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Spiritualité - Page 95

  • Qui est Rupnik et pourquoi les bergogliens l'ont-ils protégé ?

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    De Vistemboir sur le Forum Catholique :

    Article de Hilary White, correspondante d’Italie de The Remnant, paru le 26 juillet 2023 sur The Remnantet intitulé Who is Marko Ivan Rupnik, & why did the Bergoglians shelter him?
    (Traduit à l’aide de deepl.com)


    Marko Rupnik : affaire classée

    Je ne vais pas vous parler beaucoup de l'affaire du Père Marko Rupnik, artiste mosaïste et ancien jésuite, du point de vue de son histoire et de ses particularités. J'aimerais plutôt parler de la signification de son art. Les grandes lignes du scandale peuvent être trouvées partout. Le Pillar Catholic a couvert de manière assez régulière tous les hauts et les bas - ce qui n'est pas surprenant si l'on connaît un peu la situation au Vatican et dans l'ordre des jésuites.

    L'affaire semble s'être tassée, ni le Vatican ni l'ordre des Jésuites n'étant apparemment intéressés par le fond du problème, à savoir que le Slovène Marko Rupnik, l'affiche la plus aimée du régime pour la révolution culturelle de Vatican II, s'est créé un harem personnel de femmes qu'il a manipulées pour des activités sexuelles grotesquement pseudo-religieuses, trop horribles et blasphématoires pour être évoquées devant tout le monde. Il reste prêtre - rapidement excommunié pour l'un des délits canoniques (crimes canoniques) les plus graves qu'un prêtre puisse commettre, mais pardonné parce que, nous assure-t-on, "il s'est repenti". D'accord, je suppose que nous devrons vous croire sur parole.

    Depuis lors, il a été expulsé de la Compagnie de Jésus pour "désobéissance" (aucun détail n'a été fourni), mais son organisation, Centro Aletti, y compris l'"ordre religieux" féminin qu'il a fondé pour l'encadrer, reste en place, et ses membres ainsi que ses amis et défenseurs personnels occupent toujours des positions puissantes au sein de la curie romaine.

    Même si vous ne connaissez pas le nom, vous connaissez son travail

    Ce qu'il est important de saisir d'emblée, c'est son immense importance en tant que personnage public, en tant que représentant artistique du régime post-conciliaire du Novus Ordo. Ses images sont l'étalon-or de l'"iconique", officiellement promue, de l'esthétique Vatican II. En tant que tel, il est une célébrité dans le monde du Novus Ordo.

    Ses mosaïques se trouvent sur les façades et à l'intérieur de certaines des églises les plus importantes du monde catholique, y compris Lourdes, Fatima et le lieu de repos de Padre Pio ; elles sont imprimées sur les couvertures des publications catholiques officielles, allant des missels d'autel aux vêtements et draperies liturgiques, en passant par les magazines et les bulletins d'information. Si vous avez assisté à une cérémonie liturgique du Novus Ordo au cours des dix dernières années, vous la connaissez. C'est l'art "officiel" du nouveau paradigme. Les projets diocésains aux titres bureaucratiques turgescents tels que "La mission de l'Église dans le monde moderne à la lumière de Vatican II" du "Centre pour l'enrichissement de la foi" du diocèse de Perth, adorent utiliser ses œuvres pour illustrer par exemple leurs sites internet.

    En Italie, il est également célèbre pour ses prédications, ses exposés catéchétiques et ses conférences qui passent, ou sont passées, régulièrement à la télévision et sont largement diffusées sur YouTube. En bref, il est un éminent porte-parole de l'idéologie du Nouveau Paradigme, un acteur majeur de la diffusion de ses idées auprès des catholiques ordinaires, surtout en Italie.

    En 1966, l'artiste suisse Annie Vallotton a été chargée de créer ces illustrations et des centaines d'autres similaires pour "La Bible de la Bonne Nouvelle". Compte tenu de la qualité de la traduction en "langage clair", ces images étaient en effet idéales.

    L'art par et pour les petits enfants

    Nous connaissons tous ce type d'art, du moins d'une manière générale : c'est l'art qui nous dit que nous sommes coincés pour toujours dans la couleur ambre de 1969. L'art de Rupnik est l'art du conciliarisme Vatican II, l'équivalent visuel de la musique de Dan Schutte et des Jésuites de Saint-Louis. (Et ce n'est certainement pas un hasard s'ils sont tous deux jésuites).

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  • Un florilège de six articles proposés par La Nef

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    L'été s'approche, l'été s'installe, l'été suit son cours... Cette période, qui est pour beaucoup d'entre nous un moment béni pour retrouver nos proches, mais aussi pour nous réunifier, pour réfléchir, pour prier, peut être aussi l'occasion de lire quelques articles à même de nourrir notre intelligence et notre cœur.

