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Sexualité - Page 7

  • Bénédiction des couples homosexuels : pourquoi des évêques africains contestent-ils la décision du pape ?

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    TV5 Monde : LE 28 DÉC. 2023 À 10H58 (TU)  Par Juliette Ossola :

    Depuis l'autorisation de la bénédiction des couples de même sexe par le Vatican, de vives réactions se sont faites entendre sur le continent. Plusieurs évêques africains ont contesté cette déclaration, et certains refusent de bénir ces couples. Ces réactions s'expliquent à la fois par le contenu du texte, dans un continent dans lequel l'homosexualité reste encore majoritairement pénalisée ou mal perçue, mais aussi par la manière dont le Vatican a pris cette décision. Analyse : "Il n’y a aucune possibilité dans l’Église de bénir les unions et activités homosexuelles. Cela irait à l’encontre de la loi de Dieu, de l’enseignement de l’Église, des lois de notre nation et des sensibilités culturelles de notre peuple". Le ton du communiqué du 20 décembre de la Conférence épiscopale du Nigeria est direct. Du Nigeria à Kinshasa, nombreux sont les prélats africains qui refusent de suivre le pape dans sa décision.

    Or, le 18 décembre dernier, le dicastère pour la Doctrine de la foi, autorisait la bénédiction aux "couples irréguliers" (couples de divorcés ou de même sexe) dans une déclaration approuvée par le pape François, sans que ce pape ne remette en cause la doctrine de l'Église selon laquelle le mariage est un sacrement entre une femme et un homme.

    (Re)lire : Bénédiction des couples homosexuels : des archevêques africains contestent la décision du pape

    32 pays africains répriment l'homosexualité :

    "L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan des mœurs". Jean-Pierre Dozon, anthropologue et spécialiste de l'Afrique : Ces réactions hostiles à la décision du pape s'inscrivent dans un continent où l'homosexualité est souvent réprimé. Sur 69 pays dans le monde réprimant l’homosexualité, 32 sont situés en Afrique, selon l'observatoire des inégalités.

    "L’Église catholique en Afrique est extrêmement conservatrice sur le plan de mœurs" constate Jean-Pierre Dozon, anthropologue et spécialiste de l'Afrique. Selon lui, cette "hostilité de certains prélats africains à la bénédiction de couples homosexuels n'est donc pas surprenante"

    "Les premières législations contre les homosexuels ont été mises en place par les pays colonisateurs. Il y a un ensemble de raisons politiques, culturelles et religieuses et il faut replacer cela dans son contexte. Les Églises locales sont placées dans des contextes nationaux divers et variés et il est intéressant de voir si elles sont sous influence de la politique locale dans leurs prises de positions, ou si elles se positionnent en fonction de leur compréhension du dogme et de la doctrine catholique", détaille François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l'IRIS. 

    "Plusieurs questions se posent: quelles seraient les incidences pour eux (les prêtres qui béniraient les couples homosexuels) du point de vue de leurs États s’ils faisaient autrement ? Est-ce que les forces de police pourraient arriver au cours de la bénédiction pour arrêter les homosexuels, vu qu’ils seraient au courant de leur homosexualité ?" ajoute une source bonne connaisseuse du Vatican. 

    Au Nigéria par exemple, la loi prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d'emprisonnement pour les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.

    Une prise de position du pape 

    (Re)lire : Bénédiction des couples homosexuels : le pape change la pratique de l’Église mais pas sa doctrine

    De plus, un synode sur l'avenir de l'Église, une grande assemblée d'ecclésiastiques rassemblant des représentants de l'Église catholique issus de tous les continents, évêques, religieux mais aussi des fidèles laïcs, s'est tenu à Rome du 4 au 29 octobre 2023. Durant cette assemblée, a été évoqué la question de la bénédiction des couples homosexuels, donnant lieu, selon cette même source, à "des confrontations de points de vue particulièrement vigoureuses".

    C’est une pratique un peu solitaire du pouvoir du pape de prendre position par la publication de ce texte" commente François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique des Religions au sein de l'IRIS

    À l’issue de ce synode, aucune déclaration en faveur de la bénédiction des couples homosexuels n'avait été retenue. François Mabille y voit "une sorte de contradiction dans la gouvernance du pape actuel : il organise un synode qui dresse des perspectives de collaboration dans la réflexion sur l’Église, sa gouvernance et les prises de positions doctrinale. Alors que sur un sujet sur lequel le synode n’a pas pu se prononcer, le pape publie ce texte. C’est une pratique un peu solitaire du pouvoir, le pape prend position par la publication de ce texte". 

    Déclin de l'Église catholique en Occident 

    Or, si le catholicisme a tendance à décliner en Europe et en Amérique du Nord, ce n'est pas le cas dans les pays du Sud et la part de l'Église africaine dans le monde est aujourd'hui très importante. "L’Europe a colonisé et évangélisé l’Afrique. Le catholicisme a été approprié et est devenu une affaire africaine" explique Jean-Pierre Dozon.

    Selon François Mabille, "ce qui est de plus en plus sensible c’est la position à la fois minoritaire et à la fois une sorte de mise à distance des Églises catholiques en Europe de la part des Églises catholiques en Asie et en Afrique." Des prêtres dans l'Église catholique flamande ou en Allemagne ont en effet béni des couples de même sexe.

    "On peut dire que le Sud global a ce regard des anciens colonisés sur le catholicisme européen, qui est jugé comme à la fois déclinant, ce qu’il est, et avec l’idée que les Églises catholiques en Europe ne sont pas en mesure de conforter la doctrine et de faire passer des lois dans les pays européens", ajoute François Mabille

    L'avenir de l'Église catholique

    Au vu de ces divisons, la question de l'avenir de l'Église catholique se pose. "Le risque est de voir apparaitre une fracture dans l’Église catholique d’une manière très forte" précise François Mabille. Selon l'expert, "d’une certaine manière, par la méthode et par le contenu il y a un risque que cela cristallise l’opposition à la fois au pape, et aux ouvertures pastorales de l’Église catholique. Ça pourrait devenir l'un des enjeux dans l’élection du successeur du pape".

    C'est aussi ce risque de fracture que souligne Jean-Pierre Dozon : "il y aura un retour de bâton après lui (le pape François), à la curie romaine, comme les prélats africains sont nombreux et importants, il y aura un retour à quelque chose de beaucoup plus traditionaliste". 

    L'anthropologue évoque la possibilité de l'élection d'un prochain pape africain,: "à ce moment-là, ça serait un pape qui serait évidemment très conservateur", ajoute-t-il. » …

     

  • RDC : « l’homosexualité est un désordre moral contraire à la loi naturelle et à notre culture africaine » (Cardinal Fridolin Ambongo)

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    De NewsDayfr.com:

    25 décembre 2023

    La doctrine de l'Église catholique sur le mariage n’a pas changé. C’est ce qu'a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa en RDC et  président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (Sceam), dans son message à l’occasion de Noël 2023 et ce, en réaction à la déclaration du Vatican approuvant la bénédiction des couples de même sexe bien qu’en dehors des rituels liturgiques. 

    Pour l’archevêque de Kinshasa, l’homosexualité enfreint la loi naturelle du mariage et la culture africaine.

    « L’union homosexuelle n’est pas acceptée dans notre église. Même si les personnes homosexuelles devraient être traitées avec respect, compassion et délicatesse, l’homosexualité reste toutefois un désordre moral contraire à la loi naturelle et à notre culture africaine », écrit-il.

    Selon lui, le mariage demeure une union hétérosexuelle, selon la doctrine de l’église catholique romaine. 

    « Comme institution divine, le mariage demeure une alliance entre un homme et une femme. Les deux forment une communauté de vie, ordonnée aux biens des conjoints, ouverte à la protection », a-t-il renchéri.

    Dans une déclaration le 18 décembre dernier, le Vatican avait autorisé la bénédiction des couples homosexuels et ceux en situation d’irrégularité en dehors de la liturgie. Cette déclaration a créé un tollé au sein de  plusieurs communautés de l'Église catholique à travers le monde, essentiellement sur le continent africain. 

    Relire : La CENCO rejette la bénédiction des couples de même sexe en RDC, en réponse à la déclaration du Vatican

    A Kinshasa, la Communauté famille chrétienne, une structure rattachée à  l’église catholique milite contre la propagation des conceptions occidentales sur l’homosexualité. Du 5 au 7 décembre dernier, elle a organisé une formation des journalistes sur la famille et le mariage.

    « Le mariage n’est pas d’abord un droit positif, simplement édicté par un législateur, l’Etat en l’occurrence, qui l’instaure par le code de famille dans différents pays. Il est surtout un droit naturel par le fait qu’il a été institué par le créateur lui-même et ne doit avoir lieu qu’entre les hétérosexuels », expliquait l’abbé  Mathieu Musua, docteur en philosophie et professeur émérite à l’Université catholique du Congo (UCC).

    Bruno Nsaka

  • Selon le cardinal Fernández, la bénédiction des couples de même sexe "ne valide ni ne justifie rien".

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Cardinal Fernández : la bénédiction des couples de même sexe "ne valide ni ne justifie rien".

    23 décembre 2023

    Les dirigeants de l'Église ont été en proie à un vif débat cette semaine, après que le Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi a publié lundi Fiducia supplicans, une déclaration qui offre un cadre pour les bénédictions cléricales des couples de même sexe et d'autres personnes vivant dans des relations en dehors du mariage. 

    Certaines conférences épiscopales et certains diocèses qui avaient déjà donné leur feu vert à de telles bénédictions, notamment en Belgique et en Allemagne, ont vu dans le document une validation de leur approche de la question, certains promettant de défier le document en publiant des directives pour la bénédiction liturgique des couples de même sexe - une mesure interdite par la déclaration du DDF.

    Mais certaines conférences épiscopales d'Afrique et d'Asie se sont opposées au document, certaines interdisant la mise en œuvre de la Fiducia supplicans sur leur territoire. Un cardinal a contesté l'orthodoxie doctrinale du document, tandis que le chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne a déclaré que le texte ne s'appliquait pas à sa congrégation. 

    Au cours de cette semaine difficile pour l'Église, The Pillar a contacté le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, pour lui poser des questions sur le document et les réactions qu'il a suscitées. (traduction avec deepL)

    Cardinal Fernandez, la Fiducia supplicans "reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l'Église sur le mariage, n'autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui puisse créer une confusion".

    Elle affirme également que les bénédictions dont il est question "ne doivent pas être fixées rituellement par les autorités ecclésiales afin d'éviter toute confusion avec la bénédiction propre au sacrement de mariage" et que "ces bénédictions non ritualisées ne cessent jamais d'être des gestes simples qui constituent un moyen efficace d'accroître la confiance en Dieu des personnes qui les demandent, tout en veillant à ce qu'elles ne deviennent pas un acte liturgique ou semi-liturgique, semblable à un sacrement".

    Or, plusieurs conférences épiscopales ont approuvé des rituels de bénédiction de couples en situation irrégulière.

    Cela contredit-il la déclaration ?

    La déclaration distingue très clairement les deux formes de bénédiction : l'une avec un format liturgique-rituel et l'autre propre au travail pastoral - c'est sa contribution spécifique. 

    Certains épiscopats ont avancé des formes ritualisées de bénédiction des couples irréguliers, ce qui est inadmissible. Ils devraient reformuler leur proposition à cet égard.

    Fiducia supplicans dit que : Dans une brève prière précédant cette bénédiction spontanée, le ministre ordonné pourrait demander pour les personnes la paix, la santé, un esprit de patience, de dialogue et d'entraide, mais aussi la lumière et la force de Dieu pour qu'elles puissent accomplir pleinement sa volonté.

    Elle ajoute que : Ces formes de bénédiction expriment une supplication pour que Dieu accorde les aides qui viennent des impulsions de son Esprit - ce que la théologie classique appelle la "grâce actuelle" - afin que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité à l'Évangile, qu'elles soient libérées de leurs imperfections et de leurs fragilités, et qu'elles puissent s'exprimer dans la dimension toujours plus grande de l'amour divin.

    Ces passages signifient-ils que la motivation première pour donner une telle bénédiction doit être que le couple en "situation irrégulière" conforme sa vie aux enseignements moraux et doctrinaux de l'Église ?

    Ces types de bénédictions sont simplement des canaux pastoraux simples qui aident à exprimer la foi des personnes, même si ces personnes sont de grands pécheurs. 

    Ainsi, en donnant cette bénédiction à deux personnes qui se présentent spontanément pour la demander, on peut légitimement demander à Dieu de leur accorder la santé, la paix, la prospérité - des choses que nous demandons tous et qu'un pécheur peut également demander. 

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  • "Fiducia supplicans" : Qui dit quoi ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    "Fiducia supplicans" : Qui dit quoi ?

    19 décembre 2023

    Les réactions émergent dans le monde entier à la déclaration de lundi du bureau de doctrine du Vatican sur "la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe".

    Le document Fiducia supplicans de 5 000 mots a suscité une controverse immédiate lorsqu'il a été publié le 18 décembre parce qu'il donnait le feu vert, avec des mises en garde, à la bénédiction "spontanée" de couples vivant dans des unions autres que le mariage.

    Voici un bref aperçu de qui dit quoi, par pays :

    Autriche 
    Interrogé sur la manière dont les prêtres doivent répondre à la demande de bénédiction d'un couple homosexuel, l'archevêque Franz Lackner a répondu : "Fondamentalement, on ne peut plus dire non".

    Le président de la conférence épiscopale autrichienne a commenté les raisons de cette déclaration en ces termes : "Je crois que l'Église reconnaît que les couples de même sexe ont besoin d'être bénis : "Je crois que l'Église reconnaît qu'une relation entre deux personnes du même sexe n'est pas entièrement dépourvue de vérité : il y a de l'amour, il y a de la loyauté, il y a aussi des épreuves partagées et vécues dans la fidélité. Cela doit aussi être reconnu".

    Belgique
    L'évêque d'Anvers, Johan Bonny, qui a encouragé les participants à la voie synodale allemande à approuver une résolution sur les bénédictions homosexuelles en mars, s'est félicité de la déclaration.

    "Elle nous aide à aller de l'avant", a-t-il déclaré, selon le journal belge De Standaard.

    (Ajout de belgicatho :

    "Il s'agit d'une très grande avancée parce qu'elle émane de l'organe suprême de l'Église et parce qu'elle dit aussi explicitement que les couples de même sexe peuvent donc recevoir la bénédiction. (...) Comme les évêques flamands se sont prononcés en faveur de cette mesure, elle était déjà possible ici en Flandre. Le fait que le Vatican confirme maintenant cette position est une grande aide. Et pour l'ensemble de l'Église mondiale, c'est un grand pas en avant. "Geert De Kerpel, porte-parole des évêques flamands dans Het Nieuwsblad du 19/12/2023")

    Angleterre
    Le groupe LGBT+ Catholics Westminster à Londres, en Angleterre, s'est dit ravi de recevoir "ce cadeau de Noël accueillant de la part du Dicastère pour la Doctrine de la Foi et du Pape François".

    "C'est un grand pas en avant dans la reconnaissance et l'acceptation de tous ceux qui cherchent une bénédiction pour leurs relations d'amour et d'engagement", a commenté le groupe.

    France  
    Mgr Hervé Giraud a déclaré que la déclaration devait être lue à la lumière de l'exhortation apostolique Amoris laetitia du pape François de 2016, "qui affirmait déjà l'idée que, lorsqu'une union atteint une stabilité visible, elle peut être l'occasion d'être accompagnée par l'Église."

    "Le pape François cherche à sortir du simple 'permis- interdit' pour placer les personnes sous le regard de Dieu afin de les ramener sur des chemins plus sûrs. La bénédiction ouvre ces chemins plus sûrs ", explique à La Croix l'archevêque de Sens-Auxerre.

    "Jusqu'à présent, le débat dans l'Eglise opposait ceux qui disaient qu'on pouvait bénir la personne mais pas le couple, et leurs contradicteurs. Avec cette note, le pape va plus loin : il demande que l'on prenne en compte la situation des personnes, pour les encourager à mieux vivre chrétiennement."

    Selon Mgr Giraud, le document devrait recevoir un accueil mitigé.

    "Certains le salueront comme un premier pas, tandis que d'autres - qui appelaient à la bénédiction des unions civiles, par exemple - estimeront qu'il ne va pas assez loin", a-t-il déclaré. "Derrière ces petits pas se cache le souci de l'Eglise pour la communion, car certains laïcs et clercs sont opposés à tout changement sur le sujet, il faut donc aller très lentement et faire beaucoup de pédagogie sur le sens de ce qui est en jeu : Dieu veut nous prendre là où nous sommes pour nous conduire à lui".

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  • Bénir des couples en situation irrégulière ou des couples de même sexe sans donner l'impression que l'Église ne valide pas leur activité sexuelle est une mascarade

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    Du Père Thomas G. Weinandy, OFM, Cap., sur The Catholic Thing :

    Bénédictions divines et enseignement du Magistère

    19 décembre 2023

    Hier, le cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, a publié une Déclaration, avec l'approbation signée du Pape François, intitulée Fiducia Supplicans, " Sur la signification pastorale des bénédictions ".  Cette déclaration articule l'importance des bénédictions dans une perspective biblique, historique et ecclésiale.

    La déclaration précise qu'elle "reste ferme sur la doctrine traditionnelle de l'Église sur le mariage, n'autorisant aucun type de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui puisse créer de la confusion". La valeur de ce document, cependant, est qu'il offre une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions, permettant d'élargir et d'enrichir la compréhension classique des bénédictions, qui est étroitement liée à une perspective liturgique".

    Ainsi, la Déclaration veut maintenir l'intégrité doctrinale de la bénédiction donnée dans le cadre du sacrement de mariage, tout en autorisant une bénédiction qui est " liée ", mais non similaire, à une bénédiction liturgique donnée dans le cadre du mariage, afin de ne pas créer de confusion entre les deux. La Déclaration s'enorgueillit que cette disposition "implique un réel développement" qui est en accord avec la "vision pastorale" du Pape François. Elle poursuit : "C'est précisément dans ce contexte que l'on peut comprendre la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe sans valider officiellement leur statut ni modifier de quelque manière que ce soit l'enseignement pérenne de l'Église sur le mariage."  On perçoit ici la véritable raison pour laquelle cette Déclaration a été rédigée : bénir les "couples en situation irrégulière" et bénir les "couples de même sexe".

    La Déclaration développe ces deux situations.  Dans le cadre de cette vision pastorale "apparaît la possibilité de bénédictions pour les couples en situation irrégulière et pour les couples de même sexe, dont la forme ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales afin d'éviter toute confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage".

    Néanmoins, bien que ces bénédictions "ne prétendent pas à une légitimation de leur statut", elles "demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et leurs relations soit enrichi, guéri et élevé par la présence de l'Esprit Saint". La Déclaration considère que ces bénédictions sont en accord avec ce que l'on appelle traditionnellement la "grâce réelle". "Le but de cette grâce est "que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité à l'Evangile, qu'elles puissent être libérées de leurs imperfections et de leurs fragilités, et qu'elles puissent s'exprimer dans la dimension toujours croissante de l'amour divin".

    Dans tout ce qui précède, il y a l'apparence de la raison, mais aussi beaucoup de jargon, de sophismes et de tromperies. Tout d'abord, la Déclaration professe que ce qui est offert est un développement de la doctrine en accord avec la "vision pastorale" du Pape François.  Dans son Essai sur le développement de la doctrine, saint John Henry Newman fournit des critères pour juger ce qui est vrai et ce qui est un développement doctrinal erroné (une "corruption").  En fin de compte, conclut-il, c'est l'infaillibilité de l'Église qui valide un développement authentique.

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  • "Oui à la bénédiction des couples homosexuels". Quand le Pape accélère

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    DICASTERE POUR LA DÉMOLITION DE LA FOI

    "Oui à la bénédiction des couples homosexuels". Le Pape accélère

    Avec la déclaration Fiducia supplicans Card. Fernández (Dicastère pour la Doctrine de la Foi) bénit tout type d'union. Il suffit qu'aucun rituel ne soit organisé et qu'il ne soit pas confondu avec le mariage : l'apparence est sûre, la doctrine ne l'est pas.

    19_12_2023

    L'union de personnes de même sexe peut être bénie, à condition de ne pas être confondue avec une bénédiction nuptiale. Telle est la substance des 44 paragraphes de la Déclaration Fiducia supplicans sur le sens pastoral des bénédictions du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, publiée hier, 18 décembre 2023, et signée par le Préfet, le Cardinal Victor M. Fernández, par le Secrétaire de la Section Doctrinale, Mgr Armando Matteo, et par le Pape François.

    Voici le paragraphe central de la Déclaration : "Dans l'horizon tracé ici se trouve la possibilité de bénédictions de couples en situation irrégulière et de couples de même sexe, dont la forme ne doit pas trouver de fixation rituelle de la part des autorités ecclésiales, afin de ne pas produire de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage".

    Le document propose d'offrir "de nouvelles clarifications (...) sur le Responsum ad dubium formulé par l'ancienne Congrégation pour la Doctrine de la Foi et publié le 22 février 2021" (n. 2), dans le but de répondre aux besoins de ceux qui "n'ont pas été d'accord avec la réponse négative à la question ou ne l'ont pas jugée suffisamment claire dans sa formulation et ses motivations" (n. 3). L'intention de Mgr Fernández est de maintenir "les aspects doctrinaux" du Responsum, en les combinant de manière cohérente avec "les aspects pastoraux", qui en 2021 n'auraient pas été pris en compte de manière adéquate, alors qu'ils auraient été promus par les réponses du Pape François aux dubia des cinq cardinaux.

    Le chemin parcouru peut être résumé de la manière suivante : en accord avec le Responsum, la Déclaration continue à rejeter les bénédictions ou les rites qui pourraient apparaître comme des approbations d'unions non maritales ou qui, de quelque manière que ce soit, ressembleraient à des rites nuptiaux. Afin de laisser suffisamment de place à la clarté, la Déclaration entend placer les bénédictions "en dehors du cadre liturgique" (n. 23), comme "des actes de dévotion qui 'trouvent leur place en dehors de la célébration de l'Eucharistie et des autres sacrements'" (n. 24).

    L'Église, en outre, doit s'abstenir de faire reposer sa pratique pastorale sur la fixité de certains schémas doctrinaux ou disciplinaires (...). Par conséquent, lorsque des personnes invoquent une bénédiction, une analyse morale exhaustive ne doit pas être posée comme condition préalable pour la conférer" (n. 25). C'est donc dans ce contexte haliturgique et rituel que, selon l'Instruction, des bénédictions peuvent également être données aux couples irréguliers et de même sexe, en demandant à Dieu les grâces dont ils ont besoin à travers eux.

    Il s'agirait donc de l'approfondissement (cf. n° 26) du Responsum de 2021. Mais une fois de plus, des documents " gênants " qui le précèdent, Fernández ne sélectionne que ce qui le sert, en en déformant le sens, pour sa thèse préconstituée. Car pour le Responsum, il ne s'agit pas seulement de ne pas confondre extérieurement la bénédiction de ces couples avec le mariage - problème auquel la proposition de l'Instruction pourrait remédier. Il s'agit plutôt d'un autre problème, que Fernández ne mentionne même pas : que bénit-on lorsqu'on bénit un couple ? S'il s'agit précisément d'un couple, cela signifie que l'on bénit une relation ; sinon, on bénirait des individus. Mais, explique le Responsum, "pour être cohérent avec la nature des sacramentaux, lorsqu'une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, il est nécessaire (...) que ce qui est béni soit objectivement et positivement ordonné à recevoir et à exprimer la grâce" ; et donc "seules les réalités qui sont en elles-mêmes ordonnées à servir ces desseins [de Dieu dans la Création]" peuvent être bénies.

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  • Le Vatican autorise la bénédiction hors-liturgie des couples de même sexe

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    “Fiducia supplicans” autorise la bénédiction de couples homosexuels, sous conditions

    Pour les médias mainstream, l’affaire est dans le sac. « Le Vatican autorise la bénédiction hors-liturgie des couples de même sexe », proclame article après article ; BFMTV ajoute : « Une première. » L’idée que l’Eglise catholique accepte désormais de bénir les paires homosexuelles en tant que telles est dès lors acquise dans les esprits ; d’ailleurs Vatican News dit à peu près la même chose en titrant : « Une déclaration doctrinale ouvre la bénédiction à des couples irréguliers », en précisant dès le premier paragraphe de la dépêche que cela doit se faire hors liturgie :

    « Fiducia supplicans du dicastère pour la Doctrine de la foi, approuvée par le Pape, offre la possibilité de bénir les couples formés par des personnes de même sexe, en dehors cependant de toute ritualisation et imitation du mariage. La doctrine sur le mariage ne change pas et la bénédiction ne signifie pas l’approbation de l’union. »

    La déclaration Fiducia supplicans (« La confiance suppliante du peuple fidèle de Dieu ») souligne, il est vrai, qu’il s’agit d’apporter une réponse pastorale à une « situation de péché ». « Même lorsque la relation avec Dieu est obscurcie par le péché, il est toujours possible de demander une bénédiction, en lui tendant la main, comme l’a fait Pierre dans la tempête », proclame l’un des tout derniers paragraphes de cette longue déclaration signée par le préfet du dicastère, le cardinal Victor Manuel dit « Tucho » Fernandez, récemment amené de Buenos Aires à Rome par le pape François qui ne cache pas sa proximité spirituelle et intellectuelle avec le prélat argentin. Le pape a d’ailleurs signé la déclaration qui lui a été présentée par le cardinal. Avec ses 45 articles et sa publication simultanée en italien, français, anglais, allemand et espagnol, on peut penser que Fiducia supplicans a été mûrement réfléchi ; il s’agit d’ailleurs d’une sorte d’exégèse des Responsa très bavards et passablement alambiqués adressés à deux des cinq cardinaux qui avaient présenté leurs premières questions, notamment au sujet de la possibilité de bénir les couples de même sexe, au mois de juillet.

    Fiducia supplicans : la bénédiction des pécheurs ?

    Pourquoi s’en plaindre ? Lorsqu’on s’approche du sacrement de confession, c’est la première chose que l’on dit : « Bénissez-moi, mon père, parce que j’ai péché. » Ce n’est pas le péché qui attire la bénédiction : cette bénédiction est demandée pour obtenir la grâce de se bien confesser, d’accuser ses fautes comme il se doit, et dans une disposition de de repentir et d’amendement de sa vie.

    Mais comment prétendre qu’en recommandant aux prêtres de bénir « les couples » en « situation irrégulière » qui le demandent, de manière informelle si l’on veut, cet aspect pénitentiel soit au cœur de leur démarche ? Certes, c’est Dieu qui sonde les reins et les cœurs, mais le propos des couples concernés est clairement de poursuivre leur cohabitation, de s’endurcir dans le péché, de demeurer dans une situation où ils seront tentés de commettre des péchés graves, ces péchés mortels qui privent de la grâce sanctifiante, du salut éternel tant qu’ils ne sont pas confessés et n’ont pas été absous.

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  • Lettre de Rome aux évêques allemands : aucun changement dans l'ordination sacerdotale et l'homosexualité !

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    Lu sur kath.net/news :

    Lettre de Rome aux évêques allemands : aucun changement dans l'ordination sacerdotale et l'homosexualité !

    24 novembre 2023

    Selon les médias, le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin aurait informé les évêques allemands que l'ordination sacerdotale, réservée aux hommes, et l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité n'étaient pas négociables.

    Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin a informé tous les évêques allemands que l'ordination réservée aux hommes et l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité ne sont pas négociables. Une approche allemande particulière sur cette question est donc exclue. Ceci est rapporté par le «Tagespost». C'est pourquoi Parolin l'a déjà fait savoir le 23 octobre dans une lettre adressée à la secrétaire générale des évêques allemands, Beate Gilles. Selon la lettre, les évêques ont reçu un message clair selon lequel le Vatican n'envisageait pas du tout d'aborder la lettre « Ordinatio Sacerdotalis » de Jean-Paul II lors de futurs entretiens avec une délégation d'évêques allemands, au cours desquels l'exclusion des femmes de l'ordination sacerdotale a été réaffirmée ou faire de l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité un enjeu.

    Considérant le parcours du chemin synodal allemand jusqu'à présent, il faut d'abord se rendre compte qu'un chemin synodal universel convoqué par le Saint-Père est actuellement en cours. Il faut donc respecter ce cheminement de l’Église universelle et éviter de donner l’impression que des initiatives parallèles sont en cours, indifférentes à l’effort de « marcher ensemble ».

    À cet égard, il convient de reprendre quelques paroles du Saint-Père au peuple de Dieu en Allemagne : « Frères et sœurs, prenons soin les uns des autres ! Soyons attentifs à la tentation du père du mensonge et de la division, du maître de la division, qui, en poussant la recherche d'un bien apparent ou d'une réponse à une situation particulière, finit par démembrer le corps du peuple saint et fidèle de Dieu. »

    Dans le respect des préoccupations de certains membres de l'Église d'Allemagne, nous « ouvrons la tente » pour poursuivre le dialogue déjà commencé, dans l'espoir qu'il soit caractérisé par le respect et l'affection fraternelle, en tenant compte des thèmes présentés dans les documents qui résumer les propositions.

    Il convient toutefois de préciser d’emblée que ces sujets revêtent une importance différente et ne peuvent pas tous être placés sur le même plan. Certains d’entre eux présentent des aspects qui ne peuvent pas être évoqués, mais également des aspects qui peuvent être approfondis ensemble. En ce qui concerne d'autres, cependant, il n'est pas possible d'arriver à une appréciation différente, comme la suivante :

    a) L'ordination sacerdotale réservée aux hommes : "Bien que la doctrine sur l'ordination sacerdotale réservée aux hommes ait été conservée par la tradition constante et complète de l'Église et enseignée avec constance par le Magistère dans les documents récents, on considère néanmoins à notre époque, en divers endroits, qu'elle peut être discutée, ou bien on attribue seulement une signification disciplinaire à la décision de l'Église de ne pas admettre les femmes à cette ordination. Afin donc que soit levé tout doute sur la question importante qui concerne la constitution divine de l'Église elle-même, je déclare, en vertu de mon ministère d'affermissement des frères (cf. Lc 22, 32), que l'Église n'a aucune autorité pour conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que tous les fidèles de l'Église doivent s'en tenir définitivement à cette décision".

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  • « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    Cardinal Müller : « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

    «Dieu a créé deux genres, masculin et féminin, et non 60 genres». Le cardinal théologien allemand Gerhard Muller, ancien préfet du Dicastère de la Foi et rédacteur de l'immense œuvre théologique de Joseph Ratzinger, soulève des doutes et conteste le cadre doctrinal appliqué au dernier document du Vatican sur les personnes trans du cardinal argentin, Manuel Fernández, avec, par derrière, l'approbation papale. "Toute atteinte au corps humain est et reste un péché aux yeux de Dieu. Naturellement, il existe des cas très rares dans la nature d'individus qui naissent avec des aspects à la fois masculins et féminins : les hermaphrodites. Nous parlons évidemment de petits pourcentages. Dans la nature, les enfants naissent également sans bras ou avec d’autres handicaps. Cela ne veut pas dire que l’Église doit légitimer la réalité fondamentale avec laquelle nous avons tous été créés, c’est-à-dire hommes et femmes. »

    Votre Éminence, dans le dernier document du Vatican demandé par un évêque brésilien, un transsexuel est autorisé à recevoir le baptême à condition que cela ne génère pas de scandale public...

    « Les hermaphrodites nés avec cette particularité peuvent recevoir le baptême, mais pas ceux qui ont mutilé leur corps. Je me demande si cette réponse a été donnée parce qu'il y a des transsexuels qui demandent aux prêtres ou aux évêques un deuxième baptême mais avec le nouveau prénom qu'ils ont à l'état civil ou qui veulent changer l'acte de baptême dans les archives paroissiales."

    La doctrine a-t-elle changé ?

    "Se mutiler est un péché grave aux yeux de Dieu. Je peux certes me couper l'oreille, mais c'est un péché. Le corps humain est un temple du Saint-Esprit. Il y a des gens qui changent de visage et subissent des opérations pour se transformer en reptile, comme ce citoyen français qui s'est fait opérer à plusieurs reprises parce qu'il voulait ressembler à un extraterrestre.

    Il me semble, entre autres, que derrière ce phénomène se cache une industrie florissante qui rapporte des milliards et des milliards...»

    Le texte du Vatican autorise-t-il le baptême pour ces personnes ?

    «À mon avis, il s'agit d'un texte essentiellement ambigu : il ne le dit pas explicitement, mais les conséquences sont les mêmes. En outre, il est déroutant et préjudiciable que le Magistère se fonde sur la terminologie d'une anthropologie nihiliste et athée, semblant accorder à son faux contenu le statut d'opinion théologique légitime dans l'Église.

    Dans un autre passage il parle d'un utérus à louer...

    «Il ne l'autorise évidemment pas, mais dans la manière peu claire avec laquelle la réponse a été formulée, en mentionnant l'utérus loué, c'est comme s'il l'acceptait indirectement ou pouvait être interprété de cette façon.".

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  • Sur KTO : Une seule chair - épisode 2

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    De KTO Télévision :

    Une seule chair partie 2

    KTO diffuse la seconde partie du film « Une seule chair » réalisé par Sabrina et Steven J. Gunnell.

    Une seule chair - épisode 2

    20/11/2023

    Aujourd’hui, la vie sexuelle d’un grand nombre de nos contemporains, et de bien des chrétiens, semble d’une grande tristesse et pauvreté : la fameuse « libération sexuelle » des années 60-80 a conduit bien souvent à un immense vide, beaucoup de souffrances et une absence de sens. La société, comme l’Église sont ébranlées et meurtries ces dernières années par de terribles scandales : # MeeToo, Pédophilie, # Balancetonporc, abus sexuels, ... Faut-il à ce point désespérer de l’amour et de la sexualité ? Pourtant, selon la Bible, Dieu s’est immensément réjoui de créer la sexualité et le couple. Il voulait pour chaque couple un brasier d’amour et de joie à l’image de l’amour intense qui circule entre les trois personnes divines. Si le péché originel est venu contrecarrer ce dessein de Dieu poussant l’homme et la femme vers des chemins sans issue, le Christ est venu les guérir en profondeur non seulement dans leur âme mais aussi dans leur sexualité. Comme jamais dans l’histoire, l’Église et l’Esprit Saint appellent les époux sauvés à témoigner combien le Christ vient guérir les coeurs et les corps sexués, malades et assoiffés d’amour. Couples engagés mais aussi experts viendront nous éclairer sur cette Révélation et le chemin de la vraie libération sexuelle qu’elle montre et que le Seigneur veut pour chacun de nous. Une coproduction KTO/Krea Film Maker 2023 - Réalisée par Sabrina et Steven J. Gunnell

    Revoir la 1ère partie

    Voir la 2de partie

  • EVRAS : et si l'on faisait fausse route ?

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    Une "contribution externe" publiée sur la Libre et reprise par didoc.be :

    Le guide EVRAS va à contresens du développement psychique d’un enfant

    Diane Drory, Jean-Yves Hayez, Jean-Pierre Lebrun

    .

    En voulant nous libérer des limites oppressantes, nous avons rejeté les limites structurantes. La boussole du ressenti ne peut pas prendre la main. L’enfant n’est ni autonome, ni d’emblée responsable. Le mettre à la même place que l’adulte, comme le fait le guide EVRAS [Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle], est un non-sens.

    La question se pose : pourquoi les professionnels de la santé rencontrent-ils de plus en plus d’enfants et de jeunes manquant des repères dont ils ont besoin pour se construire psychiquement ? Pourquoi rencontrent-ils de plus en plus de parents en désarroi de ne plus trouver d’appui dans le discours social pour soutenir leur autorité ?

    Il faudra interroger la nouvelle conviction actuellement promue : « l’autodétermination de l’enfant ». L’individualité de l’enfant devrait trouver son épanouissement sans entrave, sans aucun appui sur une limite qui lui serait imposée et pour ce faire, il s’agirait seulement de l’entourer d’amour. Ceci est devenu l’axe éducatif qui devrait désormais s’imposer à tous, sans qu’il y ait eu débat pour en valider les fondements ! Si l’autonomie responsable est un programme tout à fait légitime et bienvenu pour les citoyens en démocratie, il n’est pourtant pas inscrit d’emblée dans la tête de l’enfant. Aucun enfant ne peut se construire seul, ni trouver en lui-même le sens de sa vie.

    Une fausse conviction

    Cette fausse conviction demande qu’en place d’un cadre clair et bien défini s’impose un cadre flou laissant à l’enfant tout le loisir du choix et de la décision ; « Penses-tu que c’est l’heure de ton repas ? », « D’accord d’aller se coucher ? »… Ce programme d’éducation demande des négociations sans fin comme par exemple dans cette famille où dès leur réveil les enfants rentrent en concurrence bruyante et parfois musclée pour avoir « la » bonne place à table. À peine levés, les enfants sont alors sous l’emprise de la loi de la jungle.

    Au nom de l’épanouissement, cette autodétermination sacralise les droits de l’enfant au point de délégitimer les parents. Les normes sont alors décrites comme un frein à la liberté de l’enfant. On le veut autonome alors qu’il n’a pas encore intégré ce qu’implique cette autonomie.

    S’il fallait tirer le fil rouge de ce changement, nous avancerions que, certes, une volonté d’égalité démocratique accrue nous guide depuis un demi-siècle, mais aussi qu’une grande méconnaissance s’est glissée dans ce programme : en voulant nous libérer des limites oppressantes, nous avons rejeté les limites structurantes. C’est alors la boussole du ressenti qui a pu prendre la main…

    Des parents emportés dans cette « idéologie »

    Nous entendons de plus en plus de parents emportés dans ce qu’il faut bien appeler cette « idéologie ». Ainsi, certains veillent à ne plus appeler leur enfant d’un prénom sexué, pour d’autant mieux le laisser choisir au cas où, plus tard, il voudrait changer de genre. Pourtant, à regarder les choses d’un peu plus près, il est étonnant que lesdits parents ne s’aperçoivent pas, non seulement qu’ils n’ont fait que substituer une exigence (ne pas nommer l’enfant comme sexué) à une autre (le nommer sexué) mais qu’en plus, cette nouvelle contrainte veut faire croire à l’enfant qu’il va pouvoir choisir son genre indépendamment de son sexe anatomique — ce qui est un mensonge parce que le sujet devra toujours faire avec son anatomie de départ même s’il change d’identité de sexe ou de genre.

    Le dogmatisme du guide EVRAS

    Que penser alors du guide EVRAS qui explique avec une certitude parfois dogmatique que la théorie du genre devrait primer sur les caractéristiques sexuelles biologiques. Qui promeut explicitement de nous dégager de toute « hétéronormativité » et annonce l’effacement du sexe biologique au profit du genre qui vise à faire primer le ressenti. Ou lorsqu’il soutient des façons de dire comme « la notion de genre assigné à la naissance ». Ou qu’il propose « le droit à l’autodétermination indépendamment de l’âge de l’enfant comme droit humain fondamental ». Tout ceci allant à contresens du développement psychique d’un enfant.

    Groupes de pression infiltrés dans les cabinets ministériels

    D’où vient que les responsables politiques se soient laissés ainsi quasi unanimement convaincre au point d’adopter un décret (7 septembre 2023) qui permet d’entériner un guide dans lequel on trouve un ensemble de considérations favorables à l’autodétermination par l’enfant de son identité de genre ? Pour avoir sans coup férir la permission pour un enfant de changer de prénom dès l’âge de 12 ans (loi du 25 mai 2017) ? Pour se faire tellement prier pour interdire avant la majorité légale les médicaments bloqueurs de puberté, et ce malgré toutes les recommandations scientifiques ? Ce n’est pas parce que d’aucuns se sont organisés en groupes de pression et infiltrés dans les cabinets ministériels que nous avons à acquiescer à cette volonté de mainmise.

    Manière de concevoir la sexualité plutôt que d’être d’abord à l’écoute des jeunes

    Cela fait depuis plusieurs années que de nombreux cliniciens interviennent, efficacement et utilement, en faisant de l’EVRAS dans les écoles pour permettre que les questions qui se posent aux jeunes soient entendues. Travail indispensable et fructueux. Mais aujourd’hui c’est un renversement qui est à l’œuvre : le dernier-né « guide EVRAS » soutient, décrit en détail pour chaque tranche d’âge, les pré-acquis et nouveaux acquis à construire. L’ensemble des 300 pages ressemble à un enseignement demandant d’appliquer une manière de concevoir la sexualité plutôt que d’être d’abord à l’écoute des jeunes. C’est une orientation que nous ne pouvons que refuser, celle de penser devoir apporter des réponses avant que de pouvoir poser ses questions ; celle de penser que l’on doit ne plus imposer une hétéronormativité sans s’apercevoir que c’est une autre normativité qu’alors on impose, celle qui exclut les termes « hommes » et « femmes » et contraint de parler de « personnes ayant un utérus » et de « personnes ayant un pénis ».

    Si d’aucuns ont des doutes à ce sujet, qu’ils interrogent simplement pourquoi le guide est écrit en écriture inclusive ? Pourquoi l’enfant doit-il être informé de la pertinence de son ressenti à un âge où il ne se pose pas ces questions ? Quel intérêt à faire entendre à l’enfant qu’il pourra choisir son genre indépendamment de son anatomie ? Qu’un ado éprouvant un malaise par rapport à son sexe biologique devrait d’emblée être soutenu dans son désir de transgenrer ? Avons-nous vraiment la liberté de tout choisir, et même si nous l’avions, ceci nous dispenserait-il d’aider l’enfant à accepter de renoncer à ce qu’il n’a pas choisi ?

    Fausse route

    À croire pouvoir mener toujours plus loin et plus jeune l’émancipation de l’individu, ne faisons-nous pas fausse route ? Cette autodétermination trop précoce fait perdre à l’enfant le sens de la transmission entre générations. Grandir demande de rencontrer des adultes qui n’obligent pas l’enfant à prendre des responsabilités qui ne sont pas les siennes en lui demandant son « D’accord ! » pour tous les faits et gestes de son quotidien.

    Quand allons-nous nous apercevoir qu’inviter, voire inciter au libertarisme de l’autodétermination des enfants a des conséquences délétères sur la vie collective ? Cette dernière a apparemment perdu sa prévalence au profit de la particularité de chacun mais s’ensuit que ce sont alors l’autorité, l’altérité et l’antériorité qui ne sont plus au programme. Ce dont d’ailleurs tout le monde se plaint !

    L’enfant n’est ni autonome, ni d’emblée responsable ; alors le mettre à la même place que l’adulte est un non-sens. Son trajet est d’avoir à « grandir », c’est-à-dire de renoncer à sa toute-puissance d’enfant.

    Diane Drory est psychologue et psychanalyste, spécialiste de l’enfance ; Jean-Yves Hayez est pédopsychiatre ; Jean-Pierre Lebrun est psychiatre et psychanalyste.

  • Un film pour découvrir la sacralité de l’amour et de la sexualité à la lumière des enseignements de Jean-Paul II

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    Par des témoignages de couples et d'experts de la théologie du corps, le film-enquête « Une seule chair » propose de découvrir la sacralité de l’amour et de la sexualité à la lumière des enseignements de Jean-Paul II.

    De KTO sur youtube :

    2023_11_14_08_56_32_Greenshot.png

    Aujourd'hui, la vie sexuelle d'un grand nombre de nos contemporains, et de bien des chrétiens, semble d'une grande tristesse et pauvreté : la fameuse « libération sexuelle » des années 60-80 a conduit bien souvent à un immense vide, beaucoup de souffrances et une absence de sens. La société, comme l'Église sont ébranlées et meurtries ces dernières années par de terribles scandales : #MeeToo, Pédophilie, #Balancetonporc, abus sexuels, ... Faut-il à ce point désespérer de l'amour et de la sexualité ? Pourtant, selon la Bible, Dieu s'est immensément réjoui de créer la sexualité et le couple. Il voulait pour chaque couple un brasier d'amour et de joie à l'image de l'amour intense qui circule entre les trois personnes divines. Si le péché originel est venu contrecarrer ce dessein de Dieu poussant l'homme et la femme vers des chemins sans issue, le Christ est venu les guérir en profondeur non seulement dans leur âme mais aussi dans leur sexualité. Comme jamais dans l'histoire, l'Église et l'Esprit Saint appellent les époux sauvés à témoigner combien le Christ vient guérir les coeurs et les corps sexués, malades et assoiffés d'amour. Couples engagés mais aussi experts viendront nous éclairer sur cette Révélation et le chemin de la vraie libération sexuelle qu'elle montre et que le Seigneur veut pour chacun de nous. Une coproduction KTO/Krea Film Makers 2023 - Réalisée par Sabrina et Steven J. Gunnell

    https://www.youtube.com/watch?v=HVHLUHDE7TA