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Patrimoine religieux - Page 49

  • Le carnaval : un héritage catholique ?

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    De Bosco d'Otreppe sur La Libre de ce 21 février, p. 33 :

    Pourquoi la Belgique est-elle une terre de carnavals ?

    Patchwork de bourgades et de communes catholiques, le pays a particulièrement soigné les carnavals qui participaient notamment à l’affirmation de soi.

    Binche, Malmedy, Alost, Eupen, La Roche, Ninove, Nivelles, Morlanwelz, Lobbes… Sans oublier les Lætares de La Louvière, Fosses-laVille, Tilff ou Stavelot. Des gilles aux Blancs Moussis, la Belgique est bel et bien une terre de carnaval.

    "D’autres régions du monde cultivent de tels folklores", note Clémence Mathieu, directrice du musée international du Carnaval et du Masque (Binche), mais le carnaval trouve chez nous "un écho spécifique dans le cœur des gens." "Sans doute est-ce parce que notre pays est composé de petits villages et de communes qui soignent leur identité ; et le carnaval participe de celle-ci."

    Citoyens de communes et de bourgades, les Belges seraient donc soucieux de leur folklore, peut-être davantage que dans des pays plus "jacobins" et centralisés autour d’une capitale. "Notez que si l’on pense à la France, on remarque que dès que l’on s’avance dans des régions plus reculées et moins tournées vers une capitale - les Alpes par exemple - l’on retrouve de telles coutumes régionales", poursuit Clémence Mathieu.

    Président de la Société de géographie à Paris, Jean-Robert Pitte propose une hypothèse comparable. "Le carnaval est souvent une affirmation des libertés urbaines. Ainsi, de nombreuses villes carnavalesques sont aussi des villes ‘à beffroi’", historiquement soucieuses de leur indépendance. "Il suffit de penser au Carnaval de Dunkerque lors duquel le maire et ses adjoints lancent des harengs depuis l’hôtel de ville et son beffroi. C’est aussi le cas du Carnaval de Venise, affirmation haute en couleur de la Sérénissime."

    Face aux protestants

    Célébration de la transgression, de la mascarade, du burlesque et de l’inversion des rôles, le carnaval trouve son origine dans les fêtes antiques qui jalonnaient le printemps. Si ces fêtes ont été reprises par le catholicisme pour en faire le carnaval - dernier exutoire avant l’entrée en Carême -, c’est qu’elles s’accordent bien à cette religion qui octroie une grande importance à la bonne chère et aux cinq sens. Le catholicisme a toujours pris très au sérieux l’incarnation, c’est-à-dire le fait que son Dieu "s’est fait homme", qu’il a cassé la croûte en partageant le poisson sur les berges du lac de Tibériade, qu’il a multiplié les banquets et changé l’eau en vin pour sauver une noce à la dérive.

    Dans le sillage de l’Église, "la nourriture rayonne de sainteté", note le philosophe Rémi Brague, et la tradition catholique a dès lors toujours pris au sérieux l’exultation du plaisir. Les fêtes catholiques - et les carnavals en sont un bon exemple - "mélangent cérémonies religieuses et réjouissances profanes, écrit Jean-Robert Pitte dans son ouvrage La planète catholique (Tallandier, 2020).

    Tous les arts sont concernés, au premier rangs desquels la musique et la danse, l’art vestimentaire, la gastronomie, mais aussi le théâtre, etc." Le catholicisme veille cependant à ce que cette recherche des plaisirs soit maîtrisée dans les limites du respect de l’autre et de soi-même. Le Carême qui débute au lendemain du carnaval est en ce sens une période de frugalité qui rend le primat à Dieu.

    À côté du catholicisme, le protestantisme rigoureux se présente à certains égards comme une religion plus austère et iconoclaste qui ne connaît d’ailleurs pas de carême en tant que tel. Pour cette raison, la culture du carnaval est moins répandue dans les villes protestantes, bien que les Carnavals de Bâle ou Hambourg - parmi d’autres - aient survécu à la Réforme en tant qu’affirmations des libertés urbaines.

    Jean-Robert Pitte avance dès lors une deuxième hypothèse. Si les carnavals sont si nombreux aux confins du monde réformé, chez nous au nord de l’Europe ou dans la vallée du Rhin, c’est qu’ils ont pu, tout au long de l’histoire, se présenter comme un geste d’affirmation catholique face aux voisins protestants. Le géographe propose cette explication avec prudence, mais il note que ce fut aussi le cas pour l’architecture baroque et rococo qui s’est épanouie en Autriche ou en Bavière pour mieux y défier l’iconoclasme et l’austérité protestante.

  • Mardi gras et Mercredi des Cendres

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    Du Père Roch Valentin sur le site du diocèse de Belley-Ars :

    Mardi gras et mercredi des cendres

    Après le carnaval et ses festivités, nous entrons dans le temps du carême. Pour tout savoir sur le sens du mardi gras et du mercredi des cendres, début du temps liturgique du carême.

