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Société - Page 310

  • Fusionner les deux formes du rite romain : un vœu pieux du Cardinal Koch ?

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    Selon l’agence cath.ch., intervenant à Rome lors d’un congrès consacré au motu proprio « Summorum Pontificum », le cardinal Koch, spécialiste de l’œcuménisme,  a affirmé que Benoît XVI savait bien que nous ne pouvions «nous arrêter à une coexistence entre la forme ordinaire et la forme extraordinaire du rite romain, mais que l’Eglise aurait à l’avenir de nouveau besoin d’un rite commun». Sur le site web « Pro Liturgia », Denis Crouan, commente :

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    " Le cardinal Koch estime que les deux “formes” de l’unique rite romain de la messe ne peuvent pas coexister et seront réunies en une seule.

    Ce que certains fidèles attachés de façon exclusive à la forme dite “extraordinaire” feignent d’ignorer, c’est que le cardinal Koch dit exactement ce qu’a écrit le cardinal Ratzinger (cf. Lettre au professeur Lothar Barth) et qui se trouve répété sous une forme différente dans la Lettre aux évêques qui accompagnait le Motu proprio “Summorum pontificum” * : « Dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. La meilleure garantie pour que le Missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions ; c’est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce Missel. » *

    Ce que, par contre, le cardinal Koch semble totalement ignorer, c’est que si les rites liturgiques sont partout observés dans la forme « extraordinaire », ils sont systématiquement “bricolés” ou “banalisés” - même par des évêques - dans la forme « ordinaire » ; ce qui, redisons-le une énième fois, est totalement interdit par l’Église (cf. Constitution “Sacrosanctum Concilium” et Présentation générale du Missel romain).

    Ainsi, avant de songer à pouvoir réunir les deux formes du rite romain, faudrait-il commencer par obliger tous les célébrants à respecter la forme “ordinaire” telle qu’elle est précisée dans le Missel romain post-conciliaire : priorité à la dignité, à l’effacement des ministres de l’autel, à la célébration “versus orientem” (voir les mimiques ou les minauderies du prêtre n’ayant très franchement rien d’intéressant), au chant grégorien. Il suffit d’assister à une messe dans n’importe quelle paroisse pour constater (à quelques rares exceptions près) que nous sommes vraiment très loin de cet idéal qui pourrait être le socle d’une réunification liturgique fructueuse. Disons même que certains de nos évêques nous en éloignent avec, dirait-on, un certain plaisir !

    * Ainsi que dans plusieurs courriers du cardinal Ratzinger envoyés au président de Pro Liturgia. "

    Ref. Fusionner les deux formes du rite romain : un vœu pieux du Cardinal Koch ?

    La question est en effet de savoir dans lequel des deux camps se situent les plus farouches opposants à une telle fusion et une autre encore de prendre conscience de la profondeur du schisme latent qui, au-delà des rites de la liturgie, divise aujourd’hui l’Eglise catholique.

    JPSC

  • Croix arrachées, églises fermées, dénonciations, contrôle policier... Pourquoi il faut prier pour l'Eglise de Chine

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    De Camille Dalmas sur Aleteia.org :

    Après le confinement, la situation des catholiques chinois au cœur des préoccupations

    Depuis, 2008, le pape Benoît XVI a fait du 24 mai, jour de la fête de Marie-Auxiliatrice – ou Marie, Secours des chrétiens – une journée de prière pour l’Église de ChineLa Vierge Marie, patronne de la Chine, est particulièrement vénérée par les catholiques chinois, notamment dans le sanctuaire marial de Sheshan à Shanghaï. Cette année, cependant, ils n’ont pas pu célébré cette festivité importante.

    « Le fait que, dès le premier jour de l’assouplissement des mesures du coronavirus en Chine, des croix ont été de nouveau arrachées des toits des églises à certains endroits est significatif3, analyse le directeur des Œuvres pontificales missionnaires (OPM) allemandes, Mgr Huber, par ailleurs excellent spécialiste du monde chinois. Lui qui dirige notamment le Centre Chine de la ville allemande de Sankt Augustin, à proximité de Cologne, insiste sur l’aggravation progressive de la situation ces dernières années : « Alors qu’au cours des dernières décennies, il existait des zones d’ombre dans lesquelles la vie religieuse pouvait se développer, le gouvernement du président Xi Jinping tente de contrôler tous les domaines de la société civile, y compris la religion », reprend le directeur des OPM allemandes.

    Forte pression sur l’église clandestine

    Depuis les années 1950 et l’avènement du communisme, les dirigeants chinois ont poursuivi l’objectif de construire une église chinoise indépendante de Rome tout en persécutant les catholiques « souterrains » qui restent fidèles au Pape. Avec la fondation de l’Association patriotique catholique chinoise, fondée en 1970, le pouvoir a accentué la cohabitation de deux églises, une officielle obéissant au Parti communiste, et une officieuse secrètement liée au Saint-Siège.

    En septembre 2018, le Saint-Siège et le Parti communiste chinois ont signé un accord provisoire sur la nomination des évêques. « Mais la situation de l’Église catholique et des religions dans le pays ne s’est pas améliorée depuis », déclare pour sa part Katharina Wenzel-Teuber, sinologue et rédactrice en chef du magazine China Heute (Chine Aujourd’hui, en allemand), édité par le Centre Chine. « La pression exercée sur le clergé de l’église catholique clandestine pour qu’il enregistre et signe des déclarations d’indépendance vis-à-vis du Vatican s’accroît. La population est encouragée à signaler les réunions et activités non autorisées. Même dans les églises officiellement enregistrées, de plus en plus de caméras de surveillance avec reconnaissance des visages sont installées ».

    Bien qu’il existe actuellement une certaine liberté dans l’utilisation des moyens de communication numériques, les églises elles-mêmes ont été totalement fermées depuis le début de la crise sanitaire, y compris pour la prière privée. Si de nombreux domaines de la vie publique sont revenus à la normale, il n’y a toujours pas d’ouverture en vue pour les religions, et les églises restent inaccessibles. « La vie de foi s’est largement déplacée sur l’Internet. La pastorale, la participation à des groupes de prière et la participation à des messes – même depuis l’étranger – sont actuellement possibles de cette manière.

    « Toutefois, on peut supposer que les activités religieuses sur Internet seront traitées de manière plus stricte à l’avenir », estime Wenzel-Teuber. Depuis un certain temps, des efforts ont été faits pour réglementer plus strictement la diffusion numérique de la foi. Au vu de la situation toujours difficile, Mgr Huber demande de prier pour et avec les chrétiens de Chine. Le pape François a lui aussi prié pour les catholiques chinois lors du Regina Caeli ce dimanche : « L’Église universelle, dont vous faites partie intégrante, partage vos espoirs et vous soutient dans vos épreuves », a-t-il déclaré.

