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Solidarité - Page 5

  • Un pape a-t-il jamais entendu le récit de telles atrocités ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    En Afrique, le Pape François «sous le choc» des violences subies et racontées par de jeunes rescapés

    1er février 2023

    Mercredi, le chef de l'Église catholique, en visite en République démocratique du Congo, a rencontré des jeunes victimes des conflits qui ravagent l'est du pays depuis trois décennies. -- Mercredi, le chef de l'Église catholique, en visite en République démocratique du Congo, a rencontré des jeunes victimes des conflits qui ravagent l'est du pays depuis trois décennies. 

    Un pape a-t-il jamais entendu le récit de telles atrocités ? Mercredi, à la nonciature de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, François a reçu une délégation de victimes. Il devait initialement les rencontrer à Goma, ville du Nord-Kivu, à l'est du pays mais l'insécurité qui y règne l'a empêché de célébrer la messe prévue dans un camp de réfugiés. De fait, les témoignages de victimes entendus en direct par François ont donné une idée aussi précise que terrible de l'insoutenable terreur qu'ils ont vécue. 

    Ladislas Kambale Kombi, 17 ans, raconte comment son «grand frère a été tué» puis, ajoute : «mon père a été tué en ma présence (…) par des hommes en pantalon training et chemise militaire». Le jeune homme se souvient : «depuis ma cachette, j'ai suivi comment ils l'ont découpé en morceaux, puis sa tête tranchée a été placée dans un panier». Il dit ne plus dormir et «ne pas comprendre une telle méchanceté, cette brutalité quasi animale». La voix nouée, il assure avoir « pardonné à (nos) bourreaux». Léonie Matumaini, encore à l'école primaire, ajoute : «Tous les membres de ma famille ont été tués en ma présence». 

    Le témoignage de Bijoux Makumbi Kamala, est ensuite lu par son amie. Elle raconte comment elle a été « violée comme un animal» pendant 19 mois par le chef de la bande de «rebelles» qui l'avait kidnappée. Elle relate que «les enfants» dont les parents ont été tués «sont exploités dans les mines», les filles subissant «le calvaire des violences sexuelles». 

    L'abbé Guy-Robert Mandro Deholo, dont les mains ont été «mutilées», lit le témoignage de Désiré Dhetsina, disparu aujourd'hui : «j'ai vu la sauvagerie, des gens découpés comme on découpe la viande à la boucherie», des «femmes mutilées sans aucune raison». Deux d'entre elles lèvent leur bras… Sans main. Silence de mort dans l'assistance. 

    Enfin, Aimée, lit un dernier témoignage, celui d'Emelda M'karhungulu, «retenue comme esclave sexuelle», qui raconte : «on nous faisait manger la viande des hommes tués.» Celui qui refusait, «on le découpait et on nous le faisait manger». Mais elle termine contre toute attente : «nous pardonnons à nos bourreaux tout ce qu'ils nous ont fait». 

    Le reflet glaçant des lames 

    Ces récits atroces se terminent par le dépôt, devant une croix du Christ placée à la droite du pape, d'instruments identiques à ceux qui ont blessé ou tué : machette, couteaux, marteau, lance, hachoir… Le reflet des lames posées à même le carrelage est glaçant. En quarante voyages pontificaux, peu de scènes n'auront été aussi poignantes. 

    Toutes ces victimes ont moins de trente ans. L'âge de ces violences et guerres multiples dans l'Est de la RDC, zone ravagée par la convoitise de l'extrême richesse des sous-sols et de ses minerais rares. Selon les estimations, il y a eu entre cinq et dix millions de morts, à la 2e place du classement de l'horreur de ce continent après le génocide du Rwanda. 

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  • Le pape à Kinshasa : "Retirez vos mains de la République Démocratique du Congo, retirez vos mains de l'Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique"

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    De Vatican News :

    Une chaleur de 33°c, des sons de tambours, des applaudissements et des cris de joie des religieuses ont entouré l'arrivée du Pape François en République démocratique du Congo. L'Airbus A350 d'Ita Airways, qui a décollé ce matin de Rome-Fiumicino, a atterri à l'aéroport de N'djili-Kinshasa peu avant l'heure prévue de 15 heures. François est descendu de l'avion dans un ascenseur et a été accompagné sur le tarmac de cérémonie dans un fauteuil roulant. Ici, alors qu'un vent sec offre un minimum de rafraîchissement dans la chaleur torride, la Garde d'honneur et deux enfants en tenue traditionnelle viennent avec des bouquets de fleurs à la main. Le Pape a ensuite salué le Premier ministre congolais Jean-Michel Sama et s’est dirigé vers le salon d'honneur de l’aéroport, où a eu lieu la présentation des délégations pour un bref entretien.

    «Bienvenue Saint-Père»

    Pendant ce temps, des groupes folkloriques, comme le G. Folk Muyene Aile Kin Basakatar, saluent l'arrivée du Souverain Pontife en exécutant une danse tribale, au rythme des tambours, avec des jupes en paille et des colliers en bois. Ils ont répété la danse des heures auparavant derrière quelques structures à l'entrée du grand aéroport.

    De l'autre côté du trottoir, un groupe d'enfants en uniformes scolaires noirs et blancs se pressait, qui avait déjà déployé une heure plus tôt une banderole sur laquelle était inscrit en grosses lettres "Bienvenue" au Souverain pontife. D'autres groupes ont également rejoint la rue principale pour saluer le Pape François, brandissant des drapeaux blancs et jaunes du Vatican ou bleus et rouges du Congo. Pendant ce temps, des bénévoles distribuent des bouteilles d'eau dans des sacs.

    Kinshasa telle qu'elle est 

    Au centre de la grande banlieue qu'est Kinshasa, la vie s'écoule entre-temps normalement; à l'exception des zones bouclées, le trafic caractéristique des motos et des minibus n'est pas arrêté, ni les scènes d'extrême pauvreté dans les maisons et les magasins, ni le va-et-vient continu des personnes, surtout des jeunes, à la recherche de quoi passer la journée. Kinshasa se présente telle qu'elle est au Pape, sans maquillage ni retouche, avec ses bâtiments en ruine et ses rues non pavées, avec les tôles qui tentent de contenir des clôtures effondrées par la boue, avec son odeur douceâtre dégagée par la fumée des étals qui grillent le maïs et les bananes, et dans la pollution atmosphérique. Elle se présente aussi dans sa beauté, donnée par un peuple qui ne renonce pas à un avenir d'espérance et de développement, un avenir surtout de paix qui puisse guérir les blessures qui se creusent depuis des décennies.

