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Société - Page 196

  • "Woke", le nouveau mot de cette année

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    De VA (Valeurs Actuelles) Confidentiel (La lettre quotidienne) via ce blog :

    10 AOÛT 2021

    “WOKISME”Woke, nouveau mot de l’année 2021

    C’est sans nul doute le mot de l’année 2021. Et pourtant, quand on interroge les Français, 86 % d’entre eux n’ont aucune idée de ce que signifie “woke” (sondage Ifop pour l’Express). Ce mot nous vient tout droit des États-Unis : en anglais, il signifie “éveillé” — en l’occurrence aux injustices et autres inégalités inhérentes à la vie humaine, afin de les combattre.

    Cette nouvelle mouvance idéologique trouve sa source dans la French Theory dont le philosophe français Michel Foucault est l’une des figures majeures. Selon celui-ci, « le savoir produit du pouvoir ». Dès lors, toute connaissance n’est que l’expression d’un pouvoir et peut donc être remise en cause, voire déconstruite. Cette idéologie part aussi du principe qu’il existe dans notre société des discriminations structurelles subies par les minorités raciales et sexuelles, qui doivent être combattues. Ainsi, le “wokisme” prône la déconstruction. Tout y passe : l’histoire nationale, la culture dans son ensemble, la vie politique, les personnalités qui ne baignent pas dans le politiquement correct… Les vagues de déboulonnement des statues qui ont commencé à l’été 2020 participent de ce mouvement.

    En 2017, ce phénomène explose sur les campus américains. À l’université d’Evergreen, un traditionnel “jour d’absence” est observé chaque année. Ce jour-là, les non-Blancs sont invités à ne pas se rendre en cours et à se réunir ailleurs sur le campus, pour rappeler à quel point leur présence est précieuse dans la vie de l’université. Mais en 2017, un collectif d’étudiants décide d’inverser la tradition. Ils exigent que les étudiants blancs ne se rendent pas sur le campus. Un professeur de biologie s’y oppose. Selon lui, il y a une différence entre un groupe qui décide de lui-même de ne pas venir sur le campus et un groupe qui est exclu du campus contre son gré. Pourtant progressiste, ce professeur s’attire les foudres de ses étudiants et est contraint de démissionner et de déménager.

    Il aura fallu quatre ans et la mort de George Floyd (mai 2020) pour que ce mouvement idéologique traverse l’Atlantique et vienne s’implanter en France, en commençant par les universités. Dans la mouvance des Black Lives Matter, les woke souhaitent réveiller les consciences quant aux injustices qui frappent les minorités raciales et sexuelles. On tombe dans une culture de la victimisation perpétuelle. Les “mâles blancs” deviennent l’ennemi numéro 1 à abattre. Au terme “woke” s’agrège alors un tout nouveau vocabulaire — racialisme, décolonialisme, cancel culture, intersectionnalité, privilège blanc… — qui rythme désormais notre vie sociale.

    Cette idéologie s’installe dans toutes les sphères dans la société. D’abord dans les milieux estudiantins, où les élèves sont sommés de se soumettre au diktat antiraciste, où les cours dénoncent à longueur de journée le racisme systémique et où les associations victimisent sans cesse les minorités. L’univers de la culture est rapidement atteint également : les stars du showbiz deviennent les porte-parole de la cause woke. C’est maintenant au tour du monde de l’entreprise d’être concerné. Des séminaires de formation à la prise en compte des enjeux woke sont organisés dans de nombreuses sociétés.

    Retour sur les événements de cette année 2021 qui marquent l’influence du “wokisme”.

    ÇA SE PASSE EN FRANCE

    Le “mois décolonial” à Grenoble« Je suis une femme racisée, cisgenre et venant d’un milieu populaire»Comprendre : “Je suis une femme de couleur, me sentant femme dans un corps de femme et venant d’un milieu populaire.” C’est dans ce tout nouveau vocabulaire woke que les intervenants du “mois décolonial” ont décidé de se présenter à leurs auditeurs. Du 10 au 30 juin 2021, des intervenants de cet acabit ont défilé à Grenoble, ville dirigée par l’écologiste Éric Piolle, pour un festival contre le racialisme. Au programme, des conférences et des rencontres afin de ne plus subir les affres de la colonisation et pour déconstruire le “privilège blanc”. Philosophes, sociologues, journalistes et autres personnalités de la mouvance “décoloniale” se sont succédé à la tribune. La venue de Rokhaya Diallo en clôture du festival a constitué l’acmé de cette rencontre inédite en France. La journaliste, qui lutte contre le racisme et pour la cause féministe, a fait sensation. L’occasion pour elle d’aborder le podcast Kiffe ta race, auquel elle participe fréquemment et qui a vocation à « exposer toutes les discriminations, même les plus occultes » comme « la langue française », qui serait un moyen d’oppression. Après trois semaines de débat sur un prétendu racisme systémique, le festival s’est clos sur la citation de l’auteur afro-américain James Baldwin : « C’est nous, les Noirs, qui devons intégrer les Blancs parce qu’ils sont malades» Un beau programme, en somme…

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  • Vatican II, le dialogue avec le monde et la loi naturelle

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    De Jack Gist sur The Catholic World Report :

    Opinion : Vatican II, le dialogue avec le monde et la loi naturelle

    Ce n'est pas au monde de fixer l'agenda de l'Église, mais à l'Église de guider le monde.

