De Paul Vaute dans La Libre - Gazette de Liège (21-22 mai) :
Société - Page 557
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A propos du plan Jeholet de rationalisation des cultes
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Pour une Eglise sans complexes : ni dilution, ni repli
Le nouveau livre de Pierre-Hervé Grosjean ( "Padreblog")
JPSC
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Quand Benoît XVI fustigeait le rejet croissant du christianisme en Europe
Voici peu, le commissaire européen Pierre Moscovici , le pape François, et bien d’autres à la suite de leurs déclarations, ont relancé dans la presse le vieux débat sur les racines chrétiennes de l’Europe. Pour ceux qui ont la mémoire courte, le blog informatique « Le Rouge et le Noir » rappelait, en 2014 déjà, le point de vue de Joseph Ratzinger-Benoît XVI, qui s’est maintes fois exprimé à ce sujet au cours de sa longue vie au service de l’Eglise :
« Sous de nouvelles formes, se font jour des tentatives pour marginaliser l’influence du christianisme dans la vie publique – parfois sous le prétexte que ses enseignements porteraient atteinte au bien-être de la société –. Ce phénomène doit nous inciter à prendre le temps de la réflexion. Comme je l’ai suggéré dans mon Encyclique sur l’Espérance chrétienne, la séparation artificielle de l’Évangile avec la vie publique et intellectuelle devrait nous pousser à engager une mutuelle « autocritique de la modernité » et « autocritique du christianisme moderne », regardant spécifiquement l’espérance que chacun peut offrir au genre humain (cf. Spe Salvi, n. 22) » [1].
« Il existe en outre des formes plus élaborées d’hostilité envers la religion, qui, dans les pays occidentaux, se manifestent parfois par le reniement de l’histoire et des symboles religieux dans lesquels se reflètent l’identité et la culture de la majorité des citoyens. Ces attitudes alimentent souvent haine et préjugés et ne sont pas cohérentes avec une vision sereine et équilibrée du pluralisme et de la laïcité des institutions, sans compter qu’elles peuvent empêcher les jeunes générations d’entrer en contact avec le précieux héritage spirituel de leurs pays. »
« On ne peut oublier que le fondamentalisme religieux et le laïcisme sont des formes spéculaires et extrêmes du refus du légitime pluralisme et du principe de laïcité. Tous deux, en effet, absolutisent une vision réductrice et partiale de la personne humaine, favorisant dans le premier cas, des formes d’intégralisme religieux, et dans le second, de rationalisme. La société qui veut imposer, ou qui, au contraire, nie la religion par la violence, est injuste à l’égard de la personne et de Dieu, mais aussi envers elle-même » [2].
L’Europe, construite par la chrétienté
« Des voix chagrines contestent avec une stupéfiante régularité la réalité des racines religieuses européennes. Il est devenu de bon ton d’être amnésique et de nier les évidences historiques. Affirmer que l’Europe n’a pas de racines chrétiennes, équivaut à prétendre qu’un homme peut vivre sans oxygène et sans nourriture. Il ne faut pas avoir honte de rappeler et de soutenir la vérité en refusant, si nécessaire, ce qui est contraire à elle » [3].
Ces années de pontificat ont ainsi été pour l’Europe une invitation incessante à « renforcer ses racines chrétiennes et à intensifier ainsi son engagement en faveur de la solidarité et de la ferme défense de la dignité de l’homme » [4].
A travers de nombreuses catéchèses et audiences, Benoît XVI a rappelé la participation essentielle de l’ Église à la construction de l’Europe, que ce soit à travers « l’œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne » [5], le témoignage des saints Cyrille et Méthode, « pionniers de l’évangélisation de l’Europe » [6] ou celui de l’héritage clunisien qui a permis d’esquisser ainsi « une Europe de l’esprit » [7].
