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Société - Page 27

  • Le pape demande aux diplomates de respecter le mariage et les enfants à naître si l'on veut l'harmonie civile

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

    Salle Clémentine
    Vendredi 16 mai 2025

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    Éminence,
    Excellences,
    Mesdames et Messieurs,
    Que la paix soit avec vous !

    Je remercie S.E. M. George Poulides, Ambassadeur de la République de Chypre et Doyen du Corps diplomatique, pour les paroles cordiales qu’il m'a adressées en votre nom à tous, et pour le travail inlassable qu’il poursuit avec la vigueur, la passion et l’amabilité qui le caractérisent. Ces qualités lui ont valu l’estime de tous mes prédécesseurs qu’il a rencontrés au cours de ces années de mission auprès du Saint-Siège, et en particulier du regretté Pape François.

    Je voudrais également vous exprimer ma gratitude pour les nombreux messages de vœux qui ont suivi mon élection, ainsi que pour les messages de condoléances au décès du Pape François provenant aussi de pays avec lesquels le Saint-Siège n’entretient pas de relations diplomatiques. Il s’agit là d’une marque d’estime significative qui encourage à approfondir les relations mutuelles.

    Dans notre dialogue, je voudrais que le sentiment d’appartenance à une famille prenne toujours le pas. En effet, la communauté diplomatique représente toute la famille des peuples, partageant les joies et les peines de la vie ainsi que les valeurs humaines et spirituelles qui l’animent. La diplomatie pontificale est, en effet, une expression de la catholicité même de l’Église et, dans son action diplomatique, le Saint-Siège est animé par une urgence pastorale qui le pousse non pas à rechercher des privilèges, mais à intensifier sa mission évangélique au service de l’humanité. Il combat toute indifférence et rappelle sans cesse les consciences, comme l’a fait inlassablement mon vénérable prédécesseur, toujours attentif au cri des pauvres, des nécessiteux et des marginalisés, mais aussi aux défis qui marquent notre temps, depuis la sauvegarde de la création jusqu’à l’intelligence artificielle.

    En plus d’être le signe concret de l’attention que vos pays accordent au Siège Apostolique, votre présence aujourd’hui est pour moi un don qui permet de renouveler l’aspiration de l’Église – et la mienne personnelle – à rejoindre et à étreindre tous les peuples et toutes les personnes de cette terre, désireux et en quête de vérité, de justice et de paix ! D’une certaine manière, mon expérience de vie, qui s’est déroulée entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe, est représentative de cette aspiration à dépasser les frontières pour rencontrer des personnes et des cultures différentes.

    Grâce au travail constant et patient de la Secrétairerie d’État, j’entends consolider la connaissance et le dialogue avec vous et vos pays, dont j’ai déjà eu la grâce d’en visiter un bon nombre au cours de ma vie, en particulier lorsque j’étais prieur général des Augustins. Je suis convaincu que la Divine Providence m’accordera d’autres occasions de rencontres avec les réalités dont vous êtes issus, me permettant ainsi de saisir les opportunités qui se présenteront pour confirmer la foi de tant de frères et sœurs dispersés à travers le monde, et pour construire de nouveaux ponts avec toutes les personnes de bonne volonté.

    Dans notre dialogue, je voudrais que nous gardions à l’esprit trois mots clés qui constituent les piliers de l’action missionnaire de l’Église et du travail diplomatique du Saint-Siège.

    Le premier mot est paix. Trop souvent, nous considérons ce mot comme “négatif”, c’est-à-dire comme la simple absence de guerre et de conflit, car l’opposition fait partie de la nature humaine et nous accompagne toujours, nous poussant trop souvent à vivre dans un “état de conflit” permanent : à la maison, au travail, dans la société. La paix semble alors n’être qu’une simple trêve, une pause entre deux conflits, car, malgré tous nos efforts, les tensions sont toujours présentes, un peu comme des braises qui couvent sous la cendre, prêtes à se rallumer à tout moment.

    Dans la perspective chrétienne – comme dans d’autres expériences religieuses – la paix est avant tout un don le premier don du Christ : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Elle est cependant un don actif, engageant, qui concerne et implique chacun de nous, indépendamment de notre origine culturelle et de notre appartenance religieuse, et qui exige avant tout un travail sur soi-même. La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en déracinant l’orgueil et les revendications, et en mesurant son langage, car on peut blesser et tuer aussi par des mots, pas seulement par des armes.

    Dans cette optique, je considère que la contribution que les religions et le dialogue interreligieux peuvent apporter pour favoriser des contextes de paix est fondamentale. Cela exige naturellement le plein respect de la liberté religieuse dans chaque pays, car l’expérience religieuse est une dimension fondamentale de la personne humaine, sans laquelle il est difficile, voire impossible, d’accomplir cette purification du cœur nécessaire pour construire des relations de paix.

    À partir de ce travail, auquel nous sommes tous appelés, il est possible d’éradiquer les prémices de tout conflit et de toute volonté destructrice de conquête. Cela exige également une sincère volonté de dialogue, animée par le désir de se rencontrer plutôt que de s’affronter. Dans cette perspective, il est nécessaire de redonner un souffle à la diplomatie multilatérale et aux institutions internationales qui ont été voulues et conçues avant tout pour remédier aux conflits pouvant surgir au sein de la Communauté internationale. Bien sûr, il faut encore la volonté de cesser de produire des instruments de destruction et de mort, car, comme le rappelait le  pape François dans son dernier Message Urbi et Orbi, « aucune paix n’est possible sans véritable désarmement [et] le besoin de chaque peuple de pourvoir à sa propre défense ne peut se transformer en une course générale au réarmement » [1].

    Le deuxième mot est justice. Poursuivre la paix exige de pratiquer la justice. Comme je l’ai déjà évoqué, j’ai choisi mon nom en pensant avant tout à Léon XIII, le Pape de la première grande encyclique sociale, Rerum novarum. Dans le changement d’époque que nous vivons, le Saint-Siège ne peut s’empêcher de faire entendre sa voix face aux nombreux déséquilibres et injustices qui conduisent, entre autres, à des conditions de travail indignes et à des sociétés de plus en plus fragmentées et conflictuelles. Il faut également s’efforcer de remédier aux inégalités mondiales, qui voient l’opulence et la misère creuser des fossés profonds entre les continents, entre les pays et même au sein d’une même société.

    Il incombe à ceux qui ont des responsabilités gouvernementales de s’efforcer à construire des sociétés civiles harmonieuses et pacifiées. Cela peut être accompli avant tout en misant sur la famille fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, « une société très petite sans doute, mais réelle et antérieure à toute société civile » [2]. En outre, personne ne peut se dispenser de promouvoir des contextes où la dignité de chaque personne soit protégée, en particulier celle des plus fragiles et des plus vulnérables, du nouveau-né à la personne âgée, du malade au chômeur, que celui-ci soit citoyen ou immigrant.

    Mon histoire est celle d’un citoyen, descendant d’immigrés, lui-même émigré. Au cours de la vie, chacun d’entre nous peut se retrouver en bonne santé ou malade, avec ou sans emploi, dans sa patrie ou en terre étrangère : cependant sa dignité reste toujours la même, celle d’une créature voulue et aimée de Dieu.

    Le troisième mot est vérité. On ne peut construire des relations véritablement pacifiques, même au sein de la Communauté internationale, sans vérité. Là où les mots revêtent des connotations ambiguës et ambivalentes ou le monde virtuel, avec sa perception altérée de la réalité, prend le dessus sans contrôle, il est difficile de construire des rapports authentiques, puisque les prémisses objectives et réelles de la communication font défaut.

    Pour sa part, l’Église ne peut jamais se soustraire à son devoir de dire la vérité sur l’homme et sur le monde, en recourant si nécessaire à un langage franc qui peut au début susciter une certaine incompréhension. Mais la vérité n’est jamais séparée de la charité qui, à la racine, a toujours le souci de la vie et du bien de tout homme et de toute femme. D’ailleurs, dans la perspective chrétienne, la vérité n’est pas l’affirmation de principes abstraits et désincarnés, mais la rencontre avec la personne même du Christ qui vit dans la communauté des croyants. Ainsi, la vérité ne nous éloigne pas, mais au contraire elle nous permet d’affronter avec plus de vigueur les défis de notre temps comme les migrations, l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle et la sauvegarde de notre Terre bien-aimée. Ce sont des défis qui exigent l’engagement et la collaboration de tous, car personne ne peut penser les relever seul.

