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Solidarité - Page 5

  • Violence ethnique contre les Amharas en Ethiopie : l'ECLJ écrit au conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide

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    Du site de l'ECLJ (European Centre for Law & Justice) (Christophe Foltzenlogel) :

    Violence ethnique contre les Amharas : l'ECLJ écrit au conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide

    19 juin 2023

    Comme nous l'écrivions il y a peu ici, le peuple Amhara, qui est une communauté majoritairement chrétienne orthodoxe en Éthiopie, est soumis à une persécution violente et systématique depuis des décennies. Alors que la situation s'aggrave et que l'état d'urgence a été déclaré, l'ECLJ a écrit à la Conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide afin qu'elle lance une mission d'enquête.

    Illustration : Mme Alice Wairimu Nderitu, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Compte X- Twitter @UNOSAPG

    Il y a trois semaines, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a soumis une déclaration écrite (en anglais uniquement) au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour dénoncer les violations graves des droits de l'homme commises à l'encontre du peuple Amhara. Les principaux persécuteurs sont les Omoros et les Tigréens (Front de libération du peuple tigréenArmée de libération oromo et le Parti de la prospérité) et la principale cause de cette persécution réside dans le fait que les structures de gouvernance éthiopiennes ont été dominées par les Amharas. L'association historique des Amharas avec la monarchie éthiopienne et l'Église chrétienne orthodoxe a souvent été perçue comme une forme d'hégémonie culturelle et politique sur les autres ethnies, en particulier les Oromos et les Tigréens.

    Les griefs entre les groupes ethniques Oromo, Tigré et Amhara se sont manifestés de manière inquiétante, avec une escalade de la violence, jusqu'à des nettoyages ethniques et des atrocités de grande échelle. La situation est devenue très difficile avec l'arrivée au pouvoir, en 2018, d'un Premier ministre d'origine oromo.

    Rien qu'en mai 2023, le gouvernement aurait détenu plus de 4 500 personnes de l'ethnie amhara. Ce nombre a grimpé après la déclaration de l'état d'urgence par le Gouvernement le 4 août 2023, jusqu'à environ 14.000 Amharas appréhendés depuis, selon des affirmations concordantes.

    C'est pourquoi l'ECLJ a envoyé une lettre urgente (en anglais ici) au conseiller spécial pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu. Les rapports qui nous parviennent font état d'une série de graves violations des droits de l'homme commises à l'encontre du peuple Amhara, y compris des violences ethniques de tendance génocidaires.

    Comme nous l'avons indiqué, la situation requiert sans le moindre doute son attention :

    Les rapports d'incidents sont profondément troublants. La nature de ces actes couvre un large éventail d'atrocités, allant de l'éviscération de femmes enceintes à la consommation cannibale des personnes tuées. Ces actes vont au-delà de la simple expression d'un mécontentement ou d'une dissidence politique ; ils témoignent d'une haine profondément enracinée qui a été manipulée et mobilisée pour justifier des crimes odieux. Ce niveau d'animosité est alimenté par une combinaison de griefs historiques, de manipulations politiques, de conditionnement social et de discours de haine largement répandus qui, ensemble, créent un environnement toxique propice à la perpétration de violences de masse.

    Nous avons également mis l'accent sur les auteurs identifiés qui nous ont été décrits dans de nombreux rapports et souligné les motivations ethniques et religieuses des atrocités perpétrées contre le peuple Amhara :

    Ces attaques visent la communauté amhara et les chrétiens orthodoxes auxquels elle est associée. Les auteurs semblent être le Qeerroo (qui se traduit littéralement par Jeunesse en langue oromo), l'armée de libération oromo (OLA), les miliciens gumuz, le Front de libération du peuple du Tigré et le Parti de la prospérité, actuellement au pouvoir. Le caractère ciblé et systématique de ces attaques contre les Amharas et les chrétiens orthodoxes révèle une intention non seulement d'intimider, mais aussi d'éliminer, physiquement ou culturellement, une communauté spécifique. Il s'agit là de la marque d'un nettoyage ethnique, voire d'un génocide, qui constituent tous deux des crimes contre l'humanité au regard du droit international.

    C'est pourquoi nous avons attiré l'attention de la Conseillère spéciale et demandé une mission d'enquête pour établir la vérité sur les atrocités signalées contre les Amharas et les chrétiens orthodoxes en Éthiopie, depuis le 13 septembre 2018. Nous lui avons également demandé de mettre en garde le Secrétaire général et le Conseil de sécurité contre l'escalade des violences en Éthiopie. La perpétration d'un génocide contre les Amharas est peut-être en train de devenir une réalité.

    Nous vous encourageons à signer notre pétition et à nous suivre sur Twitter (X), car l'ECLJ prononcera une déclaration orale lors d'un Dialogue interactif avec la Commission internationale d'experts en droits de l'homme sur l'Éthiopie le 21 septembre 2023. Ce débat officiel aura lieu lors de la 54e session ordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève, en Suisse.

    Pour la défense des Chrétiens persécutés
     
    Lire le texte complet de la pétition

    14,465 SIGNATURES

    Pour signer la pétition, aller sur le site de l'ECLJ

     

    L’ECLJ interviendra également cette semaine pour défendre les chrétiens persécutés au Pakistan. 