    S’adressant aux journalistes durant le vol en direction de la République démocratique du Congo, François a adressé une pensée aux nombreuses personnes qui ont perdu la vie et à ...

    Si tout Kinshasa, plus grande agglomération francophone au monde, et la République démocratique du Congo, attendent le Saint-Père, c'est aussi le cas plus largement des fidèles d'Afrique centrale.

    VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS en RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO et au SOUDAN DU SUD

    (Pèlerinage Œcuménique de Paix au Soudan du Sud) [31 janvier - 5 février 2023]

    RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS, LES REPRÉSENTANTS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ET LE CORPS DIPLOMATIQUE

    DISCOURS DU SAINT-PÈRE

    Jardin du Palais de la Nation (Kinshasa) - Mardi 31 janvier 2023

    Monsieur le Président de la République,

    Membres illustres du Gouvernement et du Corps diplomatique,
    distinguées Autorités, religieuses et civiles,
    éminents Représentants de la société civile et du monde de la culture,
    Mesdames et Messieurs !

    Je vous salue cordialement et je remercie Monsieur le Président pour les paroles qu’il m’a adressées. Je suis heureux d’être ici, sur cette terre si belle, si vaste, si luxuriante, qui embrasse, au nord, la forêt équatoriale ; au centre et vers le sud, les hauts plateaux et les savanes arborées ; à l’est, les collines, les montagnes, les volcans et les lacs ; à l’ouest les grandes étendues d’eaux, avec le fleuve Congo qui rejoint l’océan. Dans votre pays, qui est comme un continent dans le grand continent africain, on a l’impression que la terre entière respire. Mais, si la géographie de ce poumon vert est riche et variée, l’histoire n’a pas été aussi généreuse. Tourmentée par la guerre, la République Démocratique du Congo continue de subir à l’intérieur de ses frontières des conflits et des migrations forcées, et à souffrir de terribles formes d’exploitation, indignes de l’homme et de la création. Ce pays immense et plein de vie, ce diaphragme de l’Afrique, frappé par la violence comme par un coup de poing dans l’estomac, semble depuis longtemps avoir perdu son souffle. Monsieur le Président, vous avez mentionné ce génocide oublié dont souffre la République du Congo.

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  • Que va devenir l'Arménie ?

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    D'Yves Thibaut de Maisières sur RCF :

    "L'Arménie conserve une part de l'Europe qui, ici, s'efface"

    L'Arménie, premier royaume chrétien de l'Histoire, est un pays aujourd'hui éprouvé. Une situation généralement peu abordée par les médias. La province du Haut-Karabach est coupée du monde et les villes frontalières sont bombardées. André Malaise, qui se rend régulièrement en Arménie, nous raconte comment vivent les populations imprégnées de leur culture chrétienne apostolique dans ce pays situé entre la Turquie à l'ouest et l'Azerbaïdjan à l'est.

    ©Pixabay
    ©Pixabay

    Des paysages à couper le souffle, avec ses chaînes de montagnes laissant percevoir ça et là des monastères séculaires, témoignages de cette culture tellement imprégnée de leur tradition chrétienne apostolique. Comme le dit un arménien vivant à Bruxelles :" l'Arménie est authentiquement européenne et conserve une part de l'Europe qui, ici, s'efface". Il est urgent, pour André, citoyen liégeois, de sensibiliser sur ce conflit dont on parle trop peu.

    Il y a une injustice médiatique sur ce conflit !  

    C'est cette prise de conscience qui l'a poussé à se rendre sur place au début de l'intensification du conflit en 2020. C'est là, dans la zone frontalière avec l'Azerbaïdjan à 15 km du corridor actuellement fermé et menant à la province du Haut-Karabach, dans ces villes de Vardenis, Erevan ou Hadrout, qu'il rencontre des population éprouvées mais tellement résilientes, habituées aux bombardements mais choisissant de continuer leur vie presque "normalement". 

    Un conflit qui n'est pas nouveau

    Il faut remonter loin dans l'Histoire pour se rendre compte que ce premier royaume chrétien, dont la conversion remonte au 4e siècle, est sujet à des persécutions des puissances voisines, à l'instar des pogroms et génocide commis entre la fin du XIXe et son apogée en 1915. Et dans ce conflit, il semble que les populations arméniennes soient les victimes d'une haine adverse que ces derniers ne semblent pas démontrer en retour. 

    Sensibiliser en Belgique 

    André Malaise continue aujourd'hui de parcourir la Belgique et de rencontrer la diaspora pour renforcer ses liens dans notre pays. L'occasion de rappeler ce que nous devons à cette culture orientale qui a plus que jamais besoin d'aide pour faire face à une situation dramatique pour sa population.

  • Persécutions : des statistiques suffisent-elles à toucher le coeur des gens ?

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    De Louis Daufresne sur la Sélection du Jour :

    360 millions de chrétiens ont été « fortement persécutés et discriminés » en 2022

    Après Noël, des ONG tentent de réveiller l’opinion emmitouflée dans sa routine, son confort ou ses angoisses, pour plaider la cause des chrétiens persécutés dans le monde. Ce n’est pas gagné mais quels efforts ne fournissent-elles pas ! À coup chiffres, de courbes, de cartes, de rapports et de tables rondes, elles glissent sous nos yeux blasés une réalité que beaucoup de journalistes répugnent à voir et donc à montrer. La semaine prochaine, l'Aide à l'Église en Détresse (AED) organise sa 14e Nuit des Témoins où il sera fait mémoire des martyrs de l’année passée, du Tchad à la Birmanie et Haïti. Cet événement coïncide avec la publication, par l'ONG Portes Ouvertes, de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens.

    Ce baromètre fait valoir que depuis 30 ans, le nombre de pays touchés a presque doublé« En 1993, date du premier classement, 40 pays étaient concernés, aujourd’hui on en compte 76 », relève Patrick Victor, directeur de Portes Ouvertes France-Belgique dont le siège est à Strasbourg. Né d’un père indien musulman et d’une mère allemande, Patrick Victor est sensible à la dimension multiculturelle. À ses débuts, en 1955, l'association Portes Ouvertes s'occupait des pays communistes. Son fondateur, un religieux baptiste néerlandais du nom de Frère André (alias Anne van der Bilj) y faisait passer des bibles en contrebande. Cet ancien soldat de l’armée coloniale en Indonésie voyagea en Pologne, en URSS, en Chine, dans des conditions parfois épiques. Il vient de mourir à 92 ans.

