D'Ivo Van Hemelryk sur le Forum Catholicum :
La véritable tâche de « l’institution de l’Église »
12-02-2024
L’Église est là pour satisfaire nos besoins spirituels et non nos besoins existentiels, y compris sexuels, déclenchés par de bons ou de mauvais stimuli. Nos besoins spirituels sont basés sur le besoin humain fondamental de sens. Cela signifie, tout d’abord, que nous voulons savoir où nous allons (ou devrions) aller et que nous voulons aussi savoir le bon chemin. Ces réponses on ne les trouve ni dans les mythes, ni dans les sagas, ni dans les livres de contes de fées, ni dans les exposés scientifiques. Ces derniers ne sont pas des sources fiables à cet effet, puisque l’imperceptible spirituel ne peut pas être une matière scientifique, quoi qu’en disent des intellectuels égarés (avec ou sans titres épiscopaux). Nous les trouvons dans les paroles des prophètes, qui nous ont été transmises par la Bible et par le soi-disant « Institut ecclésiastique » maudit. Ils reflètent la volonté de Dieu, la seule ligne directrice correcte pour une vie qui accomplit son dessein pour la création : apporter le bonheur éternel à ses créatures choisies.
Sur cette base, nous obtenons une vision très différente de l’Institut susmentionné que celle qui nous est servie à la cuillère par des personnalités et des médias politiquement corrects. L’Église devient le moyen par excellence pour « établir le Royaume de Dieu sur la terre ». En dernière analyse, c’est l’institution principale qui est « du bon côté de l’histoire », car elle est directement au service du Seigneur de l’histoire : Celui qui reviendra pour décider de notre destin ultime et irrévocable.
Cela ne signifie pas que l’Église ne peut pas ou ne doit pas s’immiscer dans les affaires terrestres, car elle deviendrait alors une Église purement « théologique » ou théorique, mais qu’elle ne devrait pas se laisser tenter de perdre de vue sa tâche essentielle. À mon avis, c’est le plus grand danger qui menace notre Église aujourd’hui. Cette tendance la rend « humaniste » et cela sonne bien et moderne, mais ce n’est pas la même chose que « chrétienne ». En fait, cela peut avoir l’effet inverse. L’actuel président américain Joe Biden est un cas d’école de cette contradiction potentielle. Il continue de se considérer comme un membre fidèle de l’Église catholique, bien qu’il sache (ou devrait savoir) très bien que toute personne qui participe à un avortement provoqué est automatiquement « excommuniée ». Son engagement en faveur d’une solution humaine pour les femmes confrontées à des grossesses non désirées se heurte de front à l’exigence chrétienne de protéger autant que possible la vie humaine à naître.
Un chrétien ne fonde pas sa vie principalement sur les droits de l’homme, mais sur les lois divines. Curieusement, ils protègent mieux les droits de l’homme. Après tout, quel droit est plus fondamental que le droit à la vie ? Cela ne commence pas à une soi-disant date de « viabilité » (sic. Président Biden), mais existe depuis le tout premier instant de notre existence, avec la création du zygote humain. Dès lors, chaque être humain est un être d’une valeur inestimable aux yeux du Créateur. Il est facile pour n’importe qui de comprendre cela, mais cela va à l’encontre d’un égoïsme mortifère qui mine notre conscience éthique humaine et nous encourage à utiliser toutes sortes d’excuses pour contourner la responsabilité maternelle. C’est pourquoi l’Église appelle l’avortement provoqué, sans raison médicale valable, par son nom : il s’agit tout simplement d’un meurtre, de la fin d’une vie humaine qui dépendait de l’amour de sa mère. Cf. le pape François lors de son voyage de retour de Hongrie en 2021.