    L’action du Pakistan au Conseil des droits de l’homme est d’une hypocrisie à peine croyable. Lors de la précédente session du mois de juillet, ce pays avait demandé et obtenu un débat d’urgence pour condamner un autodafé d’un coran par un ex-musulman suédois. Tous les pays musulmans se sont alors ligués pour adopter une résolution protégeant la religion musulmane contre la liberté de conscience et d’expression des personnes afin d’interdire toute critique de l’islam. L’Occident libéral y fut mis en minorité et la résolution adoptée au Conseil des droits de l’homme sera désormais systématiquement utilisée pour empêcher toute critique de l’islam, aussi rationnelle et historique soit-elle. 

    Or, quelques semaines plus tard, l’ambassade de Suède fut brûlée en Irak, ce qui ne déclencha pas de débat d’urgence, mais surtout, le mois dernier, au Pakistan, des accusations malveillantes d’autodafés du coran ont provoqué de véritables émeutes dirigées contre la petite minorité chrétienne. Près d’une vingtaine d’églises ont été saccagées et des dizaines de maisons de chrétiens ont été envahies par une foule de musulmans excités par des prêcheurs violents. Des dizaines de chrétiens ont été roués de coups de bâton, devant des forces de l’ordre peu pressées d’intervenir. 

    L’ECLJ dénoncera l’attitude du Pakistan qui fait mine de croire qu’il y a un problème systémique de corans brûlés en Europe alors qu’au Pakistan des dizaines de chrétiens sont dans le couloir de la mort pour des accusations de blasphème et que les personnes qui ont détruit des églises et frappé des hommes et des femmes innocents ont été rapidement relâchés sans faire l’objet de poursuites.

    Soutenez notre action à l’ONU pour faire entendre la voix des chrétiens persécutés
  • Le Vatican et la Chine communiste vers la normalisation : un pari dangereux du pape François au détriment de Taiwan

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    Lu sur la « Nuova Bussola Quotidiana » :

    cina10.jpg« Le cardinal Zuppi se rendra en Chine pour une médiation sur la guerre en Ukraine. Mais pour l'avenir, des plans sont en cours pour l'ouverture d'un "bureau de liaison permanent du Saint-Siège en Chine". Une manière de normaliser les relations, au détriment de Taïwan.

    L'actualité du moment dans les médias suite à l'informationShutterstock_10437570p.jpg vaticane est le voyage imminent du cardinal Matteo Maria Zuppi à Pékin. Pour le moment, il n'y a pas de communication officielle sur la nouvelle mission du président de la conférence épiscopale italienne, mais elle a été confirmée par le cardinal Pietro Parolin lors d'une réunion informelle, officieuse, entre des journalistes accrédités à la Cité du Vatican et le secrétaire de État du Saint-Siège.

    Quel est le but de la visite ? Après des voyages en Ukraine, en Russie et aux Etats-Unis, l'archevêque de Bologne devrait se rendre en Chine communiste, pour poursuivre son engagement en faveur de la paix à travers une "mission humanitaire". Un déplacement à Pékin dans le cadre de la mission pour la crise ukrainienne a été évoqué immédiatement après la rencontre à Washington avec le président Joe Biden. Maintenant, il y a confirmation. Il ne s'agit pas seulement de reconnaître le rôle incontestable que Pékin peut jouer dans la crise ukrainienne, compte tenu également du soutien discret que la Chine offre à la Russie. C'est plutôt une reconnaissance du rôle international de Pékin tout court, pas une petite nouveauté compte tenu du fait que le Saint-Siège et la Chine continentale n'ont pas de relations diplomatiques. Ce ne serait évidemment pas la première fois que des fonctionnaires du Vatican se rendraient en Chine, mais jusqu'à présent, il s'agissait de missions spéciales liées à des entretiens sur la situation de l'Église en Chine ou à la participation à des conférences internationales.

    La date exacte du voyage n'est pas encore connue, mais les cercles du Vatican le considèrent déjà comme un fait, étant donné que la République populaire de Chine a confirmé sa disponibilité. Reste à préciser les modalités de la visite et qui accueillera l'homme de Sant'Egidio, une communauté qui n'est pas hostile au régime communiste. En tout état de cause, la valeur à attribuer à cette visite du cardinal Zuppi dépendra beaucoup de la Chine, qui l'accueillera et du temps qui lui sera accordé.

    Mais en même temps, il est clair qu'il est impossible d'imaginer une visite de "l'envoyé du pape" à Pékin sans lui attribuer également une "mission politique" concernant les relations bilatérales entre la Chine et le Saint-Siège, surtout après que le pape François a fait une geste extrêmement conciliant en reconnaissant Joseph Shen Bin comme évêque de Shanghai, nommé unilatéralement par le régime chinois en avril dernier.

    Comme on s'en souvient, l'annonce de la nomination était accompagnée d'un entretien ad hoc avec le cardinal secrétaire d'État du Vatican, Pietro Parolin, qui espérait surtout que Pékin ne procéderait pas à des nominations unilatérales d'évêques en violation des accords provisoires secrets signés en 2018 et renouvelé en 2020 et 2022. Parolin a également indiqué trois questions à résoudre par le dialogue avec le gouvernement chinois : « la conférence épiscopale ; la communication des évêques chinois avec le Pape ; évangélisme". Mais surtout, il a lancé une proposition audacieuse et dangereuse , "l'ouverture d'un bureau de liaison stable du Saint-Siège en Chine".