    La Nef vous propose pour ce mois d'août un florilège de six articles, pour prendre un peu de recul, pour alimenter votre réflexion ou votre vie spirituelle

    Bonne lecture, et heureux été à tous ! 

    La Nef

    • Autorité : une citadelle à bâtir 

    par Elisabeth Geffroy

    Réflexion sur l'autorité. Avec Hannah Arendt, nous comprenons que l'autorité véritable est en fait fondée sur plus grand qu'elle-même, sur une idée commune que l'on se fait du bien. Pour restaurer l'autorité, il nous faut retrouver le sens du collectif et de la chose commune, accepter qu'une verticalité vienne relever l'édifice, que les pierres arrêtent de crier « moi, moi, moi ! » et qu'enfin elles s'assemblent en un temple. Et il nous faut à nouveau agir ensemble : « Force-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu'ils se haïssent, jetez-leur du grain. » (Saint-Exupéry) Découvrir cet article

    • L'oraison

    Par un moine de Fontgombault

    Ascension de l’âme qui cherche Dieu, dialogue, rencontre véritable, "commerce intime d’amitié, où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé", épreuve de solitude, d'assiduité, d'intériorité, de foi, qu'est-ce précisément que l'oraison ? « Si Dieu se révèle comme Père dans le Christ, alors c’est un besoin que de le chercher dans le secret, de prendre du temps pour lui, de l’attendre. » Découvrir cet article

    • Bienfaits du confessionnal

    par l'abbé Laurent Spriet

    Il faut bien avouer que, depuis quelques décennies, les confessionnaux des églises servent plus de placards à balais que de lieux où prêtres et laïcs célèbrent le sacrement de pénitence. Le Code de Droit canonique établit pourtant que "les confessions ne seront pas entendues en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause". Et si le temps était venu d'un petit éloge de ce mobilier qu'est le confessionnal ? Lire la suite de l'article

    • Benoît XVI : récit et cohérence d'une vie

    Par le chanoine Christian Gouyaud

    L'été peut être le moment de s'arrêter pour prendre le temps de lire un long article qui retrace en détails la vie de Benoît XVI, et qui, au gré de cette chronologie, expose les grandes intuitions théologiques et intellectuelles de ce grand homme. 

    Joseph Ratzinger a marqué son époque en tant que théologien, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (1981-2005), puis en tant que pape (2005-2013). Présentation d’une vie et d’une œuvre extraordinairement riches. Découvrir cet article

    • Baudelaire : la réponse de Dieu au poète

    par le père Luc de Bellescize

    Baudelaire fut un cœur inquiet, l’homme du De profundis qui criait dans la vallée des larmes. Il fit preuve d'une lucidité implacable sur les mensonges de l’homme, sur la nature blessée, sur l’ambiguïté de la beauté dont le regard est à la fois « infernal et divin ». Il scruta « jusqu’à l’intime la pierre obscure et sombre » d’un monde soumis au désespoir. 

    On peut voir en sainte Thérèse de Lisieux une réponse mystérieuse au « poète maudit », elle qui traversa dans l’héroïcité de la foi un monde dépourvu d’espérance. Découvrir cet article

    • « Le Chemin, la Vérité, la Vie »

    Par le père Louis, prieur de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux

    Prendre au sérieux cet appel de Jésus à faire de lui le Chemin, la Vérité, la Vie, c'est un long apprentissage : apprendre à aimer notre vie telle qu'elle est (loin de tout fatalisme), apprendre à suivre le Christ au lieu de toujours lui demander de nous suivre, apprendre qu'« aimer Dieu signifie aussi aimer le chemin qu'il a pensé pour nous », apprendre à connaître Jésus de façon toujours plus personnelle, apprendre que la seule nouveauté qui peut nous libérer de la routine se trouve à l'intérieur de nous, dans la présence de l'Esprit-Saint, apprendre ainsi au bout du chemin que, véritablement, « on n'est jamais banal »

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  • Lisbonne : à la recherche du Seigneur Jésus

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    À la recherche du Seigneur Jésus à Lisbonne

    En pensant à l'exemple le plus récent d'un catholicisme abruti par la 'religion du soyez gentils', je me suis souvenu d'une approche radicalement différente pour expliquer la relation du Seigneur Jésus aux aspirations des jeunes cœurs.