    9 août 2021

    Le pape Jean XXIII dirige la session d'ouverture du concile Vatican II dans la basilique Saint-Pierre, le 11 octobre 1962. (Photo CNS/L'Osservatore Romano)

    La récente lettre apostolique du pape François sur l'usage de la messe traditionnelle en latin, Traditionis Custodis, vraisemblablement écrite dans un esprit d'unité, a suscité une avalanche de réactions - certaines positives, d'autres négatives, d'autres encore cherchant un juste milieu. La confusion qu'il a engendrée est, à mon avis, liée à la manière dont les documents de Vatican II ont été rédigés et à la façon dont ils ont été reçus par beaucoup.

    Par exemple, Gaudium et spes est le plus long document de l'histoire des conseils œcuméniques de l'Église, avec plus de 33 300 mots (sans compter les notes de bas de page). Joseph Ratzinger a critiqué la verbosité de la Constitution pastorale après sa publication. Depuis lors, on a beaucoup écrit sur "l'esprit" de Vatican II, mais le sens ne risque-t-il pas d'être obscurci si l'on se concentre sur "l'esprit" révolutionnaire de l'époque à laquelle le document a été rédigé ?

    L'ouverture de Gaudium et spes génère une ambiguïté qui entache le texte tout au long de sa rédaction : "Les joies et les espoirs, les peines et les angoisses des hommes de ce temps, surtout de ceux qui sont pauvres ou affligés de quelque manière que ce soit, voilà les joies et les espoirs, les peines et les angoisses des disciples du Christ". Comme l'observait l'évêque Robert Barron, "Qui positionne qui ici ? En un mot, est-ce le 'monde' qui fixe l'ordre du jour de l'Église, ou vice-versa ?". Ces moments d'ambiguïté invitent à diverses interprétations dans le document dans son ensemble et, au lieu de promouvoir l'unité, ont servi à engendrer la division.

    Pour être clair, je ne suggère pas que l'intention de Vatican II était de semer les graines du mécontentement, bien au contraire. Mais en essayant de communiquer la foi en Dieu à un monde moderne enclin à l'autodestruction, Vatican II s'est efforcé de s'élever au-dessus des fomentations politiques et philosophiques responsables des deux guerres mondiales et des nombreuses autres horreurs du vingtième siècle. Le véritable esprit du Concile était bien intentionné, c'était l'esprit de paix et d'amour. Cependant, la traduction de cet esprit en mots s'est avérée être un défi de taille.

    Le dialogue avec le monde

    Cette approche de la communication avec le monde a ouvert une fissure d'où, selon le pape Paul VI, "la fumée de Satan est entrée dans le temple de Dieu". Cette fumée est l'ambiguïté inhérente au langage, qui a été exploitée par les gnostiques modernes tels que Michel Foucault, Herbert Marcuse et d'autres qui ont cherché et continuent de chercher à saper la civilisation occidentale. La conséquence involontaire de Vatican II est devenue, pour beaucoup, la source de notre mécontentement catholique.

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  • Pakistan : un enfant de huit ans accusé de blasphème

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    Du site de la Libre :

    Un garçon de 8 ans accusé de blasphème au Pakistan: "Il ne comprend pas pourquoi il a été gardé en prison pendant une semaine"

    Un crime qui est passible de la peine de mort dans ce pays à la population majoritairement musulmane.

     

    Il est accusé d'avoir intentionnellement uriné sur le tapis d'une madrasse (école coranique). Suite à quoi il a été placé la semaine dernière en détention préventive.

    "Il n'est même pas au courant de ces histoires de blasphème. Il ne comprend toujours pas quel était son crime et pourquoi il a été gardé en prison pendant une semaine", a déploré un parent de l'enfant.

    Celui-ci été finalement relâché après une semaine, pas de quoi se réjouir cependant pour lui et sa famille, victimes d'une attaque contre la communauté hindoue du Pendjab (Est du Pakistan). En effet, des musulmans ont voulu se venger en s'en prenant au temple hindou de la ville de Bhong : les statues ont été endommagées, la porte principale incendiée et sa route d'accès temporairement bloquée.

    Ce n'est pas la première fois que la loi sur le blasphème est utilisée de façon disproportionnée contre des minorités, indique le quotidien anglais. Depuis l'introduction de la peine de mort pour ce crime en 1986 aucune exécution n'a eu lieu, mais les suspects sont souvent attaqués et parfois tués par d'autre communautés.

    Le premier ministre Pakistanais, Imran Khan, a condamné cette attaque sur Twitter et a dit avoir demandé au chef la police provinciale d'agir. Des troupes paramilitaires ont été déployées pour calmer les agitations dans le quartier.

    Malgré cela, la famille se dit toujours très inquiète. "Nous avons quitté nos magasins et notre travail, toute la communauté a peur et nous craignons des réactions négatives. Nous ne voulons pas revenir dans cette région", a partagé cette même source dans famille du garçon au Guardian.

  • Assassinat d'un prêtre en France : douleur et incompréhension

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    De Xavier Le Normand et Héloïse de Neuville sur le site du journal la Croix :

    Meurtre d’un prêtre en Vendée : la « douleur » et l’« incompréhension » des catholiques

    L’homme qui avait incendié la cathédrale de Nantes l’an dernier s’est rendu à la gendarmerie, lundi 9 août, pour s’accuser du meurtre d’un prêtre. La victime est le père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains, communauté au sein duquel le suspect était hébergé depuis quelques semaines.

    « Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée. » Par un message publié sur le réseau social Twitter, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi 9 août ce nouveau drame qui touche l’Église catholique en France.

    Il a confirmé l’information publiée quelques minutes plus tôt sur le même réseau social par l’hebdomadaire Valeurs actuelles. La victime est le père Olivier Maire, supérieur provincial des missionnaires montfortains.

