Dans un dialogue de grande qualité, deux éminents canonistes Liégeois ont mis en lumière l’an dernier l’importance d’une discipline dont le rôle est souvent dévalorisé, à tort, dans la mentalité dominant la vie d’une Eglise qui compte aujourd’hui près d’un milliard trois cent mille fidèles: rigueur, clarté et pédagogie pour un exposé à deux voix de haut niveau. JPSC.
Solidarité - Page 36
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Une émission de KTO à revoir : les enjeux du droit canonique
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Message des évêques de Belgique en vue de l’accueil de réfugiés syriens
J’étais étranger et vous m’avez accueilli (Matthieu 25,34)
Message des évêques de Belgique en vue de l’accueil de réfugiés syriens
Chers Frères et Sœurs,
L’immigration persistante constitue un important défi pour notre société. Nous ne pouvons jamais oublier que « l’étranger » est un être humain, avec tous les droits et devoirs qui en découlent. De même pour les sans-papiers. Nous sommes bien conscients de la complexité de cette situation. Nous ne pouvons cependant pas construire des murs d’indifférence et de peur. De leur côté, les migrants n’échapperont pas à l’obligation de s’intégrer dans la société qui les accueillent. Ne pas nous replier sur nous-mêmes, ne pas rechercher seulement notre intérêt personnel : tel est le chemin d’avenir qui s’ouvre devant nous ; il nous permet de construire notre existence les uns avec les autres et de bâtir une société humaine et conviviale.
Leur espoir est le nôtre
Dans son message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié (le 14 janvier 2018), le Pape François reprend les paroles prophétiques de la Bible: ‘Cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme l’un de vous ; tu l’aimeras comme toi-même ; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d'Egypte. C’est moi, le Seigneur, votre Dieu’ (Lévitique 19,34). Cette vision à laquelle le peuple juif - si souvent persécuté, exilé - est parvenu il y a des milliers d'années, n'a rien perdu de son actualité. Inlassablement de nombreuses personnes venant de près ou de loin, cherchent leur salut parmi nous. Allons-nous leur tourner le dos, éteindre cette lueur d'espoir d’une vie meilleure et plus humaine qui brûle dans leurs cœurs? Ou, au contraire, leurs espoirs deviendront-ils les nôtres? Leur tendrons-nous la main pour parcourir ensemble le chemin?
‘J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli’ (Matthieu 25, 34). Suite à cette parole de Jésus nous, pasteurs de l'Église catholique de notre pays, voulons continuer à nous investir en vue d’une culture d'accueil et de rencontre, de respect de la dignité de tout être humain sans distinction. Nous croyons en la créativité et en l'enthousiasme de nos communautés de foi, ainsi qu’au dynamisme de nombreuses organisations, d’actions et de mouvements de solidarité, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église. Nous leur témoignons notre reconnaissance et les assurons de notre soutien. Comme le dit si clairement le Pape François : ‘Mettons un terme à la menace d’une globalisation de l’indifférence’.
Collecte spéciale à l’occasion de Noël
Dans les prochaines semaines, nos diocèses accueilleront 100 réfugiés syriens dans le cadre de l'ouverture d'un ‘couloir humanitaire’. C’est pourquoi nous demandons que dans tous les diocèses de Belgique, une collecte spéciale pour l’accueil des réfugiés syriens ait lieu lors de toutes les célébrations de la veille de Noël et du jour de Noël. Le montant de la collecte sera consacré aux plus vulnérables d’entre eux : les familles avec enfants, les personnes âgées et celles avec un handicap ou un problème médical.
Le produit de la collecte de Noël pour l’accueil de réfugiés Syriens peut être versé sur le compte BE 06 7340 1936 2522 / BIC KREDBEBB du Centre Interdiocésain (Rue Guimard 1 1040 Bruxelles), avec la mention: Réfugiés Syriens Noël 2017
En dehors de la collecte, en signe de solidarité, les chrétiens peuvent aussi verser directement une participation sur le compte bancaire mentionné.
Nous comptons sur votre généreux soutien.
