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Sexualité - Page 8

  • La "méthode Tucho Fernandez" : tordre le cou à la doctrine en transformant la doctrine en pratique

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La "méthode Tucho" : tordre le cou à la doctrine par la pratique

    Dans une frénésie de fuite en avant, ce qui était perçu hier encore comme hérétique, sera jugé évangélique par la conscience collective. Synodalement ou non, à condition de rompre avec le passé...

    11_11_2023

    Revenons au document signé par le pape François et le cardinal Víctor Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, et intitulé 'Réponses à certaines questions de S.E. Monseigneur José Negri, évêque de Santo Amaro, concernant la participation au sacrement du baptême et du mariage des transsexuels et des personnes homo-affectives' (3 novembre 2023). De nombreuses réflexions pourraient être formulées à ce sujet : nous n'en proposons ici que quelques-unes.

    À première vue, il semblerait que la réponse du cardinal Fernández soit la mise en œuvre de l'esprit du Synode qui vient de s'achever. Et ce, principalement pour deux raisons. La première concerne le thème très cher aux pères, frères et sœurs synodaux : l'homosexualité et la transsexualité. La deuxième raison concerne l'approche du problème : pas d'interdiction, seulement de la permission. Une approche également typique du Synode, ouvert à l'accueil, pour dire la vérité, pas indiscriminé, mais très discriminant : feu vert pour le nouveau ; feu rouge pour tout ce qui sent l'ancien.

    En réalité, les paroles de Mgr Fernández ne sont pas la mise en œuvre du synode, bien au contraire. C'est à ce dernier, ainsi qu'à son second volet en octobre prochain, qu'il incombe de mettre en œuvre ce qui a été décidé au sommet. Essayons de mieux nous expliquer. Depuis des années, le Magistère ordinaire adopte des positions, disons, désinvoltes à l'égard de la doctrine saine et droite. Cette orientation, pleine d'orientations hétérodoxes, qui est le fait non seulement du Pontife, mais aussi des dicastères, des conseils pontificaux, etc., doit devenir la sève de la pastorale universelle, doit être mise en œuvre de manière capillaire du Brésil à l'Australie, de la Pologne au Canada. Par conséquent, l'une des tâches du Synode est de faire de ce que le Magistère ordinaire a enseigné ces dernières années une pastorale universelle concrète. Et cela se fera, comme beaucoup l'ont déjà compris, en initiant des processus, c'est-à-dire non pas tant en changeant la doctrine, mais en commençant à transformer la doctrine en pratique.

    A force de fuir en avant, ce qui était perçu comme hérétique hier encore, la conscience collective le jugera évangélique. Dans cette perspective, les paroles du préfet sont une indication pastorale précise que tous les évêques, appelés à marcher ensemble, devront mettre en œuvre. Le post-synode doit donc traduire les commandements d'en haut en actions concrètes et diffusées dans le monde entier. Le magistère ordinaire est la tête, les évêques sont le bras. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons dire que le Synode sera parmi nous.

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  • Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican : Les personnes s'identifiant comme transgenres peuvent être baptisées et être témoins lors de mariages

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    D'Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

    Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican : Les personnes s'identifiant comme transgenres peuvent être baptisées et être témoins lors de mariages

    8 novembre 2023

    Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi du Vatican a déclaré qu'un adulte qui s'identifie comme transgenre peut recevoir le sacrement du baptême dans les mêmes conditions que n'importe quel adulte, tant qu'il n'y a pas de risque de scandale ou de confusion pour les autres catholiques.

    Le Vatican a également déclaré que les enfants ou les adolescents qui connaissent des problèmes d'identité transgenre peuvent également recevoir le baptême "s'ils sont bien préparés et s'ils en ont la volonté".

    Le document répondant à ces questions et à d'autres questions relatives aux sacrements pour les personnes qui s'identifient comme transgenres et les personnes ayant des relations homosexuelles a été rédigé en réponse aux questions posées au Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) en juillet par Mgr Giuseppe (José) Negri, évêque de Santo Amaro, au Brésil. Ces conseils s'inscrivent dans le cadre des discussions en cours au sein de l'Église catholique sur la pastorale de la communauté LGBTQ, à la lumière de l'accent mis par François sur l'accompagnement et la synodalité.

    La réponse du dicastère est datée du 31 octobre et signée par le préfet du DDF, le cardinal Victor Fernández, et par le pape François. Elle est disponible en italien sur le site du Vatican.

    Le Vatican a également répondu aux questions de savoir si les personnes s'identifiant comme transgenres ou les personnes ayant des relations homosexuelles peuvent être parrains ou marraines ou être témoins d'un mariage, et si les enfants adoptés ou nés par procréation assistée de couples de même sexe peuvent être baptisés.

    Pour la dernière question, le DDF a cité le paragraphe 868 du Code de droit canonique et a déclaré que "pour que l'enfant soit baptisé, il faut qu'il y ait un espoir fondé qu'il soit éduqué dans la religion catholique".

    L'explication du Vatican

    Sur la question des personnes qui s'identifient comme transgenres et de leur réception du sacrement du baptême, le dicastère a donné quelques pistes de réflexion, "en particulier lorsqu'il y a un doute sur la situation morale objective dans laquelle se trouve une personne, ou sur sa disposition subjective à l'égard de la grâce".

    Il explique ensuite que l'Église catholique enseigne que le baptême reçu sans repentir pour des péchés graves, bien qu'il confère un caractère sacramentel indélébile, n'accorde pas la grâce sanctifiante.

    Le Vatican a cité le Catéchisme de l'Église catholique, saint Thomas d'Aquin et saint Augustin d'Hippone pour expliquer qu'une fois qu'une personne a la bonne disposition, c'est-à-dire qu'elle s'est repentie de tout péché grave, le caractère sacramentel du baptême "est une cause immédiate qui dispose à recevoir la grâce".

    "Nous pouvons donc comprendre pourquoi le pape François a voulu souligner que le baptême 'est la porte qui permet au Christ Seigneur d'habiter dans notre personne et nous permet d'être immergés dans son Mystère'", a déclaré le DDF, citant l'audience générale du 11 avril 2018 du pape François.

    "Cela implique concrètement", poursuit-elle, citant l'exhortation apostolique Evangelii Gaudium de 2013 de François, "que les portes des sacrements ne doivent pas non plus être fermées pour n'importe quelle raison". Cela est particulièrement vrai pour le sacrement qui est lui-même "la porte" : le baptême. ... L'Eglise n'est pas un péage, c'est la maison du Père, où il y a une place pour chacun, avec tous ses problèmes".

    Le DDF a conclu que même s'il existe des doutes sur la situation morale objective d'une personne ou sur sa disposition subjective à la grâce, "la fidélité de l'amour inconditionnel de Dieu, capable d'engendrer une alliance irrévocable même avec le pécheur" ne doit pas être oubliée.

    "En tout état de cause, l'Église doit toujours appeler à vivre pleinement toutes les implications du baptême reçu, qui doivent toujours être comprises et déployées dans l'ensemble du parcours de l'initiation chrétienne".

    Autres questions connexes

    Le bureau doctrinal a déclaré qu'une personne s'identifiant comme transgenre et ayant subi un traitement hormonal ou une chirurgie de réattribution sexuelle peut remplir le rôle de parrain ou de marraine pour un baptême "sous certaines conditions", mais a ajouté qu'un tel rôle n'est pas un droit et ne devrait pas être autorisé s'il y a un risque de scandale ou de confusion pour la communauté ecclésiale.

