résonne encore.

    COMMENTAIRE : Il y a exactement 15 ans aujourd'hui, le discours de Benoît XVI au Westminster Hall de Londres renversait la question classique : non pas de savoir si la foi est raisonnable, mais si la raison elle-même a un sens sans le christianisme.

    La question est aussi vieille que le christianisme lui-même. 

    Est-il raisonnable de croire qu'un homme nommé Jésus est le Fils de Dieu qui, pleinement divin et sans renoncer à sa divinité, est né d'une Vierge, est mort, est ressuscité et est monté au ciel ? Est-il raisonnable de croire que le Dieu unique, indivisible, est composé de trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit ?

    Ou bien ces vérités sont-elles un affront à la raison ? Devons-nous renoncer à notre raison pour les accepter ?

    Les tentatives pour répondre à cette question abondent au fil des siècles. Certaines ne reçoivent pas l'attention qu'elles méritent. J'ai donc été heureux de voir Stephen P. White revenir sur la visite du pape Benoît XVI au Royaume-Uni en septembre 2010, où, à Westminster Hall, le Saint-Père a non seulement apporté l'une des réponses les plus originales et les plus finement articulées à cette question, mais l'a même inversée.

    Bien que 15 ans se soient écoulés, le souvenir de ma collaboration avec une équipe exceptionnelle de la Secrétairerie d'État pour préparer cette visite au Royaume-Uni reste vif dans ma mémoire. Nous avons eu le privilège de travailler pour un pape qui avait consacré sa vie à la recherche de la sagesse théologique et au dialogue permanent avec l'Église et le monde, en tant que professeur d'université, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et successeur de saint Pierre. 

    Bien que j’aie déploré que Joseph Ratzinger n’ait pas eu l’occasion de se consacrer pleinement à la recherche, aujourd’hui, plus d’une décennie après sa démission et trois ans après sa mort, j’apprécie davantage la façon dont chaque phase de sa vie extraordinaire a façonné sa pensée et l’a imprégné d’une sagesse qu’il n’aurait pas atteinte autrement.

    Son discours à Westminster Hall en témoigne. Il illustre une stratégie innovante que même saint Jean-Paul II n'a pas pleinement exploitée.

    Quelle était cette stratégie ?

    Il s'agissait tout simplement de renverser la question. Plutôt que de se demander si la foi est raisonnable, pourquoi ne pas se demander si l'Europe et son héritage le sont sans le christianisme ? Pourquoi ne pas se demander si les institutions politiques ancrées dans la « tradition occidentale », au sens large, sont compréhensibles indépendamment des marques distinctives que leur ont laissées la Révélation et la foi chrétiennes ?

    Avec Joseph Ratzinger, nous disposions d'une matière abondante issue de ses recherches intellectuelles antérieures. Elles seraient trop nombreuses pour être énumérées, mais permettez-moi de mentionner son dialogue de 2004 avec le philosophe Jürgen Habermas, dans lequel Ratzinger exprimait notamment des réserves quant à la position de Habermas selon laquelle la communication interpersonnelle suffit à elle seule à permettre à la raison d'atteindre la vérité. 

    Ratzinger partageait l'avis de Habermas sur l'existence d' un tel fondement, mais soutenait que la raison humaine, en raison de ses limites inhérentes (même dans la communication interpersonnelle), ne peut constituer le fondement ultime de sa propre certitude. Selon lui, c'est précisément ce qui a conduit le christianisme à se considérer comme la religion de la raison ou « logos » et à développer une théologie du Logos .

    Cela peut paraître ésotérique, mais comme Benoît XVI l'a démontré à Westminster Hall, ce n'est pas le cas. Cela a de réelles conséquences sur la sphère politique. 

    La première est que les limites de la vérité atteignables par la communication interpersonnelle justifient un gouvernement limité. Elles légitiment également les positions d'opposition au gouvernement, comme le refus de saint Thomas More de prêter le serment de suprématie. 

    Pour citer White citant Benoît XVI : « Si les principes moraux qui sous-tendent le processus démocratique ne sont eux-mêmes déterminés par rien de plus solide que le consensus social, alors la fragilité du processus devient tout à fait évidente — c’est là que réside le véritable défi pour la démocratie. »

    Comme je l’ai noté ailleurs, le pape Léon XIV a commencé à réaffirmer l’importance d’un gouvernement limité dans ses discours publics, et il le fait d’une manière qui rappelle Benoît XVI. 

    Pour étayer cet argument, Benoît XVI a dû renverser une autre idée fausse répandue. À savoir, la loi naturelle est trop souvent perçue comme un simple tremplin vers la Révélation divine. Elle est trop facilement écartée de sa source divine. Autrement dit, ce n'est pas seulement la loi naturelle qui ouvre un horizon à la Révélation, mais la Révélation elle-même qui ouvre un horizon de compréhension de la loi naturelle. 

    J’ai plusieurs amis intellectuels catholiques qui sont mal à l’aise avec cette dernière interprétation parce qu’ils craignent qu’elle atténue le pouvoir de persuasion de la loi naturelle dans le discours public ou qu’elle cède la place à l’intégralisme , l’idée selon laquelle le spirituel et le temporel doivent être pleinement intégrés dans les structures politiques.