    Ce contact avec la clandestinité incline Portes Ouvertes à surtout s’intéresser aux pays où les chrétiens sont le plus persécutés. Dans le top 11 de l'« extrême » figurent la Corée du Nord, la Somalie, le Yémen, l’Érythrée, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, l’Iran, l’Afghanistan, le Soudan et l’Inde, où « depuis l’arrivée de Narendra Modi au pouvoir, les attaques violentes contre les chrétiens ont drastiquement augmenté ». Le baromètre parle de « crimes d’honneur, de jets d’acide, de passage à tabac par des foules, de jeunes filles agressées sexuellement ».

    L’an dernier, 5.621 chrétiens ont été tués, 4.542 étaient détenus et 5.259 ont été enlevés. 2.110 églises ont été fermées, attaquées ou détruites. Les atteintes vont de l'« oppression quotidienne discrète » aux « violences les plus extrêmes ». Ce recensement mobilise quelque 4000 personnes à l’année ! Il s’agit de faire remonter l’information au plus juste pour que l’aide soit adaptée en conséquence. D’outil de travail, l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens est devenu un support de communication. L’an dernier, 360 millions de chrétiens ont ainsi été « fortement persécutés et discriminés » soit 1 sur 7. Ces statistiques suffisent-elles à toucher le cœur des gens ? Ici, on bute sur plusieurs obstacles :

    D’abord, il y a le périmètre de la persécution : comment savoir qu’elle s’exerce en raison de la foi ? Portes Ouvertes dit tenir une comptabilité fine, grâce aux remontées du terrain, village par village. Tout conflit autour d’un puits ou d’un cheptel, toute attaque djihadiste, ne figure pas dans l’index. Il faut que l’intention de nuire aux chrétiens en tant que tels soit avérée. « Il ne s’agit pas de faits divers sans lien les uns avec les autres », affirme l’ONG. On présume que les chiffres retenus sont plutôt un seuil qu’un plafond.

    Deuxième obstacle : le mur des mots. Beaucoup estiment que les chrétiens ne peuvent pas être discriminés, dans la mesure où l’Église est vue comme une institution utilisant son pouvoir « pour que [son] idée du Bien l’emporte sur la liberté des autres », ainsi que l’écrit Raphaël Enthoven dans une tribune sur l'euthanasie. Pourquoi la soutiendrait-on là-bas, alors que les bonnes consciences, de Roselyne Bachelot à La Libre Pensée, s'emploient ici à raser les églises de campagne et à déboulonner les statues de la Vierge ? Conséquence de cette posture : on refuse aux chrétiens persécutés le statut à la fois de minorités et de victimes. 

    Le troisième obstacle est un angle mort médiatique, celui de l’incarnation. Malgré l’abondance de témoignages sur les violences subies, les journalistes manquent d’histoires à raconter. La persécution des chrétiens ne débouche pas sur des affaires judiciaires retentissantes. Souvenez-vous d’Asia Bibi, paysanne du Pakistan accusée de blasphème envers l’islam. Sans procès ni condamnation à mort, sans emprisonnement ni assassinat collatéral, sans libération ni exfiltration, jamais son nom ne serait sorti de son pays. Ce feuilleton mobilisa pendant 10 ans (2009-2019) des avocats, des journalistes, des politiques. La cause prit les traits d'un visage.

    Songez à la séquence provoquée par le retour des « mères » djihadistes et de leurs enfants détenus en Syrie. Media rime avec sagas. Celles-ci offrent des mise en scène, permettent à l'émotion de se libérer et, ce faisant, d'influencer l'opinion. En moyenne, 14 chrétiens sont tués chaque jour au Nigeria. Il BHL s'était insurgé contre le silence entourant ce massacre. Privé de cet aspect humain, du cri, de la colère et des pleurs, tous les index du monde seront aussi froids et insipides qu’un dépliant bancaire.

    Pour aller plus loin :

    INDEX MONDIAL DE PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS 2023

    >>> Lire sur Portes Ouvertes

  • Evocation de la famille Ulma, martyrisée par amour du prochain

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    D'Ermes Dovico sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    "Je vous parle de la famille Ulma, martyrisée par amour du prochain"

    20-01-2023

    La famille berceau de la foi, l'infinie dignité de la personne conçue, l'amour de Dieu, source de l'amour du prochain. Dans une interview accordée à La Bussola, le postulateur, le père Witold Burda, raconte l'histoire du couple Ulma et de ses sept enfants (dont un dans le ventre de sa mère), tués par les nazis pour avoir donné refuge à huit Juifs. Et explique comment le martyre de toute la famille a été reconnu.

    Wiktoria Niemczak Ulma con 5 dei suoi figli

    Wiktoria Niemczak Ulma avec cinq de ses enfants

    En décembre, l'Église a offert un grand cadeau aux fidèles et au monde entier en promulguant le décret reconnaissant le martyre du couple polonais Józef (Joseph) et Wiktoria (Victoria) Ulma et de leurs sept enfants qui ont été tués à Markowa le 24 mars 1944 - avec les huit Juifs qu'ils abritaient dans leur maison - par une escouade de gendarmes nazis. Cela signifie que bientôt, pour la première fois dans l'histoire, une famille entière, objet de dévotion depuis les premiers jours après leur mort, sera béatifiée. Et, également pour la première fois, un enfant encore dans le ventre de sa mère sera béatifié, puisque Wiktoria était enceinte le 24 mars, au stade final de sa grossesse. Cet enfant à naître, dont seul le Ciel connaît le nom, a ainsi reçu la palme du martyre, tout comme ses petits frères Stanisława (né en 1936), Barbara (1937), Władysław (1938), Franciszek (1940), Antoni (1941) et Maria (1942).

    Mais comment le martyre 'in odium fidei' est-il apparu ? La Bussola a interrogé le postulateur de la cause, le père Witold Burda.

    Père Burda, que savons-nous de la foi de la famille Ulma ?

    Józef et Wiktoria venaient de deux familles profondément chrétiennes. Les parents de Józef Ulma étaient des agriculteurs. L'un des frères de Józef, Władysław, témoigne : "Notre famille était simple, avec des parents croyants et une mère qui, dans les dernières années de sa vie, assistait à la Sainte Messe tous les jours. Nous étions quatre frères. Nos parents ont prié à la maison, et ensemble nous avons chanté un office dédié à la Vierge (...). Józef a également été élevé dans cette atmosphère spirituelle. Comme nous tous, il s'est approché des sacrements aux heures prévues".