    Dès la révélation de l’information, les soupçons se sont dirigés vers Emmanuel Abayisenga, l’homme de nationalité rwandaise, également unique suspect dans le cadre de l’incendie de la cathédrale de Nantes le 18 juillet dernier. Celui-ci s’est en effet présenté à la gendarmerie pour s’accuser du meurtre. Dans un second message sur Twitter, le ministre de l’intérieur a implicitement confirmé cette information.

    Un homme en grande fragilité psychique

    Incarcéré après l’incendie nantais, Emmanuel Abayisenga avait été libéré sous contrôle judiciaire le 31 mai dernier, notamment après avoir été examiné par le service médico-psychologique régional (SMPR), le service psychiatrique pénitentiaire. Avant cette libération, une première demande avait été formulée et rejetée. Selon les informations de La Croix, il avait alors manifesté son dépit, pensant qu’il ne trouverait aucune communauté disposée à l’accueillir dans l’attente de son procès, au regard de son geste incendiaire contre une cathédrale.

    → NOTRE ENQUÊTE. Dans la tête de l’incendiaire de la cathédrale de Nantes

    Selon des informations de La Croix, Emmanuel Abayisenga, atteint de surdité et déjà fragile psychologiquement, avait été particulièrement ébranlé par sa période de détention. « Il a toujours l’air égaré, perdu, parlant d’une voix très faible, a ainsi confié une personne qui a pu l’approcher. Il est complètement désintégré. » De son côté, son avocat, Maître Quentin Chabert, confiait que son client était « très fragile psychologiquement et physiquement » et ressentait une culpabilité « importante » après l’incendie de Nantes.

    « Douleur » et « traumatisme » des catholiques

    Finalement, ce dernier avait donc pu sortir de prison à la toute fin du mois de mai notamment car les missionnaires montfortains – également connus sous le nom de compagnie de Marie – s’étaient déclarés disposés à l’accueillir dans leur communauté de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), à une dizaine de kilomètres au sud de Cholet. La victime du meurtre n’est autre que le père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Le prêtre, âgé d’une soixantaine d’années, avait été réélu à cette charge en octobre 2017.

    → PORTRAIT. Le père Olivier Maire, « l’Évangile jusqu’au bout »

    Face à la nouvelle de la mort du père Olivier Maire, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a évoqué un « drame affreux », touchant un prêtre qui « aura vécu dans la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous »« Je prie pour toute la population traumatisée par ce drame, pour son assassin aussi, en grande dérive psychologique à tout le moins », a assuré celui qui est également archevêque de Reims. De son côté, Mgr François Jacolin, évêque du diocèse de Luçon où se trouve la communauté, a eu des mots similaires confiant sa « profonde douleur » et sa « tristesse ».

    Une polémique naissante

    Le meurtre du montfortain a également fait réagir au-delà du monde catholique. Plusieurs responsables politiques se sont également rapidement exprimés sur les réseaux sociaux. Présidente Les Républicains (LR) de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais s’est ainsi dite « bouleversée par l’assassinat du prêtre en Vendée » et a affirmé son « total soutien à tous les catholiques et tout particulièrement à la communauté vendéenne ».

    Son prédécesseur à la tête de la région et actuel président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a quant à lui assuré être « profondément touché par le meurtre effroyable d’un prêtre ». Voulant « rendre hommage » au père Olivier Maire, il a estimé que « sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre » dont il avait « pu apprécier la profondeur de la foi ».

    Au-delà de ces manifestations de proximité, Bruno Retailleau s’est également publiquement demandé ce « que faisait encore cet individu en France », après plusieurs obligations de quitter le territoire et être le principal suspect dans le cadre de l’affaire de l’incendie de la cathédrale nantaise. À l’image du président du groupe LR au Sénat, plusieurs responsables politiques de droite et d’extrême droite se sont indignés de la présence en France d’Emmanuel Abayisenga.

    Pour la candidate LR à l’élection présidentielle Valérie Pécresse, il s’agit d’un « drame » permis par une « cascade de défaillances ». Du côté du Rassemblement national, la réaction est similaire. « En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre », a ainsi écrit sur Twitter sa présidente Marine Le Pen.

    Cette polémique naissante a aussitôt suscité une réplique de Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur les lieux de l’assassinat lundi 9 août, parlant d’« indignité »« Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé », a-t-il poursuivi en guise d’explication.

  • L'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso:

    Apocalyptiques et libertaires. Les velléités de rébellion suicidaires des cathos antivax

    (S.M.) L’analyse du professeur De Marco publiée sur cette page est absolument à ne pas manquer, si l’on veut comprendre la profondeur de l'abîme théorique et pratique dans lequel s’engouffrent les catholiques qui se révoltent contre les obligations vaccinales imposées – selon eux – par une dictature planétaire bio-technocratique.

    Ils protestent au nom de la liberté. Mais ce qu’ils ne voient pas, c’est qu’ils se livrent corps et âme à un « dictateur libertaire sympathique » qui « concède, et légitime même, toutes les libertés privées » et ce faisant dissout la conception chrétienne de la politique, de l’État, et en définitive de l’homme.

    Settimo Cielo a souligné à plusieurs reprises combien la question de l’humain et du post-humain est capitale pour l’Église d’aujourd’hui, encore dernièrement dans un article du professeur Sergio Belardinelli.

    Mais le professeur De Marco va encore plus loin en identifiant dans la révolution anthropologique actuelle cet Antéchrist face auquel l’Église et le politique devraient résister et nous protéger, selon l’avertissement lancé par saint Paul dans la seconde lettre aux Thessaloniciens.

    En effet, de trop nombreux catholique, surtout dans les milieux traditionnalistes, tout en étant convaincus de mener le bon combat, font en réalité le jeu de l’ennemi.

    Mais laissons la parole au professeur De Marco.