    Prenez part à la mission d’évangélisation avec les OPM

  • Mgr Kockerols et l'Eglise à Bruxelles : la lettre d'un "simple paroissien"

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    L’Eglise qui est à Bruxelles est sous tension. 

    Echanges appuyés entre des fidèles et Mgr Kockerols dans La Libre.

    Vendredi 22/05/20 une vingtaine de catholiques bruxellois signent une carte blanche dans La Libre sous le titre « Que s’est-il passé, à Bruxelles, pour que l’Eglise soit si sourde à ses fidèles ? ».  En tant que laïcs engagés, ils expriment ne pas se retrouver dans la gestion de l’Eglise qui est à Bruxelles.  Le plan de regroupement en unités pastorales (incluant plusieurs paroisses) induit des départs de communautés qui ne rentrent pas dans les rails du système de prêtres mobiles entre différents clochers.  Ce faisant, le départ de ces communautés implique une diminution du nombre de prêtres.  Ce qui renforce la tension et nécessite des regroupements plus larges.  Ceci est accentué quand les communautés desservies par ces prêtres sont florissantes.  Quand elles attirent les familles, suscitent de nombreux projets paroissiaux, invitent à la mission.  Bref quand elles portent de beaux fruits.

    L’incompréhension de ces fidèles est multipliée quand l’évêque refuse de les rencontrer.   Ce refus répété du dialogue passe très mal.  Il est la raison de la publication de cette carte blanche.

    Lundi 25/05/20 La Libre publie un entretien avec Mgr Kockerols sous le titre «L'évêque auxiliaire de Bruxelles: "Le manque de laïcs qui s’engagent, voilà un problème". 

    Cette réponse de l’évêque à la carte blanche des fidèles publiée dans le même journal a de quoi surprendre.  En fait elle est très révélatrice de la situation et de la gestion de la pastorale du diocèse.

    Le ton est donné dès le début.  L’Eglise catholique qui est à Bruxelles est très diversifiée.  Pour Mgr Kockerols, les Bruxellois perçoivent peu cette réalité.  L’évêché a, dit-il, une vue d’ensemble.  Il pense qu’il la communique insuffisamment.   Visiblement le vicariat s’appuie sur une équipe qui relève de l’autorité de l’évêque mais pas des fidèles du terrain qui ont une autre vue sur la pastorale.  Eux ils n’ont pas droit au chapitre.  Ils ne peuvent pas contribuer à la vue d’ensemble.  Ce cléricalisme, décrié par le pape François, a visiblement de beaux jours devant lui à Bruxelles.

    Ensuite, l’évêque de Bruxelles dit ne pas être habité par un esprit de reconquête mais par une évolution vers autre chose qui rejoint la véritable mission de l’Eglise.

    Interpellé par la phrase « Vous n’aimez pas l’esprit de reconquête, mais Jésus n’a-t-il pas dit : "Allez, et de toutes les nations faites des disciples" ?», Mgr Kockerols réagit et prétend que le Christ n’a pas dit que tout le monde devait être baptisé.  A comparer avec le reste de la citation :  « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (St Matthieu 28-19), on peut se poser des questions.

    L’analyse du fonctionnement sur les Unités Pastorales (UP) porte sur la question organisationnelle.  Mais pas sur le plan spirituel.  Ce que les laïcs engagés avaient soulignés dans leur carte blanche (« On fait dans la gestion temporelle, pas dans le spirituel »).

    Mgr Kockerols tente ensuite de limiter la polémique des dernières semaines en les faisant passer pour des exceptions.  La liste devient longue cependant, après la dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres en 2016 pour un motif injustifiable (par solidarité avec les diocèses de France dont sont issus plusieurs membres), le départ forcé des Fraternités Monastiques de Jérusalem de Saint-Gilles en 2017 – voici le départ des prémontrés de La Cambre en 2020.  Au bilan, le diocèse a perdu de nombreux prêtres en moins de cinq ans. 

    La mise en place des UP engendre des pertes sèches.  Le fait que des communautés religieuses aient une vie qui ne se concilie pas avec les rotations régulières des prêtres célébrant dans différentes églises d’une UP, leur impose de partir.   C’est en ce sens qu’ils sont indirectement forcés de quitter Bruxelles. 

    Ce qui pose question c’est le bilan d’ensemble.  Des églises doivent être fermées faute de prêtres.  Mais les uns sont délogés de leur église pour faire place à l’église principale d’une UP (St Gilles), les autres sont incompatibles avec la méthode de rotation imposée.  Et donc ils « partent ».  Mais ils sont remplacés par qui ?  Combien de séminaristes sont rentrés pour le diocèse ces cinq dernières années ?  Comment s’étonner du vide dans le séminaire quand la pastorale est guidée par un plan organisationnel qui s’intéresse visiblement peu de la dimension spirituelle ?

    Par ailleurs, il apparait clairement que Mgr Kockerols supporte mal la contradiction.

    Le journaliste l’interpelle : « Certains ont l’impression que la politique des UP est imposée de manière unilatérale, bureaucratique, et ne permet pas de respecter des lieux plus spécifiques comme l’était La Cambre… ». 

    Ce à quoi l’évêque répond : « Dire cela est injurieux. Le conseil vicarial se réunit plusieurs heures par semaine pour suivre au plus près ce qui se vit. Nous faisons tout pour respecter les personnes et les réalités, mais il n’y a pas de solutions simples ».   Une contestation est donc une injure.

    N’était-ce pas le père abbé de Leffe qui, suite aux départ des prémontrés, disait dans une lettre publique du 8 avril 2020 ceci : « Si elle veut rester conforme à l’Evangile, la communauté chrétienne ne peut se gérer par une bureaucratie détachée des réalités de terrain » ?

    Quant à dire que tout est fait pour respecter les personnes et les réalités, les fidèles- interpellés par les départs des prêtres de St Paul et de La cambre -  sollicitant depuis longtemps d’être reçus par leur évêque apprécieront ce qu’il en est concrètement.

    Et enfin, la provocation atteint un niveau étonnant quand Mgr Kockerols termine l’interview.

    « Or, de beaux parleurs qui me disent ce qu’il faut faire, j’en ai tous les jours, mais des gens qui sont au service de l’Église, les pieds dans la gadoue, je pleure pour en avoir. Le manque de laïcs qui s’engagent au quotidien, voilà un problème ».

    Le groupe d’experts emmenés par un paroissien de Stockel - qui a proposé ses services au vicariat pour l’aider dans la gestion de ses problèmes temporels et qui a été baladé pendant des mois sans rien pouvoir faire au final – appréciera certainement.

