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Solidarité - Page 35

  • Pour comprendre les chrétiens d’Orient

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    Les Chrétiens d’Orient n’ont pas pour vocation de se fondre dans la culture occidentale  sécularisée, hédoniste, matérialiste et individualiste. Envisager l’avenir des chrétiens d’Orient à l’aune de cette  contre-culture  revient à les priver de leur raison d’être et contribue à accélérer l’effacement du christianisme. D’Annie Laurent, dans le n° 100 du mensuel « La Nef » (février 2018) :

    Enfants-Alep©SOSCO-620x330.jpg" Aujourd’hui, les chrétiens du Proche-Orient sont confrontés à des défis si redoutables qu’on peut les qualifier d’existentiels car c’est la survie du christianisme lui-même dans les territoires marqués par l’histoire biblique qui est en jeu. Face à ces épreuves, nos frères orientaux manifestent à la face du monde un héroïsme impressionnant et admirable. Les témoignages abondent. Des familles entières et nombre de religieux ont préféré tout quitter, tout perdre, y compris parfois la vie, pour ne pas renier leur foi en Jésus-Christ. Les médias nous renvoient les images d’une ferveur inhabituelle. Le contraste est frappant avec l’atrophie spirituelle de l’Europe post-chrétienne.
    Cependant, dans un contexte aussi cruel, les Églises présentes au Levant ont aussi leurs fragilités, lesquelles sont largement héritées d’une longue histoire tourmentée. Celle-ci a souvent engendré la prédominance de la confessionnalité comme critère d’identité, ce qui, pour les chrétiens, peut nuire aux exigences du baptême. C’est d’ailleurs pour susciter une réflexion en profondeur chez les Orientaux en vue de remédier à ces faiblesses que le pape Benoît XVI a réuni à Rome, en octobre 2010, un Synode spécial sur ce programme significatif : « L’Église catholique au Moyen-Orient : communion et témoignage ».

    LES PREMIÈRES RUPTURES
    Deux facteurs principaux ont abouti à la situation actuelle, si compliquée et déconcertante pour l’esprit rationnel et cartésien de l’Occident. Il y eut d’abord, du IVe au XIe siècle, l’éclatement de l’Église indivise des origines, peu à peu ravagée par les hérésies, les malentendus théologiques, voire culturels, et même par des calculs politiques, puis des schismes. Le ralliement à Rome d’une partie des Orientaux séparés, effectif à partir du XVIIIe siècle, n’a pas entraîné le retour à l’unité de tous les baptisés. Entre-temps, à partir du VIIe siècle, l’irruption de l’islam, qui a profité de la faiblesse des peuples chrétiens, a accru les clivages. L’instauration de la dhimmitude (protection-sujétion) a poussé de nombreux chrétiens à se faire musulmans pour échapper à ce régime humiliant. Quant au millet (nation confessionnelle en turc) mis en place par l’Empire ottoman, tout en permettant aux communautés chrétiennes de survivre autour de leurs hiérarchies et de leur droit personnel propre, il a accru les rivalités et la méfiance des Églises entre elles, dans un rapport malsain à l’autorité musulmane. Tout cela a engendré les mentalités confessionnelles et la perte du souci missionnaire qui caractérisent le christianisme oriental.
    Mais, à notre époque, les Églises du Levant prennent conscience de l’urgence qu’il y a à remédier à ces défauts en se réappropriant leur âme orientale, dans la conviction qu’elles ne peuvent pas priver les peuples de la région (arabes, turc, iranien, israélien) des bienfaits de l’Évangile : créativité, promotion de la liberté religieuse, formation de la conscience, respect de la personne en tant qu’être créé à l’image de Dieu, culture de la gratuité, refus de la vengeance, de la violence et du sectarisme. C’est pourquoi elles refusent d’être classées dans la catégorie des « minorités », dévalorisante à leurs yeux, comme s’il s’agissait d’un état de nature alors que leur déclin numérique – une évidence que l’on ne peut certes pas nier –, résulte d’abord des vicissitudes de l’histoire, comme on l’a vu. Le Synode de 2010 leur a aussi demandé de bannir toute imitation servile des mœurs occidentales qui donnent un contre-témoignage aux musulmans, particulièrement mal venu au moment où ces derniers connaissent une crise religieuse d’une gravité sans précédent. Par ailleurs, même si les divisions entre Églises perdurent, des progrès encourageants sont accomplis pour bâtir une fraternité plus authentique, qui n’exclut pas la riche diversité des rites.

    LA VOCATION DES CHRÉTIENS D’ORIENT
    Ce regard réaliste doit cependant s’abstenir de tout jugement dépréciatif. Car, dans un contexte très difficile, les chrétiens d’Orient ont dû consentir de lourds sacrifices et leur histoire est jalonnée d’exemples de saints et de martyrs qui l’honorent et la fécondent.
    Puisque l’Europe redécouvre la présence chrétienne orientale, bien oubliée au cours des dernières décennies, et répète qu’elle veut l’aider et la protéger, elle doit prendre en considération sa vocation dans ce qu’elle a de plus essentiel car celle-ci s’enracine dans la grâce du baptême et non dans une culture sécularisée, hédoniste, matérialiste et individualiste. Envisager l’avenir des chrétiens d’Orient à l’aune de la culture occidentale revient à les priver de leur raison d’être et contribue à accélérer l’effacement du christianisme. C’est contre cet écueil, dangereux pour nous aussi qui sommes dé­sormais confrontés au défi de l’islam, que j’ai souhaité attirer l’attention de mes lecteurs.

