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Sexualité - Page 9

  • La tyrannie de la fécondation in vitro

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    De sur le CWR :

    La tyrannie de la fécondation in vitro

    Les parents FIV font dépendre la vie de leur enfant de leurs désirs, de leur volonté et donc de leur pouvoir. Ce pouvoir leur donne la propriété de leur produit, créant ainsi une relation criblée d'inégalités flagrantes.

    Le Dr René Frydman est surtout connu des Français comme le « père médical » de leur premier bébé issu d’une fécondation in vitro (1982). Les chercheurs médicaux, quant à eux, le louent pour ses quatre décennies de travail de pionnier dans les technologies de reproduction avancées.

    Pourtant, dans son récent livre,  La Tyrannie de  la Reproduction , la  passion universelle de Frydman pour les techniques de reproduction a implosé. Il a  stupéfié de nombreux spécialistes de la fertilité en exprimant un profond malaise face à ce qu'il a appelé les « conséquences sociales » dégénérées engendrées par la FIV.

    Dans une récente interview au  Figaro , Frydman  a défini sa préoccupation principale : la dégénérescence du désir d’enfant chez les couples ayant recours à la FIV. Il a raconté comment, au cours des quatre dernières décennies, il a vu ce désir se transformer d’un désir ou d’un souhait normal – qu’il a « défendu toute [sa] vie » – en une attitude tyrannique : « nous  obtiendrons  un bébé par tous les moyens, à n’importe quel prix ». Frydman est donc profondément perturbé par une scène qu’il voit partout. De plus en plus de couples se présentent régulièrement dans les cliniques de fertilité avec une double attitude combative : « nous avons le droit d’avoir un bébé » et « vous allez nous aider à obtenir ce bébé, quoi qu’il arrive ! »

    Cette analyse tente, d’abord, de justifier l’observation de Frydman concernant la corruption du désir d’un couple FIV d’avoir un bébé en mettant en avant son fondement psychologique et moral et, ensuite, de démontrer le lien entre ce désir déraillé et l’immoralité intrinsèque – c’est-à-dire l’injustice – de la FIV.

    Première partie : La distinction d'Aristote

    Dans un passage important de  Donum Vitae , 4  l'Église juxtapose la distinction morale entre le désir respectif d'un bébé qui caractérise un couple NaPro et un couple FIV :

    Dans son origine unique et irremplaçable,  l'enfant doit être respecté et reconnu comme égal en dignité personnelle à ceux qui lui donnent la vie . La personne humaine doit être  acceptée dans l'acte d'union et d'amour de ses parents . . . . En réalité, l'origine d'une personne humaine est le résultat d'  un acte de don . L'enfant conçu doit être le fruit de l'amour de ses parents.  Il ne peut être désiré ou conçu comme le produit d'une intervention de techniques médicales ou biologiques. 5  (c'est moi qui souligne). 

    Les questions évoquées par ce passage méritent une réflexion approfondie :

    (1) Pourquoi, précisément, l'Église insiste-t-elle sur le fait que la naissance d'un enfant dans le cadre de l'acte conjugal est le seul moyen pour les parents désireux d'avoir un enfant de reconnaître et de respecter l'enfant comme quelqu'un « d'égal en dignité personnelle » à eux ? Et,

    (2) Comment, concrètement, le désir des parents FIV d'avoir un enfant peut-il être contrarié par le recours à une production technique qui nie à leur égard la dignité et l'égalité personnelle de l'enfant ?

    Nous pouvons commencer à formuler une réponse en réfléchissant à ce que veut dire un couple infertile lorsqu’il dit : « Si seulement nous pouvions avoir un bébé ! » ou « Nous voulons vraiment un bébé ! » Tout le monde conviendra que de telles déclarations expriment un désir légitime puisque, toutes choses étant égales par ailleurs, il est préférable pour un couple d’avoir des enfants que de ne pas en avoir. Et la plupart des gens reconnaissent par expérience que le désir d’avoir un bébé est parfaitement naturel. C’est la preuve vivante, en fait, que l’Église a raison d’insister sur le fait que l’amour conjugal atteint sa perfection en donnant la vie.

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  • L'accord économique de l'UE étend les « idéologies laïques » à l'Afrique, avertissent les évêques nigérians

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    De Ngala Killian Chimtom sur le Catholic Herald :

    L'accord économique de l'UE étend les « idéologies laïques » à l'Afrique, avertissent les évêques nigérians

    15 juillet 2024

    Les évêques catholiques du Nigeria appellent à des changements dans l'accord de coopération économique entre l'UE et l'Afrique, affirmant qu'il pourrait forcer les nations africaines à adopter des politiques sur la sexualité, l'avortement et le genre contraires aux valeurs sociales, culturelles et religieuses de ces nations.

    « L'accord semble inoffensif et attrayant à première vue, mais en réalité, il est soigneusement mélangé à des idéologies laïques post-modernes qui sapent considérablement les croyances morales, culturelles et religieuses des citoyens nigérians », ont déclaré les évêques du pays dans un communiqué du 12 juillet.

    L’« Accord de Samoa » est un cadre de coopération entre les membres de l’UE et 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, totalisant ensemble une population d’environ deux milliards de personnes.

    Il établit six domaines prioritaires, notamment les droits de l’homme, la démocratie et la gouvernance, la paix et la sécurité, le développement humain et social, la croissance et le développement économiques inclusifs et durables, la durabilité environnementale et le changement climatique, ainsi que la migration et la mobilité.