    Sans parler des signataires de la carte blanche, tous investis dans différents services pastoraux ou ecclésiaux…

    En conclusion, il apparaît très clairement qu’il y a de nombreux problèmes de fond dans la gestion du diocèse de Bruxelles.  Ces problèmes sont renforcés par un cléricalisme appuyé, un manque d’accueil des attentes des fidèles sur le terrain, l’application implacable du plan de regroupement en UP.

    A quand un travail ouvert sur la pastorale dans le diocèse ?  A savoir non limité aux salariés du vicariat.  Il est évident que leur capacité de remettre en cause les idées d’en haut est forcément réduite.  A quand un bilan de ces 15 dernières années sur tous les plans : vie de foi, vie des sacrements, engagement, évangélisation, vocations ?  Pourquoi appliquer ce que la plupart des diocèses font sans succès en Europe occidentale et ne pas chercher ce qui porte du fruit dans certains diocèses ?

    Un simple paroissien de Bruxelles

  • Lettre ouverte à Sophie Wilmès pour la reprise des célébrations dans les églises

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    Du site du Soir :

    «Madame Wilmès, permettez la réouverture des portes de nos églises»

    Lettre ouverte à Sophie Wilmès, cosignée par de nombreux citoyens de confession catholique, qui demandent que soit permise la reprise des célébrations au sein des églises.

    Par Un collectif de signataires*

    Madame la Première ministre,

    Pas à pas, la Belgique sort de son confinement, l’horizon des Belges s’élargit, et nous vous remercions pour votre travail incessant qui a permis et permet encore de sauver des vies.

    Faisant suite à la plainte déposée devant le Conseil d’Etat, nous Catholiques, nous permettons de vous envoyer cet appel : rendez-nous la liberté de culte, la liberté de célébrer nos sacrements en public et dans toutes nos églises de Belgique ; rendez-nous la liberté de pouvoir célébrer la messe publiquement chaque jour, afin que tous les catholiques puissent se nourrir spirituellement et sacramentellement.

    Cela fait plus de deux mois que nous acceptons, par bon sens et par civisme, de ne pas assister à la messe avec nos communautés paroissiales ou en plus petit groupe. Vous le savez, Madame la Première ministre, c’est pourtant bien là « la source et le sommet » de la foi catholique.

    Si pendant ces longues semaines, nous avons pu redécouvrir l’importance de la prière quotidienne, seuls ou en famille, dans nos maisons et dans nos cœurs ; la méditation et l’approfondissement des Évangiles ; nous restons privés d’une liberté essentielle : celle de nous retrouver en tant qu’Eglise autour du sacrement de l’Eucharistie.

    Le soutien des paroisses en temps de crise

    Nous avons été admiratifs de ces si nombreuses paroisses qui, malgré le confinement, continuent de rivaliser d’ingéniosité pour continuer à se mettre au service des autres, des villages, des quartiers ; de ces communautés religieuses et communautés pastorales qui se dévouent sans compter pour fabriquer des masques, fabriquer des blouses, distribuer des paniers repas, afin de soutenir les soignants, mais aussi les plus isolés et les plus démunis, grands oubliés de cette crise sanitaire ; nous sommes néanmoins orphelins de notre nourriture spirituelle.

    Aujourd’hui encore, et comme toujours, les paroisses jouent un rôle aussi discret qu’important en Belgique. Elles tissent des réseaux d’entraide et d’amitié, elles déjouent la misère et l’isolement. Avec d’autres, elles aident la société à construire ensemble. Demain, les défis sociaux, économiques et humains seront immenses et inédits. Les paroisses et les catholiques seront, encore et toujours, sur le front, en première ligne, pour aider et soulager les victimes de la crise. Vous le savez, ils seront au rendez-vous, comme ils le sont toujours depuis des siècles.

    Un besoin vital de se retrouver

    C’est pourquoi, il est vital pour tous les Chrétiens du pays de pouvoir nous retrouver, de pouvoir prier ensemble, et de pouvoir partager l’Espérance qui nous habite et nous fait vivre. C’est en ce sens que la demande que nous vous adressons n’est pas corporatiste. Nous ne vous demandons pas de rouvrir des cercles, des salles de jeux ou d’autres lieux conviviaux : les paroisses qui s’articulent autour des célébrations liturgiques seront des hôpitaux de campagne, comme le souhaite le pape François, des abris ouverts à tous, des lieux de la gratuité, du pardon et de l’échange, des oasis d’Espérance.

    De la même façon qu’il est possible de retourner chez le coiffeur ou de faire ses courses dans les grands magasins, de même qu’il est possible de reprendre les transports publics ou d’aller acheter son terreau de jardin, il ne devrait pas y avoir d’obstacle à organiser des célébrations publiques qui respectent ces indispensables précautions sanitaires.

    Permettre le partage de la spiritualité

     

    Permettre à tous ceux qui le désirent de retrouver ces célébrations, c’est de surcroît reconnaître que les loisirs et la consommation ne comblent pas le cœur des femmes et des hommes. Que nous sommes finalement plus grands que nos désirs matériels, que nous sommes chercheurs de sens, de relation et de transcendance.

    Parce que nous avons besoin les uns des autres, parce que nous avons besoin de nous retrouver ensemble auprès de Dieu, parce que nous avons le grand désir de bâtir la société de demain et de chercher – avec vous – le bien commun, nous vous demandons de permettre les célébrations publiques et de rouvrir, largement, les portes de nos églises.