Les évêques de Belgique
22 novembre 2017
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François Fillon quitte la politique et vient au secours des chrétiens d'Orient
De Christine Legrand sur le site du journal La Croix :
François Fillon abandonne la politique et veut aider les chrétiens d’Orient
L’ancien candidat LR à la présidentielle renonce à la politique et passe le flambeau à Bruno Retailleau à la tête du microparti Force républicaine. Il souhaite par ailleurs créer une fondation pour aider les chrétiens d’Orient.
« J’ai décidé de tourner la page de la politique », a confié samedi 18 novembre François Fillon au Figaro, confirmant ainsi son intention d’abandonner complètement la vie politique.
L’ancien candidat de la droite à l’élection présidentielle, 63 ans, a rejoint le privé en tant qu’associé d’une société de gestion d’actifs et d’investissement. Mais il entend rester fidèle aussi à certains de ses engagements.
« Je reconstruis ma vie autrement, mais je reste en alerte devant les grands défis du monde », assure-t-il, annonçant son intention de créer une fondation « pour la coexistence des minorités, dont les chrétiens d’Orient ». « Entre l’Occident et l’Orient, il faut plus que jamais nouer un dialogue entre les civilisations », estime-t-il.
Un engagement ancien
L’intérêt de François Fillon pour les chrétiens d’Orient ne date pas d’aujourd’hui. Fin 2014, il s’était rendu avec Valérie Pécresse en Irak, puis au Liban, au chevet des chrétiens fuyant les persécutions du groupe État Islamique et du Front al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaida). Ils avaient tous deux organisé le 23 juin 2015 au Cirque d’hiver « un grand rassemblement de mobilisation et de soutien aux chrétiens d’Orient », où ils avaient réclamé pour eux « le droit à l’asile politique ».
À LIRE : François Fillon réclame « le droit à l’asile politique » des chrétiens d’Orient
Le 15 avril 2017, le candidat LR s’était également rendu à l’église Sainte-Marie Saint-Marc de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) pour participer à la veillée pascale célébrée par la communauté copte.
À la suite des attentats perpétrés en Égypte contre cette communauté, il leur avait réexprimé son soutien. « Il y a nécessité pour la France de les défendre, pas seulement parce qu’ils sont des chrétiens mais parce qu’ils représentent au Proche-Orient la diversité ; le jour où il n’y aura plus de diversité au Proche-Orient, c’est la paix qui sera plus fragile et encore plus menacée », avait-il alors déclaré.
À LIRE : François Fillon en campagne pascale
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Quand des juifs persécutés trouvaient refuge sous la coupole d'une église romaine
D'Anita Bourdin sur zenit.org (15 novembre) :
“Rome 1943, le curé courage”: des juifs réfugiés sous la coupole
Madonna Dei Monti (Rome), L'intérieur De La Coupole @ Romaperilgiubileo.Gov.It (F.Rosi)
Sous le titre “cachés sous la coupole”, Silvia Guidi signale, dans L’Osservatore Romano en italien du 16 novembre 2017, un article de Viviana Kassam des « Pages juives » (« Pagine ebraiche ») sur ce « curé courage » qui, en 1943, hébergea des réfugiés juifs dans le quartier “Monti” à Rome, occupée par le troupes nazies.
Une certaine Ada Sermonetta a écrit alors sur un mur de l’église : « Je suis logée à l’ombre de ces voûtes », avec comme l’esquisse d’un pain du sabbat. D’autres ont dessiné des visages, on reconnaît aussi des dessins d’enfants.
Une quinzaine de familles juives habitaient le quartier, pourtant transformé sous le fascisme, et elles avaient de bons rapports avec tous, en particulier avec la paroisse catholique.
Et à l’époque des rafles, la majorité se réfugie dans les maisons religieuses, les couvents et aussi dans la coupole de l’église Santa Maria ai Monti, c’est-à-dire dans les espaces entre la voûte et le toit: des dessins y trahissent le passage des réfugiés.