    Comment distinguer les scénarios apocalyptiques

    de Pietro De Marco

    Le diagnostic de l'actuelle conjoncture idéologique est difficile mais, en toute franchise, l'apocalypse anti-étatique qui se développe depuis des mois parmi les minorités catholiques traditionalistes, comme parmi les théoriciens de l'aliénation biopolitique, est le résultat d'une énorme erreur tactique, due à une véritable erreur de discernement. Les libertés réclamées de façon paranoïaque (ou délirante, comme chez ceux qui considèrent comme une expérimentation nazie le système de traitement et de prévention antiviral), sont elles-mêmes l'erreur ; en effet, elles expriment aussi cette intolérance à toute discipline, et finalement à l'autorité, qui appartient au "grand dérangement" libertaire.

    Une révision critique de l'histoire des libertés modernes mettrait en évidence, d'une part, combien le levier des libertés et des droits entre les mains d'une "opinion publique" est en soi énormément puissant pour déstabiliser tout ordre politique et, d'autre part, combien ce levier libéral est fragile, presque impuissant, pour établir les valeurs mais aussi l'autorité comme fondement de l'ordre ultérieur.

    Cette fragilité pose toute la question de la souveraineté : celle-ci se définit en effet techniquement et dramatiquement au seuil même de la suspension exceptionnelle de certains droits de la liberté. Et par conséquent elle pose la question de la théologie politique, au sens strictement schmittien selon lequel tout l'impératif du "munus" (ou protection de l'unité politique) est avec la sécularisation (ou avec la crise du christianisme à l'époque moderne) remis entre les mains des juristes.

    Si l'autorité unique ou du moins ultime, dans la modernité tardive des droits, est assignée non par abus contingent mais par nécessité aux lois et aux tribunaux constitutionnels, cela ne peut agir qu'en minant les politiques et en dissolvant les sociétés qui incorporent l'autorité et dans la mesure où elles l'incorporent.

    Le problème qui se profile - je le maintiens contre tout apocalyptisme néo-orwellien - n'est donc pas celui des prétendues dictatures technologiques, psychologiques, biopolitiques et similaires, dont les éventuels excès et erreurs sont trop facilement diagnostiqués et qui, dans le cas des mesures des gouvernements mondiaux, sont prévus par les constitutions. En bref, il s'agit de décisions rationnelles intrinsèques à la politique.

    La tendance apocalyptique est plutôt celle d'une hypertrophie libertaire incontrôlée (je devrais dire : libérale). Un horizon effrayant de mutation émerge donc de la matrice anti-autoritaire typique de l'âge révolutionnaire, de ses apparences toujours bonnes et persuasives, comme si elle était exempte de péché. Bien plus que l'"égalité" et la "fraternité" qui ne sont que des principes régulateurs, la "liberté" apparaît aujourd'hui comme une réalité salvatrice à la portée de tous.

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  • Un "Pacte Catholique Mondial sur la Famille"

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    De Vatican News :

    Vers un "Pacte Catholique Mondial sur la Famille"

    L'Année de la Famille - Amoris Laetitia sera l'occasion d'élaborer un document mondial sur la valeur de la famille, à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église.

    À l'occasion de l’Année de la Famille - Amoris Laetitia voulue par le Pape François, le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie (DLFV) et l'Académie Pontificale des Sciences Sociales (PASS), avec la collaboration du CISF (Centre International d’Études sur la Famille), ont lancé ces dernières semaines une enquête pour construire un Pacte Catholique Mondial sur la Famille, c'est-à-dire un programme commun d'actions pour promouvoir la famille dans le monde à la lumière de la Doctrine sociale de l'Église.

    Le Pacte impliquera les Centres d'études et de recherches sur la famille présents dans les Universités catholiques des cinq continents, à travers la collecte d'informations et de recherches effectuées sur l'importance culturelle et anthropologique de la famille, avec un regard particulier sur les relations familiales, la valeur sociale de la famille et les bonnes pratiques de politique familiale au niveau international. Le Pacte Catholique Mondial sur la Famille sera présenté dans le cadre d'un événement de clôture, avant la Rencontre Mondiale des Familles en juin 2022.

    (Communiqué du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie)

  • Un plan pour la famille que les États-Unis et les lobbies LGBT et anti-vie abhorrent

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    De Luca Volonte sur le site (en) de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le plan familial que les États-Unis et les lobbies LGBT et anti-vie détestent

    06-08-2021

    Le 25 juillet, le président guatémaltèque Alejandro Giammattei a présenté un plan valable jusqu'à la fin de 2032 pour la protection de la vie dès la conception et de la famille en tant que "cellule de base de la société". Le même jour, le procureur général guatémaltèque Sandoval a été licencié. Cela a conduit le gouvernement américain de M. Biden à adopter des positions fermes et à organiser des manifestations de rue contre le gouvernement guatémaltèque.

    Nous avions déjà rapporté comment le président du Guatemala avait annoncé une politique publique en faveur de la vie (de la conception à la mort naturelle) et de la famille naturelle. Suite à la récente présentation officielle du plan d'action actuel, des réactions et des menaces ont été ressenties dans les rues du Guatemala et au sein du gouvernement des États-Unis. Pendant ce temps, le président guatémaltèque Alejandro Giammattei maintient sa position.

    Le 25 juillet, Giammattei a présenté le plan stratégique de son administration intitulé "Politique publique pour la protection de la vie et l'institutionnalisation de la famille 2021-2032." Il entrera en vigueur dans les prochaines semaines et se poursuivra jusqu'en 2032. Le plan visant à promouvoir, défendre et mettre en œuvre les principes constitutionnels du pays se compose de 99 programmes coordonnés par l'administration exécutive de Gianmattei en partenariat avec les régions, les villes ainsi qu'avec les organisations religieuses et caritatives. Cette politique permettra de conjuguer les efforts et de promouvoir les résultats en faveur du renforcement de la famille, de la prévention des grossesses précoces, du renforcement de l'éducation des enfants et des jeunes filles, des mesures en faveur des personnes âgées, ainsi que de nombreuses autres questions pertinentes.