    Il a également déclaré que rien dans le droit actuel de l'Église n'interdisait aux personnes qui s'identifient comme transgenres ou aux personnes homosexuelles cohabitant avec d'autres personnes d'agir en tant que témoins d'un mariage.

    En réponse à la question de savoir si une personne homosexuelle vivant en concubinage peut être parrain ou marraine, le document cite le Code de droit canonique de l'Église, paragraphe 874, pour dire qu'un parrain ou une marraine peut être toute personne qui possède l'aptitude et "qui mène une vie de foi en accord avec la fonction à assumer".

    Il précise qu'une personne homosexuelle vivant, non pas une "simple cohabitation", mais une "union stable et déclarée" à la manière d'un mari et d'une femme "bien reconnus par la communauté", est "un cas différent".

    Dans tous les cas, il faut faire preuve de "prudence pastorale" afin de sauvegarder le sacrement du baptême, et "il est nécessaire de considérer la valeur réelle que la communauté ecclésiale confère aux fonctions de parrain et de marraine, le rôle qu'ils jouent dans la communauté et la considération qu'ils manifestent à l'égard de l'enseignement de l'Église".

    Le DDF précise également que l'on peut prendre en compte le fait qu'il existe d'autres personnes dans la famille élargie qui peuvent garantir la bonne transmission de la foi catholique au baptisé sans tenir le rôle de parrain ou de marraine.

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est titulaire d'un diplôme d'anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • Quand les évêques des Pays-Bas descendent dans l'arène politique

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    "La dignité humaine est la base d'une action commune" : tel est le titre de la lettre que les évêques néerlandais ont adressée aux catholiques à l'occasion des élections à la Chambre des représentants, qui se tiendront le 22 novembre. L'ère du leader de centre-droit Mark Rutte étant révolue, l'ancien commissaire européen Frans Timmermans tente de construire une nouvelle stabilité, avec une coalition de sociaux-démocrates et de verts. Selon les évêques, "nous sommes confrontés à de grands défis et des visions radicales de l'être humain se développent". Dans leur lettre, ils reviennent sur six thèmes majeurs du Magistère et de l'enseignement social catholique : le premier est le thème du bien commun que la politique doit poursuivre "en reconnaissant la dignité de chaque être humain et la solidarité que nous partageons tous". Le deuxième thème est la "culture de la vie", écrivent les évêques, "dans laquelle il n'y a pas de place pour l'avortement, l'euthanasie et le suicide assisté". Le troisième est la "théorie du genre", "une idée incompatible avec la vision chrétienne de la vie humaine". Les évêques parlent ensuite du "soin de la création" et de la manière dont "la dignité humaine et le soin de l'environnement vont de pair". Le dernier paragraphe est consacré à la "culture de la rencontre" : les évêques y expriment leur inquiétude "face aux divisions croissantes et à la peur grandissante dans notre pays en raison des conflits dans d'autres parties du monde" et demandent à la politique d'œuvrer pour le bien commun, "non seulement en favorisant les liens entre les personnes, mais aussi en les unissant autour de projets communs tels que l'Europe, qui a commencé comme un projet de paix construisant la confiance et la coopération", et pour "une société fondée sur la dignité humaine, où les gens prennent soin les uns des autres et où tout le monde peut participer". (source)

    De Kerk in Nederland (traduction "de travail"):

    Chacun doit pouvoir participer
    La dignité humaine est la base d'une action commune

    Lettre des évêques catholiques romains des Pays-Bas à l'occasion des élections à la Chambre des représentants du 22 novembre 2023

    Le 22 novembre, nous élirons les membres de la Chambre des représentants. Avec vous, en tant que citoyens croyants, nous voulons réfléchir au bien que nous pouvons faire pour la société en utilisant notre vote.

    Nous sommes confrontés à de grands défis et des visions profondes de l'être humain se développent. En vue des élections, nous voulons y réfléchir avec vous.

    Ce qui est bon pour tous

    La façon dont nous concevons la vie et la société sur la base de notre foi et de notre responsabilité détermine la manière dont nous voulons organiser les Pays-Bas. Le fait que nous vivions dans une démocratie ne signifie pas seulement que nous avons le droit de voter, mais aussi que nous le faisons en pensant à ce qui est bon pour tous et pas seulement de ce qui est bon pour soi. C'est ce que le pape François appelle "une meilleure politique, une politique qui sert vraiment le bien commun" (Fratelli tutti 2020, n° 154).

    Cette "meilleure" politique poursuit le bien commun en reconnaissant la dignité de chaque être humain et la solidarité que nous partageons tous. Cette reconnaissance aide les hommes politiques à trouver des réponses aux défis actuels et à façonner une société où chacun s'épanouit. Il y a aussi
    place pour ceux qui viennent d'ailleurs, qui sont dans le besoin et qui recherchent nos soins. Toutes les personnes sont égales en dignité. La pauvreté, le manque d'éducation et l'exclusion menacent cette dignité. Nous avons besoin d'arrangements sociaux qui permettent à chacun de participer.

    La dignité humaine est la base de la coopération et appelle à développer les talents en matière de liberté, d'égalité, de créativité et de solidarité. Il faut des accords qui orientent encore plus clairement l'économie vers le bien commun. Dans la société actuelle, la valeur des personnes est trop souvent considérée d'un point de vue unilatéral. L'économie de marché détermine la valeur des personnes. Notre société est individualisée. La solitude dans laquelle vivent de plus en plus de personnes signifie que nous devenons une société d'étrangers. Or, une personne ne peut se développer correctement que par et avec les autres. Être humain, c'est toujours être compatissant.

    Chacun doit avoir accès aux services. La sécurité des moyens de subsistance signifie non seulement un revenu suffisant, mais aussi un soutien à la vie communautaire, un soutien aux bénévoles et aux aidants informels, l'accès à l'allègement des dettes, l'accès à l'éducation, un logement suffisant et abordable et le soutien aux familles. Nous pouvons évaluer la législation et les politiques en fonction de leur impact pour une société dans laquelle la participation, l'attention et l'équité sont récompensées.

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  • Synode : "la voie empruntée est celle de la protestantisation" (Cardinal Müller)

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Müller : « Le Synode, un pas vers la protestantisation »

    Avec l’entrée des laïcs au Synode des Évêques, la structure hiérarchique de l’Église fut attaquée et le sacerdoce ministériel détruit sous prétexte de cléricalisme. Et pendant ce temps, l'agenda LGBT avance... Le cardinal Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s'adresse à la Bussola.

    «Les critères de l'ecclésiologie catholique ont été perdus, (...) cela n'est pas dit ouvertement mais la voie empruntée est celle de la protestantisation». Le bilan que le cardinal Gerard L. Müller fait du synode sur la synodalité récemment conclu est décidément inquiétant. Nous rencontrons le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi en marge du Rome Life Forum, un événement de deux jours organisé par LifeSiteNews, dont il était conférencier. Et même depuis la scène, le cardinal Müller a prévenu que c'est une pure illusion de penser « moderniser la vérité de l'Évangile à l'aide de philosophies relativistes ou d'anthropologies idéologiquement corrompues ». Il suffit de regarder les réalités locales où prévaut cette théologie progressiste : séminaires vides, disparition de la vie monastique, abandon des fidèles. Par exemple, en Allemagne, 13 millions de catholiques ont disparu en 50 ans, passant de 33 millions en 1968 à 20 millions en 2023. »

    Et à la Bussola il réitère: «Avec ce Synode, le but était de changer la structure hiérarchique de l'Église, l'Église anglicane ou protestante est prise comme modèle, mais ce que nous voyons c'est que la synodalité détruit la collégialité».

    Votre Éminence, qu’entendez-vous par changement dans la structure de l’Église ?