    26 juillet 2023

    À la mi-mai, j'ai passé deux jours intenses à Lisbonne, où une nouvelle édition portugaise de mes Lettres à un jeune catholique était en cours de préparation en tant que ressource catéchétique pour les Journées Mondiales de la Jeunesse 2023. Dans cette ville merveilleuse et aux alentours, j'ai eu le plaisir de rencontrer des éducateurs catholiques de tout le Portugal ; j'ai été accueilli pour des discussions dans deux paroisses dynamiques ; et j'ai eu droit à une visite éclair au QG des Journées Mondiales de la Jeunesse : un ancien commissariat militaire, où une armée d'un autre genre - un régiment de jeunes activistes catholiques énergiques - s'occupait de la logistique d'un rassemblement international qui mettrait à l'épreuve la capacité d'un "planificateur d'événements" de la société la plus coûteuse. Dans chacune de ces rencontres, j'ai trouvé un grand espoir que les JMJ-2023, sous la protection maternelle de Notre-Dame de Fatima, dynamiseraient la nouvelle évangélisation au Portugal et peut-être dans toute l'Europe occidentale.

    Je ne peux donc pas imaginer que mes amis portugais étaient remplis d'une joie pentecôtiste lorsque le coordinateur des JMJ, l'évêque auxiliaire de Lisbonne Américo Aguiar, a déclaré dans une interview du 6 juillet que, lors des JMJ-2023, "nous ne voulons pas convertir les jeunes au Christ ou à l'Église catholique ou à quoi que ce soit de ce genre". L'objectif des JMJ-2023 était plutôt de créer une situation dans laquelle chaque jeune pourrait dire : "Je pense différemment, je ressens différemment, j'organise ma vie différemment, mais nous sommes frères et nous allons ensemble pour construire l'avenir".

    Ce renoncement frappant au grand envoi en mission - "Allez et faites de toutes les nations des disciples... enseignez-leur tout ce que je vous ai prescrit" (Matthieu 28:19-20) - n'aurait peut-être pas résonné au-delà du Portugal si le pape François n'avait pas annoncé, trois jours plus tard, son intention de créer Mgr Aguiar cardinal le 30 septembre. La bagarre habituelle sur Internet s'en est suivie, et l'auxiliaire de Lisbonne, ressentant manifestement une certaine pression, a expliqué que ses propos avaient été sortis de leur contexte ; tout ce qu'il disait, c'est qu'il n'y aurait pas de "prosélytisme" lors des JMJ-2023.

    Ce que l'évêque et cardinal désigné n'a pas expliqué, c'est pourquoi l'accomplissement du grand envoi en mission par l'évangélisation et la catéchèse - jusqu'à présent considérées comme des composantes essentielles de toute Journée mondiale de la jeunesse - constituait du "prosélytisme".

    En réfléchissant à ce dernier exemple de catholicisme abruti par 'la religion du soyez gentils' (religion of nice), je me suis souvenu d'une approche radicalement différente pour expliquer la relation du Seigneur Jésus aux aspirations des jeunes cœurs. C'est l'approche adoptée par le pape Jean-Paul II à Tor Vergata, à Rome, au cours de la veillée nocturne précédant la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse 2000. Le pape avait placé le Christ au centre d'un immense rassemblement de jeunes adultes catholiques en prononçant ces mots mémorables :

    C'est Jésus que vous cherchez quand vous rêvez de bonheur ; il vous attend quand rien d'autre ne vous satisfait ; il est la beauté qui vous attire tant ; c'est lui qui provoque en vous cette soif de plénitude qui ne vous laissera pas vous contenter d'un compromis ; c'est lui qui vous pousse à vous défaire des masques d'une vie factice ; c'est lui qui lit dans vos cœurs vos choix les plus authentiques, ceux que les autres essaient d'étouffer. C'est Jésus qui suscite en vous le désir de faire quelque chose de grand de votre vie, la volonté de suivre un idéal, le refus de vous laisser abattre par la médiocrité, le courage de vous engager humblement et patiemment à vous améliorer et à améliorer la société, à rendre le monde plus humain et plus fraternel.

    Un christocentrisme aussi solide n'est pas, selon moi, du "prosélytisme". C'est un témoignage chrétien de la vérité chrétienne. C'est une affirmation qui allie conviction et compassion. C'est une explication de la confession fondamentale de la foi chrétienne : Kýrios Iēsoûs, "Jésus est Seigneur". Et c'est ce christocentrisme qui a inspiré des millions de jeunes catholiques qui ont participé aux Journées mondiales de la jeunesse depuis 1984 à devenir les disciples missionnaires pour lesquels ils ont été baptisés.

    En ce qui concerne le fastidieux psychobabillage sur le fait de marcher ensemble vers l'avenir, l'évêque Aguiar et d'autres qui s'y adonnent pourraient reconsidérer l'histoire magnifiquement élaborée de Saint Luc des deux disciples marchant vers Emmaüs l'après-midi du dimanche de Pâques (Luc 24:13-35). Ils marchaient ensemble. Mais ils marchaient dans la mauvaise direction jusqu'à ce qu'ils rencontrent le Ressuscité. Ils ont alors recommencé à marcher ensemble, mais désormais dans la bonne direction : vers une Jérusalem transformée par la résurrection, à partir de laquelle eux et les autres qui avaient rencontré le Seigneur Jésus seraient envoyés dans le monde entier pour inviter les autres à "la cité du Dieu vivant" (Hébreux 12:22).