    Cela fait donc vraisemblablement partie de l'agenda que le cardinal Zuppi aimerait aborder avec les autorités chinoises. Le fait que ce soit le Cardinal Parolin qui ait donné les thèmes et annoncé le voyage signifie qu'il tient à souligner que tout se passe dans l'harmonie et sous la direction de la Secrétairerie d'État et non en la contournant, mais les faits parleront pour cela.

    Le fait est cependant que la proposition d'ouvrir un bureau du Vatican à Pékin sonne comme une tentative d'ouvrir une voie qui conduira à la normalisation des relations diplomatiques et au transfert de la nonciature de Taiwan vers la Chine continentale. Une décision risquée étant donné que jusqu'à présent, le régime communiste n'a offert aucun signe d'intérêt pour ce type de dialogue et, en effet, avec ses actions, il démontre tout le contraire.

    On rappelle que Pékin a posé deux conditions pour rétablir les relations avec le Saint-Siège : qu'il "ne s'immisce pas dans les affaires religieuses en Chine" et que, conformément à la politique d' une seule Chine de Pékin , il rompe les relations diplomatiques avec le gouvernement taïwanais . Une relation qui débuta en 1942 et se consolida neuf ans plus tard, avec l'expulsion de Pékin de l'archevêque Antonio Riberi et qui conduisit à l'établissement définitif de la nonciature à Taipei.

    Comme nous l'avons rappelé à maintes reprises, le vrai problème consiste dans l'absence de volonté de la part du régime communiste d'accorder ne serait-ce qu'un minimum de liberté aux catholiques chinois pour suivre leur foi en communion avec l'Église universelle (les persécutions se sont même intensifiées après la signature des accords de 2018), face à un Saint-Siège plutôt disposé à tout concéder, comme l'a dénoncé à plusieurs reprises l'évêque émérite de Hong Kong, le cardinal Joseph Zen.

    Malgré la rhétorique du régime communiste chinois, la réalité est que Taiwan n'est pas seulement un pays autonome avec une démocratie forte qui respecte les droits de l'homme et donc aussi les libertés religieuses. Dans le monde chinois, il est le seul allié fiable d'une Église souffrant d'une sinisation vertigineuse et imparable. C'est cette lumière de liberté qu'il faut protéger et renforcer pour qu'elle éclaire tout le peuple chinois, et non l'inverse."

    Ref. Le Vatican et la Chine communiste vers la normalisation : un pari dangereux 

  • Message du pape François à l'occasion de la 3ème journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS À L'OCCASION DE LA 3ème JOURNÉE MONDIALE DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    source

    23 juillet 2023

    « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50)

    Chers frères et sœurs !

    « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50) : c’est le thème de la 3ème Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées. C’est un thème qui nous renvoie à une rencontre bénie : la rencontre entre la jeune Marie et sa parente âgée Élisabeth (cf. Lc 1, 39-56). Cette dernière, remplie de l’Esprit Saint, adresse à la Mère de Dieu des paroles qui, des milliers d’années plus tard, rythment notre prière quotidienne : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (v. 42). Et l’Esprit Saint, déjà descendu sur Marie, l’inspire à répondre par le Magnificat, où elle proclame que la miséricorde du Seigneur s’étend d’âge en âge. L’Esprit Saint bénit et accompagne toute rencontre fructueuse entre les différentes générations, entre grands-parents et petits-enfants, entre jeunes et personnes âgées. Dieu désire en effet que les jeunes réjouissent le cœur des personnes âgées et qu’ils puisent la sagesse de leurs expériences, comme Marie l’a fait avec Élisabeth. Mais, avant tout, le Seigneur désire que nous ne laissions pas les personnes âgées seules, que nous ne les reléguions pas en marge de la vie, comme c’est malheureusement trop souvent le cas aujourd’hui.

    Cette année, la proximité entre la célébration de la Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées et celle des Journées Mondiales de la Jeunesse est belle ; toutes les deux ont pour thème “la hâte” (cf. v. 39) de Marie à rendre visite à Élisabeth et nous amènent à réfléchir sur le lien entre jeunes et personnes âgées. Le Seigneur souhaite que les jeunes, en les rencontrant, accueillent l’appel à préserver la mémoire, et qu’ils reconnaissent, grâce à elles, le don d’appartenir à une histoire plus grande. L’amitié d’une personne âgée aide le jeune à ne pas réduire sa vie au présent et à se rappeler que tout ne dépend pas de ses propres capacités. Pour les plus âgés, en revanche, la présence d’un jeune ouvre l’espérance que ce qu’ils ont vécu ne sera pas perdu et que leurs rêves se réaliseront. En définitive, la visite de Marie à Élisabeth, et la conscience que la miséricorde du Seigneur se transmet d’une génération à l’autre, révèlent que nous ne pouvons pas avancer – ni même nous sauver – tout seuls et que l’intervention de Dieu se manifeste toujours ensemble, dans l’histoire d’un peuple. C’est Marie elle-même qui le dit dans le Magnificat, en exultant en Dieu qui a accompli des merveilles nouvelles et surprenantes, fidèle à la promesse faite à Abraham (cf. v. 51-55).