C’est le curé de l’église de la Madonna dei Monti, don Federico Corrubolo, qui a d’abord mené des recherches sur cette histoire peu connue, entre 2001 et 2010. Le curé actuel, don Francesco Pesce, y a ajouté de nouvelles histoires, de nouveaux témoignages. Pour don Federico, il faudrait préserver tout cela en constituant un musée: plus de cent personnes auraient ainsi eu la vie sauve.
Par exemple, les familles Di Veroli, juive, et Mangino, catholique, étaient très amies. Amedeo Mangino raconte qu’un jour, la petite Esther courait, poursuivie par des Allemands. Alors la mère d’Amedeo la prit dans ses bras et déclara: “C’est ma fille”. Les Allemands étaient convaincus que la mère était juive, mais un voisin cria: “Non, cette dame est catholique!” Pour le confirmer, la maman montra la médaille qu’elle portait au cou.
Ensuite, elle aida son amie Regina Di Veroli et toute sa famille à se cacher au couvent de la via degli Ibernesi. Ses filles étaient assez terrorisées des risques encourus du fait de l’aide apportée, mais la maman les rassurait : “Ne vous inquiétez pas. De même que le Seigneur les aide eux, grâce à nous, maintenant, de même, si c’est nécessaire il nous ajoutera nous aussi.”
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Une nation a le droit de faire la distinction entre un réfugié authentique et un migrant
Une information du Catholic Herald (traduite ICI) :
Le cardinal Sarah : « Une nation a le droit de faire la distinction entre un réfugié authentique et un migrant »
« Chaque nation a le droit de faire la distinction entre les réfugiés authentiques et les migrants économiques qui ne partagent pas la culture de cette nation », a déclaré le cardinal Robert Sarah.
S’exprimant lors de la conférence Europa Christi en Pologne dimanche, le cardinal africain a noté que le pays refuse d’accepter la « logique » de la redistribution des migrants que « certaines personnes veulent imposer ».
Dans des commentaires rapportés par le magazine polonais Gosc, le cardinal Sarah a ajouté que si chaque migrant est un être humain qui doit être respecté, la situation devient plus complexe s’ils sont d’une autre culture ou d’une autre religion et mettent en péril le bien commun de la nation.
Les dirigeants mondiaux ne peuvent pas remettre en question le «droit de chaque nation à distinguer entre un réfugié politique» qui est forcé de fuir son propre pays et «le migrant économique qui veut changer de lieu de résidence» sans s’adapter à la nouvelle culture dans laquelle il habite.
« L’idéologie de l’individualisme libéral favorise un mélange conçu pour éroder les frontières naturelles des patries et des cultures, et conduit à un monde post-national et unidimensionnel où les seules choses importantes sont la consommation et la production », a déclaré le cardinal Sarah.
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Le pape dénonce la tendance eugénique à supprimer les enfants à naître présentant quelque forme d’imperfection
D'Anne Kurian sur zenit.org :
Le pape encourage le témoignage des personnes porteuses de handicap
Congrès « Catéchèse et personnes porteuses de handicap » (Traduction intégrale)
« Que les personnes porteuses de handicap puissent être elles-mêmes toujours plus catéchistes dans la communauté, y compris par leur témoignage, pour transmettre la foi de façon plus efficace. » C’est le vœu du pape François devant les participants au Congrès « Catéchèse et personnes avec handicap : une attention nécessaire dans la vie quotidienne de l’Eglise », promu par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, le 23 octobre 2017. Il a condamné aussi « la tendance eugénique à supprimer les enfants à naître qui présentent quelque forme d’imperfection ».
L’événement était organisé à l’occasion du 25e anniversaire de promulgation du Catéchisme de l’Eglise catholique, à Rome, du 20 au 22 octobre.
Dans son discours, le pape a déploré « une vision souvent narcissique et utilitariste » qui conduit « à considérer les personnes avec handicap comme marginales, sans saisir en elles leur richesse humaine et spirituelle multiforme » et « une attitude de refus de cette condition, comme si elle interdisait d’être heureux et de se réaliser soi-même ».