    C'est cette "marche ensemble" que les Journées mondiales de la jeunesse devraient inspirer : une marche ensemble qui mène au Christ et à la mission.

    (La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver).

  • Suivre les 2.000 Belges aux JMJ de Lisbonne avec 10 journalistes et correspondants sur 1RCF BELGIQUE

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  • Le grand départ des Belges aux Journées Mondiales de la Jeunesse de Lisbonne

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    De KTO Télévision :

    Le grand départ des Belges aux JMJ de Lisbonne !

    24/07/2023

    C’est parti ! 380 jeunes belges ont pris la route ce lundi matin, destination Lisbonne pour les Journées Mondiales de la Jeunesse. Première étape au sanctuaire Notre-Dame de Beauraing, où les jeunes ont confié leur pèlerinage. Reportage au coeur des JMJ vécues par les belges francophones, par Ophélie Marien. Retrouvez toute la programmation spéciale pour les Journées Mondiales de la Jeunesse sur ktotv.com

  • La déchristianisation de l'Occident est-elle inéluctable ?

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    Occident, la fin du sacré ? Suivez le Club Le Figaro Idées animé par Eugénie Bastié: 1 - La déchristianisation : un phénomène inéluctable ? 2 - Seuls face à la mort ?  3 - Une religion identitaire ?

    Retrouvez Le Club Le Figaro Idées, avec Sonia Mabrouk, Laurence de Charette et Guillaume Cuchet, autour d'Eugénie Bastié :

  • Evangile et homélie du 16e dimanche du temps ordinaire : la parabole de l'ivraie

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    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 13,24-43.

    En ce temps-là, Jésus proposa cette parabole à la foule : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. 
    Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. 
    Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. 
    Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” 
    Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” 
    Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. 
    Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » 
    Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et qu’il a semée dans son champ. 
    C’est la plus petite de toutes les semences, mais, quand elle a poussé, elle dépasse les autres plantes potagères et devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent et font leurs nids dans ses branches. » 
    Il leur dit une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au levain qu’une femme a pris et qu’elle a enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » 
    Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, 
    accomplissant ainsi la parole du prophète : ‘J’ouvrirai la bouche pour des paraboles, je publierai ce qui fut caché depuis la fondation du monde.’ 
    Alors, laissant les foules, il vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » 
    Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; 
    le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. 
    L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. 
    De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. 
    Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; 
    ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. 
    Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »

    La parabole de l'ivraie, homélie du Père Simon Noël

    La parabole de l'ivraie n'offre guère de difficultés de compréhension, puisque Notre Seigneur lui même en a fourni l'explication, comme il l'avait déjà fait pour la parabole du semeur. Le semeur c'est Jésus, le Fils qui est venu en ce monde de la part du Père pour nous annoncer la Bonne Nouvelle. Le champ, c'est le monde. Le bon grain ce sont ceux qui ayant accueilli l’Évangile vivent dans la grâce de Dieu une vie d'amour de Dieu et du prochain. L'ivraie ce sont ceux qui vivent dans le péché, ceux qui, comme l'a dit l'ange qui est apparu aux trois bergers de Fatima, ne croient pas , n'adorent pas, n'espèrent pas et n'aiment pas Dieu. Au lieu d'être les enfants de Dieu, ils sont les fils du diable. La moisson c'est la fin des temps, quand Jésus apparaîtra dans sa gloire, et les moissonneurs ce sont les anges qui escorteront le Christ lorsqu'il reviendra.

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  • 16e dimanche du temps ordinaire : des images pour croire

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    Du Père Raphaël Devillers o.p. (source) :

    DES IMAGES POUR CROIRE

    Le grand discours de Jésus sur les paraboles se situe au centre de l’évangile de Matthieu : en 7 images, Jésus essaie de faire comprendre ce qu’est le « Royaume de Dieu » que son Père lui a donné mission d’inaugurer sur terre. Loin d’être une transfiguration immédiate du monde (ce qui ferait de nous des sujets irresponsables), ce Royaume commence par l’annonce de la Bonne Nouvelle à des hommes qui doivent se prononcer, s’engager comme des acteurs libres.
    Dans la 1ère parabole, lue dimanche passé, Jésus s’est comparé à un semeur qui lance la Parole de Dieu : celle-ci est reçue diversement, il y a beaucoup d’échecs mais la réussite finale est assurée.