    Annie Laurent"

    Ref. Comprendre les chrétiens d’Orient

    Spécialiste du Proche-Orient, des chrétiens d’Orient et de l’islam, Annie Laurent est à l’origine de l’association Clarifier et est l’auteur notamment de"L’Islam, pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore)" (Artège, 2017), "L’islam peut-il rendre l’homme heureux" (Artège, 2012), "Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ?" (Salvator, 2017). Elle collabore régulièrement à La Nef.

    Questions à Mgr Gollnisch, directeur général de l’œuvre d’Orient :

    JPSC

  • Une initiative oecuménique en Russie pour venir au secours des femmes enceintes en détresse

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    De L'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :

    Russie : mesures concrètes dans un esprit œcuménique

    Du 18 au 25 janvier, les Églises chrétiennes célèbrent la « Semaine de prière pour l’unité des chrétiens ». La fondation pontificale l’Aide à l’Église en Détresse encourage depuis 25 ans le dialogue entre l’Église catholique et l’Église russe orthodoxe. Le directeur du bureau britannique de la fondation décrit une nouvelle initiative commune à Stavropol qui, avec le soutien de l’Aide à l’Église en Détresse, aide les femmes qui vivent une grossesse non désirée ou se trouvent dans une autre situation de détresse.

    Toute vie humaine a sa propre dignité. Voilà pourquoi l’Aide à l’Église en Détresse soutient en Russie les femmes particulièrement vulnérables et leurs enfants à naître. Dans le cadre d’une démarche concrète, l’Église catholique et l’Église russe orthodoxe apportent actuellement leur aide à jusqu’à 42 femmes dans le besoin ainsi qu’à leurs familles, en leur fournissant un logement dans le sud de la Russie jusqu’à ce qu’elles aient trouvé un domicile fixe.

    Conjointement avec le métropolite de l’Église russe orthodoxe, Son Éminence Cyrille, évêque de Stavropol et de Nevinnomyssk, le directeur du bureau national britannique de la fondation Aide à l’Église en Détresse, Neville Kyrke-Smith, a inauguré l’automne dernier un premier site d’hébergement d’urgence pour jeunes mères à Stavropol. Le nom de cette ville située au nord-est de Sotchi signifie « Ville de la croix ». Le métropolite et le directeur britannique d’Aide à l’Église en Détresse ont rencontré des femmes concernées qui reçoivent une aide pratique. Parmi elles, il y a aussi une famille musulmane dans le besoin. Neville Kyrke-Smith a déclaré : « Ce projet est d’une importance vitale. Il soutient les femmes enceintes qui, souvent, ne bénéficient d’aucune aide. »

    Ce centre fondé par l’Église orthodoxe contribue en même temps à l’œcuménisme, souligne Neville Kyrke-Smith. L’Aide à l’Église en Détresse a fourni plus de 22 000 euros pour créer ce logement protégé du centre de crise. Il offre aux femmes une alternative à l’avortement et les soutient à travers des consultations.

    Le projet repose sur des initiatives antérieures lancées autant par l’Église catholique que par l’Église russe orthodoxe. L’année dernière, des représentants de ces deux communautés se sont rendus à la conférence internationale pour « la protection de la vie », organisée par le Patriarcat de Moscou. C’est à cette époque qu’a été lancé l’appel au « respect du droit inaliénable à la vie » qui, plus tard, a été intégré à la déclaration commune de Leurs Saintetés le pape François et le métropolite Cyrille. Peter Humeniuk, expert de l’Aide à l’Église en Détresse pour la Russie, souligne que dès le début, il s’agissait de « mesures concrètes dans un esprit d’œcuménisme ». Cela signifie que l’on ne se concentrait pas seulement sur l’analyse de la situation, mais aussi sur la recherche de solutions. Pour cela, les délégués ont rapidement rencontré un groupe expérimenté de catholiques venus de Milan, qui propose des consultations en cas de grossesse non désirée et qui a déjà sauvé la vie de presque 20 000 enfants.

    Au vu des conséquences de l’avortement, Peter Humeniuk fait l’observation suivante : « Malheureusement, l’avortement est largement répandu en Russie. Cela remonte jusqu’à l’époque soviétique. Les gens en Russie commencent à prendre lentement conscience du problème, également en raison de l’évolution démographique en Russie et dans les pays occidentaux qui, entre-temps, a réveillé beaucoup de personnes. »

    L’Aide à l’Église en Détresse soutient en outre d’autres projets en Russie, notamment un programme de réhabilitation pour toxicomanes, qui affiche un taux de succès de 80 %, ainsi que la construction d’une nouvelle chapelle à Stavropol. Auparavant, la communauté catholique devait se réunir dans l’atelier d’un agriculteur. Le Père Mitrzak est le premier prêtre catholique qui y a établi son siège permanent depuis la révolution. Le métropolite orthodoxe Cyrille aide la chapelle à régler les formalités d’enregistrement.

    Le directeur britannique d’Aide à l’Église en Détresse, Neville Kyrke-Smith, considère que la coopération entre l’Église russe orthodoxe et l’Église catholique lors de projets pour des personnes dans le besoin et de projets pour la protection de la vie « est très encourageante pour l’Aide à l’Église en Détresse. »

    La fondation pontificale l’Aide à l’Église en Détresse s’engage depuis 25 ans en faveur du dialogue entre l’Église catholique et l’Église russe orthodoxe, répondant ainsi à un désir du pape Saint Jean-Paul II et de ses successeurs au ministère pétrinien.