    Chers Ambassadeurs,

    mon ministère commence au cœur d’une année jubilaire, dédiée d’une façon particulière à l’espérance. C’est un temps de conversion et de renouveau, mais surtout l’occasion de laisser derrière nous les conflits et d’emprunter un nouveau chemin, animés par l’espérance de pouvoir construire, en travaillant ensemble, chacun selon ses sensibilités et ses responsabilités, un monde dans lequel chacun pourra réaliser son humanité dans la vérité, dans la justice et dans la paix. Je souhaite que cela puisse se réaliser dans tous les contextes, à commencer par les plus éprouvés, comme celui de l’Ukraine et de la Terre Sainte.

    Je vous remercie pour tout le travail que vous accomplissez afin de construire des ponts entre vos pays et le Saint-Siège, et de tout cœur je vous bénis, ainsi que vos familles et vos peuples. Merci !

    [Bénédiction]

    Et merci pour tout le travail que vous accomplissez !

    ___________________________________________________

    [1] Message Urbi et Orbi 20 avril 2025.

    [2] Léon XIII, Lett. enc. Rerum novarum, 15 mai 1891, n.9.

  • Le cardinal Müller salue le pèlerinage de Chartres comme un témoignage audacieux en des temps de culture post-chrétienne

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    Du Catholic Herald :

    Le cardinal Müller salue le pèlerinage de Chartres comme un témoignage audacieux à l'ère post-chrétienne

    14 mai 2025

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller a évoqué le célèbre pèlerinage de Paris à Chartres et sa popularité croissante, notamment parmi les jeunes catholiques.

    Dans une interview avec kath.net, le cardinal traditionaliste populaire décrit le « courage d’un jeune de professer publiquement Jésus-Christ et son Église devant ses pairs et devant un esprit du temps post-chrétien qui se targue de sa supériorité intellectuelle et morale sur la religion, qui est admirable ».

    Le cardinal allemand est bien placé pour commenter les conséquences de cette démonstration communautaire de foi, puisqu'il a été invité par les organisateurs du pèlerinage de 2024 de Paris à Chartres à célébrer la grand-messe de clôture dans la cathédrale de Chartres et à prononcer le sermon, rapporte le Catholic World Report dans un article qui présente l' interview de kath.net .

    On estime qu'environ 18 000 à 20 000 personnes ont passé trois jours l'année dernière à parcourir le parcours de plus de 96 kilomètres à travers la campagne printanière de la France, « remplies de foi en Jésus-Christ, heureuses des rencontres avec le Seigneur, avec la Sainte Mère et avec les nombreux autres pèlerins, pour la plupart jeunes », rapporte le Catholic World Report .

    Le pèlerinage de Chartres est un événement annuel reliant Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres, généralement organisé autour de la Pentecôte. Il est organisé par Notre-Dame de Chrétienté, une association laïque catholique à but non lucratif basée à Versailles, en France. Né au XIIe siècle, il a repris au début des années 1980. Les pèlerins sont souvent organisés en groupes de 20 à 60 personnes, appelés « chapitres », chacun accompagné d'au moins un aumônier qui assure un accompagnement spirituel et entend les confessions. Cette année, le pèlerinage à pied de Paris à Chartres est prévu du 7 au 9 juin.

    Ci-dessous, une version éditée de l' interview de kath.net au cours de laquelle Lothar C. Rilinger, avocat spécialisé en droit du travail à la retraite et membre suppléant à la retraite de la Cour d'État de Basse-Saxe, a parlé au cardinal de ses expériences de pèlerinage.

    Lothar C. Rilinger : Le grand nombre de participants à ce pèlerinage peut-il être vu comme un signe que, à partir de la France, une mobilisation pour lutter contre la déchristianisation de nos sociétés est possible ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Il est surprenant de rencontrer autant de personnes ouvertes à la foi chrétienne dans d'autres régions de France également. Tout récemment, j'ai donné une conférence dans une simple paroisse parisienne à l'occasion du 1700e anniversaire du concile de Nicée en 325, qui défendit la divinité du Christ contre les ariens. Plusieurs centaines de catholiques y ont participé, pour la plupart des jeunes. Le nombre de baptêmes d'adultes dans la France officiellement laïque est également élevé, ce qui est encourageant.

    Soit dit en passant, la prétendue laïcité de l'État depuis la loi dite de séparation de 1905 n'est qu'un stratagème pour restreindre la liberté religieuse, droit fondamental de pratiquer sa foi en public, sous prétexte idéologique que la religion est une affaire privée. En réalité, un État démocratique fondé sur les droits humains universels doit rester à l'écart des décisions religieuses personnelles de ses citoyens et de leurs organisations sociales.

    Et la sphère publique est l’espace de tous les citoyens, où l’État ne doit pas favoriser les infidèles ou les ennemis de l’Église au détriment des chrétiens fidèles ou des personnes d’autres confessions, simplement parce que certains idéologues qui se considèrent éclairés accusent la religion d’être de l’opium, administré aux personnes superstitieuses par des prêtres trompeurs.

    L'État doit se limiter, dans ses institutions, à sa mission de servir le bien commun dans les affaires temporelles, en se tenant à l'écart des questions de conscience concernant la vérité et le but ultime de l'existence humaine. Tout État qui abuse de son pouvoir pour imposer à tous ses citoyens une certaine idéologie créée par l'homme dégénère en tyrannie et en dictature.

    Rilinger :  Le pèlerinage de Paris à Chartres peut-il être interprété comme une tentative de nouvelle évangélisation ?

    Cardinal Müller :  Oui, il s’agit de la grande tâche d’annoncer et de témoigner de « l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » (Mc 1, 1) aux jeunes et donc aux générations futures.

    La confession citée ci-dessus se trouve au début de l'Évangile de Marc, qui a posé les bases de ce genre littéraire particulier que l'on retrouve sous quatre formes dans le Nouveau Testament. Mais en réalité, les apôtres avaient déjà proclamé « l'Évangile de Dieu » et « l'Évangile concernant son Fils » (Romains 1:1,3) à tous les peuples, c'est-à-dire « aux Juifs et aux Gentils », « comme puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1:16). Par sa nature même, l'Évangile n'est donc pas une vision du monde ni un programme psychologique de découverte de soi, mais la bonne nouvelle que, par la foi au Seigneur crucifié et ressuscité, nous trouvons le salut ultime et sommes libérés du pouvoir du mal et de la mort.

    Je crois que les jeunes de ce pèlerinage l'ont bien compris. Ce voyage ardu, dans le vent et les intempéries, est une contraction symbolique de tout le cheminement de la vie à la suite du Christ.

    Dans le chant et la prière, dans le partage mutuel de la catéchèse et de la discussion spirituelle, mais aussi dans la célébration du sacrement de pénitence – avec la confession personnelle et l’absolution – et dans les grandes célébrations de la messe avec des milliers de fidèles, ils font l’expérience que Jésus n’est pas une figure lointaine de l’histoire, dont nous pouvons seulement nous souvenir et prendre comme exemple moral, mais que le Christ ressuscité est réellement présent dans le cœur de chaque fidèle, et en même temps sacramentellement aussi proche de nous qu’il était autrefois physiquement visible avec les disciples – avant et après Pâques.

    Car le Christ vit et intercède pour nous auprès de son Père, et c'est lui-même qui baptise et confirme et qui, dans l'Eucharistie, comme chef de l'Église, avec tous les membres de son corps, les chrétiens, se donne au Père dans l'amour et se donne à nous dans son corps et son sang sacramentels comme nourriture pour la vie éternelle.

    Rilinger : En participant au pèlerinage, êtes-vous arrivé à la conclusion que les participants ont la force non seulement d'affronter les difficultés du voyage, mais aussi de montrer ensuite leur foi en public et d'essayer d'en convaincre les autres ?

    Cardinal Müller : Oui, les participants doivent supporter beaucoup de choses de la part de la presse libérale et marxiste, qui considère toute déclaration publique de foi en Dieu comme l'origine, le contenu et le but de la recherche humaine de la vérité et du bonheur inaliénable comme une régression à l'époque d'avant les Lumières (à la Voltaire), dans ce qu'ils appellent le « Moyen Âge ».

    Mais il existe aussi une certaine méfiance de la part de l'Église, surtout parce que la liturgie privilégiée est celle d'avant la réforme liturgique (vers 1970). Il s'agit d'une question distincte, mais tout catholique doit être conscient de la distinction entre le contenu dogmatique et la forme cérémonielle extérieure (il existe légitimement plus de vingt rites différents d'une même messe catholique ; il existe également quelques variantes en Occident latin).