    Pour mieux accueillir le style de l’agir de Dieu, rappelons-nous que le temps doit être vécu dans sa plénitude, parce que les réalités les plus grandes et les rêves les plus beaux ne se réalisent pas en un instant, mais à travers une croissance et une maturation : en chemin, en dialogue, en relation. C’est pourquoi ceux qui se concentrent uniquement sur l’immédiat, sur leurs propres avantages à obtenir rapidement et avec avidité, sur le “tout et maintenant”, perdent de vue l’action de Dieu. Au contraire, son projet d’amour s’étend sur le passé, le présent et l’avenir, il embrasse et relie les générations. C’est un projet qui va au-delà de nous-mêmes, mais où chacun est important et, surtout, est appelé à aller plus loin. Pour les plus jeunes, il s’agit d’aller au-delà de l’immédiat où la réalité virtuelle nous enferme et nous détourne souvent de l’action concrète. Pour les plus âgés, il s’agit de ne pas s’attarder sur les forces qui s’affaiblissent et de ne pas regretter les occasions perdues. Regardons vers l’avant ! Laissons-nous modeler par la grâce de Dieu qui, d’âge en âge, nous libère de l’immobilisme et des regrets du passé !

    Dans la rencontre entre Marie et Élisabeth, entre jeunes et personnes âgées, Dieu nous donne son avenir. En effet, le chemin de Marie et l’accueil d’Élisabeth ouvrent la porte à la manifestation du salut : à travers leur étreinte, sa miséricorde fait irruption dans l’histoire humaine avec une joyeuse douceur. Je voudrais donc inviter chacun à penser à cette rencontre, mieux, à fermer les yeux et à imaginer un instant cette étreinte entre la jeune Mère de Dieu et la vieille mère de saint Jean-Baptiste ; à se la représenter dans l’esprit et à la visualiser dans le cœur, pour la fixer dans l’âme comme une lumineuse icône intérieure.

    Et j’invite ensuite à passer de l’imagination au concret en faisant quelque chose pour étreindre les grands-parents et les personnes âgées. Ne les laissons pas seuls, leur présence dans les familles et les communautés est précieuse, elle nous donne la conscience de partager le même héritage et de faire partie d’un peuple où l’on conserve les racines. Oui, ce sont les personnes âgées qui nous transmettent notre appartenance au Peuple saint de Dieu. L’Église, tout comme la société, a besoin d’elles. Elles livrent au présent un passé nécessaire pour construire l’avenir. Honorons-les, ne nous privons pas de leur compagnie et ne les privons pas de la nôtre, ne permettons pas qu’elles soient rejetées !

    La Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées veut être un petit signe délicat d’espérance pour eux et pour toute l’Église. Je renouvelle donc mon invitation à tous – diocèses, paroisses, associations, communautés – à la célébrer en mettant l’accent sur la joie débordante d’une rencontre renouvelée entre jeunes et personnes âgées. À vous jeunes, qui vous préparez à partir pour Lisbonne ou qui vivrez les Journées Mondiales de la Jeunesse chez vous, je voudrais dire : avant de vous mettre en route, allez rendre visite à vos grands-parents, rendez visite à une personne âgée qui vit seule ! Sa prière vous protégera et vous porterez dans votre cœur la bénédiction de cette rencontre. À vous personnes âgées, je demande d’accompagner par la prière les jeunes qui s’apprêtent à célébrer les JMJ. Ces jeunes sont la réponse de Dieu à vos demandes, le fruit de ce que vous avez semé, le signe que Dieu n’abandonne pas son peuple, mais qu’Il le rajeunit toujours avec l’imagination de l’Esprit Saint.

    Chers grands-parents, chers frères et sœurs âgés, que la bénédiction de l’étreinte entre Marie et Élisabeth vous parvienne et qu’elle remplisse vos cœurs de paix. Je vous bénis avec affection. Et vous, s’il vous plaît, priez pour moi.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 31 mai 2023, Fête de la Visitation de la Vierge Marie.

    FRANÇOIS

  • L'apostasie silencieuse rend l'Occident sourd à la souffrance des catholiques du monde entier

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    De Mauro Faverzani sur Corrispondenza Romana :

    L'apostasie silencieuse rend l'Occident sourd à la souffrance des catholiques du monde entier

    19 juillet 2023

    Alors que l'apostasie silencieuse progresse en Occident, devenue persécutrice avec ceux qui suivent " obstinément " la Doctrine catholique, complice du silence des hiérarchies à tous les niveaux, le martyre des chrétiens, appelés à témoigner de leur foi dans le sang, se poursuit dans de nombreuses régions du monde dans l'indifférence générale.

    Alors que le Premier ministre indien, Narendra Modi, a été reçu par le président français Macron, qui lui a également remis la Grand-Croix de la Légion d'honneur, dans son propre pays, les chrétiens continuent d'être victimes des fondamentalistes hindous, avec la complicité, qui plus est, des forces de l'ordre. Rien qu'au cours du premier semestre, pas moins de 400 incidents violents se sont produits dans 23 des 28 États de la fédération, contre 274 enregistrés au cours de la même période l'année dernière. Ces incidents n'ont même pas fait l'objet d'enquêtes régulières.

    Le triste record revient à l'État de l'Uttar Pradesh avec 155 cas, suivi du Chhattisgarh avec 84. Selon l'UCF-United Christian Forum, le pic a été atteint en juin dernier avec 88 épisodes, soit près de trois par jour. Or, ce sont précisément les chrétiens qui subissent le plus grand nombre d'accusations de conversion illégale, en vertu de la loi de confiscation de la liberté de religion : les accusations sont toutes rigoureusement fausses. Une requête a été déposée auprès de la Cour suprême indienne, demandant la création d'une équipe d'enquête spéciale pour enregistrer et poursuivre ce type spécifique de crime, mais le gouvernement s'y est incroyablement opposé.