    Le Carnaval et mardi gras

    La semaine précédant le mercredi des Cendres, c'est le carnaval, temps de fantaisie avant l'austérité. Et le dernier jour du carnaval, c'est le mardi gras. Ce sont les dernières réjouissances avant de se lancer résolument dans le temps de la pénitence. C'est le dernier moment pour consommer les provisions d'aliments « gras » dont on se passera en carême. Il est de tradition de faire des crêpes ou des bugnes (appelées merveilles ou oreilles suivant les régions). Cela nous rappelle le temps où, pour écouler les oeufs avant de n'en plus manger pendant le carême, on les consommait dans la pâte à crêpe, à beignet... Mais les oeufs sans réfrigérateurs ne se conservent pas six semaine, et les poules ne cessent pas de pondre parce qu'on ne mange pas leurs oeufs, alors, à la mi-Carême (4e dimanche dit de Laetare), on recommencera, avant de se replonger avec sérieux dans nos efforts. Et enfin, à Pâques, on les décorera avant de les cacher dans le jardin.

    Le mercredi des Cendres

    La Bible

    Dans la Bible, les cendres sont la manière de confesser publiquement sa faute et d'exprimer sa volonté de changer de vie. Pensons à la grande ville de Ninive dont le roi, en entendant la prédication de Jonas annonçant la destruction dans quarante jours, ordonne à tous les habitants, hommes et animaux, de jeûner et de faire pénitence avec un sac comme habit et dans la cendre. Se couvrir la tête de cendre, c'est aussi dans l'Ancien Testament, la manière de se préparer à prier le Seigneur de façon à être entendu. Nous voyons cela par exemple avec la reine Esther qui quitte tous ses atours et se couvre de cendre pour prier avant de se parer à nouveau pour se présenter devant le roi et intercéder en faveur du peuple juif. Les livres de Sagesse, eux, montre par cette réalité poussiéreuse la fugacité de la vie, la pauvreté de l'existence, invitant à ce confier davantage au Seigneur.

    L'origine

    Dans l'Antiquité chrétienne, le carême était la période de préparation à la réintégration des pénitents. Les pénitents étaient des chrétiens ayant commis des fautes graves et désirant retrouver la communion avec Dieu dans l'Eglise. Pour cela, ils confessaient en secret à l'évêque leurs péchés et étaient admis ensuite publiquement dans l'ordre des pénitents en recevant les cendres sur la tête. A la fin de la période de pénitence faite de renoncements, de charité et de prière intense, ils recevaient l'absolution de l'évêque le Jeudi Saint et retrouvaient leur place parmi les fidèles pour célébrer Pâques. Jusqu'au VIe siècle, cette cérémonie avait lieu le 6e dimanche avant Pâques, mais avec Grégoire le Grand, elle a été avancée au mercredi précédant pour totaliser 40 jours de pénitence, car les dimanches n'en sont pas. Mais dès cette époque, le Pape lui-même se faisait imposer les cendres en signe de pénitence et de préparation à Pâques. Cela se faisait à la basilique Sainte-Anastasie au Palatin, avant de monter pieds nus à Sainte-Sabine sur l'Aventin pour la première prédication de carême. Elle lui rappelait que, tout pape qu'il était, il était poussière et y retournerai. Ce signe de la pénitence est désormais reçu par tous les fidèles catholiques. Mais se souvenir de son origine doit nous inciter à bien nous confesser avant la grande fête, même si nous ne faisons plus publiquement notre pénitence, à entrer véritablement dans une logique de conversion et d'intensification de la vie chrétienne.

    Aujourd'hui

    La liturgie du mercredi des cendres, de nos jours, peut être célébrée soit au cours d'une célébration de la Parole, soit au cours de la messe. On entend toujours l'évangile selon saint Matthieu (chapitre 6) dans lequel le Christ nous apprend à faire l'aumône, à prier et à jeûner dans le secret, sous le seul regard de notre Père. Ça sera notre feuille de route pour le carême. Après l'homélie, le prêtre bénit les cendres, produites en principe par l'incinération des rameaux de l'année précédente. Puis il s'impose à lui-même la cendre, s'il n'y a pas d'autre prêtre pouvant le lui faire, et ensuite il l'impose à chaque fidèle, soit en en répandant un peu sur la tête, soit en marquant le front en signe de croix. Il joint à ce geste ces mots : « Convertissez-vous et croyez à l'Evangile. » C'est l'exhortation à entrer en vérité dans le carême. Ou encore : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » C'est l'invitation à accepter notre condition mortelle du fait du péché, dans la confiance que Dieu peut nous pardonner et nous ressusciter.

    Jour de jeûne et d'abstinence

    Ce jour est l'un des deux seuls jours de jeûne et d'abstinence de l'année (avec le Vendredi Saint), ne passons pas à coté. Pour mémoire, tous les vendredis de l'année, c'est abstinence. C'est-à-dire qu'on s'abstient de viande, d'alcool, de tabac... et on prend plus de temps pour la prière et le partage. Les vendredis de carême, en France, c'est spécifiquement de viande que l'on s'abstient. Les jours de jeûne, on s'abstient de viande et se prive substantiellement de nourriture selon son âge et ses forces.

  • Le pape s'apprête-t-il à interdire la messe traditionnelle ?

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    De Riposte catholique :

    Le Pape prêt à interdire la messe traditionnelle ?