    2ème PARABOLE : L’IVRAIE

    Il leur proposa une autre parabole : « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ. Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?” Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?” Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” »

    Si le Royaume a commencé, pourquoi y a-t-il tant de mal ? C’est qu’il y a un autre semeur, satan, le diable qui, dès le début, au désert, lançait à Jésus des suggestions perverses pour le faire dévier (4, 3-11). Si Jésus n’a pas cédé, il en va autrement de nous qui laissons le mal étendre ses ramifications telle l’ivraie, la mauvaise herbe, « la zizanie », dans le champ du bon blé.
    La tentation est de vouloir éradiquer ce mal au plus vite, de vouloir un monde parfait où ne subsistent que les bons. Les grands conquérants veulent imposer leur modèle ; les idéologies veulent exterminer ceux qui ne sont pas « dans la ligne du Parti » ; il est arrivé à l’Eglise de vouloir être la communauté des « purs » et de faire taire ceux qu’on estimait mauvais. Déjà les deux apôtres Jacques et Jean, furieux d’être refusés dans un village, demandaient à Jésus de la consumer par le feu mais Jésus les avait vertement réprimandés (Luc 9, 53). Un philosophe parlait de « la pureté dangereuse ».
    La parabole est donc une exhortation à la patience et un interdit de la condamnation. D’abord parce que nous n’avons pas tous les éléments pour juger et que nous pouvons faire de fausses estimations ; ensuite parce que les hommes ne sont pas des végétaux fixés dans leur espèce et que certains, mauvais, peuvent un jour se convertir et devenir bons ; ensuite parce que le bien peut se développer dans son affrontement au mal, la présence d’un défaut peut faire grandir en sainteté : enfin parce nous devons laisser le jugement à Celui-là seul qui peut l’exercer en vérité. Soyons patients, supportons, ne condamnons pas tout en maintenant l’espérance que la Lumière l’emportera. Seul Dieu peut réaliser la Jérusalem céleste.

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  • Message du pape François à l'occasion de la 3ème journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées

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    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS À L'OCCASION DE LA 3ème JOURNÉE MONDIALE DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    source

    23 juillet 2023

    « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50)

    Chers frères et sœurs !

    « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge » (Lc 1, 50) : c’est le thème de la 3ème Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées. C’est un thème qui nous renvoie à une rencontre bénie : la rencontre entre la jeune Marie et sa parente âgée Élisabeth (cf. Lc 1, 39-56). Cette dernière, remplie de l’Esprit Saint, adresse à la Mère de Dieu des paroles qui, des milliers d’années plus tard, rythment notre prière quotidienne : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (v. 42). Et l’Esprit Saint, déjà descendu sur Marie, l’inspire à répondre par le Magnificat, où elle proclame que la miséricorde du Seigneur s’étend d’âge en âge. L’Esprit Saint bénit et accompagne toute rencontre fructueuse entre les différentes générations, entre grands-parents et petits-enfants, entre jeunes et personnes âgées. Dieu désire en effet que les jeunes réjouissent le cœur des personnes âgées et qu’ils puisent la sagesse de leurs expériences, comme Marie l’a fait avec Élisabeth. Mais, avant tout, le Seigneur désire que nous ne laissions pas les personnes âgées seules, que nous ne les reléguions pas en marge de la vie, comme c’est malheureusement trop souvent le cas aujourd’hui.

    Cette année, la proximité entre la célébration de la Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées et celle des Journées Mondiales de la Jeunesse est belle ; toutes les deux ont pour thème “la hâte” (cf. v. 39) de Marie à rendre visite à Élisabeth et nous amènent à réfléchir sur le lien entre jeunes et personnes âgées. Le Seigneur souhaite que les jeunes, en les rencontrant, accueillent l’appel à préserver la mémoire, et qu’ils reconnaissent, grâce à elles, le don d’appartenir à une histoire plus grande. L’amitié d’une personne âgée aide le jeune à ne pas réduire sa vie au présent et à se rappeler que tout ne dépend pas de ses propres capacités. Pour les plus âgés, en revanche, la présence d’un jeune ouvre l’espérance que ce qu’ils ont vécu ne sera pas perdu et que leurs rêves se réaliseront. En définitive, la visite de Marie à Élisabeth, et la conscience que la miséricorde du Seigneur se transmet d’une génération à l’autre, révèlent que nous ne pouvons pas avancer – ni même nous sauver – tout seuls et que l’intervention de Dieu se manifeste toujours ensemble, dans l’histoire d’un peuple. C’est Marie elle-même qui le dit dans le Magnificat, en exultant en Dieu qui a accompli des merveilles nouvelles et surprenantes, fidèle à la promesse faite à Abraham (cf. v. 51-55).

