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Sexualité - Page 6

  • « Faire » des enfants est-il passé de mode dans « la modernité » ?

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    De gènéthique.org :

    Ces jeunes adultes qui s’infligent la stérilité

    27 juin 2024

    Le recours à la stérilisation (vasectomie et ligatures des trompes) est en hausse (cf. France : les vasectomies ont dépassé les stérilisations féminines). Cette augmentation est également observée chez les jeunes [1] qui sont en parallèle incités à donner leurs gamètes (cf. Don de gamètes, contraception : les jeunes ne méritent-ils pas qu’on les prenne au sérieux ? ; L’ABM en campagne pour le don de gamètes)[2]. Christian Flavigny et Michèle Fontanon-Missenard, tous deux pédopsychiatres, psychanalystes et directeurs de recherche à l’Institut Thomas More, interrogent ce phénomène et livrent leur analyse pour Gènéthique.

    « Faire » des enfants est-il passé de mode dans « la modernité » ? Une tendance s’affirme de renoncer à jamais à « en avoir », en se soumettant à une stérilisation précoce et irréversible, par ligature des trompes chez les jeunes femmes et vasectomie chez de jeunes hommes. Comment le comprendre ?

    Le refus du maternel sacrificiel

    Un argument invoqué est l’astreinte que la présence de l’enfant impose à la vie des adultes ; et nul doute que s’occuper de ses enfants dévore le temps, au détriment d’autres occupations possibles dans leur vie. La réaction des femmes décrites pas Eve Vaguerlant [3], embarrassées par le rôle maternel consacré à leur enfant qu’elles disent néanmoins aimer, traduit que ce temps consacré à l’épanouissement de leur enfant n’est pas source ressentie d’un épanouissement pour elles.

    Prendraient-elles le contrepied du sort que subissaient les femmes de jadis, que l’on décrit confinées à la tâche éducative de leur progéniture, censées s’y être adonnées plus par devoir que par plaisir ? Les femmes d’aujourd’hui se détourneraient-elles de ce qui est tenu pour un dévouement sacrificiel qu’aurait enduré leurs aïeules, dans le but de préserver la vie professionnelle qu’elles revendiquent accomplie, d’autant que les mesures sociales ne suffiraient pas à concilier leur vie de travail avec une vie de famille ? Ne veulent-elles plus s’imposer une tâche éducative chronophage et épuisante ? Mais quel est le critère d’accomplissement d’une vie : seulement professionnel, amical, amoureux – mais pas familial ?

    Certes si la tâche maternelle n’est perçue que comme une frustration, si elle n’épanouit pas leur vie de femmes devenant mères – comment alors ne pas comprendre ces femmes qui disent aujourd’hui « regretter » d’avoir eu des enfants ou qui prennent des mesures de contraception définitive ? Jugent-elles que l’épanouissement de la vie d’adultes, avec la réussite sociale en ligne de mire et les plaisirs qui vont avec la liberté individuelle, sans responsabilité contraignante, serait entravée par la tâche parentale ?

    Le bonheur et le don

    Ce qui se trouve éludé par cette préoccupation, c’est le bonheur ; le bonheur, contrairement au plaisir qui peut être individuel, est le fruit d’un partage, et plus encore : d’un don. Il ne s’agit pas du cadeau – encore que le cadeau n’ait de saveur que comme intention de donner ; il s’agit plus essentiellement du don fait à autrui de ce dont il est manquant : un don existentiel.

    Le don est un partage, selon deux facettes fondant la relation : donner et recevoir. Le don n’opère que si le donneur reçoit en retour : le donneur donne au receveur ce qui lui est manquant, mais à condition de recevoir de lui ce qu’il donne, dont le donneur est manquant ; cela fonde le lien anthropologique, selon ses deux axes : entre les sexes et entre les générations.

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  • S'autocréer, c'est se déshumaniser

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    De Joel Looper sur First Things :

    S'autocréer, c'est se déshumaniser

    6 . 28 . 24

    Réfléchis", dit mon ami, la voix teintée d'agressivité. "Pourquoi es-tu devenu un homme ? Parce que tu n'avais pas d'autre choix sur le plan social. Ne serait-ce pas mieux si les enfants n'avaient pas de telles contraintes sur ce qu'ils peuvent être ?

    Mon ami (appelons-le Jim) avait un préadolescent qui n'avait pas d'antécédents de dysphorie de genre et qui s'était récemment déclaré non binaire. Jim l'a soutenu, il s'est même montré enthousiaste. Il a raconté son histoire aux médias locaux et a invité les membres de notre petite église à poser des questions et à dialoguer. Je l'ai donc invité chez moi pour en savoir plus et, au moment opportun, lui faire part de mes craintes pour sa famille.  

    C'est sans doute la raison pour laquelle Jim m'a devancé en me demandant pourquoi j'avais choisi et continuais à choisir le sexe masculin. Répondre que, n'ayant pas le pouvoir d'échanger mes gamètes et mon ADN masculins contre des féminins, je n'avais pas le choix aurait été trop rapide pour entrer dans le vif du sujet. J'ai donc détourné la question.

    Le fait d'attendre n'a en rien apaisé la colère de Jim. Pour lui, exprimer ou même laisser entendre qu'il s'inquiétait de ses choix parentaux ou des décisions de son enfant n'était pas acceptable. En exprimant cette inquiétude, ce que j'ai fini par faire de manière plus explicite, j'ai fait de lui et de son enfant des personnes "peu sûres". Il semble, en fait, avoir ressenti ma crainte pour son enfant comme une agression. Notre amitié a pris fin. 

    Je ne doute pas que la motivation de Jim était de protéger sa famille. Mais il avait été séduit par un mouvement de masse à l'échelle de la culture, axé sur "la recherche de la liberté par rapport aux limites naturelles", comme l'a décrit le théologien anglais Oliver O'Donovan dans une série de conférences indispensables, à l'époque où Jim et moi étions encore en couches-culottes. Ce mouvement souhaite se passer de la nature humaine, en particulier en ce qui concerne la différence sexuelle et la sexualité. La nature, après tout, implique une limitation. "Haïr sa propre chair est la limite de l'auto-contradiction à laquelle tend notre liberté", a déclaré M. O'Donovan. "C'est le point où notre affirmation de nous-mêmes contre la nature devient une attaque contre nous-mêmes.

