Introitus | Introit |
1 Petri 2, 2 | |
QUASI modo géniti infántes, allelúia: rationábile, sine dolo lac concupíscite, allelúia, allelúia, allelúia. Ps. 80, 2 Exsultáte Deo adiutóri nostro: iubiláte Deo Iacob. ℣. Glória Patri. | Comme des enfants nouveau-nés, alléluia : en vrais spirituels, soyez avides de lait pur, alléluia, alléluia, alléluia. Ps. 80,2 Chantez avec allégresse Dieu notre protecteur, acclamez le Dieu de Jacob. ℣. Gloire au Père. |
Patrimoine religieux - Page 6
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Quasi modo... Comme des enfants nouveau-nés, alléluia!
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Le côté transpercé de Jésus, fontaine de miséricorde divine
De John Grondelski (*) sur le National Catholic Register :
11 avril 2021
Le côté transpercé de Jésus est une fontaine de miséricorde divine
" Ô sang et eau, qui avez jailli du cœur de Jésus comme une fontaine de miséricorde pour nous, nous nous confions en vous. "
François-Joseph Navez, "L'Incrédulité de saint Thomas", 1823 (photo : Public Domain)
Aujourd'hui, c'est le deuxième dimanche de Pâques et le dimanche de la Miséricorde divine. Ce n'est pas un dimanche après Pâques, mais un dimanche de Pâques, parce que tout le temps pascal - les 50 jours qui vont de Pâques à la Pentecôte - est une célébration unifiée du mystère pascal dans laquelle "la joie de la Résurrection" ne peut être contenue dans un seul jour ou même dans une seule octave. La Pâque dure 50 jours.Les Évangiles de dimanche dernier nous ont laissés au tombeau vide - l'Évangile de la Veillée pascale relate la rencontre de Marie-Madeleine et de ses compagnons avec le jeune homme, qui leur montre le tombeau vide. L'Évangile de la messe du jour de Pâques raconte comment les saints Pierre et Jean se sont rendus au tombeau et l'ont trouvé vide, voyant les linges funéraires mis de côté et "voyant et croyant".
L'Évangile d'aujourd'hui (Jean 20, 19-31) relate la première rencontre des Apôtres avec le Christ ressuscité. Bien qu'une semaine se soit écoulée pour nous, l'Évangile raconte les événements de la nuit du dimanche de Pâques, lorsque les Apôtres - derrière des portes verrouillées, terrés et effrayés - reçoivent la visite de Jésus ressuscité.
Ils ont reçu toutes sortes de rapports. Marie-Madeleine voit d'abord un tombeau vide, puis rencontre le Jardinier qu'elle reconnaît comme étant Jésus. Pierre et Jean se sont également rendus au tombeau vide. Peut-être que les disciples qui sont partis frustrés vers Emmaüs sont revenus. Quoi qu'il en soit, les apôtres eux-mêmes rencontrent enfin le Seigneur ressuscité.
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O Filii et Filiae... Alleluia, Alleluia, Alleluia !
C’est l'hymne liturgique à chanter pendant le Temps Pascal.Elle a été écrite par Jean Tisserand (o.f.m.) en 1494.R. Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !R. Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !1. O filii et filiæ,1. O fils et filles,Rex coelestis, Rex gloriaeLe Roi des cieux, le Roi de gloiremorte surrexit hodie. Alleluia !A surgi de la mort aujourd'hui, alléluia !2. Et mane prima sabbatiEt le matin du premier jour après le Sabbat,Ad ostium monumentiJusqu’à la porte du monuement,Accessérunt discipuli. Alleluia !S’approchèrent les disciples, alléluia !3. Et Maria Magdalene,3. Et Marie-Madeleineet Iacobi, et SalomeEt Marie mère de JacquesVenerunt corpus ungere. Alleluia !Sont venues embaumer le Corps, alléluia !4. In albis sedens angelus4. Un ange, assis, vêtu de blanc,praedixit mulieribus:Dit aux femmes :Quia surrexit Dominus. Alleluia !"Le Seigneur est ressuscité." alléluia !5. Et Ioannes apostolus5. Et Jean l'Apôtre,cucurrit Petro citius,Court plus vite que Pierre,Ad sepulcrum venit prius. Alleluia !Et arrive le premier au tombeau. Alléluia !6. Discipulis astantibus,6. Les disciples étant présents,in medio stetit Christus,Jésus parut au milieu d'eux et leur dit :dicens: Pax vobis omnibus. Alleluia !"Que la paix soit au milieu de vous tous." Alléluia !7. In intelléxit Didymus7. Dès que Didyme appritQuia surrexerat Iesus,Que Jésus était réssuscité,Remansit fere dubius, Alleluia !Il demeura presque dans le doute. Alléluia !8. Vide Thoma, vide latus,8. Thomas, vois mon côté, lui dit Jésus,vide pedes, vide manus,Vois mes pieds, vois mes mains,Noli esse incredulus. Alleluia.Et ne reste pas incrédule. Alléluia !9. Quando Thomas vidit Christum,9. Quand Thomas eut vu le côté du Christ,Pedes, manus, latus suum,Les pieds et ses mains,Dixit, Tu es Deus meus. Alleluia.Il s’écria : Vous êtes mon Dieu. Alléluia.10. Beati qui non viderunt,10. Heureux ceux qui sans avoir vu,Et firmiter credidefunt,Ont cru d’une ferme foi,Vitam aeternam habebunt. Alleluia.Ils posséderont la vie éternelle. Alléluia.11. In hoc festo sanctissimo11. Célébrons cette très sainte solennitéSit laus et jubilatio!Par des cantiques de louanges et d’allégresses !Benedicamus Domino. Alleluia.Bénissons le Seigneur. Alléluia !12. De quibus nos humillimas12. Rendons à Dieu avec le dévouement et la reconnaissance,Devotas aeque debitasQui lui sont dus, de très humbles actions de grâces,Deo dicamus gratias. Alleluia.Pour tous ses bienfaits. Alléluia ! -
Pâques : Mortem moriendo destruxit
Dans la messe latine du jour de Pâques, lorsqu’il chante la préface solennelle, le prêtre proclame le coeur de notre foi dans le Christ : « ipse vere est Agnus qui mortem nostram moriendo destruxit et vitam resurgendo comparavit », ce qui veut dire « c’est vraiment lui l’Agneau qui en mourant détruisit notre mort et, en ressuscitant, racheta notre vie ». En termes concis tout est là. Et c’est aussi, dans la foi, la seule position tenable pour un chrétien confronté à la pandémie fulgurante qui frappe aujourd’hui la terre entière.
Le Cardinal Robert Sarah, dans une interview qu’il vient d’accorder au magazine « Valeurs actuelles » ne dit pas autre chose. A la question posée par Charlotte d’Ornellas, l’auteur du best-seller « Dieu ou rien » répond sans ambages :
« […] Lorsque la mort est si massivement présente, je vous invite à vous poser la question : la mort est-elle vraiment la fin de tout ? Ou bien n’est-elle pas un passage, douloureux certes, mais qui débouche sur la vie ? C’est pour cela que le Christ ressuscité est notre grande espérance. Regardons vers Lui. Attachons-nous à Lui. Il est la Résurrection et la Vie. Qui croit en Lui ne mourra jamais (Jn, 11, 25-26).
Ne sommes-nous pas comme Job dans la Bible ? Appauvris de tout, les mains vides, le cœur inquiet : que nous reste-t-il ? La colère contre Dieu est absurde. Il nous reste l’adoration, la confiance et la contemplation du mystère. Si nous refusons de croire que nous sommes le fruit d’un vouloir amoureux de Dieu, alors tout cela est trop dur, alors tout cela n’a pas de sens. Comment vivre dans un monde où un virus frappe au hasard et fauche des innocents ? Il n’y a qu’une réponse : la certitude que Dieu est amour et qu’il n’est pas indifférent à notre souffrance. Notre vulnérabilité ouvre notre cœur à Dieu et elle incline Dieu à nous faire miséricorde.
Je crois qu’il est temps d’oser ces mots de la foi. Le temps est fini des fausses pudeurs et des hésitations pusillanimes. Le monde attend de l’Eglise une parole forte, la seule parole qui donne l’Espérance et la confiance, la parole de la foi en Dieu, la parole que Jésus lui-même nous a confiée ».
La séquence qui suit l’alleluia de la messe du jour de Pâques nous invite à le proclamer : « la mort et la vie se sont affrontées en un duel gigantesque: le maître de la vie était mort et le voici vivant qui règne à nouveau ».