    En tout cas, le courage d’un jeune de professer publiquement Jésus-Christ et son Église devant ses pairs et devant un zeitgeist post-chrétien qui se targue de sa supériorité intellectuelle et morale sur la religion est admirable.

    On peut se souvenir de saint Paul, qui écrivait à la petite minorité de chrétiens romains de la capitale mondiale du paganisme de l’époque, dans le but de les encourager : « Je n’ai pas honte de l’Évangile : […] Car en lui se révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi. » (Rom 1, 15.17).

    Rilinger : Le nombre impressionnant de participants pourrait-il à lui seul être un moteur pour montrer aux autres le chemin vers Dieu et les encourager à suivre son exemple ?

    Cardinal Müller : Lors d'une enquête menée auprès de jeunes et d'adultes candidats au baptême – c'est-à-dire non parmi les enfants de parents fidèles –, la réponse était souvent que le contact avec des personnes du même âge les incitait à rechercher le sens de la vie et donc Dieu. L'apôtre Paul disait aux philosophes athéniens (« à ceux qui aiment la sagesse ») qu'il était recommandé à tous de « chercher Dieu, dans l'espoir de le tâtonner et de le trouver » et qu'« il n'est pas loin de chacun de nous » (Actes 17, 27).

    Et qu'enfin, avec Jésus-Christ, le jour décisif de l'histoire du monde et l'heure de la décision pour chaque homme étaient arrivés, lorsque Dieu avait ressuscité son Fils, crucifié par les hommes, afin que, par lui, nous puissions passer de la mort à la vie, du mensonge et de l'ignorance à la connaissance de la vérité. C'est pourquoi beaucoup se moquaient de la résurrection corporelle des morts ; car, alors comme aujourd'hui, les hommes auraient aimé connaître la solution aux questions existentielles et le salut de la misère, mais selon leurs propres termes et modes de pensée.

    Le fait que Dieu nous a véritablement rachetés par l'incarnation de son Verbe éternel, qu'en son Fils Jésus-Christ, devenu homme, il a subi pour nous la mort honteuse d'un criminel sur la croix, et que nous ne pouvons participer à son salut que par la foi en sa résurrection d'entre les morts, interpelle – comme à l'Aréopage – seulement les hommes et les femmes qui réfléchissent plus profondément et font plus confiance à Dieu qu'aux hommes, qui, en réponse à la prédication de l'Évangile du Christ, se sont joints à Paul « et ont cru » (Actes 17, 34). Ils sont reçus dans l'Église apostolique par la confession du Christ et le baptême en son nom (Actes 2, 38-41).

    EN RELATION : Le cardinal Müller déclare que le prochain pape doit être « ferme sur la doctrine » et tenir tête au « lobby gay »

  • Léon XIV : un pape face aux défis de notre temps

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    D'Alberto M. Fernandez sur le NCR :

    Le nouveau pape et les 4 cavaliers de la révolution

    COMMENTAIRE : Une Église unie et en paix avec elle-même est puissante et possède des réponses éprouvées et éprouvées à toutes les questions qui seront soulevées par les bouleversements technologiques, sociaux, économiques et politiques déjà en cours.

    Prédire ce que fera ou ne fera pas un nouveau pape est une entreprise illusoire, même si cela n'a pas empêché de nombreuses personnes de lancer leurs critiques virulentes. Certains se sont concentrés sur les spéculations concernant les positions du Souverain Pontife à l'égard du président Donald Trump, tandis que d'autres ont exprimé leur « inquiétude » face aux déclarations passées du pape Léon XIII sur les questions LGBTQ+. 

    Nous sommes plus sûrs si nous nous appuyons sur les propres mots du pape concernant le choix de son nom pontifical : « Il y a plusieurs raisons à cela, mais principalement parce que le pape Léon XIII, dans son encyclique historique Rerum Novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle. De nos jours, l’Église offre à tous le trésor de sa doctrine sociale en réponse à une nouvelle révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail. »

    Il est bon que notre Pape se concentre sur la prochaine révolution, car elle est imminente et promet d'être encore plus perturbatrice et destructrice que la révolution industrielle qui a conduit le pape Léon XIII à écrire sa célèbre encyclique. On pourrait dire que nous sommes à la veille non pas d'une, mais de quatre révolutions, ou de quatre aspects d'un même bouleversement : la révolution technologique de l'intelligence artificielle, explicitement mentionnée par le Pape , et les révolutions économiques, sociales et politiques qui suivront de près, comme les quatre cavaliers de l'Apocalypse.

    La révolution de l'IA a suscité le plus grand battage médiatique. Certains aspects sont peut-être exagérés, mais les signes avant-coureurs sont là. Une enquête menée en 2024 auprès des directeurs financiers a révélé que « plus de la moitié (61 %) des grandes entreprises prévoient d'utiliser l'IA d'ici un an » pour automatiser le travail humain. Une perturbation massive de l'emploi semble probable, mais elle ne se limitera pas au monde du travail. En 2023, en Belgique, un chatbot (relativement primitif) basé sur l'IA a convaincu un jeune homme, après six semaines de conversation, de se suicider pour la protection de l'environnement. Autre conséquence de la nouvelle révolution technologique : la dégradation du niveau d'éducation et même un déclin de la lecture, en particulier de la « lecture approfondie », qui nourrit l'esprit critique et l'introspection.

    La révolution économique qui en découlera ne sera pas seulement due aux perturbations de l'emploi dues aux nouvelles technologies – phénomène survenu lors de la dernière révolution industrielle – mais à d'autres facteurs. Un endettement massif menace de nombreuses économies, et pas seulement celles des États-Unis et de l'Europe. La dette publique mondiale devrait approcher les 100 % du PIB d'ici cinq ans. L'économie du futur proche promet non seulement d'être criblée de dettes, mais aussi de souffrir d'une pénurie de travailleurs et d'acheteurs, mettant en péril les systèmes de protection sociale et les services publics. Et plutôt que le vieux discours binaire d'un Occident riche exploitant un Sud pauvre, nous sommes confrontés au spectre bien plus déroutant d'un Occident de plus en plus appauvri dans un monde où la mondialisation ne fait plus – si elle l'a jamais fait – l'unanimité et où l'exploitation se fait tous azimuts, tandis que des entreprises chinoises impitoyables remplacent les entreprises occidentales paternalistes.

    La révolution sociale, qui touche également notre société, est liée à la fois à la technologie et à l'économie. Nous sommes non seulement confrontés à une pénurie mondiale de naissances d'une ampleur jamais vue dans l'histoire de l'humanité, mais aussi à une montée de l'euthanasie et de l'eugénisme avec une force jamais vue auparavant. Non seulement les familles seront soumises à une pression intense et sans précédent, mais il en sera de même pour des sujets aussi sacrés que la maternité, l'épanouissement humain et même la nature même de l'être humain. Alors que les anciennes coutumes semblent être balayées, nombreux sont ceux qui aspirent à vivre éternellement, à transcender l'humanité elle-même, écho inquiétant du plus ancien refrain diabolique : « Vous serez comme des dieux ».

    Si la technologie et les changements qui l'accompagnent bouleversent les économies et les sociétés dans les années à venir, les systèmes politiques seront eux aussi contraints d'évoluer vers autre chose. La révolution technologique semble annoncer l'avènement d'une élite managériale encore plus arrogante et retranchée que celle déjà au pouvoir. Les anciennes catégories de « droite » et de « gauche » semblent désespérément désuètes pour la décrire, mais il est fort probable qu'il s'agira d'une élite non chrétienne ou post-chrétienne. Le vieux dogme libéral du progrès et de la prospérité éternels semble presque épuisé . À sa place pourrait apparaître une bureaucratie permanente visant à distraire et à réprimer la dissidence – un populisme de droite et de gauche – à mesure que le fossé entre riches et pauvres se creuse, non pas entre les pays, mais au sein même de ceux-ci.

    Tel est le défi auquel le pape Léon XIV et l'Église universelle seront confrontés dans un avenir proche. L'attention est actuellement trop portée sur l'immédiat – Trump, les migrations ou l'éthique sexuelle, autant de questions d'actualité – plutôt que sur le proche avenir – ces crises massives qui se profilent. À ce propos, Léon XIII, dans Rerum Novarum, donne un guide : « Seule la religion […] peut détruire le mal à sa racine ; chacun doit être persuadé que l'essentiel est de rétablir la morale chrétienne, sans quoi tous les plans et stratagèmes des plus sages resteront de peu d'utilité. »

    Face à un scénario aussi désastreux, nous avons la Bonne Nouvelle du Christ et les paroles d'un nouveau pape qui a évoqué à plusieurs reprises la paix dans ses premières interventions. Pour moi, il s'agissait autant de paix au sein de l'Église et dans les cœurs que de paix mondiale. Car une Église unie et en paix avec elle-même est puissante et possède des réponses éprouvées à toutes les questions que soulèveront ces multiples nouvelles révolutions. C'est une Église qui a déjà converti des païens, réformé des libertins, inspiré les illettrés par sa beauté, qui offre dignité aux opprimés et sens à la vie aux perdus, qui sait que « le mystère est un antidote au spectacle ». Puisse le pape Léon être un pape guerrier – non pas en termes vulgaires ou terrestres – mais en combattant pour les choses durables dans un monde de plus en plus bâti sur des sables mouvants.  

