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Patrimoine religieux - Page 66

  • Que ma prière s'élève devant Toi comme l'encens (graduel du 32e dimanche du T.O.)

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    Graduale Graduel
    Ps. 140, 2  
    R/. Dirigátur orátio mea sicut incénsum in conspéctu tuo, Dómine. V/. Elevátio mánuum meárum sacrifícium vespertínum. R/. Que ma prière s'élève devant Toi comme l'encens; V/. Que l'élévation de mes mains Te soit comme le sacrifice du soir.
  • Liturgie 24 : Au XX° s, les artisans du mouvement liturgique avant le Concile Vatican II (Denis Crouan)

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    Liturgie 24 : Au XX° s, les artisans du mouvement liturgique avant le Concile Vatican II (49 mn) 

    https://youtu.be/Ri4oGItyTfU   

    Le Docteur Crouan rappelle que le « mouvement liturgique » amorcé au XIXe siècle ne se limite pas aux travaux de Dom Guéranger osb ou aux déclarations des papes. Ce serait insuffisant. Pour porter des fruits, il faut que les principes énoncés par ces grandes figures puissent trouver des applications concrètes dans les paroisses, chez les fidèles. Plusieurs personnages de grande importance méritent d’être cités en raison du rôle qu’ils vont jouer dont Dom Odon Casel osb (1886-1948), le chanoine régulier autrichien Pius Parsch (1884-1954), Dom Lambert Beauduin osb (1873-1960) et le Père Romano Guardini (1885-1968) qui décrit plusieurs déviations possibles de la liturgie. 

    A la veille de Vatican II, la recherche historique a fait de grands progrès et a permis de découvrir et d’étudier de nombreux documents qui étaient ignorés jusqu’ici. Mais, bien avant le Concile, on voit apparaître les premiers signes d’une volonté de se couper liturgiquement de ce que veut l’Eglise. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Il n'est pas vrai que la liturgie réformée soit la seule forme valide du rite romain

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Burke et l'évêque Schneider réitèrent leurs inquiétudes quant aux restrictions imposées à la liturgie traditionnelle

    Cardinal Raymond Burke (l) and Bishop Athanasius Schneider

    Le cardinal et l'évêque ont offert leurs commentaires pour une conférence que l'auteur a donnée récemment à Londres.

    4 novembre 2022

    Le cardinal Raymond Burke a remis en question le fondement des efforts menés par le pape pour restreindre et finalement éliminer la messe traditionnelle en latin, tandis que l'évêque Athanasius Schneider a déclaré que le " trésor millénaire " ne peut pas être détruit, car il est l'œuvre du Saint-Esprit.

    Le cardinal et l'évêque ont aimablement partagé leurs commentaires dans le cadre d'une conférence que j'ai donnée à la Latin Mass Society à Londres le 21 octobre.

    Alors que les nouvelles restrictions du pontificat concernant la liturgie traditionnelle suscitent de plus en plus d'inquiétudes, le cardinal Burke a déclaré que "dans la mesure où la raison et la saine théologie prévaudront, la sauvegarde et la promotion de l'Usus Antiquior [l'ancienne liturgie en usage avant les réformes de 1970] se poursuivront". 

    Le préfet émérite de la signature apostolique a déclaré que cela se passait "malgré les difficultés et même la persécution" inspirées par Traditionis Custodes, la lettre apostolique du pape François de 2021 publiée motu proprio (décret) restreignant l'ancienne liturgie, et les Responsa ad Dubia, les directives sur la mise en œuvre du décret publiées cinq mois plus tard.

    Mais le cardinal Burke a souligné qu'en tant que "motu proprio", Traditionis Custodes n'a pas une force suffisante car il n'a d'autorité que dans la mesure où il est fondé sur des motifs justes. Il a ajouté que les motifs du décret, et la lettre du pape François aux évêques qui l'accompagnait, "ne sont pas vrais et justes" lorsqu'ils sont pris ensemble, et il a donné ses raisons.

    La première, a-t-il dit, est qu'il n'est "tout simplement pas vrai" que la liturgie réformée est la seule forme valide du rite romain. Il a souligné que, comme l'ont reconnu les papes Saint-Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, l'Usus Antiquior n'a "jamais été supprimé" et, en fait, a continué à être célébré depuis l'époque de la promulgation du Missel du pape Saint-Paul VI.

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  • Il y a 350 ans : la mort d'Heinrich Schütz, un champion de la musique sacrée

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    De Massimo Scapin sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Schütz, un champion de la musique sacrée

    5-11-2022

    Le 6 novembre, il y a 350 ans, mourait Heinrich Schütz, le plus important compositeur allemand avant Bach. Parmi ses œuvres, imprégnées du goût italien, figurent celles de musique sacrée, dont l'un des Requiems les plus émouvants de tous les temps.

    Il y a trois cent cinquante ans, le 6 novembre 1672, mourait à Dresde, en Allemagne de l'Est, le plus important compositeur allemand avant Jean-Sébastien Bach († 1750) : Heinrich Schütz. Par les exemples offerts par ses compositions et son enseignement, Schütz a joué un rôle fondamental dans l'établissement de la tradition d'une haute qualité artisanale combinée à une solide profondeur intellectuelle qui devait être la marque de la musique allemande pendant deux siècles et demi après sa mort" (J. Rifkin, Heinrich Schütz in The New Grove Dictionary of Music and Musicians, vol. 17, Londres 1980, p. 6).

    Le père de la musique allemande, et pas seulement de la musique protestante, est né 87 ans plus tôt, le 8 octobre 1585, à Köstritz, dans le centre-est de l'Allemagne. Après sa formation initiale dans son pays, il étudie à Venise entre 1609 et 1612 avec Giovanni Gabrieli († 1612). " Devenu presque citoyen de Venise, où on l'appelait Sagittaire, il a laissé par écrit les mots suivants, qui montrent, dix-sept cents ans plutôt que non, quelle était et combien était la valeur artistique de G. Gabrieli : " J'ai passé les premières années de mon apprentissage musical avec le grand Giovanni Gabrieli. O dieux immortels ! Quel homme était Gabrieli ! Si l'antiquité, si riche en expressions, l'avait connu, elle l'aurait placé au-dessus des Amphioni, et si les muses ont eu envie d'imeneo, Melpomène n'aurait certainement pas voulu d'autre époux que lui, tant il est grand dans l'art du chant !" (G. Roberti, La musica italiana a Lipsia, Firenze 1877, p. 36).

    Grâce à son expérience vénitienne, les compositions de Schütz sont imprégnées du goût italien. Il se consacre aux Passions, les récits évangéliques sur le martyre et la mort de Jésus mis en musique qui, à partir du XVIIe siècle, se sont développés en Allemagne en réponse à l'oratorio. De 1617 à sa mort, Schütz est Kapellmeister (c'est-à-dire responsable des services musicaux, tant religieux que civils) à la cour de Dresde. C'est un compositeur rigoureux, qui ne dédaigne pourtant pas les expérimentations éclectiques (reprise de la pratique luthérienne, polyphonie flamande extrême et enseignement italien), toujours faites avec élégance et profondeur. Sa vaste production comprend aussi bien de la musique sacrée chantée qu'instrumentale ; il convient de noter les Sept Paroles du Christ sur la Croix, les trois livres de Simphoniæ Sacræ, de nombreux Psaumes et Concerts spirituels.

    La partition la plus inhabituelle est celle intitulée Musicalische Exequien... mit 6, 8 und mehr Stimmen zu gebrauchen, Exsequies musicales pour six, huit ou plus de voix mixtes accompagnées de la basse continue (une forme d'accompagnement improvisé typique des XVIIe et XVIIIe siècles). Il s'agit du premier Requiem allemand. Il a été écrit par Sagittaire en 1636 pour les funérailles de son noble ami, le comte Hans Heinrich von Reuss. À la mort du comte, ses proches ont demandé à Schütz de mettre en musique les 13 versets bibliques et les 8 chants sacrés gravés autour du sarcophage funéraire que le comte s'était fait construire. Il n'a pas été facile pour le compositeur de combiner des éléments aussi différents en termes de style et de contenu, mais le résultat est une partition complexe, divisée en trois parties, à interpréter à trois moments différents du service funèbre.

    Dans la première partie, la plus grande, sous la forme d'un grand Concert Spirituel, pour solistes et chœur, nous trouvons également le Kyrie, typique de la Messe courte luthérienne. Plus simples sont les deuxième et troisième parties, qui comprennent un beau motet pour double chœur, avec alternance de voix solistes, sur deux versets (25-26) du Psaume 73 et le Cantique de Siméon (Lc 2,29-32), pour chœur à 5 voix, auxquels s'ajoutent quelques versets de l'Apocalypse et de la Sagesse : "Qui d'autre aurais-je pour moi dans le ciel ? / En dehors de toi, je n'aspire à rien sur la terre, ma chair et mon cœur s'effondrent, mais le rocher de mon cœur, c'est Dieu, c'est Dieu mon destin pour toujours". "Laisse maintenant ton serviteur, Seigneur, / aller en paix selon ta parole ; / car mes yeux ont vu ton salut, / préparé par toi devant tous les peuples, / lumière pour éclairer les nations / et gloire de ton peuple Israël".

    Que cette composition, sans doute l'une des plus émouvantes du XVIIe siècle, ou peut-être de tous les temps, dans l'expression de la douleur pour la perte d'êtres chers, renforce le climat spirituel du mois de novembre, que la piété chrétienne dédie à la mémoire des fidèles disparus.

  • Quand le plus ancien diocèse d'Allemagne veut fermer une église sur trois

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    De Peter Hahne sur kath.net/news :

    "Auto-dissolution auto-infligée : le diocèse de Trèves veut fermer une église sur trois"

    "Des ventes à prix cassés". Contribution d'invité de Peter Hahne

    Trèves (kath.net) Un estimé collègue de Tichys Einblick m'a demandé si je ne voulais pas commenter cette triste nouvelle. Mais comment se fait-il que je ne sois pas triste du tout ? Mieux : je ne suis pas surpris parce que ce qui est arrivé devait arriver. C'est quasiment le bilan logique d'une autodissolution que l'on s'est infligée : A Trèves, le plus ancien diocèse d'Allemagne, une église sur trois doit être fermée. Tabula rasa ! La raison : les départs massifs ont fait fondre les recettes. Les bâtiments, mais aussi le personnel et la diversité bigarrée des institutions ecclésiastiques ne peuvent plus être payés.

    Pourquoi cela ne m'ébranle-t-il pas ? Prenons la grande ville badoise de Mannheim. Là-bas, dès le début de l'année, les grands journaux titraient : "Mannheim - bientôt la ville sans églises ?" L'un après l'autre, les lieux de culte, catholiques comme protestants, sont fermés. Les mosquées poussent cependant comme des champignons. Il y a 32 églises protestantes dans la ville, seules 12 peuvent encore être conservées.

    Un avertissement avait déjà été lancé il y a deux ans par un organisme compétent : environ un tiers de tous les bâtiments religieux en Allemagne ne seront plus utilisés en 2060. C'est ce que prévoyait le professeur Thomas Erne, directeur de l'Institut pour la construction d'églises à l'université de Marburg. Chacune des deux grandes confessions allemandes entretient environ 25.000 bâtiments religieux. Celui qui se rend par surprise à un service religieux découvre la plupart du temps un vide effrayant et béant. En revanche, des projets d'églises indépendantes, souvent à vocation œcuménique, fleurissent surtout dans les villes. Elles parviennent à peine à gérer l'affluence, organisent leur culte dans des salles de cinéma ou de théâtre ou construisent de grands centres communautaires. Tandis que les églises établies sont dans la même situation que les vieux partis en politique : les membres comme les électeurs s'en vont, déçus.

    Tout cela était prévisible. Ce n'est pas (seulement) le scandale des abus qui saigne les catholiques. Non, les protestants perdent autant de membres, souvent même plus. Et ce sont tout sauf des raisons financières qui accélèrent l'exode, lequel mène désormais littéralement à l'exitus.

    Chez les catholiques, nous assistons à quelque chose qui, en termes de marketing et de stratégie d'entreprise, est d'une rareté mondiale. C'est tellement absurde qu'il n'y a pas de mots pour le dire : Pour se renouveler, pour regagner des membres perdus ou pour les garder, le clergé catholique prend la mesure de l'Eglise protestante, qui pratique tout ce que l'on aimerait qu'elle pratique, et qui a perdu des millions de membres.

    Ce serait comme si le drugstore Rossmann s'orientait stratégiquement vers les magasins Schlecker qui ont fait faillite. C'est fou ! Ceux qui espèrent réussir en appliquant les méthodes d'une entreprise en faillite ne doivent pas s'étonner. Trèves nous fait signe. La protestantisation de l'Eglise catholique conduit à se diviser par deux.

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  • Sénégal : Vêpres d’hier, 30 octobre 2022, à Keur Moussa

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    KTO propose un nouveau rendez-vous de prière. Le dernier dimanche de chaque mois à 21h30, les vêpres de l’abbaye bénédictine de Keur Moussa au Sénégal seront retransmises. Voici le rendez-vous de ce dimanche 30 octobre 2022, capté hier pour la première diffusion sur cette chaîne :

    Mgr Ndiaye, archevêque de Dakar : « Keur Moussa fait partie de l'histoire du patrimoine de l'Église du Sénégal » :

  • Le premier novembre, d’un continent à l’autre : la fête de tous les saints

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    Une réflexion de Gérard Leclerc  (in site web France catholique du mardi 25 octobre 2022) :

    « Dieu, nous te louons, Seigneur nous t’acclamons dans l’immense cortège de tous les saints ! » Si l’Église a voulu cette fête de tous les saints, c’est qu’elle avait la conviction que l’œuvre de la rédemption y trouve ses témoins, qui attestent de cette puissance de la grâce dans les cœurs. Il en allait aussi de la construction de son corps mystique, tout au long des siècles. De ce point de vue, les multiples statues, présentes dans les édifices religieux, lorsqu’elles n’ont pas été détruites durant la dernière période iconoclaste, qui a malheureusement suivi le concile, ne sont pas incongrues, elles participent du mystère central de la foi. Le culte des saints, pas plus que celui de la Vierge Marie n’atteint l’intégrité du Dieu trois fois saint. C’est parce que Dieu a voulu s’associer directement la coopération de l’humanité en chemin vers le Salut, que le christianisme a tout d’abord célébré la mémoire des martyrs, puis progressivement celle de tous ceux et de toutes celles qui reflètent la beauté et la grandeur de l’imitation du Christ.

    La litanie des saints

    La litanie des saints est une des plus saisissantes de nos prières, et il est significatif qu’elle soit chantée lors des grands événements que constituent l’entrée dans la vie baptismale et les ordinations sacerdotales. Elle nous fait participer à cet immense cortège, qui commence d’ailleurs dès l’Ancien Testament et peuple de figures concrètes notre cheminement à travers l’histoire. Il est remarquable que depuis la Mère de Dieu et Marie Madeleine, premier témoin de la Résurrection, les femmes y soient présentes autant que les hommes. Agathe, Cécile, Félicité, Perpétue, Lucie, Agnès, Anastasie sont honorées dès les premiers temps du christianisme, et celles qui ont suivi, telle Catherine de Sienne et Thérèse d’Avila, ont marqué, de façon indélébile, la période où elles ont vécu. En notre temps, les saintes contemporaines du Carmel, Thérèse de Lisieux, Élisabeth de la Trinité et Édith Stein sont au sommet de la mystique, vénérées par tout un peuple qui se reconnaît dans leur patronage. Et que dire de l’humble Bernadette Soubirous, connue aussi du monde entier comme messagère d’en Haut et exemple de la vie religieuse !

    On sait que le pape Jean-Paul II s’est notamment distingué par le nombre des canonisations auxquelles il procéda. Les historiens remarquent qu’en 27 ans de pontificat, il a canonisé presque autant de personnes que ses prédécesseurs durant les cinq siècles précédents. De la part du pape polonais, il y avait claire volonté d’illustrer la doctrine de Vatican II sur une vocation universelle à la sainteté, qui concerne tous les chrétiens, à quelque catégorie qu’ils appartiennent.

    Même dans les périodes les plus tristes de son périple, l’Église a connu ces héros de la foi, ceux qui aujourd’hui nous éclairent dans nos ténèbres. Bernanos a écrit que la sainteté était la seule aventure qui vaille : « Qui l’a une fois compris est entré au cœur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine. Notre Église est l’Église des saints » (Jeanne, relapse et sainte).

  • Liturgie 23 : Du XIX° au XX° s : Le mouvement liturgique contemporain (de Pie IX à Pie XI) par Denis Crouan

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    Liturgie 23 : Du XIX° au XX° s : Le mouvement liturgique contemporain (de Pie IX à Pie XI) (50 mn) 

    https://youtu.be/Pk8lo2pZnf0  

    Le Docteur Crouan commence par rappeler le contexte de la fin du XIX° s : c’est l’époque des idéologies imprégnées d’athéisme. Le pape Pie IX (1846-1878) s’efforce de les dénoncer et de les bloquer (Syllabus). Il convoque le Concile Vatican I qui, arrêté par la guerre franco-prussienne, n’aborde que peu la question liturgique (1870). Avant la grande Guerre, les papes du XX° s. entament le travail de restauration de la liturgie romaine. Saint Pie X commence par en confier la préparation aux bénédictins de Solesmes avec la directive suivante : « la liturgie ne consiste pas à organiser de belles cérémonies permettant de cajoler sa sensibilité par un cérémonial devenu complexe au fil des siècles, mais à pratiquer aisément les rites exprimant et « illustrant » la foi reçue des Apôtres, afin de se laisser docilement guider et informer par le message spirituel ». La réforme liturgique de Vatican II est en germe.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022.

  • Canada : flambée spectaculaire des actes anti-catholiques

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    De J-P Mauro et Cécile Séveirac sur aleteia.org :

    Flambée spectaculaire des actes anti-catholiques au Canada

    26/10/22

    Au Canada, une recrudescence considérable des crimes contre les catholiques inquiète. Un récent rapport fait en effet état d’une augmentation de 260% d’actes anti-catholiques entre 2020 et 2021.

    Selon une étude de Statistique Canada, l’agence de statistiques du gouvernement canadien, le groupe ayant connu la plus forte hausse du nombre d’actes haineux entre 2020 et 2021 est celui des catholiques. Un rapport d’août 2022 révèle un chiffre alarmant avec une progression de 260% en un an d’actes contre la religion catholique, soit 155 en 2021 contre 43 l’année précédente. Côté musulman, les statistiques sont aussi en progression avec +71% d’agissements motivés par la haine. La communauté juive demeure celle comptabilisant le plus d’attaques à son encontre (487 en 2021, 331 en 2020, soit une hausse de 67% ), mais pourrait rapidement se voir dépassée par les catholiques d’ici quelques années si les chiffres demeurent les mêmes. 

    Les actes anti-catholiques regroupent principalement des incendies criminels contre des églises parfois entièrement détruites, des faits de vandalisme et de profanation, ainsi que des menaces proférées contre le clergé. Les attaques contre les églises notamment, avaient augmenté fortement depuis la découverte d’environ 200 tombes anonymes d’enfants indiens, ravivant la polémique sur le rôle de l’Église catholique canadienne dans la gestion des pensionnats autochtones.

    Une situation préoccupante

    Une situation plus que préoccupante dénoncée par des collectifs canadiens chrétiens, qui appellent les catholiques à réagir avec plus de force, d’autant que ce rapport ne semble pas avoir éveillé les consciences. Les médias canadiens ont en effet fort peu relayé l’information, faisant preuve d’une omission flagrante et se voyant accusés d’un « black-out médiatique », de la même manière que le gouvernement ne s’est pas exprimé sur le sujet. 

    Pour Madeleine Enzlbelger, directrice exécutive de l’Observatoire sur l’intolérance et la discrimination à l’égard des chrétiens en Europe situé à Vienne, ces chiffres ne font que refléter une tendance se généralisant au niveau mondial, d’autres pays occidentaux étant touchés par ce triste phénomène. 