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    *Signataires : Agnès du Parc, Alain Tiri, Albert-Henri de Merode, Alexis de Lespinay, Alexis Jacqmain, Alexis Kouzmine-Karavaïeff, Alika Aka, Aline Terlinden, Alix Desrousseaux, Alix Mortier-de Coster, Amandine Mauvais, Amaury de Causans, Amaury Le Mintier, Amélie Nachtergaele, Ana Maria Preda, Anne-Lise Delfanne, Annette Ruelle, Annonciade Leménager, Antoine Nuger, Armelle Flepp, Arnaud de Cazaux, Arnaud de Vienne, Arthur Fleury, Astrid Coeurderoy, Astrid Sergeant, Astrid Thomas, Aude Carpentier de Changy, Augustin de La Motte, Augustin Willemot, Baptiste Barbier, Béatrice Dembour, Béatrice le Hodey, Beatriz Sanchez Merino, Bengamin Givelet, Bernadette Swinnen, Bernadette Walckiers, Bernard Roquebert, Boris Tilquin, Camille de La Chesnaie, Camille Doussault, Camille Le Grelle, Carinne Van Aerschot, Carmen Montojo Baillo, Caroline Jeunechamps, Cécile Reydellet, Célin Marignane, Céline Gaillard, Chantal de Montjoye, Chantal Neve, Charles d’Alançon, Charles de Meyer, Charlotte Boel, Charlotte de Labarre, Charlotte Desumont, Charlotte Guillet, Chiara Faloci, Christian de Briey, Christiane Kramer, Christina Terezaki, Christophe Coelkerberg, Claire Dabin, Claire Dierckx, Claire Poirier, Claire Tilquin, Claire-Marie Aine, Clémence Montagne, Clément Lauras, Clothilde Soubrier, Clotilde de Peraranda, Constance Barbier, Cyprien de Dompsure, Daniel Desplanque, Daphne Ansiaux, Daphné Wibaux, Délia Pailler, Doriane de Lestrange, Edouard d’Autume, Elisabeth Desbazeille, Emanuele Festa, Emilie Guillemot, Emmanuel Dembour, Eric ter Hark, Etienne de Longvilliers, Evangelina Renedo, Evica Galovic, Fabienne Guirriec, Filippo Bramé, Fiona Degrave, Florence Givelet, France Scher, Francesco Carboni, François Reydellet, François Ziegler, Frédéric Pailler, Frédérick Hubin, Gabriel de Couessin, Geert Suenens, Geoffroy de Chabot, Geoffroy Le Hardy, Géraldine Jolly, Géraldine Nuger, Giampiero Bramé, Giovanna Capogrosso, Giovanni Frizzele, Giovanni Renzi, Grazia Profeta, Guenaëlle De Groote, Guillaume Dubrez, Guillaume Simian, Guillaume Zeller, Guy Dembour, Hélène de Chateauvieux, Hélène de Pierpont, Inès Verhaegen, Irénée Lequeux, Isabella Scippacercola, Isaure de La Brunetière, Jean du Chaffaut, Jean Stemler, Jean-Marie Huygues-Despointes, Jeanne Bisch, Jean-Pierre Gaillard, Jenny Lenaers, Jessica Nikiema Garel, Johan El Masri, Johanna Suo, Jos Collin, Joseph Montagne, Juliette Neve, Ladislas Verhaegen, Laetitia Croizé-Pourcelet, Laëtitia Zeller, Laura Wiatr, Laure d’Autume, Laurent Convent, Leslie Henry, Lionel de Wouters, Loïc Decaestecker, Lorenzo van der Vaeren, Louis Delzenne, Louis du Ché, Louis-Antoine Calvi, Louise Poldeur, Louis-Marie Bès de Berc, Maël Kerbaul, Mahaut Housieaux, Maite van der Varen, Manuel Aldana Noël, Marc de Fleurian, Marc Fischer, Marc Housieaux, Margaux Villebrun, Maria Coppens, Maria Moro, Marie Chassaigne, Marie Decaestecker, Marie Panteleev, Marie Willemot-Laurent, Marie-Adelaide Neve, Marie-Pascale Cosse, Marie-Thérèse Gennart, Marie-Véronique de Lespinay, Marina Bramé, Marina Droin, Marion Aldana Noël, Martin Flepp, Martin Schneider, Mathilde de Vienne, Mathilde Desfeuillet, Matthieu Bruynseels, Maximilien Dufour, Nicola Speranza, Nicolas Deniau, Nicole Hertoghs, Nicole Putman, Normand Sinam, Olivier Aine, Olivier Dembour, Pascale Muls, Pascale Schneider, Patricia Bolzinger, Patricia Simonis, Patrick de Cartier, Pauline Calvi, Peter Broz, Philippe Cartuvyels, Philippe Chevallier-Chantepie, Philippe d’Abadie, Philippe de Limburg Stirum, Philippe le Hodey, Philippine de Maigret, Pierre Pozza, Quentin de Bodman, Raphaëlle de Cartier, Raphaëlle Lauras, Roman Verhaegen, Romane Paradis, Romaric de Lavilléon, Sabine de Villenfagne, Sebastian Lukomski, Sébastien Hendrickx, Ségolène Fillion, Sibylle Rocher-Barrat, Simon d’Ursel, Sophie de Hemptinne, Sophie Gaillard, Sophie Gailly, Sophie Lentz, Sophie Milcent, Sophie Ollivier, Sophie Robert, Stefano Mattei, Stéphan Junker, Stéphanie Le Grelle, Sylvie Jacquemin, Thibault de Maigret, Thomas Descours, Valérie d’Ursel, Véronique Joos, Vianney de Labarre, Victoire Roquebert, Vincent Hendrickx, Vincent Neve, Wivine Pirnay, Wouter Suenens, Yolande de Briey, Yves de Lespinay, Yves Desbazeille, Yves Willemaers.

  • Déconfinement en Suisse: les offices religieux reprendront le 28 mai

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    Les offices religieux pourront reprendre en Suisse à partir du 28 mai 2020, à condition que les communautés religieuses élaborent d’ici là des plans de protection contre le Covid-19. C’est ce qu’a décidé le Conseil fédéral lors de sa séance du 20 mai 2020.Lu sur le site web « cath.ch » :

    «Les communautés religieuses pourront reprendre leur vie communautaire et rassembler leurs fidèles», indique le communiqué du Conseil fédéral. En effet, à partir du 28 mai 2020, les offices et célébrations de toutes les confessions seront à nouveau autorisés. Les communautés religieuses ont une semaine pour préparer des plans de protection et garantir le traçage des chaînes de transmission. À cet effet, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a élaboré un modèle de plan de protection, ajoute le communiqué.

    «Il y a un besoin chez certaines personnes de pouvoir se recueillir, surtout dans la situation si spéciale que nous vivons. C’est pourquoi nous avons appréhendé les lieux de culte différemment des lieux touristiques ou des remontées mécaniques – qui rouvriront au plus tôt le 8 juin», a expliqué le conseiller fédéral Alain Berset. Initialement prévue le 8 juin, la reprise des offices religieux pour toutes les confessions, suspendues en raison de la pandémie depuis le 13 mars, a donc été avancée de dix jours.

    La Conférence des évêques suisses (CES) se réjouit de la nouvelle, mais cherche à connaître le détail des plans de protection et des conditions évoqués par le Conseil fédéral quant à la reprise des offices religieux, explique Encarnacion Berger-Lobato, la porte-parole de la CES.

    Une rencontre avec Alain Berset

    Le 19 mai, des représentants du Conseil suisse des religions (SCR) avaient rencontré Alain Berset. Dans leur entretien avec le ministre de la santé, ils avaient une fois de plus souligné l’importance des services religieux. Pour les communautés religieuses, il était temps de lever rapidement les mesures de fermeture des églises, des mosquées et des synagogues, ordonnées en raison de l’interdiction de rassemblement. Alain Berset avait déclaré aux représentants religieux qu’il était prêt à porter la demande de reprise des services religieux lors de la prochaine séance du Conseil fédéral, le mercredi 20 mai.