    Simplement que lorsque le Pape a appelé les laïcs, il a changé la nature du Synode, qui est né comme une expression de la collégialité de tous les évêques avec le Pape. Ce n'est pas seulement le Pape qui gouverne l'Église, comme certains flatteurs du Pape. François le voudrait aujourd'hui, mais les évêques locaux ont aussi des responsabilités envers toute l'Église. C’est pour cette raison que Paul VI, mettant en œuvre le Concile Vatican II, a institué le Synode.

    Cela peut sembler une simple réforme visant à renforcer le rôle des laïcs...

    ... En réalité, on ignore le sacrement de l'ordre, qui n'est pas seulement une fonction de service, mais une institution directe et particulière de Jésus-Christ. Il a établi l'Église avec sa hiérarchie. Faire appel au sacerdoce universel, de tous les croyants, est dans ce cas une manière de nier cette structure voulue par le Christ. Tous les fidèles reçurent le Saint-Esprit, mais les évêques reçurent la consécration pour gouverner et sanctifier l'Église. Si vous voulez parler à des laïcs, très bien, il existe d'autres outils, par exemple la Commission théologique internationale. Ou d'autres institutions ad hoc peuvent être créées, pas de problème, mais le Synode a une nature différente et le Pape ne peut pas changer la structure sacramentelle de l'Église. L'autorité épiscopale ne peut être donnée à quelqu'un qui n'est pas évêque.

    Est-ce pour cela que vous avez également critiqué la disposition interdisant aux évêques de porter la soutane filetée pendant les travaux du Synode ?

    La question de la tenue vestimentaire peut paraître un détail insignifiant, mais elle indique la position que je disais auparavant. Le confort n'est pas un critère : quand je vais à un mariage je ne vais pas habillé comme à la plage, ce serait plus confortable mais pas adapté à l'occasion. Un synode, comme un concile, est une liturgie, une vénération de Dieu, pas n'importe quelle assemblée. Ainsi, même la robe dit ce que le synode est devenu, un déluge de bavardages.

    Au fait, étant donné que le sujet était la synodalité, de quoi a-t-on réellement parlé ?

    En réalité, après de nombreuses discussions, personne ne sait ce qu’est la synodalité. On parlait de beaucoup de choses, les « animateurs » étaient aux tables qui donnaient les sujets au jour le jour en posant des questions, mais le débat était aussi très rigide, le temps d'intervention était limité (trois minutes) et tout était enregistré. Chacun des participants avait un moniteur devant lui et chaque intervention était enregistrée, même en vidéo. Puis ce "il faut s'écouter" continu, personne n'a voulu jouer le rôle du "perturbateur", bref il y a eu une domestication. Et même en plénière, de nombreux évêques ont été déçus, ils se sont plaints du faible niveau d'interventions ; et puis vous ne pouvez pas aborder les questions théologiques avec des émotions.

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  • Synode : la terminologie " LGBTQ+ " et la proposition d'un " super synode " n'ont pas été retenues

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Synode sur la synodalité : Qu'est-ce qui a changé entre le projet et le rapport de synthèse ?

    La terminologie " LGBTQ+ " et la proposition d'un " super synode " n'ont pas été retenues, tandis qu'une proposition de " service pastoral " pour les anciens prêtres a été ajoutée.

    30 octobre 2023

    L'assemblée du Synode sur la synodalité a approuvé un rapport de synthèse de 42 pages dans la nuit de samedi à dimanche - mais seulement après que des changements significatifs aient été apportés à une première version.

    Le rapport final ne contient pas le terme "LGBTQ+", qui figurait dans le projet de document remis aux membres du synode le mercredi 25 octobre et que le Register s'était procuré à l'époque. De même, une proposition semblant appeler à un synode en session permanente fournissant une consultation au Pape n'a pas été incluse dans le rapport de synthèse final, qui servira de base à la session du synode d'octobre 2024.

    La formulation suggérant la nécessité de reconsidérer la mesure dans laquelle "la différence sexuelle devrait façonner l'ecclésiologie et les approches du ministère" - une référence apparente à la compréhension par l'Église que seuls les hommes sont éligibles pour être ordonnés aux ordres sacrés, et donc exercer certains ministères d'enseignement, de gouvernance et de sanctification - a également été supprimée.

    1 251 amendements au projet de texte ont été soumis par les délégués synodaux, et une équipe de rédaction a travaillé pour les incorporer dans la version finale avant qu'elle ne soit remise aux membres le samedi et votée plus tard dans la nuit. Chaque paragraphe du rapport final a été accepté par l'assemblée avec le soutien des deux tiers requis.

    Si certains éléments ont été supprimés du texte final, d'autres, totalement absents du projet, ont été ajoutés. Un exemple particulièrement notable est l'ajout d'une proposition visant à placer les hommes qui ont quitté le sacerdoce dans "un service pastoral qui valorise leur formation et leur expérience", au cas par cas.

    Dans plusieurs cas, des références soulignant l'importance de l'enseignement de l'Église ont été ajoutées. Par exemple, le mot "magistère", qui fait référence à l'enseignement de l'Église catholique faisant autorité, apparaît dix fois dans la version finale, alors qu'il n'y avait que quatre références dans le projet initial. 

    Dans un cas précis, une proposition visant à ce qu'un groupe d'experts s'engage dans un "discernement partagé" sur des "questions doctrinales, pastorales et éthiques" controversées, y compris des questions liées au genre, à la sexualité et à la fin de vie, a été modifiée pour souligner que ce discernement devrait être mené "à la lumière de la Parole de Dieu, de l'enseignement de l'Église, des réflexions théologiques et, en valorisant l'expérience du synode".

    Terminologie "LGBTQ+" rejetée

    L'acronyme "LGBTQ+" n'apparaît pas dans le rapport final, bien qu'il figure à la fois dans l'instrumentum laboris du synode et, sous une forme différente, dans le projet initial.

    Dans l'instrumentum laboris, le document de travail qui a guidé les discussions de l'assemblée du Synode sur la synodalité, des expressions telles que "catholiques LGBTQ+" et "personnes LGBTQ+" ont été incluses. 

    L'utilisation de "LGBTQ+" de cette manière est contestée par de nombreux évêques et théologiens, qui soutiennent qu'elle ne permet pas de considérer les attirances sexuelles et/ou le sens du genre d'un individu comme un élément fondamental de son identité. D'autres, cependant, ont fait pression pour que les documents de l'Église incluent cette terminologie, qui est populaire dans les sociétés occidentales laïques, mais qui rencontre une forte résistance dans des pays comme l'Afrique et l'Europe de l'Est.

    Suite aux discussions de l'assemblée, la première version du rapport de synthèse mentionne que l'assemblée n'a pas parlé de "personnes LGBTQ+", mais de "personnes qui s'identifient comme LGBTQ+". Certains catholiques considèrent que cette formulation est moins problématique, car elle utilise "LGBTQ+" comme une identification subjective, et non comme un état d'être.

    Cependant, au moment de la publication du rapport final, toute mention de "LGBTQ+" a été supprimée. Au lieu de parler de "personnes qui s'identifient comme LGBTQ+", le document parle de "personnes qui se sentent marginalisées ou exclues de l'Église en raison de leur situation matrimoniale, de leur identité et de leur sexualité".

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  • Ce livre vaut plus à lui seul que le Synode. Il est d’un évêque, et traite de la chasteté.