Il a souhaité que la catéchèse développe « des formes cohérentes pour que toute personne, avec ses dons, ses limites et ses handicaps, même graves, puisse rencontrer Jésus sur son chemin et s’abandonner à Lui avec foi ». En ce sens, il a mis en garde contre « l’erreur néo-pélagienne de ne pas reconnaître l’exigence de la force de la grâce qui vient des Sacrements de l’initiation chrétienne ».
« Apprenons à dépasser la gêne et la peur qui parfois peuvent être éprouvées à l’égard des personnes porteuses de handicap, a exhorté le pape. Apprenons à chercher et aussi à “inventer” avec intelligence des instruments adéquats pour que le soutien de la grâce ne fasse défaut à personne. » Il a suggéré que la Liturgie dominicale les inclue.
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
Je me réjouis de vous rencontrer, surtout parce qu’en ces jours vous avez affronté un thème de grande importance pour la vie de l’Eglise dans son œuvre d’évangélisation et de formation chrétienne : La catéchèse et les personnes porteuses de handicap. Je remercie Mgr Fisichella pour son introduction, le dicastère qu’il préside pour son service et vous tous pour votre travail en ce domaine.
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L’Europe face aux convulsions du monde
Le texte suivant a inspiré M. Pierre DEFRAIGNE lors de sa conférence donnée le 10 octobre dernier dans le cadre des lunchs débats 2017 organisés à l’Université de Liège par le groupe Ethique sociale et l’Union des Etudiants Catholiques de Liège.
Il présente ce texte comme une tentative de synthèse européenne qui peut s’avérer utile pour chacun de nous. Il accueille avec gratitude toute réaction critique, y compris « musclée » à son adresse : pdefraigne@madariaga.org
L’Europe face aux convulsions du monde :
du marché à une communauté de destin
par Pierre Defraigne[1]
L’UE est paralysée par ses dissensions internes sur les réfugiés, sur la gouvernance de l’euro, sur la politique extérieure, voire sur la démocratie elle-même en Pologne et en Hongrie, alors même que les transformations du monde en appellent avec urgence à l’unité politique. Le monde change en effet d’échelle avec l’émergence des firmes globales qui se jouent des Etats et les mettent en concurrence, et avec la montée en puissance d’économies continentales face auxquelles nos Etats européens isolés ne comptent plus. En particulier la renaissance de la Chine bouleverse en profondeur l’équilibre géoéconomique et géopolitique du monde. Seule une Europe unie pourra s’imposer dans ce monde ‘multipolaire’. Mais le marché qui a jusqu’ici servi de principe fédérateur à l’Europe, fournit un ciment d’unité très friable. Il devient espace de rivalité entre Etats-membres et les forces centrifuges l’emportent sur les forces centripètes. L’unité de l’Europe est menacée par ses dérives internes.
Il faut donc doubler l’Europe-marché d’une Europe-projet pour réaliser une véritable communauté de destin. Un pour tous, tous pour un ! La survie de la démocratie en Europe est en jeu.
Une construction d’origine américaine, mais une ambition politique européenne
L’Europe s’est construite, après la Libération, en vue de la reconstruction et en réponse à la menace soviétique, d’abord sous l’impulsion des Etats-Unis. Ces derniers ont fait d’un progrès vers la coopération entre Etats européens, une condition stricte de l’accès des Etats européens aux fonds indispensables du Plan Marshall (1947). La perspective de Jean Monnet et des autres pères fondateurs a été, dès 1950[2] celle d’une Europe politique, constituée d’une Communauté européenne de défense (la CED) et d’un embryon de Communauté politique européenne (CPE). Mais ce projet originel et ambitieux d’Europe politique échoua, malgré la signature du traité CED par les Six, en raison de sa non-ratification par l’Assemblée nationale française. On se rabattit sur la CEE, une construction économique, avec l’espoir de parvenir à l’unité politique par le biais d’une union douanière et d’un marché commun.