"Victimæ paschali laudes" est une séquence liturgique pour le dimanche de Pâques. Elle est généralement attribuée à un auteur du XIe siècle, Wipo (appelé aussi Wipon de Bourgogne), aumônier (chapelain) de l'empereur du Saint-Empire Konrad II. On l'attribue quelquefois à Notker (moine de Saint-Gall en Suisse), au roi de France Robert le Pieux ou encore à Adam de Saint-Victor. (source)
1 Victimae paschali laudes immolent Christiani
2a Agnus redemit oves: Christus innocens Patri reconciliavit peccatores.
2b Mors et vita duello conflixere mirando, Dux vitae mortuus, regnat vivus.
3a Dic nobis Maria, quid vidisti in via?
3b Sepulcrum Christi viventis, et gloriam vidi resurgentis:
4a Angelicos testes, sudarium et vestes.
4b Surrexit Christus spes mea: praecedet suos in Galilaeam.
5a Credendum est magis soli Mariae veraci quam Judaeorum turbae fallaci.
5b Scimus Christum surrexisse a mortuis vere: Tu nobis, victor Rex, miserere.
Amen. Alleluia.
1 A la victime pascale, chrétiens, offrez le sacrifice de louange.
2a L'agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec le Père.
2b La mort et la vie s'affrontèrent en un duel prodigieux. Le Maître de la vie mourut : vivant, il règne.
3a Dis-nous, Marie Madeleine, qu'as-tu vu en chemin ?
3b J'ai vu le sépulcre du Christ vivant, j'ai vu la gloire du Ressuscité.
4a J'ai vu les anges ses témoins, le suaire et les vêtements.
4b Le Christ, mon espérance, est ressuscité, il vous précédera en Galilée.
5a [...]
5b Nous le savons : le Christ est vraiment ressuscité des morts. Roi victorieux, prends-nous tous en pitié !
Amen. Alleluia.
(Texte latin / français : Académie de chant grégorien).JPSC
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Victimae Paschali Laudes
VÍCTIMÆ pascháli laudes ímmolent Christiáni.
Agnus redémit oves: Christus ínnocens Patri reconciliávit peccatóres.
Mors et vita duéllo conflixére mirándo: dux vitæ mórtuus, regnat vivus.
Dic nobis, María, quid vidísti in via ?
Sepúlcrum Christi vivéntis: et glóriam vidi resurgéntis.
Angélicos testes, sudárium et vestes.
Surréxit Christus spes mea: præcédet vos in Galilǽam.
Scimus Christum surrexísse a mórtuis vere: tu nobis, victor Rex, miserére.
Amen. Allelúia.A la victime pascale, que les Chrétiens immolent des louanges.
L’Agneau a racheté les brebis : le Christ innocent a réconcilié les pécheurs avec Son Père.
La vie et la mort se sont affrontées en un duel prodigieux : l’Auteur de la vie était mort, Il règne vivant. Dites-nous, Marie, qu’avez-vous vu en chemin ?
J’ai vu le tombeau du Christ vivant, et la gloire du ressuscité.
J’ai vu les témoins angéliques, le suaire et les linceuls.
Il est ressuscité, le Christ, mon espérance : Il vous précédera en Galilée.
Nous le savons : le Christ est ressuscité des morts : ô Toi, Roi vainqueur, aie pitié de nous.
Amen. Alléluia. -
Christ est ressuscité des morts !
Canon pascal orthodoxe de Pâques :
C’est le jour de la Résurrection,
Peuples, rayonnons de joie !
C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur,
De la mort à la vie,
De la terre aux cieux,
Christ Dieu nous a fait passer,
Chantons l’hymne de la victoire !Verset : Christ est ressuscité des morts.
Purifions nos sens,
Nous verrons le Christ resplendissant,
Dans l’inaccessible Lumière de la Résurrection,
Et nous l’entendrons nous crier :
Réjouissez-vous en chantant l’hymne de la victoire.Verset : Christ est ressuscité des morts.
Que le ciel se réjouisse,
Que la terre soit dans l’allégresse,
Que le monde soit en fête,
Le monde visible et invisible,
Car le Christ est ressuscité,
Lui l’éternelle allégresse.Verset : Christ est ressuscité des morts.
C’est le jour de la Résurrection,
Peuples, rayonnons de joie !
C’est la Pâque, la Pâque du Seigneur,
De la mort à la vie,
De la terre aux cieux,
Christ Dieu nous a fait passer,
Chantons l’hymne de la victoire !Christ est ressuscité des morts,
par la mort, il a vaincu la mort ;
à ceux qui sont dans les tombeaux,
il a donné la Vie.Et aussi, le
Stichère de Pâques :
C'est le jour de la Résurrection, que la fête nous illumine, embrassons-nous les uns les autres et appelons frères, même ceux qui nous méprisent. Pardonnons tout dans la Résurrection et chantons: le Christ est ressuscité des morts, à ceux qui sont dans les tombeaux Il a donné la Vie.