    Ce n'est pas du tout ce que pensait Benoît XVI. Il pensait que la dignité humaine, la liberté d'expression et les autres droits fondamentaux, bien qu'accessibles à la raison humaine indépendamment de la Révélation, ne se révèlent pleinement qu'avec l'illumination de la Révélation. L'explication que White donne du discours de Benoît XVI le montre bien :

    (Benoît XVI) a ensuite soutenu que la tradition catholique soutient que « les normes objectives régissant l'action juste sont accessibles à la raison, indépendamment du contenu de la Révélation ». Par conséquent, le rôle de l'Église n'est pas de dicter ces normes à la communauté politique comme si elles ne pouvaient provenir d'aucune autre source, mais de « purifier » et d'« éclairer » la manière dont le débat raisonné doit rechercher, découvrir et appliquer les principes moraux objectifs. La religion joue un « rôle correctif » dans la quête de la raison.

    Si vous écoutez attentivement Benoît XVI, vous l'entendrez développer un argument convaincant en faveur du rôle incontournable de la religion dans le discours public. Au sein de la Secrétairerie d'État, nous avons travaillé assidûment à corroborer cet argument, un argument qui prend toute sa valeur si l'on compare le discours de Westminster à celui dit de Ratisbonne (2006) et au discours des Bernardins (2008) prononcés à Paris. 

    Je serai honnête en disant que j’ai été déçu lorsque l’élan du débat a été sérieusement ralenti en raison de la démission de Benoît XVI, mais il avait ses raisons . 

    Bien qu'il ne l'ait jamais dit ouvertement, je crois que l'une des raisons était que plusieurs facteurs malheureux l'empêchaient de se faire entendre, même pendant son règne de souverain pontife. C'est pourquoi il a consacré un temps considérable à terminer sa trilogie sur la vie de Jésus, la donnant même la priorité sur ce qui devait être sa dernière encyclique, car il était beaucoup plus facile de transmettre un tel document à son successeur.

    Je serai tout aussi honnête en affirmant que nous ne pouvons pas laisser ce débat s'éteindre. Malgré sa subtilité et sa sophistication, il a des conséquences désastreuses sur la vie politique. À tout le moins, il nous aide à naviguer sur un chemin difficile entre des aspirations débridées à une interprétation purement laïque de la démocratie libérale et une nostalgie irréfléchie de la chrétienté pré-moderne. Ces deux phénomènes sont aujourd'hui d'une importance inquiétante.

    Autrement dit, en nous ouvrant pleinement au plan de Dieu pour nous, révélé par la Révélation divine, nous sommes moins enclins à déformer l'Évangile en le forçant à se conformer au monde profane. Nous devrions plutôt permettre au monde profane d'être éclairé par l'Évangile. 

    Personne n’a exprimé cela avec plus de concision que George Weigel : 

    Vatican II n'a pas simplement appelé l'Église à « rencontrer le monde moderne ». Le Concile a appelé l'Église à convertir le monde moderne. Comment ? En offrant Jésus-Christ comme icône d'un humanisme authentique et l'Église sacramentelle comme icône d'une authentique communauté humaine.

    Il y a des raisons d’espérer que, grâce à nos prières, le pape Léon XIV poursuivra l’appel conciliaire à convertir le monde plutôt qu’à simplement le rencontrer.

    Daniel B. Gallagher est maître de conférences en philosophie et en littérature au Ralston College. Il a travaillé pendant dix ans à la Secrétairerie d'État du Vatican sous les papes Benoît XVI et François.

  • Les États-Unis à ONU Femmes : « Cessez de promouvoir l’idéologie du genre »

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    De  et Iulia-Elena Cazan sur C-Fam :

    Les États-Unis à ONU Femmes : « Cessez de promouvoir l’idéologie du genre »

    NEW YORK, 12 septembre (C-Fam) Des diplomates américains ont fustigé l'agence des Nations Unies pour les femmes pour avoir promu l'idéologie du genre et l'avortement, dénonçant les efforts de l'agence pour « éradiquer la réalité biologique du sexe ».

    Sur instruction de l'administration Trump, les diplomates américains ont refusé d'approuver le nouveau plan stratégique quadriennal d'ONU Femmes et ont dénoncé le refus de l'agence de « protéger la réalité biologique ». La délégation américaine a voté contre la stratégie lors d'une réunion du conseil d'administration de l'agence mercredi. C'était la première fois que le plan stratégique de l'agence était soumis au vote, car il est généralement adopté à l'unanimité.

    Alors que la délégation américaine a été la seule à voter contre le projet, dix autres délégations, principalement d'Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que l'Inde et la Russie, ont exprimé leurs inquiétudes quant au travail d'ONU Femmes sur le genre et les droits sexuels.

    Un diplomate américain a déclaré à l'agence : « Nous ne pouvons pas approuver un plan qui comporte des éléments contraires à la politique américaine », notamment l'idéologie du genre. Il a affirmé que de telles politiques étaient « préjudiciables au bien-être des femmes et des filles ».

    Le nouveau Plan stratégique d'ONU Femmes fait référence à « l'orientation sexuelle et l'identité de genre », à « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et à l'intersectionnalité. Ces termes sont utilisés par les agences des Nations Unies pour promouvoir l'avortement, l'idéologie du genre et les droits sexuels des enfants. Bien que ces termes soient rejetés plusieurs fois par an par l'Assemblée générale des Nations Unies, les agences des Nations Unies et les donateurs occidentaux utilisent les plans stratégiques pour créer des mandats controversés pour les agences des Nations Unies, sans le soutien de l'ensemble des membres de l'ONU.