On ne dira jamais assez combien ce vote des gaullistes et des communistes contre la CED a pesé lourd dans le destin de l’Europe : fort logiquement elle a condamné l’Europe à la dépendance stratégique vis-à-vis des Etats-Unis, c qui n’était sans doute pas la préférence des adversaires de la CED. Plus grave cette dépendance a entretenu en Europe une immaturité stratégique, une psychologie de rente sécuritaire qui s’est étendue à tous les domaines : technologie, culture, pensée économique. Depuis cet échec, un profond tropisme atlantiste marque les élites politiques et économiques en Europe. Que ce soit hier la politique d’élargissement à l’Est et les relations avec la Russie, aujourd’hui l’accord de traité de commerce transatlantique (TTIP) –provisoirement sur l’étagère- ou demain la tentative à nouveau d’une défense commune politique, à chaque fois la même inhibition prévaut dans les chancelleries : qu’en dira Washington ? L’élection de Donald Trump suffira-t-elle à éveiller la responsabilité stratégique de l’Europe ? Federica Mogherini, la Haute Représentante pour la politique étrangère de l’UE a ici un rôle clé à jouer pour susciter la conscience d’une communauté stratégique de destin parmi les 27, après le départ des Britanniques et le distanciement des Américains.
Sous cette contrainte de la dépendance stratégique vis-à-vis de Washington qui n’a cessé de peser sur l’unité politique de l’Europe, les débuts de la CEE qui coïncidèrent avec les ‘Trente glorieuses’ (1945 -1973) s’avérèrent prometteurs. Malgré les chocs pétroliers (1973-79) et la stagflation qui s’ensuivit, l’intégration se poursuivit avec le Système Monétaire Européen (1978), la reconnaissance mutuelle par la Cour de Justice (1979), le marché unique sans frontières (1992) et, avancée ultime, une monnaie unique, l’euro (1999).
L’Europe a fait d’immenses progrès en soixante ans: le marché sans frontières, la libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes, l’espace Schengen, l’euro, la politique d’environnement, REACH, Erasmus, l’ouverture des marchés et l’aide au développement. L’action diplomatique et -dans certains cas – militaire de l’UE contribue à la paix et à la sécurité mondiales. L’Europe des Six a étendu le bénéfice de son action à une vingtaine d’autres pays voisins. L’Europe a réussi son pari initial. Et pourtant, rien n’est encore acquis et tout peut être remis en question. L’Europe aborde encore en ordre trop dispersé les transformations du monde. Son marché unique n’est pas achevé et l’euro est une monnaie orpheline et bancale. Par sa carence sur l’harmonisation fiscale et sociale, et par son défaut de politique industrielle effective, elle met aujourd’hui son modèle social en danger. Elle y joue non seulement son unité, mais, fait infiniment plus grave, la capacité de préserver la démocratie en Europe face à la mondialisation.
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Le calvaire des réfugiés chrétiens d'Erythrée
Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France) :
Erythrée-Soudan : le calvaire des réfugiés chrétiens
Le petit nombre de chrétiens du Soudan s’agrandit avec les réfugiés venant d’Érythrée.
Catholiques erythréens dans la paroisse de Khartoum au Soudan.
Le Soudan n’est pas un pays chrétien. Plus de 90% de sa population est musulmane. Ces dernières années, cependant, le petit nombre de chrétiens de ce pays d’Afrique de l’est a reçu des renforts – même s’ils ont été involontaires. Des dizaines de milliers d’érythréens – dont de nombreux chrétiens et catholiques – cherchent refuge dans le pays voisin, fuyant leur pays d’origine : « Le gouvernement érythréen force les gens pendant des années, parfois des décennies, à faire un service militaire obligatoire. Pendant cette période, on ne touche pas d’argent et on est totalement à la merci du gouvernement. De moins en moins de gens acceptent de participer à cela », estime un bénévole qui s’occupe des réfugiés érythréens à Khartoum. On l’appellera Joseph. Le Soudan voisin est en général le premier arrêt d’un voyage qui se terminera idéalement en Europe – et rapporte des milliers d’euros aux passeurs. Le trajet du Soudan vers la Libye coûte environ 1.500 euros. De là à l’Italie, il en coûte encore autant. Mais beaucoup n’ont pas l’argent pour ce voyage, et sont donc coincés au Soudan. Ils y restent souvent des années avant de pouvoir passer. « Un retour en Érythrée serait impensable. Les réfugiés y sont menacés de prison ou pire », affirme Joseph.