    Lors de son lancement en novembre 2023, les négociateurs de l’UE ont salué l’accord comme une plateforme qui profiterait à tous.

    « Il fournira un cadre modernisé pour revitaliser nos relations avec le plus grand groupe de pays partenaires afin de fournir une plateforme de dialogue et de coordination pour faire face ensemble aux défis de notre époque », a déclaré Jutta Urpilainen, commissaire européenne chargée des partenariats internationaux et négociatrice en chef.

    « Nous ferons tout notre possible pour exploiter la puissance collective de nos quatre régions », a déclaré Urpilainen. « L’UE et ses États membres – en tant qu’équipe Europe – ont lancé des programmes d’investissement ambitieux dans les trois régions, et nous nous efforçons de les mettre en œuvre », a-t-elle déclaré.

    Cependant, selon les évêques catholiques du Nigeria, l'accord contient d'autres dispositions non annoncées qui, selon eux, sont inquiétantes.

    Dans un document intitulé « Menaces pour la souveraineté et les valeurs du Nigéria dans l'accord de Samoa », publié le 12 juillet, la Conférence des évêques catholiques du Nigéria (CBCN) affirme que même si l'accord offre des avantages attrayants, son langage cache des idéologies cachées qui non seulement contredisent les valeurs du Nigéria mais constituent également une menace pour la souveraineté de la nation.

    Se décrivant comme des « gardiens et des guides, profondément engagés dans la croissance morale, religieuse et culturelle de notre cher pays », les évêques ont déclaré que les autorités civiles du Nigeria pourraient ne pas être pleinement conscientes des implications du langage nuancé du document.

    Ils se sont plaints du fait que l’accord « donne un statut de droit international à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, à l’éducation sexuelle complète et à l’avortement à travers ses références prolifiques aux approches de genre et à l’expression « santé et droits sexuels et reproductifs » ».

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  • Beaucoup d'argent pour remettre en cause l'enseignement moral de l'Eglise

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    D' sur le Catholic World Report :

    Comment la Fondation Gill finance la remise en cause de l’enseignement moral de l’Église

    L’ambassadeur Scott Miller et son « mari » Tim Gill semblent désormais vouloir remettre directement en cause les enseignements catholiques en accordant d’importantes subventions au ministère New Ways.

    Sœur Jeannine Gramick, SL, cofondatrice du ministère New Ways, et ses collègues rencontrent le pape François le 17 octobre 2023. (Image : X/Twitter) ,
    L’Open Society Institute de George Soros est souvent accusé d’avoir financé des organisations qui se font appeler catholiques  comme Catholics United et Catholics in Alliance for the Common Good, aujourd’hui disparues  dans le but de marginaliser les enseignements catholiques sur des questions morales, notamment l’avortement et les questions LGBTQ. Mais une attaque plus ouverte et plus ciblée contre l’autorité enseignante de l’Église catholique vient maintenant d’un couple de milliardaires influents – Tim Gill et Scott Miller – qui s’efforcent de discréditer les enseignements de l’Église sur la morale sexuelle en attaquant directement le Magistère.

    Le président Joe Biden a tellement apprécié le financement accordé par ces deux philanthropes homosexuels aux initiatives LGBTQ qu’il a nommé Scott Miller, coprésident du conseil d’administration de la Gill Foundation , ambassadeur en Suisse. Dans son dernier formulaire 990 pour l’IRS, la Gill Foundation se décrit comme « une organisation qui s’adresse aux entreprises et aux fondations d’entreprise traditionnelles pour les aider à comprendre les questions LGBTQ ».

    Selon Jeff Walton, porte-parole de l’Institut sur la religion et la démocratie, le véritable objectif de la Fondation Gill est de « regarder la société et de voir où se trouve la résistance au programme qu’elle cherche à promouvoir et comment elle peut le mieux changer cela ».

    Axée sur le changement des cœurs et des esprits sur des questions telles que le « mariage homosexuel » et la défense des droits des transgenres, la Fondation Gill soutient depuis longtemps les organisations religieuses dans une tentative subversive d’influencer les opinions et de façonner les enseignements.

    Par le passé, les bénéficiaires comprenaient le diocèse épiscopal du Colorado et des organisations interconfessionnelles progressistes, dont Faithful America . En 2011 déjà, la Fondation Gill a donné 25 000 dollars pour soutenir Faithful America et Catholics United, qui ont tous deux lancé des attaques publiques contre les enseignements catholiques et ont encouragé l'action politique catholique pro-LGBTQ. 

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  • Nous avons besoin de Jean-Paul II

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    Du sur The Catholic Thing :

    Jean Paul Qui ?

    DIMANCHE 7 JUILLET 2024

    En mai dernier, ma nièce a obtenu son diplôme d’études secondaires. Elle est née en 2005, l’année de la mort du pape Jean-Paul II. Il est étrange de penser qu’elle est née trois mois après l’entrée du grand saint dans l’éternité. Cela fait-il vraiment si longtemps ? Une génération de jeunes – un groupe démographique tant aimé par Jean-Paul II – aurait-elle vraiment pu grandir sans sa présence papale ?

    Ces questions soulèvent d’autres plus vastes.

    J'ai demandé à ma nièce ce qu'il en était du témoignage de « Jean-Paul II ». Elle m'a répondu innocemment : « Jean-Paul Qui ? » Cette jeune femme n'a jamais connu de son vivant cette figure imposante du pape, mais on ne lui a jamais parlé de lui ni enseigné son existence (à part quelques passages de son oncle prêtre) en tant qu'enseignant et saint.