    Lors de leur rencontre historique à La Havane en février 2016, le pape François et le patriarche de Moscou Cyrille avaient fait apparaître différents sujets pour une coopération encore plus intense des deux Églises. En réponse à leur appel, de nouvelles opportunités de coopération ont émergé entre-temps entre chrétiens catholiques et orthodoxes. Il a donc été fondé un groupe de travail œcuménique auquel l’Aide à l’Église en Détresse participe largement. Ce groupe de travail coordonne et organise des initiatives, des manifestations et conférences au service de la promotion de la vie humaine et de la famille ainsi que du soutien des chrétiens persécutés au Proche-Orient. Le centre de crise pour femmes à Stavropol est un exemple d’une telle initiative commune.

    Par Murcadha O’Flaherty & John Pontifex

    Ensemble, avec vous, nous aidons ceux qui sont dans le besoin. Grâce à vous, l’Aide à l’Église en Détresse apporte un soutien aux fidèles partout où ils sont persécutés, opprimés ou en détresse, à travers des informations, des prières et des actions.

    Vous pouvez nous soutenir par :

    - un don pour un projet pastoral au numéro de compte :

    • Belgique : IBAN : BE25 1960 0933 4182 et BIC : CREGBEBB (Aide à l’Église en Détresse a.s.b.l. – sans attestation fiscale). En vertu de la loi Belge, les projets pastoraux ne sont pas admissibles à l’octroi d’une attestation fiscale.
    • Luxembourg : IBAN : LU66 1111 0261 9404 0000 et BIC : CCPLLULL

    - un don pour un projet social au numéro de compte IBAN : BE72 1960 1357 6116 et BIC : CREGBEBB (Aide et Espoir a.s.b.l. – avec attestation fiscale à partir de € 40,00). Ceux qui, au cours de l’année, ont fait un don de € 40,00 ou plus pour un projet social, reçoivent automatiquement une attestation fiscale l’année qui suit.

    Merci pour votre soutien !

  • Le pape François et l'accueil des migrants

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    Du site du journal La Croix :

    Le pape François est-il pour un accueil inconditionnel des migrants  ?

    Samuel Lieven et Nicolas Senèze (à Rome) , le 10/01/2018 à 15h45

    EXPLICATION Dimanche 14 janvier, le pape François célébre la messe avec des réfugiés pour la Journée mondiale des migrants. Le pape a placé la question des migrants au cœur de son pontificat, au risque de ne pas toujours être compris des catholiques eux-mêmes.

    A l’instar de ses prédécesseurs, le pape François défend un accueil large, mais non inconditionnel, des migrants, reconnaissant qu’« un gouvernement doit gérer ce problème avec la vertu propre au gouvernant, c’est-à-dire la prudence ». Face à « la pire catastrophe humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale », il demande donc non seulement d’« accueillir » les réfugiés mais aussi de les « protéger », de les « intégrer » et de « promouvoir » le développement.

    Mais de quels migrants parle-t-il ? Dans la tradition de l’Église, François en a une acception plus large que la communauté internationale, définissant le réfugié comme « l’étranger en quête de sécurité et des ressources vitales qu’il ne peut trouver dans son pays d’origine » (1).

    À lire aussi L’Église catholique et les migrants

    D’autre part, s’il parle beaucoup des droits des réfugiés, le pape n’oublie pas non plus leurs devoirs. Celui qui arrive est tenu de s’adapter au pays d’accueil « en respectant avant tout ses lois ». Il rappelle, dans la lignée de Jean-Paul II, ce que doit être une intégration : ni une assimilation qui conduirait à « supprimer ou à oublier sa propre identité culturelle » ni « un isolement réciproque, avec le risque de “ghettoïsations” » que cela comporte. Pour François, l’intégration consiste avant tout en un enrichissement mutuel de deux cultures.

    Samuel Lieven et Nicolas Senèze (à Rome)

    L'homélie intégrale du Pape pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié

     

  • URGENT : plus que quelques jours pour vous inscrire à la prochaine Université de la Vie, un rendez-vous incontournable !

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    L'Université de la vie revient dans toute la France, les lundis 15, 22, 29 janvier et 5 février 2018.

    A Bruxelles + Liège + Mons +

    et cette année Namur + Gand + Louvain-la-Neuve !

    QUE FAIRE DU TEMPS ?

    Défi bioéthique, défi d'écologie humaine.

    Confrontés aux questions de vie et de mort, Alliance VITA en collaboration avec l’Institut Européen de Bioéthique lance une nouvelle session de formation bioéthique sur le thème : Que faire du temps ? Défi bioéthique, défi d'écologie humaine. 