  • "Scegliamo la Vita" : 10 000 personnes manifestent pour la défense de la vie à Rome

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    De Fabio Piemonte sur la NBQ :

    Marche pour la défense de la vie, grande participation et témoignages

     

    10 000 personnes manifestent pour la défense de la vie à Rome. Témoignages de mères, de prisonniers d'opinion et d'un patient atteint de SLA pour la défense d'un droit inviolable à chaque étape de l'existence humaine, dès la conception.

    12_05_2025
    Marche pour la vie à Rome (photo de Fabio Piemonte)

    De l’enfant dans le ventre de sa mère à la personne âgée en phase terminale : chaque vie a le droit d’être défendue et soignée du premier au dernier souffle, simplement parce qu’elle est humaine. C'est pour cette raison que 10 000 personnes se sont rassemblées le samedi 10 mai à 14 heures sur la Piazza della Repubblica pour réitérer leur oui à la vie sans compromis pour la quatrième édition de la Manifestation nationale « Choisissons la vie » 2025.

    Ce sont surtout de jeunes familles qui défilent dans les rues du centre de Rome, 110 associations y participent. Des hommes, des femmes et des enfants avec des ballons colorés, des drapeaux et des banderoles, heureux d'être « la génération pour la vie », comme le dit une carte qu'ils affichent. Aussi parce que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir », dit une autre inscription.

    Sur la Piazza della Repubblica - avec les deux coordinateurs de l'événement Massimo Gandolfini et Maria Rachele Ruiu - sont également présents Teodora et Paul de la « Marche pour la vie de Bucarest » et Marie Gabrielle, Agathe et Emrik de la « Marche pour la vie de Paris » pour un bref salut, en témoignage de la nécessité de la coopération et de la mobilisation internationales pour la défense du droit à la vie de chaque homme. 

    Une jeune mère, Aurora, se souvient en larmes qu'elle a pu penser à l'idée d'avorter de son enfant. Mais en même temps, elle se souvient, notamment grâce au précieux soutien reçu de certains bénévoles des Centres pour la Vie, que « maintenant Edoardo a deux mois et il est ma vie, ma plus grande joie ». Livia Tossici-Bolt – condamnée en avril dernier au Royaume-Uni à payer 20 000 livres et deux ans de prison simplement pour être restée silencieuse dans la « zone tampon » d'une clinique d'avortement avec une pancarte dans les mains : « Ici pour parler si vous voulez » – témoigne de la façon dont au Royaume-Uni même la liberté de prier en silence et de s'exprimer est menacée.

    « Je ne suis pas un problème à résoudre, mais une personne à écouter. J’ai une maladie rare (SLA, ndlr), mais j’ai choisi de ne pas abandonner. Et cela s'appelle vivre. Il n’y a pas de niveau minimum de perfection pour mériter la vie. Quelqu'un a décidé que ça valait le coup et je ne peux pas le blâmer ! D'une voix déterminée, Emanuel Cosmin Stoica, jeune militant pour les droits des personnes handicapées et influenceur, nous raconte son amour de la vie depuis son fauteuil roulant. À la fin de son témoignage, il décide de demander sa petite amie en mariage depuis la scène de l'événement, au milieu des larmes de joie de sa part lorsqu'elle dit immédiatement oui et de l'émotion des spectateurs.

    Sur scène également Maurizio Marrone , conseiller aux politiques sociales et à la famille de la région Piémont, qui, grâce au Fondo Vita Nascente, mène des politiques de soutien aux naissances et aux familles. En effet, la Région, fière amie de la vie et de la famille, a versé 2,5 millions d'euros en trois ans, convertis en subventions concrètes pour soutenir les familles et les mères en difficulté face à un enfant inattendu ou non désiré, qui, malgré les difficultés, ont mené leur grossesse à terme, notamment grâce au précieux soutien des bénévoles des Centres pour la Vie. Le président de la Chambre, Lorenzo Fontana, a également adressé ses salutations aux participants à la manifestation, « car il est possible d'espérer, d'aimer et de garantir le droit à la vie pour tous ». D'autre part, les organisateurs eux-mêmes ont demandé à plusieurs reprises au gouvernement, depuis la tribune, de faire preuve de « plus de courage » dans les politiques nationales en faveur de la natalité, notamment pour enrayer le déclin démographique de notre pays qui semble inéluctable.

    Avec un court message vidéo, Eduardo Verastegui - le célèbre acteur et producteur mexicain qui a joué dans les films Bella , Cristiada et Le son de la liberté et le court métrage Il circo della farfalla - réitère la nécessité pour chacun de nous de faire sa part : « Nous défendons toujours la vie avec nos vies ».

    Au cours du cortège, quelques féministes apparaissent également et protestent contre la manifestation avec la banderole « Tôt ou tard, nous vous avorterons aussi. Rome vous dégoûte » et les chants « Les femmes pro-vie se ferment avec le feu », tandis qu'elles lèvent le majeur. Mais ils oublient que leurs propres mères sont pro-vie, puisqu’elles les ont portés dans leur ventre et les ont mis au monde.

    Le groupe de rock The Marcos accueille les gens de la vie aux Forums Impériaux avec les notes de Viva la mamma de Bennato pour un moment de musique live.

    « Nous sommes heureux que la manifestation « Choisissons la vie » ait lieu deux jours après l'élection du pape Léon XIV, qui, nous en sommes certains, élèvera la voix pour la dignité humaine à chaque étape de son existence et contre toutes les formes d'offense qui méprisent sa valeur innée, comme le démontre sa participation comme évêque à la Marche pour la vie au Pérou et en affirmant l'urgence de « défendre la vie humaine à tout moment » », déclarent enfin Gandolfini et Ruiu depuis la scène.  

    En fait, les « pro-vie » sont majoritaires dans le pays , même s’ils sont réduits au silence par les médias et l’idéologie dominante du « woke ». Il est donc essentiel qu’à travers « Choisissons la vie », au moins une fois par an, ils retournent dans la rue pour démontrer publiquement contre la « culture du jetable » la beauté du don de la vie de chaque être humain, surtout lorsqu’il est le plus sans défense et le plus fragile.

  • Des milliers de personnes manifestent pour la vie à Mexico

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    De Diego López Colín sur CNA :

    Des milliers de personnes manifestent pour la vie à Mexicosharethis sharing button

    Marche pour la vie 2025 à MexicoDes milliers de personnes ont participé à la Marche pour la vie, le 3 mai 2025, à Mexico.

    Puebla, Mexique, 6 mai 2025

    Des milliers de personnes ont participé à la Marche pour la vie le 3 mai à Mexico pour marquer les 18 ans de la dépénalisation de l'avortement dans la capitale mexicaine.

    La marche, organisée par l'association Pasos por la Vida (Pas pour la Vie) avec d'autres groupes, est partie du Monument à la Révolution et a suivi un itinéraire de plus de 1,2 miles pour arriver au Congrès de la Ville, le pouvoir législatif de la ville de Mexico, un quasi-État dans le système fédéral mexicain. 

    Des jeunes, des seniors et des familles entières ont défilé au milieu de banderoles et de pancartes arborant des messages pro-vie, déplorant l'absence de politiques globales d'aide aux femmes enceintes. Ils ont également dénoncé le terrible bilan de près de deux décennies d'avortement légalisé.

    Depuis avril 2007, l'avortement est légal à Mexico jusqu'à la douzième semaine de grossesse, ce qui en fait la première entité fédérale du pays à adopter cette mesure. Depuis, 22 autres États ont dépénalisé l'avortement, avec une impulsion notable durant le mandat de six ans du président Andrés Manuel López Obrador (2018-2024), du parti politique MORENA (Mouvement de régénération nationale).

    Actuellement, la présidente Claudia Sheinbaum, également de MORENA, continue de promouvoir cette même politique.