    Le délégué américain a souligné qu’il n’existait aucun engagement international concernant ces termes controversés et qu’il n’existait aucun droit international à l’avortement.

    « Au fil du temps, des idéologues radicaux ont utilisé un langage trompeur pour discréditer les femmes et déformer la réalité », a déclaré la déléguée américaine. « L'administration Trump rétablit la vérité en confirmant la réalité biologique et en défendant les femmes, les familles et les valeurs qui rendent l'Amérique plus forte que jamais. »

    Les États-Unis ont spécifiquement demandé à ONU Femmes de reconnaître que « les femmes sont biologiquement des femmes et les hommes des hommes » et de « se concentrer sur sa mission principale, qui est de promouvoir la réussite des femmes et des filles. Les États-Unis s'opposent fermement à l'inclusion d'une idéologie sexiste néfaste, car nous estimons qu'elle nuit au bien-être des femmes et des filles. »

    L’Arabie saoudite, le Burkina Faso, l’Ouganda, le Sénégal, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Paraguay, le Zimbabwe, la Mauritanie, la Russie et l’Égypte ont également fait des déclarations contre cette terminologie controversée.

    Le délégué ougandais a souligné que « les organismes internationaux n'ont pas le pouvoir d'imposer de nouvelles obligations aux États souverains ». Il a pris ses distances avec les termes controversés du plan stratégique de l'agence des Nations Unies. « Mon pays, comme beaucoup d'autres pays dans le monde, ne reconnaît pas ces notions comme des catégories juridiques. En fait, en raison de la fluidité et du caractère subjectif des concepts d'orientation et d'identité de genre, ces termes n'ont pas de signification juridique ou scientifique largement acceptée. »

    Une déléguée indienne a également critiqué ONU Femmes. Elle a déploré que des questions telles que le genre et la pauvreté, l'éducation et le développement des compétences « semblent marginalisées » dans le nouveau plan stratégique.

    « ONU Femmes doit également veiller à ne pas se laisser emporter par des discours qui s'appuient trop sur les points de vue des militants, des universitaires ou des groupes de défense, sans comprendre les réalités du terrain et les contextes sociaux. Si ces voix sont importantes, se fier excessivement à leurs contributions risque de négliger les complexités existantes », a-t-elle déclaré.

    Un délégué russe a partagé les préoccupations exprimées par le gouvernement américain. « Nous comprenons et partageons pleinement les inquiétudes exprimées par la délégation américaine concernant le contenu du document », a-t-il déclaré. Il a accusé ONU Femmes de tenter d'isoler les peuples traditionnels par la censure, sous prétexte de lutter contre « un prétendu recul de l'égalité des sexes ». Il a également critiqué « l'utilisation d'une terminologie non approuvée en matière de genre », expliquant que « la promotion des concepts d'identité de genre et d'orientation sexuelle est absolument inacceptable pour notre délégation » et déplorant « la progression progressive des droits des minorités sexuelles ». Il a ajouté que ces questions « ne relèvent pas du mandat confié à ONU Femmes » et sèment « la discorde dans des sociétés qui choisissent de vivre selon des valeurs traditionnelles ».

  • La foi étrange des nouveaux puritains : le mouvement « woke » sous la lorgnette d’un philosophe des religions

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo, en française sur diakonos.be :

    La foi étrange des nouveaux puritains. Le mouvement « woke » sous la lorgnette d’un philosophe des religions.

    Le pontificat de Léon XIV se distingue par une caractéristique désormais évidente. Il s’agit de la distance critique avec laquelle il se démarque du mouvement « woke » et de sa volonté destructrice – la « cancel culture » – tant envers la civilisation occidentale qu’envers la religion chrétienne, accusée d’être désespérément colonialiste, raciste et oppressive.

    Sous le pontificat de François – comme Settimo Cielo l’avait mis en lumière – cette idéologie s’était infiltrée jusqu’au sommet de l’Église catholique, au nom de la défense des « innocentes » tribus d’Amazonie ou bien des enfants indigènes « rééduqués de force » dans les écoles chrétiennes du Canada.

    Aux États-Unis, l’idéologie « woke » a récemment suscité une réaction populaire de rejet, qui s’est exprimée entre autres lors de l’élection du président Donald Trump. Mais cette idéologie continue à peser au sein de l’intelligentsia américaine et européenne, notamment à travers le langage « politiquement correct », d’autant plus qu’elle a pris la forme d’une nouvelle religion sécularisée.

    « La religion woke » est le titre d’un livre du philosophe français Jean-François Braunstein, sorti en France en 2022. Et « Il wokismo : cosmovisione sostitutiva e religione secolare » est le titre d’un essai du philosophe des religions Gabriele Palasciano, sorti dans le dernier numéro de « La Rivista del Clero Italiano », éditée par l’Université catholique de Milan.

    Pour Braunstein, « le wokisme peut s’analyser comme un phénomène religieux possédant un canon littéraire composé de nombreux textes de référence, d’un système de croyances et d’une ritualité incluant des cérémonies publiques de ‘confession’ de la culpabilité historique envers les personnes discriminées et les minorités violées ».

    Un exemple emblématique de cette ritualité est la génuflexion (voir photo) en mémoire de George Floyd, cet afro-américain assassiné par des policiers le 25 mai 2020 à Minneapolis, entendu comme un acte symbolique d’expiation du racisme occidental.