    Dans un courrier envoyé le 12 mai au Conseil fédéral, Mgr Felix Gmür, président de la CES, avait demandé au Conseil fédéral qu’à partir de la fête de l’Ascension, le 21 mai, mais au plus tard à la Pentecôte, le 31 mai, les services religieux publics soient à nouveau possibles. Cela était faisable puisque, argumentait l’évêque de Bâle, « les normes de protection correspondant sont adaptées aux grands événements et sont opérationnelles; ces normes de distanciation et d’hygiène seront appliquées.» (cath.ch/com/bh)

    Ref.Suisse: les offices religieux reprendront le 28 mai

    Et en Belgique, Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Rien, à  part la déclaration unilatérale du porte-parole des évêques, le jésuite Tommy Scholtès qui prophétise la restauration du culte pour le dimanche de la Pentecôte. Vrai ou faux prophète? Avec les jésuites on ne sait jamais…

    JPSC

  • Pakistan : une chrétienne de 14 ans enlevée et mariée de force

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :

    PAKISTAN : Enlevée à 14 ans et mariée de force

    26 mai 2020

    Maira Shahbaz, une chrétienne pakistanaise de 14 ans a été enlevée pendant le confinement par des hommes armés. Elle a été forcée d’épouser son kidnappeur et de renoncer à sa foi, tout comme Huma Younus, il y a quelques mois.

    Le tribunal d’instance de Faisalabad a statué en faveur de Mohamad Nakash, qui a soutenu que la jeune catholique Maira Shahbaz avait 19 ans, malgré un certificat de naissance ainsi que des documents officiels de l’église et de l’école prouvant qu’elle a cinq ans de moins.

    « Je suis terrifiée à l’idée de ne plus jamais la revoir »

    En état de choc, la mère de Maira, Nighat, a été transportée d’urgence à l’hôpital de Faisalabad après que deux témoins, Parvaiz et Nadeem Masih, aient décrit comment, le 28 avril vers 14h, M. Nakash et deux complices – tous armés – ont embarqué la jeune fille de 14 ans dans une voiture près de chez elle, tirant des coups de feu en l’air tout en s’enfuyant. S’adressant à l’AED, Nighat, peu après sa sortie de l’hôpital, a déclaré : « Je prie pour que ma fille nous soit rendue. Je suis terrifiée à l’idée de ne plus jamais la revoir. »

    La sœur aînée de Maira, Saira, 16 ans témoigne : « Maira est encore une enfant et elle a été abusée. Elle aime chanter, elle et ses chants me manquent beaucoup ». L’avocat de la famille, Khalil Tahir Sandhu, a déclaré que M. Nakash était déjà marié, père de deux enfants et qu’il a trouvé Maira, habitant non loin de chez elle, près de Madina Town, où il est coiffeur.

    « Ils nous traitent comme des animaux »

    Sandhu a déclaré qu’au tribunal, M. Nakash avait établi des documents fabriqués prétendant que Maira et lui s’étaient mariés en octobre dernier alors qu’elle avait encore 13 ans. L’avocat, un catholique, qui pendant plusieurs années à l’université fut un camarade de chambre du militant pakistanais des droits des minorités, l’ancien ministre assassiné Shahbaz Bhatti, a déclaré : « Les personnes qui font ce genre de choses à une jeune enfant comme Maira ne nous traitent pas comme des êtres humains, mais comme des animaux. » Il a ajouté que lors de l’audience, le 5 mai, le magistrat de Faisalabad, Kamran Khalid, s’était laissé influencé par près de 150 hommes rassemblés au tribunal pour soutenir M. Nakash.

    Le souvenir d’Asia Bibi maintient l’espoir

    Sandhu a déclaré qu’il ferait appel de la décision, portant l’affaire devant la Haute Cour de Lahore et, si nécessaire, devant la Cour suprême du Pakistan, qui, en octobre 2018, a renversé de manière sensationnelle le sort d’Asia Bibi, la chrétienne condamnée à mort pour blasphème.

    Lala Robin Daniel, militante des droits de l’Homme, amie et voisine de Maira et de sa famille, a déclaré : « La famille Shahbaz, a-t-elle indiqué, est l’une des plus pauvres de la ville de Madina. Le peu que gagnent ses membres provient de leur travail en tant qu’employés de ménage. « Le père les a quittés et dans notre société, cette pauvre famille chrétienne est très vulnérable. » La famille a expliqué que Maira avait dû quitter l’école tôt parce que la famille ne pouvait plus payer les frais et qu’à la place, elle a trouvé un emploi.

    Environ 1 000 femmes et filles chrétiennes et hindoues sont enlevées chaque année au Pakistan, selon le Mouvement pour la Solidarité et la Paix, une organisation de défense des droits de l’Homme dans le pays.

  • Pandémie et culte : l'évêque de Tournai s'impatiente et ironise

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    En "contribution externe", sur le site de la Libre, cette "opinion" de Mgr Harpigny, évêque de Tournai :

    Faut-il faire venir quelques chameaux, lions, girafes et ours à la Cathédrale de Tournai pour pouvoir y redire la messe?

    Faut-il faire venir quelques chameaux, lions, girafes et ours à la Cathédrale de Tournai pour pouvoir y redire la messe?

    © Coralie Cardon

    Depuis le 4 mai 2020, le ministre de la Justice chargé des Cultes, Koen Geens, a demandé aux chefs des cultes reconnus par la Constitution de se mettre d’accord sur quelques principes et sur les lignes directrices d’un protocole technique efficace pour prévoir des célébrations au fur et à mesure du déconfinement.

    Ce travail a été réalisé par les chefs de culte le 8 mai 2020. Il a été envoyé au Ministère de la Justice pour être proposé aux membres du GEES le 11 mai 2020. Comme représentant du culte catholique, avec mon collègue Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers, j’ai bien écouté
    la conférence de presse de Mme Sophie Wilmès, Première Ministre, en fin du Conseil National de Sécurité d’après le 11 mai 2020.

    J’ai appris que les funérailles et les mariages pouvaient être célébrés dans les lieux de culte à partir du 18 mai 2020, en présence d’un maximum de 30 personnes. Pour la partie francophone du pays, c’était une avancée énorme. Dans des arrêtés des Gouverneurs de Province précédents, les funérailles dans les lieux de culte étaient interdites.

    Ce qui m’a étonné, c’est que rien n’était annoncé pour la reprise des célébrations habituelles dans les lieux de culte. Selon moi, si j’ai bien compris, les célébrations des messes le dimanche et en semaine étaient reportées après le 8 juin 2020.

    Or, en même temps, Pairi Daiza pouvait, sous certaines conditions, accueillir des visiteurs. J’étais abasourdi.