    Qu'est-il arrivé à l'héritage du pape saint Jean-Paul II ? Avons-nous vraiment laissé un témoignage aussi solide et vivant de notre foi disparaître de la mémoire vivante ? La laïcité ronge la crédibilité de l'Église et sape son influence pour convaincre l'humanité d'accepter l'Évangile. Et sommes-nous vraiment en train de jeter au rebut la vie d'un saint qui pourrait contrer les efforts laïcistes et montrer la beauté et la liberté d'une vie vécue abondamment en Jésus-Christ ?

    Cette tendance est cannibale et contraire à l’appel à enseigner toutes les nations. À la lumière de la Grande Mission, il semble insensé de rejeter toute ressource qui pourrait permettre à l’Église d’être entendue et de lui permettre d’annoncer l’Évangile et d’orienter l’humanité vers le salut en Jésus-Christ.

    Depuis les tranchées de l’évangélisation, nous devons donc poser la question honnête : la disparition de l’héritage de Jean-Paul II est-elle un acte d’omission ou de commission ?

    Est-il possible que nous puissions permettre que le témoignage d’un grand saint – dont nous avons tant besoin aujourd’hui – soit volontairement terni par des luttes intestines ecclésiales et des désaccords sur les approches pastorales ? Est-il possible que la jalousie ou un esprit d’intimidation à l’ombre de l’héritage plus grand que nature de Jean-Paul II soit également un facteur dans la négligence volontaire à promouvoir et à mettre en valeur la vie et le patrimoine de ce grand saint ?

    À une époque où la liberté a oublié la vérité et où l'amour a été redéfini pour contourner la bonté, nous avons besoin des enseignements habiles d'un croyant qui a vécu et a su naviguer sous des régimes et des idéologies qui manipulaient le langage, dégradaient l'identité spirituelle de l'humanité et cherchaient à nous convaincre que la vie n'est qu'une affaire d'utilité, de plaisir ou de pouvoir. Nous avons besoin de connaître le rapport entre la foi et la raison, la splendeur de la vérité, la théologie du corps et la catéchèse de la charité que Jean-Paul II croyait et enseignait si clairement.

    Jean-Paul II par Zbigniewa Kotyłły, 2012 [Église du séminaire de Lublin, Pologne via Wikipédia]

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  • « Faire » des enfants est-il passé de mode dans « la modernité » ?

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    De gènéthique.org :

    Ces jeunes adultes qui s’infligent la stérilité

    27 juin 2024

    Le recours à la stérilisation (vasectomie et ligatures des trompes) est en hausse (cf. France : les vasectomies ont dépassé les stérilisations féminines). Cette augmentation est également observée chez les jeunes [1] qui sont en parallèle incités à donner leurs gamètes (cf. Don de gamètes, contraception : les jeunes ne méritent-ils pas qu’on les prenne au sérieux ? ; L’ABM en campagne pour le don de gamètes)[2]. Christian Flavigny et Michèle Fontanon-Missenard, tous deux pédopsychiatres, psychanalystes et directeurs de recherche à l’Institut Thomas More, interrogent ce phénomène et livrent leur analyse pour Gènéthique.

    « Faire » des enfants est-il passé de mode dans « la modernité » ? Une tendance s’affirme de renoncer à jamais à « en avoir », en se soumettant à une stérilisation précoce et irréversible, par ligature des trompes chez les jeunes femmes et vasectomie chez de jeunes hommes. Comment le comprendre ?

    Le refus du maternel sacrificiel

    Un argument invoqué est l’astreinte que la présence de l’enfant impose à la vie des adultes ; et nul doute que s’occuper de ses enfants dévore le temps, au détriment d’autres occupations possibles dans leur vie. La réaction des femmes décrites pas Eve Vaguerlant [3], embarrassées par le rôle maternel consacré à leur enfant qu’elles disent néanmoins aimer, traduit que ce temps consacré à l’épanouissement de leur enfant n’est pas source ressentie d’un épanouissement pour elles.

    Prendraient-elles le contrepied du sort que subissaient les femmes de jadis, que l’on décrit confinées à la tâche éducative de leur progéniture, censées s’y être adonnées plus par devoir que par plaisir ? Les femmes d’aujourd’hui se détourneraient-elles de ce qui est tenu pour un dévouement sacrificiel qu’aurait enduré leurs aïeules, dans le but de préserver la vie professionnelle qu’elles revendiquent accomplie, d’autant que les mesures sociales ne suffiraient pas à concilier leur vie de travail avec une vie de famille ? Ne veulent-elles plus s’imposer une tâche éducative chronophage et épuisante ? Mais quel est le critère d’accomplissement d’une vie : seulement professionnel, amical, amoureux – mais pas familial ?

    Certes si la tâche maternelle n’est perçue que comme une frustration, si elle n’épanouit pas leur vie de femmes devenant mères – comment alors ne pas comprendre ces femmes qui disent aujourd’hui « regretter » d’avoir eu des enfants ou qui prennent des mesures de contraception définitive ? Jugent-elles que l’épanouissement de la vie d’adultes, avec la réussite sociale en ligne de mire et les plaisirs qui vont avec la liberté individuelle, sans responsabilité contraignante, serait entravée par la tâche parentale ?