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso. (traduction de Diakonos.be)

    Ce livre vaut plus à lui seul que le synode. Il est d’un évêque, et traite de la chasteté

    Au Vatican, le Synode approche de sa phase finale, qui ne sera en fait pas vraiment finale puisqu’il sera reconvoqué dans un an et que ce n’est qu’ensuite que le Pape décidera tout seul quelles conclusions en tirer, sur base de débats dont on ne sait rien ou presque étant donné qu’ils se déroulent à huis clos.

    Mais dans le même temps, on assiste également à un « synode hors les murs », dont le livre ci-dessus est une voix, sur un thème, la chasteté, qui est presque devenu un tabou pour ceux qui appellent dans l’Église à un « changement de paradigme » dans la doctrine catholique sur la sexualité, avec comme chef de file le cardinal Jean-Claude Hollerich que François a parachuté à la manœuvre du synode.

    L’auteur de « Chastity. Reconciliation of the Senses », paru le 12 octobre aux éditions Bloomsbury et qui sortira bientôt en librairie notamment en espagnol chez Encuentro, sous le titre « Castitad. La reconciliación de los sentidos », c’est Erik Varden, 49 ans, Norvégien, moine cistercien de la stricte observance, trappiste, ancien abbé en Angleterre de l’abbaye de Mount Sain Bernard dans le Leicestershire, et depuis 2020 évêque de Trondheim.

    Mgr Varden, qui n’est pas au synode, figurait parmi les signataires, avec tous les évêques de Scandinavie dont le cardinal de Stockholm, Ander Arborelius, de cette « Lettre pastorale sur la sexualité humaine », diffusée au Carême dernier, et que Settimo Cielo avait à l’époque publiée dans son intégralité. Par son extraordinaire originalité de langage et de contenu, cette lettre parvenait à dire à l’homme moderne toute la richesse de la vision chrétienne de la sexualité avec une fidélité intacte au magistère millénaire de l’Église tout en s’opposant de façon limpide à l’idéologie du gender.

    Cette lettre pastorale et le livre de Varden partagent donc un style commun. Mais il y a quand même une différence importante. « Chastity » ne se mêle pas des disputes et des « dubia » sur la bénédiction des coupes homosexuels ni sur la communion des divorcés remariés. Sur ces questions, l’auteur prend d’emblée le parti de ne pas s’écarter d’un iota de ce qu’enseigne le Catéchisme de l’Église de l’Église catholique de 1992, auquel il renvoie comme à un « grand trésor ».

    Parce qu’en tant qu’évêque, Mgr Varden poursuit un but très différent avec ce livre. Il veut « construire des ponts », combler ce vide qui s’est creusé entre la pensée de la société actuelle sécularisée et l’immense richesse de la tradition chrétienne, aujourd’hui dissoute dans une amnésie généralisée.

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  • Une audience pontificale qui fait scandale

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    De Mary Jo Anderson sur le Catholic World Report :

    Pourquoi le pape François a-t-il rencontré la cofondatrice pro-"LGBTQ" de New Ways Ministry ?

    L'arrivée de Sœur Jeannine Gramick au Vatican est scandaleuse. Malgré ses quarante ans de défiance et une interdiction permanente par la Congragation pour la Doctrine de la Foi, le Pape François n'a apparemment pas hésité à accueillir cette dissidente très censurée et discréditée.

    18 octobre 2023

    Sœur Jeannine Gramick, SL, cofondatrice de New Ways Ministry, et ses collègues rencontrent le pape François le 17 octobre 2023. (Image : X/Twitter)

    "Le scandale revêt une gravité particulière en raison de l'autorité de ceux qui le provoquent ou de la faiblesse de ceux qui sont scandalisés. ... Le scandale est grave lorsqu'il est donné par ceux qui, par nature ou par fonction, sont tenus d'enseigner et d'éduquer les autres". - CEC 2285 ; cf. Lc 17:1

    Le mardi 17 octobre, le pape François a reçu Jeannine Gramick, SL, cofondatrice de New Ways Ministry, dans sa résidence, la Casa Santa Marta, à Rome. New Ways se présente comme une oeuvre catholique de proximité qui plaide pour l'équité et l'inclusion des personnes LGBTQ dans l'Église. Le ministère est une organisation criblée de scandales avec une histoire contentieuse de défiance. Il n'est pas surprenant que la réunion ait été décrite par James Martin, SJ, comme un "pas en avant significatif dans l'action de l'Église en faveur des catholiques LGBTQ".

    Le groupe a été censuré à la fois par le pape Jean-Paul II et par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).

    Depuis 1984, New Ways s'est souvent heurté aux évêques américains. Le cardinal James Hickey, de l'archidiocèse de Washington, a rencontré la soeur Gramick et son cofondateur, Robert Nugent, dans le but d'aligner leur ministère sur l'enseignement doctrinal catholique en matière d'homosexualité. Les deux prtagonistes ont refusé le conseil du cardinal. Le cardinal Hickey a interdit le ministère de New Ways dans l'archidiocèse.

    Rome a été contrainte de prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de Gramick et Nugent. Le 31 mai 1999, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi de l'époque, a publié une notification :

    La Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique leur a ordonné de se séparer totalement et complètement de New Ways Ministry, ajoutant qu'ils ne devaient exercer aucun apostolat sans présenter fidèlement l'enseignement de l'Église concernant le mal intrinsèque des actes homosexuels. ...

    Vu l'échec des tentatives répétées des autorités légitimes de l'Église pour résoudre les problèmes posés par les écrits et les activités pastorales des deux auteurs, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est obligée de déclarer, pour le bien des fidèles catholiques, que les positions avancées par Sœur Jeannine Gramick et le Père Robert Nugent concernant le mal intrinsèque des actes homosexuels et le désordre objectif de l'inclination homosexuelle sont doctrinalement inacceptables parce qu'elles ne transmettent pas fidèlement l'enseignement clair et constant de l'Église catholique dans ce domaine.

    La directive fait état d'"erreurs et d'ambiguïtés" continues dans le langage de la littérature de New Ways et dans le travail pastoral. La CDF a noté que les homosexuels, pas moins que les autres membres de l'Église, ont droit à des enseignements et à des conseils clairs.

    La notification officielle de la CDF a conclu :

    Pour ces raisons, Sœur Jeannine Gramick, SSND, et le Père Robert Nugent, SDS, sont interdits de façon permanente (c'est nous qui soulignons) de tout travail pastoral impliquant des personnes homosexuelles et sont inéligibles, pour une période indéterminée, à toute fonction dans leurs instituts religieux respectifs.

    Peu après, l'ordre religieux de Sœur Gramick, les School Sisters of Notre Dame, lui a interdit de poursuivre son action en faveur de l'"inclusion" de l'homosexualité dans l'Église. Plutôt que d'obéir à ses supérieurs religieux, Sœur Gramick a rejoint une nouvelle congrégation, les Sœurs de Loretto (SL).

    À la fin de la deuxième semaine du Synode, la question brûlante des "bénédictions" homosexuelles domine l'actualité du Synode. Et la visite de Sœur Gramick au milieu du Synode sur la synodalité a été perçue par les fidèles catholiques comme un signal de mauvais augure.

    L'arrivée de New Ways au Vatican est scandaleuse. Mais, malgré ses quarante ans de défiance et une interdiction permanente de la CDF, le pape François n'a apparemment pas hésité à accueillir cette dissidente tant censurée et discréditée.

    Si la CDF dénonce New Ways avec une sanction permanente, à quel prix pour les fidèles un pape ultérieur ignore-t-il cette sanction, ne serait-ce qu'en apparence ? L'absence de déclaration définie quant à son objectif en recevant Gramick peut être une ambiguïté étudiée de la part du Pape François.