    Heureusement, ces conférences vieilles de quarante ans ont été rééditées en un mince volume qui comprend une nouvelle introduction de Matthew Lee Anderson et une rétrospective d'O'Donovan. Begotten or Made ? reste pertinent pour ses analyses théologiques claires de l'avortement, de la fécondation in vitro (et de l'élimination concomitante des embryons), de la maternité de substitution, de la contraception, du mariage, etc. O'Donovan commence cependant par aborder ce que l'on appelait en 1983 la "chirurgie transsexuelle", un sujet que son public d'origine aurait pu considérer comme une perte de temps, mais qui ne frappera personne de cette façon aujourd'hui.  

    "Le grand défi intellectuel auquel notre époque est confrontée au vu de ces innovations n'est pas de comprendre que ceci ou cela peut ou ne peut pas être fait", écrit O'Donovan, "mais de comprendre ce qui serait fait, si cela devait être fait". Un examen attentif de ce qui était considéré comme la meilleure pratique en matière de traitement de la dysphorie de genre devait clarifier, pour le public de l'époque Thatcher d'O'Donovan, où nous menait la quête de notre culture pour nous débarrasser de nos limites naturelles. De même, le petit enchiridion d'O'Donovan aidera le lecteur d'aujourd'hui à comprendre ce que nous faisons lorsque nous entreprenons des traitements de FIV, utilisons des contraceptifs, recourons à des mères porteuses ou subissons des soins dits "d'affirmation du genre". 

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  • Comment les enfants se font « laver le cerveau » pour les rendre favorables à l’idéologie du genre

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Laver le cerveau » des enfants pour les rendre favorables à l’idéologie du genre

    28 Juin, 2024
     

    Une étude[1], récemment publiée par la British Psychological Society, évalue la façon dont les enfants peuvent se faire « laver le cerveau » pour qu’ils soient favorables à l’idéologie du genre.

    Les travaux ont été menés par un groupe de psychologues qui a conçu une méthode afin de manipuler les enfants en « réduisant la croyance en l’immuabilité du genre », voire en encourageant les enfants à se déclarer eux-mêmes transgenres (cf. Dysphorie de genre chez l’enfant et l’adolescent : « ne pas promouvoir des traitements expérimentaux et inutilement invasifs »).

    Les résultats ont montré que les enfants de 10 ans et moins, certains étant âgés de 5 ans seulement, étaient plus susceptibles d’adopter des comportements favorables au transgenrisme après.

    « Les enfants âgés de 5 à 6 ans et de 9 à 10 ans qui ont visionné une vidéo d’une jeune fille transgenre nommée Jazz se sont distingués des enfants du groupe témoin, sans vidéo, à plusieurs égards : ils ont fait preuve d’une meilleure compréhension des identités transgenres, ont été moins enclins à considérer le genre comme immuable, et ont été moins enclins à juger que le genre à la naissance déterminait deux propriétés stéréotypées spécifiques au genre : jouer avec un service à thé plutôt qu’avec un camion ; aimer se maquiller plutôt que d’aller à la pêche » explique l’étude.

    Comme elle l’indique clairement, les jeunes esprits sont influençables (cf. Questionnements de genre chez les enfants : un colloque pour éclairer parents et professionnels) .

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    [1] The role of story videos on children’s reasoning about transgender identities, Rachel D. Fine, Solangel C. Troncoso, Susan A. Gelman, 19 June 2024, https://doi.org/10.1111/bjdp.12503

    Source : Washington examiner, Jeremiah Poff (24/06/2024)

  • Quand l'école se meurt...

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    Une opinion de Joseph Junker, père de famille nombreuse, publiée sur la Libre :

    L’école se meurt. Elle ne guérira plus

    Mes enfants, je l’espère, ne grandiront pas dans le confort d’une bulle sociale et de l’amitié de semblables, ni dans une élite isolée des réalités du commun des mortels. Mais la question que se pose désormais, c’est : combien de temps ? Combien de temps avant que je n’aie tout simplement plus le choix ?

    23-06-2024

    L’agonie pourrait durer encore un temps, et nous continuerons encore à y envoyer nos enfants par habitude ou par déni… Puis l’école sera morte. Ce n’était ni nécessaire, ni inévitable, mais ce l’est devenu à présent, il ne sert à rien de le nier.

    Bien sûr, cela commence un peu à se voir. Les résultats apocalyptiques des enquêtes PISA ne sont que la face émergée d’une chute de niveau tellement rapide que les parents de plusieurs enfants peuvent l’observer à quelques années d’intervalle ; les professeurs désespérés de l’état de l’école en parlent autour d’eux ; ou encore le harcèlement dont les élèves eux-mêmes sont toujours plus victimes… et, oserais-je le dire, l’incapacité patente de jeunes tout frais émoulus de l’école secondaire à réaliser des tâches élémentaires, comme rédiger un paragraphe simple ou consulter un horaire de bus.

    Il n’y a plus rien à espérer des tentatives de corriger le tir. L’État continue à imposer aux écoles toujours plus de technocratie ; les pédagogues s’imaginent que l’école ne fonctionne pas parce que leurs méthodes n’ont pas été appliquées correctement ; et pendant que les élèves s’auto-lobotomisent toujours plus efficacement à grands coups de Tiktok, les écoles les plus avancées songent à offrir à leurs élèves des ordinateurs portables et pourquoi pas à y introduire l’intelligence (artificielle bien sûr).

    Conséquence logique, d’ici quelques années, toutes les familles d’un certain niveau ne songeront qu’à quitter l’école. Ceux qui en ont les moyens matériels rejoindront l’école privée. Quant à ceux qui en ont les moyens humains, ils grossiront les rangs des élèves scolarisés à la maison.

    L’école privée et à domicile en plein boom

    Contrairement à ce que vous pensez peut-être, cette possibilité n’a rien d’une vue de l’esprit. Si l’enseignement privé et à domicile sont chez nous aujourd’hui encore modestes, ils n’en ont pas moins doublé de volume en quelques années, atteignant un demi-pourcent des élèves d’âge scolaire. L’enseignement à domicile explose dans la plupart des démocraties occidentales, et certains pays en avance sur nous donnent un aperçu de ce qui nous attend.

    Pour ne prendre qu’un exemple, parmi les statistiques méconnues sur les États-Unis, savez-vous que le nombre d’enfants “home-schooled” y a pratiquement doublé en trois ans, passant de 2,6 millions en 2019 à 4,2 millions en 2022-23 ? Les familles qui choisissent ce mode d’enseignement sont en moyenne plus nombreuses, et de catégories socio-économiques plus élevées. Plus marquant encore, les scores des écoliers à domicile sont 15 à 30 % plus élevés que ceux des écoliers classiques, et ce dans chaque catégorie sociale ou raciale. À cela, deux explications possibles et complémentaires : soit l’école américaine est moribonde, battue à plate couture par la mère de famille américaine moyenne “part-time” ; soit les meilleurs élèves de toutes les catégories ne nous atteindront pas. Il serait naïf de penser que la situation américaine est transposable en Belgique. Mais il serait tout aussi naïf de penser que cette tendance mondiale ne se produira pas chez nous. Ce jour-là, il ne restera au ministre de l’Enseignement que deux options : l’option française, soit chiffonner la constitution et interdire en espérant sauver la face (bien sûr tout en prenant garde de placer ses propres enfants au Lycée Henri IV ou Stanislas), et l’option britannique, plus pragmatique, d’accompagner les free schools comme une source de régénération de l’enseignement, voire même les financer pour permettre aux moins aux bons élèves de s’extraire du piège des “failed schools”.