    Module 1 : vivre dans son temps 15 Janvier

    • Introduction générale. Nos défis face au temps. FX Pérès
    • Individualisme intégral et bioéthique. Tugdual Derville
    • Une éthique intemporelle face à des lois bioéthiques éphémères. Henri de Soos
    • Grands témoins. Gaultier Bès et Marianne Durano.
    • Décodeur bioéthique : les mots de notre temps. Blanche Streb
    • Biopolitique : s’inscrire dans notre temps. Damien Desjonqueres

    Module 2 : « Etre présent » 22 Janvier

    • Grossesse et maternité : Vivre le temps. Valérie Boulanger.
    • En temps réel. FX Bellamy.
    • Décodeur bioéthique : Etre présent dans le débat. Tugdual Derville
    • Grands témoins. Sophie et Damien Lutz
    • Etre présent auprès des plus fragiles. Caroline Roux

    Module 3. Se donner le temps. 29 janvier

    • Le temps et la vie. Caroline Roux
    • Le temps et la mort. Martin Steffens
    • Décodeur bioéthique : se donner le temps de la réflexion. Xavier Mirabel.
    • Grands témoins. Philippe Pozzo di Borgo
    • L’urgence du temps long. Tugdual Derville.

    Module 4. Conserver, progresser. 5 février

    • Les critères de l’écologie humaine pour notre temps. Pierre-Yves Gomez
    • Un progrès au service de l’homme. Blanche Streb
    • Décodeur bioéthique : S’ajuster au temps. Tugdual Derville
    • Grands témoins. Jean-Baptiste et Séverine-Arneld Hibon
    • Faire du temps notre allié. FX Pérès. 

    Inscrivez-vous dès à présent !  

    Face à l’accélération de la vie et l’explosion des biotechnologies, experts et témoins croiseront leurs regards sur l’irruption de la bioéthique dans notre quotidien.

    Téléchargez les images - 0

    => cliquez ici pour voir la vidéo de présentation avec Tugdual Derville, délégué général d'Alliance VITA

    Chaque soir, de grands témoins nous partageront leur propre rapport au temps et lamanière dont ils tentent de vivre en harmonie avec leur temps : Philippe Pozzo di Borgo, Gaultier Bès et Marianne Durano, Jean-Baptiste et Séverine-Arneld Hibon.

    Rendez-vous sur notre site universitedelavie.fr

    Bruxelles- Liège - Mons - Louvain-la-Neuve - Namur et Gand !

    Je réserve ma place ! 

  • Quand Benoît XVI écrit au Cardinal Müller

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    Comme le rapporte aussi le site « Pro LiMuller.jpgturgia » de Denis Crouan, pour son 70eme anniversaire fêté hier (31/12/2017), le cardinal Gerhard Ludwig Müller s’est vu offrir un livre de mélanges comprenant plusieurs articles en forme d’hommage.

    Pour la circonstance, Benoît XVI a tenu à saluer celui qu’il avait nommé à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, récemment (2/7/2017) - et pour le moins brutalement - démis de ses fonctions par le pape François. La lettre que le pape émérite écrivit au cardinal Muller le 31 juillet, en la fête de saint Ignace de Loyola, constitue la préface de ce livre collectif. Le site « Benoît et moi » publie aujourd’hui la traduction intégrale de celle-ci en français :  

    « Eminence, cher confrère,

    Ton 70e anniversaire approche, et bien que je ne sois plus en mesure d'écrire une véritable contribution scientifique pour le recueil d'analyses qui te sera consacré pour cette occasion, je voudrais y participer malgré tout avec un mot de salutation et de remerciement.

    Vingt-deux ans se sont écoulés depuis que tu m'as offert ton Katholische Dogmatik für Studium und Praxis der Théologie en mars 1995. Ce fut pour moi à ce moment-là un signe encourageant que même dans la génération théologique post-conciliaire, il y avait des penseurs avec le courage d'aborder la totalité, c'est-à-dire de présenter la foi de l'Église dans son unité et son intégralité. En effet, tout comme l'exploration des détails est importante, il n'est pas moins important que la foi de l'Église apparaisse dans son unité interne et dans son intégrité, et qu'en fin de compte la simplicité de la foi émerge de toutes les réflexions théologiques complexes. Parce que le sentiment que l'Eglise nous charge d'un fardeau de choses incompréhensibles, qui finalement ne peuvent intéresser que les spécialistes, est le principal obstacle à la proclamation du oui au Dieu qui nous parle en Jésus-Christ. À mon avis, on ne devient pas un grand théologien parce qu'on est capable de traiter des détails minutieux et difficiles, mais parce qu'on est en mesure de présenter l'unité ultime et la simplicité de la foi.

    Mais ton Dogmatik en un volume m'a également intéressé pour une raison autobiographique. Karl Rahner avait présenté dans le premier volume de ses écrits un projet pour une nouvelle construction de la dogmatique, qu'il avait élaboré avec Hans Urs Von Balthasar. Ce fait éveilla évidemment en nous tous une soif incroyable de voir ce schéma rempli de contenu et mené à son terme. Le désir d'une dogmatique signée Rahner-Balthasar, qui naquit à cette occasion, se heurta à un problème éditorial. Dans les années 1950, Erich Wewel avait convaincu le père Bernard Häring d'écrire un manuel de théologie morale qui, après sa publication, devint un grand succès. Alors, l'éditeur eut une idée: que dans la dogmatique aussi, quelque chose de semblable devait être fait et qu'il était nécessaire que ce travail soit écrit en un seul volume, d'une seule main. Il s'est évidemment adressé à Karl Rahner, lui demandant d'écrire ce livre. Mais Rahner s'était entre-temps empêtré dans une telle masse d'engagements qu'on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'il accomplisse une si grande entreprise. Curieusement, il conseilla à l'éditeur de s'adresser à moi qui, au début de mon chemin, enseignais la théologie dogmatique et fondamentale à Freising. Cependant, bien que j'en fusse à mes débuts, j'étais moi aussi impliqué dans de nombreux engagements et je ne me sentais pas capable d'écrire un travail aussi imposant en un temps acceptable. Alors je demandai de pouvoir impliquer un collaborateur - mon ami le père Alois Grillmeier. Dans la mesure du possible, j'ai travaillé sur le projet et j'ai rencontré le Père Grillmeier à plusieurs reprises pour une consultation approfondie. Cependant, le Concile Vatican II requit tous mes efforts, en plus de me demander de réfléchir d'une manière nouvelle à toute l'exposition traditionnelle de la doctrine de la foi de l'Église. Lorsque j'ai été nommé archevêque de Münich-Freising en 1977, il était clair que je ne pouvais plus penser à une telle entreprise. Quand en 1995 ton livre m'est arrivé entre mes mains, je vis de façon inattendue qu'un théologien de la génération suivant la mienne avait réalisé ce qui avait été souhaité plus tôt, mais qu'il n'avait pas été possible d'accomplir.