Il a invité à de multiples reprises l’homme européen à « ne pas renier l’héritage chrétien qui appartient à son histoire, mais au contraire qu’’il le conserve jalousement et l’amène à porter encore des fruits dignes du passé » [8]. Que ce soit en Croatie [9], en Autriche [10], en République Tchèque [11], en Italie [12], aux membres du parlement européens [13], … Benoît XVI n’a eu de cesse de rappeler lors de ses visites l’importance des « racines chrétiennes de l’Europe qui lui ont conféré sa grandeur par le passé et qui peuvent aujourd’hui encore favoriser l’unité profonde du continent » [14].
Les racines chrétiennes de l’Europe
L’Europe contemporaine est « le fruit de deux mille ans de civilisation » et elle plonge ses racines à la fois dans l’immense patrimoine d’Athènes et de Rome, et surtout dans le « terrain fécond du christianisme » qui s’est révélé capable de « créer de nouveaux patrimoines culturels tout en recevant la contribution originale de chaque civilisation » [15].
« Quand l’Europe écoute l’histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire. Sa notion de justice, de liberté et de responsabilité sociale, en même temps que les institutions culturelles et juridiques établies pour préserver ces idées et les transmettre aux générations futures, sont modelées par l’héritage chrétien » [16].
« Dans l’histoire complexe de l’Europe, le christianisme représente un élément central. La foi chrétienne a façonné la culture du vieux continent et s’est mêlée de manière indissoluble à son histoire, au point que celle-ci ne serait pas compréhensible si l’on ne faisait pas référence aux événements qui ont caractérisé tout d’abord la grande période de l’évangélisation et ensuite les longs siècles où le christianisme a pris un rôle toujours plus important ».
« Les Européens sont appelés à s’engager pour créer les conditions d’une profonde cohésion et d’une collaboration réelle entre les peuples. Pour construire la nouvelle Europe sur des bases solides il ne suffit pas de faire appel aux seuls intérêts économiques, mais il faut plutôt se baser sur les valeurs authentiques qui ont leur fondement dans la loi morale universelle inscrite dans le cœur de chaque homme » [17].
« Rappeler ces origines est nécessaire, même pour la vérité historique, et il est important de savoir lire en profondeur ces racines, pour qu’elles puissent aussi animer l’aujourd’hui. C’est-à-dire qu’il est décisif de saisir le dynamisme qu’il y a – par exemple – dans l’événement de la naissance d’une université, ou d’un mouvement artistique, ou d’un hôpital. Il faut comprendre le pourquoi et le comment cela est arrivé, pour valoriser dans l’aujourd’hui ce dynamisme, qui est une réalité spirituelle qui devient culturelle et donc sociale. À la base de tout, il y a des hommes et des femmes, il y a des personnes, des consciences, mues par la force de la vérité et du bien » [18].
« L’on ne peut pas penser édifier une authentique "maison commune" européenne en négligeant l’identité propre des peuples de notre continent. Il s’agit en effet d’une identité historique, culturelle et morale, avant même d’être géographique, économique ou politique ; une identité constituée par un ensemble de valeurs universelles, que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique, mais fondateur à l’égard de l’Europe. Ces valeurs, qui constituent l’âme du continent, doivent demeurer dans l’Europe du troisième millénaire comme un "ferment" de civilisation. Si elles devaient disparaître, comment le "vieux" continent pourrait-il continuer de jouer le rôle de "levain" pour le monde entier ? »
« N’est-il pas surprenant que l’Europe d’aujourd’hui, tandis qu’elle vise à se présenter comme une communauté de valeurs, semble toujours plus souvent contester le fait qu’il existe des valeurs universelles et absolues ? Cette forme singulière d’"apostasie" d’elle-même, avant même que de Dieu, ne la pousse-t-elle pas à douter de sa propre identité ? De cette façon, on finit par répandre la conviction selon laquelle la "pondération des biens" est l’unique voie pour le discernement moral et que le bien commun est synonyme de compromis. En réalité, si le compromis peut constituer un équilibre légitime d’intérêts particuliers différents, il se transforme en mal commun chaque fois qu’il comporte des accords qui nuisent à la nature de l’homme » [19].