    Le 19 février 2023 - (E.S.M.) - Des sources vaticanes bien informées ont confirmé au Remnant, qui avaient averti avec précision de Traditionis custodes avant sa publication en 2021, que le projet de document, sous la forme d’une constitution apostolique, a été présenté au pape François fin janvier par les supérieurs de le Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements dirigé par le Cardinal Arthur Roche.

    19 février 2023

    Le journal traditionaliste américain The Remnant évoque la publication potentielle d’une nouvelle constitution apostolique sur la messe traditionnelle. Diana Montagna qui signe l’article est en général très bien informée… mais pour l’instant le document n’est ni signé ni publié.

    Des sources vaticanes bien informées ont confirmé au Remnant, qui avaient averti avec précision de Traditionis custodes avant sa publication en 2021, que le projet de document, sous la forme d’une constitution apostolique, a été présenté au pape François fin janvier par les supérieurs de le Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements dirigé par le Cardinal Arthur Roche.

    Ce document aurait été rédigé par des officials du dicastère, sous la direction de son secrétaire, l’archevêque Vittorio Francesco Viola, OFM, en collaboration avec au moins un consulteur du bureau du Vatican pour les célébrations liturgiques papales.

    Alors que Traditionis custodes visait principalement à contrecarrer la croissance de la messe et des sacrements traditionnels au sein du clergé diocésain, ce nouveau document porterait un coup particulièrement dur aux communautés ex-Ecclesia Dei , en interdisant les ordinations diaconales et sacerdotales dans l’ancien rite, en interdisant aussi l’administration des autres sacrements aux fidèles, et exigeant la concélébration de tous les prêtres, y compris les membres de ces instituts.

    Une interdiction des messes dominicales dans l’ancien ordo serait également sur la table.

    The Remnant a également appris qu’un italien créé Cardinal en 2022 cherche à persuader le pape François de promulguer une constitution apostolique alternative, qui pourrait à première vue sembler moins dure mais en fait être pire en cherchant une fois pour toutes à enterrer la traditionnelle liturgie latine.

    Dans sa conclusion, le journal parle d’une nouvelle division.

    Mais rien n’est gravé dans la pierre à ce stade, nous dit-on, et il y a une résistance considérable de la part des membres de la Curie romaine, qui croient que la promulgation par le pape François de l’une ou l’autre version de cette constitution apostolique enverrait l’Église dans des eaux inexplorées, blesserait davantage le corps mystique du Christ, et serait vu (par les catholiques et les non-catholiques) comme un acte cruel et diviseur.

    Nous l’avons écrit à plusieurs reprises… on est très loin de synodalité ! Mettre un coup de plus sera peut-être le coup de trop !

    The Remnant parle d’ “eaux inexplorées”… nous pensons plutôt à l’effet d’une bombe nucléaire dont les retombées seront incontrôlables pour l’épiscopat.

  • Cantates BWV 22 et 23 de J.-S. Bach pour le Dimanche de la Quinquagésime

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    Au temps de Jean-Sébastien Bach, le dernier « dimanche-avec-cantate » avant le Carême, le 7ème dimanche avant Pâques, était appelé dimanche de la Quinquagésime (50ème jour avant Pâques), comme dans le calendrier liturgique traditionnel de l'Eglise catholique: avec le même récit évangélique ( en st Luc, 18, 31-43) illustré à Leipzig par deux cantates composées par le "Cantor" de Saint-Thomas : l'une, BWV 22 Jesus nahm zu sich die Zwölfe (Jésus prit avec lui les Douze) se chantait avant le sermon, l'autre, BWV 23 Du wahrer Gott und Davids Sohn (Toi Dieu véritable et Fils de David), après celui-ci.

    JPSC

  • "Seigneur, j’ai espéré en Ta miséricorde" (Introït du 7e dimanche du temps ordinaire)

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    Introitus Introït
    Ps. 12, 6  
    DÓMINE, in tua misericórdia sperávi: exsultávit cor meum in salutári tuo: cantábo Dómino, qui bona tríbuit mihi. Ps. ibid., 1 Usquequo, Dómine, obliviscéris me in finem ? úsquequo avértis fáciem tuam a me ? V/. Glória Patri. Seigneur, j’ai espéré en Ta miséricorde : mon cœur sera transporté de joie à cause de Ton salut : je chanterai le Seigneur qui m’a comblé de biens et je célébrerai le nom du Seigneur Très-Haut. Ps. Jusques à quand, Seigneur, m’oublieras-Tu sans cesse ? Jusques à quand détourneras-Tu de moi Ta face. V/. Gloire au Père.
  • Vermeer et les Jésuites

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    De Bert Daelemans, SJ, sur Alfa & Omega :

    Vue de Delft (Mauristhuis La Haye)

    Vermeer et les Jésuites

    La Compagnie de Jésus a influencé non seulement la vie personnelle de Vermeer et le sujet de certaines de ses œuvres, mais aussi sa technique.