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  • Quand le pape François répond aux questions de 12 étudiants sur l'identité de genre et la discrimination LGBTQ

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Le pape François répond aux questions de 12 étudiants sur l'identité de genre et la discrimination LGBTQ
    Lors de la conversation d'une heure organisée le 20 juin par l'initiative Building Bridges de l'université Loyola, le pape François s'est adressé directement à des étudiants de toute la région Asie-Pacifique.

    20 juin 2024

    Le pape François a participé jeudi à un appel vidéo de questions-réponses avec des étudiants universitaires. Un étudiant bisexuel des Philippines a demandé au pape de cesser d'utiliser un "langage offensant" et un étudiant australien s'est dit préoccupé par le fait que les enseignants des écoles catholiques adoptent la théorie du genre.

    Lors de la conversation d'une heure organisée le 20 juin par l'initiative Building Bridges de l'université Loyola, le pape François s'est adressé directement à des étudiants de toute la région Asie-Pacifique.

    Jack Lorenz Acebedo Rivera, étudiant en psychologie dans une université catholique de Manille, qui s'est présenté sous le nom de "JLove", a expliqué au pape comment il se sentait stigmatisé.

    "Je suis moi-même exclu et malmené en raison de ma bisexualité, de mon homosexualité, de mon identité et du fait que je suis le fils d'un parent célibataire", a déclaré M. Acebedo.

    "Ma mère ne peut pas divorcer de mon père. S'il vous plaît, autorisez le divorce aux Philippines et cessez d'utiliser un langage offensant à l'encontre de la communauté LGBTQIA+. Cela entraîne une immense douleur. À cause de cela, j'ai développé un trouble bipolaire et je suis stigmatisé", a ajouté l'étudiant philippin.

    Elizabeth Fernandez, étudiante en droit et en commerce à Sydney, a expliqué que de nombreux étudiants catholiques se sentent aujourd'hui "bombardés par des idéologies circulaires, moqués pour leur foi, et dépassés dans leur mission d'être des phares d'espérance".

    "Nous sommes également préoccupés par le fait que de nombreux jeunes reçoivent une formation à la foi superficielle. Certains professeurs de religion dans les écoles catholiques utilisent le temps de classe pour prêcher leurs propres programmes d'avortement, de contraception et de théorie du genre", a-t-elle ajouté.

    "Nous proposons que tous les professeurs de religion soient formés à la catéchèse et que les jeunes soient encouragés à devenir eux-mêmes catéchistes", a déclaré Mme Fernandez. "Nous voulons aussi que les jeunes aient un meilleur accès à la confession et que le Christ soit intégré dans toutes les matières scolaires, favorisant ainsi une culture de plus grande révérence pour l'Eucharistie.

    L'étudiante australienne a également demandé au pape de prier pour sa mère, Donna, qui a neuf enfants et à qui on a récemment diagnostiqué un cancer du cerveau.

    La vidéo diffusée en direct montre le pape François prenant soigneusement des notes sur une feuille de papier posée sur son bureau pendant que les étudiants s'expriment et font part de leurs préoccupations. Le pape a écouté plusieurs étudiants avant de répondre à leurs questions en groupe.

    Dans sa réponse, le pape François a noté que la question de l'identité personnelle était un thème récurrent mentionné par de nombreux étudiants. 

    Le pape François a souligné que les problèmes de discrimination peuvent être résolus par la proximité.

    S'adressant en espagnol aux étudiants qui écoutaient une traduction simultanée en anglais, le pape a déclaré qu'il existait une "discrimination à l'encontre des personnes fondée sur l'identité", y compris une "discrimination fondée sur le sexe". Le traducteur anglais de l'appel vidéo a traduit ces propos pour les étudiants par "discrimination fondée sur l'identité ou l'orientation sexuelle ou sur le genre", bien que le pape François n'ait pas utilisé les mots "identité ou orientation sexuelle".

    Le pape François a ensuite axé une grande partie de sa réponse sur le problème de la discrimination à l'égard des femmes, qui sont traitées comme si elles faisaient partie d'une "deuxième catégorie", ajoutant : "Mais nous voyons qu'aujourd'hui, dans le monde, les femmes sont les meilleurs leaders (...) et qu'elles sont supérieures aux hommes dans leur capacité à créer une communauté".

    "La capacité de maternité donne aux femmes une position d'action beaucoup plus efficace que celle des hommes et c'est important", a déclaré le pape François.

    "En résumé, non à la discrimination... et oui à la proximité, à l'intimité", a-t-il ajouté. "C'est ce qui nous conduit à l'amour.

    Le pape François a également abordé la question de l'éducation catholique, soulignant l'importance d'une bonne formation à la foi afin que les jeunes connaissent bien leur foi et soient amenés à devenir des "chrétiens authentiques".

    En réponse à l'inquiétude d'Elizabeth concernant les moqueries dont font l'objet les étudiants catholiques sur les campus, le pape François lui a dit que "les chrétiens ont toujours été persécutés depuis le tout début".

    Le pape a mis en garde contre la tentation d'un "christianisme tiède" qui accompagne la persécution, tout en soulignant que "le martyre fait partie du christianisme".

    Au total, 12 étudiants d'Indonésie, de Taïwan, des Philippines, de Corée du Sud, d'Australie, du Japon et de Nouvelle-Zélande se sont entretenus avec le pape François lors de l'appel vidéo.

    Hseih Hsiang, un étudiant en génie électrique de Taïwan, s'est adressé au pape : "Bien que les catholiques soient une minorité à Taïwan, nous avons la liberté de partager notre foi sans être menacés ou non respectés".

    En réponse à un étudiant indonésien qui s'inquiétait de l'isolement des jeunes dû à la technologie, le pape François a déclaré que la technologie pouvait aider, mais qu'elle n'était pas suffisante. Il a souligné l'importance pour les jeunes d'avoir un sentiment d'appartenance et a demandé aux étudiants de réfléchir à la signification réelle du mot "appartenance".