    Nous avons déjà été témoins de plusieurs politiques familiales introduites par d'autres gouvernements nationaux. Celle du Guatemala est complète et peut donner des résultats exemplaires pour le pays. Le plan de M. Giammattei vise à promouvoir les principes constitutionnels qui reconnaissent la vie et la famille. Il vise également à coordonner ces principes, non seulement sur le plan juridique avec les autres lois et dispositions des codes juridiques actuels du Guatemala, mais surtout par leur mise en œuvre dans tous les domaines de l'action gouvernementale et dans tous les aspects de la vie civile du pays (les neuf premières pages de la feuille de route guatémaltèque traitent de cette question).

    Le plan du Guatemala n'a rien d'idéologique. Il inspire plutôt une prise de conscience de la nécessité de "répondre aux besoins immédiats de protection de la vie dès la conception, la petite enfance, l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et parmi la population âgée, afin de protéger la famille en tant que cellule de base de la société", a déclaré M. Giammattei. Ce plan est le résultat du travail conjoint (qui a débuté le 16 mars dernier) de son gouvernement avec des représentants religieux, des universitaires et des représentants de la société civile.

    Ce n'est qu'en tenant compte de cette décision radicale prise par le Guatemala et son pouvoir exécutif que nous pourrons comprendre la véritable raison des manifestations de rue qui ont eu lieu et de la position adoptée par le gouvernement américain. Le jour même de la présentation du plan du président pour la vie et la famille, le ministère de la Justice et la procureure générale María Consuelo Porras, avec l'aval de Giammattei, ont licencié le procureur spécial anti-corruption Juan Francisco Sandoval. Porras a affirmé que Sandoval avait promu des enquêtes "sélectives et idéologisées" et a déclaré qu'il avait fermé les yeux sur d'autres enquêtes liées au gouvernement précédent qui l'avait engagé. Évidemment, l'opposition, soutenue par les lobbies qui, l'automne dernier, étaient descendus dans la rue pour réclamer la démission du gouvernement et la libéralisation de l'avortement et du mariage gay, a reproduit les émeutes sur les places de la capitale guatémaltèque. Une fois de plus, ils ont exigé la démission de Giammattei et celle de son cabinet "corrompu".

    Auraient-ils prouvé leur corruption en renvoyant un procureur anti-corruption partial ? Pour confirmer l'ingérence et la menace contre le gouvernement souverain du Guatemala, le 30 juillet, l'envoyé spécial des États-Unis pour le "Triangle du Nord" (Guatemala, Honduras et Salvador), Ricardo Zúñiga, a annoncé la suspension de la collaboration des États-Unis avec le ministère de la Justice guatémaltèque.

    Le 16 juillet, en annonçant sa feuille de route pour la vie et la famille, Giammattei avait demandé à ses concitoyens leur "soutien dans cette lutte pour la foi alors que des mouvements contraires conduisent à la déstabilisation de la démocratie afin d'établir un régime qui promeut l'avortement et un agenda mondialiste... La lutte pour atteindre ces objectifs nous met face à des groupes puissants qui ne ménagent pas leurs efforts pour désinformer, provoquer la polarisation et accéder au pouvoir public par des moyens illégaux parce qu'ils ont échoué dans les urnes".

    Beaucoup plus prudentes, les ambassades d'Allemagne, du Canada, de France, du Royaume-Uni, de Suède et de Suisse ont simplement exhorté le gouvernement guatémaltèque à reprendre sa lutte contre la corruption.

    Suite à la décision incroyable et diplomatiquement grave des États-Unis, M. Giammattei n'a pas cédé à leur pression. Bien sûr, il s'est dit inquiet de l'impact négatif potentiel de la décision, mais il a immédiatement chargé son ministre des finances Álvaro González de "chercher des options" pour soutenir le budget et a demandé au ministre des affaires étrangères Pedro Brolo de "promouvoir la coopération des organisations internationales et des pays amis." En quelques heures, ils ont garanti la viabilité du budget guatémaltèque. Le chantage du gouvernement américain de Biden et les menaces des multinationales pro-avortement et LGBT ont donc échoué.

  • Les raisons de se faire vacciner

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    Du père Bruno Saintôt s.J. sur ce blog :

    Pourquoi se faire vacciner ? Raison, liberté, égalité, fraternité

    Trois confinements depuis mars 2020, plus de 111 700 morts dus au Covid-19, des séquelles prolongées chez certaines personnes, des conséquences économiques ou psychologiques dramatiques pour d’autres, une quatrième vague prévisible de contaminations due au variant Delta, des résistances déterminées à la vaccination et aux dispositifs sanitaires et politiques de limitation de la transmission. Dans ces conditions, comment évaluer éthiquement la décision du Président de la République et la ratification parlementaire de la création d’un « passe sanitaire » en attente de la décision du Conseil Constitutionnel, le 5 août 2021 ?

    Faut-il s’alarmer d’une « dictature sanitaire », d’une « société de l’hygiénisme sécuritaire », d’une « vraie rupture historique pour notre modèle de société » (F.-X. Bellamy), d’une disproportion avérée entre la restriction des libertés individuelles fondamentales et la dangerosité du virus qui la justifie, d’une dérive autoritariste qui empêcherait progressivement la levée des restrictions temporaires à nos libertés fondamentales, d’une exploitation non régulée des données personnelles après l’ouverture de cette brèche ?