  • Nous désacralisons la liturgie en « confondant la simplicité avec une banalité débraillée »

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    De Mgr David Macaire, Archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France sur le site de l'Eglise catholique en Martinique :

    Admirable Grandeur

    A propos de la lettre du pape François « Desiderio Desideravi » (DD)* sur la liturgie

    J’avoue avoir été impressionné par le décorum pompeux qui a entouré les funérailles de la Reine d’Angleterre. Sans exalter les affects, le cérémonial parvenait à transcender les émotions par des chorégraphies sobres, à la fois fastueuses et humbles, et si parfaitement ordonnées. Le fait de soigner chaque détail, chaque geste, chaque déplacement, témoignait bien plus que des cris et des larmes, de l’amour et du respect ! Les chants religieux, enfin, invitaient à la prière et à l’approfondissement.

    24 septembre 2022

    En ce début d’année pastorale, je me suis pris à rêver que notre Seigneur Jésus méritait lui aussi, dans nos liturgies, une telle dévotion, et bien plus encore !

    La messe est la source et le sommet de notre vie chrétienne. Étonnante bonté du Maître de l’univers ! Il s’humilie pour nous au point de se cacher dans une petite hostie de pain. Il n’y a rien au-dessus de la messe en ce bas monde, rien de plus indispensable à notre salut. Jésus s’est montré radical : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6,53). C’est à cause de cette parole qu’on a décidé de le mettre à mort.

    Aujourd’hui encore, nos frères séparés, qui pourtant aiment et chantent si bien le Seigneur, avec parfois des mots d’adoration si justes et si pieux (A l’agneau de Dieu… Prosternez-vous… Nous t’adorons dans ton temple, etc) ne peuvent admettre que Jésus ait parlé « pour de bon ». Beaucoup y voient un symbole et ne reconnaissent ni la présence réelle du Corps et du Sang du Seigneur, ni sa nécessité pour avoir la vie !
    De notre côté, nous « les catholiques », nous avons des façons bien à nous de ne pas aller jusqu’au bout de la radicalité de Jésus et d’amoindrir la foi :

    • Nous nous habituons à la messe. Pour un bon catholique, c’est presque un acte banal que d’avoir accès tous les dimanches, et même tous les jours, au Corps et au Sang de Celui dont tous les prophètes depuis Abraham ont désiré voir le jour. Les communions manquent de piété, voire de respect.

    • Nous mélangeons l’eucharistie à toutes sortes d’expressions, comme s’il fallait la « pimenter » : les danses ou les coloriages des enfants du catéchisme, les cérémonies pour honorer des personnes, des discours socio-politiques ou théologiques, les mariages ou les funérailles dont les invités ne sont pas croyants…

    • Nous désacralisons la liturgie en « confondant la simplicité avec une banalité débraillée » (DD22)

    • Les musiques liturgiques deviennent de la variété (de la « pop ») : danses, vibrations, émotions, percussions agressives. Même les supplications deviennent des biguines ou du chouval bwa. Le pape François parle des « subjectivismes, fruits de la domination des goûts individuels et de l’invasion d’éléments culturels assumés sans discernement et qui n’ont rien à voir avec l’inculturation » (DD49). Dieu s’en accommode peut- être, mais qu’en est-il de nos âmes qui ont besoin du sacré pour se reposer dans l’Esprit ?

    • D’autres enfin, en réaction, « d’un esthétisme rituel qui ne prend plaisir qu’à soigner la formalité extérieure du rite » (DD22) instrumentalisent (cf. DD16) la liturgie pour marquer leur intégrité religieuse ou leur différence idéologique, voire sociale… Le Saint-Sacrifice mérite mieux…

    Et pourtant… regardez l’humilité de Dieu ! Souhaitons que nos liturgies, « soignent tous les aspects de la célébration (espace, temps, gestes, paroles, objets, vêtements, chants, musique, ...) et toutes les rubriques, offrant ainsi à l’assemblée le mystère pascal ! » (DD23). Faisons- nous tout petits, nous aussi devant Dieu pour être élevés par Lui ; ne gardons rien pour nous, offrons-nous tout entiers à ce Dieu qui se donne à nous !