    Selon les données de l’organisation Steps for Life, l’effet cumulatif de ces nouvelles lois a eu pour conséquence que « plus de 292 000 vies mexicaines n’ont jamais vu la lumière du jour ». 

    « L’avortement n’a rien résolu »

    Lors du rassemblement organisé devant le Congrès de la ville, un manifeste a été lu soulignant que « l’avortement n’a rien résolu ».

    Pilar Rebollo, dirigeante sortante de Pas pour la vie, a averti que la dépénalisation, loin de résoudre les problèmes, a infligé « de nombreuses blessures, revictimisé les femmes enceintes et privé le Mexique d’une génération entière ». 

    Dans son discours, elle a également dénoncé la « manipulation des chiffres qui rend invisibles aussi bien les enfants avortés que les mères blessées », en plus de critiquer « le manque de politiques globales qui soutiennent réellement les femmes » et « l’imposition d’un agenda qui transforme la mort en droit et marginalise l’enfant [dans l’utérus] parce qu’il ne produit rien, profitant des plus vulnérables ».

    « Et pendant ce temps, le Mexique saigne », a-t-elle déploré.

    « Aujourd'hui, nous nous souvenons de la génération disparue et nous embrassons chaque mère qui a souffert en silence. Mais nous proclamons aussi avec espoir que chaque cœur qui bat est une promesse et que chaque pas accompli aujourd'hui peut changer l'histoire », a déclaré Rebollo.

    Six revendications pour promouvoir la vie

    Luisa Argueta, coordinatrice nationale de la marche, a également pris la parole lors de l'événement et a présenté une série de revendications portant sur différents domaines.

    Elle a exigé que les politiciens adoptent « une réforme constitutionnelle qui reconnaisse le droit à la vie de la conception à la mort naturelle » ainsi que des politiques publiques qui allouent des fonds « à la maternité, à l’adoption et aux soins palliatifs, et non à des solutions mortifères ».

    Le leader pro-vie a également appelé au rétablissement des rapports publics sur l’avortement à Mexico et a souligné la nécessité pour chaque État de publier « des chiffres réels et vérifiables sur les avortements, les homicides et les personnes disparues [portées disparues et probablement décédées] ».

    Elle a également appelé au « respect et à la protection de l’objection de conscience du personnel médical, qui sauve des vies ».

    Argueta s'est également adressée à la société, l'exhortant à abandonner « l'idée archaïque » selon laquelle la maternité est uniquement la responsabilité des femmes, et a souligné que « les hommes et les femmes ont besoin les uns des autres pour prendre des décisions et assumer leurs responsabilités ».

    Enfin, elle a appelé à une « participation citoyenne active », ce qui signifie que « nous devrions soutenir, donner, adopter, surveiller et voter pour la vie ».

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

    Diego López Colín est diplômé de l'École de journalisme Carlos Septién García (Mexique). Il est correspondant d'ACI Prensa au Mexique depuis 2023.

  • Prochain pape : 10 enjeux cruciaux selon Edward Pentin

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    D'Edward Pentin sur son blog :

    10 questions cruciales pour le prochain pape

    4 mai 2025

    Le pape François, qui s'est fait un nom en prônant le « désordre », a appliqué cette maxime à son pontificat, le rendant très perturbateur, diviseur et tumultueux.

    Ce désordre a suscité un malaise compréhensible, de la consternation et, parfois, du dégoût, d'autant plus qu'une telle approche délibérée de la gouvernance n'a jamais été conforme à la foi catholique, au bien commun, à la Révélation divine et à la loi naturelle.

    Cependant, le revers de la médaille est que, comme on remue une marmite, cela a fait remonter à la surface beaucoup de choses qui étaient restées cachées dans l'obscurité.

    Ce faisant, il est possible que le prochain pape dispose des informations nécessaires pour rectifier, s'il le souhaite, les problèmes que le pontificat de François a mis en lumière.

    Quels pourraient donc être les domaines critiques que le prochain pape devrait aborder ? Voici une liste de dix priorités possibles :

    Retour à une papauté source de saine doctrine et d'unité

    Bien que le pape François ait beaucoup fait pour tenter d'amener l'Église aux périphéries, aux pauvres et aux marginalisés afin de la rendre accessible à ceux qui ne lui auraient peut-être pas accordé un second regard, ce faisant, il a souvent mis de côté les frontières doctrinales et les limites canoniques du pouvoir papal. Il a également été fréquemment critiqué pour s'être écarté de la tradition apostolique, en faisant des déclarations qui semblaient au moins aller à l'encontre de l'enseignement établi de l'Église, en particulier de son enseignement moral, et en promouvant l'indifférentisme, c'est-à-dire l'idée que toutes les religions sont des voies valables pour accéder à Dieu. Conjointement avec la poussée vers la synodalité, dans laquelle les fidèles non catéchisés avaient leur mot à dire dans une large démocratisation de l'Église, cela a conduit à une confusion doctrinale au Vatican et ailleurs, l'Église d'Allemagne en étant un excellent exemple. L'intégrité de la foi a été sapée par l'incapacité à corriger les erreurs et les hérésies, une tendance qui a commencé avant le pontificat de François. Une priorité urgente pour le prochain pape sera donc de restaurer la clarté doctrinale en matière de foi et de morale, la bonne gouvernance et le respect du droit canonique. Dans le même ordre d'idées, le prochain pape devra cesser de persécuter et d'éliminer les institutions, les mouvements, les évêques, le clergé et les laïcs qui portent manifestement de bons et amples fruits en termes de révérence, de vie spirituelle, de fidélité à la doctrine catholique et de vocations.  Il devrait permettre à ces personnes ou entités de se développer et de prospérer plutôt que d'être annulées - contrairement à ce qui s'est souvent passé sous le pape François, où ceux qui ont abusé de la doctrine, de l'enseignement moral et de la liturgie sont restés impunis et ont été autorisés à prospérer.

    Clarification de Vatican II, réforme des Jésuites

    En lien étroit avec la première question critique, il est nécessaire que le prochain pape lève les ambiguïtés concernant le Concile Vatican II, ou du moins qu'il s'attaque à cette préoccupation qui s'est accrue ces dernières années. Le Concile a longtemps été interprété d'une manière qui, de l'avis de beaucoup, diffère de celle voulue par les pères du Concile, ce qui est devenu particulièrement évident sous le pontificat de François. L'ambiguïté a souvent été imputée à un manque de clarté dans l'interprétation des enseignements du Concile, eux-mêmes souvent critiqués pour leur manque de clarté. Ce retour à la clarté de l'enseignement pourrait également impliquer une certaine réforme de l'Ordre des Jésuites. Dans son Demos Memorandum, le cardinal George Pell a appelé à une telle réforme compte tenu de l'hétérodoxie qui prévaut dans la Compagnie de Jésus et du déclin catastrophique des vocations dans l'Ordre. « Le charisme et la contribution des Jésuites ont été et sont si importants pour l'Église qu'ils ne devraient pas être autorisés à passer dans l'histoire sans être perturbés », indique le mémorandum.

    Lire la suite

  • La promotion de l’euthanasie au XXe siècle : une enquête historique à télécharger sur le site de l'ECLJ

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    La promotion de l’euthanasie au XXe siècle

    Cette brève enquête historique offre un éclairage sur l’origine et la pensée des mouvements occidentaux militant pour la légalisation de l’euthanasie. Elle retrace l’évolution de ce courant de pensée à travers le XXe siècle, permettant ainsi de mieux comprendre les enjeux des débats actuels sur l’euthanasie et le suicide assisté.

    Télécharger le Rapport.

  • Münich : des milliers de participants manifestent pour la Vie

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    Du site du diocèse de Ratisbonne :

    Munich, Ratisbonne, 3 mai 2025

    Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Munich avec des banderoles et des ballons pour manifester pour la vie. L'évêque de Ratisbonne, Dr. Voderholzer, a donné la bénédiction à la fin de l'événement. L'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, l'évêque de Passau, le Dr Stefan Oster SDB et l'évêque d'Eichstätt, Gregor Maria Hanke OSB, ont envoyé leurs salutations à Munich.

    La « Marche pour la vie de Munich » a eu lieu pour la cinquième fois dans la capitale bavaroise le 3 mai 2025. Cette année encore, l'événement a été accompagné et soutenu par un grand nombre de participants. La Marche de Munich est désormais devenue une institution établie en Bavière. En plus des grandes manifestations de Berlin et de Cologne, qui auront lieu cette année encore en septembre, Munich est devenue un lieu dans le sud du pays où les gens peuvent manifester pacifiquement contre l'avortement, contre l'euthanasie active et le suicide assisté.