« Même si hélas de nombreux Européens semblent ignorer les racines chrétiennes de l’Europe, celles-ci sont vivantes, et devraient tracer le chemin et nourrir l’espérance de millions de citoyens qui partagent les mêmes valeurs » [20]. L’unité des peuples européens ne sera solide que si elle est basée sur les racines chrétiennes communes. Grâce à celles-ci « l’Europe sera capable de donner une orientation sûre au choix de ses citoyens et de ses peuples, elle renforcera sa conscience d’appartenir à une civilisation commune et elle consolidera l’engagement de tous dans le but de faire face aux défis du présent en vue d’un avenir meilleur » [21].
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[1] Benoît XVI, Rencontre œcuménique, salle du Trône de l’Archevêché de Prague, 27 septembre 2009, Voyage Apostolique, République tchèque, 26-28 septembre 2009
[2] Benoît XVI, Message pour la célébration de la Journée Mondiale de la Paix 2011, 1er janvier 2011
[3] Benoît XVI, Discours à l’ambassadeur de Croatie, 11/04/2011
[4] Benoît XVI, Lettre en conclusion de l’Année sainte de Compostelle 2010, 18 décembre 2010
[5] Benoît XVI, audience générale, 09/04/2008
[6] Benoît XVI, A la délégation bulgare en la mémoire liturgique des saints Cyrille et Méthode, 23 mai 2011
[7] Benoît XVI, Audience Générale, 11 novembre 2009
[8] Visite officielle du Pape Benoît XVI au Quirinal, 24 juin 2005
[9] Benoît XVI, Rencontre avec les représentants de la société civile, du monde politique, académique, culturel et de l’entreprise, avec le corps diplomatique et avec les chefs religieux, 4 juin 2011
[10] Benoît XVI, Visite apostolique en Autriche, 07/09/2007
[11] Benoît XVI, Rencontre œcuménique, salle du Trône de l’Archevêché de Prague, 27 septembre 2009, Voyage Apostolique, République tchèque, 26-28 septembre 2009
[12] Visite officielle du Pape Benoît XVI au Quirinal, 24 juin 2005
[13] Benoît XVI, Discours aux participants au Congrès promu par le Parti populaire européen, 30 mars 2006
[14] Visite officielle du Pape Benoît XVI au Quirinal, 24 juin 2005
[15] Zenit, Les racines chrétiennes de l’Europe sont vivantes, constate Benoît XVI, 9 décembre 2008
[16] Benoît XVI, Rencontre œcuménique, salle du Trône de l’Archevêché de Prague, 27 septembre 2009, Voyage Apostolique, République tchèque, 26-28 septembre 2009
[17] Benoît XVI, A la délégation bulgare en la mémoire liturgique des saints Cyrille et Méthode, 23 mai 2011
[18] Benoît XVI, Rencontre avec les représentants de la société civile, du monde politique, académique, culturel et de l’entreprise, avec le corps diplomatique et avec les chefs religieux, 4 juin 2011
[19] Benoît XVI, Audience au Congrès promu par la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), 24 mars 2007
[20] Benoît XVI, Message pour la journée d’étude sur le dialogue entre cultures et religions, 3 décembre 2008
[21] Benoît XVI, Discours aux participants au Congrès promu par le Parti populaire européen, 30 mars 2006
Ref. Quand Benoît XVI fustigeait le rejet croissant du christianisme en Europe
A propos des racines de l’Europe, Paul-Henri Spaak, l’un des « pères » fondateurs des Communautés européennes, déclarait en 1957 :
« Cette civilisation - et pour tous ceux qui connaissent mes tendances philosophiques ce que je vais déclarer paraîtra peut-être surprenant - cette civilisation est, que nous le voulions ou non, la civilisation chrétienne. Je l'ai dit un jour à Strasbourg : quand les temps seront révolus, lorsque nous aurons tous disparu depuis de longues et de longues années et quand on voudra raconter l'aventure humaine que nous avons vécue, on ne pourra pas, quelles que soient nos convictions religieuses ou philosophiques, dire autre chose que ceci : les gens de ce temps-là, les gens de ce siècle-là ont vécu ensemble l'aventure, l'immense aventure de la civilisation chrétienne. Et, étant donné que je ne suis pas un philosophe cherchant à résumer en peu de phrases ce qui paraît l'essentiel de cette civilisation, je crois pouvoir dire que la civilisation chrétienne a apporté au monde une conception particulière de l'homme, fondée sur le respect qu'il faut avoir pour la personnalité humaine, et que c'est de cela que découle tout le reste ». (extrait de « Une révolution européenne ? », discours de Paul-Henri Spaak à la Banco di Roma sur les traités de Rome, 26 mars 1957).