    L'initiative "Building Bridges" a décrit l'événement comme "une rencontre synodale entre le pape François et des étudiants universitaires", notant que l'événement ne faisait pas officiellement partie du synode sur la synodalité. 

    Le pape François se rendra dans la région Asie-Pacifique du 2 au 13 septembre et visitera l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour.

  • Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

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    Guide pour l'EVRAS et Santé Mentale des enfants et des adolescents: un texte résolument toxique

    Lettre datée du 17 juin 2024 et une analyse de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale concernant le Guide EVRAS

    Depuis de nombreuses années, des séances d’animation Evras ont cours à l’école et nous, membres de la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale, sommes tout à fait favorables à leur principe.

    Depuis quelques semaines, les centres de planning familial clament haut et fort la réussite concrète de ces séances à l’école. Auto-satisfecit qui est une belle application de la méthode Coué, émanant d’institutions qui sont à la fois juges et parties ! Une évaluation soignée et indépendante aurait très probablement montré que certaines de ces animations ont été bonnes et même très bonnes, d’autres nulles et d’autres traumatisantes pour les enfants et les adolescents.       
    A l’arrière-plan de ces animations, il y a la compétence variable des animateurs, leur formation et la  référence qu’ils font plus ou moins-au moins actuellement- au guide pour  l’Evras.

    Ce guide, publié au Moniteur belge le 25 mars 2024, est considéré par les responsables des formation Evras comme un instrument de référence essentiel [1].

    Pourtant, depuis plus d’un an, la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale est alertée par des parents, des institutions et des cliniciens, tous préoccupés par l’orientation et de nombreux contenus de ce guide pour l’Evras. Nous avons dès lors pris le soin de lire attentivement l’ensemble du texte du guide et de formuler dans le rapport ci-joint les critiques qui nous paraissent devoir lui être adressées.

    C’est d’abord le mode de rédaction du guide qui pose question. En 2021, il a été entouré de beaucoup de mystère... très difficile de savoir à la demande de qui et avec qui le groupe de rédaction s’est constitué : aucune Université n’y a été convoquée, aucun professionnel notoire de la psychologie de l’enfant, belge ou étranger, aucune référence substantielle à des manuels francophones d’éducation sexuelle déjà bien rodés, aucune explication sur la méthode, aucune évaluation indépendante quant à la scientificité  du produit fini !

    C’est plutôt une sorte d’essai, émanant de la plume d’un petit groupe de rédacteurs très inspirés par l’idéologie du genre, qui transparaît abondamment dans le texte.

    La neutralité nécessaire dans une matière aussi délicate n’a donc pas été respectée et cela nuit grandement à la pertinence d’un grand nombre d’items et points d’attention que comprend le guide.

    Nous pensons que le guide tel qu’il a été élaboré n’aidera pas à redonner le sens de l’appartenance au collectif mais au contraire, privilégiera l’individualisme à tout crin.

    Le principe de diffuser des informations à des fins partisanes est alors venu se substituer à l’écoute des jeunes et aux réponses qu’il s’agit de leur donner en fonction de leurs questions et aussi de leur âge.

    Nous sommes majoritairement des cliniciens attentifs à l’éducation à la vie sexuelle et relationnelle et nos remarques et critiques visent à ce que le guide retrouve sa consistance sans aucunement devoir céder aux idéologies ambiantes.

    Nous espérons que vous trouverez dans notre analyse de quoi réfléchir au bien- fondé de la version actuelle de ce guide et que ceci pourra susciter un véritable débat dont notre démocratie a bien besoin et qui, en l’occurrence, a été soigneusement évité.

    Croyez à notre considération distinguée.

    la Ligue Wallonne pour la Santé Mentale

    LIGUE WALLONNE POUR LA SANTÉ MENTALE

    Association Sans But Lucratif

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    [1]Lors des débats au Parlement de la Communauté française, la ministre de l’Éducation, Madame Caroline DESIR, a d'ailleurs précisé, en réponse à une interpellation, que le guide est « un texte réglementaire et contraignant à l'égard des professionnels qui organiseront les animations EVRAS ».

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  • A quoi bon la synodalité puisque le pape fait tout lui-même ?

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction Diakonos.be) :

    Soi-disant synodalité, puisque que le Pape François fait tout lui-même

    En fin de compte, le synode d’octobre qui était censé être le couronnement de l’œuvre ambitieuse du Pape François entamée en 2021 finira par discuter seulement… de synodalité. Un mois entier de discours de la méthode. Parce que c’est le Saint-Siège, pour ne pas dire le Pape, qui s’est saisi de toutes « les thématiques de grande importance » qui étaient ressorties de la précédente session. Ce dernier a, de son côté, mis sur pied une dizaine de « groupes d’étude » qui seront chargés de réexaminer par le menu les « questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées » pour en remettre les premiers résultats en juin 2025.

    Mais ce n’est pas tout. Parce que dans les faits, le Pape François fait tout lui-même. Il suffit de prêtre attention à la coïncidence temporelle qui, le même jour, le 18 décembre dernier, a vu sortir à la fois le document qui a muselé la prochaine session synodale et la déclaration « Fiducia supplicans » qui a tranché par une décision solitaire venue d’en-haut la sempiternelle controverse pour ou contre la bénédiction des couples homosexuels, l’autorisant en dépit de l’opposition vigoureuse d’épiscopats continentaux entiers et la critique frontale de l’ensemble des Églises orthodoxes et orientales.

    Les « questions controversées » dont le Pape s’est saisi sont grosso modo les mêmes que celles sur lesquelles le « chemin synodal » de l’Église catholique d’Allemagne s’est engagé ces dernières années : prêtres mariés, nouvelle morale sexuelle, ordination sacrée des femmes. Depuis Rome, le Pape François est parvenu à grand-peine à empêcher le synode Allemand de prendre des décisions susceptibles de provoquer un schisme. Mais dans le même temps, il a laissé dans toute l’Église cohabiter des opinions opposées, des opinions qui se traduisent bien souvent en actes. Quant à lui, il se contente de descendre de temps à autre dans l’arène pour trancher l’une ou l’autre question par des gestes ou des déclarations expéditives mais jamais concluantes, qui enflamment davantage la controverse plutôt que de l’apaiser.

    Ces dernières semaines, le Pape s’est exprimé publiquement sur au moins trois questions. Sans en résoudre aucune mais, au contraire, en les compliquant davantage.

    *

    La première question est une sorte de coda à la polémique sur la bénédiction des couples homosexuels. Dans une interview à Norah O’Donnell de la chaîne américaine CBS, le Pape François a déclaré que « la bénédiction est pour tout le monde », pas des couples mais bien des personnes parce que « ce que j’ai permis ce n’était pas de bénir l’union ».