    Nous disposons d'informations similaires sur Wiktoria et sa famille d'origine, où il était d'usage que quiconque s'adressait à eux reçoive de l'aide. Pour les fêtes, un colis contenant de la nourriture et d'autres choses était préparé pour les personnes dans le besoin.

    Ainsi, leurs familles respectives ont été le berceau de la foi de Józef et Wiktoria.

    Oui. Et en tant qu'enfants, ils ont voulu approfondir leur foi catholique, par la prière personnelle, la participation aux sacrements, en particulier la messe et la confession fréquente. En outre, ils étaient membres de plusieurs communautés religieuses et confréries existant alors à Markowa, leur ville natale. Ils se sentaient responsables du bien de la paroisse et de l'Église. Et tous deux, par exemple, appartenaient à la confrérie du Rosaire vivant.

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  • Un prêtre namurois en voie de béatification ?

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    De Bertrand Goethals sur Kerk & Leven :

    Un prêtre namurois bientôt béatifié ?

    17 janvier 2023

    Le diocèse recherche des témoignages sur Joseph André

    Le prêtre namurois Joseph André (1908-1973) sera-t-il bientôt béatifié ? Si cela dépend du diocèse de Namur, oui. Les descendants de son entourage ont pris l'initiative d'entamer le processus de béatification. "Sans se rendre compte de ce que cela implique", confesse le prêtre Bruno Jacobs du diocèse de Namur. "Pour ouvrir un tel dossier, la personne en question doit remplir certaines conditions. Par exemple, une aura de sainteté doit entourer la personne, au moins localement. Il doit être l'objet de la prière au sein de la communauté de foi. Nous savons maintenant qu'il était particulièrement aimé de son entourage, mais qu'en raison de sa grande modestie, il était peu connu. C'est dommage, car il était une figure remarquable de notre diocèse."

    Protecteur des Juifs

    Le prêtre Joseph André a passé deux ans au noviciat des Jésuites à Arlon. Cependant, une mauvaise santé l'empêche d'y rester. Il s'est consacré à la protection des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, Israël lui a déjà décerné le titre honorifique de Juste parmi les Nations en 1967. En 1941, l'ecclésiastique namurois ouvre discrètement la Maison des Œuvres de la paroisse à une grande organisation dans le but de sauver les enfants juifs de la déportation. La maison est devenue un centre de transit où les enfants séjournaient pour une courte période, juste le temps de trouver une institution religieuse ou une famille à la campagne où ils pouvaient se cacher en toute sécurité. Pour les nourrir, le prêtre André et ses associés parcouraient la campagne, de ferme en ferme, pour mendier de la nourriture et chercher un abri pour les protégés. Guidé par une amitié personnelle pour les Juifs et un grand respect pour la liberté religieuse, André n'a jamais entrepris de tenter de baptiser les enfants ou de les convertir au christianisme. Joseph André fait parfois l'objet de méfiance de la part de la Gestapo et est convoqué pour des interrogatoires. Pourtant, il n'a jamais pu être arrêté.

    Accueil des Hongrois

    Pendant une dizaine d'années après le soulèvement hongrois de 1956, le père André a organisé l'accueil des réfugiés hongrois au château de l'Horloge à Bomel. Il hébergeait une douzaine de jeunes hommes, ainsi que quelques personnes âgées. Avec l'aide de quelques bénévoles, il s'est occupé de leur fournir du pain et un abri, ainsi qu'un soutien social, moral et religieux. En raison du déracinement et de la désorientation de ses protégés, cette tâche était tout sauf évidente. En même temps, il devient aumônier de la prison de Namur. Cette position lui a permis de rechercher des solutions aux situations juridiques difficiles dans lesquelles se trouvaient certains de ses protégés.

    Malgré son caractère humble, la figure de Joseph André a captivé l'imagination de beaucoup. Par exemple, son histoire a inspiré le roman L'Enfant de Noé de l'auteur français Éric-Emmanuel Schmitt, et une bande dessinée sur le prêtre namurois a déjà été publiée. Alors maintenant, une béatification peut être ajoutée.

    Pour donner du poids au dossier de Joseph André, le prêtre Bruno Jacobs recherche des témoignages de personnes qui l'ont connu. "Il n'avait que 65 ans lorsqu'il est mort, dans son bureau d'aumônerie de la prison de Namur", rappelle M. Jacobs. "Il ne reste donc plus beaucoup de sources vivantes. Les Juifs qu'il a pu protéger sont eux-mêmes morts depuis longtemps ou étaient trop jeunes pour se souvenir de lui. Il est donc important d'atteindre rapidement les dernières personnes qui l'ont connu."

  • Les chrétiens d'Arménie confrontés à une crise humanitaire

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    De Jack Baghumian et Lara Setrakian sur First Things :

    Les chrétiens d'Arménie confrontés à une crise humanitaire

    9 janvier 2023

    Laissée à la maison avec des réserves de nourriture en baisse, Roza Sayadyan se bat pour savoir comment elle va nourrir ses enfants dans les jours à venir. Roza vit dans le Nagorno-Karabakh, une région d'Azerbaïdjan où vivent 120 000 chrétiens arméniens. Depuis le 12 décembre, la principale route menant à la région est bloquée par des manifestants soutenus par le gouvernement azerbaïdjanais, ce qui entrave le transit normal de nourriture, de médicaments et d'autres fournitures vitales et risque de provoquer une catastrophe humanitaire pour Roza et des milliers de familles comme la sienne.

    "Nous essayons de créer un environnement tel que les enfants ne voient pas ce qui se passe ou, du moins, ne se rendent pas compte de la gravité de la situation", nous a-t-elle dit lors d'un entretien téléphonique, tout en ajoutant qu'il était hors de question de fêter Noël (célébré le 6 janvier dans l'Église arménienne) avec un quelconque sentiment de normalité.

    Comme de nombreux Arméniens du Haut-Karabakh, une foi chrétienne profonde a contribué à renforcer Roza pendant la crise. Sa paroisse locale s'efforce de répondre aux besoins de la communauté et se réunit chaque soir pour prier à l'église. "La foi est ce qui maintient les gens ensemble", dit-elle.

    Dans la ville voisine de Martuni, le père Hovhan Hovhannisian s'efforce de prendre soin de sa communauté. La fréquentation de son église a augmenté de 40 %, les paroissiens recherchant la fraternité en ces temps difficiles. Sans accès à l'essence, les voitures ne peuvent pas circuler, et sa paroisse ressent la pénurie de nourriture. Chaque jour, il doit prendre des décisions difficiles sur la façon de distribuer le peu qu'ils ont.