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Reine du ciel, réjouissez-vous, alléluia
Regina Cœli, laetare, alleluia:
quia quem meruisti portare, alleluia.
Resurrexit, sicut dixit, alleluia.
Ora pro nobis Deum, alleluia.V. Gaude et laetare, Virgo Maria, alleluia.
R. Quia surrexit Dominus vere, alleluia.Reine du ciel, réjouissez-vous, alléluia
car Celui que vous avez mérité de porter dans votre sein, alléluia
est ressuscité comme Il l'a dit, alléluia
Priez Dieu pour nous, alléluia.V. Soyez dans la joie et l'allégresse, Vierge Marie, alléluia.
R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia. -
Exultet ! Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges !
(Source) L'Exultet est un chant liturgique par lequel l'Eglise, durant la veillée pascale du Samedi saint, proclame l'irruption de la lumière dans les ténèbres (symbolisée par celle du cierge pascal qui vient d'être allumé) et annonce la Résurrection du Christ.
Ce chant très ancien, dont le texte a été fixé par le pape Innocent III, comprend deux parties : un prologue, toujours identique, et une préface, qui a parfois varié (version romaine, milanaise ou bénéventaine).
Ce chant en latin est appelé "Exultet" d'après son premier mot (Exultet iam angelica turba caelorum ! "Qu'exulte maintenant la troupe des anges célestes !") ; aujourd'hui, il est chanté soit en latin, soit dans une traduction ou adaptation dans les langues vernaculaires.
Un passage du chant est particulièrement célèbre, le "Felix culpa" : "O heureuse faute qui nous a mérité un tel et un si grand Rédempteur !" (O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem !)
Ce chant évoque la traversée de la mer Rouge lors de l'Exode et célèbre la Pâque du Christ. Ce chant célèbre et explique la signification du cierge pascal. Il évoque le travail de l'abeille, productrice de la cire, et va jusqu'à la comparer à la Vierge Marie.
Le chant de l'Exultet était traditionnellement écrit non dans un livre mais sur un rouleau, qui était lu dans sa longueur (à la différence de la manière antique). Le diacre laissait pendre devant l'ambon le texte déjà lu, et des illustrations, faites "à l'envers", permettaient aux fidèles des premiers rangs de suivre par l'image ce qui était chanté ! (cependant, il faisait sombre, l'église n'étant alors éclairée que par le cierge pascal : il s'agissait donc en partie d'un élément symbolique...). Plusieurs collections de manuscrits et musées possèdent des "rouleaux d'Exultet", qui sont un des fleurons de l'art de l'enluminure et de la calligraphie dans le domaine occidental.Exultet iam angélica turba cælórum:
exultent divína mystéria:
et pro tanti Regis victória tuba ínsonet salutáris.Gáudeat et tellus, tantis irradiáta fulgóribus:
et ætérni Regis splendóre illustráta,
tótius orbis se séntiat amisísse calíginem.Lætétur et mater Ecclésia,
tanti lúminis adornáta fulgóribus:
et magnis populórum vócibus hæc aula resúltet.
Vere dignum et iustum est,
invisíbilem Deum Patrem omnipoténtem
Filiúmque eius unigénitum,
Dóminum nostrum Iesum Christum,
toto cordis ac mentis afféctu et vocis ministério personáre.
Qui pro nobis ætérno Patri Adæ débitum solvit,
et véteris piáculi cautiónem pio cruóre detérsit.
Hæc sunt enim festa paschália,
in quibus verus ille Agnus occíditur,
cuius sánguine postes fidélium consecrántur.
Hæc nox est,
in qua primum patres nostros, fílios Israel
edúctos de Ægypto,
Mare Rubrum sicco vestígio transíre fecísti.
Hæc ígitur nox est,
quæ peccatórum ténebras colúmnæ illuminatióne purgávit.
Hæc nox est,
quæ hódie per univérsum mundum in Christo credéntes,
a vítiis sæculi et calígine peccatórum segregátos,
reddit grátiæ, sóciat sanctitáti.
Hæc nox est,
in qua, destrúctis vínculis mortis,
Christus ab ínferis victor ascéndit.