    Certains ont vu dans ces déclarations du Pape une correction restrictive de « Fiducia supplicans ». Mais d’autres n’y ont vu qu’un simple artifice rhétorique. Ce qui dans tous les cas ne change rien à la pratique actuelle où l’on bénit déjà, ensemble, deux homosexuels qui célèbrent leur union, certains qu’à Rome personne ne les rappellera à l’ordre pour leur enjoindre de les bénir séparément, l’un après l’autre.

    *

    La seconde question est celle de l’admission des homosexuels au sacerdoce.

    Sur ce point précis, le Saint-Siège avait pris position en 2005, dans une instruction de la Congrégation pour l’éducation catholique qui imposait de ne pas admettre dans les séminaires ceux qui « pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent la soi-disant culture gay ».

    La seule exception autorisée concernant les « tendances homosexuelles n’étant que l’expression d’un problème transitoire » qui devaient cependant « être clairement dépassées au moins trois ans avant l’ordination ».

    Et dans les faits, au cours des années qui ont suivi, la pratique s’est répandue en de nombreux endroit d’exclure des ordres sacrés ceux qui pratiquaient l’homosexualité ou soutenaient l’idéologie « gender » et d’admettre en revanche ceux qui, bien qu’ils aient une « orientation homosexuelle » ne la mettaient pas en pratique avec des personnes de même sexe et s’engageaient à rester fidèles à la chasteté du sacerdoce, à l’instar des candidats hétérosexuels.

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  • Son objectif : être la première femme transgenre à avorter

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    De Gènéthique magazine :

    L’avortement, l’ultime « stéréotype de genre » ?

    13 juin 2024

    Dans une vidéo publiée sur X [1], une femme transgenre, c’est-à-dire une personne née homme et se déclarant désormais femme, affirme vouloir être la première transgenre à subir une transplantation d’utérus, « ovaires et ovules compris », issu d’un homme transgenre. Son objectif, après avoir eu « autant de relations sexuelles homosexuelles avec autant de femmes trans que nécessaire » : être la première femme transgenre à avorter.

    La vidéo a été une première fois diffusée dans l’émission The Megyn Kelly Show l’année dernière. Certains soupçonnent qu’il s’agisse d’une « fausse vidéo ». Peut-être. Mais n’est-elle pas révélatrice ?

    En effet, l’idéologie transgenre, en promouvant l’« identification » à un sexe donné, réhabilite tous les stéréotypes. Un petit garçon se détourne du foot et aime jouer à la poupée, il serait une petite fille ? Un homme s’« identifie » comme femme et il faudrait qu’il se fasse pousser les cheveux, porte des jupes et se maquille ? Et avorte, la pratique étant présenté comme « le » droit de la femme.

    Dans leur ouvrage Transmania, Dora Moutot et Marguerite Stern, qui mentionnent cette vidéo [2], interrogent : « au final la pilule contraceptive, l’avortement (soyons claires, nous sommes pour) et le transgenrisme ne seraient[-ils] pas des formes primitives du transhumanisme célébrées par des féministes qui pensent que la solution pour atteindre l’égalité est de dépasser les rôles biologiques » ? « La première étape du transhumanisme ne serait-elle pas après tout de faire disparaitre les différences entre hommes et femmes ? » « Seule la perception comptera, le goût de la vérité s’estompera, et plus personne ne se souciera du réel », prédisent-elles.

    Effacer l’homme et la femme, nier les différences entre les deux sexes, pouvoir s’« auto-déterminer » au nom du seul ressenti, mais rétablir les stéréotypes, jusqu’aux plus emblématiques (cf. La France inscrit l’avortement dans sa Constitution. Et ensuite ?).

    -------------------

    [1] Toronto Sun, Trans woman wants uterus transplant so she can be first ever to have abortion, Denett Wilford (11/06/2024)

    [2] Transmania, ed Magnus, p.346

  • Les propos "insultants" du pape lui auraient-ils malencontreusement échappé ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Qu'aurait dit le pape François ?

    12 juin 2024

    Le pape François fait de nouveau la une des journaux mercredi, après avoir utilisé un terme italien offensant pour désigner l'homosexualité, pour la deuxième fois au cours des dernières semaines.

    Selon plusieurs sources, le pape a utilisé le mot "frociaggine", souvent traduit par "pédé", en s'adressant à quelque 200 prêtres italiens, quelques semaines seulement après avoir utilisé ce terme lors d'une réunion à huis clos avec des évêques.

    Le pape a utilisé ce terme pour décrire un climat et une culture au sein de la curie romaine et pour réitérer la discipline de l'Église selon laquelle les hommes ayant une orientation homosexuelle profondément ancrée ne devraient pas être admis au séminaire pour la formation à la prêtrise.

    Selon les médias, François a relaté une conversation avec un monseigneur de la Curie qui lui aurait dit qu'il s'inquiétait de "la culture gay à l'intérieur [du Vatican]". François a raconté qu'il avait dit au prêtre : "Oui, il y a une atmosphère de pédophilie. C'est vrai, on la trouve au Vatican".

    C'est la deuxième fois au cours des dernières semaines que le pape utilise ce terme, qui a suscité des critiques pour ses connotations péjoratives. 

    Le souverain pontife avait déjà utilisé ce terme lors d'une réunion avec des évêques italiens, déclarant qu'il y avait trop de "pédérastie" dans les séminaires et exhortant l'épiscopat à ne pas admettre en formation des hommes ayant des tendances homosexuelles.

    Le service de presse du Vatican a présenté des excuses nuancées au nom du pape après sa première utilisation, exprimant ses excuses à tous ceux qui ont été offensés par le mot. 

    Mais la répétition de l'expression semble devoir susciter une nouvelle série de critiques.

    Beaucoup ont vu dans la vulgarité de François un signe qui va à l'encontre de sa réputation d'inclusivité, établie de longue date, et de son encouragement à une pastorale plus dévouée et plus sensible pour les catholiques homosexuels. 

    D'autres observateurs ont cherché à minimiser ou à rejeter la vulgarité du pape, arguant qu'elle était excusable chez un homme de son âge, accidentelle étant donné que l'italien n'est pas sa langue maternelle, ou même qu'elle était une preuve de sa "terreur" et de sa simplicité personnelle.

    Le choix du langage de François a également amplifié la discussion sur son point de vue plus général. 

    Certains commentateurs ont noté - de manière critique ou approbatrice - que l'objectif du pape était de renforcer la discipline codifiée en 2005 par Benoît XVI, selon laquelle les hommes ayant des tendances homosexuelles "profondément ancrées" ne devraient pas être admis à suivre une formation au séminaire. 