    Le bonheur et le don

    Ce qui se trouve éludé par cette préoccupation, c’est le bonheur ; le bonheur, contrairement au plaisir qui peut être individuel, est le fruit d’un partage, et plus encore : d’un don. Il ne s’agit pas du cadeau – encore que le cadeau n’ait de saveur que comme intention de donner ; il s’agit plus essentiellement du don fait à autrui de ce dont il est manquant : un don existentiel.

    Le don est un partage, selon deux facettes fondant la relation : donner et recevoir. Le don n’opère que si le donneur reçoit en retour : le donneur donne au receveur ce qui lui est manquant, mais à condition de recevoir de lui ce qu’il donne, dont le donneur est manquant ; cela fonde le lien anthropologique, selon ses deux axes : entre les sexes et entre les générations.

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  • S'autocréer, c'est se déshumaniser

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    De Joel Looper sur First Things :

    S'autocréer, c'est se déshumaniser

    6 . 28 . 24

    Réfléchis", dit mon ami, la voix teintée d'agressivité. "Pourquoi es-tu devenu un homme ? Parce que tu n'avais pas d'autre choix sur le plan social. Ne serait-ce pas mieux si les enfants n'avaient pas de telles contraintes sur ce qu'ils peuvent être ?

    Mon ami (appelons-le Jim) avait un préadolescent qui n'avait pas d'antécédents de dysphorie de genre et qui s'était récemment déclaré non binaire. Jim l'a soutenu, il s'est même montré enthousiaste. Il a raconté son histoire aux médias locaux et a invité les membres de notre petite église à poser des questions et à dialoguer. Je l'ai donc invité chez moi pour en savoir plus et, au moment opportun, lui faire part de mes craintes pour sa famille.  

    C'est sans doute la raison pour laquelle Jim m'a devancé en me demandant pourquoi j'avais choisi et continuais à choisir le sexe masculin. Répondre que, n'ayant pas le pouvoir d'échanger mes gamètes et mon ADN masculins contre des féminins, je n'avais pas le choix aurait été trop rapide pour entrer dans le vif du sujet. J'ai donc détourné la question.

    Le fait d'attendre n'a en rien apaisé la colère de Jim. Pour lui, exprimer ou même laisser entendre qu'il s'inquiétait de ses choix parentaux ou des décisions de son enfant n'était pas acceptable. En exprimant cette inquiétude, ce que j'ai fini par faire de manière plus explicite, j'ai fait de lui et de son enfant des personnes "peu sûres". Il semble, en fait, avoir ressenti ma crainte pour son enfant comme une agression. Notre amitié a pris fin. 

    Je ne doute pas que la motivation de Jim était de protéger sa famille. Mais il avait été séduit par un mouvement de masse à l'échelle de la culture, axé sur "la recherche de la liberté par rapport aux limites naturelles", comme l'a décrit le théologien anglais Oliver O'Donovan dans une série de conférences indispensables, à l'époque où Jim et moi étions encore en couches-culottes. Ce mouvement souhaite se passer de la nature humaine, en particulier en ce qui concerne la différence sexuelle et la sexualité. La nature, après tout, implique une limitation. "Haïr sa propre chair est la limite de l'auto-contradiction à laquelle tend notre liberté", a déclaré M. O'Donovan. "C'est le point où notre affirmation de nous-mêmes contre la nature devient une attaque contre nous-mêmes.

    Heureusement, ces conférences vieilles de quarante ans ont été rééditées en un mince volume qui comprend une nouvelle introduction de Matthew Lee Anderson et une rétrospective d'O'Donovan. Begotten or Made ? reste pertinent pour ses analyses théologiques claires de l'avortement, de la fécondation in vitro (et de l'élimination concomitante des embryons), de la maternité de substitution, de la contraception, du mariage, etc. O'Donovan commence cependant par aborder ce que l'on appelait en 1983 la "chirurgie transsexuelle", un sujet que son public d'origine aurait pu considérer comme une perte de temps, mais qui ne frappera personne de cette façon aujourd'hui.  

    "Le grand défi intellectuel auquel notre époque est confrontée au vu de ces innovations n'est pas de comprendre que ceci ou cela peut ou ne peut pas être fait", écrit O'Donovan, "mais de comprendre ce qui serait fait, si cela devait être fait". Un examen attentif de ce qui était considéré comme la meilleure pratique en matière de traitement de la dysphorie de genre devait clarifier, pour le public de l'époque Thatcher d'O'Donovan, où nous menait la quête de notre culture pour nous débarrasser de nos limites naturelles. De même, le petit enchiridion d'O'Donovan aidera le lecteur d'aujourd'hui à comprendre ce que nous faisons lorsque nous entreprenons des traitements de FIV, utilisons des contraceptifs, recourons à des mères porteuses ou subissons des soins dits "d'affirmation du genre". 

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  • Comment les enfants se font « laver le cerveau » pour les rendre favorables à l’idéologie du genre

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Laver le cerveau » des enfants pour les rendre favorables à l’idéologie du genre

    28 Juin, 2024
     

    Une étude[1], récemment publiée par la British Psychological Society, évalue la façon dont les enfants peuvent se faire « laver le cerveau » pour qu’ils soient favorables à l’idéologie du genre.

    Les travaux ont été menés par un groupe de psychologues qui a conçu une méthode afin de manipuler les enfants en « réduisant la croyance en l’immuabilité du genre », voire en encourageant les enfants à se déclarer eux-mêmes transgenres (cf. Dysphorie de genre chez l’enfant et l’adolescent : « ne pas promouvoir des traitements expérimentaux et inutilement invasifs »).

