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Société - Page 488

  • Les Frères de la Charité au pied du mur

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    Lu sur le site de LaLibre.be :

    Le Vatican menace d'exclure la branche belge des Frères de la Charité

    La branche belge de l'ordre catholique des Frères de la Charité est menacée d'exclusion par le Vatican à la suite de ses prises de position sur l'euthanasie. La Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée, institution de la curie romaine, demande ainsi au supérieur général des frères de la charité, René Stockman, de prendre les mesures nécessaires, indique le magazine catholique Tertio dans son édition à paraître mercredi. En mars dernier, la branche belge des Frères de la Charité avait approuvé un texte rendant possible l'euthanasie pour des personnes n'étant pas en phase terminale dans la quinzaine de centres psychiatriques gérés par l'ordre. Cette prise de position n'est pas conforme à la doctrine catholique, selon le Vatican. La Congrégation pour la Doctrine de la foi pointe des incompatibilités entre la note approuvée par la branche belge des Frères de la Charité et l'enseignement de l'Eglise.

    Le préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée, le cardinal Joao Braz de Aviz, va un pas plus loin et propose des mesures concrètes. Selon lui, les Frères de la Charité doivent signer une déclaration écrite confirmant qu'ils sont d'accord avec la doctrine catholique. En outre, la branche belge doit réviser son point de vue sur la situation des personnes en phase non terminale, ce qu'elle n'a pas fait. Le Vatican menace dès lors la branche belge de se voir retirer son identité catholique.

     

    René Stockman et l'ensemble de la congrégation des frères de la charité ont été mis au courant de la menace. Ils disposent d'un mois pour se mettre en conformité.

    Le Vatican avait ouvert une enquête sur la branche belge des Frères de la Charité, après qu'une plainte avait été déposée par René Stockman lui-même.

     
  • Dans cent ans, l'Europe sera-t-elle musulmane ? La question de l'archevêque de Philadelphie

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    De Daniel Hamiche sur "L'Observatoire de la Christianophobie" :

    Archevêque Chaput : dans 100 ans l’Europe sera-t-elle musulmane ?


    Une remarque terrible – mais bien sentie – de Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie (Pennsylvanie), extraite de son discours du 27 juillet dernier au Napa Institute (Californie).

    « Si vous voulez voir le visage de l’Europe dans 100 ans, sauf miracle, regardez les visages des jeunes immigrés musulmans. L’islam a un avenir parce que l’islam croit aux enfants. Sans une foi transcendante qui rend la vie digne d’être vécue, il n’y a aucune raison d’avoir des enfants. Et là où il n’y a pas d’enfants, il n’y a pas d’imagination, pas de raison de faire des sacrifices, pas d’avenir. Au moins six des plus grands dirigeants politiques européens n’ont aucun enfant. Leur monde se termine avec eux. Il est difficile de ne pas avoir le sentiment que, pour une grande part, l’Europe est déjà morte ou est en train de mourir sans le savoir ».

  • Pornographie galopante, perversion idéologique : l'inquiétante dérive des séries télévisées

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    De Paul Rignac sur Magistro.fr :

    La loi des séries

    Je dois avouer que, dans mes moments de loisirs, j’ai longtemps eu un faible pour ce que l’on appelait autrefois les "feuilletons" et qu’il est convenu aujourd’hui d’appeler les "séries". Certaines, de très bon niveau, qu’elles soient américaines, britanniques ou françaises, sont qualifiées de "mythiques" par les jeunes générations. Elles sont devenues des références dans la culture populaire contemporaine. Si je ne devais en citer qu’une, ce serait l’admirable "Downton Abbey". D’autres méritent encore de passer à la postérité dans d’autres genres et d’autres styles, policier, aventures, guerre, science-fiction, drame etc. Il serait trop long de les nommer ici.

    Le format des épisodes est fort bien étudié pour offrir au spectateur une distraction, une émotion ou des sensations fortes dans un laps de temps relativement réduit (40 à 50 minutes par épisode) à raison d’un épisode par semaine pendant dix à vingt semaines en moyenne, sauf interruption prématurée pour cause d’audience insuffisante. On "entre" littéralement dans une série, et il faut avoir hâte de découvrir l’épisode suivant, autrement cette série n’est pas pour vous. Petit à petit se créé une forme d’addiction. Entre amis, on se passe les dernières découvertes : "je n’ai plus rien à me mettre sous la dent, que regardes-tu en ce moment ?"

    Depuis quelques temps, j’observe dans les nouvelles séries un basculement idéologique. La qualité de la réalisation est toujours là, c’est bien filmé, les acteurs sont excellents, mais le scenario met de plus en plus l’accent sur les nouveaux dogmes du politiquement correct, par exemple la théorie du genre ou l’apologie de l’homosexualité. Le tout est assorti de propos de plus en plus crus et d’images pornographiques de plus en plus osées. On est généralement fixé dès les premières minutes. Au moins, on n’est pas obligé de perdre trop temps avant de renoncer. Trouver une série que l’on puisse regarder tranquillement en famille commence à relever de l’exploit tant on est vite submergé par les propos et les images les plus salaces, les plus dégradants, les plus avilissants.