    D'autres ont juxtaposé cela à sa réponse très citée lors d'une conférence de presse en 2013, au cours de laquelle il a déclaré "qui suis-je pour juger" lorsqu'on lui a posé des questions sur le clergé homosexuel. 

    Mais dans ses remarques les plus récentes, le pape ne s'est pas principalement exprimé sur la formation au séminaire en tant que telle, mais sur un climat et une culture parmi certains clercs qu'il considère comme omniprésents - au moins dans certains endroits - désordonnés et nocifs. 

    Cette question a souvent été abordée publiquement par le pape, qui a noté l'existence de "lobbies homosexuels" au sein de l'Église à plusieurs reprises au cours de sa décennie de mandat. 

    En effet, la célèbre phrase de François "Si quelqu'un est gay et qu'il cherche le Seigneur et a une bonne volonté, qui suis-je pour juger ?" a été prononcée en réponse à une question spécifique sur les rapports relatifs à un prêtre du Vatican accusé par la presse italienne d'avoir eu une liaison avec un garde suisse.

    Le point de vue de François, tel qu'il a été exprimé à l'époque, n'était pas un commentaire sur la discipline interdisant aux hommes ayant des tendances homosexuelles d'entrer dans les séminaires ou sur la place des homosexuels dans l'Église, mais plutôt sur son refus de juger un prêtre qu'il considérait comme innocent d'une accusation, et dont il pensait qu'il essayait de conformer sa vie à l'Évangile et aux règles de l'état clérical.

    Dans le même temps, François a également évoqué le problème du "lobby gay" au sein de la curie, qu'il avait déjà identifié comme un problème. Après les accusations d'homophobie, François a précisé qu'il était "contre tous les lobbies, pas seulement contre les lobbies gays".

    "L'homosexualité est une tendance. Le problème, c'est le lobby", a déclaré François. "Le lobby est inacceptable, qu'il s'agisse du lobby gay, du lobby politique ou du lobby maçonnique. 

    Il a tenu à peu près le même discours lors des deux réunions récentes au cours desquelles il a utilisé le terme offensant de "frociaggine". Mais la plupart des observateurs s'accordent à dire que le choix de langage du pape était inutilement incendiaire, offensant et malavisé - et qu'il a considérablement détourné l'attention du point que nous souhaitions faire valoir. 

    Mais la différence de réaction du public à ses diverses références aux "lobbies gays" et à la "pédophilie" soulève une question intéressante et embarrassante : Existe-t-il une formulation ou une terminologie qui aurait permis à la fois de faire passer le message de François et de ne pas être perçue comme offensante ? 

    La contextualisation par François de sa préoccupation en 2013 - celle d'une sous-culture illicite de toute nature et distincte des personnes qui éprouvent une attirance pour le même sexe en soi - a conduit à ce que la question disparaisse largement du débat public, en faveur d'une large universalisation du "qui suis-je pour juger". 

    Mais lors de ses rencontres avec les évêques et les prêtres italiens ces dernières semaines, François ne soulignait pas un problème général de sous-cultures au sein de la prêtrise, mais un problème spécifique. Même si le choix d'un autre mot pour la décrire aurait atténué les critiques du public et aurait moins prêté le flanc aux accusations de sectarisme, il est peu probable que l'expression "homosexualité" aurait échappé à la critique.

    Le fait que certaines parties de l'Église, y compris le Vatican, aient - comme le pape l'a dit en discutant avec le monseigneur - une sous-culture sexuellement active problématique est dans une certaine mesure connu et prouvé comme étant potentiellement nuisible à l'Église, même s'il est difficile de le quantifier. 

    En 2021, The Pillar a rencontré pendant près de deux heures le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, pour lui présenter des rapports sur l'utilisation d'applications de prostitution géolocalisées dans des sections restreintes du Vatican.

    Plusieurs dizaines d'appareils ont été utilisés pour accéder à des applications conçues pour faciliter les rencontres sexuelles dans des zones de l'État de la ville interdites aux touristes et aux pèlerins.  

    Les sous-cultures d'ecclésiastiques sexuellement actifs posent de nombreux problèmes à l'Église, comme le pape François l'a lui-même indiqué à plusieurs reprises, que l'activité sexuelle concerne des femmes ou des hommes. 

    Au niveau individuel, ces sous-cultures peuvent fournir des communautés de comportements pécheurs qui se renforcent mutuellement, mettant en danger les efforts d'un clerc pour conformer sa vie à l'Évangile, ce qui, selon François, devrait être l'objectif de tout catholique.

    Au niveau institutionnel, elles peuvent également former des cliques pour le "lobbying" et l'avancement mutuel, et faciliter une tolérance générale des actions illicites - qu'elles soient sexuelles, financières, administratives - et des ecclésiastiques vivant ce que François a appelé des "doubles vies". 

    Et, dans des lieux comme le Saint-Siège, elles peuvent même créer des risques institutionnels, laissant les individus exposés au chantage ou à la vulnérabilité en cas de violation des données.

    C'est, comme The Pillar en a longuement discuté avec le cardinal Parolin en 2021, une question difficile et sensible à aborder, et si les risques et les problèmes sont apparents, il n'en va pas de même pour les solutions efficaces.

    Comme The Pillar l'a découvert après sa rencontre avec Parolin, au cours de laquelle le cardinal a d'abord proposé de fournir une longue déclaration écrite décrivant ses préoccupations et la réponse proposée, mais a ensuite refusé de le faire, il ne s'agit pas non plus d'une conversation que la plupart des hauts responsables de l'Église sont disposés à avoir en public.

    En ce sens, le désir apparent du pape François de mettre en lumière un problème qu'il estime évident et omniprésent pourrait être considéré comme un signe de leadership fort. À l'inverse, son choix constant d'un langage incendiaire pourrait lui rendre la tâche plus difficile.

  • Vatican : Le Pape François s'exprime à nouveau sur l'admission des homosexuels dans les séminaires

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    De Walter Sánchez Silva sur CNA/ACI Prensa (NCR) :

    Vatican : Le Pape François s'exprime à nouveau sur l'admission des homosexuels dans les séminaires
    Parmi les sujets abordés, le Saint-Père a évoqué l'identité du prêtre et la beauté d'être prêtre.

    11 juin 2024

    Lors d'une rencontre mardi avec quelque 160 prêtres à l'Université pontificale salésienne, le pape François a de nouveau abordé la question de l'admission des homosexuels dans les séminaires. 