    Les résultats ont montré que les enfants de 10 ans et moins, certains étant âgés de 5 ans seulement, étaient plus susceptibles d’adopter des comportements favorables au transgenrisme après.

    « Les enfants âgés de 5 à 6 ans et de 9 à 10 ans qui ont visionné une vidéo d’une jeune fille transgenre nommée Jazz se sont distingués des enfants du groupe témoin, sans vidéo, à plusieurs égards : ils ont fait preuve d’une meilleure compréhension des identités transgenres, ont été moins enclins à considérer le genre comme immuable, et ont été moins enclins à juger que le genre à la naissance déterminait deux propriétés stéréotypées spécifiques au genre : jouer avec un service à thé plutôt qu’avec un camion ; aimer se maquiller plutôt que d’aller à la pêche » explique l’étude.

    Comme elle l’indique clairement, les jeunes esprits sont influençables (cf. Questionnements de genre chez les enfants : un colloque pour éclairer parents et professionnels) .

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    [1] The role of story videos on children’s reasoning about transgender identities, Rachel D. Fine, Solangel C. Troncoso, Susan A. Gelman, 19 June 2024, https://doi.org/10.1111/bjdp.12503

    Source : Washington examiner, Jeremiah Poff (24/06/2024)

  • Quand l'école se meurt...

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    Une opinion de Joseph Junker, père de famille nombreuse, publiée sur la Libre :

    L’école se meurt. Elle ne guérira plus

    Mes enfants, je l’espère, ne grandiront pas dans le confort d’une bulle sociale et de l’amitié de semblables, ni dans une élite isolée des réalités du commun des mortels. Mais la question que se pose désormais, c’est : combien de temps ? Combien de temps avant que je n’aie tout simplement plus le choix ?

    23-06-2024

    L’agonie pourrait durer encore un temps, et nous continuerons encore à y envoyer nos enfants par habitude ou par déni… Puis l’école sera morte. Ce n’était ni nécessaire, ni inévitable, mais ce l’est devenu à présent, il ne sert à rien de le nier.

    Bien sûr, cela commence un peu à se voir. Les résultats apocalyptiques des enquêtes PISA ne sont que la face émergée d’une chute de niveau tellement rapide que les parents de plusieurs enfants peuvent l’observer à quelques années d’intervalle ; les professeurs désespérés de l’état de l’école en parlent autour d’eux ; ou encore le harcèlement dont les élèves eux-mêmes sont toujours plus victimes… et, oserais-je le dire, l’incapacité patente de jeunes tout frais émoulus de l’école secondaire à réaliser des tâches élémentaires, comme rédiger un paragraphe simple ou consulter un horaire de bus.

    Il n’y a plus rien à espérer des tentatives de corriger le tir. L’État continue à imposer aux écoles toujours plus de technocratie ; les pédagogues s’imaginent que l’école ne fonctionne pas parce que leurs méthodes n’ont pas été appliquées correctement ; et pendant que les élèves s’auto-lobotomisent toujours plus efficacement à grands coups de Tiktok, les écoles les plus avancées songent à offrir à leurs élèves des ordinateurs portables et pourquoi pas à y introduire l’intelligence (artificielle bien sûr).

    Conséquence logique, d’ici quelques années, toutes les familles d’un certain niveau ne songeront qu’à quitter l’école. Ceux qui en ont les moyens matériels rejoindront l’école privée. Quant à ceux qui en ont les moyens humains, ils grossiront les rangs des élèves scolarisés à la maison.

    L’école privée et à domicile en plein boom

    Contrairement à ce que vous pensez peut-être, cette possibilité n’a rien d’une vue de l’esprit. Si l’enseignement privé et à domicile sont chez nous aujourd’hui encore modestes, ils n’en ont pas moins doublé de volume en quelques années, atteignant un demi-pourcent des élèves d’âge scolaire. L’enseignement à domicile explose dans la plupart des démocraties occidentales, et certains pays en avance sur nous donnent un aperçu de ce qui nous attend.

    Pour ne prendre qu’un exemple, parmi les statistiques méconnues sur les États-Unis, savez-vous que le nombre d’enfants “home-schooled” y a pratiquement doublé en trois ans, passant de 2,6 millions en 2019 à 4,2 millions en 2022-23 ? Les familles qui choisissent ce mode d’enseignement sont en moyenne plus nombreuses, et de catégories socio-économiques plus élevées. Plus marquant encore, les scores des écoliers à domicile sont 15 à 30 % plus élevés que ceux des écoliers classiques, et ce dans chaque catégorie sociale ou raciale. À cela, deux explications possibles et complémentaires : soit l’école américaine est moribonde, battue à plate couture par la mère de famille américaine moyenne “part-time” ; soit les meilleurs élèves de toutes les catégories ne nous atteindront pas. Il serait naïf de penser que la situation américaine est transposable en Belgique. Mais il serait tout aussi naïf de penser que cette tendance mondiale ne se produira pas chez nous. Ce jour-là, il ne restera au ministre de l’Enseignement que deux options : l’option française, soit chiffonner la constitution et interdire en espérant sauver la face (bien sûr tout en prenant garde de placer ses propres enfants au Lycée Henri IV ou Stanislas), et l’option britannique, plus pragmatique, d’accompagner les free schools comme une source de régénération de l’enseignement, voire même les financer pour permettre aux moins aux bons élèves de s’extraire du piège des “failed schools”.