    Mais quoi qu’il en soit, le wokisme est « dépouillé de toute référence à la réalité divine », écrit Palasciano, auteur de l’essai d’où sont tirées ces citations. « Il s’agit d’un engagement exclusivement intramondain, d’une démarche socio-politique ». Ce qui n’empêche pas ses activistes de « se percevoir eux-mêmes comme appartenant à une classe élue », appelée à une mission « prophétique » et dotée « d’une confiance indéfectible en sa propre supériorité morale ». Il n’est donc pas étonnant que le wokisme se soit répandu au sein des différentes dénominations protestantes américaines.

    C’est justement à cette dimension religieuse du wokisme que Palasciano consacre la partie la plus originale de son essai. Non sans en examiner dans un premier temps les « piliers théoriques » et la « philosophie ».

    Les piliers théoriques, écrit-il, sont au nombre de trois :

    • « La théorie du genre, qui fait passer la perception que l’individu possède de lui-même avant le donné sexuel biologique et objectif » ;
    • « La théorie de la race, qui critique le ‘privilège blanc’ d’où sont issus de nombreuses formes de discrimination ethnico-raciales et religieuses ».
    • « La théorie de la culpabilité, qui exige une compensation pour les injustices historiques subies à cause de la domination exercée sur le monde par les sociétés occidentales ».

    En ce qui concerne la philosophie, Palasciano identifie le « déconstructionnisme » de Jacques Derrida comme étant la principale matrice du mouvement « woke ».

    Mais c’est à la « religion » du wokisme qu’il consacre la plus grande partie de son analyse.

    Il faut avant tout remarque qu’ « à cause de la cancel culture, le wokisme est souvent associé au puritanisme, ou mouvement religieux apparu à la fin du XVIe siècle dans le monde anglo-saxon avant de s’exporter, à partir du XVIIe siècle, sur le sol nord-américain ».

    Mais cette comparaison est en réalité « plutôt grossière » parce que le puritanisme a été l’exact opposé de la cancel culture. « Les puritains ont été de grands pionniers de l’alphabétisation universelle, ainsi que des promoteurs infatigables de l’instruction gratuite et universelle, à travers l’institution de centres éducatifs, d’écoles et d’universités, dont lesquelles Harvard et Yale », celles-là même dans lesquelles, à travers un curieux renversement de l’histoire, le mouvement « woke » a pris racine.

    Selon Palasciano, il est plus intéressant en revanche de faire un rapprochement avec les « réveils » protestants qui ont eu lieu entre le XVIIIe et le XXe siècle dans un contexte d’abord européen, puis américain, avec l’objectif de faire sortir la conscience des croyants de ce qu’ils considéraient comme une léthargie spirituelle généralisée ».

    Il y a en effet une consonance entre le mot « réveil » et l’adjectif « woke », qui en « Black English », l’anglais vernaculaire afro-américain, signifie « éveillé », « alerte », « attentif ».

    Mais là encore, il y a une grande différence entre le wokisme, qui met l’accent sur les discriminations ethniques et raciales, religieuses et sexuelles, dans une perspective exclusivement intramondaine, et « les nombreux mouvement du réveil protestant, qui affirmait la centralité du texte biblique, en tant qu’Écriture Sainte, et la figure de Jésus de Nazareth, professé comme Christ et Fils de Dieu, avec une insistance sur la rédemption du péché qu’il a accomplie ».

    Il est plus pertinent, selon Palasciano, de rapprocher le wokisme d’un « contexte que l’on peut définir, tout en étant culturellement et théologiquement lié à la tradition protestante, en utilisant les concepts de ‘post-protestantisme’ et de ‘néo-protestantisme’ ».

    De ce point de vue, « le wokisme apparaît comme une forme de religion séculière, autrement dit une sorte de christianisme culturel, détaché de tout contenu théologique et plus particulièrement de tout contenu christologique. Bien qu’éthique et religion soient interconnectés, le péché n’est plus considéré comme une transgression personnelle nécessitant l’intervention divine, c’est-à-dire l’œuvre de rédemption de Dieu à travers le Christ, mais plutôt comme un phénomène collectif lié aux injustices sociales. Dans tout cela, les préoccupations spirituelles du protestantisme semblent se déplacer vers la sphère socio-politique, configurant ou transformant la politique elle-même en une sotériologie laïque ».

    Quoi qu’il en soit, le wokisme est une cosmovision excluant le divin et plus encore le Dieu chrétien. Le théologien catholique Paul F. Knitter, spécialiste des relations entre les religions abrahamiques, attribue à la vision « woke » cette « théologie du remplacement » — aujourd’hui désavouée par la doctrine catholique — qui prétendait justement que l’Ancienne Alliance aurait été « remplacée » par la Nouvelle, dans le passage du christianisme au judaïsme. Le wokisme prétend désormais se substituer à son tour à la tradition judéo-chrétienne, qui doit être annulée en bloc.

    Quant aux croyances dont le wokisme se fait le vecteur, Palasciano en identifie au moins quatre :

    La première est de nature anthropologique et soutient que « l’homme blanc, hétérosexuel et occidental, qui est la cause et l’origine d’une culture de machisme et de patriarcat, doit être déconstruit de toute urgence ». Avec pour conséquence de « promouvoir paradoxalement de la sorte un antiracisme ‘raciste’, basé sur la conviction que l’individu blanc et occidental est intrinsèquement raciste, sans possibilité de rédemption en dehors d’une déconstruction ».