    J'ai pu ensuite te connaître personnellement, quand la Conférence épiscopale allemande te proposa comme membre de la Commission théologique internationale. Tu t'y es distingué avant tout pour la richesse de ton savoir et pour ta fidélité à la foi de l'Église qui jaillissait de toi. Lorsque le Cardinal Levada quitta son poste de Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi pour des raisons d'âge en 2012, tu apparus, après diverses réflexions, comme l'évêque le plus apte à recevoir cette charge.

    Quand j'acceptai cette charge en 1981, l'archevêque Hamer - alors secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi - m'expliqua que le Préfet ne devait pas nécessairement être un théologien, mais un sage qui, en abordant les questions théologiques, ne fasse pas d'évaluations spécifiques, mais reconnaisse ce qu'il fallait faire à ce moment pour l'Église. La compétence théologique devait plutôt se trouver chez le secrétaire qui dirige le Consulta, c'est-à-dire les réunions d'experts, qui ensemble donnent un jugement scientifique précis. Mais comme en politique, la dernière décision n'appartient pas aux théologiens, mais aux sages, qui connaissent les aspects scientifiques et, en plus de ceux-ci, savent considérer l'ensemble de la vie d'une grande communauté. Durant les années de mon office, j'ai cherché à répondre à ce critère. Dans quelle mesure j'y ai réussi, d'autres peuvent l'évaluer.

    Dans les temps confus que nous vivons, l'ensemble de compétence théologique et scientifique, et de sagesse, de celui qui doit prendre la décision finale me semble très important. Je pense, par exemple, que dans la réforme liturgique, les choses se seraient terminées différemment si la parole des experts n'avait pas été la dernière instance, mais si, en plus, une sagesse capable de reconnaître les limites de l'approche d'un "simple" spécialiste avait jugé.

    Au cours de tes années romaines, tu t'es toujours employé à ne pas agir seulement comme spécialiste, mais aussi comme sage, comme père dans l'Église
    . Tu as défendu les traditions claires de la foi, mais selon la ligne du Pape François, tu as cherché à comprendre comment elles peuvent être vécues aujourd'hui.

    Le Pape Paul VI voulait que les grandes charges de la Curie - celle du Préfet et du Secrétaire - ne fussent assignées que pour cinq ans, afin de protéger ainsi la liberté du Pape et la flexibilité du travail de la Curie. Entre-temps, ton contrat quinquennal dans la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a pris fin. De cette façon, tu n'as plus de charge spécifique, mais un prêtre et surtout un évêque et un cardinal ne part jamais en retraite. C'est pour cette raison que tu peux, et que tu pourras aussi à l'avenir servir publiquement la foi, à partir de l'essence intime de ta mission sacerdotale et de ton charisme théologique. Nous sommes tous heureux qu'avec ta grande et profonde responsabilité et le don de la parole qui t'est fait, tu seras aussi présent dans le futur, dans la lutte de notre temps pour une juste compréhension de la condition d'homme et de chrétien. Que le Seigneur te soutienne.

    Enfin, je tiens également à exprimer un remerciement tout personnel. En tant qu'évêque de Ratisbonne, tu as fondé l'Institut Papst Benedikt XVI, qui - dirigé par l'un de tes élèves - accomplit un travail vraiment louable pour maintenir publiquement présent mon travail théologique dans toutes ses dimensions. Que le Seigneur te récompense de tes efforts.

    Ton Benoît XVI »

    Ref. Benoît XVI écrit au Cardinal Müller

    JPSC

  • Tragédie au Kasai; rompons le silence

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    Plus de 3.000 morts en quelques mois au Kasaï (RDC). Près d’1,5 million déplacés internes. 400.000 enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition sévère aigüe. Derrière ces chiffres, des personnes. Prenez le temps de les écouter pour comprendre les causes et les conséquences de la situation. Mettons ensemble fin au silence, partagez !

    http://www.caritasinternational.be/fr/campaigns/kasainow-rompre-le-silence/

  • La traque des enfants trisomiques au cœur des Nations-Unies

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    La traque des enfants trisomiques au cœur des Nations-Unies

    Au lendemain de la journée mondiale des droits de l’homme, STOP DISCRIMINATING DOWN vous informe sur l’avancée de la mobilisation contre l’élimination en masse des enfants trisomiques avant leur naissance.