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  • Quand le pape François répond aux questions de 12 étudiants sur l'identité de genre et la discrimination LGBTQ

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Le pape François répond aux questions de 12 étudiants sur l'identité de genre et la discrimination LGBTQ
    Lors de la conversation d'une heure organisée le 20 juin par l'initiative Building Bridges de l'université Loyola, le pape François s'est adressé directement à des étudiants de toute la région Asie-Pacifique.

    20 juin 2024

    Le pape François a participé jeudi à un appel vidéo de questions-réponses avec des étudiants universitaires. Un étudiant bisexuel des Philippines a demandé au pape de cesser d'utiliser un "langage offensant" et un étudiant australien s'est dit préoccupé par le fait que les enseignants des écoles catholiques adoptent la théorie du genre.

    Lors de la conversation d'une heure organisée le 20 juin par l'initiative Building Bridges de l'université Loyola, le pape François s'est adressé directement à des étudiants de toute la région Asie-Pacifique.

    Jack Lorenz Acebedo Rivera, étudiant en psychologie dans une université catholique de Manille, qui s'est présenté sous le nom de "JLove", a expliqué au pape comment il se sentait stigmatisé.

    "Je suis moi-même exclu et malmené en raison de ma bisexualité, de mon homosexualité, de mon identité et du fait que je suis le fils d'un parent célibataire", a déclaré M. Acebedo.

    "Ma mère ne peut pas divorcer de mon père. S'il vous plaît, autorisez le divorce aux Philippines et cessez d'utiliser un langage offensant à l'encontre de la communauté LGBTQIA+. Cela entraîne une immense douleur. À cause de cela, j'ai développé un trouble bipolaire et je suis stigmatisé", a ajouté l'étudiant philippin.

    Elizabeth Fernandez, étudiante en droit et en commerce à Sydney, a expliqué que de nombreux étudiants catholiques se sentent aujourd'hui "bombardés par des idéologies circulaires, moqués pour leur foi, et dépassés dans leur mission d'être des phares d'espérance".

    "Nous sommes également préoccupés par le fait que de nombreux jeunes reçoivent une formation à la foi superficielle. Certains professeurs de religion dans les écoles catholiques utilisent le temps de classe pour prêcher leurs propres programmes d'avortement, de contraception et de théorie du genre", a-t-elle ajouté.

    "Nous proposons que tous les professeurs de religion soient formés à la catéchèse et que les jeunes soient encouragés à devenir eux-mêmes catéchistes", a déclaré Mme Fernandez. "Nous voulons aussi que les jeunes aient un meilleur accès à la confession et que le Christ soit intégré dans toutes les matières scolaires, favorisant ainsi une culture de plus grande révérence pour l'Eucharistie.

    L'étudiante australienne a également demandé au pape de prier pour sa mère, Donna, qui a neuf enfants et à qui on a récemment diagnostiqué un cancer du cerveau.

    La vidéo diffusée en direct montre le pape François prenant soigneusement des notes sur une feuille de papier posée sur son bureau pendant que les étudiants s'expriment et font part de leurs préoccupations. Le pape a écouté plusieurs étudiants avant de répondre à leurs questions en groupe.

    Dans sa réponse, le pape François a noté que la question de l'identité personnelle était un thème récurrent mentionné par de nombreux étudiants. 

    Le pape François a souligné que les problèmes de discrimination peuvent être résolus par la proximité.

    S'adressant en espagnol aux étudiants qui écoutaient une traduction simultanée en anglais, le pape a déclaré qu'il existait une "discrimination à l'encontre des personnes fondée sur l'identité", y compris une "discrimination fondée sur le sexe". Le traducteur anglais de l'appel vidéo a traduit ces propos pour les étudiants par "discrimination fondée sur l'identité ou l'orientation sexuelle ou sur le genre", bien que le pape François n'ait pas utilisé les mots "identité ou orientation sexuelle".

    Le pape François a ensuite axé une grande partie de sa réponse sur le problème de la discrimination à l'égard des femmes, qui sont traitées comme si elles faisaient partie d'une "deuxième catégorie", ajoutant : "Mais nous voyons qu'aujourd'hui, dans le monde, les femmes sont les meilleurs leaders (...) et qu'elles sont supérieures aux hommes dans leur capacité à créer une communauté".

    "La capacité de maternité donne aux femmes une position d'action beaucoup plus efficace que celle des hommes et c'est important", a déclaré le pape François.

    "En résumé, non à la discrimination... et oui à la proximité, à l'intimité", a-t-il ajouté. "C'est ce qui nous conduit à l'amour.

    Le pape François a également abordé la question de l'éducation catholique, soulignant l'importance d'une bonne formation à la foi afin que les jeunes connaissent bien leur foi et soient amenés à devenir des "chrétiens authentiques".

    En réponse à l'inquiétude d'Elizabeth concernant les moqueries dont font l'objet les étudiants catholiques sur les campus, le pape François lui a dit que "les chrétiens ont toujours été persécutés depuis le tout début".

    Le pape a mis en garde contre la tentation d'un "christianisme tiède" qui accompagne la persécution, tout en soulignant que "le martyre fait partie du christianisme".

    Au total, 12 étudiants d'Indonésie, de Taïwan, des Philippines, de Corée du Sud, d'Australie, du Japon et de Nouvelle-Zélande se sont entretenus avec le pape François lors de l'appel vidéo.

    Hseih Hsiang, un étudiant en génie électrique de Taïwan, s'est adressé au pape : "Bien que les catholiques soient une minorité à Taïwan, nous avons la liberté de partager notre foi sans être menacés ou non respectés".