    Faut-il soutenir la défiance croissante envers toutes les institutions scientifiques, sanitaires, politiques qui tentent, avec la certitude de l’efficacité vaccinale et devant les difficultés des contestations peu accessibles au débat raisonné, de tracer un chemin pour éviter à la fois un désastre sanitaire, un effondrement économique et un discrédit politique ?

    Faut-il considérer les scientifiques contestataires de l’utilité du vaccin et dénonciateurs de sa dangerosité insoupçonnée (Pr Montagnier, Pr Perronne, Pr Joyeux, Dr Alexandra Henrion-Caude, etc.) comme des éveilleurs lucides ou comme des personnalités qui usent parfois de leur autorité pour se dispenser des critères requis pour la validation scientifique ?

    Parmi les citoyens, les chrétiens pourraient-ils faire entendre une voix commune grâce à leurs ressources spirituelles et éthiques ou sont-ils eux-mêmes voués à se diviser irrémédiablement entre dénonciateurs et promoteurs, entre alarmistes et optimistes, entre complotistes et légitimistes, entre défenseurs des libertés et promoteurs de la fraternité ? Comment pourraient-ils s’aider à résister aux puissances incontrôlées des émotions et de la peur ? Comment pourraient-ils, avec d’autres, prendre position de façon raisonnée en évitant les extrêmes et en contribuant de façon critique et argumentée au bien commun ?

    La question fondamentale, qui reprend ces questions et qui a été l’objet des débats sur le Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, déposé le mardi 20 juillet 2021 et voté définitivement le 25 juillet 2021, pourrait s’énoncer ainsi : au regard des connaissances scientifiques et de l’évaluation politique de la situation sanitaire, sociale et économique, dans quelles mesures est-il légitime au niveau éthique et au niveau juridique de restreindre temporairement certaines libertés individuelles fondamentales en instaurant un « passe sanitaire » ?

    Une double exigence de raison et de discernement éthique s’impose.

    Une exigence de raison

    L’exigence des arguments scientifiques et médicaux

    Aucune décision éthique et juridique ne peut être prise sans l’examen rigoureux des connaissances scientifiques et médicales disponibles. Il faudrait donc commencer par tenter de répondre rigoureusement à de nombreuses questions. Quel est le mode de propagation du virus et de ses variants ? Quelle est l’efficacité du vaccin ? Quels sont les effets indésirables connus à court terme et prévisibles à long terme ? Y a-t-il des raisons de craindre des risques majeurs à long terme ? Quelle est la balance bénéfices/risques pour soi et pour les autres ? Quelles sont les personnes à vacciner en priorité ? Quels sont les critères connus pour ne pas vacciner certaines personnes qui présentent des risques à la vaccination ? Comment analyser les différentes statistiques disponibles ? Comment évaluer les différents modèles mathématiques de propagation du virus et de ses variants ? Le vaccin à ARNm peut-il modifier l’ADN des personnes vaccinées, diminuer leur fécondité, transmettre des modifications génétiques à leur descendance ? etc.

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  • RDC : La dangereuse dérive du parti présidentiel

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    Lu sur le site web de la Libre Afrique, sous la signature d'Hubert Leclercq:

    "Eglises et lieux de culte martyrisés à Mbuji Mayi, résidence d’un archevêque caillassée à Kinshasa après que cet homme d’église a été menacé verbalement dans un discours public du secrétaire général du parti du président de la République. La dérive violente de cette formation politique va son chemin sans que l’homme qui est à la fois à la tête du pays et, actuellement, à la présidence de l’Union africaine ne se sente suffisamment concerné pour réagir.

    Dès  le mois de décembre 2020, moins de 24 heures après l’annonce du divorce entre les plateformes Cach et FCC, les hommes de l’UDPS ont saccagé l’Assemblée nationale. Les images ont fait le tour de la toile, difficile, même pour les « combattants » les plus déterminés, de nier les faits. Les acteurs de cette mise à sac se font filmer sans sourciller, fiers de leur coup de force.

     

    Face à cette dérive qui ne peut être vue que comme une atteinte aux valeurs essentielles de la démocratie, pas une condamnation des leaders de ce parti, pas un mot de la part du président Félix Tshisekedi. La justice congolaise n’a jamais jugé bon de poursuivre les fauteurs de trouble qui, aujourd’hui, se sentent au-dessus des lois. Intouchables.

    Ce que l’on vit aujourd’hui, découle en droite ligne de cette impunité. A moins, bien sûr, qu’il s’agisse d’un plan élaboré pour ériger la menace, le coup de poing et la manipulation de la justice en nouvelle stratégie politique.

    Le secrétaire général de l’UDPS, après ses menaces verbales contre l’archevêque de Kinshasa, Mgr Ambongo, a publié un communiqué justifiant sa sortie. Jamais, il n’a remis en question la violence de ses propos. Pis, il tente de justifier cette violence au nom de « son long combat de 37 ans pour l’avènement de l’Etat de droit », il ajoute même, au point suivant, que « l’UDPS/Tshisekedi a toujours tenu pour inadmissible le recours à des pratiques telles que l’abus de pouvoir, les intimidations, ainsi que les menaces contre les paisibles citoyens et la violation systématique de leurs droits ».

    A se demander où se trouvait Monsieur Kabuya le 7 décembre 2020, lors du saccage de l’Assemblée nationale ou ce qu’il a retenu de son propre discours contre l’église catholique ?