    Le Bureau de presse du Vatican a rapporté qu'au cours de la réunion à huis clos, le pape est revenu sur le sujet de l'admission des hommes "ayant des tendances homosexuelles dans les séminaires, réitérant la nécessité de les accueillir et de les accompagner dans l'Église et l'indication prudentielle du Dicastère pour le clergé concernant leur entrée au séminaire."

    La déclaration ne précise pas à quelle indication du Dicastère pour le Clergé le Saint-Père faisait référence.

    Selon l'instruction publiée en 2005 par la Congrégation pour l'éducation catholique de l'époque - l'actuel Dicastère pour la culture et l'éducation - l'Église "ne peut admettre au séminaire et dans les ordres sacrés ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce que l'on appelle la 'culture gay'".

    Le sujet a fait surface à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. 

    Début juin, le journal italien Il Messagero a publié une lettre du Saint-Père adressée à un jeune homme exclu du séminaire en raison de son homosexualité, qu'il encourageait à "aller de l'avant" dans sa vocation.

    Le 20 mai, lors d'une autre réunion à huis clos avec les évêques italiens, le pape François aurait tenu des propos dérisoires sur la présence de l'homosexualité dans les séminaires. 

    En réponse aux articles de presse sur les propos présumés du pape, le Vatican a publié le 28 mai une déclaration indiquant que le pape François "n'a jamais eu l'intention d'offenser ou de s'exprimer en termes homophobes, et il présente ses excuses à ceux qui ont été offensés par l'utilisation d'un terme qui a été rapporté par d'autres".

    Selon le Bureau de presse du Saint-Siège, lors de la réunion du 11 juin, après les salutations de Mgr Michele di Tolve et un moment de prière, le pape François a entamé un dialogue avec les prêtres présents.

    Parmi les sujets abordés, le Saint-Père a évoqué l'identité du prêtre et la beauté d'être prêtre. Le Pape a cité le modèle du Père Lorenzo Milani comme "un grand, une lumière pour le prêtre italien".

    Le vaste débat a également porté sur l'importance d'accompagner ceux qui souffrent, en particulier les personnes âgées.

    Parmi les autres sujets abordés, citons la situation actuelle en Europe, en Terre Sainte, en Ukraine, au Myanmar et en République démocratique du Congo, entre autres.

    Il s'agissait de la troisième rencontre du pape François avec les prêtres de Rome en moins d'un mois. Le 14 mai, il a rencontré les prêtres les plus âgés et à la fin du mois, il a rendu visite aux plus jeunes.

    Ce que l'article ci-dessus ne mentionne pas, ce sont les propos où le pape évoque à nouveau en termes considérés comme insultants la présence des homosexuels au Vatican comme on peut le constater dans l'article de Jamie Tabberer repris ci-dessous :

    Le pape François utilise pour la deuxième fois une insulte contre les homosexuels - mais que signifie "frociaggine" ?

    Le pape a utilisé l'insulte anti-gay "frociaggine" en public pour la deuxième fois en quelques semaines, selon deux importantes agences de presse italiennes.

    Le pontife aurait de nouveau utilisé le terme mardi (11 juin 2024) lors d'une réunion avec des prêtres de l'Université pontificale salésienne à Rome.

    Le chef de l'Église catholique a déjà fait les gros titres lorsqu'il a utilisé ce mot lors d'une réunion avec des évêques au Vatican le mois dernier.

    Il s'est par la suite excusé, déclarant qu'il n'avait pas réalisé qu'il s'agissait d'un mot offensant.

    La nouvelle de l'utilisation de ce terme par le pape de 87 ans cette semaine est venue de sources anonymes citées par ANSA et Adnkronos.

    Un évêque est venu me voir et m'a dit : "Il y a trop de frociaggine ici au Vatican"", a déclaré le pape François selon le journal Corriere aujourd'hui (12 juin 2024).

    Vatican News a confirmé que le pape avait parlé des homosexuels lors de la réunion, mais n'a pas abordé l'utilisation qu'il avait faite de ce terme. Le pape "a parlé du danger des idéologies dans l'Église", selon le site d'information en ligne du Saint-Siège, réitérant que bien que l'Église accueille les personnes "ayant des tendances homosexuelles", elle doit faire preuve de "prudence".

    "Frociaggine", qui se traduit approximativement par "faggotry" en anglais, est un terme italien péjoratif désignant les homosexuels. Dérivé du mot "frocio" - argot désignant les homosexuels - il combine le suffixe "-aggine", qui dénote une qualité négative.

    Le pape a utilisé ce terme pour la première fois en public le lundi 20 mai 2024, lors de l'assemblée de la Conférence épiscopale italienne.

    Matteo Bruni, directeur du Saint-Siège, l'organe directeur de l'Église catholique, a déclaré par la suite dans un communiqué : "Le pape François est au courant des articles qui ont été publiés récemment concernant une conversation qu'il a eue avec des évêques... à huis clos."

    M. Bruni poursuit : "Comme il [le pape] l'a déclaré plus d'une fois, 'Dans l'Église, il y a de la place pour tout le monde - tout le monde ! Personne n'est inutile ou superflu, il y a de la place pour tout le monde, tel que nous sommes".

    La déclaration ajoute : "Le pape n'a jamais eu l'intention d'offenser ou d'utiliser un langage homophobe, et il présente ses excuses à tous ceux qui se sont sentis offensés [ou] blessés par l'utilisation d'un mot".

  • Est-ce que la pudeur a encore un avenir ?

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    De didoc.be (Julio Llorente) :

    Revendiquer la pudeur pour exalter la chair

    7 juin 2024

    Est-ce que la pudeur a encore un avenir ?

    José F. Peláez affirme que l’hiver est plus élégant que l’été, et moi qui aime beaucoup les températures élevées et les bouffées de chaleur estivales, je dois me ranger à son avis, à mon grand regret. Si la civilisation, comme l’a écrit quelqu’un, consiste moins à montrer qu’à cacher, moins à affirmer qu’à insinuer, l’été, la saison où on se découvre, n’est pas très civilisé : l’exhibitionnisme esthétique, les vêtements transparents, les débardeurs et les pieds nus abondent à cette époque de l’année. Et les optimistes qui célèbrent tout cela ne manquent pas : enfin libérés des religions qui méprisent la chair, nous célébrons finalement le corps comme beauté ! L’été serait ainsi l’apothéose d’une chair autrefois refoulée, le dépassement définitif d’une gnose qui identifiait corps et péché. Il n’y a plus rien à cacher !