Avis aux partisans des identités multiples et du multiculturalisme.
JPSC
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Au Portugal : la GPA autorisée comme remède à l’infertilité et accès élargi à la PMA
Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique :
Portugal : autorisation de la GPA comme remède à l’infertilité et élargissement de l'accès à la PMA
Le vendredi 13 mai 2016, le Parlement portugais a voté l’autorisation des mères porteuses à titre gratuit pour les femmes frappées d’infertilité liée à une absence ou à une lésion de l’utérus « qui empêche de façon définitive et absolue la grossesse. »
La pratique des mères porteuses, également appelée Gestation Pour Autrui (GPA) consiste pour une femme à porter un enfant et à le céder à un couple tiers (le couple commanditaire) à sa naissance (Fiche Didactique IEB). Mettant un voile sur la réalité de la vie intra-utérine de l’enfant et sur son lien maternel avec la femme qui l’a porté, elle considère que seul le couple commanditaire, par son « désir d’être parent » a la légitimité de la parentalité.
Dans un souci éthique, le Portugal n’autorisera que la GPA dite « altruiste » ou « non-commerciale ». Or,il n’existe pas de GPA éthique puisque, rémunérée ou non, cette pratique recouvre la même réalité de réification du corps de la femme et de l’enfant.
En parallèle, le Parlement portugais a élargi l’accès à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules. Les techniques de PMA consistent à féconder un ovule par un spermatozoïde par une intervention médicale, soit in utero par l’insémination artificielle, soitex utero par la Fécondation In Vitro. (Fiche Didactique IEB). Elles étaient jusqu’ici réservées aux couples hétérosexuels afin de garantir à l’enfant le droit d’avoir un père et une mère.
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Belgique : un refus d'euthanasie par une maison de repos jugé pour la première fois
Lu sur le site de 7 sur 7 :
« La direction d'une maison de repos catholique située à Diest (Brabant flamand) devra comparaître mercredi devant le tribunal civil de Louvain pour avoir refusé l'accès à un médecin venu pratiquer une euthanasie. C'est la première fois en Belgique que la justice se penche sur un tel cas. Il met en lumière le manque de clarté de la loi.
Mariette Buntjens, une femme de 74 ans en phase terminale d'un cancer métastasique à la maison de repos Sint-Augustinus, avait formulé sa demande d'euthanasie en 2011 et celle-ci était en ordre après une procédure longue de six mois. La maison de soins avait cependant refusé d'accueillir le médecin qui devait pratiquer l'acte dans ses murs. La patiente a dès lors dû être transportée à domicile afin de voir sa volonté exécutée.
La famille a depuis lors attaqué l'établissement car sa décision a eu pour conséquence d'encore aggraver les souffrances physiques et psychiques de la patiente.
D'après la loi de 2002 relative à l'euthanasie, "aucun médecin" ni "aucune autre personne" ne sont tenus de pratiquer ou de participer à une euthanasie. Mais la question de savoir si une institution peut refuser une euthanasie n'est pas clairement envisagée. Le verdict du tribunal civil de Louvain devrait donc faire jurisprudence. »
Ref. un refus d'euthanasie par une maison de repos jugé pour la première fois
Pour être précis, le droit à « l’objection de conscience » n’est garanti qu’aux personnes qui ont une conscience morale. Les institutions n’ont pas cette conscience ontologique. Cela étant, les institutions fondées sur des convictions morales ou religieuses ont le droit de fonctionner conformément à leurs convictions. En l’espèce, ce n’est pas vraiment le droit à l’objection de conscience qui est en cause, mais la combinaison de deux droits fondamentaux : le droit d’association, et le droit à la liberté de religion. Il sera en effet intéressant d’observer comment les juges se prononceront sur base de ces deux droits reconnus par la constitution belge et par les traités internationaux directement applicables auxquels la Belgique a souscrit et qu’elle a ratifiés.