    Pour mieux accueillir le style de l’agir de Dieu, rappelons-nous que le temps doit être vécu dans sa plénitude, parce que les réalités les plus grandes et les rêves les plus beaux ne se réalisent pas en un instant, mais à travers une croissance et une maturation : en chemin, en dialogue, en relation. C’est pourquoi ceux qui se concentrent uniquement sur l’immédiat, sur leurs propres avantages à obtenir rapidement et avec avidité, sur le “tout et maintenant”, perdent de vue l’action de Dieu. Au contraire, son projet d’amour s’étend sur le passé, le présent et l’avenir, il embrasse et relie les générations. C’est un projet qui va au-delà de nous-mêmes, mais où chacun est important et, surtout, est appelé à aller plus loin. Pour les plus jeunes, il s’agit d’aller au-delà de l’immédiat où la réalité virtuelle nous enferme et nous détourne souvent de l’action concrète. Pour les plus âgés, il s’agit de ne pas s’attarder sur les forces qui s’affaiblissent et de ne pas regretter les occasions perdues. Regardons vers l’avant ! Laissons-nous modeler par la grâce de Dieu qui, d’âge en âge, nous libère de l’immobilisme et des regrets du passé !

    Dans la rencontre entre Marie et Élisabeth, entre jeunes et personnes âgées, Dieu nous donne son avenir. En effet, le chemin de Marie et l’accueil d’Élisabeth ouvrent la porte à la manifestation du salut : à travers leur étreinte, sa miséricorde fait irruption dans l’histoire humaine avec une joyeuse douceur. Je voudrais donc inviter chacun à penser à cette rencontre, mieux, à fermer les yeux et à imaginer un instant cette étreinte entre la jeune Mère de Dieu et la vieille mère de saint Jean-Baptiste ; à se la représenter dans l’esprit et à la visualiser dans le cœur, pour la fixer dans l’âme comme une lumineuse icône intérieure.

    Et j’invite ensuite à passer de l’imagination au concret en faisant quelque chose pour étreindre les grands-parents et les personnes âgées. Ne les laissons pas seuls, leur présence dans les familles et les communautés est précieuse, elle nous donne la conscience de partager le même héritage et de faire partie d’un peuple où l’on conserve les racines. Oui, ce sont les personnes âgées qui nous transmettent notre appartenance au Peuple saint de Dieu. L’Église, tout comme la société, a besoin d’elles. Elles livrent au présent un passé nécessaire pour construire l’avenir. Honorons-les, ne nous privons pas de leur compagnie et ne les privons pas de la nôtre, ne permettons pas qu’elles soient rejetées !

    La Journée Mondiale des Grands-Parents et des Personnes Âgées veut être un petit signe délicat d’espérance pour eux et pour toute l’Église. Je renouvelle donc mon invitation à tous – diocèses, paroisses, associations, communautés – à la célébrer en mettant l’accent sur la joie débordante d’une rencontre renouvelée entre jeunes et personnes âgées. À vous jeunes, qui vous préparez à partir pour Lisbonne ou qui vivrez les Journées Mondiales de la Jeunesse chez vous, je voudrais dire : avant de vous mettre en route, allez rendre visite à vos grands-parents, rendez visite à une personne âgée qui vit seule ! Sa prière vous protégera et vous porterez dans votre cœur la bénédiction de cette rencontre. À vous personnes âgées, je demande d’accompagner par la prière les jeunes qui s’apprêtent à célébrer les JMJ. Ces jeunes sont la réponse de Dieu à vos demandes, le fruit de ce que vous avez semé, le signe que Dieu n’abandonne pas son peuple, mais qu’Il le rajeunit toujours avec l’imagination de l’Esprit Saint.

    Chers grands-parents, chers frères et sœurs âgés, que la bénédiction de l’étreinte entre Marie et Élisabeth vous parvienne et qu’elle remplisse vos cœurs de paix. Je vous bénis avec affection. Et vous, s’il vous plaît, priez pour moi.

    Rome, Saint-Jean-de-Latran, 31 mai 2023, Fête de la Visitation de la Vierge Marie.

    FRANÇOIS

  • La lettre ouverte du Père de Bellescize à un nouveau cardinal à l'occasion des JMJ et du synode

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    Du Père Luc de Bellescize sur le site de Famille Chrétienne :

    Lettre ouverte à un nouveau cardinal à l'occasion des JMJ et du synode

    J’imagine votre sentiment quand vous avez été appelé à cet honneur et à cette noble mission. On n’entre pas dans l’Église pour faire carrière, ni pour gagner de l’argent, ni pour la gloire qui vient des hommes. Il est prestigieux pourtant d’être cardinal. Les gardes suisses vous saluent avec le respect dû à votre rang. Ils lèvent bien haut leur hallebarde, le regard fixe, quand vous passez dans un froissement de soutane rouge à la ceinture moirée. Rouge comme le sang des martyrs. Rouge comme l’amour qui ne passera jamais. Vous êtes spontanément invité, écouté, flatté. Pas toujours pour ce que vous êtes, plus souvent pour ce que vous représentez. Vous êtes aussi persécuté pour une part, à la mesure de votre fidélité au Christ. S’il vous arrive d’être ridiculisé par les hommes, si le monde vous « prend en haine » (Jn 15, 18) comme nous l’a annoncé notre Maître, vous voyez rapidement qui sont vos amis véritables. Vous garderez toujours le soutien des petits et des humbles, qui ont un sens très sûr pour suivre les témoins de la foi.