    A l’ONU, un motif de grande satisfaction…

    Le Comité des droits des personnes handicapées des Nations-Unies a déclaré, dans un document, que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées (Art. 4,5 et 8). » Ce Comité souligne également le danger de se reposer sur les seules évaluations médicales prénatales. Il affirme ainsi que « L’expérience montre que ces évaluations qui ont pour but de détecter les handicaps sont souvent erronées, et que, dans tous les cas, ces détections forgent le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse.

    Ce même Comité a la charge de contrôler l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées dans les pays l’ayant ratifiée. Dans ce cadre, ce Comité a demandé au Royaume-Uni de lui fournir des informations sur les mesures qui ont été prises pour éviter les avortements pratiquées en raison d’un handicap, lesquels sont, selon le Comité, constitutifs d’une discrimination, avant d’aller plus loin, en recommandantd’amender sa législation en matière d’avortement pour que soit prohibé « l’avortement sélectif sur la base d’une déficience du fœtus ».

    … et en même temps une prise de parole glaçante d’un expert

    M. Ben Achour, membre du Comité des droits de l’homme s’est récemment déclaré pour l’élimination prénatale des fœtus porteur de trisomie 21. Réagissant à ses propos scandaleux, Charlotte, une jeune femme trisomique, s’indigne: « Qu’avons-nous fait pour que vous souhaitiez notre disparition ? Pour autant que je sache, ma communauté ne hait ni discrimine personne et n’a commis aucun crime. (…) Ce que vous proposez est de l’eugénisme (…) ». Regardez ici la vidéo de son interpellation.

    Vous recevez ce message car vous avez signé la pétition STOP DISCRIMINATING DOWN. Grâce à votre soutien, nous sommes déterminés à poursuivre le travail aux Nations-Unies. Pour nous permettre d’aller encore plus loin, nous devons être plus nombreux : vous pouvez nous aider en faisant circuler et signer la pétition. Un immense merci par avance.

    SIGNEZ LA PÉTITION

    Le comité Stop Discriminating Down

  • "Simon de Cyrène" : choisir de vivre auprès de personnes handicapées

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    D'Anne-Laure Filhol sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Simon de Cyrène : la cohabitation “joyeuse“ de Geoffroy et Aurore

    Jusqu’à Noël, La Vie vous propose de découvrir l’association. Cette semaine, rencontre 
avec deux jeunes mariés, qui ont choisi de vivre auprès de personnes handicapées.

    Installés dans un canapé, ils se tiennent la main. S’écoutent, se relancent, complices, au gré du jeu de l’interview. Geoffroy et Aurore, 26 et 23 ans, vivent depuis mai 2017, dans l’une des cinq maisons de l’association Simon de Cyrène de Rungis. Ces habitats partagés proposent une alternative à l’institutionnalisation pour des adultes dont la vie a basculé à la suite d’un grave accident. « Nous cohabitons avec six personnes porteuses d’un handicap et quatre assistants, salariés ou en service civique, explique Geoffroy, responsable d’une des maisons. Chacun dispose d’un habitat personnel et de la possibilité de retrouver les autres en journée ou en soirée dans les espaces communs. »

    Il est arrivé en février, pour un CDI, Aurore l’a rejoint trois mois plus tard, la bague au doigt. Le petit-déjeuner avalé dans leur appartement privé, la jeune femme s’engouffre dans le métro pour son travail. Salariée dans une paroisse parisienne, elle rentre parfois tard. Lui passe la journée dans leur maisonnée, menant à bien les occupations du quotidien, de la gestion des activités à la coordination de soins, en passant par l’organisation du repas commun du jeudi soir. Ensemble, ils veillent à un juste équilibre entre vie collective et intimité conjugale. « Il est essentiel d’avoir nos moments à deux, avance Geoffroy. Si vous voulez partager votre vie, il faut d’abord que vous en ayez une. » Et s’ils sont « comblés » d’un point de vue relationnel, ils prennent soin de leurs liens amicaux et familiaux, à l’occasion de dîners dans leur appartement rungissois, ou lors d’échappées, environ un week-end sur quatre, lorsque Geoffroy ne travaille pas.

    Si vous voulez partager votre vie, il faut d’abord que vous en ayez une. 

    Jamais ils ne s’étaient imaginé débuter leur vie à deux ainsi. D’ailleurs, lorsque Geoffroy, ancien charpentier reconverti dans le social, tomba sur l’offre d’emploi de Simon de Cyrène, il se dit d’abord que ce n’était pas pour lui. Pas pour eux. Les deux, qui s’étaient rencontrés au sein du Master humanitaire à l’Ircom, à Angers, étaient impliqués dans le monde de la fragilité via du bénévolat, et envisageaient de s’engager pour les autres de façon radicale. Mais plus tard. 

    Après un discernement durant lequel ils ont « beaucoup prié », ils se sont lancés dans cette aventure « providentielle » qui leur procure « une profonde joie ». Joies d’être « une famille où chacun se montre tel qu’il est », joies de pouvoir échanger sur des questions essentielles, joie particulière « de voir les personnes surmonter chaque jour leur handicap pour vivre ici ». Joie unique de découvrir chez son conjoint « des dimensions très profondes par ce qu’il donne ». Et de sentir éclore un amour plus grand. Aurore et Geoffroy s’accordent quelques années pour vivre l’épopée. « On espère pousser les murs et lorsqu’on aura des enfants, le centre de gravité va un peu bouger. » Une certitude : leur 60 m2 est fin prêt à accueillir une naissance en 2018.