Nihil enim nobis nasci prófuit,
nisi rédimi profuísset.
O mira circa nos tuæ pietátis dignátio!
O inæstimábilis diléctio caritátis:
ut servum redímeres, Fílium tradidísti!
O certe necessárium Adæ peccátum,
quod Christi morte delétum est!
O felix culpa,
quæ talem ac tantum méruit habére Redemptórem!
O vere beáta nox,
quæ sola méruit scire tempus et horam,
in qua Christus ab ínferis resurréxit!
Hæc nox est, de qua scriptum est:
Et nox sicut dies illuminábitur:
et nox illuminátio mea in delíciis meis.
Huius ígitur sanctificátio noctis fugat scélera, culpas lavat:
et reddit innocéntiam lapsis
et mæstis lætítiam.
Fugat ódia, concórdiam parat
et curvat impéria.
In huius ígitur noctis grátia, súscipe, sancte Pater,
laudis huius sacrifícium vespertínum,
quod tibi in hac cérei oblatióne solémni,
per ministrórum manus
de opéribus apum, sacrosáncta reddit Ecclésia.
Sed iam colúmnæ huius præcónia nóvimus,
quam in honórem Dei rútilans ignis accéndit.
Qui, lícet sit divísus in partes,
mutuáti tamen lúminis detrimenta non novit.
Alitur enim liquántibus ceris,
quas in substántiam pretiósæ huius lámpadis
apis mater edúxit.²
O vere beáta nox,
in qua terrénis cæléstia, humánis divína iungúntur!¹
Orámus ergo te, Dómine,
ut céreus iste in honórem tui nóminis consecrátus,
ad noctis huius calíginem destruéndam,
indefíciens persevéret.
Et in odórem suavitátis accéptus,
supérnis lumináribus misceátur.
Flammas eius lúcifer matutínus invéniat:
ille, inquam, lúcifer, qui nescit occásum.
Christus Fílius tuus,
qui, regréssus ab ínferis, humáno géneri serénus illúxit,
et vivit et regnat in sæcula sæculórum.Qu'exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d'une lumière éclatante, car il t'a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l'acclamation du peuple des fils de Dieu !…
Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C'est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l'ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l'Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l'Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…
Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s'est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d'Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l'heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.
Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l'Eglise t'offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu'il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu'il brûle encore quand ce lèvera l'astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t'en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l'Esprit s'est relevé d'entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. Amen! -
Canon orthodoxe du Samedi Saint
Canon Du Samedi Saint
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Dans le silence du Samedi Saint
Samedi Saint
« Que se passe-t-il ?
Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre,
un grand silence et une grande solitude.
Un grand silence parce que le Roi dort.
La terre a tremblé et s’est apaisée,
parce que Dieu s’est endormi dans la chair
et qu’il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles.
Il va chercher Adam, notre premier Père, la brebis perdue.
Il veut aller visiter tous ceux qui sont assis
dans les ténèbres et à l’ombre de la mort.
Il va pour délivrer de leurs douleurs Adam dans les liens et Ève, captive avec lui,
lui qui est en même temps leur Dieu et leur Fils.
Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la Croix, l’arme de sa victoire.
Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur,
s’écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! »
Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ».
Il le prend par la main et le relève en disant :
« Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts,
et le Christ t’illuminera ».
« Je suis ton Dieu, qui pour toi suis devenu ton Fils.
Je te l’ordonne : “Lève-toi, ô toi qui dors”,
car je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer.
Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts.
Lève-toi, œuvre de mes mains ;
lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image.
Éveille-toi et sortons d’ici.
Car tu es en moi, et moi en toi.
Lève-toi, partons d’ici.
L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ;
moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste.
Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ;
mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi ».
ANCIENNE HOMÉLIE POUR LE SAMEDI SAINT
Père Joseph-Marie -
Le mystère du Samedi-Saint (Benoît XVI)
En 2010, Benoît XVI s’était rendu en pèlerinage à Turin à l’occasion d’une ostension du Saint-Suaire (10 avril-23 mai). Devant la relique, il a fait cette méditation pour tous les fidèles assemblés avec lui :
« En diverses autres occasions, je me suis trouvé face au Saint-Suaire, mais cette fois, je vis ce pèlerinage et cette halte avec une intensité particulière: sans doute parce que les années qui passent me rendent encore plus sensible au message de cet extraordinaire Icône; sans doute, et je dirais surtout, parce que je suis ici en tant que Successeur de Pierre, et que je porte dans mon cœur toute l'Eglise, et même toute l'humanité. Je rends grâce à Dieu pour le don de ce pèlerinage et également pour l'occasion de partager avec vous une brève méditation qui m'a été suggérée par le sous-titre de cette Ostension solennelle: "Le mystère du Samedi Saint".