    Une autre question se pose. L’Etat belge a-t-il les mêmes prérogatives que l’empereur Joseph II, le fils héritier de l’impératrice Marie-Thérèse, de la dynastie des Habsbourg ? Joseph II a été appelé le « roi sacristain » car il s’est immiscé dans le déroulement de la liturgie catholique et dans bien d’autres domaines des cultes. Il n’en avait pas le droit, aux yeux de l’Eglise catholique, mais aussi aux yeux de bien des intellectuels théologiens, canonistes, juristes et philosophes du droit de son temps.

    Dois-je m’attendre que, lorsque le déconfinement sera autorisé pour la célébration publique dans les lieux de culte, un nouveau Joseph II se lève pour imposer sa loi aux cultes de Belgique ?

    Ceci est un billet d’humeur. Beaucoup de catholiques sont étonnés de l’inexistence des cultes dans les annonces du Conseil National de Sécurité. Il est temps que cet aspect de la vie sociale soit pris en compte.

    --> Titre de la rédaction. Titre original: Entre le chameau et Joseph II

  • Quand la promotion de l'homosexualité s'invite dans les milieux ecclésiastiques

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    On a pu voir récemment, lors de la journée contre l'homophobie, l'un ou l'autre ecclésiastique de notre pays s'afficher sur facebook ou ailleurs, nimbé des couleurs arc-en-ciel, pour y affirmer sa militance contre les discriminations dont sont victimes les différentes catégories LGBT, avec un message comme celui-ci : "Lutter contre l'homophobie, la transphobie, l'interphobie, la queerphobie, etc., c'est lutter contre la haine. "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." "Ne jugez pas." Dieu nous appelle à aimer, pas à haïr; il nous appelle à accueillir l'autre, pas à le rejeter. Soyons signes de l'amour de Dieu pour chaque personne de notre monde!" Mais le contexte invite à s'interroger s'il s'agit vraiment de promouvoir l'amour et la tolérance à l'égard du prochain ou bien de rejoindre très ouvertement la militance homosexuelle dont on arbore ostensiblement les symboles. Ainsi sont bannis les distinctions et le discernement auxquels invite la morale catholique : de cette façon on ne distinguera plus la personne (objet d'amour inconditionnel) et ses actes (éventuellement répréhensibles). L'article paru aujourd'hui (25 mai) sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana sous la plume de Riccardo Cascioli pose, nous semble-t-il, les bonnes questions.

    Catho-Gay Connection, comment je te fais la promotion de l'homosexualité

    Avvenire, le cardinal Zuppi, l'éditeur San-Paolo : tous ensemble pour lancer une nouvelle offensive pour la légitimation de l'homosexualité dans l'Église. Un livre, avec la bénédiction de l'archevêque de Bologne, qui rassemble les voix des théologiens, des psychologues, qui poussent tout le monde du même côté. Sous prétexte d'accueillir les gens, on efface la différence entre l'orientation sexuelle et les actes homosexuels, allant jusqu'à s'ouvrir à une certaine reconnaissance des unions homosexuelles. Ratzinger avait déjà mis en garde il y a 34 ans : dans l'Eglise, un lobby gay veut subvertir l'enseignement sur la sexualité.

    Elle mène la croisade catholique-gay. A présent, ce n'est même plus un scoop. Mais lorsqu'on ouvre une page du journal de la Conférence épiscopale italienne et que l'on y trouve le titre "Zuppi : les homosexuels ? La diversité est une richesse", cela fait toujours un certain effet, aussi parce que c'est une affirmation qui implique presque la nécessité de l'homosexualité, étant donné que sans elle nous serions plus pauvres. Ce qui contraste assez nettement avec le Catéchisme de l'Eglise catholique et toute la tradition. Il suffit de rappeler que le Catéchisme fait figurer la sodomie parmi les quatre "péchés qui crient au ciel", une langue modernisée par rapport aux "péchés qui crient à la vengeance devant Dieu", en usage auparavant.

    Mais pour bien voir la page en question, il y a plus : les déclarations de l'archevêque de Bologne, le cardinal Matteo Zuppi, font partie de la préface-interview du livre du journaliste de l'Avvenire Luciano Moia (qui s'est fait de la croisade catholique-gay une raison de vivre) intitulé "Eglise et homosexualité. Une enquête à la lumière du Magistère du Pape François". Dans le livre, explique-t-on, il y a place pour une série d'interviews réalisées par l'équipe d'Avvenire "Nous, famille et vie" au tournant de 2018 et 2019, qui vont évidemment tous dans la même direction. Et pour y apposer le sceau de l'autorité, il y a aussi la préface du directeur de l'Avvenire, Marco Tarquinio. Il ne s'agit donc pas d'un travail d'intérêt personnel d'un journaliste, mais d'une véritable opération qui catalyse autour de l'organe officiel de la CEI : des théologiens, des psychologues, un cardinal considéré comme dans la manche du Pape et donné pour le prochain président de la CEI, et l'éditeur San Paolo, pilier de l'édition catholique.

    En tout cas, l'interview du cardinal Zuppi suffit à mettre en évidence les mensonges et les ambiguïtés qu'un certain cléricalisme utilise pour promouvoir les modes de vie homosexuels. Pour le reste, on se souvient que le cardinal Zuppi avait déjà signé la préface du livre du père James Martin "Un pont à construire - Une nouvelle relation entre l'Église et les personnes LGBT", véritable manifeste de l'homosexualisme (autoproclamé) catholique.

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  • "Laudato Si": une célébration démesurée durant un an avec le Seigneur en grand absent...

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Pendant l’année de « Laudato si’ » c’est la fête pour tout le monde, sauf pour « mi’ Signore »

    En cette période de vaches maigres dans le monde entier, les grands argentiers du Vatican – le jésuite Juan Antonio Guerrero Alves et le cardinal Reinhard Marx, l’un préfet de la Secrétairerie pour l’économie et l’autre du Conseil pour l’économie – ont fait parvenir aux différents responsables de la Curie des invitations pressantes à être « sobres » et à « couper dans les dépenses des colloques, des transferts à l’étranger et dans les frais de consultance ».

    Mais les réjouissances autour de « Laudato si’ » font naturellement exception.  Hier, dimanche 24 mars, c’était le cinquième anniversaire de la signature de l’encyclique et pour fêter l’occasion, on a prévu un jubilé d’une année entière, avec un programme démesuré.

    *

    Pour commencer, nous avons déjà eu droit à un prélude, la « Semaine de Laudato si’ », lancée le 16 mai dans un message vidéo par le Pape François accompagné d’imagines suggestives de zèbres, de chameaux et de savane, culminant le dimanche 24 par la récitation commune dans le monde entier, à midi selon l’heure locale, d’une prière composée par le Vatican pour l’occasion, afin que nous « nous sachions écouter et répondre au cri de la terre et au cri des pauvres ».

    Parmi ceux qui ont participé à la semaine préparatoire – à travers une multitude d’initiatives locales – les États-Unis se distinguent avec 2 316 inscriptions, suivis dans le classement par l’Italie, la France, l’Espagne, l’Argentine, le Brésil puis des autres pays, avec tout à la fin la Chine avec une seule personne connectée.

    Mais pour ces gens, c’est tout un programme qui les attend.  En effet, à la fin de l’été, ils se retrouveront ensemble pendant la « Saison de la création », qui se déroulera comme les années précédentes à partir du 1er septembre, journée mondiale de prière pour la Création jusqu’au 4 octobre, et jour de la fête de saint François d’Assise, avec une invitation à trouver et à mettre en pratique dans ce laps de temps des initiatives de « réparation de nos relations avec les autres et avec toute la création ».

    Il s’agit d’une initiative œcuménique lancée non seulement par le Pape François mais aussi conjointement par le patriarche orthodoxe de Constantinople Bartholomée, par l’archevêque anglican de Canterbury Justin Welby et par le Secrétaire général sortant du Conseil Œcuménique des Églises, le luthérien Olav Fyscke.

    Lors de l’édition 2019 de la « saison de la création », le 20 septembre, on avait beaucoup parlé de cette grève mondiale pour le climat avec des étudiants du monde entier qui séchaient les cours et Greta Thunberg dans le rôle de la star.  On prévoit que cette année la grève reviendra au menu.

    Mais avant d’arriver à la « saison de la création », deux initiatives du Dicastère pour le service du développement intégral présidé par le cardinal Peter Turkson sont programmées en juin.

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  • In memoriam : retour sur la célébration du centenaire de la naissance de Jean-Paul II (1920-2005)

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    Mémoire et identité 51XZK3V2RGL._SX290_BO1,204,203,200_.jpgEn relisant « Mémoire et Identité » qui constitue le testament spirituel (l’ouvrage fut publié chez Flammarion en 2005) de ce grand pape, on comprend mieux encore ses affinités avec son proche collaborateur le futur Benoît XVI, et la distance qui les sépare, l’un et l’autre, des intellectuels post-modernes sévissant aujourd’hui, plus que jamais, en Europe. Extraits choisis d’une pensée qui fâche un monde qui a cessé d’être chrétien :

    1.- Descartes et les Lumières : à la source de l’enracinement des idéologies du mal dans la pensée philosophique européenne (pp. 19 à 25).

    « Je dois me référer ici, déclare le pape Jean-Paul II, à certains faits liés à l’histoire de l’Europe, et de manière particulière à l’histoire de sa culture dominante.

    Quand fut publiée l’encyclique sur l’Esprit-Saint [« Dominum et vivificanten, en 1986] certains milieux en Occident ont réagi négativement, et cela d’une manière plutôt vive. D’où venait une telle réaction ? Elle provenait des mêmes origines que celles dont étaient nées, plus de deux cents ans auparavant, les Lumières européennes – en particulier françaises, sans pour autant exclure les Lumières anglaises, allemandes, espagnoles et italiennes. […]

    Pour mieux illustrer un tel phénomène, il faut remonter à la période antérieure aux Lumières, en particulier à la révolution de la pensée philosophique opérée par Descartes.

    Le « cogito, ergo sum » (« je pense, donc je suis ») apporta un bouleversement dans la manière de faire de la philosophie. Dans la période pré-cartésienne, la philosophie, et donc le « cogito », ou plutôt le « cognosco » (je connais), étaient subordonnés à l’« esse » (être) qui était considéré comme quelque chose de primordial. Pour Descartes, à l’inverse, l’« esse » apparaissait secondaire, tandis qu’il considérait le « cogito » comme primordial.

    Ainsi, non seulement on opérait un changement de direction dans la façon de faire de la philosophie mais on abandonnait de manière décisive ce que la philosophie avait été jusque là, en particulier la philosophie de saint Thomas d’Aquin : la philosophie de l’ «esse». Auparavant, tout était interprété dans la perspective de l’ «esse» et on cherchait une explication de tout selon cette perspective. Dieu, comme Être pleinement autosuffisant (ens subsistens) était considéré comme le soutien indispensable pour tout « ens non subsistens », pour tout « ens participatum », c’est-à-dire pour tout être créé, et donc aussi pour l’homme.

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  • « PAS D’AVENIR SANS AÎNÉS » APPEL INTERNATIONAL POUR « RÉHUMANISER NOS SOCIÉTÉS » CONTRE UNE « SANTÉ SÉLECTIVE »

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    « PAS D’AVENIR SANS AÎNÉS »
    APPEL INTERNATIONAL POUR « RÉHUMANISER NOS SOCIÉTÉS »
    CONTRE UNE « SANTÉ SÉLECTIVE »

    Premier signataire Riccardi (Sant’Egidio), avec Prodi, Habermas, Sachs, Gonzalez, Pöttering, Zuppi, Bokova, De Rita et d’autres personnalités

    C’est d’une inquiétude de la Communauté de Sant’Egidio sur l’avenir de nos sociétés – survenue ces jours-ci à l’occasion de la crise provoquée par le coronavirus – que part cet appel, traduit dans différentes langues et diffusé à partir d’aujourd’hui au niveau international (voir les premiers signataires à la fin).
    Il s’adresse à tous, citoyens et institutions, pour un changement ferme des mentalités qui conduise à prendre de nouvelles initiatives, sociales et sanitaires, à l’égard des populations âgées.

    PAS D’AVENIR SANS AÎNÉS

    Appel pour réhumaniser nos sociétés. Non à une santé sélective

    Avec la pandémie du Covid-19 les personnes âgées sont en danger dans beaucoup de pays européens comme ailleurs. Les chiffres dramatiques des décès dans les institutions font frémir.

    Il y aura beaucoup à revoir dans les systèmes de santé publique et dans les bonnes pratiques nécessaires pour rejoindre et soigner tout le monde avec efficacité, pour dépasser le placement en établissement.

    Nous sommes préoccupés par les récits funestes des hécatombes qui se produisent dans les instituts pour personnes âgées
    . L’idée s’installe qu’il est possible de sacrifier leurs vies en faveur d’autres vies. Le pape François parle à ce propos de « culture du déchet » qui retire aux personnes âgées le droit d’être considérées comme des personnes et fait d’elles un numéro et, dans certains cas, même moins que cela.


    Dans beaucoup de pays d’Europe, face à l’exigence des soins, nous voyons apparaître un modèle périlleux qui privilégie une «santé sélective», tenant pour résiduelle la vie des personnes âgées
    . Leur plus grande vulnérabilité, l’avancée en âge et les autres pathologies possibles dont elles sont porteuses justifieraient une forme de « sélection » en faveur des sujets plus jeunes et plus sains.