    L'association Simon de Cyrène

    Comment vivre après un grave accident de la route ou un AVC qui vient bouleverser la vie familiale, professionnelle, sociale, affective ? Chaque année pour Noël, La Vie vous propose de soutenir des personnes en situation difficile. Cette année, votre hebdomadaire est partenaire de l’association Simon de Cyrène, qui a créé à Angers, Vanves, Rungis et Dijon, des maisons partagées innovantes où des adultes handicapés vivent avec des personnes valides. D’autres structures sont en projet : permettre à des accidentés de bénéficier de tels lieux de vie, voilà un beau cadeau de Noël.

     

     
  • Téléthon : les réserves d'un diocèse de France

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    LOZÈRE : L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE NE SOUTIENDRA PAS LE TÉLÉTHON

     

    A quelques semaines de la nouvelle édition du Téléthon, les chefs d’établissement de l’enseignement catholique de Lozère ont reçu un courrier de la direction de l’enseignement diocésain. Celle-ci souhaite rappeler « la réflexion menée en novembre dernier, mettant en lumière les graves problèmes éthique qui empêchent l’Enseignement catholique de s’engager dans cette action ». De fait, « l’aventure du Téléthon est liée aux cellules souches qui sont un grand espoir pour la médecine régénérative », mais parmi ces cellules, les cellules souches embryonnaires et fœtales humaines « supposent des embryons ou des fœtus provenant des techniques de procréation médicalement assistée ou d’avortements ».

    La direction diocésaine « exhorte les directeurs à être particulièrement attentifs à engager [leurs] établissements dans des actions solidaires cohérentes avec la conception chrétienne de l’homme et respectueuse de celle-ci »[1]

    [1] Parmi les causes à soutenir, le document indique nommément : le Secours catholique, l’Œuvre d’Orient, les fondations Abbé Pierre ou Jérôme Lejeune, ATD Quart-monde, l’Aide à l’église en détresse.

    Sources: Midi Libre (25/11/2017)

    Il en va de même dans le diocèse d'Avignon :

    Pas de Téléthon dans le diocèse d’Avignon (source)

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  • Inviter le monde médical à se mettre à l’école des béatitudes

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Adrienne von Speyr, pour «une médecine à l’école des béatitudes»

    Prophétie pour la médecine du XXIe s.

    Adrienne von Speyr invite à opter pour «une médecine à l’école des béatitudes», car elle n’était pas seulement une théologienne ou une mystique, mais un « docteur » dont la pratique médicale et la réflexion apportent une lumière sur le rapport médecin-patient. Elle a été parmi les premières femmes à devenir médecin en Suisse.

    “Une femme au coeur du XXe s.”: c’est le titre d’un symposium dédié à la figure d’Adrienne von Speyr (1902-1967), organisé à Rome les 17-18 novembre 2017 par l’Association Lubac-Balthasar-Speyr et par le mensuel de L’Osservatore Romano « femmes Eglise monde ». La première partie a eu lieu à la “Casa Balthasar”, et la seconde au Vatican, à la “Casina Pio IV”. Les conférences ont réuni des experts d’Europe et l’Amérique, notamment le p. Jacques Servais, SJ, directeur de la “Casa Balthasar”, Mme Lucetta Scaraffia, directrice du mensuel, et le p. André-Marie Jérumanis, médecin de formation et professeur à la Faculté de théologie de Lugano qui a évoqué la figure d’Adrienne von Speyr médecin. Ces trois interventions ont été publiées en italien par L’Osservatore Romano des 18 et 19 novembre 2017.

    Le travail de médecin comme diaconie

    « Elle n’a pas été seulement une théologienne ou une mystique, mais un docteur », explique le p. Jérumanis : « Elle voulait servir Dieu dans le service médical du prochain. Certes, sa conversion au catholicisme changera son être chrétien et sa façon de vivre son ouverture à Dieu en réalisant dans son travail de médecin cette synthèse entre contemplation et action, entre profession médicale et désir de servir totalement le Créateur. »

    L’auteur souligne que, « pour éviter des distorsions de lecture et rendre service à la mission d’Adrienne dans le monde contemporain », il faut « inclure sa personnalité » en tant que médecin. Ce qu’Adrienne von Speyr indique comme « être à disposition » – disponibilité – se comprend aussi, ajoute le p. Jérumanis, à partir de sa conception du médecin et de la façon dont elle « a vécu sa profession jusqu’au bout, en étant à la disposition des autres par sa personne, son professionnalisme, sa compassion, sa prière, sa charité envers les pauvres, en étant elle-même entièrement à la disposition de Dieu. »

    Elle avait vu agir son père, Theodor, lui-même médecin ophtalmologiste, qui avait déjà une consultation pour les pauvres. Alors qu’elle était enfant, elle allait jusqu’à vouloir prendre sur elle telle ou telle souffrance. Son oncle psychiatre, Wilhelm, avait noté sa capacité d’apporter la paix aux malades les plus agités de la Clinique Waldau, qu’elle pouvait même faire s’endormir. Il ne s’en opposera pas moins à sa « vocation » médicale. Opposition de sa mère aussi. Son père était décédé en 1918 lorsqu’elle avait 16 ans. Et elle a dû lutter pour devenir médecin et payer elle-même ses études. Elle installera son studio à Bâle en 1931. De longues journées au cours desquelles elle pouvait recevoir 60 ou 80 patients par jour, selon ses biographes.