    En réponse à un étudiant indonésien qui s'inquiétait de l'isolement des jeunes dû à la technologie, le pape François a déclaré que la technologie pouvait aider, mais qu'elle n'était pas suffisante. Il a souligné l'importance pour les jeunes d'avoir un sentiment d'appartenance et a demandé aux étudiants de réfléchir à la signification réelle du mot "appartenance".

    L'initiative "Building Bridges" a décrit l'événement comme "une rencontre synodale entre le pape François et des étudiants universitaires", notant que l'événement ne faisait pas officiellement partie du synode sur la synodalité. 

    Le pape François se rendra dans la région Asie-Pacifique du 2 au 13 septembre et visitera l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour.

  • Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

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    Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    Lettre datée du 17 juin 2024 et une analyse de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale concernant le Guide EVRAS

    Depuis de nombreuses années, des séances d’animation Evras ont cours à l’école et nous, membres de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale, sommes tout à fait favorables à leur principe.

    Depuis quelques semaines, les centres de planning familial clament haut et fort la réussite concrète de ces séances à l’école. Auto-satisfecit qui est une belle application de la méthode Coué, émanant d’institutions qui sont à la fois juges et parties ! Une évaluation soignée et indépendante aurait très probablement montré que certaines de ces animations ont été bonnes et même très bonnes, d’autres nulles et d’autres traumatisantes pour les enfants et les adolescents.       
    A l’arrière-plan de ces animations, il y a la compétence variable des animateurs, leur formation et la  référence qu’ils font plus ou moins-au moins actuellement- au guide pour  l’Evras.

    Ce guide, publié au Moniteur belge le 25 mars 2024, est considéré par les responsables des formation Evras comme un instrument de référence essentiel [1].

    Pourtant, depuis plus d’un an, la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale est alertée par des parents, des institutions et des cliniciens, tous préoccupés par l’orientation et de nombreux contenus de ce guide pour l’Evras. Nous avons dès lors pris le soin de lire attentivement l’ensemble du texte du guide et de formuler dans le rapport ci-joint les critiques qui nous paraissent devoir lui être adressées.

    C’est d’abord le mode de rédaction du guide qui pose question. En 2021, il a été entouré de beaucoup de mystère... très difficile de savoir à la demande de qui et avec qui le groupe de rédaction s’est constitué : aucune Université n’y a été convoquée, aucun professionnel notoire de la psychologie de l’enfant, belge ou étranger, aucune référence substantielle à des manuels francophones d’éducation sexuelle déjà bien rodés, aucune explication sur la méthode, aucune évaluation indépendante quant à la scientificité  du produit fini !

    C’est plutôt une sorte d’essai, émanant de la plume d’un petit groupe de rédacteurs très inspirés par l’idéologie du genre, qui transparaît abondamment dans le texte.

    La neutralité nécessaire dans une matière aussi délicate n’a donc pas été respectée et cela nuit grandement à la pertinence d’un grand nombre d’items et points d’attention que comprend le guide.

    Nous pensons que le guide tel qu’il a été élaboré n’aidera pas à redonner le sens de l’appartenance au collectif mais au contraire, privilégiera l’individualisme à tout crin.

    Le principe de diffuser des informations à des fins partisanes est alors venu se substituer à l’écoute des jeunes et aux réponses qu’il s’agit de leur donner en fonction de leurs questions et aussi de leur âge.

    Nous sommes majoritairement des cliniciens attentifs à l’éducation à la vie sexuelle et relationnelle et nos remarques et critiques visent à ce que le guide retrouve sa consistance sans aucunement devoir céder aux idéologies ambiantes.

    Nous espérons que vous trouverez dans notre analyse de quoi réfléchir au bien- fondé de la version actuelle de ce guide et que ceci pourra susciter un véritable débat dont notre démocratie a bien besoin et qui, en l’occurrence, a été soigneusement évité.

    Croyez à notre considération distinguée.

    la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale

    LIGUE WALLONNE POUR LA SANTÉ MENTALE

    Association Sans But Lucratif

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    [1]Lors des débats au Parlement de la Communauté française, la ministre de l’Éducation, Madame Caroline DESIR, a d'ailleurs précisé, en réponse à une interpellation, que le guide est « un texte réglementaire et contraignant à l'égard des professionnels qui organiseront les animations EVRAS ».

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  • A quoi bon la synodalité puisque le pape fait tout lui-même ?

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction Diakonos.be) :

    Soi-disant synodalité, puisque que le Pape François fait tout lui-même

    En fin de compte, le synode d’octobre qui était censé être le couronnement de l’œuvre ambitieuse du Pape François entamée en 2021 finira par discuter seulement… de synodalité. Un mois entier de discours de la méthode. Parce que c’est le Saint-Siège, pour ne pas dire le Pape, qui s’est saisi de toutes « les thématiques de grande importance » qui étaient ressorties de la précédente session. Ce dernier a, de son côté, mis sur pied une dizaine de « groupes d’étude » qui seront chargés de réexaminer par le menu les « questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées » pour en remettre les premiers résultats en juin 2025.