    Mais pour le monde, et les catholiques en particulier, la situation n'est pas du tout ambiguë. Les catholiques qui attendent du pape qu'il protège le dépôt de la foi, la tradition apostolique et la clarté doctrinale sont scandalisés. Les catholiques dissidents qui s'agitent pour des changements doctrinaux sont exaltés ; ils voient un signal clair en faveur des unions homosexuelles.

    Ils savent à quel point ils ont été proches en 2014. Lors du Synode préliminaire sur la famille de 2014, la Relatio (synthèse à mi-parcours du travail accompli) a suscité un grand émoi sur la question de l'homosexualité dans l'Église catholique. Certains services de presse ont réussi à se procurer une copie de la Relatio avant même que les évêques n'en aient vu le résumé. Des publications en Europe et aux États-Unis ont claironné : "Le Vatican dit que l'homosexualité est acceptée". Les évêques choqués ont été submergés d'appels de chez eux : "Vous avez approuvé quoi ?".

    Un cardinal sud-africain, Wilfried Napier, s'est montré frustré que des journalistes aient pris un document qui n'était qu'un projet et l'aient présenté comme un fait. Le bureau de presse du Vatican ressemblait à une fourmilière écrasée par un coup de pied. Dans le pandémonium, un journaliste de Reuters s'est écrié : "C'est dans le document !" Reuters a demandé au prélat : "Allez-vous, oui ou non, vous approprier ce document ? L'Église catholique est-elle ouverte aux homosexuels ou non ?"

    Les évêques embarrassés étaient également en colère. Ils n'avaient pas vu la Relatio et l'avaient encore moins rédigée. Comme pour le Synode actuel, c'est un comité qui a rédigé le résumé. Il remettait en question le processus même du Synode de 2014. Qui orchestrait les "fuites" et qui avait manipulé le résultat ?

    Le cardinal australien George Pell a dénoncé la Relatio comme étant "tendancieuse et incomplète". Le cardinal Raymond Burke, alors chef de la Signature apostolique, a rejeté le rapport comme un rapport "qu'aucun berger fidèle ne peut accepter". Le cardinal Pell a compris que l'attaque contre le mariage et la famille était un affrontement entre le christianisme et le néo-paganisme.

    Bien que des évêques fidèles aient insisté sur le fait que le projet ne reflétait pas leurs discussions, Francis De Bernardo, de New Ways Ministry, a prédit que "maintenant que ces voix ont été suffisamment audacieuses pour s'exprimer, d'autres évêques qui pensent comme elles suivront certainement leur exemple".

    Neuf ans après ce commentaire, New Ways est accueilli à Santa Marta par le pape François.

    Les défenseurs des homosexuels ne voient aucune ambiguïté dans cette visite. Pas plus que les catholiques qui s'efforcent de comprendre comment la rencontre de New Ways peut être autre chose que scandaleuse.

    Oui, un pape - et nous tous - doit être charitable envers tout le monde. L'Église enseigne le respect des personnes ayant une attirance pour le même sexe tout en soutenant l'enseignement biblique contre les actes homosexuels. Mais l'Église n'a pas l'autorité de bénir un acte ou une relation de péché. Elle n'est pas non plus habilitée à suggérer que de tels actes sont normaux ou ne sont pas contraires à l'enseignement moral de l'Église. La rencontre avec les partisans de l'"équité" LGBTQ pendant les délibérations du Synode est un acte et une image scandaleux.

  • Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Zen qualifie la réponse du pape François aux "dubia" sur les bénédictions homosexuelles de "pastoralement intenable".

    L'évêque émérite de Hong Kong a publié sur son site Internet une déclaration datant du 12 octobre.

    12 octobre 2023

    Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun a critiqué certaines des réponses du pape François à cinq dubia que lui et quatre autres cardinaux lui ont envoyés avant le Synode sur la synodalité, affirmant entre autres critiques que les orientations du pape sur la bénédiction des unions de même sexe sont "pastoralement insoutenables". 

    Dans une déclaration publiée le 12 octobre sur son site web, l'évêque émérite de Hong Kong, qui a signé les dubia envoyés au pape le 11 juillet, a déclaré que les réponses du pape, envoyées un jour plus tard et rendues publiques par le Vatican le 2 octobre, "n'étaient pas des réponses précises et ne résolvaient pas les doutes", ce qui l'a incité à publier sa propre déclaration "afin que les fidèles comprennent pourquoi nous cinq ne les avons pas trouvées adéquates en tant que réponses".

    Dans le paragraphe (g) de la réponse du Pape au second dubium, qui demandait si les bénédictions homosexuelles pouvaient être autorisées "sans trahir la doctrine révélée", François a déclaré que "le droit canonique ne doit pas et ne peut pas tout couvrir" et qu'un "discernement pratique" serait nécessaire "dans des circonstances particulières". 

    Une telle réponse, a déclaré le cardinal Zen dans son communiqué, est "pastoralement insoutenable", ajoutant : "Comment l'Église peut-elle, dans un domaine aussi important, laisser les gens sans règle claire et faire confiance au discernement individuel ? N'est-ce pas ainsi qu'éclatera un chaos de casuistique très dangereux pour les âmes ?".

    Dans sa déclaration, il a également remis en question d'autres parties de la réponse sur les bénédictions homosexuelles, affirmant que les cardinaux étaient "étonnés" que le pape cite son exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia (La joie de l'amour) pour affirmer qu'une union homosexuelle n'est apparentée au mariage entre un homme et une femme que "de manière partielle et analogue". 

    "Le cardinal Zen a ajouté qu'il était tout aussi difficile de comprendre que ce paragraphe "autorise certaines formes de bénédiction des unions homosexuelles", ce à quoi il a répondu : "Une telle union n'implique-t-elle pas une activité sexuelle entre personnes du même sexe, ce qui est clairement un péché, tout comme toute activité sexuelle en dehors du mariage légitime est un péché ?

    Il a critiqué d'autres aspects de la réponse du Pape à ce dubium, comme le fait d'élever l'importance de la "tendresse" envers les homosexuels dans une union de même sexe tout en reléguant la vérité objective à n'être "qu'une" expression de la charité envers eux. 

    "En fait, nous sommes convaincus qu'avec compréhension et tendresse, nous devons aussi leur présenter la vérité objective selon laquelle l'activité homosexuelle est un péché, qu'elle est contraire au plan d'amour de Dieu", a observé le cardinal Zen. "Nous devons aussi les encourager à une métanoïa dans l'Église et à la confiance dans l'aide de Dieu pour porter leur lourde croix sur le chemin du bonheur éternel".

    La réponse du pape à ce dubium a été lue par les médias du monde entier comme un indicateur de son ouverture à l'acceptation des bénédictions homosexuelles. 

    Le cardinal Zen s'est joint aux cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval Íñiguez et Robert Sarah pour envoyer les dubia afin d'obtenir des éclaircissements sur des sujets relatifs au développement doctrinal, à la bénédiction des unions homosexuelles, à l'autorité du Synode sur la synodalité, à l'ordination des femmes et à l'absolution sacramentelle. 

    Les cinq cardinaux ont tous trouvé que les réponses du pape n'étaient pas claires et imprécises. Ils ont donc émis des dubia reformulés le 21 août afin d'obtenir des réponses claires par "oui" ou par "non". 

    Le pape n'a pas encore répondu à ces questions.

    Le cardinal a déclaré qu'en raison de "la pression du temps", il n'avait pas consulté les quatre autres cardinaux au sujet de sa réponse du 12 octobre, ajoutant qu'il était par conséquent "personnellement responsable de cette initiative".

    Il n'y a pas de mal à interroger le pape

    Le cardinal Zen a commencé sa déclaration en soulignant qu'il n'était pas "présomptueux" de remettre en question la réponse du Pape, ajoutant qu'"aucun catholique mûr" ne croit que contredire le Saint-Père fait de lui un "hérétique et un schismatique" - une accusation, a-t-il souligné, émanant du cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. 

    Il a déclaré que, dans tous les cas, il était d'accord avec le pape "sur une grande partie de ce qu'il dit" et a décrit le pape François comme "merveilleusement humble" en reconnaissant ses propres erreurs et celles des dirigeants de l'Église du passé. 

    En ce qui concerne le premier dubium - à savoir si la Révélation divine doit être réinterprétée en fonction de l'époque - il a déclaré qu'il était d'accord avec la majeure partie de la réponse du Pape. Le pape a répondu que la Révélation divine est "immuable et toujours contraignante" mais qu'elle mûrit également, certains aspects devenant plus explicites. Ceci est acceptable, a dit le Cardinal Zen, "mais pas au point de nier ce qui a été déclaré auparavant par le Magistère", et il a attiré l'attention sur les écrits de St John Henry Newman sur le développement de la doctrine. 

    Le Cardinal Zen a remis en question l'exemple du Pape sur la façon dont l'enseignement de l'Eglise sur l'esclavage a changé, son affirmation que l'Eglise doit constamment discerner ce qui est essentiel ou secondaire pour le salut, et ce qu'il dit dans sa réponse sur le fait de "situer" les vérités dans la "totalité de l'enseignement de l'Eglise". 

    Saint Paul, a dit le cardinal Zen, "a remis en question l'institution même de l'esclavage" ; le salut doit être pris comme un tout, avec une hiérarchie de valeurs, mais "dans un ensemble harmonieux" et non opposé "l'un à l'autre" ; et l'Église a le "devoir de défendre les simples fidèles contre les risques qui peuvent menacer la pureté de la foi". 

    En ce qui concerne la réponse du pape au troisième dubium, à savoir si la synodalité est un "élément constitutif de l'Église", le cardinal Zen a déclaré que le dubium avait été rédigé parce que le synode semble vouloir résoudre les questions comme un concile œcuménique, "ce qui serait une erreur". Il a déclaré que les cardinaux "sont d'accord sur le principe de la synodalité" simplement comme "parler et marcher ensemble", mais il s'est opposé à la réponse du Pape qui suggère que la hiérarchie ne doit pas seulement "entendre" mais "écouter" - "c'est-à-dire obéir à la voix du peuple" - quelque chose qui pointe vers "le renversement de la constitution hiérarchique de l'Église fondée par les apôtres". 

    En ce qui concerne la réponse du Pape au quatrième dubium, qui demandait si la théologie de l'Eglise avait changé pour permettre l'ordination de femmes comme prêtres, le Cardinal Zen s'est opposé à la réponse apparemment contradictoire du Pape. 

    D'une part, il a noté que le Pape reconnaît que l'ordination des hommes est une "déclaration définitive, claire et autoritaire qui doit être respectée par tous", mais il dit aussi qu'elle "peut être un sujet d'étude, comme dans le cas de la validité des ordinations dans la Communion anglicane". 

    Le cardinal Zen a demandé : "Ainsi, malgré la déclaration définitive, il sera toujours possible de discuter à l'infini ! Il a ajouté : "Entre autres, la comparaison utilisée ici n'est pas adéquate, car la validité des ordinations dans la Communauté anglicane [sic] est un problème historique, alors que notre cas est de nature théologique."

    Enfin, concernant le cinquième dubium, qui demandait si "le pardon est un droit humain", étant donné que le pape insiste sur le devoir d'absoudre tout le monde et toujours, de sorte que le repentir ne serait pas une condition nécessaire pour l'absolution sacramentelle, le pape a répondu que le repentir est nécessaire pour l'absolution, mais a souligné que le confessionnal "n'est pas une maison de douane". Le pape a également déclaré que la confession des péchés peut être une "torture cruelle" pour certaines personnes ayant une "estime de soi blessée" et que le simple fait de s'approcher de la confession peut être une "expression symbolique du repentir et de la recherche de l'aide divine". 

    Le cardinal Zen a déclaré : "C'est précisément parce que nous sommes des administrateurs et non des maîtres des sacrements que nous devons suivre les règles, assurer le repentir et la résolution. Pourquoi, en faisant cela, devrions-nous transformer la confession en 'bureau de douane' ? 

    Sur le second point, le cardinal Zen a déclaré qu'un confesseur "ne doit pas humilier le pénitent" et que ce dernier doit exprimer son intention de ne plus pécher. 

    "Mais il est important de faire comprendre aux gens que le péché nous éloigne de Dieu et de notre bonheur, non seulement le bonheur éternel, mais aussi le bonheur ici et maintenant", a déclaré le cardinal. "Nous sommes nous aussi convaincus que nous devons apprendre à devenir vraiment des messagers de l'infinie miséricorde de Dieu, qui est capable de faire de nous, pécheurs, des saints.

    Cardinal Sandoval

    Un autre des cinq signataires, le cardinal Sandoval, archevêque émérite de Guadalajara, au Mexique, s'est récemment exprimé publiquement sur le dubia. Il a déclaré à ACI Prensa, le partenaire espagnol du Register, le 6 octobre, que les cardinaux avaient publié le dubia parce qu'ils voulaient "collaborer à la préservation de la vérité" et pour que ceux qui sont allés "au synode avec bonne volonté aient un guide simple". 

    Le cardinal Sandoval a ajouté : "Nous, les cardinaux dubia, pensons que nous avons l'obligation, en tant que cardinaux, collaborateurs du Pape, conseillers du Pape, de donner des conseils dans cette affaire".

    Il a souligné que les réponses du pape aux dubia étaient "un peu évasives, un peu vagues", de sorte qu'"ils ont été reformulés d'une manière plus claire, plus énergique, afin qu'il puisse répondre par oui ou par non, et il n'a pas répondu. Nous avons donc accepté de les publier". 

    Les dubia ont été soumis "au nom de la vérité et pour le bien de l'Eglise", a-t-il dit, "sans nier qu'il est le Pape, qui a l'autorité dans l'Eglise".

    Edward Pentin Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, dont Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • Qui est assis avec qui au Synode sur la synodalité, et de quels sujets discutent-ils exactement ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Les responsables du synode sur la synodalité ne dévoilent pas les noms des membres des petits groupes

    Connaître ces noms donnerait aux observateurs du synode une indication de la direction que les discussions en petits groupes pourraient prendre.

    Delegates sitting at 'Table 28' during the Synod on Synodality.  
    Délégués assis à la "Table 28" pendant le Synode sur la synodalité. (photo : Edward Pentin / National Catholic Register)

    12 octobre 2023

    Qui est assis avec qui au Synode sur la synodalité, et de quels sujets discutent-ils exactement ?

    Les responsables de l'assemblée, qui se tient jusqu'au 29 octobre, refusent de le dire, laissant les personnes extérieures dans l'ignorance de la manière dont les petits groupes de discussion fonctionnent.

    Les 364 délégués du synode sont répartis en 35 groupes qui se réunissent autour de tables rondes installées dans la salle Paul VI du Vatican, à côté de la place Saint-Pierre. 

    Les délégués sont répartis dans les groupes en fonction de leur langue et de l'intérêt qu'ils portent à certains sujets. 

    Ces derniers jours, par exemple, certains groupes se sont vus attribuer le thème de l'inclusion des personnes LGBTQ et des divorcés remariés dans la vie de l'Église, tandis que d'autres se sont concentrés sur des sujets tels que l'œcuménisme et l'accueil des migrants.