    Une Eglise « anémiée et flottante »

    Vous connaissez la joie de servir. Je pense que vous connaissez aussi la part des peines, le souci de toutes les Églises (2 Co 11, 28), la charge de votre responsabilité et surtout celle d’élire le successeur de Pierre, avec la gravité de voter en conscience et dans une intense prière pour choisir celui dont la mission est d’affermir le peuple de Dieu et de veiller à son unité. L’impression diffuse d’être incapable d’honorer la charge vous guette sans doute, comme elle tourmente les prophètes et les saints, ceux qui sont revenus des illusions que nous façonnons sur nous-mêmes.

     

    Je voudrais vous confier que cette année, lors des ordinations sacerdotales, j’ai éprouvé en imposant les mains aux jeunes prêtres dans la longue procession un sentiment de joie mêlée d’effroi tant l’Église me semble anémiée et flottante comme une adolescente narcissique qui se palpe le nombril et s’épuise à se définir et se redéfinir sans cesse, sans savoir où elle va car elle a trop oublié d’où elle vient.

    Jamais je n’ai regretté d’être prêtre et je suis sûr que vous pourriez en dire autant. Mais il est sain et légitime, vu que l’Église n’est pas une dictature - pas plus qu’elle n’est une démocratie - de vous dire mon inquiétude diffuse, celle de beaucoup de mes frères prêtres et de fidèles engagés concernant le chemin qui se dessine dans l’instrumentum laboris du synode sur la synodalité. Ce document de travail me semble considérablement éloigné des préoccupations de la jeunesse, faible en nombre mais fervente, qui anime nos paroisses et n’y a d’ailleurs que très peu participé. Il me semble aussi très loin des attentes des communautés d’origine étrangères, comme les africains ou les antillais, qui font vivre nos sanctuaires avec leur piété fervente, joyeuse et populaire.

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  • Un entretien exceptionnel avec Mgr Luc Terlinden, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles (KTO)

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    De KTO télévision :

    Entretien exceptionnel avec Mgr Luc Terlinden, archevêque de Malines-Bruxelles

    21/07/2023

    La rédaction de KTO vous invite à découvrir le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles et Primat de Belgique, nommé par le pape François le 22 juin dernier. Il confie ses enracinements intellectuels et spirituels, entre le philosophe de la modernité Charles Taylor et saint John Henry Newman. Son expérience pastorale auprès des jeunes et en paroisse, ainsi que pour la formation des prêtres a renforcé son espérance. « Notre identité chrétienne est forte si elle est centrée sur le Christ » rappelle-t-il volontiers. « Pour annoncer l’Evangile, il faut se faire le frère de ceux à qui on s’adresse » souligne celui qui a choisi comme devise épiscopale Fratelli tutti. Mgr Terlinden revient sur la démarche synodale en cours dans l’Eglise. Il évoque enfin les défis de l’archidiocèse et la manière dont il vit le renouvellement de générations au sein de l’épiscopat belge. Cet entretien diffusé à l’occasion de la fête nationale en Belgique est animé par Etienne Loraillère.

  • Si la "synodalité" n'a pas pour but de favoriser la sainteté, alors il s'agit d'un nombrilisme ecclésiastique institutionnel et d'une scandaleuse perte de temps et d'argent

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    De George Weigel sur le Catholic World Report :

    Synodalité et sainteté

    Pourquoi le document de travail pour le Synode d'octobre sur la synodalité est-il pratiquement dépourvu de références aux saints, ou à l'héritage de sainteté de l'Église depuis deux millénaires, ou aux saints qui nous entourent en ce troisième millénaire de "voyage ensemble" ?

    19 juillet 2023

    Le pape Benoît XVI a souvent dit que, dans le monde sceptique et cynique d'aujourd'hui, les saints défendent la vérité du christianisme de manière plus convaincante que les arguments les plus sophistiqués. On peut donc se demander pourquoi le document de travail (Instrumentum Laboris, ou IL) pour le synode d'octobre sur la synodalité est pratiquement dépourvu de références aux saints, à l'héritage de sainteté de l'Église au cours de deux millénaires, ou aux saints qui nous entourent en ce troisième millénaire de "cheminement ensemble".