    6 000 participants pacifiques

    Comme annoncé par les organisateurs, 6 000 participants se sont rassemblés dans la capitale du Land pour l'ouverture du rassemblement sur la Königsplatz. La manifestation a ensuite traversé le quartier de Maxvorstadt à Munich, a longé la Siegestor et est revenue à son emplacement initial. Le grand nombre de participants a démontré à quel point ces questions continuent d’être importantes pour de nombreuses personnes dans une société de plus en plus sécularisée.

    L'évêque de Ratisbonne, le Dr Rudolf Voderholzer, né et élevé à Munich, connaît depuis son enfance les lieux traversés par la manifestation. Après le voyage de quatre kilomètres, il a donné la bénédiction finale. Avant de le faire, il a exprimé ses sincères remerciements aux organisateurs, aux nombreux participants et à la police.

    Mgr Voderholzer : « Un beau témoignage de vie »

    L'évêque de Ratisbonne a remercié tous ceux qui sont venus ce samedi de toute l'Allemagne, de l'étranger et même d'outre-mer pour « le beau témoignage de vie ». Depuis de nombreuses années, l'évêque Rudolf ne manque pas l'occasion de participer aux manifestations, exprimant ainsi l'importance qu'il accorde à la dignité humaine dans toutes les situations de la vie. « Nous manifestons pour quelque chose, et si nous sommes contre quelque chose, c’est tout au plus contre la perte de solidarité entre les plus faibles de la société. » Il a remercié tous ceux qui ne peuvent pas encore exprimer leur gratitude, faute de voix ni de nom. Mais maintenant, a ajouté l'évêque, « peut-être que grâce à notre témoignage, ils auront aussi une chance, car les parents ont reçu le courage de se lever pour la vie ». Ces signes sont nécessaires à la vie. Enfin, l'évêque a remercié les responsables politiques qui se sont une fois de plus engagés à protéger au mieux la vie à naître. Nous voulons espérer et prier pour que ce plan puisse être mis en œuvre.

    Salutations de Woelki, Oster et Hanke

    L'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, l'évêque de Passau, le Dr Stefan Oster SDB et l'évêque d'Eichstätt, Gregor Maria Hanke OSB, ont souligné dans leurs salutations écrites l'importance qu'ils accordent aux droits de l'homme et à la dignité humaine. « Chaque personne est toujours un don – ce message doit être diffusé dans le monde entier », a déclaré le cardinal Woelki, archevêque de Cologne. L'évêque Hanke a souligné que « notre foi et la constitution de notre État » conviennent que « les êtres humains ont une dignité infinie dès le début et donc un droit à la vie ». L’évêque Oster a déclaré : « Notre mandat est de tout faire pour protéger la vie humaine depuis le moment de la conception jusqu’au dernier souffle. »

    La marche est organisée par l'association Stimme der Stillen , mais aussi par l' initiative 1000plus , qui soutient les femmes enceintes dans le besoin. Comme l’ont souligné les organisateurs, la marche est un signe pour célébrer la vie et témoigner de la beauté et de la dignité de la vie humaine à chaque instant de l’existence.

    Cette année encore, l’événement a été perturbé à plusieurs reprises par Antifa – mais les manifestants pacifiques n’ont pas été intimidés par les provocations. Grâce au grand nombre de participants, la Marche de Munich est devenue un signal fort adressé à la société et à la politique pour aborder avec soin les questions entourant le début et la fin de la vie.

    Faits et contexte

    Le terme avortement (méd. : abruptio gravitadis) désigne l'interruption artificielle d'une grossesse. En 2024, 106 000 avortements ont été signalés en Allemagne. Selon l'Office fédéral de la statistique (Destatis), le nombre d'avortements reste supérieur au niveau des années 2014 à 2020.

  • L'Institut Thomas More poursuit Paul Magnette en justice pour diffamation

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    Du site de la Libre :

    "Des propos ignorants, mensongers, insultants" : l'Institut Thomas More poursuit Paul Magnette en justice pour diffamation

    Les faits remontent au 10 avril dernier.
     
    Publié le 28-04-2025, mis à jour le 29-04-2025

    Le 10 avril dernier, alors qu'il était invité dans l'émission "Bonsoir le Club" de Maxime Binet sur LN24, Paul Magnette a été interrogé sur l'EVRAS. Pour remettre en contexte, le président du PS était questionné sur des propos tenus par Martin Casier, député PS à la Fédération Wallonie Bruxelles.

    Ce dernier s'est offusqué suite à une réponse donnée par la ministre Glatigny en charge de l'enseignement. Il s'est inquiété de la possibilité d'inviter des personnalités très critiques sur l'EVRAS, mentionnant une "offensive réactionnaire". La question posée par le journaliste était donc la suivante : "Martin Casier n'a-t-il pas été trop loin ?".

    Suite à ces propos, l'Institut Thomas More a annoncé poursuivre Paul Magnette en justice pour diffamation. On peut lire dans un communiqué de presse : "Les propos tenus par Paul Magnette sont ignorants, mensongers, insultants et portent gravement atteinte à la réputation de l'Institut Thomas More. L'Institut Thomas More est un ardent défenseur des libertés démocratiques fondamentales, notamment la de liberté d'expression, d'autant plus lorsque cette liberté est exercée par des responsables politiques qui relaient les demandes et aspirations des citoyens. Toutefois, la liberté d'expression n'est pas illimitée et ne peut tomber dans l'indécence et l'irresponsabilité totale."

    Le communiqué se poursuit en revenant sur le contexte de l'évènement mentionné par le président du PS : "Paul Magnette faisait référence à une conférence organisée uniquement par l'Institut Thomas More le 26 mars dernier à propos de l'avancée de l'islamisme au sein des écoles. Les orateurs étaient notamment le président du Mouvement Réformateur, Georges-Louis Bouchez, et les journalistes Laurence D'Hondt et Jean-Pierre Martin. À l'issue de cette conférence, une discussion a en effet eu lieu à propos du guide relatif à l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) avec plusieurs intervenants dont Georges-Louis Bouchez, comme cela a été publié par l'Institut Thomas More sur les réseaux sociaux."

    L'institut Thomas More dénonce un jeu politique : "Dans un contexte politique tendu avec des négociations bruxelloises qui patinent, il apparaît évident qu'à travers l'Institut Thomas More, les propos de Paul Magnette visaient surtout à égratigner un adversaire politique en la personne de Georges-Louis Bouchez. Pour autant, l'attaque politique ne permet pas l'insulte et l'irresponsabilité dans le chef d'une personnalité politique de premier plan."

    Ainsi, une action en justice a été intentée contre Paul Magnette : "l'Institut Thomas More a pris la décision d'intenter une action en responsabilité civile contre Paul Magnette et de lui réclamer des dommages et intérêts pour le dommage réputationnel que ses propos ont incontestablement causé à l'Institut Thomas More."

  • Une « profonde résonance » avec les principes de la franc-maçonnerie – Le Grand Maître salue le travail du pape François

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    De kath.net/news :

    Une « Profonde résonance » avec les principes de la franc-maçonnerie – Le Grand Maître salue le travail du pape François

    29 avril 2025

    L'encyclique « Fratelli tutti » est un manifeste dans lequel s'exprime le triple système de valeurs de la Franc-Maçonnerie : liberté, égalité et fraternité, écrit Luciano Romoli, Grand Maître de la Grande Loge d'Italie.

    La Grande Loge d'Italie des Maçons Anciens, Libres et Acceptés (AFAM) a salué le travail du Pape François comme étant « en résonance avec les principes de la Franc-Maçonnerie ».

    « La Grande Loge d'Italie de l'AFAM se joint aux condoléances mondiales à l'occasion du décès du Pape François, un Pasteur qui, par son enseignement et sa vie, a incarné les valeurs de fraternité, d'humilité et de recherche d'un humanisme planétaire », a écrit Luciano Romoli, le Grand Maître de la Grande Loge, dans un communiqué publié le 22 avril, au lendemain du décès du Pape François.

    Jorge Mario Bergoglio, venu « des extrémités de la terre », a changé l’Église et a ramené dans l’histoire les « enseignements révolutionnaires de saint François d’Assise », a poursuivi Romoli.

    L'œuvre du pape François est marquée par une « profonde résonance avec les principes de la franc-maçonnerie : la centralité de la personne, le respect de la dignité de chaque individu, la construction d'une communauté solidaire et la recherche du bien commun ». L’encyclique « Fratelli tutti » est un « manifeste » dans lequel s’exprime le triple système de valeurs de la Franc-Maçonnerie : liberté, égalité et fraternité. Surmonter les divisions, les idéologies et la pensée unidimensionnelle pour reconnaître la richesse des différences et construire une « humanité unie dans la diversité » était l’objectif de François, que poursuit également la Grande Loge d’Italie, a poursuivi Romoli.

    François a lié la foi et la raison comme des dimensions complémentaires de l’expérience humaine. Sa foi est capable de poser des questions, d’accueillir le doute et le dialogue, comme on le retrouve également dans la méthode d’initiation de la Franc-Maçonnerie, qui se fonde sur un chemin « libre de dogmes » et dont le fondement est la recherche constante de la vérité.

    Le pape François a placé cette dernière au centre de son pontificat, avec le souci de la planète et une éthique du développement fondée sur la dignité humaine. Cela se reflète dans la construction maçonnique du « Temple intérieur », qui est basée sur « la tolérance, la solidarité et la résistance à la haine et à l’ignorance ». C’est à cela que correspondait le ministère pastoral de François, écrit Romoli.

    La franc-maçonnerie soutient l’engagement de François en faveur d’un « avenir durable, juste et solidaire », tel qu’exprimé dans « l’économie de François » et la vision de la « maison commune ».

    La Grande Loge se retrouve également dans l’appel du Pape François à une « conscience planétaire » qui reconnaît l’humanité comme une communauté de destin partagé. Elle honore la mémoire de François en œuvrant « pour une éthique des limites, pour le respect des autres et pour la construction d’un temple fondé sur la solidarité, la liberté de pensée et la fraternité universelle », écrit Romoli en conclusion.

  • L'islam de plus en plus présent chez nous : un défi pour le pape à venir

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    De Marco Lepore sur la NBQ :

    Le défi de la papauté à venir et l'islam chez nous

    Parmi les défis que le nouveau pontife devra affronter, il y a certainement celui des relations avec l'Islam « chez nous », c'est-à-dire dans ces États qui assistent aujourd'hui au dépassement des croyants musulmans. Comme en Autriche, où la confession musulmane est désormais majoritaire dans les écoles.

    30/04/2025

    Parmi les nombreux sujets brûlants que le nouveau Pontife de la Sainte Église romaine devra aborder, il y a certainement celui des relations avec l'Islam « chez nous », c'est-à-dire dans ces États qui étaient traditionnellement chrétiens et qui aujourd'hui, soit à cause de la paganisation généralisée, soit à cause de l'effondrement démographique des naissances, voient leur dépassement par les croyants musulmans. Il s’agit d’un problème répandu sur tout le continent européen, mais dans certains pays, il prend les caractéristiques d’une véritable urgence, affectant, de temps à autre, différents aspects de la vie sociale.

    Ce qui se passe par exemple dans l’Autriche voisine , autrefois bastion du christianisme européen, en est un exemple emblématique. On apprend dans un article publié ces derniers jours (« Vienne, comment l’Islam conquiert les écoles », Libero 27 avril 2025) que dans les écoles primaires et secondaires de Vienne, les élèves de confession musulmane sont désormais majoritaires, ayant atteint 41,2 %, contre un pourcentage de chrétiens de 34,5 % composé de catholiques et d’orthodoxes et environ 23 % d’élèves sans religion.

    Il n’est pas secondaire de constater que, par rapport à l’année dernière, le pourcentage d’étudiants musulmans a augmenté de près de 2 points. En 2016/17, les étudiants catholiques étaient le groupe religieux le plus important, représentant 31 % de la communauté des élèves du primaire et du collège contre 28 % des musulmans, mais ces dernières années, l'augmentation du nombre d'étudiants musulmans a été exponentielle, démontrant une tendance de croissance qui semble désormais imparable.

    Les conséquences sur l'équilibre des pouvoirs au sein des communautés scolaires ne se sont pas fait attendre : selon le quotidien le plus lu du pays, le Kronen Zeitung, « les jeunes musulmans de Vienne sont non seulement nettement plus religieux en moyenne, mais adoptent également des attitudes plus discriminatoires, comme l'antisémitisme, l'hostilité envers les homosexuels et le rejet de l'égalité entre les hommes et les femmes. » Il y a même des étudiants qui décident de se rapprocher de l'islam pour éviter d'être harcelés par leurs camarades musulmans, des cas de menaces pour avoir « insulté Mahomet » et des épisodes de destruction de crucifix et de Bibles.

    Une pente glissante qui concerne non seulement la sphère éducative , mais qui peut même impliquer les plus hautes institutions et les organes législatifs, modifiant profondément le visage de nos pays et l’identité de nos peuples. Des pays comme la Belgiquela Suède et la France elle-même s’en rendent compte avec une inquiétude croissante ; mais même là où (pour l’instant) il n’y a pas de majorité islamique, le même sort se profile déjà à l’horizon.

    Dans notre pays, à cet égard, on observe une augmentation des épisodes de révérence, voire de subjugation psychologique, avec un traitement préférentiel envers les musulmans, à qui sont accordés des espaces et des droits qui sont normalement refusés aux autres ou en tout cas non prévus par la législation en vigueur. À Monfalcone, par exemple, il arrive que certaines filles soient autorisées à porter le niqab (voile intégral) pendant les heures de cours : elles sont identifiées à l'entrée matinale dans une pièce isolée par un gardien et ensuite elles se couvrent, ne montrant que leurs yeux. Ou, au mépris de toutes les réglementations scolaires nationales, la fermeture de l'école de Pioltello à l'occasion de la fin du Ramadan a été convenue (ou plutôt acceptée avec indolence) cette année encore (nous l'avions prévue dans un autre article ), ainsi que la concession d'espaces à l'intérieur des écoles pour se rassembler en prière. Mais on pourrait citer bien d’autres cas similaires.

    En substance , le processus de substitution ethnique que de nombreux analystes craignent depuis quelques années et qui a été ridiculisé par les partis de gauche, qui accusent quiconque en parle d’être un théoricien du complot, se met progressivement en place. La confirmation qu'il ne s'agit pas du tout d'une théorie du complot se trouve cependant dans les mots mêmes d'une personnalité musulmane faisant autorité, qui, lors d'une réunion officielle sur le dialogue islamo-chrétien, s'adressant aux participants chrétiens, a déclaré à un certain moment avec calme et assurance : « Avec vos lois, nous vous envahirons et avec les nôtres, nous vous dominerons. »

    On ne sait pas comment cela va finir , mais en l'absence d'un renversement de tendance, on peut supposer que dans quelques années, il faudra demander la permission de ne pas porter le niqab ou de ne pas participer au Ramadan (permissions qui seront probablement refusées...).

    Le prix à payer pour cette « interchangeabilité » , qui n’est pourtant qu’un signe avant-coureur théorique d’une coexistence pacifique, serait, dans le meilleur des cas, une Europe qui aurait abandonné le Christ et perdu définitivement son propre visage. C'est pourquoi, en revenant aux questions brûlantes que le nouveau Pape devra affronter, évoquées au début, on entrevoit l'urgence d'une nouvelle évangélisation du continent européen, de plus en plus envahi par l'immigration en provenance des pays islamiques et immergé, pour sa part, dans le néant du relativisme et de l'indifférentisme religieux. Comme l’a dit prophétiquement l’archevêque de Bologne de l’époque, Giacomo Biffi, à l’occasion d’un séminaire de la Fondation Migrantes , le 30 septembre 2000 : « Ce qui me semble sans avenir, c’est la « culture du rien », de la liberté sans limites et sans contenu, du scepticisme vanté comme une conquête intellectuelle, qui semble être l’attitude largement dominante parmi les peuples européens, plus ou moins tous riches en moyens et pauvres en vérité. Je pense que l’Europe redeviendra soit chrétienne, soit musulmane. »

  • François : comment la presse a construit l'image publique d'un pape à son image

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    De Gavin Ashenden sur le Catholic Herald :

    La compréhension sélective par les médias d'un pape complexe

    25 avril 2025

    La mort du pape François nous laisse avec des récits et des perspectives très différents sur sa personne et sur la manière dont nous pouvons évaluer sa vie et son pontificat. Nous devons tenter de concilier certaines des nombreuses contradictions que son pontificat a présentées à l'Église et au monde. Un élément source de confusion importante est la façon dont la presse l'a perçu.

    Nous avons l'impression paradoxale qu'il était peut-être plus populaire auprès de la presse laïque qu'auprès de l'Église. Il était presque universellement célébré par les médias. La réaction au sein de l'Église fut plus complexe.

    C’est la couverture médiatique et la manière dont elle a choisi de célébrer certains problèmes, tout en fermant les yeux sur d’autres qui semblaient incohérents, qui ont été déterminantes pour forger la réputation du pape François de son vivant et à titre posthume.

    On peut se demander pourquoi les médias, si longtemps méfiants et pleins de ressentiment envers le catholicisme, ont réservé un tel accueil au pape François.

    La presse a dépeint Benoît XVI comme le « Rottweiler de Dieu » pur et dur, car ses dons intellectuels et sa réserve personnelle s'accordaient mal avec le sentiment populiste. Si certains de ses travaux sur l'économie redistributive l'avaient jugé, la gauche aurait pu le considérer, en matière de redistribution sociale, comme l'un des siens.

    Cela pourrait indiquer que la presse est guidée par les sentiments et les jugements superficiels. Or, le pape François a excellé dans sa manière de livrer à la presse des commentaires explosifs, inspirés par le sentiment, sans trop les inquiéter de la complexité du contenu. 

    Il serait trop simpliste de supposer qu’il cherchait simplement à rendre la foi plus conforme à leur vision du monde en la diluant, car avec le recul (à l’exception de la peine de mort), il n’a pas beaucoup changé.

    Et pourtant, il avait la capacité de « lire la salle » et de trouver le moyen de toucher une corde sensible populiste d’une manière qui gagnait la confiance et la sympathie du public.

    Certaines de ses phrases étaient étonnamment efficaces, même si, examinées de plus près, elles ne supportaient pas le poids d'un examen minutieux.

    Il avait notamment le don de présenter une image de compassion sans jugement, avec juste une touche de teinte progressiste à laquelle le monde laïc répondait avec un accueil instinctif et surtout sans poser trop de questions.

    Sa remarque apparemment improvisée « Qui suis-je pour juger ? » prononcée lors d’une conférence de presse informelle en vol, pourrait à elle seule être considérée comme ayant défini son image publique. 

    Pourquoi la culture laïque réagit-elle si vigoureusement à l'absence de jugement lorsqu'elle en trouve un ? En partie parce que sa prétendue haine du jugement est un symptôme de son rejet de l'éthique traditionnelle. La retenue éthique interfère avec l'hédonisme et est donc taboue. Et les catholiques font preuve de retenue.

    Aux oreilles des médias, « Qui suis-je pour juger ? » sonne comme un signal que l’éthique catholique a été abandonnée et remplacée par la sanction de « tout ce qui compte, c’est la sincérité », qui, avec « ne pas vouloir nuire », est l’une des rares normes éthiques que la modernité est prête à tolérer.

    En réalité, « Qui suis-je pour juger ? » était une remarque soigneusement décortiquée qui, lue dans son contexte, véhicule un message bien différent de l'image universelle que lui véhiculent les médias. Mais son caractère émotionnel a complètement dépassé les limites du contexte et est devenu un mème festif à part entière. Cela n'a rien changé à l'enseignement de l'Église, mais a donné l'impression que cet enseignement avait changé ou était en train de changer. Et la presse s'en est délectée, l'ayant relayée sans relâche.

    Plusieurs des remarques judicieuses du pape sont devenues des slogans. En 2013, il a déclaré avec émotion : « Comme je voudrais une Église pauvre et pour les pauvres ! » Cette déclaration a immédiatement été perçue comme un antidote à l’image publique selon laquelle l’Église était inexcusablement riche et irresponsablement puissante.

    Outre sa volonté, largement médiatisée, d'utiliser les transports en commun en tant qu'évêque argentin et d'accueillir les marginalisés partout où il les rencontrait, cette attitude fut accueillie très favorablement et devint un signe d'humilité et d'intégrité. Lorsqu'il annonça qu'il vivrait à la Casa Santa Marta plutôt que dans les appartements pontificaux, la célébration publique de ses valeurs pragmatiques fut extatique. « On ne peut venir que par petits groupes (dans les appartements officiels), et je ne peux pas vivre sans les autres », expliqua-t-il. « J'ai besoin de vivre ma vie avec les autres. » 

    Mais les observateurs de la vie à la Maison Sainte-Marthe ont suggéré qu'une autre version des faits était, au moins en partie, à l'œuvre. Ils ont souligné que l'un de ses traits de personnalité les plus marquants était son besoin de microgestion. Pour cela, il avait besoin d'être au courant des autres et de ce qu'ils disaient. L'échelle entre la collecte d'informations et le plaisir des ragots est subtile, mais le besoin d'être informé et de garder le contrôle a peut-être joué un rôle important, parallèlement à son humilité, dans sa volonté d'éviter l'isolement et l'exclusion dans les appartements pontificaux.

    À y regarder de plus près, cette humilité était un peu mitigée. Mais bien sûr, la presse n'a pas proposé d'analyse plus approfondie.

    Il existe une vidéo montrant une file de sympathisants venant lui rendre hommage et embrasser son anneau papal. Cela signifiait clairement beaucoup pour ceux qui faisaient la queue, même si cela offensait son humilité. Le langage corporel était affreux. On voyait le pape retirer sa main avec impatience au moment même où chacun la prenait. Cela ressemblait plus à de l'irritabilité qu'à de l'humilité. Mais qui sommes-nous pour juger ? La presse a décidé de l'ignorer.

    Il est vrai que le pape François s'est montré assidu à prendre des mesures judicieuses pour aider les personnes marginalisées lorsqu'il le pouvait. Sa mise à disposition de douches et d'installations pour les sans-abri à Rome a une fois de plus été saluée, reconnue et relayée par la presse. Cela leur a beaucoup plu, car cela correspondait à l'image qu'ils se faisaient de lui. Ainsi, pratiquant une dissonance cognitive prononcée, ils ont passé sous silence ses remarques sur d'autres dogmes, notamment l'avortement. Pourtant, celles-ci étaient aussi chargées d'émotion qu'intransigeantes et ont été totalement ignorées.

    L’avortement, « c’est comme engager un tueur à gages… »

    « … J'ai récemment eu l'occasion de revenir sur le sujet de l'avortement. Vous savez que je suis très clair à ce sujet : c'est un homicide et il est interdit d'en être complice. »

    Nous sommes victimes de la culture du jetable… On jette des enfants que l'on ne veut pas accueillir. Aujourd'hui, c'est devenu normal, une habitude très mauvaise ; c'est un véritable meurtre. Pour bien comprendre cela, peut-être que deux questions peuvent nous aider : est-il juste d'éliminer, de mettre fin à une vie humaine pour résoudre un problème ? Est-il juste d'engager un tueur à gages pour résoudre un problème ?

    Sur d’autres questions controversées, il pouvait être et était également très clair :

    « L'idéologie du genre ? C'est le plus grand danger ; elle ressemble à la méthode de formation des Jeunesses hitlériennes. »

    Y aura-t-il des femmes prêtres ou diacres ? « Non. »

    Le célibat ecclésiastique sera-t-il aboli ? « Je ne le ferai pas. »

    Les couples homosexuels peuvent-ils être bénis ? « Ce sont les personnes qui sont bénies, pas l’union. Le mariage et la famille naissent d’un homme et d’une femme. »

    Euthanasie et suicide assisté ? « Ce sont des pratiques à rejeter, issues de la culture du jetable. »

    Et l'utérus loué ? « C'est de l'esclavage moderne. »

    Les nombreuses nécrologies du pape François démontrent la tension qui a surgi du mélange de slogans progressistes accompagnés de ce qui semblait être un désir de secouer l’institution tout en restant totalement orthodoxe sur certaines questions éthiques brûlantes. 

    Il y avait de quoi plaire et exaspérer tout le monde. Les progressistes allemands se réjouissaient des ambiguïtés introduites autour des bénédictions homosexuelles et étaient furieux de la résistance aux attaques féministes contre le diaconat. Les traditionalistes étaient dévastés par la campagne éclair inexpliquée contre la messe latine, mais rassurés par la clarté sur l'avortement. « Qui suis-je pour juger ? » a conquis le cœur de ceux qui souhaitaient une évolution vers la solidarité LGBTQ+, mais est devenu plus problématique lorsqu'il a été appliqué au viol présumé de religieuses par le père Marko Rupnik et à la complicité pour cacher d'autres agresseurs sexuels du clergé.

    Tout cela ne correspondait pas non plus au récit que les médias avaient construit sur François, et n’a donc pas été largement rapporté.

    La presse avait construit l'image publique du pape à son image, et elle était et est toujours réticente à laisser d'autres faits ou informations perturber ce qu'elle trouvait si confortable et réconfortant. Comme toujours, la réputation comme la beauté dépendent du regard de celui qui regarde.