    "Nous essayons d'être aux côtés des gens", a-t-il déclaré. "Les familles viennent à l'église et apportent leurs restes - un supplément de farine, de l'huile de cuisson - et l'église les distribue aux familles qui en ont le plus besoin, ce qui, bien sûr, est une décision difficile." Il prie pour qu'un pont aérien humanitaire soit mis en place pour transporter des fournitures et évacuer les personnes ayant besoin de soins médicaux.

    Pour le moment, il n'y a qu'une faible possibilité de résoudre la crise. Les États-Unis, l'Union européenne et d'autres pays ont appelé l'Azerbaïdjan à lever le blocus et à rouvrir le corridor de Lachin. Des responsables américains ont mis en garde contre une "crise humanitaire importante" si le corridor reste fermé. Le pape François a exprimé son inquiétude quant aux "conditions humanitaires précaires de la population, qui risquent encore de se détériorer pendant la saison hivernale".

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  • 200 intellectuels, journalistes, écrivains et artistes signent une pétition parue dans « Le Figaro » en appel de solidarité avec les Arméniens de l’Artsakh

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    200 intellectuels, journalistes, écrivains et artistes signent une pétition parue dans « Le Figaro » en appel de solidarité avec les Arméniens de l’Artsakh (source)

    En cette période de Noël, 200 intellectuels, écrivains, artistes et personnalités de la culture, dont Sylvain Tesson, Carole Bouquet et Philippe Katerine, se mobilisent pour les 120.000 Arméniens d’Artsakh (Haut-Karabakh), menacés d’épuration ethnique par l’Azerbaïdjan. La pétition est dans « Le Figaro ».

    En cette période de Noël où nous rejoindrons les nôtres, où nous nous réjouirons de célébrer la famille au-delà de toute frontière religieuse, où nous serons peut-être nombreux à avoir une pensée pour ceux qui sont seuls ou dans la souffrance, rappelons-nous que les Arméniens du Haut-Karabakh, sont coupés depuis près de deux semaines du reste du monde par l’Azerbaïdjan.

    À l’heure où nos enfants découvriront leurs cadeaux, les parents des 30.000 enfants du Haut-Karabakh aspireront à une seule chose : préserver la vie, l’avenir des leurs dans ces hautes montagnes où leurs ancêtres sont nés il y a plus de deux mille ans, et leur éviter une lente asphyxie.

    Après la guerre, après les bombes au phosphore, les tortures, qui ont brisé tant de vies en 2020, voilà en effet la dernière perversion conçue par la dictature azerbaïdjanaise : bloquer le corridor de Latchine, unique voie d’accès des Arméniens d’Artsakh/Haut-Karabakh vers l’extérieur. Conséquence : des familles séparées, des pénuries s’aggravant de jour en jour, l’absence de secours médicaux qui a déjà coûté une vie et menace plusieurs malades en soins critiques, dont des enfants.

    Nos souhaits que jamais les abominations du XXe siècle ne se reproduisent dans le nôtre n’étaient que des vœux pieux et iréniques.

    Courage admirable de ces gens pleins de dignité qui ne cèdent pas à la panique et s’organisent, car ils résistent et résisteront jusqu’au bout. Mais ils comptent sur nous, et nous ne pouvons nous dérober à leur appel. Étrange Noël 2022. Nous fêtons la naissance d’un roi de la pauvreté et de la paille venu porter aux hommes la chaleur de sa lumière. C’est cette date que choisit à dessein un dictateur du pétrole et des points de croissance pour plonger une population dans la nuit et le froid.

    Quel avenir en effet offrirons-nous à nos enfants, si nous donnons raison à la dictature, à la barbarie, contre l’une de nos plus anciennes civilisations, contre un peuple frère, lié à nous depuis des siècles, contre un peuple pont qui contribue depuis toujours au dialogue entre les cultures ?

    Que penseront nos enfants, sur quelles valeurs pourront-ils se construire, si nous laissons l’impensable se reproduire ? Oui, se reproduire. L’indifférence, les protestations platoniques autorisent les agresseurs d’aujourd’hui à se réclamer sans vergogne des bourreaux de 1915, de leur sinistre héritage, à user des mêmes procédés pour en finir avec ceux qu’ils exècrent, parce qu’ils nous ressemblent.

    Ainsi nos souhaits que jamais les abominations du XXe siècle ne se reproduisent dans le nôtre n’étaient que des vœux pieux et iréniques. Ainsi, dans ce monde triomphent toujours les méchants du moment qu’ils ont des choses à vendre et à fournir à leurs voisins.

    L’âme des Arméniens habite en effet nos chefs-d’œuvre de l’art roman, le rayonnement de notre culture jusqu’aux confins de l’Orient, la pensée de nos philosophes des Lumières, la poésie romantique, nos combats pour la justice, nos airs d’accordéon, le bouquet de tulipes que vous offrirez peut-être samedi soir.

    Rappelons-nous enfin que si nous connaissons Noël, les Arméniens y sont sans doute pour quelque chose, eux qui nous ont envoyé leurs pèlerins dès le Ve siècle, eux qui nous ont donné le pain d’épice qui garnira nos tables et le nom des Rois Mages.

    Rappelons-nous et surtout, mobilisons-nous. De nos consciences conjuguées, de nos voix unies, de toutes les façons dont chacun de nous s’opposera au drame qui se joue, nous pourrons préserver la vie des 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh.