    16 février 2023

    À trois égards au moins, les jésuites ont été déterminants pour le peintre de la célèbre Fille à la boucle d'oreille de perle (1665), dont une rétrospective de 28 œuvres (sur les 35 connues) est présentée au Rijksmuseum d'Amsterdam jusqu'au 4 juin. Tout d'abord, il a été aidé dans sa vie familiale. Le dimanche de Pâques 1653, Johannes Vermeer (1632-1675), alors protestant, épouse la jeune catholique Catharina Bolnes, dont la mère, Maria Thins, étroitement liée aux jésuites de Delft, avait d'abord émis des réserves quant au mariage de sa fille avec un protestant. Il est probable que la messe ait été présidée par un jésuite. Par ailleurs, les mariages interreligieux étant rares à cette époque, il est possible que le peintre se soit converti au catholicisme. Il est vrai que ses 15 enfants ont été baptisés dans l'Église catholique et que ses filles ont étudié à l'école des Jésuites. Vermeer a appelé l'une d'entre elles Ignatius et une autre Franciscus. Quoi qu'il en soit, quelques années après son mariage, le peintre s'installe avec sa femme, sa belle-mère et le premier de ses enfants dans le Papenhoek, le quartier papiste de la ville protestante de Delft, où les jésuites tiennent une église cachée dans un grenier ou schuilkerk - en 1656, sur 23 000 habitants, 5 500 sont catholiques. Non que les catholiques aient dû se cacher ou garder le lieu de réunion secret. La liberté de culte était garantie et les non-protestants étaient tolérés, même s'ils devaient être discrets dans la République des Provinces-Unies des Pays-Bas.

    Deuxièmement, les jésuites ont marqué son travail. Une recherche récente, Johannes Vermeer : Foi, Lumière et Réflexion, menée par le commissaire de l'exposition, Gregor Weber, confirme l'influence décisive non seulement sur la vie privée et familiale de Vermeer, mais aussi sur son œuvre qui, comme on le sait, comprend des tableaux à thème catholique, comme Sainte Praxede (1655). Grâce aux Jésuites, Vermeer a dû entrer en contact avec de nombreuses œuvres d'art catholiques, comme La Crucifixion de Jacob Jordaens (1593-1678), qu'il inclut en arrière-plan de l'Allégorie de la foi catholique (1670-74). Dans sa maison familiale étaient accrochés une Crucifixion et une Véronique, typiques d'un environnement domestique catholique. Après L'évaluateur de perles (1662-1664) est accroché un Jugement dernier.

    Dans Le Christ dans la maison de Marthe et Marie (1655), Vermeer traite cet épisode de l'Évangile d'une manière très différente de celle de ses prédécesseurs et contemporains, qui soit se concentrent sur la scène remplie de nourriture et d'ustensiles de cuisine - comme Pieter Aertsen (1508-1575), Joachim Beuckelaer (1533-1574) et même Velázquez (1599-1660) - soit placent le Christ entre les deux sœurs, comme pour les distancier, comme Rembrandt (1606-1669). Dans Johannes Vermeer en de jezuïeten in Delft (Johannes Vermeer et les jésuites à Delft), les jésuites Dries van den Akker et Paul Begheyn soutiennent que ces changements décisifs s'inscrivent dans la lignée d'une compositio loci dans le style des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Elle se concentre sur les trois protagonistes, leur donne un espace et une hauteur spécifiques et les présente presque grandeur nature comme dans un tableau de dévotion.

    Troisièmement, outre l'influence des jésuites sur la vie de famille et sur la manière dont ils traitent les thèmes catholiques dans leurs œuvres, il existe également une influence sur leur peinture d'un point de vue plus technique. Les jésuites étaient à la fois experts dans le domaine de l'optique - il faut mentionner le réputé Opticorum libri sex (1613), illustré par Rubens, du jésuite flamand Franciscus d'Aguilon (1567-1617), architecte de l'église jésuite d'Anvers - et auteurs d'ouvrages de spiritualité, dans lesquels la lumière a un arrière-plan divin. La boule de cristal suspendue au plafond dans l'Allégorie de la foi catholique, dans laquelle se reflète la pièce illuminée, est représentée dans un emblème de Emblemata sacra de fide, spe, charitate (1624) du jésuite flamand Willem Hesius (1601-1690), mathématicien et architecte de l'église jésuite de Louvain. Le père Isaac van der Mye (1602-1656), membre de la communauté jésuite de Delft, qui avait suivi une formation de peintre avant de rejoindre la Compagnie et qui était proche de Vermeer, lui a probablement enseigné l'utilisation de la camera obscura, selon un dessin retrouvé par Weber. En effet, dans certains des tableaux de Vermeer comme La Dentellière (1669-1670) - montrent des effets lumineux spécifiques de la camera obscura, comme la mise au point sur un seul point et le fait de laisser le reste flou, il ne fait donc aucun doute qu'il connaissait l'instrument, même s'il est peu probable qu'il l'ait utilisé pour peindre. La caméra obscure apparaît également dans plusieurs emblèmes de la spiritualité ignatienne comme un symbole de foi.

  • Deux critères pour réutiliser au mieux les églises fermées

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be)

    Églises fermées. Deux critères pour les réutiliser au mieux

    Marcel Proust était prophétique quand il voyait, en 1904 déjà, bien trop d’ « églises assassinées » par décision du gouvernement français qui les transformait « selon leur bon plaisir en musées, salles de conférences ou en casinos ». Aujourd’hui en France, il y a même pire, avec trois églises incendiées en moins d’une semaine, en janvier dernière, au terme d’une série d’actes hostiles contre les lieux de culte dont la seule faiblesse est d’être sans cesse plus vides de fidèles.

    Plus que d’agressions, des milliers d’églises en Europe souffrent de l’abandon. Avec toujours moins de catholiques à la messe, elles se retrouvent vides. Et elles finissent donc par être fermées. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, les chiffres donnent le vertige. Mais en Italie aussi, le nombre d’églises désaffectées est en augmentation. Ici, au moins, les églises appartiennent non pas à l’État mais à l’Église et elles jouissent donc d’une tutelle spontanée et durable de la part de leurs communautés diocésaines et paroissiales respectives. Mais quand ces communautés s’étiolent et disparaissent, c’est la fin pour leurs églises respectives. Elles risquent sérieusement d’être vendues et de se retrouver sur le marché, transformées par exemple en supermarchés ou en discothèques, ou à tout le moins en quelque chose d’opposé à leur raison d’être.

    Au Vatican, certains ont essayé de trouver des solutions pour remédier à cette situation. À la fin de l’année 2018, le Conseil pontifical de la culture présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi avait organisé un colloque à la Grégorienne avec des délégués des évêchés d’Europe et d’Amérique du Nord sur le thème : « Dio non abita più qui ? » [Dieu n’habite-t-il plus ici ?]. Ce colloque a permis de faire émerger des « lignes directrices » qui déconseillaient « des réaffectations commerciales à but lucratif » et qui encourageaient en revanche des « réaffectations solidaires », à finalité « culturelle ou sociale » : musées, salles de conférences, librairies, bibliothèques, archives, laboratoires artistiques, centres Caritas, dispensaires, réfectoires pour les pauvres, et autres. Restant sauve « la transformation en logements privés » dans le cas « d’édifices plus modestes et dépourvus de valeur architecturale ».

    Mais plus de quatre ans après ce colloque, le risque continue à peser toujours plus lourdement. Le nombre d’églises désaffectées est en croissance accélérée, avec l’exigence encore plus forte d’identifier des critères de réaffectation qui aient du sens.

    C’est ce que tente de faire le père Giuliano Zanchi dans le dernier numéro de « Vita e Pensiero », la revue de l’Université catholique de Milan. Le P. Zanchi est prêtre du diocèse de Bergame, professeur de théologie et directeur de l’autre mensuel de la même université, la « Rivista del Clero Italiano », c’est un grand expert d’art et de thèmes liés à la frontière entre esthétique et sacré.

    Dans un article intitulé « Diversamente chiese, la posta in gioco » [églises autrement, les enjeux], le P. Zanchi suggère de suivre deux critères en matière de réaffectation des églises qui ont cessé d’être utilisées pour le culte mais qui « souhaitent se reproposer à la vie civile dans une fonction de carrefour culturel et de seuil spirituel ».

    Le premier critère, écrit-il, est celui qui « capitalise sur la dignité artistique normalement liée aux édifices historiques qui, dans l’actuel esprit du temps défini comme ‘post-sécularisme’, a acquis universellement la faculté d’agir en tant que repère de transcendance ».

    Ceci parce que « les formes de l’art, et particulièrement celles qui raniment la fascination des périodes de gloire de la culture occidentale, se présentent comme un culte laïc qui hérite clairement des fonctions autrefois remplies par la dévotion religieuse ».

    C’est une fascination qui touche « aussi le citoyen agnostique de la cité contemporaine ». Il y a en effet un « culte social de l’art, qui a ses propres sanctuaires, ses liturgies, ses prêtres, ses mythes, ses sacrements, ses pèlerinages et ses fêtes de précepte » qui à leur tour, tout comme la musique, le cinéma, la littérature, « délimitent un espace particulièrement hospitalier d’un univers de pensée commun et partagé ».

    Pour le dire autrement, « le sacré historique de nombre d’édifices religieux qui ne sont plus utilisés comme lieux de la liturgie a toutes les qualités pour pouvoir héberger ces besoins sociaux bien enracinés et pour être candidats à jouer le rôle de véritables carrefours d’une ‘fraternité culturelle’ dans laquelle animer, dans le respect du débat, des échanges d’idée, de la pluralité et de l’hospitalité, un sens commun de l’humain ».

    Le second critère, poursuit le P. Zanchi, consiste en revanche en « ce besoin typique de la cité contemporaine » de disposer d’espaces-frontières, de seuils, « en mesure de nous renvoyer vers la profondeur et la transcendance, un rôle qui, faute de mieux, est habituellement rempli par les théâtres, les musées, les bibliothèques et d’autres lieux d’un dépassement non utilitariste ».

    Les églises en activité remplissent déjà ce dépassement, ce « désir de spiritualité », même pour celui qui n’y entre pas ou qui est étranger au culte qu’on y célèbre. Mais il faudrait également le maintenir vivant même dans les églises désaffectées.

    Le P. Zanchi écrit : « Dans nos villes, qui restent impitoyablement horizontales, même quand on construit des gratte-ciels qui défient les cieux, nous avons besoin d’espaces susceptibles d’être franchis comme des ‘seuils spirituels’ et qui vivent d’un élan vertical même quand ils restent cachés au rez-de-chaussée de la vie urbaine. Maintenir de toutes les façons possibles cette fonction serait, pour de nombreuses églises désaffectées au culte, un destin cohérent avec leur nature, dans les manières concrètes avec lesquelles tout cela pourrait se produire ».

    Ces deux critères, poursuit le P. Zanchi, « peuvent se croiser entre eux » et l’Église devrait faire tout son possible pour les mettre en pratique elle-même, de sa propre initiative. En effet, si elles sont bien utilisées, ces reliques d’églises pourraient offrir « des espaces de symbolique forte encore en mesure de recueillir, de rassembler, de réunir, autour des besoins que tous ressentent que personne ne voit ».

    Naturellement, tout en sachant bien que, pour y parvenir, la « condition préalable essentielle » c’est qu’il y ait dans l’Église « une vision pastorale spirituellement libre et capable d’imagination, qui ait le sens de la perspective, le talent de la créativité et d’une vision fraternelle de sa propre présence dans le monde ».

    « Et sur ce sujet », conclut le P. Zanchi, « le catholicisme semble encore hésitant ». En Italie et ailleurs.

  • L'Eglise de Bruxelles au pied du mur

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    De Bosco d'Otreppe sur la Libre de ce 13 février 2023 :

    Face au manque de prêtres, les paroisses de Bruxelles doivent se réorganiser

    extraits

    ... l’Église de la capitale (est jetée) dans une nouvelle ère : au vu du manque de vocations, le temps n’est plus au regroupement des paroisses comme il y a dix-huit ans. Les catholiques doivent désormais fondamentalement repenser l’organisation des unités pastorales (qui rassemblent les paroisses). Il est donc (presque) fini, le temps où celles-ci s’articulaient autour de la figure d’un prêtre - pièce maîtresse de l’organigramme - qui déléguait quelques missions aux laïcs. (...)

    Certes, Mgr Kockerols pourrait transférer des prêtres venus d’autres diocèses ou d’autres pays (et c’est encore ce qu’il fait). Mais il faut aller plus loin, assure-t-il : les structures institutionnelles de l’Église sont à bout de souffle, elles ne correspondent plus à la réalité du terrain, l’heure n’est plus à boucher des trous qui se multiplieront. (...)

    Pour pérenniser, renforcer et unir ces initiatives, l’Église devra choisir ses fronts, note en substance Luc Terlinden, vicaire général de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles. La réflexion sur l’organisation des paroisses ira donc de pair avec une lente, mais "inéluctable", réduction du nombre de clochers. Le système des unités pastorales qui regroupent quatre ou cinq clochers est transitoire. Bien que trouver une nouvelle affectation pour un lieu de culte ne soit pas toujours facile, "certains fermeront et nous allons vers la mise en avant de plusieurs grands pôles missionnaires [rayonnants, NdlR], poursuit Luc Terlinden. Nous ne pourrons plus tenir le maillage territorial qui s’est tissé ces derniers siècles. (...)

    Il paraît loin, le mitan du XXe siècle au cours duquel l’Église inaugurait une basilique nationale, parmi les plus grandes du monde, sur le sommet de Koekelberg. Désormais, elle bûche pour lui trouver un curé. ...

  • Selon les ordres de la Rome pontificale , la chasse aux « Tradis » continue…

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    De Solène Tadié dans le National Catholic Register

    10 février 2023

    Pourquoi le Vatican a-t-il ordonné une visite apostolique du diocèse de Toulon ?

    « À première vue, une paire d'interventions directes de Rome dans l'administration d'un diocèse français connu pour ses vocations florissantes semble déroutante.

    Cette semaine a vu un nouveau coup dur pour le diocèse de Toulon-Fréjus, aujourd'hui le plus grand pôle d'attraction des vocations sacerdotales en France :

    Dans une déclaration du 7 février, la nonciature apostolique en France a annoncé la décision du Dicastère pour les évêques "par mandat du pape François", d'ordonner une visite apostolique du diocèse, qui est situé dans la région du Var, dans le sud-est de la France.

    La brève déclaration conseillée à l'intervention du Vatican découle du constat d'"un certain nombre" de difficultés non précisées, et s'inscrit dans le prolongement de la visite fraternelle de novembre 2020 effectuée par l'archevêque métropolitain Jean-Marc Aveline de Marseille.

    A la différence de cette visite pastorale antérieure, la visite apostolique est définie comme "extraordinaire" parce qu'elle est effectuée par une autorité en dehors des normes de la communauté ou du diocèse, dans le cadre d'une mission temporaire axée sur la résolution de problèmes spécifiques. Elle sera dirigée par Mgr Antoine Hérouard de Dijon.

    Cette annonce fait également suite à la décision sans précédent du Vatican, en juin 2022, de suspendre jusqu'à nouvel ordre les ordinations sacerdotales et diaconales dans le diocèse.

    À première vue, cette paire d'interventions directes de Rome dans l'administration d'un diocèse français connu pour ses vocations florissantes peut sembler déroutante, surtout compte tenu de la pénurie de vocations ailleurs en France. Alors pourquoi le Vatican a-t-il jugé nécessaire d'intervenir avec autant de force ?