    La haine des chrétiens commence pourtant dès l'école : Priyank Kanoongo, président de la Commission nationale indienne pour la protection de l'enfance (NCPC), mène depuis plusieurs mois un combat personnel contre les institutions éducatives catholiques du Madhya Pradesh. La dernière en date, en juin dernier, concernait l'Asha Kiran Children's Care Institute, un foyer géré par les sœurs syro-malabares de la Congrégation de la Mère du Carmel, dans la ville de Katni, diocèse de Jabalpur. Le scénario est toujours le même : Kanoongo ordonne une inspection surprise, d'où émergeront des "preuves" de fraudes et de conversions forcées d'enfants, "preuves" régulièrement destinées à tomber devant les tribunaux. Même l'évêque de Jabalpur, Mgr Gerald Almeida, a été menacé d'arrestation. A noter que Kanoongo est membre du BJP, le même parti nationaliste hindou auquel appartient le Premier ministre Narendra Modi, reçu avec tous les honneurs par Macron.

    Toujours au Pakistan, à Bahawalpur, le 30 mai, un chrétien de 24 ans, Nouman Asghar, a été condamné à mort en première instance pour blasphème : selon l'accusation, des dessins offensants de Mahomet ont été trouvés sur son téléphone portable, envoyés via WhatsApp par un musulman, Bilal Ahmad, qui n'a même pas été jugé pour cela. Selon la défense, qui a fait appel, le magistrat a ignoré toutes les procédures et rejeté toutes les preuves en faveur de son client.

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  • Plus de 50.000 chrétiens tués au Nigeria : tout le monde s'en fout ?

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    Une tribune du père Justine John Dyikuk publiée sur le site de La Croix Africa :

    « Tant que l’Église ne se mobilisera pas, la persécution des chrétiens au Nigeria restera une plaie ouverte »

  • Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence! 

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    Madame, Monsieur,

    Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence! 

    C'est au début du mois de juillet 1998, que Jay Sekulow et d'autres avocats créèrent, à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice.

    C'est une grande grâce pour nous de fêter cet anniversaire, en contemplant ce que notre association a pu réaliser pour la protection de la vie, de la famille et de la liberté religieuse en France, en Europe et dans le monde. 

    Ces dizaines d'interventions à la CEDH, l'affaire des crucifix, l'affaire Lambert, nos rapports sur la CEDH et sur l'ONU, ces conférences, ces chrétiens emprisonnés dont nous avons obtenu la libération... Tous ces combats n'auraient pas pu être menés sans votre soutien! Alors du fond du cœur, Grégor Puppinck et toute l'équipe de l'ECLJ vous remercient!

  • L'Occident ne doit pas abandonner l'Arménie

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    De Mark Movsesian sur First Things :

    L'OCCIDENT NE DOIT PAS ABANDONNER L'ARMENIE

    1er juin 2023

    Plus de 120 000 Arméniens chrétiens sont toujours menacés de nettoyage ethnique dans le Haut-Karabakh, une région située à l'intérieur de l'Azerbaïdjan. Au cours des dernières semaines, l'Union européenne, les États-Unis et la Russie ont organisé des séries de discussions sur la crise entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Mais il est peu probable que ces réunions permettent de résoudre la crise, même si l'Arménie a récemment fait des concessions douloureuses et substantielles. Compte tenu de l'indifférence et, franchement, de la complicité des puissances extérieures, l'homme fort de l'Azerbaïdjan, le président Ilham Aliyev, n'est guère incité à négocier de bonne foi - et ses ambitions déclarées ne concernent pas seulement le Karabakh, mais l'Arménie elle-même. La communauté internationale ne doit pas se contenter d'organiser des réunions pour éviter une catastrophe humanitaire.

    La crise actuelle est le dernier épisode d'un conflit qui remonte au génocide arménien de 1915, lorsque les Ottomans ont éliminé les chrétiens arméniens d'Anatolie dans l'espoir de créer un empire pan-turc qui s'étendrait de la Méditerranée à l'Asie centrale en passant par le Caucase. Le Karabakh a survécu au génocide et Joseph Staline en a fait une région autonome au sein de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan nouvellement créée (et à majorité musulmane) dans les années 1920. Lorsque l'Union soviétique s'est dissoute, les Arméniens du Karabakh ont déclaré leur indépendance. Une guerre brutale s'ensuivit, à l'issue de laquelle les Arméniens contrôlèrent le Karabakh et plusieurs régions environnantes qu'ils conservaient comme monnaie d'échange en vue d'un éventuel règlement.

    Au cours des décennies suivantes, riche des revenus de son industrie du gaz naturel, l'Azerbaïdjan a renforcé son armée. En septembre 2020, les Azéris ont attaqué et reconquis toutes les régions environnantes et certaines parties du Karabakh. À l'époque, le président turc Erdogan se vante de "remplir la mission de nos grands-pères dans le Caucase". La Russie, censée être le protecteur de l'Arménie, n'est intervenue qu'à la dernière minute et a conclu en novembre 2020 un accord de cessez-le-feu dont les parties ont convenu qu'il durerait cinq ans. 