JPSC
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Euthanasie : trois médecins belges accusent le Canada de ne pas respecter la conscience des médecins
EUTHANASIE : TROIS MÉDECINS BELGES ACCUSENT LE CANADA DE NE PAS RESPECTER LA CONSCIENCE DES PRATICIENS
synthèse de presse bioéthique (genethique.org)
Dans l’une des trois vidéos réalisées pour le Collectif Vulnerable – The Euthanasia Deception, trois médecins belges opposés à l’euthanasie accusent le Canada de ne pas respecter la conscience des médecins.
Ils dénoncent la nouvelle loi canadienne, basée sur l’autonomie du patient qui veut mourir, qui nie le choix en conscience du médecin, de l’institution, de refuser de pratiquer l’euthanasie. Dans cette logique législative, tout médecin se voit contraint de pratiquer l’euthanasie. Pour le patient, la mort devient un droit, les alternatives n’ont pas à être présentées, même si la souffrance physique, qui peut être soulagée maintenant, n’est pas au cœur de la question.
L’autonomie du patient est exaltée, mais celle du médecin refoulée constatent ces trois docteurs.
Sources: Mercator, Michael Cook (16/05/2016)
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Laïcité de l'Etat : d'après Wouter Beke, nous serions en présence d'un agenda des Loges
Lu sur lalibre.be :
Wouter Beke et la laïcité de l'Etat: "Nous sommes en présence d'un agenda des loges"
Faut-il ajouter un préambule à notre Constitution dans lequel on rappellerait nos valeurs fondamentales, comme le voudraient le PS, le MR et l'Open VLD? Pour rappel, la N-VA le refuse et souhaite simplement modifier l'article 21 de la Constitution en ajoutant "Personne ne peut, sur la base de motifs religieux ou idéologiques, se soustraire aux normes juridiques, ni limiter les droits et libertés d’autrui". Wouter Beke, président du CD&V, explique sa position dans une interview au magazine Knack.
Toute la question est là : est-ce que les termes "laïcité" ou "neutralité" devraient être inscrits dans la Constitution? Pour Wouter Beke, président d'un parti prônant des valeurs chrétiennes, la réponse est claire. "La question de savoir si tout un chacun partageait nos valeurs s'est transformée en une question sur la foi. Mais la radicalisation des jeunes ne s'est pas passée dans une mosquée. Les prédicateurs sont venus contacter les jeunes via Internet".
Il poursuit en pointant du doigt une intention de la franc-maçonnerie belge : "Soyons clairs, nous sommes confrontés à un agenda des loges. Tout à coup, un Etat laïque à la française doit être introduit en Belgique. Mais l'Etat laïque français n'a quand même pas pu empêcher les attentats terroristes à Paris, si? Certains veulent utiliser ce préambule pour mettre en oeuvre l'agenda anti-religieux des loges, certains pour importuner les musulmans, d'autres pour harceler les nationalistes flamands. Selon moi, les valeurs de la Belgique sont précisément les mêmes que les valeurs européennes. Pourquoi ne prenons-nous pas juste le préambule de la Constitution européenne?"
Le CD&V et le CDH craignent qu'en cas d'introduction d'une laïcité à la française chez nous, l'enseignement catholique (réseau libre) et les cultes ne soient, comme en France, plus financés par l'Etat.
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Le pape François au journal « La Croix » : les racines de l’Europe sont plurielles
Extraits de l’interview que François a accordée à Guillaume Goubert, directeur de « La Croix » et à Sébastien Maillard, envoyé spécial de ce journal à Rome :
La Croix : Dans vos discours sur l’Europe, vous évoquez les « racines » du continent, sans jamais pour autant les qualifier de chrétiennes. Vous définissez plutôt « l’identité européenne » comme « dynamique et multiculturelle ». Selon vous, l’expression de « racines chrétiennes » est inappropriée pour l’Europe ?