    À la fin de chaque cycle de discussion, chaque groupe produit un rapport reflétant le consensus de la table. Ces rapports sont ensuite transmis à l'assemblée plénière et contribueront à l'élaboration du rapport final qu'elle devra approuver lorsqu'elle conclura ses travaux à la fin du mois.

    Les délégués sont tenus par les règles strictes de confidentialité du synode de ne pas divulguer les détails de leurs délibérations. Mais le black-out médiatique s'étend également aux noms des délégués qui sont assis ensemble pour chaque tour et aux sujets spécifiques qui leur ont été assignés.

    Connaître ces noms donnerait aux journalistes qui couvrent l'événement au moins une indication de la direction que ces discussions en petits groupes pourraient prendre. Mais à plusieurs reprises, Paolo Ruffini, président de la commission d'information du synode, a répondu aux questions des médias, y compris du Register, qu'il ne connaissait pas ces noms et qu'il n'était pas disposé à les obtenir et à les partager avec les médias.

    The Register a également demandé au porte-parole du Secrétariat du Synode, Thierry Bonaventura, des précisions sur la répartition des sièges entre les différents groupes. "Malheureusement, je ne peux pas répondre à votre demande", a-t-il répondu, renvoyant la question à Mgr Ruffini. 

    Petit groupe 28

    Malgré le refus des responsables du synode de partager cette information, le Register a obtenu une liste des participants à l'un des petits groupes de cette semaine - un groupe consacré à la discussion sur la manière de faire en sorte que les personnes attirées par le même sexe se sentent mieux accueillies dans l'Église.

    Selon cette liste, les délégués participant au "Small Group 28" comprenaient le père jésuite James Martin, qui dirige Outreach, un groupe pour "les catholiques LGBTQ, leurs familles et leurs amis, et ceux qui s'occupent d'eux dans l'Église catholique à travers le monde". L'action du père Martin a été critiquée par le cardinal Robert Sarah et d'autres responsables de l'Église. 

    Assise à la droite du père Martin dans le petit groupe, Cynthia Bailey Manns, directrice de la formation des adultes à la communauté catholique Sainte Jeanne d'Arc de Minneapolis, est l'une des quatre délégués laïcs votants des États-Unis. L'une des quatre déléguées laïques des États-Unis ayant le droit de vote, Cynthia Bailey Manns est favorable à une plus grande ouverture aux LGBT et à l'ordination de femmes diacres. Des défenseurs de l'avortement se sont exprimés dans son centre. Elle a été élue par les autres membres du groupe pour être le rapporteur du groupe et rendre compte de ses discussions au Secrétariat du Synode. 

    "La feuille de travail B 1.2 prend en compte "ceux qui ne se sentent pas acceptés dans l'Église, comme les divorcés et les remariés, les polygames ou les catholiques LGBTQ+". Le Register a confirmé, par l'intermédiaire d'une source synodale, que le "Petit groupe 28" était consacré à ce module, B1.2. Le sujet a également été choisi par "de nombreux autres petits groupes, bien plus que d'autres sujets tels que l'œcuménisme ou l'immigration", a déclaré la source. 

    Le module visait à examiner l'importance de "l'accueil authentique" dans l'Église, qui, selon l'instrumentum laboris (document de travail) du synode, était "un sentiment exprimé par les participants au synode dans divers contextes". 

    Dans le cadre de ce module, le "petit groupe 28" a été invité à réfléchir à la manière de "créer des espaces" pour ceux "qui se sentent blessés par l'Église et non accueillis", tels que "les divorcés remariés, les personnes polygames, les personnes LGBTQ+, etc. Une question associée au discernement était : "À la lumière de l'exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia, quelles mesures concrètes sont nécessaires pour accueillir ceux qui se sentent exclus de l'Église en raison de leur statut ou de leur sexualité (par exemple, les divorcés remariés, les personnes polygames, les personnes LGBTQ+, etc).

    Un autre délégué à la table 28 était Mauricio López Oropeza, ancien secrétaire exécutif du Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), qui a joué un rôle majeur dans l'organisation et le déroulement du Synode amazonien 2019. Il est désormais membre du Dicastère du Vatican pour la promotion du développement humain intégral. L'archevêque Paul Etienne de Seattle et l'évêque auxiliaire Nicholas Hudson de Westminster, en Angleterre, faisaient également partie du groupe. Anna Teresa Peter Amandus, du diocèse de Sandakan (Malaisie), l'un des deux délégués malaisiens de la conférence épiscopale de Malaisie-Singapour-Brunei choisis comme membres laïcs votants, a également pris part à la réunion.

    Délégués orthodoxes

    Le groupe comprenait également l'archevêque Anthony Fisher de Sydney, un dominicain connu pour son orthodoxie et membre du conseil ordinaire du synode, ainsi que l'évêque Czesław Kozon de Copenhague et Sœur Anna Mirjam Kaschner des Sœurs Missionnaires du Précieux Sang. Mgr Kozon et Sœur Anna Mirjam ont tous deux critiqué la voie synodale allemande et son approbation des bénédictions homosexuelles et des changements apportés à l'enseignement de l'Église sur la moralité sexuelle. Un autre membre était l'archevêque Ignatius Kaigama d'Abuja, au Nigeria, qui est connu pour être solidement orthodoxe.

    Le délégué fraternel était le métropolite orthodoxe Job (Getcha) de Pisidie du patriarcat œcuménique, qui a fait une intervention au synode cette semaine en soulignant qu'un synode pour les orthodoxes "est une réunion délibérative d'évêques, et non une assemblée consultative clergé-laïcs".

    La source a indiqué que chaque délégué a eu l'occasion d'exprimer son point de vue et de réagir à tout ce qu'il a entendu. En ce qui concerne le débat sur le module B1.2 dans l'ensemble de l'assemblée, la source a déclaré que les délégués étaient répartis de manière équilibrée entre ceux qui souhaitaient plus d'accommodements sur la question homosexuelle et ceux qui s'y opposaient. 

    Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le Pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome de EWTN's National Catholic Register. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, notamment Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • Les membres du Synode sur la Synodalité demandent « un plus grand discernement » de l’enseignement de l’Église sur la sexualité

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    De Jonathan Liedl sur CNA :

    Les membres du Synode sur la Synodalité demandent « un plus grand discernement » de l’enseignement de l’Église sur la sexualité

    11 octobre 2023

    Les participants au Synode sur la synodalité ont demandé « un plus grand discernement sur l'enseignement de l'Église en matière de sexualité », a déclaré aujourd'hui un porte-parole du Vatican lors d'un point de presse.

    Cette révélation semble être en contradiction avec l’insistance répétée des organisateurs du synode sur le fait que l’assemblée d’un mois n’abordera pas de questions doctrinales mais se concentrera plutôt sur la manière dont l’Église peut mieux écouter ses membres.

    La discussion sur la doctrine sexuelle a eu lieu pendant le travail des membres du synode dans la séance du matin, a partagé Paolo Ruffini, président de la commission de communication du synode. Au cours de cette séance, les participants se sont concentrés sur le thème de « la miséricorde et la vérité ». Le thème comprend une question controversée sur « quelles mesures concrètes sont nécessaires pour accueillir ceux qui se sentent aujourd'hui exclus de l'Église en raison de leur statut ou de leur sexualité ».

    Ruffini a déclaré que si certains ont demandé un plus grand discernement sur l’enseignement sexuel de l’Église, d’autres « ont dit que ce discernement supplémentaire n’était pas nécessaire ». Ruffini n’a pas développé ce qu’il entendait par « discernement » et n’a pas été invité à apporter des éclaircissements.