    Ce lundi 2 août, le Premier ministre congolais Sama Lukonde Kyenge a condamné à travers un simple tweet les actes de violence perpétrés contre l’église catholique. « Le gouvernement de la République condamne fortement les actes de profanation, de violence et de vandalisme qui ont été observés à Kinshasa et à Mbuji-Mayi contre l’église catholique. Le vandalisme et la violence n’ont aucune place dans le Congo d’aujourd’hui. »

    Une déclaration bienvenue, mais le Premier ministre et son gouvernement ne parlent ni au nom de l’UDPS, ni au nom du président de la République.

    RDC: le Premier ministre condamne les attaques contre l’Eglise catholique

    La dérive du parti présidentiel et le silence du président de la République sont dangereux. Dangereux pour la démocratie, dangereux pour le bon fonctionnement des institutions et, partant, pour la stabilité du pays entier.

    Cette dérive est évidemment essentiellement un problème à traiter entre Congolais. Mais la communauté internationale ne peut fermer les yeux sur cette dérive et sur le silence du président sous peine de signer un chèque en blanc aux éléments les plus excessifs de cette formation politique aujourd’hui au pouvoir.

    L’alternance a eu lieu au plus haut niveau de l’Etat. Cette alternance a été saluée par la communauté internationale malgré les énormes manquements dans le processus qui a installé Félix Tshisekedi à la présidence congolaise. Un « pragmatisme » qui se justifiait, expliquait-on dans les chancelleries, au nom de la chute de Kabila et de son pouvoir. Aujourd’hui, Kabila n’est plus en place, son pouvoir non plus. Il ne faudrait pas que toutes ces entorses à la légalité  aboutissent à l’installation d’une nouvelle dictature.

    Une plainte a été déposée contre Augustin Kabuya pour « incitation à la rébellion ». Le dossier est aujourd’hui entre les mains du parquet général de Matete. Un dossier à suivre…"

    Ref. RDC : La dangereuse dérive du parti présidentiel

    Quoi de vraiment neuf ? Les seules élections congolaises vraiment démocratiques ont eu lieu en mai 1960 sous le régime colonial finissant : il en est résulté un curieux attelage « à la belge » mariant le nationaliste Lumumba et le régionaliste Kasavubu qui, au bout de deux mois d'indépendance anarchique,  disparut définitivement de la scène, pour faire place à la vieille recette coutumière du combat des chefs.  Olobi na ngai, mundele : Demokrasi azali nani: mobali soko mwasi ?

     JPSC

  • Le communiqué de l'évêque de Bayonne, Lescar et Oloron sur la crise sanitaire

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    Communiqué sur la crise sanitaire

    LETTRE DE MGR MARC AILLET AUX DIOCÉSAINS DE BAYONNE, LESCAR ET OLORON,  SUR L’EPIDEMIE DE COVID-19

     Chers frères et sœurs,

    La problématique que pose actuellement la contagion mondiale du virus de Covid 19 ne peut pas laisser l’Eglise indifférente face à la maladie et à la détresse morale des populations.

    Une situation complexe et un profond malaise

    Comme évêque, c’est-à-dire comme pasteur appelé à prendre soin du troupeau qui m’a été confié par le Seigneur, je partage l’inquiétude d’un nombre croissant de personnes désemparées devant l’affolement sanitaire actuel. Les solutions préconisées par le Gouvernement pour endiguer l’épidémie, avec force moyens médiatiques et législatifs, si elles partent de l’intention louable de garantir la sécurité publique, engendrent chez beaucoup un état de détresse psychologique et morale. Si la vaccination est présentée par le pouvoir politique et les autorités de santé comme le seul moyen de stopper l’épidémie, les contraintes mises en place par décret ou en discussion au Parlement – vaccination obligatoire pour certaines professions, pass-sanitaire pour certains lieux ou activités de la vie quotidienne – suscitent des interrogations chez un nombre non négligeable de personnes qui craignent pour la sauvegarde de leurs libertés.

    Si de très nombreux citoyens se sont laissés convaincre par les incitations gouvernementales et sur le conseil de très nombreux médecins de bonne foi, d’autres recourent au vaccin, contraints et forcés, pour ne pas perdre leur travail, ne pas mettre en péril leur famille ou pour jouir de la liberté d’aller au restaurant, au cinéma ou en voyage… L’obligation du pass-sanitaire n’est pas sans interroger beaucoup, y compris des élus de tous bords, sur le régime de discriminations, de suspicion ou de contrôle mutuel qui sera ainsi mis en place. Les discussions animées à l’Assemblée Nationale en témoignent. Un député de la Majorité, s’opposant au pass- sanitaire, a même dénoncé devant la commission des lois le risque de « fractionner la société ».

    La pression quotidienne du discours médiatique, qui fonctionne comme un appel incitatif à la vaccination, les approximations et les contradictions de la parole publique, ont conduit nombre de nos concitoyens au doute, au scepticisme, voire à des durcissements et des réactions qui ne laissent pas d’inquiéter. Il serait préjudiciable à la paix et à la cohésion sociale d’instaurer une situation de « discrimination » entre vaccinés et non vaccinés, incitant même les uns à culpabiliser les autres, à les marginaliser et à les condamner à une quasi mort sociale. D’un côté comme de l’autre, il arrive que l’on joue sur le ressort de la peur et que l’on verse dans l’irrationnel.

    Il ne se passe pas un jour où je ne ressente pas ce profond malaise, ce climat de tension voire de dépit qui affecte nombre de personnes que je rencontre. Je ne vous cache pas non plus mon inquiétude en constatant des germes de division dans les familles, les communautés, les groupes où la question de la vaccination devient peu à peu un sujet tabou, tant elle apparaît comme une question qui fâche.