    La seconde concerne la sexualité. « La ‘fluidité de genre’ devient un idéal défiant toute détermination corporelle, tandis que le changement de genre est présenté en des termes religieux comme une ‘nouvelle naissance’, c’est-à-dire une renaissance selon une perspective sécularisée ».

    La troisième à trait à l’histoire culturelle. « Le wokisme prétend que l’histoire occidentale n’est dominée que le colonialisme, le racisme et le sexisme, autant d’aspects qui annulent toute réalisation dans les domaines artistique, culturel et scientifique. La déconstruction de l’histoire occidentale vise donc à libérer le monde de l’oppression millénaire générée et exercée par l’Occident ».

    La quatrième concerne le savoir scientifique. « La science occidentale est considérée comme l’expression à la fois de l’androcentrisme et du colonialisme. Le ‘wokisme’ propose donc une ‘décolonisation’ du savoir, c’est-à-dire une opération qui inclut la remise en question de l’objectivité et de l’universalité de la science moderne, en promouvant des épistémologies alternatives, voire locales, remettant en question le discours scientifique traditionnel. »

    En bref, conclut Palasciano, le wokisme représente non seulement « une menace pour la civilisation occidentale et le pour christianisme », mais également « une sécularisation agressive à travers la promotion d’une religion du remplacement ». Sa cible est « le Dieu personnel et transcendant des trois religions monothéistes, mais principalement de la tradition judéo-chrétienne ».

    Mais « néanmoins, le wokisme représente, à tout le moins d’un certain point de vue, un défi positif pour cette même civilisation occidentale. ». Il offre l’occasion « d’un nouvel examen des structures du pouvoir politico-religieux » et d’un « dialogue constructif sur certaines questions fondamentales relatives à l’identité, à la mémoire et aux valeurs de l’Occident ».

    « Le christianisme est lui aussi appelé à contribuer à tout cela, parce qu’il peut apporter des réponses pertinentes aux crises actuelles en se référant constamment et de manière toujours nouvelle au message de l’Évangile. »

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • La démocratie comme religion, et la dissolution de nos nations (Pierre Manent)

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    Du site de La Nef :

    Pierre Manent : La démocratie comme religion, et la dissolution de nos nations

    La démocratie semble être un terme bien identifié. En réalité, elle peut s’entendre de deux manières différentes. Et le sens qu’on lui donne aujourd’hui, qui embarque avec lui l’idée d’une égalité liberté prise dans son acception la plus littérale, est en train de se retourner contre les nations européennes, d’achever de les « déconstruire« , jusqu’à les dissoudre dans une humanité indivise. Pierre Manent développe ici le raisonnement qui l’amène à cette conclusion.

    Presque tout ce qui se fait ou se dit aujourd’hui parmi nous se réclame de la démocratie. Les populistes comme leurs adversaires se présentent également en défenseurs de la démocratie. Cet état du discours public ne contribue pas peu au désordre des esprits et à l’atonie des volontés. Il tient d’abord à une équivoque de la notion qu’il importe d’éclaircir.

    Le même terme désigne deux réalités, deux perspectives politiques – et même deux directions de l’âme très différentes, mais où l’on peut discerner un patrimoine génétique partiellement commun.
    La démocratie appartient depuis l’expérience grecque au catalogue des régimes politiques, qui se distinguent d’abord par le nombre des gouvernants : un seul, le petit nombre, le grand nombre. Ce régime a pris deux grandes formes, la démocratie directe dans le cadre de la cité, la démocratie représentative dans le cadre de la nation – la taille de celle-ci rend impossible la démocratie directe et suscite l’invention de la représentation politique.

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  • Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

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    De sur The Conversation :

    19 mai 2025

    Non, les enfants n'étaient pas négligés au Moyen Âge : la preuve par l'éducation

    (Didier Lett est Professeur émérite d'histoire médiévale, Université Paris Cité)

    Les stéréotypes sur le sombre Moyen Âge ont la vie dure. Parmi ceux-ci, la place des enfants, que l'on imagine encore peu aimés et exploités, travaillant durement à un âge très précoce aux côtés des adultes. Rien, pourtant, n'est plus faux que cette vision misérabiliste.

    Enfants au Moyen Age : XIIe-XVe siècle

    Dans Enfants au Moyen Âge (XIIᵉ – XVᵉ siècles), une nouvelle synthèse publiée aux éditions Tallandier, Didier Lett nous montre la vive attention à l'enfance dès le ventre maternel, puis s'intéresse à la naissance, au baptême, aux premiers soins apportés au nourrisson et aux relations que l'enfant entretient avec sa famille. Plus de doutes possibles : la société médiévale a bien connue un fort « sentiment de l'enfance », comme le montre cet extrait de l'ouvrage centré sur les préoccupations des parents pour la pédagogie et la formation des plus jeunes.