    Des sources proches du dossier pointent quant à elles des problèmes de gestion ecclésiastique liés à la « logique du nombre » suivie par Mgr Dominique Rey depuis sa prise de fonction à Toulon-Fréjus dans les années 2000, et à une trop grande permissivité envers les communautés traditionalistes à la suite du motu proprio Traditionis Custodes du Pape François  qui en 2021 a imposé de nouvelles restrictions à la célébration de la messe traditionnelle en latin.

    Problèmes de discernement

    Selon les derniers chiffres publiés sur l'Annuaire pontifical 2022 cités par le site suisse Cath.ch, fin 2021, le diocèse comptait 215 prêtres incardinés, ce qui représente une augmentation par rapport à l'année 2000 (187) et dépasse même le nombre 1950 (210).

    Mais des questions sont associées à ces chiffres apparemment impressionnants en une période de crise accablante des vocations sacerdotales en France - surtout à la lumière du fait qu'un nombre élevé d'abandons du ministère sacerdotal ont également été observés dans le diocèse, selon le site Internet de l'Église catholique suisse.

    Mgr Rey, issu de la charismatique communauté de l'Emmanuel, a parfois été accusé d'accueillir indistinctement des prêtres et des communautés ecclésiales de nombreux pays différents, entraînant dans certains cas des échecs attribués à un "manque de discernement" et à un "manque de suivi". de la part de l'évêque, comme l' a souligné l'expert du Vatican Jean-Marie Guénois dans le journal français Le Figaro .

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  • A Liège : Un nouveau défi pour l’association de fidèles « Sursum Corda » - La restauration de l’église du Saint-Sacrement continue….

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    A Liège, le 26 novembre 2003, l’association de fidèles « Sursum Corda » relevait son premier défi : racheter l’église du Saint-Sacrement pour pérenniser son affectation naturelle.

    Elle entreprit par la suite de réaliser un plan complet de réhabilitation de ce superbe monument du XVIIIe siècle avec l’aide des pouvoirs publics et du mécénat.

    Une première phase du chantier fut dédiée à la restauration de la façade monumentale et du parvis, d'une partie de la maçonnerie et des charpentes de la nef : elle s’est achevée en juillet 2021.

    La seconde phase porte sur la restauration du choeur et de la tour de l’église, comme on peut le lire dans les deux pièces jointes à cette information: l’une par Mgr Delville, évêque de Liège, et l’autre par M. l’abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de l’église du Saint-Sacrement qui, l’un comme l’autre, en appellent à la générosité du public invité à se joindre à l’entreprise lancée une nouvelle fois par l’association de fidèles  « Sursum Corda »

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  • Antioche : la situation est dramatique

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Antioche, un tremblement de terre détruit des mosquées et des églises. Une paroisse catholique accueille des personnes déplacées

    7 février 2023

    Antakya (Agence Fides) - " La situation à Antioche est dramatique. Des bâtiments entiers se sont effondrés, des mosquées et des églises ont été détruites. Il y a des morts, des personnes ensevelies sous les décombres, et dans de nombreux endroits, personne n'est encore arrivé pour tenter de les sauver. Il fait un froid glacial, il n'y a pas de lumière, pas d'eau, les fours à pain ont été détruits, les magasins sont fermés. Les rues, pleines de débris, sont impraticables même pour les véhicules de secours. Ils me disent qu'au moins la moitié de la ville est détruite ou a subi de graves dommages, surtout dans la partie la plus ancienne". Le témoignage dramatique recueilli par l'Agence Fides provient du Père Domenico Bertogli, 86 ans, frère capucin de Modène, qui, de la fin des années 1980 jusqu'en 2022, a été curé de la communauté catholique d'Antakya, l'ancienne Antioche sur l'Oronte, aujourd'hui située dans la province de Hatay, au sud-ouest de la Turquie. Antakya se trouve à moins de 200 kilomètres de Gaziantep, la zone urbaine la plus proche de l'épicentre du tremblement de terre qui a semé la mort entre la Syrie et la Turquie.

    Le père Domenico est maintenant à Istanbul, mais il est en contact quotidien avec le père Francis, qui lui a succédé comme curé de l'église catholique dédiée aux saints Pierre et Paul à Antakya. "Notre paroisse, explique le père Bertogli à l'Agence Fides, est restée debout. C'est un bâtiment bas qui a résisté à l'impact des secousses. Seule la maison de réception a subi des dommages importants. Mais la mosquée et le minaret qui étaient juste à côté de la paroisse se sont effondrés. Deux importantes mosquées de la ville ont également été détruites, ainsi que l'église orthodoxe (photo, ndlr) et l'église protestante". Aujourd'hui, la petite paroisse a ouvert ses portes pour accueillir les familles déplacées vivant à proximité : "Elles se sentent plus en sécurité, car la paroisse dispose d'un jardin qui offre une issue de secours immédiatement accessible, en cas de nouvelles secousses. Les experts répètent que l'essaim sismique n'est pas terminé. Et la peur qui plane empêche aussi d'aborder l'urgence avec lucidité. Il y a un besoin de nourriture, de tentes et de couvertures. Tout est nécessaire."