« Les choses sont très difficiles au Soudan pour les réfugiés érythréens. Quittant un pays au régime totalitaire, ils tombent sur un régime islamiste ! explique Christine du Coudray-Wiehe, responsable de projet à l’AED pour le Soudan. « Nous voulons être à leurs côtés et les soutenir en les aidant à élever leurs enfants dans la foi catholique ». L’AED soutient ainsi une école à Khartoum accueillant 1200 élèves, aide à payer les livres et les professeurs, mais aussi la nourriture pour les enfants. Les parents n’ont que des moyens limités pour le financement de la scolarité, car ils ne peuvent pas avoir, en tant que réfugiés, de travail officiel. Ils économisent chaque centime pour financer un voyage en Europe ou dans d’autres pays occidentaux. Personne ne veut rester au Soudan. « ils ont très peur de la police », témoigne Joseph. « Nous, chrétiens, sommes à leur merci ». En effet, beaucoup de réfugiés sont sans cesse victimes du chantage des policiers. « Parfois, la police arrête nos compatriotes et ne les libère qu’après le paiement d’une rançon ». Souvent ils témoignent que c’est leur foi chrétienne qui les fait tenir.
En 2016, L’AED a soutenu des projets au Soudan (hors Soudan du Sud) pour un total de 433.616 euros.
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Saint Damien de Molokai en DVD
Saint Damien de Molokaï
Encore une nouveauté qui sortira avant Noël dans le catalogue de SAJE : DAMIEN DE MOLOKAI.
C’est un prêtre belge missionnaire, mort sur l’une des îles de Hawaï en 1889, après avoir passé plus de 16 ans de sa vie au chevet des lépreux sur l’île de Molokaï, avant de contracter lui-même la lèpre. Il a été canonisé par le pape Benoît XVI en 2009. Nous sortirons ce DVD très prochainement.
Vous pouvez découvrir les premières images de ce film très émouvant avec cette bande-annonce :
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Trois chrétiens dont un enfant détenus par des fonctionnaires chinois; signons la pétition
De Citizen GO :
Trois chrétiens dont un enfant détenus par des fonctionnaires chinois
Fin septembre, des fonctionnaires chinois ont arrêté le pasteur Xu Shizhen, sa fille Xu Yuqing et le fils de Xu Yuqing, Xu Shouwang, âgé de trois ans. Ces trois personnes auraient été arrêtées en raison de leur implication dans l'église chrétienne de Sion, considérée par les autorités comme un groupe religieux non enregistré.
Depuis leur détention, leur localisation est restée inconnue. Selon China Aid, la police a informé les membres de la famille qu'ils avaient séparé les femmes de l'enfant. Le jeune enfant était gardé au poste de police pendant que sa grand-mère et sa mère étaient transférées dans un autre établissement.
En août, le bureau des affaires religieuses du gouvernement chinois a envoyé au pasteur Xu Shizhen un avis accusant l'église de Zion de violer les règlements d'État sur les affaires religieuses et lui a ordonné d'arrêter son travail missionnaire. Les officiers ont affirmé que l'église n'était pas officiellement enregistrée et que les «activités religieuses» avaient lieu en dehors des lieux approuvés ; elles étaient donc illégales.
La liberté de religion en Chine est prévue dans la constitution. Le gouvernement, cependant, ne protège que ce qu'il appelle «une activité religieuse normale». En pratique, cela se définit comme des activités qui se déroulent au sein d'organisations religieuses « sélectionnées » par le gouvernement et les lieux de culte enregistrés. Ces groupes «sélectionnées par le gouvernement» comptent cinq organisations religieuses dirigées par l'État, dont l'Association bouddhiste de Chine, l'Association taoïste chinoise, l'Association islamique de Chine, le Mouvement patriotique des trois peuples et l'Association catholique patriotique chinoise.