    Mais ce n’est pas tout. Parce que dans les faits, le Pape François fait tout lui-même. Il suffit de prêtre attention à la coïncidence temporelle qui, le même jour, le 18 décembre dernier, a vu sortir à la fois le document qui a muselé la prochaine session synodale et la déclaration « Fiducia supplicans » qui a tranché par une décision solitaire venue d’en-haut la sempiternelle controverse pour ou contre la bénédiction des couples homosexuels, l’autorisant en dépit de l’opposition vigoureuse d’épiscopats continentaux entiers et la critique frontale de l’ensemble des Églises orthodoxes et orientales.

    Les « questions controversées » dont le Pape s’est saisi sont grosso modo les mêmes que celles sur lesquelles le « chemin synodal » de l’Église catholique d’Allemagne s’est engagé ces dernières années : prêtres mariés, nouvelle morale sexuelle, ordination sacrée des femmes. Depuis Rome, le Pape François est parvenu à grand-peine à empêcher le synode Allemand de prendre des décisions susceptibles de provoquer un schisme. Mais dans le même temps, il a laissé dans toute l’Église cohabiter des opinions opposées, des opinions qui se traduisent bien souvent en actes. Quant à lui, il se contente de descendre de temps à autre dans l’arène pour trancher l’une ou l’autre question par des gestes ou des déclarations expéditives mais jamais concluantes, qui enflamment davantage la controverse plutôt que de l’apaiser.

    Ces dernières semaines, le Pape s’est exprimé publiquement sur au moins trois questions. Sans en résoudre aucune mais, au contraire, en les compliquant davantage.

    *

    La première question est une sorte de coda à la polémique sur la bénédiction des couples homosexuels. Dans une interview à Norah O’Donnell de la chaîne américaine CBS, le Pape François a déclaré que « la bénédiction est pour tout le monde », pas des couples mais bien des personnes parce que « ce que j’ai permis ce n’était pas de bénir l’union ».

    Certains ont vu dans ces déclarations du Pape une correction restrictive de « Fiducia supplicans ». Mais d’autres n’y ont vu qu’un simple artifice rhétorique. Ce qui dans tous les cas ne change rien à la pratique actuelle où l’on bénit déjà, ensemble, deux homosexuels qui célèbrent leur union, certains qu’à Rome personne ne les rappellera à l’ordre pour leur enjoindre de les bénir séparément, l’un après l’autre.

    *

    La seconde question est celle de l’admission des homosexuels au sacerdoce.

    Sur ce point précis, le Saint-Siège avait pris position en 2005, dans une instruction de la Congrégation pour l’éducation catholique qui imposait de ne pas admettre dans les séminaires ceux qui « pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent la soi-disant culture gay ».

    La seule exception autorisée concernant les « tendances homosexuelles n’étant que l’expression d’un problème transitoire » qui devaient cependant « être clairement dépassées au moins trois ans avant l’ordination ».

    Et dans les faits, au cours des années qui ont suivi, la pratique s’est répandue en de nombreux endroit d’exclure des ordres sacrés ceux qui pratiquaient l’homosexualité ou soutenaient l’idéologie « gender » et d’admettre en revanche ceux qui, bien qu’ils aient une « orientation homosexuelle » ne la mettaient pas en pratique avec des personnes de même sexe et s’engageaient à rester fidèles à la chasteté du sacerdoce, à l’instar des candidats hétérosexuels.

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  • Son objectif : être la première femme transgenre à avorter

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    De Gènéthique magazine :

    L’avortement, l’ultime « stéréotype de genre » ?

    13 juin 2024

    Dans une vidéo publiée sur X [1], une femme transgenre, c’est-à-dire une personne née homme et se déclarant désormais femme, affirme vouloir être la première transgenre à subir une transplantation d’utérus, « ovaires et ovules compris », issu d’un homme transgenre. Son objectif, après avoir eu « autant de relations sexuelles homosexuelles avec autant de femmes trans que nécessaire » : être la première femme transgenre à avorter.

    La vidéo a été une première fois diffusée dans l’émission The Megyn Kelly Show l’année dernière. Certains soupçonnent qu’il s’agisse d’une « fausse vidéo ». Peut-être. Mais n’est-elle pas révélatrice ?

    En effet, l’idéologie transgenre, en promouvant l’« identification » à un sexe donné, réhabilite tous les stéréotypes. Un petit garçon se détourne du foot et aime jouer à la poupée, il serait une petite fille ? Un homme s’« identifie » comme femme et il faudrait qu’il se fasse pousser les cheveux, porte des jupes et se maquille ? Et avorte, la pratique étant présenté comme « le » droit de la femme.

    Dans leur ouvrage Transmania, Dora Moutot et Marguerite Stern, qui mentionnent cette vidéo [2], interrogent : « au final la pilule contraceptive, l’avortement (soyons claires, nous sommes pour) et le transgenrisme ne seraient[-ils] pas des formes primitives du transhumanisme célébrées par des féministes qui pensent que la solution pour atteindre l’égalité est de dépasser les rôles biologiques » ? « La première étape du transhumanisme ne serait-elle pas après tout de faire disparaitre les différences entre hommes et femmes ? » « Seule la perception comptera, le goût de la vérité s’estompera, et plus personne ne se souciera du réel », prédisent-elles.

    Effacer l’homme et la femme, nier les différences entre les deux sexes, pouvoir s’« auto-déterminer » au nom du seul ressenti, mais rétablir les stéréotypes, jusqu’aux plus emblématiques (cf. La France inscrit l’avortement dans sa Constitution. Et ensuite ?).

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    [1] Toronto Sun, Trans woman wants uterus transplant so she can be first ever to have abortion, Denett Wilford (11/06/2024)

    [2] Transmania, ed Magnus, p.346