    Un fort souci éducatif

    De nombreux traités de pédagogie

    Si l'on doutait encore de la force du souci éducatif des hommes et des femmes du Moyen Âge, il devrait rappeler qu'il existe environ une cinqquantaine de termes en ancien français des XII e -XV e  siècles qui désignent le fait d'éduquer ou d'enseigner : alever, amender, somondre, amonester, doctriner, reprendre, chastier, discipliner, monstrer, enseigner, endoctriner, conduire, gouverneur , etc., sans parler des nombreux termes latins : instructio, educatio, disciplina, eruditio . Cette richesse sémantique traduite une réalité. Le verbe educare ( ex / ducare ) signifie « conduire en dehors de », c'est-à-dire exercer une direction pour sortir d'un état qui est inférieur à celui dans lequel on veut faire entrer une personne. Le terme eruditio ( ex / rudictio ) possède un sens très voisin. Il signifie que le mais essentiel du processus est de faire sortir l'enfant de sa ruditas naturelle. L'éducation à pour mais de dégrossir.

    Ce lexique se rencontre dans les nombreux traités pédagogiques rédigés dans les derniers siècles médiévaux, écrits parfois par des pères (ou des mères) pour leurs enfants. En 1238, le juriste Albertano de Brescia écrit pour ses fils le De amore et dilectione Dei et proximi et aliarum rerum de forma vitae , un traité qui connaît un grand succès, traduit rapidement dans de nombreuses langues vernaculaires. Le Catalan Raymond Lulle, un laïc marié, d'origine noble, père de famille, courtisan puis ermite, pédagogue, missionnaire, mystique et romancier, a laissé une œuvre immense parmi laquelle la Doctrine d'enfant ( Doctrina pueril ) qu'il commence à rédiger en 1278 à Majorque et qu'il achève à Montpellier vers 1283. C'est un traité qui s'adresse à un fils imaginaire, supposé enfant. Il a aussi composé à la même époque un roman, Le Livre d'Evast et Blaquerne (entre 1280 et 1283), dans lequel il transpose ses principes pédagogiques en y citant même parfois des passages de son traité. […]

    De l'avis de tous, ce que l'on apprend dès le plus jeune âge marque durablement, s'imprime à jamais dans l'esprit de l'enfant. Le chevalier de La Tour Landry avertit ses filles, « car la vie que vous voudrez mener dans votre jeunesse, vous voudrez la mener lorsque vous serez vieux ». Dans son Livre de la chasse, Gaston Phébus affirme : « Ce qu'on apprend dans sa jeunesse, on le retient dans sa vieillesse. »

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  • Stabat Mater (Pergolesi)

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    Pergolesi - Stabat Mater

    Nathalie Stutzmann

    STABAT Mater dolorósa iuxta
    Crucem lacrimósa,
    Dum pendébat Fílius.
    Elle était debout, la Mère, malgré sa douleur,
    En larmes, près de la croix ,
    Où son Fils était suspendu.
    Cuius ánimam geméntem
    Contristátam et doléntem,
    Pertransívit gládius.
    Son âme gémissante,
    Contristée et dolente,
    Un glaive la transperça.
    O quam tristis et afflícta
    Fuit illa benedícta
    Mater Unigéniti !
    Qu'elle était triste, anéantie,
    La femme entre toutes bénie,
    La Mère du Fils de Dieu !
    Quae maerébat, et dolébat,
    Pia Mater, dum vidébat
    Nati poenas íncliti.
    Dans le chagrin qui la poignait,
    Cette tendre Mère pleurait
    Son Fils mourant sous ses yeux.
    Quis est homo, qui non fleret,
    Matrem Christi si vidéret
    In tanto supplício ?
    Quel homme sans verser de pleurs
    Verrait la Mère du Seigneur
    Endurer si grand supplice ?
    Quis non posset contristári,
    Christi Matrem contemplári
    Doléntem cum Fílio ?
    Qui pourrait dans l'indifférence
    Contempler en cette souffrance
    La Mère auprès de son Fils ?
    Pro peccátis suae gentis
    Vidit Iesum in torméntis,
    Et flagéllis súbditum.
    Pour toutes les fautes humaines,
    Elle vit Jésus dans la peine
    Et sous les fouets meurtri.
    Vidit suum dulcem natum
    Moriéndo desolátum,
    Dum emísit spíritum.
    Elle vit l'Enfant bien-aimé
    Mourant seul, abandonné,
    Et soudain rendre l'esprit.
    Eia Mater, fons amóris,
    Me sentíre vim dolóris
    Fac, ut tecum lúgeam.
    Ô Mère, source de tendresse,
    Faites-moi sentir grande tristesse
    Pour que je pleure avec toi.
    Fac, ut árdeat cor meum
    In amándo Christum Deum,
    Ut sibi compláceam.
    Faites que mon âme soit de feu
    Dans l'amour du Seigneur mon Dieu :
    Que je Lui plaise avec vous.
    Sancta Mater, istud agas,
    Crucifíxi fige plagas
    Cordi meo válide.
    Mère sainte, daignez imprimer
    Les plaies de Jésus crucifié
    En mon cœur très fortement.
    Tui nati vulneráti,
    Tam dignáti pro me pati,
    Poenas mecum dívide.
    Pour moi, votre Fils voulut mourir,
    Aussi donnez-moi de souffrir
    Une part de Ses tourments.
    Fac me tecum pie flere,
    Crucifíxo condolére,
    Donec ego víxero.
    Donnez-moi de pleurer en toute vérité,
    Comme vous près du Crucifié,
    Tant que je vivrai !
    Iuxta Crucem tecum stare,
    Et me tibi sociáre
    In planctu desídero.
    Je désire auprès de la croix
    Me tenir, debout avec vous,
    Dans votre plainte et votre souffrance.
    Virgo vírginum praeclára,
    Mihi iam non sis amára:
    Fac me tecum plángere.
    Vierge des vierges, toute pure,
    Ne soyez pas envers moi trop dure,
    Fais que je pleure avec vous.
    Fac, ut portem Christi mortem,
    Passiónis fac consórtem,
    Et plagas recólere.
    Du Christ faites-moi porter la mort,
    Revivre le douloureux sort
    Et les plaies, au fond de moi.
    Fac me plagis vulnerári,
    Fac me Cruce inebriári,
    Et cruóre Fílii.
    Faites que Ses propres plaies me blessent,
    Que la croix me donne l'ivresse
    Du Sang versé par votre Fils.
    Flammis ne urar succénsus,
    Per te, Virgo, sim defénsus
    In die iudícii.
    Je crains les flammes éternelles;
    Ô Vierge, assurez ma tutelle
    À l'heure de la justice.
    Christe, cum sit hinc exíre,
    Da per Matrem me veníre
    Ad palmam victóriae.
    Ô Christ, à l'heure de partir,
    Puisse Ta Mère me conduire
    À la palme des vainqueurs.
    Quando corpus moriétur,
    Fac, ut ánimae donétur
    Paradísi glória.
    À l'heure où mon corps va mourir,
    À mon âme, fais obtenir
    La gloire du paradis.
    Amen. Amen.