    + Fr David Macaire, Archevêque
    de Saint-Pierre et Fort-de-France 

  • Liturgie 22 : Le retour au sens et à l’unité de la liturgie : Dom Guéranger

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    Liturgie 22 : Le retour au sens et à l’unité de la liturgie : Dom Guéranger (par le Docteur Denis Crouan, 52 mn) 

    https://youtu.be/lse2vsI9LYc  

    Comment expliquer le puissant mouvement de restauration de la liturgie au XIX° s ? Il s’est produit un étonnant retour de la spiritualité accompagné par la présence et l’action d’hommes providentiels. On doit citer Dom Guéranger, le restaurateur de la vie bénédictine à l’abbaye de Solesmes, qui lance ses moines dans l’étude des manuscrits anciens et réussit à reconstituer le Grégorien depuis longtemps disparu. Ce Père abbé donne une définition de la liturgie : « le témoin des valeurs fondamentales de l’Évangile et le moyen d’entrer directement dans l’expérience vivante de la foi de l’Église ». Parallèlement, un retour au Siège apostolique fait redécouvrir la simple dignité du missel romain. 

    Un mouvement analogue se produit dans les pays germaniques et au Royaume Uni. Au cours du XIXe siècle, l’Angleterre voit se développer, un mouvement en faveur du catholicisme. C’est ce qu’on appellera le « Mouvement d’Oxford ».

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Le traditionalisme : une fidélité, une résistance, une oeuvre d'Eglise

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    Du site de Paix liturgique, lettre 889 du 11 Octobre 2022 :

    LE TRADITIONALISME : UNE FIDELITE, UNE RESISTANCE, UNE OEUVRE D'EGLISE

    Le samedi 24 septembre dernier, s'est tenu à Paris un colloque sur l'avenir de la messe traditionnelle qui a réuni près de 500 participants. La grande réussite de cette évènement, co-organisé notamment par les associations Oremus-Paix Liturgique et Renaissance Catholique, tient à la qualité des interventions et notamment de celle de Jean-Pierre Maugendre, Président de Renaissance Catholique, que nous reproduisons ici avec son aimable autorisation.