On peut dire que le Saint-Suaire est l'Icône de ce mystère, l'Icône du Samedi Saint. En effet, il s'agit d'un linceul qui a enveloppé la dépouille d'un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les Evangiles nous rapportent de Jésus, qui, crucifié vers midi, expira vers trois heures de l'après-midi. Le soir venu, comme c'était la Parascève, c'est-à-dire la veille du sabbat solennel de Pâques, Joseph d'Arimathie, un riche et influent membre du Sanhédrin, demanda courageusement à Ponce Pilate de pouvoir enterrer Jésus dans son tombeau neuf, qu'il avait fait creuser dans le roc à peu de distance du Golgotha. Ayant obtenu l'autorisation, il acheta un linceul et, ayant descendu le corps de Jésus de la croix, l'enveloppa dans ce linceul et le déposa dans le tombeau (cf. Mc 15, 42-46). C'est ce que rapporte l'Evangile de saint Marc, et les autres évangélistes concordent avec lui. A partir de ce moment, Jésus demeura dans le sépulcre jusqu'à l'aube du jour après le sabbat, et le Saint-Suaire de Turin nous offre l'image de ce qu'était son corps étendu dans le tombeau au cours de cette période, qui fut chronologiquement brève (environ un jour et demi), mais qui fut immense, infinie dans sa valeur et sa signification.
Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: "Que se passe-t-il? Aujourd'hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort... Dieu s'est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers" (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439). Dans le Credo, nous professons que Jésus Christ "a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts".
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La Passion du Christ selon le Saint Suaire de Turin
Du Frère Bruno Bonnet-Eymard (source) :
La Passion du Christ selon le Saint Suaire de Turin
LES PLAIES DU CHRIST
« PILATE PRIT JÉSUS ET LE FIT FLAGELLER. » (JN 19, 1)
Silhouette dorsale La flagellation du Seigneur, personne ne l'avait imaginée dans toute son ignominie, telle que nous la voyons ici représentée. Peut-être le laconisme des Évangélistes s'explique-t-il par l'horreur que leur inspirait le souvenir de ce supplice infligé à Jésus (Mc 15, 15 ; Mt 27, 26 ; Jn 19, 1). Selon les témoignages littéraires, le condamné était entièrement dévêtu et attaché à une colonne. C'est pourquoi on parle traditionnellement de “ la colonne de la flagellation ”. Mais si Jésus avait eu ainsi les bras élevés, attachés au sommet d'un fût de colonne, il aurait eu au moins la poitrine à l'abri des coups. Ici nous voyons les coups pleuvoir sur les épaules, sur le dos, les reins, les cuisses, les mollets ; mais aussi par-devant : nous en comptons les traces sur la poitrine et sur la face antérieure des jambes.
Le flagrum, un manche avec deux ou trois lanières lestées de petites haltères en plomb, était manié par un bourreau qui tournait autour de sa victime, ou bien par deux bourreaux, dont l'un frappait à revers. Jésus a perdu beaucoup de Sang, pour une raison que saint Luc est le seul à mentionner, « avec une précision de clinicien tout à fait indépassable », écrit le docteur Barbet ; peut-être parce qu'il avait interrogé saint Jean, le disciple bien-aimé qui ne dormait pas au mont des Oliviers :
« Entré en agonie, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre. » (Lc 22, 44)
Barbet reconnaissait les symptômes de l'hématidrose, phénomène clinique rare, mais bien connu des médecins, causé par un profond ébranlement moral, précisément celui dans lequel nous voyons Notre-Seigneur plongé au cours de l'agonie de Gethsémani, lorsqu'Il prévoit d'avance, dans le détail, les souffrances qui L'attendent ; et surtout lorsqu'Il se remémore la masse effroyable de NOS péchés, et qu'Il s'en revêt en présence de son Père, les prenant sur Lui pour les expier. Une agonie morale, un combat mortel entraîne ce symptôme physiologique d'une hémorragie sous-cutanée : le sang se mêle à la sueur et forme avec elle des petites boules sortant par les pores de la peau et roulant littéralement sur l'ensemble du corps, « roulant jusque par terre », écrit saint Luc.