    Si cette pornographie galopante a au moins le mérite d’être évidente, la perversion idéologique est beaucoup plus insidieuse. Ainsi, observons le cas emblématique d’une série intitulée Black Sails (les voiles noires) traitant de l’histoire des pirates de caraïbes et mêlant pour cela des personnages et des situations historiques avec des personnages de fiction. La reconstitution est soignée, les scènes de combats navals sont impressionnantes. Le lieu et le contexte historique (L’ile de Nassau au début du XVIIIe siècle) sont réels. Le héros, le capitaine Flynt, est un personnage imaginaire, mais de nombreux pirates (Barbe noire, Jack Rakham, Charles Vane) ont réellement existé. Le gouverneur Woodes Rogers a bien existé aussi, mais le modèle historique n’a rien à voir avec le personnage incarné ici. Cette trahison de la réalité historique ne doit rien au hasard mais tout aux impératifs idéologiques du scénario. Woodes Rogers a vaincu les pirates, tant par la force que par une politique de mansuétude à leur égard, politique décidée par Londres. Devenu gouverneur, il a repoussé les assauts des Espagnols contre la colonie britannique. Eh bien, sans aucune vergogne, la série raconte exactement le contraire, à savoir que Woodes Rogers aurait reconquis Nassau avec l’aide des Espagnols qui l’auraient dévastée, et qu’il aurait exterminé les pirates avec une violence inouïe, trahissant ainsi la politique de pardon voulue par Londres. La scène de l’assassinat de Barbe noire est insoutenable. On touche là les limites de la liberté de la fiction historique. Quand Woodes Rogers dit à l’un de ses compatriotes britanniques qu’il est tout de même à Nassau pour faire progresser la civilisation, ce dernier lui répond immédiatement : "non, vous êtes là pour faire progresser nos bénéfices." La relecture contemporaine de l’entreprise coloniale est en marche. Pour faire bonne mesure, le gouverneur est amoureux d’une commerçante bisexuelle qui a des bontés alternatives pour certains pirates et pour une ravissante métisse. Les amateurs de scènes saphiques sont copieusement servis. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin : le capitaine Flynt n’a pas été insensible aux charmes de la belle négociante (avant qu’elle épouse Woodes Rogers), mais, en fait, il brûle d’amour pour un jeune lord qui a des idées modernistes concernant l’avenir des colonies. Naturellement, pour contrecarrer simultanément les idées progressistes du lord et son orientation sexuelle, son odieuse famille réactionnaire le fait emprisonner en un lieu secret en faisant croire à sa mort prématurée. La dernière scène de la saison 4 voit le capitaine Flynt sacrifier tous ses projets pour rejoindre finalement son bel amour en sa prison. L’œuvre s’achève sur le romantisme torride d’une étreinte tant attendue. Et cela est pudiquement "déconseillé" aux moins de douze ans…

    En somme, on est en présence d’un prototype de trucage historique et de démolition des valeurs traditionnelles, servi par une facture artistique et technique en tout point remarquable. La loi des séries est implacable. Par leur caractère répétitif, par la cadence élevée des productions, par l’addiction qu’elles provoquent, tout semble indiquer que nombre d’entre elles (pas toutes, heureusement) procèdent d’une entreprise de déracinement historique et de perversion des mœurs. D’anéantissement du jugement politique le plus élémentaire aussi : dans plusieurs séries policières ou d’aventures comme Designated survivor (Le survivant désigné) le terrorisme islamiste n’est que le paravent préfabriqué d’un terrorisme d’extrême-droite qui le manipule afin d’anéantir la démocratie. Une série policière relativement anodine comme Hawai Five 0 (Hawai police d’État) est devenue à sa dernière saison un vecteur politiquement correct de la légende absurde du complot réactionnaire dissimulé derrière le terrorisme islamiste. Même chose pour la dernière saison d’une série qui avait pourtant bien commencé voici quelques années : Homeland (Le pays natal). Là encore, on a droit au complot fasciste manipulant de gentils islamistes qui n’ont rien demandé à personne. Le matraquage à haute dose de ce genre de crétinerie peut avoir à moyen terme des effets dévastateurs : perte de tous repères, ignorance totale des périls réels qui nous menacent. La concomitance et la diffusion universelle de ces thèses, aussi invraisemblables que débiles, ne peuvent pas être seulement le fruit du hasard. Cela ressemble étrangement à une entreprise concertée de décérébration des masses. La plus grande vigilance s’impose. Une des armes les plus efficaces contre cette perversion est sans doute l’audimat. Une série qui ne trouve pas plusieurs millions de spectateurs fidèles peut être interrompue à tout moment. Alors, pour nous-même, pour notre entourage, et pour faire comprendre notre opposition aux producteurs comme Netflix ou HBO, éteignons tout simplement notre téléviseur.

    Envoyé par l'auteur, 29 juillet 2017

  • Réfléchir sur ce qu'est un zygote

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    De Vianney sur le site "Des hauts et débats" :

    Réflexions sur le statut ontologique du zygote (1/3)

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    Voilà sept ans, j’ai écrit un article intitulé “Pourquoi je suis contre l’avortement”. Des hauts et débats est avant tout un blog d’économie, et pourtant cet article est toujours le plus visité sur ce blog avec près de 40 000 visites. Cependant, comme la plupart des articles écrits à l’aube de ce blog, je ne suis pas complètement satisfait du résultat. Je n’y ai pas tant exprimé une position particulière que critiqué certaines opinions communes au sujet de l’avortement. Résultat, c’est insuffisant : il y a des digressions inutiles, certaines phrases sont caricaturales, l’argumentation n’est pas toujours rigoureuse. Je veux donc reprendre ici la question de façon plus rigoureuse, et en développant un point en particulier, en m’aidant notamment d’un livre que j’ai lu récemment : Le zygote est-il une personne humaine ? du philosophe Pascal Ide (2003). L’approche que j’entends mener ici se distingue donc de celle de 2010 : elle est essentiellement philosophique.

    Le statut ontologique du zygote : un débat central

    Bien qu’avec le recul je trouve mon ancien article sous-argumenté, j’ai au moins rappelé une chose : le débat philosophique central est le statut ontologique du zygote. Est-ce une personne humaine à part entière ? un simple amas de cellules ? un matériau biologique ? quelque chose d’indéterminé ? un individu ? un individu potentiel ? quand, et comment faire la distinction ?

    Cette question est spéculative : elle peut donc sembler éloignée des préoccupations des médecins ou des femmes souhaitant réaliser une IVG, et elle n’a qu’un lien indirect avec la législation sur l’avortement. Elle n’en demeure pas moins centrale.  Selon que l’on considère un ovocyte fécondé comme une personne à part entière ou comme un amas de cellules, ou comme quelque chose entre les deux, la position que l’on aura sur l’avortement sera forcément différente. Certes, il est possible d’être favorable à la loi Veil même après avoir rationnellement conclu que le zygote est une personne humaine, car le droit, la morale et l’ontologie sont des choses différentes, comme je l’ai souvent rappelé sur ce blog ; inversement, on peut s’opposer à la recherche sur les embryons au nom d’un principe éthique de respect dû à l’embryon sans pour autant considérer celui-ci comme une personne humaine à part entière, car “reconnaître une personne est un acte autant éthique que scientifique” (Pascal Ide) ; mais dans tous les cas, le débat sur le statut ontologique de l’embryon est central.

    Lire la suite sur le site "Des hauts et débats"

  • L’euthanasie est devenue une manière courante de mourir aux Pays-Bas

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  • Le "Passé belge" publie sa première table des matières

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge" :

    Une première table des matières

    Depuis que nous avons commencé ce blog, à la mi-décembre 2016, 34 articles y ont été publiés, au rythme d'un par semaine en moyenne. Leur longueur, avec les illustrations, représenterait déjà l'équivalent de quelque 220 pages d'un livre de format in-octavo normal. Un livre ? Il serait plus juste de parler d'une bibliothèque d'histoire de Belgique, en numérique et résumée certes, mais où les références fournies permettent à celles et ceux qui souhaitent approfondir un sujet de remonter aux livres ou aux articles dont nous rendons compte.

    Au moment où "Le Passé belge" va s'accorder une petite pause estivale, voici la table détaillée des matières traitées jusqu'à ce jour. Les textes se retrouvent aisément par la date ou en cliquant dans la liste des catégories. Conformément au cahier des charges que nous nous sommes donné, il est toujours fait écho à des recherches nouvelles ou datant des dernières années. Bien sûr, il faut faire des choix, tant la production historique est riche sous nos cieux. Nous les faisons avec le souci de ne négliger aucun champ, aucune période. Ce n'est pas parce qu'on ne peut pas parler de tout qu'il ne faut parler de rien…

    La suite sur le blog "Le Passé belge"

  • ONU : l'enfant à naître écarté du "droit à la vie" ?

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    De Stefano Gennarini sur le Friday Fax du site "C-Fam" :

    Un comité de l’ONU écarte l’enfant à naître du droit à la vie et ouvre la porte à l’euthanasie

    NEW YORK, le 28 juillet (C-Fam) Le Comité des droits de l’homme, un des comités les plus anciens et les plus célèbres de l’ONU, envisage d’écarter l’enfant à naître du « droit à la vie » en droit international.

    Selon le texte de la modification examinée, « [l]es États parties doivent donner accès à l’avortement dans des conditions de sécurité pour protéger la vie et la santé de la femme enceinte et lorsque le fait de mener la grossesse à terme causerait pour la femme une douleur ou une souffrance considérable, tout particulièrement lorsque la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste ou que le fœtus présente des malformations mortelles ». Le projet de texte prévoit également des restrictions à l’avortement lorsque celui-ci constitue un traitement cruel, inhumain ou dégradant.

    Alors qu’il en prive l’enfant à naître, le Comité dit le plus grand bien du droit à la vie : il déclare que ce droit est « inhérent à toute personne humaine » et qu’il « ne devrait pas être interprété de manière étroite ». Le Comité le qualifie d’« extrêmement précieux » et considère qu’il s’agit « du droit suprême auquel aucune dérogation n’est autorisée ». Mais, selon les observations formulées, l’euthanasie ne porte pas atteinte à ce droit si elle est pratiquée sur des malades en phase terminale.

    En 2015, diverses associations de défense de la vie du monde entier ont assiégé le Comité lorsqu’il est devenu manifeste que ce comité envisageait d’écarter l’enfant à naître du droit à la vie. L’inquiétude de ces associations était si profonde, si on la compare à la réaction des mouvements favorables à l’avortement, que le Secrétariat de l’ONU a prolongé la période pendant laquelle des commentaires peuvent être formulés afin de permettre au Planning familial et à d’autres organisations qui fédèrent les mouvements de défense de l’avortement d’intervenir à nouveau.

    Des experts internationaux de la santé et du droit ont déjà critiqué des comités de l’ONU sur la question de l’IVG, notamment dans les Articles de San José. Quinze universitaires ont ainsi souligné qu’aucun traité des Nations Unies ne pouvait être légitimement interprété comme prévoyant un droit à l’avortement, quelles que soient les circonstances.

    Les Articles de San José précisent que, si aucun traité des Nations Unies ne prévoit d’obligation positive des États concernant la protection des enfants à naître, le droit international créé une présomption en faveur de la protection de la vie prénatale, car il interdit d’appliquer la peine de mort à une femme enceinte et la Convention relative aux droits de l’enfant protège les enfants « avant la naissance ».

    Le projet actuel du Comité va à l’encontre des recherches récentes sur le sens qui était donné à cette convention lorsqu’elle a été négociée. Dans le Tulane Journal of International and Comparative Law, Thomas Finegan explique ainsi comment les rédacteurs de la convention ont repoussé les tentatives visant à créer des obligations positives en matière d’avortement ou de protection de la vie anténatale.

    Le Comité des droits de l’homme a notamment pour rôle d’examiner les rapports des États parties concernant la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’un des instruments relatifs aux droits de l’homme auxquels les États-Unis sont partie. Le projet d’observations constitue un revirement par rapport à deux observations des années 80 sur le droit à la vie, qui ne faisaient aucune mention de l’IVG.

    Si ses observations et ses recommandations n’ont pas de valeur contraignante et ne font pas autorité, le Comité peut néanmoins influer indirectement sur l’interprétation du Pacte par l’intermédiaire des organes et des organismes des Nations Unies qui s’appuient sur ce texte et par l’intermédiaire des juges. Son avis non contraignant sera probablement cité lorsque la Cour suprême des États-Unis réexaminera la question de l’avortement.

  • Le cardinal Lustiger : une «conscience nationale» qui manque à la France

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    D'Olivier Jay sur le site du Figaro (Figaro Vox) :

    Cardinal Lustiger : une conscience qui manque à la France

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Olivier Jay rend hommage au cardinal Lustiger, ancien archevêque de Paris et académicien, mort il y a tout juste dix ans. Il loue un grand esprit et un grand homme, fin connaisseur de la politique et de l'histoire françaises, qui rayonna bien au-delà de son rôle pastoral.

    Olivier Jay a été pendant 6 ans (1981-1987) conseiller du cardinal Lustiger pour la communication et a dirigé Radio Notre Dame. Ancien journaliste, il est associé chez Brunswick, où il conseille des entreprises.

    Il y a dix ans, le 5 août 2007, le Cardinal Lustiger nous quittait à 81 ans, à la Maison Jeanne Garnier, le plus grand hôpital de soins palliatifs d'Europe dont il avait voulu la renaissance. Il a été un des archevêques de Paris le plus long à son poste - près d'un quart de siècle entre 1981 et 2005. Ses obsèques interrompaient les vacances américaines du nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy. Elles ont rendu un témoignage sans bling-bling à une conscience nationale, fruit d'un destin singulier et d'une intelligence fulgurante éclairée par une vie de prière. Réformateur déterminé, «le Cardinal» a laissé des traces dans tous les domaines de la vie de l'Eglise, du Collège des Bernardins à Radio Notre Dame, d'un séminaire diocésain à la création d'une vingtaine de nouvelles paroisses, sans compter KTO ou la restauration de Notre Dame de Paris, comme centre vivant de l'Eglise de Paris. Bâtisseur inlassable, à rebours des discours ambiants sur les contraintes des périodes de vaches maigres.

    Lustiger, c'est d'abord un destin. Forgé par l'histoire et les blessures du XX° siècle. Comme le signe, lors des obsèques, ce kadish inédit: la prière juive des morts, récitée par les représentants de la communauté juive, au seuil de la cathédrale. Fils d'émigrés polonais, il a porté l'étoile jaune, privé de sa mère raflée pour Auschwitz-Birkenau. Il a connu la traque - je l'ai vu, toute sa vie, se méfier du téléphone, des ordinateurs et des policiers. Il a demandé le baptême à 14 ans en 1940 et revendiquera constamment son deuxième prénom Aaron. Pour lui, le baptême reçu de l'Eglise n'était pas une rupture avec sa judéité mais un accomplissement. Comme s'il incarnait dans sa chair la Nouvelle Alliance entre Dieu et les hommes, ce qu'il nommera Le choix de Dieu. Cette affirmation, théologiquement étayée depuis Vatican II, choquera les plus intégristes des catholiques et des rabbins. Il en souffrira. Le temps et les fruits des dialogues parfois douloureux (comme l'affaire du Carmel d'Auschwitz) lui permettront d'être mieux compris.

    Le drame de la shoah met son empreinte sur une intelligence exceptionnelle. Lustiger vit la hantise permanente des totalitarismes du XX° siècle, nourri des pensées d'Hannah Arendt, Raymond Aron, Heidegger et des théologiens de Lubac et Balthasar. Sa pensée n'est pas cartésienne, certains la qualifieront d'elliptique. Elle est nourrie de l'Ecriture et d'une fréquentation personnelle de l'Histoire. Lustiger sera un critique constant du rôle crucial de postérité des Lumières dans les totalitarismes du XX° siècle.

    C'est ce destin qui frappera Jean-Paul II. Il le nommera en écartant les listes «officielles» pour le siège épiscopal de Paris, une des charges les plus importantes de la chrétienté. «Vous êtes le fruit de la prière du pape», lui confiera Stanislas Dziwicz, le secrétaire de Jean-Paul II. «Je savais qui je nommais», dira le pape polonais marqué par l'antisémitisme de son pays et le communisme. Jean-Paul II-Lustiger: ils ont la même vision de l'avenir de l'Eglise et du monde. A l'aube des années 80, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre, l'Europe semblait définitivement coupée en deux. Les deux hommes partagent la même conscience du tragique mais la même certitude: l'Europe sera réunifiée à vue humaine. On le sait peu, c'est le Cardinal Lustiger qui a inspiré le discours prophétique de Jean-Paul II sur l'avenir de l'Europe à Compostelle, quelques mois avant la Chute du Mur de Berlin. Le pape avait envoyé un scribe recueillir les idées d'un homme qui avait du mal à écrire et devait dicter ce qui l'habitait.

    Le Cardinal révèlera son sens politique pour mener le combat pour l'école catholique face à la gauche sectaire de la première vague rose de 1981. Il nouera une relation proche avec François Mitterrand, personnalité ambigüe mais chef d'Etat doté d'une conscience intime des enjeux spirituels de la politique. En même temps, Lustiger maintiendra une exigence forte à l'égard de ses ouailles: «Ecole catholique, deviens ce que tu es», proclame-t-il en mars 1984 devant 800.000 manifestants réunis sur l'esplanade de Versailles, un discours ciselé jusqu'à 4 heures du matin avec des conseillers comme le philosophe Jean-Luc Marion, son successeur à l'Académie Française. Autrement dit: je vous soutiendrai si vous êtes fidèle au caractère catholique dont je dois être le garant. Cette introspection provocante, je l'entendrai la porter, parfois avec rudesse, à d'autres institutions «catholiques» - des hôpitaux aux groupes de presse.

    Au fil des années, très vite même, le cardinal Lustiger est devenu une «conscience nationale» comme nous n'en avons peut-être plus. Avec son caractère entier, ses fulgurances parfois contestées par les spécialistes, il témoignait du sens de la responsabilité d'un homme de pouvoir qui n'était jamais dans la manipulation, du réalisme d'un bâtisseur qui se méfiait de l'argent mais savait le trouver pour faire avancer ses projets. Comme il réussira avec éclat les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Paris en 1997, point d'orgue de son amitié avec Jean-Paul II. Action-pensée: je me souviens d'un après-midi chez Pierre Nora: un échange intense avec Jean Daniel, François Furet, Jacques Julliard, Regis Debray, Jean-Luc Marion, assis par terre autour de lui dans un appartement du 6e arrondissement. Il savait trouver les formules pour une opinion troublée - sur le terrorisme (déjà,…), la montée du Front National, les débats bioéthiques, la guerre scolaire, l'Europe… Une voix qu'on écoutait, quel que soit le sujet et le public. Que nul n'était obligé de suivre. Mais une voix qui indiquait une voie. Oui, cette conscience nous manque.

  • L'activité du pape François sous la loupe d'une journaliste de Libé

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    Une analyse de Bernadette Sauvaget sur le site de Libération.fr :

    François, un pape actif sous tous les cieux

    Caucase, Amérique du Sud… A l’inverse de son prédécesseur, le souverain pontife s’implique dans les affaires terrestres. Et affirme sa volonté de mettre en lumière les pauvres et défavorisés de la planète.

    Il est 17 h 10 ce 2 juin. Le président Emmanuel Macron a rendez-vous au téléphone avec le pape François. C’est la première fois qu’ils vont se parler. L’affaire a été rapidement montée après l’annonce par le président américain, Donald Trump, de son intention de se retirer de l’accord de Paris. Pour le chef de l’Etat français, le timing est serré. Il doit rentrer dare-dare du Centre national d’études spatiales (Cnes) où il s’est entretenu en visioconférence avec le spationaute Thomas Pesquet, à peine redescendu du ciel. Macron arrive à l’heure. L’entretien est bref, une petite dizaine de minutes. «L’objectif était d’avoir l’appui du pape pour éviter que d’autres pays ne suivent l’exemple des Etats-Unis et veuillent aussi se retirer de l’accord de Paris», explique une source diplomatique.

    Le coup de fil signe l’influence diplomatique reconnue à François. «Le pape, c’est un peu l’aumônier des chefs d’Etat», s’amuse un diplomate à Rome. Vieux routier de la curie romaine, l’Uruguayen Guzmán Carriquiry confirme le poids politique pris par le pontife : «Tous les chefs d’Etat latino-américains sont venus le voir ici, à Rome, certains même quatre ou cinq fois.» Assis dans le petit salon qui jouxte son bureau, via della Conciliazione, à quelques centaines de mètres du Vatican, Guzmán Carriquiry sait de quoi il parle. Vice-président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, il est l’un des hommes de confiance du pape François, son ami depuis quarante ans. Et François le consulte presque quotidiennement.

    Avec Jorge Mario Bergoglio, l’Eglise catholique a renoué avec la figure du pape politique, l’inverse de son prédécesseur, Benoît XVI, préoccupé essentiellement de théologie et de la remise en ordre de son institution. «Le Saint-Siège a de nouveau un poids géopolitique, comme c’était le cas sous le pontificat de Jean-Paul II», analyse Andrea Tornielli, le responsable du Vatican Insider, le site d’information de référence sur la papauté. «La grande passion de Bergoglio a toujours été la politique»,décrit un de ses anciens collaborateurs à Buenos Aires. Dans son bureau d’archevêque, donnant sur la place de Mai, centre névralgique du pouvoir en Argentine, il avait l’habitude de recevoir syndicalistes et hommes politiques, jouant d’une influence occulte qui irritait, voire inquiétait, le pouvoir en place. A Rome aujourd’hui, de sa fenêtre du Vatican, il s’adresse à la planète entière.

    Regard très critique

    Depuis quatre ans, François a changé le centre de gravité du catholicisme et par là même de la géopolitique de l’Eglise. «Il a sorti le Vatican de l’époque de la guerre froide», analyse le vaticaniste Iacopo Scaramuzzi. Pour Jean Paul II et Benoît XVI, l’avenir du christianisme se jouait essentiellement sur le sol européen. Ce n’est plus le cas. François a même un regard très critique. Le 14 novembre 2014, devant le Conseil de l’Europe, le pape interrogeait : «A l’Europe, nous pouvons demander : où est ta vigueur ? Où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l’a rendue grande ? Où est ton esprit d’entreprise et de curiosité ? Où est ta soif de vérité que jusqu’à présent tu as communiquée au monde avec passion ? De la réponse à ces questions dépendra l’avenir du continent.» Pour le jésuite argentin, l’Europe a trahi ses valeurs. «Cela a créé un contentieux, souligne une source diplomatique européenne à Rome. Depuis, le pontife argentin a tenté de corriger le tir.» Sans trop convaincre. «C’est un défi pour lui d’aller maintenant au cœur de l’Europe», reconnaît Guzmán Carriquiry. Jusqu’à présent lors de ses voyages, le chef de l’Eglise catholique a évité soigneusement les grands pays, préférant l’Albanie, le Caucase ou… la Suède.

    «Le parti des nonces»

    François impose sa vision du monde, les yeux rivés vers le Sud. Et tout particulièrement en direction de l’Amérique latine. «Il y a son réseau et peut prendre directement son téléphone pour joindre tel chef d’Etat»,relève un jésuite français. Cet attrait n’est pas seulement dû aux origines du pape. Désormais, le continent latino-américain est stratégique pour le christianisme. «Plus de 40 % des catholiques vivent en Amérique latine», appuie Guzmán Carriquiry. Et cela, même si la concurrence y est de plus en plus féroce avec les mouvements protestants évangéliques. Avec ceux-ci, François évite une confrontation directe, entretenant de bonnes relations avec certaines de ses mouvances, les plus progressistes.

    Pour se garantir une influence, l’actuel pape a «reprofessionnalisé» la diplomatie vaticane, en déshérence sous Benoît XVI. Il a confié les clés à l’Italien Pietro Parolin, issu du sérail, ancien nonce (ambassadeur) au Venezuela. Salué par ses pairs comme un grand diplomate, Parolin, qui exerce la fonction de secrétaire d’Etat (l’équivalent de Premier ministre), est l’un des hommes influents du pontificat de François. «Grâce à lui, le pape peut s’appuyer sur ce qu’on appelle à Rome le parti des nonces»,explique Iacopo Scaramuzzi. C’est à ce large faisceau d’influences que le Vatican, opposé depuis toujours aux sanctions contre La Havane, doit l’un de ses succès diplomatiques : le rétablissement des relations entre les Etats-Unis et Cuba. En 2014, le pape a joué personnellement les intermédiaires entre Barack Obama et Raúl Castro, et le Vatican a abrité des négociations discrètes entre les deux pays. L’Amérique latine s’affirme indéniablement comme une priorité du moment. En septembre, le chef de l’Eglise catholique se rendra en Colombie pour soutenir l’accord de paix entre le gouvernement et les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

    «Périphéries sociales»

    «François, c’est d’abord et avant tout le pape des périphéries. C’est essentiel pour comprendre sa vision du monde, explique l’Argentine Silvina Perez, responsable de l’édition espagnole de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. Ces périphéries sont autant géographiques que sociales.» L’un des leitmotivs de Bergoglio (avant même qu’il ne soit pape) a toujours été de dire qu’on ne peut saisir la réalité qu’en se déplaçant hors du centre. Pour appréhender Buenos Aires (sa ville), il lui fallait l’observer à partir des villa miseria, ses immenses bidonvilles. A peine élu, le jésuite argentin a réservé sa première visite à l’île de Lampedusa, symbole à ses yeux de ce qu’il ne cesse de dénoncer comme la «globalisation de l’indifférence». Les périphéries «bergogliennes», ce sont les migrants, les victimes du changement climatique, les pauvres broyés par la financiarisation de l’économie… et les petits pays, qu’il visite en priorité.

    Pour son premier déplacement en Asie en août 2014, il a pris tout le monde de court en choisissant la Corée du Sud. Le pays a été l’une des terres de conquête du pentecôtisme (la mouvance la plus dynamique et la plus controversée du protestantisme évangélique) en pleine guerre froide. Ce n’est plus le cas, bouddhisme et catholicisme y retrouvent de la vigueur. En septembre 2014, le pape surprend encore et se rend à l’extrême périphérie de l’Europe, en Albanie, un des pays les plus pauvres du continent. Cette géopolitique est nourrie de théologie, celle issue de l’Amérique latine et des théologiens de la libération, qui promeuvent ce qu’on a appelé dans les années 70 «l’option préférentielle pour les pauvres». Au jésuite argentin, cela vaut les foudres des milieux conservateurs catholiques américains, qui le voient comme une sorte de cryptomarxiste. «Dans la pensée de Bergoglio, il n’y a pourtant rien de contraire à la doctrine sociale de l’Eglise», corrige Andrea Tornielli.

    Visite à Al-Azhar

    Ce n’est pas le seul contentieux qu’a le pape François avec les milieux chrétiens radicaux, adeptes du clash des civilisations, instrumentalisant la question des chrétiens d’Orient, calés sur leur rhétorique du combat entre le bien et le mal. Avec l’islam, le chef de l’Eglise catholique parie, à l’inverse, sur le dialogue, réfute l’idée de guerre de religion et d’une vision binaire du monde. En avril, le pape François a scellé la réconciliation avec les autorités musulmanes, en se rendant en Egypte et en visitant Al-Azhar, l’une des grandes institutions de l’islam sunnite, en froid avec l’Eglise catholique sous le pontificat de Benoît XVI.

    Dans un récent article, la revue jésuite italienne la Civiltà Cattolica dénonçait, elle, une alliance «entre les fondamentalistes évangéliques et les intégristes catholiques, unis par le même désir d’influence religieuse dans la sphère politique». L’article a été signé par deux personnalités très proches du pape, le jésuite italien Antonio Spadaro (directeur de la revue) et le pasteur évangélique argentin Marcelo Figueroa et interprété par les spécialistes comme un canal officieux pour faire passer le message papal.

    En clair, François condamne une vision théologico-politique du monde et des conflits en cours, promue par l’ultradroite religieuse, influente auprès du président américain (elle le fut déjà sous deux de ses prédécesseurs, George W. Bush et Ronald Reagan). Pour les auteurs de l’article, la clé de compréhension de l’actuelle diplomatie vaticane est «d’établir des relations directes et fluides avec les superpuissances sans entrer dans des réseaux d’alliances ou d’influences déjà constitués». Pour l’heure, c’est sûrement l’une des urgences du pape François.

  • Au Soudan : les chrétiens de plus en plus discriminés

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    Du site de l'Observatoire de la Christianophobie :

    Soudan : les écoles chrétiennes devront être ouvertes… le dimanche

    Il fait peu de doute que le régime islamiste de Khartoum entend débarrasser le Soudan de toute présence chrétienne. Le nombre d’églises illégalement détruites est si important que j’en ai perdu le compte depuis longtemps… À présent, voici une nouvelle initiative menée contre les écoles chrétiennes de la capitale. Traditionnellement au Soudan, le congé du dimanche était toléré pour les chrétiens mais demeurait jour ouvré pour les musulmans. Toutefois, le ministre de l’Éducation du pays a envoyé, le 26 juillet, une lettre à toutes les écoles chrétiennes pour leur ordonner de ne plus considérer le dimanche comme un jour de congé et donc de maintenir leurs établissements ouverts ce jour-là. Il s’agit d’une nouvelle discrimination contre les chrétiens. Une de plus…

  • Ce que les totalitarismes n’ont pu obtenir par la terreur, la postmodernité compte l’obtenir par la dérision

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    De Francis Richard sur le site "Contrepoints.org" :

    La haine du monde, de Chantal Delsol

    Ce que les totalitarismes n’ont pu obtenir par la terreur, la postmodernité compte l’obtenir par la dérision. Sur le dernier livre de Chantal Delsol.

    Le XXsiècle a été dévasté par la démiurgie des totalitaires qui répondaient à des transfigurations du monde humain.

    Mais il serait faux de croire que ces illusions nous ont quittés. Ce que nous avons rejeté avec force, c’est le totalitarisme comme terreur. Pour autant, nous poursuivons les tentatives de transfiguration du monde, d’abolition de ce monde imparfait.

    LA POSTMODERNITÉ, SUCCESSEUR DES TOTALITARISMES

    La postmodernité est en effet, comme le montre Chantal Delsol, le successeur des totalitarismesdu XXsiècle. Il ne s’agit pas de prendre soin du monde, tel un jardinier, en connaissant les limites. Il s’agit de créer un monde parfait, tel un démiurge, en partant du principe que tout est possible, avec la volonté infantile de re-naturation de l’homme :

    Re-naturer l’homme consiste en premier lieu à supprimer la mort et la souffrance, depuis la rédemption prolétarienne ou le triomphe des Ariens parfaits jusqu’au transhumanisme d’aujourd’hui, ce qui correspond à la suppression de la question des fins dernières, des questions métaphysiques.

    LE REJET DES DEUX TOTALITARISMES

    Les deux totalitarismes, que furent le nazisme et le communisme, ne sont pas rejetés de la même manière, non pas à cause de la terreur, qui leur est commune (le communisme a fait plus de victimes parce qu’il a duré plus longtemps), mais à cause de ce qu’ils ont tenté :

    – le nazisme, un retour à l’enracinement : Le nazisme cherche dans l’excès et la perversion à écarter la modernité.

    – le communisme, une émancipation : Le communisme cherche dans l’excès et la perversion à réaliser la modernité.

    Or, pour la postmodernité, l’enracinement c’est le MAL et l’émancipation c’est le BIEN. Sauf que les humains ont impérativement besoin à la fois d’enracinement et d’émancipation

    ARRACHER L’HOMME AU MAL

    La postmodernité, qui prétend poursuivre le BIEN, cherche donc à arracher l’homme au MAL, c’est-à-dire à le déraciner du monde réel, pour parvenir à l’émancipation totale dans un monde rêvé: Le prométhéisme perverti s’instaure en remplaçant la métaphysique par l’histoire, la nature par la culture.

    Ce que les totalitarismes n’ont pu obtenir par la terreur, la postmodernité compte l’obtenir par la dérision. Aussi s’attaque-t-elle de cette façon, faute d’arguments, aux particularités, c’est-à-dire aux groupes d’individus, présentés comme oppressifs, alors que leur vertu essentielle d’intermédiaires est d’assurer les relations entre les hommes :

    Une fois les liens particuliers défaits pour garantir la liberté individuelle, l’instance étatique doit remplacer les solidarités interdites.

    SEUL FACE À L’ÉTAT

    L’homme, englobé dans la masse, se retrouve donc seul face à l’État, ne joue plus un rôle mais remplit une fonction. Réduit à n’être plus qu’un individu, il devient interchangeable et, de ce fait, proprement inutile. Les différences disparaissent, et la complémentarité des êtres avec elles, sans laquelle il n’est pourtant pas de lien ni de société.

    Le concept qui sous-tend l’émancipation totale est l’égalité, puisqu’il s’agit d’abolir toutes les différences. Ce concept n’a rien à voir avec l’égalité ontologique, qui, justement, surpasse et transcende toutes les différences et ne les abolit pas ; il a au contraire tout à voir avec l’immanence et perd en profondeur ce qu’il gagne en étendue :

    L’égalité totalitaire puis démocratique de la Modernité est un pâle reflet, une singerie, de l’égalité ontologique, qu’elle mime en la dégradant.

    SE DISTRAIRE À EN MOURIR

    Au tragique de la condition humaine, la conduite de vie proposée par les sagesses (de même que le Progrès comme idéologie) n’apporte pas de réponses satisfaisantes. Alors, aujourd’hui, pour éviter l’inquiétude humaine, une bonne partie d’entre nous peut passer le temps de sa vie à se distraire pour se soustraire à ce qui fâche :

    Celui qui retombe dans l’inquiétude humaine se voit aussitôt offrir les neuroleptiques et les séances de remise en forme, comme Huxley…

    En tout cas il a peu de chances de pouvoir exprimer cette inquiétude : Il est beaucoup plus difficile pour un particulier de penser contre l’ensemble de ses concitoyens que de s’élever contre le pouvoir. Et l’élite lui fait croire que son idéologie d’émancipation totale est celle du plus grand nombre, en parvenant à créer un grand remous d’opinion.

    SALIR LE PASSÉ

    Pour mieux déraciner il faut salir le passé : il est criminel. Tout est mauvais chez lui, tout est à jeter. Ce qui signifie la détestation, La haine du monde, tel qu’il a été, tel qu’il est et tel qu’il ne sera plus : Plus jamais ça. Pour en être bien sûr, il faut faire repentance, une repentance collective, qui n’est jamais qu’une singerie du repentir chrétien.

    Pour mieux déraciner, il faut récuser le bon sensil ne faut rien imposer puisque tout est possible, et, dans le même temps, il faut imposer certains mots (citoyen, républicain, égalité, progrès etc.) : la langue n’est plus vivante, elle n’est plus libre, elle n’a plus de spontanéité. Une langue doit ouvrir à la réalité et non empêcher d’y accéder :

    Une langue asservie, des mots domestiqués, un discours automatique, empêchent le dialogue et n’ouvrent qu’à l’information, une information filtrée par le prêt-à-penser.

    JARDINIERS ET DÉMIURGES

    Chantal Delsol observe dans sa conclusion que le temps des jardiniers et le temps des démiurges n’est pas le même. Leur action diffère entièrement. Les démiurges veulent l’efficacité. Les jardiniers veulent la fécondité: ce qui signifie qu’il y a un principe à l’oeuvre dans la chose même.

    Chantal Delsol dit encore : Nous avons besoin de temps pour les émancipations, comme les fleurs ont besoin de temps pour pousser et fleurir. En voulant faire fi du temps ou en prétendant en avoir la maîtrise, le démiurge est en fait un usurpateur, un prétentieux. Revienne le temps du jardinier :

    Le jardinier n’a pas été le maître des aurores; il n’est pas non plus celui des crépuscules ni des apothéoses. Il n’est pas le potentat des achèvements. Il lui faut parfaire indéfiniment, et c’est un horizon qui s’enfuit. Tâche intelligente et rude. Aussi le jardinier connaît-il ses lois propres. La prétention le détruit. Il ne grandit que d’admiration.

    La haine du monde – Totalitarismes et postmodernité, Chantal Delsol, 240 pages, Les Éditions du Cerf

  • Quand les fils et petits-fils de l’ancien Gouverneur de la Province, Pierre Borlée, courent pour le Kivu avec Comequi 17

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    Depuis sa création en 2008 et quelle que soit la situation sécuritaire en R.D. Congo, l’asbl COMEQUI poursuit son objectif de donner les moyens à la population rurale du bord du lac Kivu et plus particulièrement dans la région de Minova, de mener par elle-même des actions de développement durable, afin d’ accroître ses revenus et d'améliorer ses conditions de vie. Tous les projets portés par COMEQUI  ont un objectif d’autonomie et d’autofinancement dans un délai de 3 ans. Les frais de fonctionnement sont entièrement supportés par ses membres, tous bénévoles. Pour réaliser son objectif, COMEQUI  agit sur l’amélioration de la production caféière , elle aide, encadre et forme les caféiculteurs, encourage la création de coopératives pour rassembler les acteurs de terrain, agit sur la promotion de productions agricoles qui répondent aux normes du commerce équitable et biologique, soutient des activités génératrices de revenus, s’investit dans la formation socio-pédagogique des acteurs locaux (écoles et associations rurales) :

    Contacts : Thierry Beauvois :+ 32 475 784 500 • thierry@comequi.org - Eric de Lamotte : + 32 495 58 68 07 • eric@comequi.org

    Bike for Comequi :une course philanthropique initiée par Jacques Borlée et ses amis au pays des Grands Lacs: 170 km autour du lac Kivu -à pied, à vélo et en bateau- de Bukavu jusqu’à Goma en passant par l’ile Idjwi et le centre de projets de Minova (sur le territoire de Kalehe). En prime,  une boucle dans l’ancien Parc Albert avec, en points de repère, les sommets du Karisimbi et du Mikeno, sans oublier le lac de lave du Nyiragongo et les bébés gorilles au pied du célèbre volcan…

     

    JPSC