    Tout avait bien commencé : « Le concile qui vient de s’ouvrir est comme une aurore resplendissante qui se lève sur l’Eglise, et déjà les premiers rayons du soleil levant emplissent nos cœurs de douceur. Tout ici respire la sainteté et porte à la joie. Nous voyons des étoiles rehausser de leur éclat la majesté de ce temple, et ces étoiles, comme l’apôtre Jean nous en donne le témoignage (Ap 1, 20), c’est vous ! ». Ainsi s’exprimait le 11 octobre 1962 le bon pape Jean dans son discours d’ouverture du Concile ! Le programme proposé était d’une simplicité…biblique : « L’Eglise n’a jamais cessé de s’opposer [aux] erreurs. Elle les a même souvent condamnées et très sévèrement. Mais aujourd’hui, l’Epouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde, plutôt que de brandir les armes de la sévérité, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine. » La méthode proposée était parfaitement claire : « Il faut que [l’Eglise] se tourne vers les temps présents, qui entraînent de nouvelles situations, de nouvelles formes de vie et ouvrent de nouvelles voies à l’apostolat catholique. C’est pour cette raison que l’Eglise n’est pas restée indifférente devant les admirables inventions du génie humain et les progrès de la science, dont nous profitons aujourd’hui, et qu’elle n’a pas manqué de les estimer à leur juste valeur. » Ces intentions au demeurant sans doute fort louables sur le fond aboutirent dans la réalité à ce que Jacques Maritain, peu suspect d’intégrisme, voire même, si j'ose dire, "imam caché" du concile Vatican appelait dans le « Paysan de la Garonne » : « L’agenouillement devant le monde ». (p 85) En quelques années un héritage multiséculaire fut jeté à bas, des habitudes millénaires oubliées, daubées, fustigées et condamnées. Mme Michu qui n’avait pas lu les Actes du concile et n’avait pas l’intention d’y consacrer dix secondes observa cependant avec stupeur, dans sa paroisse : • La suppression de la chorale, c’était pourtant bien beau mais … plus long. • L’élimination du latin ; elle n’y comprenait rien, mais l’objectif était que Dieu comprenne. • L’apparition d’une table devant l’autel, c’est sa voisine qui l’avait fournie. • La célébration de la Messe face au peuple qui faisait que le célébrant tournait le dos au tabernacle ce qui paraissait incongru à Mme Michu, pas au célébrant. • La distribution de la communion dans la main ; Mme Michu avait vu des gamins mettre l’hostie dans leur poche. • Le bouleversement du calendrier et la suppression du saint protecteur de la paroisse. Elle apprit que même sainte Philomène, la sainte préférée du curé d’Ars, avait disparu dans la tourmente. • La destruction des confessionnaux, 2 • L’interdiction des agenouillements, • La suppression de la Fête-Dieu, • L’abandon de la récitation du rosaire, etc… Mme Michu fit comme une autre voisine, elle décida de ne plus remettre les pieds à l’église, hormis pour les mariages et les enterrements. On lui avait changé sa religion. Comme le rapporte Patrick Buisson dans son ouvrage capital La fin d’un monde, citant une brave mère de famille, épouse d’un mécanicien : « La religion, ça ne devrait pas changer, puisque ce qu’on cherche, c’est d’être sûr de quelque chose. » (p 266) De son côté Guillaume Cuchet note, en conclusion de son précieux travail Comment notre monde a cessé d’être chrétien : « Cette rupture au sein de la prédication catholique a créé une profonde discontinuité dans les contenus prêchés et vécus de la religion de part et d’autre des années 1960. Elle est si manifeste qu’un observateur extérieur pourrait légitimement se demander si, par-delà la continuité d’un nom et de l’appareil théorique des dogmes, il s’agit bien toujours de la même religion. » (p 266) Tout ceci fut imposé avec une brutalité inouïe. Brutalité certes en opposition avec le discours officiel sur l’écoute, l’ouverture, le dialogue, le respect de l’autre, l’accueil des différences, mais brutalité nécessaire car tous ces bouleversements ne répondaient en aucune façon aux demandes des fidèles catholiques. Un sondage du 13 août 1976, au cœur de l’été chaud ainsi nommé en raison de la canicule de cette année-là mais aussi en référence à la messe traditionnelle célébrée par Mgr Lefebvre, devant des milliers de fidèles, à Lille, publié par l’IFOP et le Progrès de Lyon révélait l’ampleur du malaise. Si 40% des pratiquants réguliers estimaient qu’il fallait continuer les réformes initiées par Vatican II, 48% estimaient que l’Eglise était allée trop loin dans les réformes. Chiffre auquel il faut sans doute rajouter l’immense majorité de ceux qui avaient cessé de pratiquer entre 1965 et 1976. Aujourd’hui encore tous les sondages menés par l’association “Paix Liturgique” le confirment. Globalement 30% des pratiquants réguliers assisteraient à la messe traditionnelle si elle était célébrée dans leur paroisse. Alors qu’il est de bon ton de dénoncer le cléricalisme, les années qui suivirent le concile furent d’abord celles d’un cléricalisme effréné dans la continuité de ce que Mgr Schneider dans son ouvrage indispensable Christus Vincit analysait : « Le phénomène “Vatican II” apparaît comme un énorme spectacle de triomphalisme clérical. » (p 164) Le départ de sa paroisse de Madame Michu ne contrista pas son curé ; certes c'était contrariant pour la quête mais il avait bien intégré le postulat « mille fois rabâché, que l'évangélisation de ceux qui étaient loin de pourrait se faire qu'après l'éviction de tous ceux qui n'était que faussement proches », (p 256) selon la lumineuse synthèse de Patrick Buisson. Comme l’écrivait un évêque cité par la revue “Itinéraires” de Jean Madiran : « L'Eglise passe d’un christianisme sociologique à un christianisme authentique ».

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