    Cela a peut-être quelque chose à voir avec le manque d'intérêt apparent de l'IL pour le but du voyage chrétien : la joie éternelle dans la lumière et la vie de la Sainte Trinité, dans cette célébration sans fin qu'Apocalypse 19 appelle les Noces de l'Agneau.

    Ceci est d'autant plus étrange que le processus synodal en cours depuis 2021 est souvent présenté par ses responsables et ses partisans comme une expression et un développement du Concile Vatican II. Pourtant, dans la Constitution dogmatique sur l'Église - l'un des deux textes fondateurs du Concile - nous trouvons un chapitre entier sur "L'appel universel à la sainteté", dans lequel les pères du Concile enseignent que la sainteté est la vocation baptismale de chaque chrétien. La sainteté n'est pas l'apanage du seul sanctuaire de l'Eglise. Les saints ne sont pas seulement ces personnes extrêmement bonnes que l'Église honore du titre de "saint". Chacun d'entre nous doit devenir un saint pour accomplir sa destinée humaine et chrétienne.

    C.S. Lewis a anticipé cet enseignement conciliaire lorsqu'il a noté que la plupart d'entre nous, soudainement transportés au ciel, se sentiraient probablement un peu mal à l'aise. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas encore des saints. Et les saints, a suggéré Lewis, sont ceux qui peuvent vivre confortablement avec Dieu pour toujours. Comment les saints peuvent-ils vivre ainsi ? Parce que, selon l'image frappante des Pères de l'Église orientale, ils ont été "déifiés". Tout l'intérêt du "voyage" chrétien est donc de coopérer avec la grâce de Dieu afin de devenir le genre de personnes qui se sentiront chez elles au festin des noces de l'Agneau : débordant de gratitude pour l'invitation et ne se sentant pas comme des trouble-fêtes.

    Vatican II a également enseigné que la sainteté est partout autour de nous. Convaincu de cette vérité, Jean-Paul II a réformé le processus par lequel l'Église reconnaît les saints que Dieu a créés. Dans la Constitution apostolique Divinus Perfectionis Magister (Le divin maître de la perfection) de 1983, Jean-Paul II a modifié le processus de béatification/canonisation, le faisant passer d'une procédure juridique contradictoire à une enquête historique érudite. Le processus accusatoire visait à réfuter la sainteté d'un individu proposé à la béatification ou à la canonisation, le fameux "avocat du diable" agissant comme une sorte de procureur post-mortem qui présentait les arguments contre le candidat. Si le candidat survivait à cette inquisition, sa sainteté devait encore être confirmée par un miracle. Dans le nouveau processus initié par Jean-Paul II, l'objectif est de démontrer la sainteté du candidat par le biais de témoignages, d'une biographie sérieuse et critique du candidat et, bien sûr, d'un miracle de confirmation.

    La rationalisation du processus de béatification/canonisation visait à donner à l'Église des exemples plus nombreux et différents de ceux qui avaient répondu à l'appel universel à la sainteté que ne le permettait l'ancien processus. Jean-Paul II croyait que nous avions besoin de l'exemple des saints - en particulier des saints de notre époque - pour vivre notre appel baptismal à la sainteté ici et maintenant. Les saints, selon lui, sont nos compagnons les plus importants sur le pèlerinage de la vie chrétienne. Les saints illustrent les nombreuses voies légitimes du discipulat chrétien. Les saints démontrent également que ces divers chemins ont une origine commune - Jésus-Christ, le maître et le modèle de la perfection - et un aboutissement commun : la communion avec le Dieu trois fois saint.

    Si le Synode d'octobre sur la synodalité doit contribuer à l'évangélisation d'un monde qui a cruellement besoin de sainteté, et s'il doit accélérer la réforme en cours de l'Église pour que le catholicisme manifeste plus efficacement cette sainteté, alors le Synode devra prendre les saints bien plus au sérieux que ne le fait son document de travail. Si les "facilitateurs" du Synode n'invitent pas ses groupes de discussion basés sur les langues à explorer les nombreux chemins de la sainteté évidents dans le catholicisme d'aujourd'hui, en fournissant des exemples de ceux qui ont récemment parcouru ou qui parcourent actuellement ces chemins, alors les participants du Synode devraient le faire eux-mêmes. Laissons le Synode parler de ce qui va bien dans l'Église ainsi que de ce qui ne va pas.

    Car si la "synodalité" n'a pas pour but de favoriser la sainteté, alors il s'agit d'un nombrilisme ecclésiastique institutionnel et d'une scandaleuse perte de temps et d'argent.

    (La chronique de George Weigel "The Catholic Difference" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver).