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Société - Page 308

  • Covid-19 : quand des prêtres bénissent leur paroisse ou leur ville

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    De Clémence Houdaille sur le site du journal La Croix :

    Coronavirus : des prêtres bénissent leur paroisse et leur ville

    En ces temps de maladie et de confinement, de nombreux prêtres et évêques bénissent, depuis le parvis ou le toit de leur église, les habitants. À Bourges, Mantes-la-Jolie ou Argenteuil, ils expliquent leur démarche.

    27/03/2020

    Avant que le pape, ce vendredi 27 mars, ne donne une bénédiction urbi et orbi exceptionnelle depuis la place Saint-Pierre, de nombreux prêtres et évêques ont, depuis le début du confinement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, béni depuis le parvis ou même le toit de leur église leur paroisse, leur ville ou le diocèse.

    « C’est dans la tradition lyonnaise d’exprimer ainsi sa confiance en Dieu et son espérance », explique Mgr Michel Dubost, administrateur apostolique du diocèse de Lyon, qui a, mercredi 25 mars, béni la ville et le diocèse avec le Saint-Sacrement, depuis la colline de Fourvière.

    Depuis le XVIIsiècle, époque à laquelle la Vierge aurait protégé la ville d’une épidémie de peste, les Lyonnais la remercient chaque année lors du renouvellement du vœu des Échevins le 8 septembre. Certes, « on a aujourd’hui des connaissances sur la propagation de la maladie que n’avaient pas nos prédécesseurs au XVIIe siècle, et on ne demande pas les choses de la même façon, mais il s’agit d’exprimer la confiance des Lyonnais au Christ », poursuit Mgr Dubost.

    À Argenteuil (Val-d’Oise), c’est chaque jour depuis le début du confinement, à midi, que le recteur de la basilique sort sur le parvis de son église. Là, muni d’un petit reliquaire contenant quelques fils de la tunique du Christ conservée dans l’édifice, le père Guy-Emmanuel Cariot récite la litanie des saints, dit une petite oraison et bénit le parvis, « quasiment vide ».

    « Ce cri vers Dieu, quand on est chrétien, on doit le porter au nom de tous les hommes »

    « La Sainte tunique, c’est dans l’ADN de la ville d’Argenteuil, au-delà de la paroisse, confie-t-il. Elle est présente sur les armes de la ville, on sait qu’Argenteuil a été dotée de certaines infrastructures par le roi de France à cause de la Sainte tunique… » Aussi, le père Cariot demande la bénédiction de Dieu « au nom de tous les Argenteuillais, ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, car ce cri vers Dieu, quand on est chrétien, on doit le porter au nom de tous les hommes. »

    Il s’agit d’un « acte de foi, en demandant au Seigneur de nous protéger de ce fléau de l’épidémie, explique-t-il. On prie pour les soignants, pour les personnes âgées, les familles confinées… On ne peut pas faire de procession, ça ne serait pas très sérieux sur le plan sanitaire, mais cela n’empêche pas de prier et de se tourner vers Dieu ! » « Dieu n’est pas derrière ce virus, poursuit le père Cariot. Mais à partir de la mort de son fils, il peut faire la Résurrection. Ça nous apprend aussi à ne pas attendre d’être dans ce genre de circonstance pour se tourner vers lui. »

    À Bourges (Cher), c’est à l’occasion du quatrième dimanche de Carême, le 22 mars, que le père Stéphane Quessard, curé de la cathédrale Saint-Étienne, du haut de la grande tour (75 mètres) de l’édifice classé au patrimoine mondial de l’Unesco, a béni la ville. « Nous avons composé une prière à cette occasion, soulignant le caractère exceptionnel de cette pandémie, car on n’avait pas ça dans le rituel des bénédictions », raconte le père Quessard.

    Le curé, qui entendait ainsi soutenir le personnel de santé, et les personnes confinées, a reçu des messages de remerciement des fidèles, qui l’ont vu depuis leur balcon ou ont suivi cette bénédiction en direct sur Internet, mais aussi du maire, et d’habitants de la ville. « J’ai eu beaucoup de retours de personnes touchées par ce geste », confie de son côté le père Bruno Lefebvre Pontalis, curé de la paroisse Saint-François-Xavier à Paris, qui, lui aussi, est monté sur le toit de son église, le 19 mars, jour de la fête de saint Joseph, pour bénir les habitants, en « signe de protection et de proximité, d’attention du pasteur pour ses brebis. »

    Un « acte de foi, de prière, et de communion »

    Un « acte de foi, de prière, et de communion », c’est aussi le sens de la bénédiction donnée à Mantes-la-Jolie par le père Matthieu Williamson, qui a gravi mercredi 25 mars les 309 marches menant en haut de la tour de la collégiale gothique, ostensoir en main. « Les gens sont très isolés les uns des autres, explique-t-il. Il faut trouver tous les moyens pour les rejoindre. Je prends des nouvelles par téléphone, nous postons des vidéos… Mais on a aussi la chance d’avoir une très grande église, visible de tout le Mantois. » Le rendez-vous avait donc été donné à midi pour cette bénédiction. « C’était très émouvant de voir les gens à leur fenêtre ou à leur balcon, confie le père Williamson. D’autres, trop loin, m’ont dit qu’ils étaient en communion de prière ». Le curé de Mantes le constate, les fidèles « souffrent de ne pas pouvoir vivre les sacrements, et envoient beaucoup d’intentions de prières ».

    « Alors qu’ils sont privés de l’eucharistie, c’est d’une certaine manière le Seigneur qui les rejoint chez eux, poursuit-il. Les liens se tissent et on essaie d’imaginer comment vivre la semaine sainte et fête de Pâques ». Une question taraude le père Williamson. « Est-ce qu’on arrive à rejoindre tout le monde ? », s’interroge-t-il. Un souci de proximité que porte aussi le père Cariot, en bénissant chaque jour les Argenteuillais. « Après le coronavirus, il faudra faire de gros efforts pour vivre plus de fraternité en paroisse », assure-t-il.

  • A coronaviro libera nos : Bénédiction du pape Urbi et Orbi

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    Ce soir du 27 mars 2020, sous la pluie d’une place Saint-Pierre déserte : impressionnant.

    ” Le soir venu » (Mc 4, 35). Ainsi commence l’Evangile que nous avons écouté. Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage : cela se sent dans l’air, cela se ressent dans les gestes, les regards le disent. Nous nous retrouvons apeurés et perdus. Comme les disciples de l’Evangile, nous avons été pris au dépourvu par une tempête inattendue et furieuse. Nous nous nous rendons compte que nous nous trouvons dans la même barque, tous fragiles et désorientés, mais en même temps tous importants et nécessaires, tous appelés à ramer ensemble, tous ayant besoin de nous réconforter mutuellement. Dans cette barque… nous nous trouvons tous. Comme ces disciples qui parlent d’une seule voix et dans l’angoisse disent : « Nous sommes perdus » (v. 38), nous aussi, nous nous nous apercevons que nous ne pouvons pas aller de l’avant chacun tout seul, mais seulement ensemble.

    Il est facile de nous retrouver dans ce récit. Ce qui est difficile, c’est de comprendre le comportement de Jésus. Alors que les disciples sont naturellement inquiets et désespérés, il est à l’arrière, à l’endroit de la barque qui coulera en premier. Et que fait-il ? Malgré tout le bruit, il dort serein, confiant dans le Père – c’est la seule fois où, dans l’Evangile, nous voyons Jésus dormir –. Puis, quand il est réveillé, après avoir calmé le vent et les eaux, il s’adresse aux disciples sur un ton de reproche : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » (v. 40).

    Cherchons à comprendre. En quoi consiste le manque de foi de la part des disciples, qui s’oppose à la confiance de Jésus ? Ils n’avaient pas cessé de croire en lui. En effet, ils l’invoquent. Mais voyons comment ils l’invoquent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » (v. 38). Cela ne te fait rien : ils pensent que Jésus se désintéresse d’eux, qu’il ne se soucie pas d’eux. Entre nous, dans nos familles, l’une des choses qui fait le plus mal, c’est quand nous nous entendons dire : “Tu ne te soucies pas de moi ?”. C’est une phrase qui blesse et déclenche des tempêtes dans le cœur. Cela aura aussi touché Jésus, car lui, plus que personne, tient à nous. En effet, une fois invoqué, il sauve ses disciples découragés.

    La tempête démasque notre vulnérabilité et révèle ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Elle nous démontre comment nous avons laissé endormi et abandonné ce qui alimente, soutient et donne force à notre vie ainsi qu’à notre communauté. La tempête révèle toutes les intentions d’“emballer” et d’oublier ce qui a nourri l’âme de nos peuples, toutes ces tentatives d’anesthésier avec des habitudes apparemment “salvatrices”, incapables de faire appel à nos racines et d’évoquer la mémoire de nos anciens, en nous privant ainsi de l’immunité nécessaire pour affronter l’adversité.

    À la faveur de la tempête, est tombé le maquillage des stéréotypes avec lequel nous cachions nos “ego” toujours préoccupés de leur image ; et reste manifeste, encore une fois, cette appartenance commune (bénie), à laquelle nous ne pouvons pas nous soustraire : le fait d’être frères.

    « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Seigneur, ce soir, ta Parole nous touche et nous concerne tous. Dans notre monde, que tu aimes plus que nous, nous sommes allés de l’avant à toute vitesse, en nous sentant forts et capables dans tous les domaines. Avides de gains, nous nous sommes laissé absorber par les choses et étourdir par la hâte. Nous ne nous sommes pas arrêtés face à tes rappels, nous ne nous sommes pas réveillés face à des guerres et à des injustices planétaires, nous n’avons pas écouté le cri des pauvres et de notre planète gravement malade. Nous avons continué notre route, imperturbables, en pensant rester toujours sains dans un monde malade. Maintenant, alors que nous sommes dans une mer agitée, nous t’implorons : “Réveille-toi Seigneur !”

    « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Seigneur, tu nous adresses un appel, un appel à la foi qui ne consiste pas tant à croire que tu existes, mais à aller vers toi et à se fier à toi. Durant ce Carême, ton appel urgent résonne : “Convertissez-vous”, « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Tu nous invites à saisir ce temps d’épreuve comme un temps de choix. Ce n’est pas le temps de ton jugement, mais celui de notre jugement : le temps de choisir ce qui importe et ce qui passe, de séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas. C’est le temps de réorienter la route de la vie vers toi, Seigneur, et vers les autres. Et nous pouvons voir de nombreux compagnons de voyage exemplaires qui, dans cette peur, ont réagi en donnant leur vie. C’est la force agissante de l’Esprit déversée et transformée en courageux et généreux dévouements. C’est la vie de l’Esprit capable de racheter, de valoriser et de montrer comment nos vies sont tissées et soutenues par des personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show mais qui, sans aucun doute, sont en train d’écrire aujourd’hui les évènements décisifs de notre histoire : médecins, infirmiers et infirmières, employés de supermarchés, agents d’entretien, fournisseurs de soin à domicile, transporteurs, forces de l’ordre, volontaires, prêtres, religieuses et tant et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul.

    Face à la souffrance, où se mesure le vrai développement de nos peuples, nous découvrons et nous expérimentons la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). Que de personnes font preuve chaque jour de patience et insuffle l’espérance, en veillant à ne pas créer la panique mais la co-responsabilité ! Que de pères, de mères, de grands-pères et de grands-mères, que d’enseignants montrent à nos enfants, par des gestes simples et quotidiens, comment affronter et traverser une crise en réadaptant les habitudes, en levant les regards et en stimulant la prière ! Que de personnes prient, offrent et intercèdent pour le bien de tous. La prière et le service discret : ce sont nos armes gagnantes!

    « Pourquoi avez-vous peur ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Le début de la foi, c’est de savoir qu’on a besoin de salut. Nous ne sommes pas autosuffisants ; seuls, nous faisons naufrage : nous avons besoin du Seigneur, comme les anciens navigateurs, des étoiles. Invitons Jésus dans les barques de nos vies. Confions-lui nos peurs, pour qu’il puisse les vaincre. Comme les disciples, nous ferons l’expérience qu’avec lui à bord, on ne fait pas naufrage. Car voici la force de Dieu : orienter vers le bien tout ce qui nous arrive, même les choses tristes. Il apporte la sérénité dans nos tempêtes, car avec Dieu la vie ne meurt jamais.

    Le Seigneur nous interpelle et, au milieu de notre tempête, il nous invite à réveiller puis à activer la solidarité et l’espérance capables de donner stabilité, soutien et sens en ces heures où tout semble faire naufrage. Le Seigneur se réveille pour réveiller et raviver notre foi pascale. Nous avons une ancre : par sa croix, nous avons été sauvés. Nous avons un gouvernail : par sa croix, nous avons été rachetés. Nous avons une espérance : par sa croix, nous avons été rénovés et embrassés afin que rien ni personne ne nous sépare de son amour rédempteur. Dans l’isolement où nous souffrons du manque d’affections et de rencontres, en faisant l’expérience du manque de beaucoup de choses, écoutons une fois encore l’annonce qui nous sauve : il est ressuscité et vit à nos côtés. Le Seigneur nous exhorte de sa croix à retrouver la vie qui nous attend, à regarder vers ceux qui nous sollicitent, à renforcer, reconnaître et stimuler la grâce qui nous habite. N’éteignons pas la flamme qui faiblit (cf. Is 42, 3) qui ne s’altère jamais, et laissons-la rallumer l’espérance.

    Embrasser la croix, c’est trouver le courage d’embrasser toutes les contrariétés du temps présent, en abandonnant un moment notre soif de toute puissance et de possession, pour faire place à la créativité que seul l’Esprit est capable de susciter. C’est trouver le courage d’ouvrir des espaces où tous peuvent se sentir appelés, et permettre de nouvelles formes d’hospitalité et de fraternité ainsi que de solidarité. Par sa croix, nous avons été sauvés pour accueillir l’espérance et permettre que ce soit elle qui renforce et soutienne toutes les mesures et toutes les pistes possibles qui puissent aider à nous préserver et à sauvegarder. Étreindre le Seigneur pour embrasser l’espérance, voilà la force de la foi, qui libère de la peur et donne de l’espérance.

    « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Chers frères et sœurs, de ce lieu, qui raconte la foi, solide comme le roc, de Pierre, je voudrais ce soir vous confier tous au Seigneur, par l’intercession de la Vierge, salut de son peuple, étoile de la mer dans la tempête. Que, de cette colonnade qui embrasse Rome et le monde, descende sur vous, comme une étreinte consolante, la bénédiction de Dieu.

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    Seigneur, bénis le monde, donne la santé aux corps et le réconfort aux cœurs.

    Tu nous demandes de ne pas avoir peur.

    Mais notre foi est faible et nous sommes craintifs.

    Mais toi, Seigneur, ne nous laisse pas à la merci de la tempête.

    Redis encore : « N’ayez pas peur » (Mt 28, 5).

    Et nous, avec Pierre, “nous nous déchargeons sur toi de tous nos soucis, car tu prends soin de nous” (cf. 1P 5, 7).

    Ref.Bénédiction du pape Urbi et Orbi

    JPSC

  • Funérailles : des mesures vraiment justifiées ?

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    Alors que la population peut continuer à fréquenter les supermarchés, il lui est interdit de s'assembler, même en comité réduit, pour les funérailles d'un défunt dans une église. Cette surenchère venant d'un ministre régional (socialiste) est-elle justifiée ?

    Lu sur L'Avenir du 26 mars, p. 10: 

    Les funérailles en plein air 

    Le gouvernement wallon n’autorise plus d’obsèques en lieu fermé. Et donc ni dans les églises, ni dans les funérariums. … Dans une décision communiquée lundi fin de journée et reprise par les gouverneurs de province, le ministre Pierre-Yves Dermagne précise, entre autres, que «le nombre de participants aux funérailles d’un défunt est limité à un maximum de quinze personnes, en ce compris le personnel communal et des pompes funèbres. En outre, dans le respect des convictions de chacun, la cérémonie, confessionnelle ou non, devra être organisée en un lieu non confiné, autrement dit en plein air.» Cette décision a pu surprendre car en France, pays plus touché que nous par la pandémie, le ministère de l’Intérieur autorise toujours des cérémonies d’obsèques à l’église ou au funérarium, pour 20 personnes. «Mais nous préférons prendre cette mesure générale. Il y va de la Santé publique. Déjà nous avions dû faire supprimer les mariages et baptêmes dans les églises, lieux de rassemblement. Il a fallu prendre la même décision pour les funérailles », précise Olivier Rubay, porte-parole du ministre Dermagne.

  • Mandement de Carême de l’évêque de Liège : custos, quid de nocte ?

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    Veilleur, où donc en est la nuit ? Message de carême de Mgr Jean-Pierre Delville, en ce temps de crise sanitaire. Extraits :

    « Chers Frères et Sœurs,

    unnamed.jpg« Veilleur, où en est la nuit ? Veilleur, où donc en est la nuit ? » Telle est la voix que le prophète Isaïe a entendue autrefois, en période de détresse (Is 21,11-17). Elle retentit aussi à nos oreilles. Combien de temps notre crise sanitaire va-t-elle durer ? Nous venons tous les jours aux nouvelles. Comme au temps d’Isaïe : « Le veilleur répond : ‘Le matin vient, et puis encore la nuit… Si vous voulez des nouvelles, interrogez, revenez’. » Alors le prophète invite à la solidarité : « Allez à la rencontre de l’assoiffé, portez-lui de l’eau, accueillez le fugitif avec du pain ». Et il prophétise la victoire sur l’ennemi : il ouvre la voie à l’espérance.

    Nous aussi nous vivons une nuit, malgré le beau soleil du printemps. Le raz-de-marée mondial de l’épidémie de Coronavirus envahit notre quotidien et nos médias. Que reste-t-il de notre vie et de nos projets ? Que faisons-nous de nos journées, seuls ou en famille ? Comment nous organiser à nouveaux frais, face aux difficultés de déplacement et face au chômage professionnel ? Comment vivre la Semaine Sainte et le temps pascal dans ces circonstances ?

    La peur de l’ennemi invisible

    D’abord, on est frappé par la peur : la peur pour soi-même et sa santé ; la peur pour les autres et pour nos proches ; puis la peur des autres, qui pourraient nous contaminer ; et la peur pour notre avenir dans cette situation de paralysie sociale. Chacun est frappé d’une façon ou d’une autre : dans son travail, dans sa maison, dans sa santé, dans son moral, dans ses relations. Le virus est arrivé, c’est un ennemi invisible et nous cherchons à nous protéger. Nous sommes plus isolés que d’habitude et devons nous débrouiller pour beaucoup de choses ; nous devons aussi prendre des décisions, nous devons nous organiser, nous devons nous donner des consignes pour changer notre style de vie. On dirait que l’histoire s’est arrêtée et qu’il n’y a plus qu’une seule info sur les médias : le coronavirus. Les projets sont mis en veilleuse et rangés au fond des tiroirs. Les rendez-vous qui scandaient le cours du temps sont supprimés, les réunions sont reportées. Le risque est alors de nous replier sur nous-mêmes et sur nos problèmes, sur notre santé et sur nos proches.

    Le besoin de solidarité

    Pourtant, si le coronavirus nous a appris une chose, c’est à nous rapprocher affectivement les uns des autres. En étant séparés physiquement, nous découvrons que nous sommes appelés à être proches humainement. Nous découvrons de nouveaux moyens techniques pour nous contacter. Nous sommes dans l’action de grâces et l’admiration pour nos soignants et nos gouvernants. Nous ressentons mieux la nécessité du rapport écologique à la création. Nous nous sentons plus proches de tous ceux qui souffrent dans le monde. Nous découvrons notre destin commun. Jamais plus, le monde ne sera comme avant. Il devra être plus solidaire.

    Une deuxième chose que nous avons découverte, c’est notre fragilité : il suffit d’un petit virus pour que toute la société soit arrêtée et se trouve en grave crise économique et sociale. Tous sont touchés, du plus pauvre au plus puissant. Subitement, les scènes de détresse ne sont plus l’apanage des pays pauvres, mais aussi des pays riches. Cette crise nous pousse à redécouvrir nos vraies valeurs : le sens de la relation sociale, le sens de la sobriété, le sens de la spiritualité et de la foi.

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  • Chine : la pandémie n'arrête pas la répression de la religion

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    De Bai Lin sur Bitter Winter :

    La pandémie n'arrête pas la répression de la religion

    23/03/2020

    Rien ne peut empêcher le PCC de persécuter les religieux, pas même la propagation d'un virus mortel

    La croce è stata rimossa

    La croix d'une salle de réunion dans le quartier Huaishang de Bengbu, une ville de l'Anhui, a été supprimée (Twitter)

    Le 18 février, le Bureau des affaires ethniques et religieuses de la province de l'Anhui a publié un avis sur le contrôle de la religion pendant l'épidémie de coronavirus, assignant des activités spécifiques à certains départements gouvernementaux qui ont reçu l'ordre d'agir de manière coordonnée à la suite des indications du Département du travail du Front uni (UFWD). L'avis précise que les unités de sécurité publique continueront de réprimer "l'évangélisation illégale", les institutions responsables du cyberespace prendront le contrôle de l'opinion publique, les unités de sécurité de l'Etat renforceront la collecte d'informations sur les groupes religieux tandis que les services de propagande intensifieront les campagnes de propagande.

    Malgré la propagation du coronavirus, les unités chargées de l'élimination des croix n'ont pas cessé. Selon Twitter, la croix d'une église a été enlevée dans le comté de Woyang dans la zone métropolitaine de Bozhou, dans l'Anhui, le 13 mars, et une autre a été éliminée dans le district de Huaishang, dans la ville de Bengbu.

    Selon le plan de travail 2020 publié par la Commission des affaires ethniques et religieuses de Tianjin, l'une des neuf municipalités chinoises qui composent leur propre province, le contrôle de la religion s'intensifiera tout au long de l'année. Le plan envisage une intégration plus poussée de l'idéologie socialiste à la religion, la suppression des "infiltrations religieuses étrangères" et un contrôle croissant des lieux de culte approuvés par l'État.

    Le 24 janvier, tous les lieux de culte de Shangqiu, une préfecture de la province centrale du Henan, ont été fermés pour endiguer l'épidémie. Cependant, les gouvernements locaux ont continué d'inspecter les maisons pour retirer les signes religieux. À l'aide de mégaphones, les autorités ont averti les résidents que si de tels signes étaient découverts chez eux, leurs pensions seraient suspendues.

    Le 27 février, les deux conseils chrétiens chinois de Yuzhou, un comté du Henan, ont informé toutes les églises qu'une équipe d'inspection provinciale se rendrait dans la région pour vérifier comment la mesure d'interdiction de rassemblement avait été mise en œuvre. Les lieux de culte où les services religieux ont repris ont été menacés de révocation des certificats d'enregistrement tandis que les religieux risquent de se voir annuler les permis de prédication.

    L'équipe d'inspection a trouvé des symboles et des calendriers religieux dans une église des Trois Autonomes, le responsable a été réprimandé et a demandé d'écrire une déclaration d'autocritique. Il a également reçu l'ordre de rassembler tous les calendriers religieux détenus par les fidèles de la communauté dans les trois jours.

    Un prédicateur de l'église d'origine a déclaré à Bitter Winter: "Malgré l'épidémie, la persécution religieuse continue. Le PCC considère les groupes religieux comme une menace pour le régime. Plus le pouvoir du parti est instable, plus ces groupes sont supprimés fréquemment ".

    Le 11 février, la XIIe Conférence nationale des groupes religieux officiellement approuvés s'est tenue en vidéo. Les représentants des cinq religions autorisées ont été encouragés à collecter des dons pour faire face à l'épidémie, mais ont été avertis qu'en agissant ainsi "ils ne pouvaient pas promouvoir les religions et que les activités d'évangélisation ne sont pas autorisées". Pendant l'épidémie, la prévention de l'évangélisation est l'une des principales tâches des bureaux des affaires religieuses.

    Selon des informations du Département du travail du Front uni (UFWD) à Wuhan, dans la province du Hubei, le 20 février, "des personnes distribuant des masques dans le cadre d'une activité missionnaire" ont été découvertes le 5 février. Les autorités "ont immédiatement demandé à tous les sous-districts et communautés de coopérer avec le Bureau de la sécurité publique et les postes de police locaux pour leurs arrestations, empêchant que des événements similaires ne se reproduisent".

    En Chine, l'interdiction de groupes religieux pendant les opérations de secours en cas de catastrophe a une longue tradition. Le PCC a toujours renforcé les contrôles sur les activités bénéfiques menées par les croyants pour les empêcher d'utiliser ces activités pour promouvoir leur foi. En cas de catastrophe, aucune information ou symbole religieux ne peut apparaître sur le matériel de secours ou sur les articles distribués par charité. Des fidèles appartenant à des groupes religieux non autorisés par l'État ont été arrêtés pour avoir organisé des activités caritatives.

  • Italie : le témoignage d'un médecin athée revenu à Dieu

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    De Manuela Petrini sur le site "In Terris" :

    Covid-19, le témoignage extraordinaire d'un médecin: "J'étais athée mais maintenant je suis de retour à Dieu"

    Un médecin de première ligne contre le coronavirus pour traiter les patients nous raconte son expérience de conversion. De l'athéisme à la foi.

    21 mars 2020

    Depuis le 21 février, le coronavirus a fait irruption dans les frontières de l'Italie, faisant plus de 4000 morts. Nous sommes informés quotidiennement du nombre de personnes décédées, de celles qui se sont rétablies et du nombre total de personnes infectées. Toute l'Italie a été émue par la triste image de la colonne de camions de l'armée italienne qui, mercredi dernier, a emporté les corps de Bergame car il n'y avait plus de place dans les cimetières. Une scène similaire s'est répétée ce matin, alors que 70 autres corps ont été amenés dans d'autres provinces pour y être incinérés.

    Médecins et d'infirmières, héros silencieux

    Trop souvent, ce qui se passe dans les services hospitaliers est occulté. Oui, chaque jour, l'engagement des médecins, des infirmières, des agents de santé, leur dévouement au travail et les énormes efforts qu'ils font sont loués, mais leurs émotions, leur peur ne sont pas prises en considération. Ces jours-ci, nous avons écouté à plusieurs reprises leurs appels désespérés adressés à tous les Italiens pour qu'ils restent chez eux, afin que leurs efforts ne soient pas vains.

    Le témoignage d'un médecin

    Dans ces heures, le témoignage émouvant d'un médecin circule dans les médias, engagé en première ligne contre le coronavirus, servant en Lombardie et rapporté par le site en ligne "La luce di Maria". "J'étais athée - dit-il -, maintenant je suis heureux d'être de retour à Dieu". «Jamais dans les cauchemars les plus sombres je n'ai imaginé pouvoir voir et vivre ce qui se passe ici dans notre hôpital depuis trois semaines. Le cauchemar déferle, la rivière grossit de plus en plus. Au début, certains sont venus, puis des dizaines puis des centaines (...) Nous sommes obligés de décider qui devrait vivre et qui devrait être renvoyé chez lui pour mourir, même si tous ces gens ont payé leurs impôts toute leur vie. "

    Conversion

    «Jusqu'à il y a deux semaines, mes collègues et moi étions athées. C'était normal parce que nous sommes médecins et nous avons appris que la science exclut la présence de Dieu. J'ai toujours ri de mes parents qui allaient à l'église. Il y a neuf jours, un prêtre de 75 ans est venu nous voir. C'était un homme gentil, il avait de graves problèmes respiratoires mais il avait une Bible avec lui et il nous a impressionnés quand il l'a lue aux mourants et les a tenus par la main. Nous étions tous des médecins fatigués, découragés, épuisés psychiquement et physiquement quand nous avons pris le temps de l'écouter. Maintenant, nous devons admettre que nous, en tant qu'humains, avons atteint nos limites, nous ne pouvons pas empêcher que de plus en plus de personnes meurent chaque jour. Nous sommes épuisés, nous avons deux collègues qui sont morts et d'autres qui ont été infectés. Nous avons réalisé que là où ce que l'homme peut faire finit, nous avons besoin de Dieu. Et nous avons commencé à lui demander de l'aide, quand nous avons quelques minutes libres, nous nous parlons et nous ne pouvons pas croire qu'athées déterminés nous sommes maintenant tous les jours à la recherche de notre paix, en train de demander au Seigneur de nous aider à résister afin que nous puissions prendre soin des malades ".

    "Heureux d'être de retour à Dieu"

    «Le prêtre de 75 ans est décédé hier. Celui qui jusqu'à aujourd'hui, malgré plus de 120 morts en 3 semaines ici et alors que nous étions tous épuisés, détruits, avait réussi, malgré ses conditions et nos difficultés, à nous apporter une PAIX que nous n'espérions plus retrouver. Le prêtre est allé vers le Seigneur, et si ça continue comme ça, nous le suivrons bientôt aussi. Je ne suis pas rentré chez moi depuis 6 jours, je ne sais pas quand j'ai mangé la dernière fois, et je me rends compte de mon inutilité sur cette Terre et je veux rendre mon dernier souffle en aidant les autres. Je suis heureux d'être revenu à Dieu alors que je suis entouré par la souffrance et la mort de mes semblables. "

  • Nous avons un système qui autorise l’élimination des personnes handicapées avant leur naissance

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    « NOUS AVONS TOUS LA MÊME VALEUR ET NOUS DEVRIONS TOUS AVOIR LA MÊME VALEUR »

  • L'épidémie de la peur, cette hystérie qui nous submerge

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    Au delà des discussions concernant les origines et des conséquences du coronavirus, des mesures pour l'éradiquer, du confinement des populations, une constatation s'impose : le coronavirus s'accompagne d'une autre épidémie : LA PEUR, dans une quasi hystérie collective. Comment cette seconde épidémie, irréfléchie, incontrôlée, a-t-elle pu arriver ? A qui profite-t-elle ? Qui l'a causée ? Pourquoi connaît-elle une si grande expansion ?

  • Que pouvons-nous faire pour profiter pleinement du confinement ?

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    Du Père Danziec sur le site de Valeurs Actuelles :

    La sage leçon d'un prêtre pour profiter pleinement du confinement

    22/03/2020

    L’inédite situation de repli sur soi dans laquelle notre société se retrouve pourrait être l'opportunité d’un réel et sérieux examen de conscience, estime le père Danziec, dans ce nouveau billet. Plus habituée aux injonctions d’ouvertures, et si la postmodernité trouvait dans cette période de cloisonnement l’occasion historique d’une réflexion intérieure ? 

    1 milliard. Voilà le nombre de personnes qui se trouvent en ce printemps 2020 confinées dans l’enceinte de leur domicile. Confiner. Retirer. Enfermer. Couper du monde. En clôture. Comme le faisait remarquer le toujours excellent Sylvain Tesson, dans un entretien à lire avec Vincent Trémolet de Villers dans Le Figaro du 20 mars, nous sommes passés en quelques jours du « No borders » au « restez chez vous ». Un volte-face radical, et inattendu. Sorte de révolution copernicienne au forceps. La société postmoderne, si addict au changement, avait pour dieu le philosophe présocratique Héraclite. « Tout est mouvement » selon lui. Ses dogmes s’appelaient multiculturalisme, cosmopolitisme, mondialisme. Ses vertus se déclinaient en compagnies low cost, en parcours erasmus, en émissions de téléréalité “désenracinées”.  A travers le confinement de leur population, les pouvoirs publics de 165 pays se placent aujourd’hui, sans le savoir, sous l’égide de Saint Benoît que l’Eglise fêtait hier samedi. Stabilité. Simplicité. Vie domestique en petite communauté. La fameuse règle du fondateur de l’ordre bénédictin dévoile, pour qui veut s’y plonger, des trésors de bon sens et de conseils précieux garantissant la paix d’une vie derrière quatre murs. Ne serait-il pas l’homme de la situation, capable de tirer le meilleur de cette crise en réglant toute chose avec sagesse ? Il n’y a qu’à voir la table des matières de la règle de Saint Benoît qui aborde des sujets aussi variés que la question de “la mesure du boire et du manger”, celle des “sanctions”, du “sort réservé aux vieillards et aux enfants” ou encore du “travail quotidien”.

    La décadence d’une société commence quand l’homme se demande : “que va-t-il arriver ? ” au lieu de se demander : “que puis-je faire ?” 

    L’atmosphère soudainement souverainement calme, particulièrement en milieu urbain, semble insolite et nouvelle pour beaucoup. Sera-t-elle pour autant source d’un recueillement intérieur ou le motif d’une retraite spirituelle pour ce milliard d’hommes ? Le bruit, à défaut de venir du dehors, peut venir, hélas, des écrans.  Depuis longtemps, le monde passe sous les fenêtres. Vivre sous cloche n’est plus possible. L’étanchéité relève désormais du mythe. C’est ainsi. Pouvons-nous cependant tirer profit de cette situation inédite pour tous, étrange pour certains, malheureuse pour beaucoup ? Le mystère du mal, selon la théologie catholique (même s’il peut paraître scandaleux de l’aborder en quelques lignes ici), se résume de la façon suivante. Dieu ne veut pas le mal. Jamais il ne saurait en être qualifié l’auteur. Cependant Dieu peut permettre qu’un mal advienne. En ce cas, si sa Providence permet une calamité, ce ne peut être que dans le but d’obtenir un plus grand bien. Plus grand bien qui est réalisé ou non... L’homme est en effet libre dans son for intérieur de tirer, ou non, les conséquences d’une épreuve, d’en recevoir les leçons et de prendre les résolutions qui s'imposent.

    Au terme de ce confinement, il sera temps que les hommes d’Eglise de conviction exposent un diagnostic, à la fois exhaustif et précis, sur les maladies spirituelles qui traversent l’âme de la vie des hommes depuis plus de 50 ans. Le philosophe Denis de Rougemont faisait néanmoins ce constat implacable, « la décadence d’une société commence quand l’homme se demande : “que va-t-il arriver ? ” au lieu de se demander : “que puis-je faire ?” ». Sans nul doute, voilà déjà longtemps que nous y sommes. La pandémie actuelle ne fait finalement que mettre en lumière cette décadence morale. Ce lent glissement que la grande majorité se refusait jusqu’alors d’admettre. Un supérieur de communauté sacerdotale l’analysait avec beaucoup d’à-propos « L’homme moderne si fier de ses réalisations est impuissant devant un microbe invisible. (...) Un simple microbe est capable de mettre à genoux l’humanité. A l’ère des grandes réalisations technologiques et scientifiques, c’est surtout l’orgueil humain qu’il met à genoux. (...) Ce n’est pas le moment de laisser le monde entrer chez nous, maintenant que les circonstances et les mesures des autorités nous séparent du monde ! Tirons profit de cette situation. Donnons la priorité aux biens spirituels qu’aucun microbe ne saurait attaquer. »

    Ne sommes-nous réduits qu’au seul « restez chez vous » pour nous en sortir ?

    Avant de suivre le décompte quotidien des contaminés et des morts du Covid-19, avant de nous demander “ce qu’il va arriver” en suivant à la minute les chaînes d’information en continu, posons-nous la seule question qui vaille. Celle qui refuse la décadence et qui témoigne d’un élan : “Que pouvons-nous faire ?” Seulement rester chez nous ? Ne pouvons-nous que cela ? A l’occasion de ce confinement, l’heure n’est pas à la pause ou à l’arrêt sur image. C’est d’une véritable récréation dont ont besoin les âmes. Se recréer en repassant les ouvrages de leur bibliothèque intérieure. L’humanité a l’occasion historique de revenir à la réalité, au concret et à l’humble valeur des vertus domestiques.

    Dans la préface de son recueil Les plaisirs et les Jours, Proust se confiait. « Quand j’étais enfant, le sort d’aucun personnage de l’Histoire Sainte ne me semblait aussi misérable que celui de Noé, à cause du déluge qui le tint enfermé dans l’arche pendant quarante jours. Plus tard, je fus souvent malade, et pendant de longs jours, je dus rester dans “l’arche”. Je compris alors que jamais Noé ne put si bien voir le monde que de l’arche, malgré qu’elle fût close et qu’il fît nuit sur la terre. » L’arche de notre confinement s’apparente à la chambre du jeune Marcel souffrant. Nous souffrons actuellement de bien des choses. Pour en guérir, il nous appartient de commencer par mieux voir le monde. D’y faire le tri. Se retrouver soi-même. Et retrouver Dieu. Ce virus n’aura alors peut-être pas fait beaucoup de bruit pour rien.

  • Le chant d'un rossignol qu'on préfèrerait ne pas entendre

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    CORONAVIRUS ET IVG : LAURENCE ROSSIGNOL DEMANDE L'EXTENSION DES DÉLAIS D'AVORTEMENT

    23 mars 2020

    « Les services d’orthogénie constatent que les restrictions de circulation à l’intérieur et à l’extérieur du territoire français combinées aux bouleversements de l’activité hospitalière fragilisent les conditions d’accès à l’IVG et renforcent les inégalités territoriales », stipule un amendement au projet de loi urgence covid-19.

    Alors que la France traverse une crise sanitaire sans précédent et « que de nombreux professionnels de santé, quelles que soient leurs spécialités, sont mobilisés en priorité pour prendre en charge les malades touchés par le coronavirus », Laurence Rossignol, sénateur et ancienne ministre socialiste, a déposé un amendement au projet de loi urgence covid-19  pour demander au gouvernement « d’allonger de deux semaines les délais légaux d’IVG » et aussi de « supprimer l’exigence d’une deuxième consultation pour les mineures ». L’objectif étant de favoriser une ultime extension des conditions d’accès à l’avortement. « Etonnant sens des priorités… »

    La semaine dernière déjà, un décret publié au Journal officiel permet aux pharmaciens de délivrer les pilules contraceptives aux patientes « dans le cadre de la posologie initialement prévue » et sur présentation de l’ancienne ordonnance. La mesure prise depuis dimanche 15 mars devrait être effective jusqu'au 31 mai.

    Olivier Véran, ministre de la santé, et Murielle Pénicaud, ministre du travail ont « toutefois émis leur désaccord » concernant l’avortement. Ils ne semblent pas vouloir aménager les conditions d’accès à l’IVG pendant la crise sanitaire.

    Sources: Valeurs actuelles (21/03/2020) - France info (18/03/2020)

    Ces curieuses priorités qui tendent coûte que coûte à sauvegarder la pratique de l'élimination d'enfants à naître sont également présentes en Belgique où les centres de planning familial s'organisent pour poursuivre l'accueil des femmes en demande d'avortement. Le fait que le fléau du coronavirus frappe des pays qui ont perdu tout sens moral et ont inscrit dans leurs législations des lois contraires au respect de la vie ne semble pas faire réfléchir grand monde. On assiste par ailleurs à un rush vers les sites porno. La route vers une remise en cause des dérives éthiques de nos sociétés promet d'être encore longue...

  • Peut-on prier dans les églises à l’heure du confinement ?

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    Sur le site web de « Famille Chrétienne », Jean-Marie Dumont décrit la situation en France :

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    « Aucune messe n’est célébrée dans les églises de France, mais beaucoup restent ouvertes. Exemple dans les églises de Paris où la prière individuelle se poursuit. En mode mineur.

    A l’église Notre-Dame des Foyers, dans le 19e arrondissement, un prêtre prie en silence agenouillé devant le Saint-Sacrement. L’église est vide. Il est seul. Le quartier est plongé dans une étonnante torpeur qui rappelle le cœur de l’été. Personne ne circule dans les rues. Deux SDF sont allongés par terre. Les rues et les avenues avoisinantes sont désertes. Deux sportifs, les écouteurs vissés sur les oreilles, se croisent, échangent un regard furtif et gardent prudemment leurs distances. Depuis quelques heures, les mesures de restriction des déplacements destinées à limiter l’expansion du coronavirus sont entrées en vigueur et cela se voit.

    Un peu plus loin, les battants modernes de l’église Saint-Luc sont grand ouverts eux aussi. Personne. Seule la lampe du Saint-Sacrement indique que la vie continue. Le silence est total. Le courant d’air qui pénètre dans l’édifice fait grincer une porte. Le Christ en Croix jette un regard compatissant sur tout visiteur qui se présente. Il est rare de pouvoir prier dans un tel calme.

    Cinq cents mètres plus loin s’élève la belle façade de l’église Saint-Jacques-Saint-Christophe. Près de l’édifice néo-classique se déroule chaque dimanche un bruyant marché. A l’intérieur, un sac de courses à la main, un homme s’est assis quelques instants, devant une statue de Notre-Dame de Fatima. Il prie dans un calme absolu, un peu penché en avant. Mais rapidement, il se lève, et reprend le chemin de son proche domicile. Dans cette église aussi, seule la présence de Dieu dans le tabernacle habite désormais l’église vide.

    « La prière d’adoration se fait devant le tabernacle »

    Dans la capitale désertée où tout s’est arrêté, les églises restent ouvertes et la prière se poursuit. Mais elle est comme mise en sourdine. « Les établissements de culte sont autorisés à rester ouverts », a indiqué le ministère de la Santé dans son arrêté du 14 mars, mis à jour le 16 suite à l’interdiction de se déplacer de son domicile prise par décret lundi. Les rassemblements ou réunion de plus de vingt personnes y sont toutefois « interdits jusqu’au 15 avril 2020 ». Dans un message du 17 mars à ses frères évêques, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a confirmé que « les églises peuvent être ouvertes, avec moins de vingt personnes en prière individuelle et à distance les unes des autres ». « Aucune messe (dominicale, de semaine, de funérailles) avec une assemblée, de quelque taille qu’elle soit, ne doit être célébrée », a-t-il aussi demandé.

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