Pape François : Il faut parler de racines au pluriel car il y en a tant. En ce sens, quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité, qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme. Jean-Paul II en parlait avec une tonalité tranquille. L’Europe, oui, a des racines chrétiennes. Le christianisme a pour devoir de les arroser, mais dans un esprit de service comme pour le lavement des pieds. Le devoir du christianisme pour l’Europe, c’est le service. Erich Przywara, grand maître de Romano Guardini et de Hans Urs von Balthasar, nous l’enseigne : l’apport du christianisme à une culture est celui du Christ avec le lavement des pieds, c’est-à-dire le service et le don de la vie. Ce ne doit pas être un apport colonialiste.
Vous avez posé un geste fort en ramenant des réfugiés de Lesbos à Rome le 16 avril dernier. Mais l’Europe peut-elle accueillir tant de migrants ?
Pape François : C’est une question juste et responsable parce qu’on ne peut pas ouvrir grand les portes de façon irrationnelle. Mais la question de fond à se poser est pourquoi il y a tant de migrants aujourd’hui. Quand je suis allé à Lampedusa, il y a trois ans, ce phénomène commençait déjà.
Le problème initial, ce sont les guerres au Moyen-Orient et en Afrique et le sous-développement du continent africain, qui provoque la faim. S’il y a des guerres, c’est parce qu’il y a des fabricants d’armes – ce qui peut se justifier pour la défense – et surtout des trafiquants d’armes. S’il y a autant de chômage, c’est à cause du manque d’investissements pouvant procurer du travail, comme l’Afrique en a tant besoin.
Cela soulève plus largement la question d’un système économique mondial tombé dans l’idolâtrie de l’argent. Plus de 80 % des richesses de l’humanité sont aux mains d’environ 16 % de la population. Un marché complètement libre ne fonctionne pas. Le marché en soi est une bonne chose mais il lui faut, en point d’appui, un tiers, l’État, pour le contrôler et l’équilibrer. Ce qu’on appelle l’économie sociale de marché.
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Les Polonais marchent pour la Vie
(Source) Les Marches pour la Vie en Pologne, un espoir pour l’Europe
Ce dimanche 15 mai, à Varsovie s’est déroulée la 11ème édition de la Marche pour Vie et la Famille rassemblant des milliers des personnes. L’événement est tellement populaire qu’il est organisé dans plus de 140 villes polonaises rassemblant plusieurs centaines de milliers des participants ! Ceci malgré le fait que la législation polonaise compte parmi les plus restrictives en matière d’avortement. Les organisateurs ont mis en évidence que « Chaque vie est inestimable» « Nous voulons attirer l’attention du public et du gouvernement, sur le fait que la vie humaine a une valeur absolue et doit donc être protégée par la loi, de la conception à la mort naturelle ».
A Varsovie, la marche a commencé à midi en face de la statue de Nicolas Copernic et s’est terminée dans le parc Casimir. Les jeunes de l’orchestre « Pipes and Drums de Czestochowa » ont animé joyeusement le parcours faisant résonner cornemuses et tambours. Les marcheurs ont fait la part belle aux femmes enceintes et aux familles venues avec leurs enfants dans une ambiance joyeuse et festive. Toutes les catégories sociales étaient représentées, y compris les élus, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères polonais y participé.
Une pétition a été largement signée par les participants pour obtenir à travers une initiative législative citoyenne : “Arrêtez l’avortement”, visant à introduire la pleine protection de la vie conçue. Le Parlement sera obligé de la voter s’ils ont plus de cent mille signatures. Comme chaque année “Droit de Naître” s’est joint à l’événement. Les Polonais semblent vaccinés contre la mentalité pro-mort et anti famille avec ses dérives totalitaires… Droit de Naître s'attend à un million des pétitions signées et calcule que, à la rentre en octobre, la loi sera votée au Parlement pour abroger tout sorte d’avortement, une première en Europe.