    #jesoutienslarmenie
    #jesoutienslartsakh

    SIGNATURES :
    Sylvain Tesson, écrivain
    Pascal Bruckner, écrivain et philosophe
    Michel Onfray, philosophe
    Carole Bouquet, actrice
    Claude Lelouch, cinéaste
    Philippe Katerine, acteur et chanteur
    Stéphane Bern, animateur, acteur et écrivain
    Virginie Ledoyen, actrice
    Pascal Légitimus, acteur et metteur en scène
    Sinclair, compositeur et chanteur
    Alexandre Jardin, écrivain
    Roschdy Zem, acteur et réalisateur
    Pascal Ory, de l’Académie française
    Marc Dugain, écrivain et cinéaste
    Marc Coppey, violoncelliste
    Franz-Olivier Giesbert, journaliste et écrivain
    Nicolas Aznavour, cofondateur de la Fondation Aznavour
    Jean Reno, acteur
    Michel Quint, écrivain
    Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient
    Jean-Marie Rouart, de l’Académie française
    Sorj Chalandon, écrivain
    Costa Gavras, cinéaste
    Daniel Pennac, écrivain
    Pierre Richard, acteur
    Pierre Mazeaud, ancien Président du Conseil constitutionnel
    Robert Redeker, philosophe
    Benoît Duteurtre, écrivain
    Raphaël Personnaz, acteur
    Philippe Jaenada, écrivain
    Mathias Malzieu, chanteur et écrivain
    Pierre Jolivet, cinéaste
    Dominique Bona, de l’Académie française
    Gilbert Sinoué, écrivain
    Frédéric Vitoux, de l’Académie française
    Jean Tulard, de l’Institut
    Simon Abkarian, comédien
    Bruno Abraham-Kremer, comédien et metteur en scène
    Jean Achache, cinéaste
    Luc Adrian, journaliste
    Antoine Agoudjian, photographe
    Alain Altinoglu, chef d’orchestre
    Ardavan Amir-Aslani, avocat
    Jean-Baptiste Andrea, écrivain
    Gorune Aprikian, cinéaste
    Marie-Claude Arbaudie, productrice
    Gilles Arbona, acteur
    Christian Ardan, producteur
    François Ardillier-Carras, professeur des universités
    Ariane Ascaride, actrice
    Asilva, peintre
    Annick Asso, docteur ès Lettres
    Serge Avedikian, cinéaste
    Barbara Balestas Kazazian, cinéaste
    Elisabeth Barillé, écrivain
    Nicolas Bary, cinéaste et président des Écrans de la Paix
    Rodolphe Barsikian, dessinateur plasticien
    Frédérique Bel, actrice
    François-Xavier Bellamy, professeur agrégé de philosophie
    Alix Bénézech, actrice
    Alain Berliner, cinéaste
    Dominique Bertail, auteur, dessinateur
    Ludovic Berthillot, acteur
    Antoine Bordier, écrivain
    Laurent Brunner, directeur de l’Opéra Royal et du Château de Versailles
    Jean-Christophe Buisson, directeur-adjoint du Figaro Magazine
    David Camus, écrivain
    Christian Carion, cinéaste
    Jean des Cars, historien
    Virginie Carton, journaliste et écrivain
    Louis Carzou, journaliste et écrivain
    Olivier Casas, cinéaste
    Antoine Chereau, dessinateur
    Eric Chol, journaliste
    Joseph Chedid, compositeur et chanteur
    Jean-François Colosimo, éditeur
    Jean-Luc Cornette, auteur de BD
    Anahit Dasseux-Ter Mesropian, psychanalyste
    Arnaud Delalande, auteur, scénariste
    Marina Dédéyan, écrivain
    Alexandre Del Valle, essayiste
    Quentin Delcourt, cinéaste
    Olivier Delorme, écrivain et historien
    Annie Degroote, écrivaine et comédienne
    Hugues Dewavrin, vice-président de la Guilde et des Écrans de la Paix
    Jérôme Diamant-Berger, cinéaste
    Benjamin Diebling, réalisateur de jeux vidéo
    Hamza Djenat, photographe
    Nicolas Djermag, comédien
    Evelyne Dress, cinéaste
    Isabelle Duha, pianiste
    Ron Dyens, producteur de films
    Atom Egoyan, cinéaste
    Marielle Elis, productrice
    Frédéric Encel, essayiste
    Véronique Fauconnet, directrice artistique de théâtre, comédienne
    Charlène Favier, cinéaste
    Pierre Filmon, cinéaste
    Loïc Finaz, écrivain de marine
    Elsa Flageul écrivaine
    Lorraine Fouchet, écrivaine
    Dan Franck, écrivain
    Déborah François, actrice
    Patrice Franceschi, écrivain
    Olivier Frébourg, écrivain et éditeur
    Antoine Gariel, directeur de théâtre
    Costanza Gastaldi, photographe
    Éric Genetet, écrivain
    Ronan Girre, cinéaste
    Thierry Godard, acteur
    Nina Goern, chanteuse de Cats on Trees
    Alain Grandgérard, producteur
    Yulia Grigoryants, photographe
    Robert Guediguian, cinéaste
    Enguerrand Guépy, écrivain
    Sophie Guillemin, comédienne
    David Haroutunian, violoniste
    Roland Hayrabedian, chef d’orchestre
    Patrick Hernandez, producteur, distributeur
    Jacqueline Hillion, fonctionnaire de l’Education nationale
    François Huguenin, historien, essayiste
    Nadia Jandeau, metteuse en scène
    Annabelle Jacquemin-Guillaume, présidente de Fama
    Emmanuel Jaffelin, philosophe
    Michèle Kahn, écrivain
    Valérie Karsenti, actrice
    Baya Kasmi, cinéaste
    Robert Kechichian, cinéaste
    François-Xavier Kelidjian, avocat
    Gérard Krawczyk, cinéaste
    Michaël Langlois, historien
    Alexandra Lapierre, écrivain
    Thomas Le Carpentier, archéologue
    Jean-Jacques Lemêtre, musicien
    Anne Le Ny, actrice et cinéaste
    Jacques Le Rider, directeur d’études à l’EHESS
    Pauline Liétard, journaliste et réalisatrice
    Carolina Lerena, productrice
    Jean-Karl Lucas, compositeur
    Joseph Macé-Scaron, essayiste, romancier
    Caroline Madsac, co-présidente du collectif urgence Darfour
    Jean-Pierre Mahé, historien
    Elisa Mahé-Binet, écrivain
    Christian Makarian, essayiste, journaliste
    André Manoukian, auteur-compositeur, musicien
    Jacky Mamou, président du collectif urgence Darfour
    Bruno Mantovani, compositeur et chef d’orchestre
    Aïda Marcossian, pianiste
    Cécile Massie, photographe et secrétaire générale des Écrans de la Paix
    Nathalie Marchak, cinéaste
    Andrea Marcolongo, essayiste
    Nora Martirosyan, réalisatrice
    Guillaume Maurice, producteur
    Amélie Melkonian, productrice
    Benoît Menut, compositeur
    Radu Mihaileanu, cinéaste
    Thibault de Montaigu, journaliste, écrivain
    Jean-David Morvan, scénariste BD
    Alain Navarra de Borgia, sociologue et historien de l’art
    Lola Naymark, actrice et réalisatrice
    Valérie Osouf, cinéaste
    Alexandre Pachulski, écrivain
    Julie Paratian, productrice
    Laurent Perez Del Mar, compositeur
    Michel Petrossian, compositeur
    Antoine Pierlot, violoncelliste
    Jean-Marc Philips-Varjabédian, violoniste
    Gilles Pointeau, graphiste
    Patrick Radelet, musicien, compositeur
    Henri Roanne-Rosenblatt, écrivain-scénariste
    Yves Roucaute, philosophe
    Maya Sansa, actrice
    Isabelle Saporta, éditrice
    Sylvain Savoia, auteur, dessinateur
    Levon Sayan, producteur
    Fabrice Scott, acteur
    Séra, artiste-plasticien
    Idir Serghine, cinéaste
    Pr Alain Serrie, Président d’honneur de Douleur Sans Frontière
    Bernard Shalscha, journaliste
    Stéphane Simon, producteur et journaliste
    Astrig Siranossian, violoncelliste
    Marzena Sowa, autrice, documentariste
    Nicolas Steil, producteur et réalisateur
    Maud Tabachnik, écrivaine
    Akli Tadjer, écrivain
    Alain Terzian, producteur et réalisateur
    Marine de Tilly, journaliste et essayiste
    Ara Toranian, journaliste
    Valérie Toranian, journaliste et écrivain
    Marie-Claude Treilhou, cinéaste
    Fanny Valette, actrice
    Olivier-Thomas Venard, théologien
    Dan Verlinden, auteur de BD
    Arnaud Viard, cinéaste
    Virginie Visconti, productrice
    Olivier Weber, écrivain, journaliste, président de “Douleurs Sans Frontières"
    Charles Wright, écrivain
    Tigran Yegavian, journaliste et essayiste
    Benoît Yvert, éditeur
    Corinne Zarzavatdjian, comédienne et écrivaine
    Henry Zipper de Fabiani, ancien ambassadeur