    Le cessez-le-feu négocié par la Russie a été une farce. Bien qu'elle dispose de quelque 2 000 soldats de la paix dans la région, la Russie s'est montrée incapable - ou, plus vraisemblablement, peu désireuse - de mettre un terme à l'agression azérie. Depuis la proclamation du cessez-le-feu, l'Azerbaïdjan a lancé deux invasions de grande envergure en Arménie, s'emparant de territoires importants alors que les forces de maintien de la paix russes restaient sur place. Depuis décembre, l'Azerbaïdjan bloque le Karabakh, créant une crise humanitaire. En février, la Cour internationale de justice a statué que le blocus violait le droit international et a ordonné à l'Azerbaïdjan de rouvrir la route qui relie le Karabakh au monde extérieur. Le gouvernement azerbaïdjanais a tout simplement ignoré cette décision.

    L'Azerbaïdjan peut le faire en toute sécurité car il sait que la Russie bloquerait l'application de la décision de la CIJ au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Cela peut surprendre les Américains, qui supposent que l'Arménie et la Russie sont des partenaires. Ce n'est pas le cas depuis des années. Le gouvernement arménien actuel est pro-occidental et a tenté d'équilibrer les liens économiques et militaires du pays avec la Russie par de nouveaux liens avec l'Europe et les États-Unis. Les Arméniens regrettent que la Russie n'ait pas honoré ses obligations conventionnelles et n'ait pas protégé l'Arménie lors de l'invasion de l'Azerbaïdjan en septembre 2022, et le Premier ministre Nikol Pashinyan s'est publiquement interrogé sur le maintien de l'Arménie au sein de l'OTSC, l'organisation de sécurité dirigée par la Russie. Un récent sondage montre qu'une majorité d'Arméniens considèrent désormais la France et les États-Unis comme des partenaires politiques potentiels plutôt que la Russie.

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  • Le diocèse de Liège vient en aide au diocèse de Nyundo après les terribles inondations

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    Collecte spéciale Ascension: soutien au diocèse de Nyundo

    Les terribles inondations qui ont frappé le Rwanda et l’est du Congo le 4 mai 2023 ont entrainé la mort de 130 personnes au Rwanda et provoqué de nombreux dégâts dans la région. Le diocèse de Liège a reçu un appel au secours de Mgr Anaclet Mwumvaneza, évêque de Nyundo, diocèse avec lequel celui de Liège est jumelé. En effet, le 21 novembre 1952, Mgr Kerkhofs avait promis son soutien au premier évêque de Nyundo, Mgr Aloys Bigirumwami (1904-1986).

    Depuis lors, la collaboration entre les diocèses a continué. Les inondations du 4 mai ont détruit le Centre pastoral du diocèse, le Petit Séminaire (où a travaillé autrefois le chanoine Ernotte), l’école des filles, l’école primaire et de nombreuses maisons. Ces inondations nous rappellent douloureusement celles que nous avons vécues en 2021 et l’élan de solidarité qu’elles ont suscité. C’est pourquoi, pour aider notre Église-sœur du Rwanda à se relever de la situation désastreuse qu’elle endure, la collecte de la fête de l’Ascension sera destinée en particulier aux victimes des inondations de Nyundo. Nos liens fraternels nous poussent en effet à ne pas abandonner dans l’épreuve le diocèse que nous soutenons depuis sa fondation. Je vous remercie d’avance pour votre générosité.

    Les collectes seront versées au compte de l’ASBL Evêché de Liège: BE93 3631 4768 5267

    Les dons bénéficiant d’une déductibilité fiscale peuvent être versés à l’ASBL Caritas Secours, au compte : BE04 2400 8007 6231

    + Jean-Pierre Delville, Évêque de Liège

  • 24 avril : journée de commémoration du génocide arménien

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    24 avril : commémoration du génocide arménien

    Communiqué de L’Oeuvre d’Orient :

    Ce 24 avril a lieu la journée de commémoration du génocide arménien. Perpétré durant la Première Guerre mondiale par l’Empire ottoman contre les Arméniens de son territoire, ce génocide a fait plus d’un million de victimes. Cette année, les commémorations du génocide prennent une teinte particulière, marquées par le blocus organisé par l’Azerbaïdjan contre les Arméniens du Haut-Karabagh depuis plus de 4 mois maintenant.

    L’Œuvre d’Orient s’unit à cette journée de commémoration et réaffirme tout son soutien au peuple arménien. Elle proteste vivement contre le blocus en cours dans le Haut-Karabagh.

    • EN ARMENIE :

    Monsieur Jean-Yves Tolot, Président du conseil d’administration de L’Œuvre d’Orient, sera en Arménie ce weekend du 24 avril, accompagné d’une délégation. Il se rendra notamment à l’entrée du corridor de Latchine, côté arménien, pour manifester le soutien de L’Œuvre d’Orient aux Arméniens du Haut-Karabagh. Le lendemain, la délégation sera conviée aux commémorations du génocide arménien à Erevan.

    • EN FRANCE :
      • L’Œuvre d’Orient participera notamment à la Divine Liturgie célébrée en mémoire du génocide en l’église de la Madeleine, le 23 avril à 15h30. La messe sera présidée par Mgr Élie Yéghiayan, évêque pour les Arméniens catholiques de France, en présence de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris et ordinaire pour les catholiques orientaux de France.
      • Le Service Jeunes de L’Œuvre d’Orient sera présent à la veillée organisée par les jeunes de la diaspora arménienne, le 23 avril de 17h à 22h, place Baudoyer (Paris 4e).
      • Mgr Pascal Gollnisch, Directeur général de L’Œuvre d’Orient sera présent au rassemblement organisé par le Comité de Coordination des Arméniens de France lundi 24 avril à 18h, Place du Canada (Paris 8e).
    • EN EUROPE :

    À travers le réseau de ses associations sœurs, L’Œuvre d’Orient organise des rassemblements dans toute l’Europe : en Pologne, en Autriche, en Belgique, en Suisse …, une déclaration sera lue suivie d’une prière pour le peuple arménien et une bougie sera allumée aux couleurs de l’Arménie pour perpétuer le souvenir du génocide.

    • PRIERE pour le peuple arménien :

    « Seigneur, en ce jour de commémoration du génocide arménien, nous te confions tous les Arméniens, d’Arménie et du monde. Qu’ils aient à cœur d’entretenir la mémoire de leur peuple, et qu’ils continuent d’enrichir l’Orient et l’Occident de leur héritage. Nous te prions tout particulièrement pour les 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh victimes du blocus. Donne-leur l’espérance et la persévérance face à cette épreuve, et inspire les cœurs des dirigeants internationaux pour qu’ils contribuent au rétablissement de la paix dans le Haut-Karabagh. »

  • Pie XII : l'homme qui a fait plus que tout autre dirigeant pour aider les juifs et les autres victimes du nazisme

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    De José María Ballester Esquivias sur El Debate :

    Entretien avec l'auteur de "Pie XII, le pape défenseur et sauveur des Juifs".

    Vicente Cárcel Ortí : "Aucun autre pape n'a été aussi intensément apprécié par les Juifs que Pie XII".

    Dans son nouveau livre, Monseigneur Cárcel Ortí analyse les principales révélations sur l'attitude de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à l'ouverture progressive, au cours des trois dernières années, de toutes les archives du Vatican sur son activité en faveur du salut et de la défense des Juifs.

    Portada del libro Pío XII: el Papa defensor y salvador de los judíos

    19/04/2023

    "Le plus frappant actuellement est son intense activité pour le salut et la défense des Juifs, la bibliographie la plus récente confirmant ce que l'on savait déjà. C'est pourquoi j'ai donné ce sous-titre à mon livre". C'est ainsi que s'exprime Monseigneur Vicente Cárcel Ortí (Manises, 4 juillet 1940), historien chevronné de l'Église catholique, à propos des principales révélations sur l'attitude de Pie XII pendant la Seconde Guerre mondiale, suite à l'ouverture progressive, au cours des trois dernières années, de toutes les archives du Vatican sur le sujet. Il vient de publier Pie XII, le pape défenseur et sauveur des Juifs, fruit de ses recherches dans les nouveaux fonds documentaires disponibles. Les principaux, précise-t-il, sont les archives vaticanes de la Secrétairerie d'État et les archives historiques de la Congrégation pour les affaires ecclésiastiques extraordinaires, aujourd'hui appelée Congrégation pour les relations avec les États. Il existe également d'autres documents sur des questions personnelles et familiales, non encore consultables, conservés dans une collection appelée Papeles de Pío XII, dont le catalogage est en cours par le Dr Giovanni Coco, qui connaît le mieux le pape.

    Ces nouveaux développements auront-ils un caractère définitif pour réhabiliter, une fois pour toutes, la bonne réputation du Pape Pacelli ?

    Cette question est très importante et m'oblige à dire, tout d'abord, que le cœur de l'accusation contre Pie XII est qu'il n'a pas dénoncé clairement et publiquement le national-socialisme, ni lancé un appel sans équivoque aux chrétiens pour qu'ils protègent les juifs. Par définition, rien dans les archives sur ses opinions personnelles ou ses actions en coulisses ne peut influer sur le cœur du problème. Les critiques sont généralement prêts à reconnaître tout ce que le pape a fait en privé pour aider les gens, mais ils maintiennent que cela ne le rachète pas pour son incapacité à s'exprimer plus clairement en public.

    Deuxièmement.

    ...un autre fondement de l'accusation portée contre Pie XII concerne la spéculation sur ce qui se serait passé s'il avait agi différemment. Les critiques affirment que la machine nazie aurait pu être stoppée, tandis que les défenseurs prétendent qu'une plus grande persécution des juifs et des catholiques aurait été déclenchée. Personne ne peut en être sûr et rien dans les archives ne peut résoudre cette question hypothétique.

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  • Un juif et un chrétien face à l’euthanasie : «  la fin de vie n’est pas absurde  »

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    Propos recueillis par Fabrice Madouas ( site web de France Catholique, vendredi 10 mars 2023) :

    « Face au rouleau compresseur de la mort programmée, les opposants peinent à se faire entendre. Quels arguments utiliser pour réveiller la conscience [des Français] ? Débat entre Grégor Puppinck, juriste et catholique, et Elie Botbol, médecin et talmudiste.

    Les sondages et le vote intermédiaire de la Convention citoyenne sur la fin de vie laissent entendre que les Français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie. Qu’en pensez-vous ?

    Élie Botbol : Les sondages donnent un état de l’opinion à l’instant T, qui n’est pas forcément éclairé par une réflexion préalable. La Convention citoyenne me paraît un outil plus intéressant : elle est censée nourrir la réflexion de ses membres en leur fournissant des données objectives aussi bien que des avis. Elle permet la confrontation des arguments. Cela dit, ses premières conclusions me semblent refléter surtout l’esprit de transgression propre aux sociétés sécularisées. Les vents dominants peuvent influencer aussi le jugement…

    Grégor Puppinck : Il y a ce que l’on dit, et il y a ce que l’on vit. En matière de fin de vie, il est prudent de distinguer les idées de l’expérience. Une personne peut avoir une conviction quand elle est en bonne santé et changer d’avis à l’approche de la mort : on aurait tort de ne pas en tenir compte.

    Cela étant, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière d’euthanasie et de suicide assisté me paraît refléter assez bien l’état de l’opinion publique occidentale : choisir les conditions de sa mort serait un droit reconnu à tous ceux qui voudraient, selon les juges européens, éviter une fin de vie indigne et pénible. Ce «  droit  » est donc justifié par la peur de la déchéance physique et morale. Comment expliquer cette peur sinon par l’absence, par la disparition de l’espérance ? J’y vois la conséquence de la sécularisation de la société, et de sa médicalisation. La sécularisation rend la vie absurde, la médicalisation la prolonge. Il n’est pas étonnant que la population, face à l’absurdité de la vie, et plus encore d’une fin de vie subie, veuille exprimer ce qui lui reste d’humanité en décidant de sa mort. D’un point de vue matérialiste, maîtriser sa mort, c’est exprimer sa volonté, c’est donc agir humainement en prenant le contrôle de sa vie dans ses ultimes instants. Subir sa mort serait inhumain et absurde, la décider serait humain et volontaire. À cette évolution, qui peut sembler inéluctable, j’oppose l’expérience de la fin de vie de nos proches, qui peut nous montrer que la fin de vie n’est pas absurde, malgré ce que l’on en dit.

    Les partisans du suicide assisté fondent leur revendication sur la liberté de l’homme ; ceux qui défendent l’euthanasie disent agir par compassion, pour abréger les souffrances. Ces arguments vous semblent-ils recevables ?

    B.Je crois qu’il faut revenir aux fondamentaux. Si l’on considère la vie pour ce qu’elle nous apporte de jouissances, il est logique qu’on soit prêt à y mettre un terme dès lors qu’elle procure plus de désagréments que de joies. Mais si l’on considère que la vie est un bien en soi, qu’elle a une valeur propre, alors les sacrifices qu’entraîne la fin de vie, les abandons auxquels oblige la vieillesse, sont plus facilement acceptés. Et cela nous renvoie à ce que dit la Bible – que l’homme est à l’image de Dieu. C’est fantastique ! Cela signifie que la vie de l’homme est indisponible, et que la vie du corps et celle de l’esprit sont indissociables. Si la vie participe du divin, si la vie ne se résume pas à nos humaines contingences, si elle est si grande qu’elle échappe à notre échelle de valeur, alors l’homme ne doit la «  manipuler  » qu’avec d’extrêmes précautions, à son début comme à sa fin. Si l’on considère la vie comme un bien inaltérable, inaliénable, incessible, alors nous sommes prêts à trouver les moyens de rendre sa fin acceptable en la sublimant, en y associant les valeurs de réparation ou de rédemption.

    Ref.  la fin de vie n’est pas absurde  

  • Il y a 75 ans : la mort de Franz Stock

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    Du Centre International Franz Stock (Chartres) :

    HISTOIRE DE FRANZ STOCK – AUMÔNIER EN ENFER

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    Franz Stock est né à Neheim, en Rhénanie du Nord-Westphalie, dans une famille ouvrière et avait adhéré très tôt aux Compagnons de Saint-François pour organiser des pèlerinages et des rencontres en France et en Allemagne. Ses goûts et sa culture le portaient vers la France, pays qu’il aimait profondément.

    Il fut ordonné prêtre au diocèse de Paderborn, après avoir passé deux années à Paris, au Séminaire des Carmes. Il reviendra à Paris comme aumônier de la colonie allemande.

    En 1940, devenu aumônier des prisons de Fresnes, du Cherche-Midi et de la Santé, il incarna pour les résistants prisonniers, dans cet univers de tortures, de brutalités et de grandes angoisses,  la miséricorde divine et l’amour du Christ pour l’humanité souffrante, sans acception de classes, de nationalités, de convictions politiques ou d’opinions.

    C’est en remplissant ce rôle difficile, au péril de sa propre vie, dans l’enfer des prisons, en faisant preuve d’une étonnante audace, de prudence et de tact, que Franz Stock mérite d’être appelé l’aumônier de l’enfer, ou archange dans l’enfer.

    Accompagnant jusqu’au bout, parfois jusqu’au poteau d’exécution, les résistants condamnés à mort, il s’employait de tout son être à consoler les condamnés et à apporter, du mieux qu’il le pouvait dans ces circonstances tragiques, un soutien discret aux familles des prisonniers vivant dans l’angoisse perpétuelle.

    À la libération de Paris, fait prisonnier, il accepta, sur demande de l’abbé Le Meur, lui-même un rescapé des prisons, à former et à diriger près de Chartres, au Coudray, un Séminaire pour les prisonniers allemands, étudiants en théologie.

    C’est là qu’il assura, deux années durant, avec des professeurs de théologie venus du diocèse de Fribourg-en-Brisgau, la formation de plusieurs centaines de prêtres et de théologiens appelés à renouveler le clergé dans l’Allemagne d’après-guerre, en leur transmettant son immense charité et son idéal de paix.

    Quelques mois seulement après la fermeture de son « Séminaire derrière les Barbelés », Franz Stock expira (le 28 février 1948), à l’âge de 44 ans seulement, le cœur brisé à la vue des souffrances incommensurables endurées par ceux, prisonniers français ou allemands, dont le destin lui avait confié la garde.