    Les membres ont demandé un « plus grand discernement » de la doctrine sexuelle de l’Église lors de la discussion de l’assemblée sur le sujet controversé de l’inclusion LGBTQ. Suite au document de travail du synode, il a été demandé aux participants de réfléchir « quelles mesures concrètes sont nécessaires pour accueillir ceux qui se sentent aujourd'hui exclus de l'Église en raison de leur statut ou de leur sexualité ».

    Les représentants des petits groupes affectés au sujet ont partagé le rapport de leur table avec l’ensemble de l’assemblée, tandis que d’autres ont prononcé des discours en réponse.

    Ruffini a déclaré que les discours traitant de « l'identité sexuelle » étaient accueillis avec « responsabilité et compréhension, en restant fidèle à l'Évangile et à l'enseignement de l'Église ». Il a ajouté qu’il existe un large consensus sur le fait que l’Église « doit rejeter toute forme d’homophobie » et que le manque de connaissance du parcours personnel des personnes s’identifiant comme LGBTQ conduit à « de nombreux problèmes ».

    Certains intervenants ont souligné l'importance de rencontrer des personnes LGBTQ et de développer des ministères pastoraux « pour comprendre leur vie », a déclaré Ruffini, tandis que d'autres « ont souligné l'importance de rester dans l'enseignement magistral de l'Église ».

    Ruffini a déclaré que le climat n'était pas caractérisé par une polarisation mais par un échange de vues de type familial.

    « Comment pouvons-nous être accueillants pour tout le monde et, à l’inverse, comment pouvons-nous rester fidèles à la vérité ? dit-il en décrivant la conversation.

    Le porte-parole du synode n’a pas révélé quels participants étaient à l’origine de la pression en faveur d’un « plus grand discernement » de la doctrine sexuelle de l’Église, mais plusieurs membres du synode ont déjà signalé leur intention de faire pression pour des changements dans l’enseignement de l’Église sur le sujet.

    Les évêques allemands Georg Bätzing et Franz-Josef Overbeck, par exemple, ont déclaré qu'ils prévoyaient de plaider en faveur d'une plus large acceptation des propositions adoptées par la controversée Voie synodale allemande lors du Synode sur la synodalité. Le Chemin synodal, un projet non canoniquement reconnu de la Conférence épiscopale allemande et de ses employés laïcs, a approuvé en mars dernier la bénédiction des unions homosexuelles.

    Si des questions de doctrine devaient être débattues au Synode sur la synodalité, cela irait à l’encontre des assurances répétées du contraire faites par de hauts responsables.

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode, a déclaré en août 2022 que le synode « n’a pas pour but de changer la doctrine, mais les attitudes ».

    En juin dernier, le nonce apostolique américain, le cardinal Christoph Pierre, a déclaré aux évêques américains que « la synodalité n'est pas un déguisement pour changer de doctrine » mais « une manière d'être Église ».

    Et le cardinal Mario Grech, qui dirige le bureau des synodes du Vatican, a déclaré que « personne ne veut s’écarter de l’enseignement de l’Église », en juillet dernier, en réponse aux questions sur les changements doctrinaux qui pourraient résulter du synode.

    Demain matin, les petits groupes chargés de la question de l'inclusion LGBTQ finaliseront leurs rapports et les soumettront aux organisateurs du synode. Les rapports serviront ensuite à rédiger les grandes lignes des travaux de l’assemblée, aboutissant à un résumé final que l’assemblée approuvera à la fin du mois.

  • CQFD : voilà le pape réputé favorable à des bénédictions pour les couples de même sexe

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    Les propos ambigus de François répondant aux dubia des cardinaux produisent leur effet et sont déjà relayés dans tous les médias.

  • L'affaire Rupnik révèlerait-elle une schizophrénie vaticane ?

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    De René Poujol sur son blog :

    Affaire Rupnik : schizophrénie vaticane

    Lutter contre les abus dans l’Eglise n’est définitivement plus la priorité du pape François. 

    Dans une France catholique toute mobilisée par le proche voyage du pape François à Marseille, l’événement est passé inaperçu. Le 18 septembre, un communiqué du Vicaire du diocèse de Rome dont le pape est l’évêque, tendait à “blanchir“ le père Marko Rupnik pourtant “estimé coupable » d’une quarantaine d’agressions sexuelles, abus psychologiques et spirituels sur des religieuses et déjà sanctionné, notamment par l’Ordre jésuite auquel il appartient. Nouveau rebondissement dans une affaire où le célèbre mosaïste (on lui doit les aménagements récents de la façade du Rosaire à Lourdes) semble bénéficier de la protection personnelle du pape François. Ce qui consolide le doute sur sa détermination à faire de la lutte contre les abus et agressions dans l’Eglise une réelle priorité de son pontificat. 

    Un mosaïste jésuite de renommée internationale

    Marko Rupnik, jésuite slovène et mosaïste, jouit depuis plusieurs décennies d’une renommée internationale. Jean-Paul II, déjà, lui avait confié la rénovation de la chapelle Redemptoris Mater au sein même des appartements privés du palais pontifical au Vatican. En 2008, à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire des Apparitions, étaient inaugurées à Lourdes les mosaïques illustrant, sur la façade de la basilique du Rosaire, les « nouveaux » mystères lumineux proclamés quelques années plus tôt par le pape Wojtyla. (1) On trouve d’autres de ses œuvres à Fatima, Washington… En 2017 le diocèse de Versailles annonçait que le directeur du Centre d’art Aletti, à Rome, avait été retenu pour la conception et la décoration d’une nouvelle église Saint-Joseph-le-Bienveillant à Montigny-le-Bretonneux. Commande annulée par le diocèse dès la sortie de l’affaire. Sauf que le ver était déjà dans le fruit…

    Après des décennies de silence, l’mage d’un prédateur

    En 2015, on le sait aujourd’hui, le prêtre agresse sexuellement une femme en confession avant que de lui donner l’absolution. La victime se confie, trois ans plus tard, aux pères jésuites. Les premières sanctions tombent cette même année 2018 : interdiction de confesser et d’accompagner spirituellement des femmes. En 2020, Marko Rupnik est même démis des fonctions qu’il occupait depuis vingt-cinq ans à la tête du Centre Aletti. De son côté le Dicastère pour la doctrine de la foi ( DDF) que préside le cardinal Ladaria, en charge de ces dossiers sensibles, reconnaît qu’il y a bien eu « absolution du complice » (2) Au terme du droit canonique, cela entraine une excommunication automatique qui est signifiée à l’intéressé… avant que d’être levée un mois plus tard dans des circonstances restées obscures et qui, depuis lors, nourrissent bien des soupçons. 

    Mais à ce stade, rien n’a filtré ! Le secret des procédures ecclésiastiques a bien fonctionné. Il faudra attendre les révélations de la presse italienne en décembre 2022 qui révèlent la « deuxième affaire Rupnik ». Elle porte sur des agressions sexuelles et des abus psychologiques et spirituels commis sur neuf religieuses dans les années 1980-1990 dans un couvent de Ljubjana (Slovénie) dont le prêtre mosaïste était conseiller spirituel. Les témoignages, dont la presse fait état, ont été recueillis sur place en 2021 par un évêque auxiliaire de Rome, lui-même jésuite, après que l’Ordre ait été alerté par une victime. On apprend alors que les jésuites ont aggravé les sanctions  (interdiction de prêcher des retraites et de diriger des exercices ignatiens…) sans parvenir toutefois à obtenir du DDF la levée de la prescription. Il n’y aura donc pas de procès canonique.

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