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  • Le message du pape pour la Journée mondiale de la Paix 2018 est centré sur l'accueil des migrants et des réfugiés

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    Journée de la paix 2018: les migrants et les réfugiés, en quête de paix

    Message du pape François (Texte intégral) (source)

    « Les migrants et les réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix ». C’est le thème du message du pape François pour la Journée mondiale de la paix 2018, qui sera célébrée comme chaque année le 1er janvier.

    Dans le texte publié le 24 novembre 2017, le pape plaide la cause des « plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés ».

    « Il y aura beaucoup à faire avant que nos frères et nos sœurs puissent recommencer à vivre en paix dans une maison sûre, note le pape. Accueillir l’autre exige un engagement concret, une chaîne d’entraide et de bienveillance, une attention vigilante et compréhensive, la gestion responsable de nouvelles situations complexes. »

    Fustigeant « ceux qui fomentent la peur des migrants, parfois à des fins politiques » et qui « au lieu de construire la paix sèment la violence, la discrimination raciale et la xénophobie », il invite les gouvernants à « accueillir, promouvoir, protéger et intégrer ». Il rend hommage à « la créativité, la ténacité et l’esprit de sacrifice d’innombrables personnes, familles et communautés qui, dans tous les coins du monde, ouvrent leur porte et leur cœur ».

    Les migrants et les réfugiés, assure le pape, « n’arrivent pas les mains vides: ils apportent avec eux un élan de courage, leurs capacités, leurs énergies et leurs aspirations, sans compter les trésors de leurs cultures d’origine. De la sorte, ils enrichissent la vie des nations qui les accueillent ».

    Le pape François encourage l’approbation par les Nations-Unies de deux pactes mondiaux pour les migrants et pour les réfugiés, et souhaite « que le réalisme nécessaire de la politique internationale ne devienne pas une soumission au cynisme et à la mondialisation de l’indifférence ».

    AK

    Message du pape François

    Les migrants et les réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix

    1. Meilleurs vœux de paix

    Que la paix soit sur toutes les personnes et toutes les nations de la terre ! Cette paix, que les anges annoncent aux bergers la nuit de Noël,1 est une aspiration profonde de tout le monde et de tous les peuples, surtout de ceux qui souffrent le plus de son absence. Parmi ceux-ci, que je porte dans mes pensées et dans ma prière, je veux une fois encore rappeler les plus de 250 millions de migrants dans le monde, dont 22 millions et demi sont des réfugiés. Ces derniers, comme l’a affirmé mon bien-aimé prédécesseur Benoît XVI, «sont des hommes et des femmes, des enfants, des jeunes et des personnes âgées qui cherchent un endroit où vivre en paix ».2 Pour le trouver, beaucoup d’entre eux sont disposés à risquer leur vie au long d’un voyage qui, dans la plupart des cas, est aussi long que périlleux; ils sont disposés à subir la fatigue et les souffrances, à affronter des clôtures de barbelés et des murs dressés pour les tenir loin de leur destination.

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  • Une nouvelle église à Medellin (Colombie) avec l'aide de l'AED-Belgique

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :

    Colombie – Histoire de réussite : une nouvelle église à Medellin del Ariari

    Les fidèles de Medellin del Ariari sont ravis de leur nouvelle église : nos bienfaiteurs ont offert 30.000 euros, et la nouvelle église sera bientôt achevée. Cette paroisse du diocèse de Granada n’a été fondée qu’en 2013. Ce n’est pas une paroisse « normale », car les lieux sont censés devenir un mémorial pour les personnes qui ont été assassinées depuis 1980 en Colombie. Les habitants du village ont vécu dans leur propre chair la souffrance qui a affligé l’ensemble du pays : entre 2002 et 2006, sept-cents familles ont été expulsées sur le territoire de la paroisse actuelle. Une partie d’entre elles est maintenant revenue, mais le tissu social et la confiance dans la vie doivent être reconstruits.

    La nouvelle église doit non seulement permettre de se souvenir, mais elle doit aussi devenir un lieu de guérison, de réconciliation et de paix. Ce sont spécialement les proches des victimes qui doivent y être pris en charge pastoralement et psychologiquement. L’accent doit y être mis sur le respect et la protection de la vie, laquelle a été piétinée dans le passé. Les trois prêtres clarétains qui travaillent ici s’engagent de toutes leurs forces pour faire reposer la vie des gens sur des bases durables et pour la protéger.

    Le Père Alfonso María Prieto nous a fait part du fait que l’église était déjà achevée à environ 70 pourcents. Ainsi, des messes peuvent déjà y être célébrées. Il nous écrit : « Grâce à votre générosité, nous avons pu faire avancer les travaux sans trop de retard. Ce n’est pas une église luxueuse, mais elle est très belle, car le Seigneur Dieu qui est si généreux avec nous tous le mérite bien. Cette église sera pour la paroisse un magnifique et accueillant sanctuaire spirituel, qui sera en même temps un souvenir vivant des nombreux martyrs et des victimes de la violence d’une époque de tristesse et d’obscurité, mais elle offrira aussi l’espoir d’un avenir de justice et de paix. Merci beaucoup ! »

    Votre don bénéficiera à ce projet ou à un projet similaire, et permettra le travail pastoral de l’Aide à l’Église en Détresse. Communication sur votre virement : 214-01-19 Colombie