    Se résigner à une issue de cette sorte est humainement et juridiquement inacceptable
    . Cela l’est également dans une vision religieuse de la vie, mais aussi dans la logique des droits de l’homme et de la déontologie médicale. Aucun « état de nécessité » ne peut être accepté qui légitimerait ou codifierait des dérogations à de tels principes. La thèse qu’une espérance de vie plus courte comporte une diminution « légale » de sa valeur est, d’un point de vue juridique, une barbarie. Que cela advienne par le moyen d’une imposition (par l’État ou par les autorités sanitaires) extérieure à la volonté même de la personne représente une expropriation intolérable de plus des droits de l’individu.


    L’apport des personnes âgées continue d’être l’objet d’importantes réflexions dans toutes les civilisations. Il est fondamental dans la trame sociale de la solidarité entre les générations. Nous ne pouvons pas laisser mourir la génération qui a lutté contre les dictatures, qui a peiné pour reconstruire après la guerre et qui a construit l’Europe.

    Nous croyons qu’il est nécessaire de réaffirmer avec force les principes de l’égalité de traitement et du droit universel aux soins, conquis au cours des siècles. Le moment est venu de dédier toutes les ressources nécessaires à la sauvegarde du plus grand nombre de vies et d’humaniser l’accès aux soins pour tous. Que la valeur de la vie reste la même pour tous. Celui qui méprise l’existence fragile et faible des plus âgés se prépare à dévaluer toutes les existences.

    Par cet appel, nous exprimons notre douleur et notre inquiétude devant le nombre excessif de morts de personnes âgées ces derniers mois et nous appelons de nos vœux une révolte morale afin qu’un changement de direction s’opère dans le soin réservé aux aînés, afin surtout que les plus vulnérables ne soient jamais considérés comme un poids ou, pire, comme inutiles.

    Signez l'appel



    Premiers signataires:

    Andrea Riccardi, historien, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio
    Romano Prodi, ancien président du Conseil des ministres de la Commission européenne
    Jeffrey D. Sachs, directeur de UN Sustainable Development Solutions Network
    Aleksandra Dulkiewicz, maire de Gdansk, Pologne
    Simonetta Agnello Hornby, écrivain, Royaume-Uni
    Manuel Castells, professeur de sociologie de l’Université de Californie Berkeley, Espagne
    Irina Bokova, ancienne directrice générale de l’UNESCO, membre du Haut comité pour la fraternité humaine, Bulgarie
    Mark Eyskens, ancien premier ministre belge
    Hans Gert Pöttering, ancien président du Parlement européen, Allemagne
    Felipe González Márquez, ancien premier ministre espagnol
    Marie De Hennezel, psychologue, France
    Jean-Pierre Denis, directeur de l’hebdomadaire La Vie, France
    Card. Matteo Zuppi, archevêque de Bologne
    Adam Michnik, essayiste, directeur de Gazeta Wyborcza, Pologne
    Michel Wieviorka, sociologue, président de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme de Paris, France
    Giuseppe De Rita, fondateur de CENSIS
    Stefania Giannini, directeur général adjoint de l’UNESCO
    Maria Antónia Palla, journaliste, Portugal
    Navi Pillay, juge, président ICDP, Afrique du Sud
    Annette Schavan, ancienne ministre fédérale allemande de l’Éducation et de la recherche, Allemagne
    Jürgen Habermas, philosophe, Allemagne

  • L’Église a-t-elle encore une place en temps d’épidémie au XXIe siècle ?

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    Du Cardinal Robert Sarah sur le Figaro Vox via "Le Scrutateur" :

    Robert Sarah: «L’épidémie du Covid-19 ramène l’Église à sa responsabilité première: la foi»

    TRIBUNE - Trop souvent, l’Église a voulu prouver qu’elle était «de ce monde» en se consacrant à des causes consensuelles plutôt qu’à l’apostolat, déplore le cardinal guinéen*.

    L’Église a-t-elle encore une place en temps d’épidémie au XXIe siècle? Contrairement aux siècles passés, l’essentiel des soins médicaux est désormais assumé par l’État et le personnel de santé. La modernité a ses héros sécularisés en blouse blanche, et ils sont admirables. Elle n’a plus besoin des bataillons charitables des chrétiens pour soigner les malades et enterrer les morts. L’Église serait-elle devenue inutile à la société?

    Le Covid-19 reconduit les chrétiens à l’essentiel. En effet, depuis longtemps, l’Église est entrée dans un rapport faussé au monde. Confrontés à une société qui prétendait n’avoir pas besoin d’eux, les chrétiens, par pédagogie, se sont efforcés de démontrer qu’ils pouvaient lui être utiles. L’Église s’est montrée éducatrice, mère des pauvres, «experte en humanité» selon l’expression de Paul VI. Elle avait bien raison de le faire. Mais peu à peu les chrétiens ont fini par oublier la raison de cette expertise. Ils ont fini par oublier que si l’Église peut aider l’homme à être plus humain, c’est en définitive parce qu’elle a reçu de Dieu les paroles de la vie éternelle.

    L’Église s’est engagée dans les luttes pour un monde meilleur. À bon droit, elle a soutenu l’écologie, la paix, le dialogue, la solidarité, et l’équitable répartition des richesses. Tous ces combats sont justes. Mais ils pourraient faire oublier la parole de Jésus: «Mon royaume n’est pas de ce monde». L’Église a des messages pour ce monde, mais uniquement parce qu’elle a les clefs de l’autre monde. Les chrétiens ont parfois pensé l’Église comme une aide donnée par Dieu à l’humanité pour améliorer sa vie d’ici-bas. Et ils ne manquaient pas d’arguments tant la foi en la vie éternelle éclaire la juste manière de vivre en ce siècle.

    Mourir de désespoir et de solitude

    Le Covid-19 a mis à nu une maladie insidieuse qui rongeait l’Église: elle se pensait comme «de ce monde». Elle voulait se sentir légitime à ses yeux et selon ses critères. Mais un fait radicalement nouveau est apparu. La modernité triomphante s’est effondrée devant la mort. Ce virus a révélé que, malgré ses assurances et ses sécurités, le monde d’ici-bas restait paralysé par la peur de la mort. Le monde peut résoudre des crises sanitaires. Il viendra certainement à bout de la crise économique. Mais il ne résoudra jamais l’énigme de la mort. La foi seule a la réponse.

    Illustrons ce propos très concrètement. En France, comme en Italie, la question des maisons de retraite, les fameux Ehpad, a été un point crucial. Pourquoi? Parce que se posait directement la question de la mort. Les résidents âgés devaient-ils être confinés dans leur chambre au risque de mourir de désespoir et de solitude? Devaient-ils rester en contact avec leurs familles, au risque de mourir du virus? On ne savait pas répondre.

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