    Je comprends l’euphorie de certains, mais j’ajouterai qu’elle repose sur une idée fausse. Elle repose sur l’idée que l’origine de la pudeur se trouve dans le rejet de la chair. Je ne suis pas d’accord. Seuls ceux qui bénissent les corps peuvent envisager quelque chose d’aussi étrange que de les couvrir. Je soupçonne que nous ne nous habillons pas pour cacher quelque chose de déshonorant, mais pour protéger quelque chose de sacré ; pas pour couvrir notre honte, mais pour sauvegarder notre intimité. Plutôt que du mépris du corps, l’acte de s’habiller découle de son exaltation. Le vêtement n’est pas un cercueil, mais un tabernacle. Il ne cache pas la poussière sous la moquette, mais il protège la pureté, comme les coffres.

    Je peux accepter que l’on impute à la pudeur le péché de donner trop d’importance à la chair ; mais je répondrai avec colère à celui qui dira qu’elle l’enlève. La pudeur, cette vieille vertu que les peuples du Nord, ivres de puritanisme, ont pervertie au point de la rendre odieuse, repose sur le postulat que les corps ne sont pas apparence, mais apparition ; pas superficialité, mais profondeur ; pas épiderme, mais intériorité. S’habiller est donc un jeu d’ombre et de lumière, de dévoilement et de dissimulation. Nous partageons une partie de notre intimité, qui est charnelle, mais nous la gardons aussi pour nous et pour ceux qui nous aiment. Nous la mettons à l’abri des regards indiscrets ou lascifs ; nous la protégeons d’une hypothétique profanation. Nous refusons l’exhibitionnisme pour la même raison que nous refusons la burqa : il annule la tension, il modifie les règles du jeu. Dans un cas, on masque à peine, dans l’autre, c’est tout juste si on se montre.

    Mais, comme je l’ai déjà suggéré, la pudeur n’est pas seulement une question d’habillement, c’est aussi une question de regard. La saison où on se découvre, avec nos quatre membres à l’air, est en fait une occasion spéciale de la purifier. L’impudicité de certains n’est donc qu’une occasion pour la pudeur de tous. L’homme modeste évite la tentation de considérer le corps comme une simple superficialité ; il résiste, comme un Quichotte contre les signes des temps, à le rabaisser au rang de simple amas de cellules, de tissus, d’organes. Et il connaît, grâce à sa hardiesse, des plaisirs que l’homme surexcité ne peut pas même imaginer. Il découvre une beauté physique, je dirais strictement charnelle, même chez la femme la moins gracieuse, car il apprécie dans l’extérieur une intériorité qui transparaît, un moi qui déborde. Son regard élève et n’abaisse pas, rehausse et ne déshabille pas, sanctifie et ne souille pas. L’homme modeste aiguise son regard et entrevoit dans le corps une âme qui se trémousse. Il investit l’exhibitionniste de la dignité sacrée dont lui-même, sans vergogne et contre toute logique, se dépossède. Higinio Marín dit que « la superficie de nos corps est tout sauf superficielle ». Les gens modestes célèbrent son aphorisme et habillent généreusement de leur regard tous ceux qui profitent de la chaleur pour s’exhiber.

    Qu’on ne s’y trompe donc pas. Si nous devons mener pendant l’été une guerre pour la dignité, ce n’est pas parce que nous haïssons la chair, loin de là, mais parce que nous l’aimons. Parce que, comme nos ancêtres, nous apprécions en elle l’expression d’une intériorité qui ne doit pas s’exhiber à la légère.

    Julio Llorente est journaliste. Source : https://alfayomega.es/reivindicar-el-pudor-para-exaltar-la-carne/. Ce texte a été traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx.

  • A Houston, une approche véritablement catholique des « études de genre »

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    De David Paul Deavel sur le CWR :

    Une approche véritablement catholique des « études de genre »

    Pourquoi le nouveau programme de maîtrise en études catholiques sur les femmes et le genre à l'Université de St. Thomas à Houston est une première en son genre et un programme entièrement catholique.

    10 juin 2024

    Bien que juin soit le mois consacré par de nombreux catholiques au Sacré-Cœur de Jésus, les post-chrétiens et les chrétiens « libéraux » ont décidé de promouvoir le « Mois de la Fierté », une période de célébration et de promotion d'une vision très étrange de l'être humain qui porte désormais les initiales LGBTQ. Ou, dans de nombreux cas, une série de lettres beaucoup plus longue suivie d'un signe plus - LGBTQIAA+ en est un exemple courant. Ces lettres désignent soit des passions sexuelles qui déterminent en quelque sorte le centre de l'identité d'une personne, soit des « identités de genre », c'est-à-dire des prétentions à être autre chose que son propre sexe biologique sur la base d'une sorte de sentiment interne mystérieux.

    Tout cela est à la fois troublant et très déroutant, d'autant plus qu'il y a des ecclésiastiques et des universitaires catholiques qui promeuvent cette vision du monde dans laquelle notre statut d'image de Dieu, créée mâle et femelle, est considéré comme dépassé. D'autant plus que tant d'autorités juridiques, médicales et même spirituelles promeuvent aujourd'hui des comportements sexuels qui dénaturent notre nature et même des opérations chirurgicales qui mutilent des corps sains pour que les hommes, les femmes et même les enfants ressemblent au sexe opposé. Les gens parlent de la période médiévale comme de « l'âge des ténèbres », mais malgré les merveilles technologiques dans lesquelles nous vivons, notre époque est vraiment sombre.

    Nous savons aussi que même ceux qui n'ont pas adopté l'ensemble de ces idéologies destructrices ont souvent absorbé une bonne partie de ce dont ils sont issus. Même lorsqu'ils n'ont pas oublié ce qu'est une femme, les partisans de nombreuses versions laïques du « féminisme » ont promu l'idée que l'avortement et la contraception sont nécessaires à la santé et à l'épanouissement des femmes. Ils ont également dit aux femmes que si elles ne donnaient pas la priorité à leur carrière plutôt qu'à leur famille, elles étaient des traîtresses. Et ils ont souvent fait comprendre que les politiques publiques qui ne permettent pas et même ne promeuvent pas ces positions sont « anti-femmes ».

    Que pouvons-nous faire ? S'il est tentant de se lamenter sur cette folie et d'essayer de s'y soustraire, ce n'est vraiment pas une option pour la plupart d'entre nous. Nous avons besoin de réponses pour nos enfants, à qui ces messages sont transmis dans de nombreuses écoles publiques (et, malheureusement, même dans certaines écoles catholiques). Nous devons trouver des moyens de répondre aux pressions qui nous poussent à capituler devant les demandes qui nous sont faites à notre travail et dans les lieux publics d'affirmer de mauvaises idées ou de faire des choses pour les promouvoir. Et nous devons trouver comment promouvoir des politiques qui conduiront réellement à l'épanouissement des hommes et des femmes.

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