    Giovanni Battista Pergolesi: Stabat Mater / Nathalie Stutzmann, conductor · Philippe Jaroussky, countertenor / Emöke Barath, soprano / Orfeo 55 /

    Recorded at the Château de Fontainebleau, France, April 2014.

    Video by Ozango / ARTE France.

    Website of Nathalie Stutzmann: http://www.nathaliestutzmann.com

    Facebook page of Nathalie Stutzmann: https://www.facebook.com/Nathalie.Stu...

  • Vivre en chrétiens dans un monde non chrétien

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    De Stefano Fontana sur le site de l'Observatoire international Cardinal Van Thuan sur la DSE :

    Vivre en chrétien dans un monde non chrétien. À propos du livre de Leonardo Lugaresi

    9 septembre 2025

    Nombreux sont ceux qui affirment que les chrétiens se trouvent aujourd'hui confrontés à un système de pouvoir politique trompeur, moralement et religieusement inacceptable, qui ne laisse aucune marge de manœuvre, sauf à ceux qui acceptent de le respecter. Face à un cas aussi extrême, nombreux sont ceux qui ont proposé de « cesser de le combattre » et de « prendre le chemin des bois » (Jünger), de créer une « société parallèle » (Benda), ou « des communautés, des institutions et des réseaux de résistance » (Dreher), de « nouvelles formes de communauté » (McIntyre), ou encore de « conserver les semences » jusqu'à ce que, « lorsque le fleuve aura retrouvé son lit, la terre réapparaisse et que le soleil la dessèche » (Guareschi). L'exemple historique récurrent de certaines de ces interventions est celui de saint Benoît qui, lors du « déluge » des invasions barbares et de l'effondrement de l'ordre social de l'Empire, « cessa d'amasser des sacs de sable » pour endiguer le flot des eaux et s'écarta pour préparer la reconstruction. Cette situation est bien décrite par Jünger : « Lorsque toutes les institutions deviennent équivoques, voire suspectes, et que même dans les églises on entend des prières entendues à haute voix non pas pour les persécutés mais pour les persécuteurs, la responsabilité morale passe entre les mains de l’individu, ou plutôt de celui qui n’a pas encore cédé » [1] . On peut affirmer qu’aujourd’hui, la situation des catholiques est, dans de nombreux cas, au moins proche de cette typologie.

    Le magnifique ouvrage de Leonardo Lugaresi, « Vivre en chrétiens dans un monde non chrétien » [2], soutient que, par essence, les premiers chrétiens se trouvaient déjà dans cette situation, c'est-à-dire dans un monde adverse, et qu'il est donc possible d'apprendre d'eux. Il souligne notamment deux de leurs attitudes qui devraient également devenir les nôtres. La première est la krisis , c'est-à-dire le jugement qui met en crise le monde dans lequel nous vivons, le saisit en contradiction et le déconstruit, faisant ressortir l'erreur, l'inadéquation ou le mal. Cela doit se faire en entrant dans la vie du monde jugé, non en s'en retirant et, surtout, en s'impliquant dans l'opération. La chresis est l'utilisation correcte, selon la vérité, de ce qui a émergé du jugement critique [3] .

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  • Rendre l’espace public « politiquement correct » ?

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    De Paul Vaute sur son blog "Le passé belge" :

    Image du logo du site

    Rendre l’espace public « politiquement correct » ?

    9 septembre 2025

       Au XVe siècle avant J-C, le pharaon Thoutmosis III fit effacer sur les édifices publics le nom de la reine Hatshepsout, tenue pour usurpatrice. Il fit aussi marteler les textes qu'elle avait inspirés et procéder à l'enlèvement de ses monuments. Le cas n'est nullement isolé. Bien d'autres personnages ont été victimes de cette  damnatio memoriae et pas seulement sur les rives du Nil. Sous nos cieux aussi sont tombés en défaveur bien des statues, des symboles, des odonymes, des commémorations…. qui, hier encore, paraissaient faire l'unanimité.