Ceux-ci sont reconnus par l'Etat et bénéficient d'un certain degré de protection. Dans le même temps, ils sont soumis à des restrictions et à des contrôles dans le cadre de l'Administration d'Etat pour les affaires religieuses.
Les groupes religieux non enregistrés sont confrontés à divers degrés de harcèlement. "Les églises de maison" font partie de ces groupes non enregistrés, y compris l'église de Zion du pasteur Xu. Les citoyens qui défient le bureau des affaires religieuses chinois peuvent faire face à l'emprisonnement, la torture, et les conversions religieuses forcées. C'est la situation dans laquelle se trouve le pasteur Xu.
Les restrictions sur la liberté de religion des personnes qui n'adhèrent pas aux groupes religieux approuvés par l'État, la Chine est classée 39e sur la liste de surveillance mondiale des pays où les chrétiens sont les plus persécutés.
Carte des chrétiens persécutés dans le monde
https://www.opendoorsusa.org/christian-persecution/world-watch-list/
Plus d’informations (en anglais)
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Le sommaire (et les liens) du numéro de La Nef d'octobre 2017
Sommaire du n°296 d'octobre 2017SOMMAIRE DU N°296 D'OCTOBRE 2017
ÉDITORIAUX
Un monde sans Dieu, par Christophe Geffroy
Faut pas prendre les enfants du bon Dieu…,
par Jacques de Guillebon
ACTUALITÉ
François en Colombie : pour la réconciliation, par Yves Chiron
Un livre pour mieux connaître François, par Christophe Geffroy
Les droites en France : mirages et réalités, par Michel Toda
L’Église et internet, par Pierre Mayrant
Géopolitique d’abord : La France comme langue (2/2),
par Paul-Marie Coûteaux
ENTRETIEN
Abbaye de Chevetogne, un pont entre Orient et Occident,
entretien avec le Père Lambert Vos
DOSSIER : LAÏCITÉ, LE POIDS DE L'HISTOIRE, LE DÉFI DE L'ISLAM
Petite histoire de la laïcité républicaine, par Michel Toda
Les rapports Église-État, par l’abbé Hervé Benoît
Laïcité : où en est-on ?, par Christophe Geffroy
Une laïcité à deux vitesses, par Matthieu Baumier
L’islam et l’Occident, par Annie Laurent
Un germe totalitaire, par Jean-François Chemain
VIE CHRÉTIENNE
Saint Jean Chrysostome : nul ne peut nuire…, par Yves Daoudal
Question de foi : Depuis 30 ans…, par l’abbé Hervé Benoît
CULTURE
Julien Freund : le politique et la décadence, par Gilles Banderier
Notes de lecture, chroniques musique, cinéma, sortir, jeunes, internet
Au fil des livres : Un automne divin, par Philippe Maxence
Un livre, un auteur, entretien avec Christophe Dickès
Portrait : Charlotte d’Ornellas, par Marine Tertrais
Débats : Avortement en Irlande : un référendum à risque,
par Tim O’Sullivan
Débats : Loi travail : Quel code du travail ?, par Joseph Thouvenel
BRÈVES
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Quand le pape s’attaque aux causes des migrations et défend l’accord de Paris
De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :
Le pape s’attaque aux causes des migrations et défend l’accord de Paris
Rappelant que migrations et urgences alimentaires sont intimement liées, le pape François a plaidé en faveur de l’accord de Paris, lundi 16 octobre, devant l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il a appelé les responsables internationaux à s’attaquer aux causes de la faim : les conflits et les changements climatiques.
Non seulement combattre la faim dans le monde, mais aussi s’attaquer à ses causes profondes. Telle était la substance du long discours que le pape François a adressé lundi 16 octobre à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qu’il était venu rencontrer à son siège de Rome.