  • Votre aide d’urgence pour les familles déshéritées de Bourj Hammoud et Nabaa (Liban)

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (Belgique) :

    Aide d’urgence pour les familles déshéritées de Bourj Hammoud et Nabaa (Liban)

    19/12/2022 Leuven – La crise que subit le Liban a durement touché les habitants de Bourj Hammoud et de Nabaa, qui vivaient déjà dans des conditions difficiles auparavant. Ils sont maintenant confrontés à la grande pauvreté. Le chômage et le manque de ressources financières les empêchent de payer le logement, l’électricité, la nourriture et les médicaments. Les patients atteints de cancer et ceux nécessitant des séances de dialyse ne peuvent plus recevoir de traitement. Nombre d’entre eux souffrent de dépression, de névrose et d’autres troubles psychiques. Les hommes qui ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur famille tombent souvent dans la spirale négative de la violence domestique. Le trafic de drogue et la prostitution sont devenus les moyens les plus faciles de se procurer de l’argent et les enfants en sont les premières victimes. D’où l’urgence d’aider ces familles.

    Soeur Roua (30 ans), novice de la Congrégation des Soeurs des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie, conduit une voiture transportant de la nourriture pour les familles de Bourj Hammoud à Beyrouth, au Liban.

    Les Soeurs des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie sont présentes au sein de la paroisse maronite de Saint-Joseph depuis 1989. Les soeurs ont une mission éducative, pastorale et sociale. Elles distribuent quotidiennement des repas, des vêtements, des médicaments, du lait pour les enfants et des couches.

    Les ressources des soeurs étant limitées, celles-ci donnent la priorité aux familles nombreuses, aux familles avec des personnes âgées dépendantes, aux familles avec des personnes handicapées (physiques ou mentales), aux personnes âgées vivant seules et sans ressources et aux familles qui risquent de perdre leur logement. C’est pourquoi le projet les aide à payer le loyer.

    Le prix d’une bouteille de gaz a tellement augmenté que les ménages sont dans l’incapacité de préparer les repas. Sans électricité, les enfants doivent étudier à la lumière des bougies. Le projet paie donc l’abonnement au générateur et fournit un réservoir de gaz tous les deux ou trois mois.

    Les enfants ont besoin de chaussures et de vêtements chauds, ainsi que de livres et de fournitures scolaires. Les parents ne peuvent pas payer les frais de scolarité et les enfants risquent d’être contraints de quitter l’école. Les soeurs veillent à ce que les familles reçoivent le minimum nécessaire pour une année scolaire.

    (61) Christmas Campaign 2022: LEBANON – Emergency aid for poor families – YouTube

    Cette vidéo fait partie de la campagne internationale de Noël 2022 de l’AED, dédiée à la Syrie et au Liban, et montre la tristesse de sœur Juliette causée par la pauvreté des familles libanaises qui, chaque jour à la porte de sa congrégation, demandent de la nourriture, des médicaments et d’autres secours d’urgence. Avec 100 euros, vous pouvez soutenir une famille à Bourj Hammoud ou Nabaa pendant un mois.

    Votre don bénéficiera à ce projet ou à un projet similaire, et permettra le travail pastoral de l’Aide à l’Église en Détresse.

    Faire un don
    Communication sur votre virement: 326-07-59 Liban

  • Soutenir l'Institut Européen de Bioéthique

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    Nous relayons bien volontier cet appel de l'IEB :

    Chers lecteurs,

    Vous avez conscience de l’importance des enjeux qui nous mobilisent depuis vingt ans.

    Pour contribuer à une bioéthique fondée sur le respect de la personne humaine, dans toutes ses fragilités, vous pouvez compter sur le travail de l’Institut Européen de Bioéthique, apprécié pour sa rigueur et son indépendance.

    Aujourd’hui, nous vous lançons cet appel.

    Nos objectifs pour les mois à venir ? 

    Nous souhaitons nous concentrer sur notre nouveau Manuel de Bioéthique, sa traduction en plusieurs langues (néerlandais, anglais, espagnol, italien, ...) sa réimpression et bien entendu sa diffusion. 

    Nous continuerons à mettre à jour tous nos 50 dossiers déjà parus afin que vous ayez toujours à portée de main une information fiable et précise. 

    Nous ne vous le disons pas assez mais chaque année, nous sommes touchés par la générosité surprenante de certains, et par les versements réguliers de nos donateurs fidèles. Merci infiniment !

    Notre action dépend de votre soutien ! Pouvons-nous compter sur vous ?