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L’Union européenne face au Monde arabo-musulman
L’Union européenne (UE) a réagi au coup par coup et souvent très maladroitement aux tremblements de terre successifs qui, en cinq ans, ont jeté le Monde arabo-musulman dans un chaos inextricable. Les défis qui s’imposent à Bruxelles nécessiteraient la mise en œuvre d’une politique commune ferme et déterminée, qui dépasse les divisions nombreuses que les flots de réfugiés arrivés en Europe ont ravivées et exacerbées. En dépit des tous les freins entravant son action, l’Union européenne détient un certain nombre des clés d’une influence diplomatique. Mais rien n’est possible sans l’émergence d’une volonté politique des Etats qui la constituent. Analyse par Pierre Ménat dans « Le Courrier du Maghreb et de l’Orient » du 16 avril 2016. Juriste et Politologue, Chargé d’Enseignement en Questions européennes à l’Université Toulouse-Capitole et Assesseur à la Cour nationale du Droit d’Asile (France), Pierre Ménat fut ambassadeur de France en Tunisie pendant le « Printemps arabe »
Après la chute du Mur de Berlin, Francis Fukuyama publia un livre célèbre, La fin de l’histoire, qui entendait proclamer le triomphe des principes démocratiques.
L’histoire n’était pas finie, mais la guerre froide l’était.
Nombreux furent ceux qui perçurent le danger d’un détournement vers l’Est de l’attention et de l’assistance jusque-là portées, modestement, au Sud. Mais peu de commentateurs se penchèrent sur l’effet sur le Monde arabo-musulman de cet événement majeur.
Et pourtant, que de bouleversements survenus en vingt-sept ans !
En 1989, le Proche et le Moyen-Orient étaient dotés d’États solides, édifiés peu à peu depuis 1945, certes, pour la plupart, sous la férule de pouvoirs autoritaires. Comme d’autres, ceux-ci subissaient la tutelle des deux Grands, qui y exerçaient leurs influences respectives, et sifflaient, conjointement ou séparément, la fin de la partie lorsque des conflits menaçaient de dégénérer. L’exemple de l’ultimatum américano-soviétique qui stoppa l’expédition franco-britannique de Suez en octobre 1956, ou celui de la mise en alerte maximale des forces soviétiques face à la contre-offensive israélienne de la guerre du Kippour en octobre 1973, en fournissent des illustrations.
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Un grand nombre de réfugiés non-musulmans seraient victimes de violence dans les centres d’accueil allemands
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Le pape François et les diaconesses : rectification du Vatican
Lu sur le site web de « Famille chrétienne » :
« Le pape François « n’a pas dit qu’il avait l’intention d’introduire une ordination diaconale des femmes ». C’est la mise au point du directeur du Bureau de presse du Saint-Siège sur Radio Vatican, le 13 mai 2016, au lendemain de l’audience des religieuses de l’Union internationale des supérieures générales (UISG), durant laquelle le pape a exprimé son souhait de constituer une commission pour se pencher sur le rôle des diaconesses dans les premiers siècles du christianisme.
Évoquant l’emballement médiatique qui a suivi les propos du pape, le père Federico Lombardi a répondu sans détour : « Il faut être honnêtes : le pape n’a pas dit qu’il avait l’intention d’introduire une ordination diaconale des femmes, et il a encore moins parlé d’ordination sacerdotale des femmes. Au contraire, en parlant de la prédication au cours de la célébration eucharistique, il a fait comprendre qu’il ne pensait pas du tout à cela. »
Durant son dialogue avec les religieuses, le pape a en effet souligné que s’il n’y avait « aucun problème » qu’une femme prêche lors d’une liturgie de la Parole, cependant lors d’une célébration eucharistique « il y a un problème liturgico-dogmatique », les femmes n’étant pas ordonnées. Il a aussi mis en garde contre la « cléricalisation » des laïcs.
La question du diaconat des femmes n’est pas nouvelle et fait référence aux « diaconesses », qui « accomplissaient certains services dans la communauté » de l’Eglise des premiers siècles, a ajouté le père Lombardi avant d’évoquer « diverses études historiques » sur le sujet, dont le « document important » de la Commission théologique internationale en 2003. « Le pape dit qu’il pense à constituer une Commission qui reprenne ces questions pour les voir avec une plus grande clarté ».
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