Et d’entrée, le pape a posé un geste symbolique : alors que la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée ce même jour, portait sur la question des migrations, François a inauguré dans le hall de la FAO une statue en marbre du petit Aylan, réfugié syrien retrouvé mort en 2015 sur une plage turque. « Il n’est pas acceptable que, pour éviter de s’engager, on se retranche derrière des sophismes linguistiques qui ne font pas honneur à la diplomatie, la réduisant de “l’art du possible” à un exercice stérile pour justifier les égoïsmes et l’inactivité », a dénoncé le pape dans son discours.
A lire : Pour le pape, la dignité des migrants avant tout
Les conflits et les changements climatiques.
« Comment arrêter les gens prêts à tout risquer, des générations entières qui peuvent disparaître parce qu’elles manquent de pain quotidien ou sont victimes de violence ou de changement climatique ? », a-t-il interrogé les participants à la rencontre de la FAO, dont, au premier rang, juste devant lui, les ministres de l’agriculture du G7. « Ils se déplacent vers là où ils voient une lumière ou perçoivent une espérance de vie. Ils ne peuvent pas être arrêtés par des barrières physiques, économiques, législatives, idéologiques », a-t-il prévenu.
Mais, dans ce texte en espagnol, signe qu’il l’avait longuement et personnellement travaillé, François s’est surtout attaché aux causes de la faim qui poussent des populations entières à émigrer. Et, en premier lieu, les conflits et les changements climatiques.
Pour répondre aux conflits, le pape a exhorté à l’application du droit international « qui nous indique les moyens de les prévenir et de les résoudre rapidement, évitant que se prolongent et se produisent les carences et la destruction du lien social ». Il a aussi plaidé pour le désarmement et la lutte contre le trafic d’armes.
Le pape plaide en faveur de l’accord de Paris
Face aux changements climatiques, il a exhorté à un engagement concret et à« un changement de style de vie », plaidant en faveur de l’accord de Paris sur le climat, « dont, malheureusement, certains se sont éloignés », a-t-il regretté, sans citer nommément les États-Unis…
« Pour certains, il suffirait de diminuer le nombre de bouches à nourrir, mais c’est une fausse solution si on prend en compte la déperdition de nourriture et les modèles de consommation qui gaspillent tant de ressources », a aussi mis en cause le pape. Soulignant alors que, « réduire est facile » mais que « partager, en revanche, implique une conversion, et cela est exigeant », le pape a alors suggéré d’introduire la notion d’« amour » dans les relations internationales.
« Aimer les frères, prendre l’initiative, sans attendre de réciprocité, est le principe évangélique qui s’exprime également dans de nombreuses cultures et religions, se convertissant en principe d’humanité dans la langue des relations internationales », a-t-il expliqué, soulignant que « nous ne pouvons pas agir seulement si les autres le font, ni nous limiter à la pitié, parce que la pitié se limite à l’aide d’urgence » (lire ci-dessous).
Et François d’appeler à traduire dans les faits ce « principe d’humanité » en luttant contre la spéculation qui favorise les conflits, la dégradation des sols et la contamination des eaux, qui poussent aux migrations, ou encore l’accaparement des terres « avec la complicité de ceux qui devraient défendre les intérêts du peuple », mettant ainsi en cause la corruption et l’absence de légalité.
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« Serait-ce exagéré de parler d’amour ? »
Extrait du discours du pape François, lundi 16 octobre à Rome, devant la FAO
« Serait-ce exagéré d’introduire dans la langue de la coopération internationale la catégorie de l’amour, conjugué à la gratuité, l’égalité de traitement, la solidarité, la culture du don, la fraternité, la miséricorde ? Ces mots expriment effectivement le contenu pratique du terme “humanitaire”, si utilisé dans l’activité internationale. (…)
Aimer signifie aider chaque pays à augmenter la production et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Aimer se traduit par une réflexion sur les nouveaux modes de développement et de consommation et l’adoption de politiques qui n’aggravent pas la situation des populations les moins avancées ou leur dépendance extérieure. Aimer signifie ne pas continuer à diviser la famille humaine entre ceux qui profitent du superflu et ceux qui manquent du nécessaire. »
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