    Une information au service de la liberté de conscience

    Vous aurez compris qu’il ne s’agit pas pour moi de dicter sa conduite à quiconque, ni de prendre position, de manière dogmatique, pour ou contre le vaccin. Mais il est de mon devoir de pasteur de vous inviter à la sérénité, dans le plus grand respect de tous, quelle que soit votre option, en vous refusant à stigmatiser ceux qui font d’autres choix. C’est la mission de l’Eglise de prendre de la hauteur et d’inviter à un débat apaisé, mieux : d’éclairer les consciences pour favoriser le « consentement libre et éclairé » exigé par la Loi. En reprenant la trilogie bien connue de la pensée sociale de l’Eglise – voir, juger, agir –, il s’est agi pour moi, avec l’aide de membres de « l’Académie diocésaine pour la vie », de procéder à un gros travail de recherche, en faisant le choix de n’utiliser que des informations référencées, provenant des services officiels de l’Etat français, d’autres Etats ou des Institutions internationales. Même s’il ne manque pas de scientifiques éminents, de médecins et autres professionnels de santé et de juristes pour alerter, de manière sereine et constructive, les pouvoirs publics et les populations sur les moyens alternatifs au vaccin et au pass-sanitaire pour endiguer l’épidémie et atteindre l’immunité collective, sans attenter aux libertés publiques.

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  • Une lecture africaine du motu proprio « Traditionis Custodes »

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    Mgr_Pascal_N'KOUE_archeveque_de_Parakou.jpgDe Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou au Bénin, dans son bulletin diocésain du mois d’août:

    « Le Pape François, le 16 juillet 2021, a publié un motu proprio : ‘’ Traditionis custodes’’ sur la forme extraordinaire du rite latin. Je crois que ce texte est à lire à la lumière de l’encyclique ‘’Fratelli tutti’’. Un seul troupeau, un seul Pasteur. Les deux formes liturgiques doivent nous aider à cohabiter pacifiquement et nous enrichir mutuellement. Je célèbre les deux formes. Aucun problème. C’est le cœur de l’homme qui est malade et qu’il faut soigner. »

    Ref. Lire Traditionis custodes à la lumière de Fratelli tutti…

    JPSC

  • « Annus horribilis » pour l’Église en Allemagne. Mais aussi en Italie et au Vatican

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    Mais où va donc le gouvernement actuel de l’Eglise ? Un article du vaticaniste Sandro Magister publié en traduction sur le site web diakonos.be :

    « Les statistiques désastreuses relatives à 2020 publiées mi-juillet par la conférence épiscopale de l’Église catholique d’Allemagne ont fait beaucoup de bruit, elles marquent un net effondrement par rapport à l’année précédente, surtout en ce qui concerne la participation aux sacrements.

    Fin juillet, dans une interview autobiographique à « Herder Korrespondenz », le Pape émérite Benoît XVI est allé à la racine du désastre, pointant du doigt la réduction de l’Église à une « Amstkirche », faite uniquement de bureaux et de documents institutionnels, mais toujours plus vide « de cœur et d’esprit » avec pour conséquence un « exode du monde de la foi ».

    *

    Mais si l’Allemagne pleure, l’Italie non plus n’est pas à la fête. Ici, les chiffres circulent discrètement, sans faire de bruit, mais ils témoignent eux aussi, en 2020, d’une nette baisse de certains indicateurs importants par rapport à 2019.

    On peut le déduire du sondage effectué par CENSIS à l’été 2020 sur un échantillon représentatif des italiens, dévoilé dans le livre « Il gregge smarrito », publié fin juin avec une préface du doyen des sociologues, Giuseppe De Rita.

    Ce sondage révèle par exemple qu’à peine 8% des italiens et 11% des catholiques ont reconnu à l’Église la capacité de « donner un sens » à la difficile situation produite par la pandémie de Covid 19.

    Une Église perçue comme absente et éloignée de la très grande majorité de la population, qui plus est dans un moment particulièrement critique, ne constitue clairement pas un signe de vitalité dans un pays tel que l’Italie qui, au début des années 2000, était vue par le Pape Jean-Paul II comme un bastion chrétien « exceptionnel », capable de résister à la vague de sécularisation qui balayait l’Occident.

    Mais il faut également prendre en compte une statistique d’un autre genre. Celle qui concerne ce que l’on appelle le « 8 per mille ».

    En pratique, chaque année, l’État italien reverse 8 pour mille de ses propres rentrées fiscales aux confessions religieuses qui ont conclu un accord avec l’État.

    Ce sont les contribuables qui décident librement de la répartition de cette somme entre l’une et l’autre confession religieuse, en apposant leur signature à côté du nom de celle à laquelle ils souhaitent en attribuer le bénéfice.

    Depuis 1985, date à laquelle ce mécanisme est entré en vigueur en Italie, les signatures en faveur de l’Église catholique ont depuis longtemps constitué une majorité écrasante qui, en 2005, année record, a même frôlé les 90% des signataires, 89,2% pour être précis.

    En 2005, Benoît XVI a succédé à Jean-Paul II. Pendant le pontificat de Joseph Ratzinger, le pourcentage des signatures en faveur de l’Église catholique a diminué de quelques points, mais pas le nombre absolu des signataires, qui a continué à augmenter en 2011 pour atteindre le montant record de 15 604 034.

    En 2013, après la démission de Benoît XVI et l’élection de Jorge Mario Bergoglio comme pape, l’Église catholique italienne pouvait encore s’enorgueillir de 15 226 291 signatures en sa faveur, soit 80.91% du total.

    Mais ensuite, le nombre des signatures en faveur de l’Église n’a cessé de chuter inexorablement, année après année.

    En 2017, elles ne s’élevaient déjà plus qu’à 13 774 382, soit 75,36% du total des signataires.

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