       La manière dont des marqueurs mémoriels peuvent devenir des facteurs d'affrontement a fait l'objet d'une étude collective à Bruxelles, ville rendue particulièrement riche en la matière par son statut de capitale [1]. Au XIXe siècle déjà, la propension des libéraux, politiquement majoritaires, à statufier leurs figures et les thèmes qui leur étaient chers faisait des gorges chaudes dans les rangs catholiques. Ces dernières décennies, une fixation s'est opérée sur le colonialisme, le racisme ou le sexisme imputés aux personnalités ou aux épisodes mis en valeur.

  • Christianophobie et haine antichrétienne en Europe : une étude approfondie

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    Christianophobie et haine antichrétienne en Europe

    8 septembre 2025

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    Sommaire
     
     
     
     
     
     
     
    En 2023, 2 444 actes de haine visant des chrétiens ont été recensés en Europe, dont 232 agressions physiques[1]. Ces chiffres, en constante augmentation ces dernières années, traduisent une progression inquiétante de l’intolérance antichrétienne. Des agressions, des profanations d’églises, des interdictions de prier, ou des licenciements pour motifs religieux se multiplient, sans toujours provoquer de réaction institutionnelle. Cela entraîne une marginalisation des chrétiens dans la sphère publique, ainsi qu’une criminalisation progressive de convictions inspirées du christianisme.
    Mettre en lumière ce phénomène, qu’on peut appeler christianophobie, antichristianismehaine et crimes antichrétiens, est nécessaire pour permettre aux opinions publiques et aux décideurs de travailler à mieux protéger la liberté religieuse en Europe.
     
  • Académie pontificale des beaux-arts : une nomination qui interroge

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    D'Andreas Wailzer sur LifeSiteNews :

    Le pape Léon XIV nomme un « artiste » pro-LGBT qui a organisé des expositions obscènes à la tête de l'Académie des Beaux-Arts du Vatican

    CITÉ DU VATICAN ( LifeSiteNews ) — Le pape Léon XIV a nommé une « artiste » qui a publié des photographies homoérotiques et sadomasochistes comme nouvelle présidente de l'Académie pontificale des beaux-arts.

    Le Vatican a annoncé samedi la nomination par le pape de Cristiana Perrella, directrice du musée romain. L'Académie pontificale des Beaux-Arts et des Lettres des Virtuoses du Panthéon a été fondée en 1542 par le pape Paul III dans le but de promouvoir, d'étudier et de cultiver l'art sacré et la littérature d'inspiration chrétienne.

    Perrella est reconnue comme une experte en art contemporain. Directrice du musée MACRO de Rome depuis mars dernier, elle a auparavant enseigné le « management culturel » à l'Université San Raffaele de Milan.

    Perrella a déjà organisé de nombreuses expositions obscènes, pro-LGBT et sadomasochistes. En 2020, elle a organisé une exposition intitulée « Nus », présentant 90 photographies de l'artiste chinois Ren Hang au Centro per l'arte contemporanea Luigi Pecci de Prato, en Italie. La plupart des photographies montraient des personnes nues, certaines affichant des poses homoérotiques. La description officielle de l'exposition précisait que certaines photos « évoquaient parfois le sadomasochisme et le fétichisme ».

    En 2019, l'artiste italienne a dirigé l'exposition « Night Fever : Designing Club Culture 1960–Today ». L'exposition mettait en avant la culture des boîtes de nuit et présentait des exposés sexualisés et pro-LGBT. Dans une interview accordée au magazine Sleek , elle déplorait que les boîtes de nuit soient « de plus en plus menacées » par les fermetures. L'exposition mettait également en lumière la « culture club queer », et Perrella soulignait le rôle des boîtes de nuit pour le mouvement LGBT, car les clubs « étaient des lieux où les gens pouvaient être eux-mêmes et affirmer publiquement leur identité ».

    En 2021, Perrella a organisé une exposition intitulée « Cult Fiction », présentant des photographies de Marialba Russo documentant les affiches publicitaires explicites de films pornographiques visibles dans les rues d'Aversa et de Naples à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Le thème de l'exposition était la « libération sexuelle ».

    Perrella est membre de l'Académie pontificale des Beaux-Arts depuis juin 2022, date à laquelle elle a été nommée par le pape François. Perrella est responsable de la programmation de l'espace d'exposition « Conciliazione 5 » du Dicastère pour la Culture et l'Éducation du Saint-Siège, inauguré pour l'Année Sainte 2025. Dans le sillage du jubilé, elle a également organisé une installation artistique in situ dans la prison de Rebibbia à Rome, où le pape François a inauguré sa propre Porte Sainte le 26 décembre 2024.

    Le pape Léon a récemment rencontré plusieurs déviants de premier plan, dont le tristement célèbre père jésuite James Martin, la religieuse pro-avortement sœur Lucia Caram et le président de la Conférence épiscopale allemande, Georg Bätzing. Si le Vatican n'a pas manifesté son soutien à leurs points de vue, le Saint-Siège n'a pas non plus condamné leur promotion d'erreurs en matière de foi et de morale. La nomination de Perrella à son nouveau poste renforce l'inquiétude de nombreux catholiques fidèles, qui craignent que le Saint-Siège ne tolère, voire ne favorise, l'hétérodoxie.