    C'est le Père Dominique lui-même qui, il y a de nombreuses années, a inauguré la paroisse des Saints Pierre et Paul, dans une ville imprégnée des souvenirs de la première prédication apostolique. Il l'avait établi en restaurant, pièce par pièce, deux vieilles maisons délabrées dans l'ancien quartier juif, où se concentraient vraisemblablement aussi les habitations des premiers chrétiens de la ville. Une fois le travail terminé, il a gravé l'inscription Türk Katolik Kilisesi, "Église catholique turque", sur la pierre au-dessus de la porte.

    A Antioche sur l'Oronte, après la mort et la résurrection du Christ, l'apôtre Pierre était arrivé et y était resté longtemps. C'est pourquoi la ville était Sedes Petri avant Rome. À Antioche, l'apôtre Paul s'est également disputé durement avec l'apôtre Pierre pour annuler toute prétention à imposer la circoncision et d'autres observances juives aux nouveaux baptisés issus du paganisme. À Antioche, selon les Actes des Apôtres, ceux qui suivaient et aimaient Jésus ont été appelés "chrétiens" pour la première fois. (GV) (Agence Fides 7/2/2023)

  • Une nouvelle Constitution apostolique pour repousser l'enseignement traditionnel et son rite hors de la vie de l'Église

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    Des informations publiées par le site Summorum-Pontificum.de à prendre avec précaution en attendant d'autres confirmations (traduction "de travail") :

    Plus que de simples rumeurs - des nouvelles du marais

    4 février 2023

    Notre source romaine s'est exprimée avec de nouvelles informations et des éclaircissements sur la Constitution apostolique attendue pour repousser l'enseignement traditionnel et son rite hors de la vie de l'Église.

    Selon cela, l'objet du document est l'interdiction expresse d'administrer les sacrements et les sacramentaux sous la forme traditionnelle, telle que réglementée dans le rituel romain traditionnel ou le pontifical. Baptême, mariage, confirmation - uniquement dans le nouveau rite, et en latin uniquement dans la mesure où ils sont célébrés en latin dans le cadre d'une célébration du Nouvel Ordo. Notre source n'a pas pu dire dans quelle mesure un permis spécial est requis pour ces derniers, comme c'est déjà le cas dans certains diocèses américains.

    Cette interdiction s'applique également expressément à l'ordination des diacres et des prêtres – à l'avenir, même dans les communautés fidèles à la tradition, elles ne pourront avoir lieu que selon la liturgie réformée. L'administration des sacramentaux traditionnellement appelés "consécrations mineures" - pour lesquelles il n'existe pas de nouveau rite - est interdite.

    La "liberté" des prêtres des communautés traditionnelles pour la célébration de la messe d'après le missel enregistré sans autorisation spéciale est limitée à l'utilisation dans les maisons "canoniquement établies" de ces communautés.

    Cette information actuelle, qui dépasse apparemment le statut de simples rumeurs, désigne également la Semaine Sainte comme date de publication du document - c'est-à-dire probablement l'anniversaire de la Constitution Missale Romanum de Paul VI. le 3 avril.

    Le "croyant normal" ne devrait plus entrer en contact avec ce qui est catholique depuis deux mille ans - et s'il le fait, alors avec la mauvaise conscience de faire quelque chose "d'interdit". Un abus spirituel au plus haut niveau; le Pape comme un meurtrier des âmes ?

    La deuxième cible de l'attaque est les communautés de tradition, qu'il s'agit d'attaquer au plus profond de leur être par l'interdiction ou la restriction la plus stricte de leur travail pastoral et en particulier par l'interdiction de la consécration dans le rite traditionnel. Ses membres doivent également être contraints de comprendre l'histoire de deux mille ans de l'Église du Christ comme un chapitre dépassé, voire fermé, et de prêter serment d'allégeance à l'Église du Zeitgeist (de l'air du temps), qui a été revivifiée par le "l'esprit de Vatican II" et nouvellement fondé par le Pistolero de la Pampa. Les effets concrets que cela aura sur les séminaires et la situation des jeunes talents des instituts devraient bientôt se faire sentir.

    Deux observations récentes confirment la tendance et justifient les pires craintes. D'une part, dans un récent discours, l'actuel occupant du Siège de Pierre a déclaré qu'il avait des réserves morales sur l'homosexualité. Cela lui a valu un "Dubium" réprimandant de la part de son frère James Martin. François y répondit immédiatement par une lettre manuscrite dans laquelle il s'excusa diligemment et suggéra une lecture de ses déclarations qui agréerait davantage au Père Martin.

    Le second est peut-être encore plus typique : avec des décrets détaillés au début du mois, François a fondé un "Centre d'éducation Laudato Si pour la conversion écologique" plus orienté vers la pratique et un "Centre d'étude Laudato Si pour la réorientation écologique" plus théorique. Les deux institutions ont été dotées de privilèges institutionnels et financiers étendus et ont été affectées à la résidence d'été de Castel-Gandolfo, utilisée par les papes précédents, comme locaux pour leurs activités sans aucun doute extrêmement bénéfiques. D'importants travaux de rénovation auraient déjà commencé dans ce Borgo Laudato-Si, qui s'appelle désormais ainsi.