    Nous vous souhaitons une belle fête de Noël,

    Dr. Philippe Ballaux

    Président de l’Institut Européen de Bioéthique

    accompagné de toute l'équipe de l'IEB  

    Je soutiens l'IEB

  • Conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : Michel Petrossian dénonce le bal des tartuffes

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    Une "opinion" de Michel Petrossian publiée sur le site de la Libre (après avoir été publiée vendredi sur le site du Figaro) :

    Conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : le bal des tartuffes

    Depuis plusieurs jours, le haut-Karabakh est en mode étouffoir : pas de gaz, pas d’approvisionnement par voie terrestre ou aérienne. 120 000 Arméniens dont 30 000 enfants sont pris entre le marteau et l’enclume, comme des brebis que l’on mène à l’abattoir.

     
    Une opinion de Michel Petrossian, compositeur français d’origine arménienne. Il a remporté le Grand prix au Concours international de composition Reine Élisabeth en 2012

    Les couverts sont dressés, le minuteur est parti – tout est prêt pour que le funèbre festin d’un Noël inversé commence. Il célébrera la mort et non la vie, et pourra débuter par un dessert étrange – la bûche glacée. Certains l’aiment chaude, et l’Azerbaïdjan a tout pour vous servir – du gaz local (il en reste un peu), comme du gaz russe (on en revend beaucoup). Mais pour sa propre consommation, l’Azerbaïdjan préfère la bûche glacée, bien que saignante. La bûche à l’Arménien.

    Depuis plusieurs jours, l’Artsakh (Haut-Karabakh) est en mode étouffoir – pas de gaz, pas d’approvisionnement par voie terrestre ou aérienne. 120 000 Arméniens dont 30 000 enfants pris entre le marteau et l’enclume, comme des brebis que l’on mène à l’abattoir. Les obus en moins (pour le moment), la Deuxième Guerre a laissé un souvenir semblable : le siège de Léningrad par la Wehrmacht qui a valu 1 800 000 morts – et la symphonie n°7 Léningrad de Chostakovitch.

    Je songe à une œuvre symphonique qui serait l’équivalent contemporain, et j’ai déjà le titre – “Le bal des Tartuffes”.

    J’essaie d’imaginer le son des yeux qui se ferment – par le terrible froid qui nous guette, et qui va jusqu’à pénétrer l’âme, cela ne devrait pas être difficile. Des centaines, des milliers, des millions d’yeux qui se ferment en rythme. Les yeux de certains chefs d’État. Des hauts et des bas responsables. Des dirigeants de grandes institutions. Des investisseurs. Cling-cling – mouvement des yeux coordonnés.

    De nombreux Azéris venus en cars ont barré la route du couloir de Latchin, fragile cordon ombilical qui relie l’Artsakh à l’Arménie. Ils se présentent comme des “militants écologistes” et prétextent “l’écoterrorisme” des Arméniens pour justifier leur action. Mais c’est le salut néofasciste des Loups Gris qu’ils brandissent face aux militaires russes, force d’interposition qui doit assurer la “paix” signée au grand désavantage des Arméniens le 9 novembre 2020. Le compte à rebours est lancé, car ils donnent 24 heures aux Russes pour quitter le territoire. Et la mission d’observation de l’Union européenne se termine le 19 décembre. Josep Borrell, le vice-président de la Commission européenne, a précisé que ce délai ne sera pas prolongé. À vos montres, le festin va commencer bientôt !

    Avant la bûche, un permis de chasse donc… Qui sera opulente, car il y a tous les moyens pour la mener comme il faut. L’Union européenne a d’ailleurs accordé, il y a quelques jours, 2 milliards d’euros à l’Azerbaïdjan. Curieusement, c’est le groupe “Socialistes et Démocrates” (S&D) du Parlement européen qui a eu quelques scrupules à octroyer ce montant sans conditions, introduisant une motion qui proposait de subordonner strictement ce très généreux package “à l’engagement international de l’Azerbaïdjan au respect des droits de l’homme, y compris la préservation et la protection de l’héritage culturel et historique sur les territoires sous son contrôle”. Proposition rejetée !

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  • Ukraine : volte-face du Pape François

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Ukraine. La volte-face du Pape François. En soutien à la lutte armée d’un peuple martyr

    Infatigable, le Pape François continue à se positionner comme médiateur pour la paix. Mais sa dernière proposition de négociation, lancée il y a une semaine dans une interview accordée à l’hebdomadaire des jésuites de New York « America Magazine », a suscité une réaction de Moscou pour le moins brutale.

    « Ce n’est même plus de la russophobie, c’est une perversion de la vérité » : c’est par ces mots que la porte-parole des affaires étrangères russes, Maria Zakharova, a accueilli les arguments du Pape. L’ambassadeur russe près le Saint-Siège, Alexander Avdeev, a également fait part de son « indignation » face aux « insinuations » papales. Et enfin, le ministre des affaires étrangères en personne, Sergueï Lavrov, n’a pas hésiter à qualifier les déclarations du Pape de « non chrétiennes ». En ajoutant : « Le Vatican a dit que cela ne se répétera plus et qu’il s’agit probablement d’un malentendu, mais ça n’aide pas à augmenter l’autorité de l’État pontifical ».

    Ce qui a déclenché l’ire de Moscou, c’est un passage de l’interview où le Pape déclare avoir « beaucoup d’informations sur la cruauté des troupes » envoyées pour agresser l’Ukraine, avec la précision malheureuse que « généralement, les plus cruels sont peut-être ceux qui viennent de Russie, mais pas de la tradition russe, comme les Tchétchènes, les Bouriates, et ainsi de suite ». Donc non plus seulement les « mercenaires », comme le Pape l’avait déjà dénoncé à plusieurs reprises, mais également les troupes régulières d’ethnies particulières, dont les chefs, avec en tête le Tchétchène Ramzan Kadyrov, ont également vigoureusement protesté.

    Il n’en demeure pas moins – erreurs de communication mises à part, même si elles sont bien trop fréquentes – que dernièrement, ce que le Pape François dit et pense sur la guerre en Ukraine a beaucoup changé.

    Il faut faire remonter cette volte-face à la rencontre que le Pape a eue au Vatican le 7 novembre avec l’archevêque majeur de l’Église grecque-catholique ukrainienne, Sviatoslav Shevchuk (photo). Et elle s’est principalement matérialisée dans cette « Lettre du Saint-Père au peuple ukrainien » diffusée le 24 novembre, que Mgr Shevchuk lui-même avait demandé au Pape François d’écrire, et qui est très proche quant au style et au contenu aux messages que le chef des grecs-catholiques ukrainiens adresse à ses fidèles.

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