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Témoignages - Page 164

  • Chine : pèlerinages interdits, le Fujian étend son emprise sur les catholiques clandestins

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    Du site Bitter Winter :

    Pèlerinages interdits, le Fujian étend son emprise sur les catholiques clandestins

     

    Les autorités ont adopté de nouvelles mesures de répression, notamment l’interdiction des pèlerinages et la « conversion politique » personnalisée, à l’encontre de ceux qui refusent d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois.

    An Xin

    La basilique Notre-Dame de Bon-Secours de Sheshan, sanctuaire national, située au sommet de la colline de Sheshan, dans le district de Songjiang à Shanghai, est une grande église catholique romaine et un célèbre lieu de pèlerinage. Alors que d’autres lieux de pèlerinage ont été la cible de mesures de répression, Sheshan reste la seule destination du pays à continuer d’accueillir des pèlerins catholiques clandestins chinois. Des dizaines de milliers de fidèles s’y rendent chaque année en mai, le mois des dévotions à la Vierge Marie, malgré les mesures de restriction et de répression constantes du gouvernement.

    À plus de 800 kilomètres de Sheshan, un gouvernement local de la province de Fujian a lancé une opération pour empêcher les pèlerinages à la Basilique en 2019. Selon un document que Bitter Winter a pu obtenir, en prévision du 70e anniversaire de la République populaire de Chine cette année, les autorités « renforcent la sensibilité politique et la planification du travail », pour sauvegarder la sécurité et la stabilité sociales et politiques et éliminer tous les éléments considérés comme « instables » tels que l’Église catholique clandestine.

    Le document contient une liste de mesures préventives spécifiques :
    – la Brigade de sécurité nationale, la Brigade de sécurité du réseau et les postes de police de proximité doivent renforcer la collecte d’indices sur les mouvements de catholiques clandestins qui organisent des pèlerinages de groupe sur la colline de Sheshan sous différents noms ;
    – obtenir des informations sur les organisations religieuses et les groupes étrangers « anti-PCC » qui participent aux activités de pèlerinage sur la colline de Sheshan ;
    – exercer un contrôle strict sur le clergé et les croyants qui relèvent de la juridiction, et mettre tout en œuvre pour empêcher les églises clandestines d’organiser des pèlerinages de groupe sur la colline de Sheshan ;
    – intensifier la surveillance sur Internet et les téléphones portables ; supprimer ou bloquer rapidement les informations « nuisibles » (c’est-à-dire susceptibles de nuire à la capacité du PCC à maintenir sa stabilité politique) pour éliminer les « éléments instables » et punir, conformément à la loi, les individus qui diffusent des informations « nuisibles ».

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  • J’ai vu Jésus crucifié et je suis passé de l’Islam au Christ

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    Ajoutée le 14 mai 2019
    Myriam, élevée dans l’islam, d’abord modéré puis intransigeant, a vécu une conversion radicale. Dans des songes, Jésus et la Vierge Marie lui sont apparus... Elle appelle les catholiques à vivre en enfant de Dieu pour témoigner de leur foi. #3mnEnVérité

    Son témoignage ainsi que ceux d'autres convertis sont à retrouver dans le livre de Jean-François Chemain, Ils ont choisi le Christ : ces convertis de l'islam dont on ne parle pas (Artège)

    Ils ont choisi le Christ

  • Ignorer le caractère explicitement anti-chrétien des attaques terroristes au Sri Lanka serait une injustice

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Sri Lanka : ne pas ignorer l’aspect anti-chrétien des attaques terroristes, par Mgr Auza

    Commémoration des victimes des attaques du dimanche de Pâques

    « Ignorer l’aspect explicitement anti-chrétien » des attaques terroristes au Sri Lanka « ferait une injustice aux victimes, aux survivants et à leurs familles », a déclaré Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU.

    Il a pris la parole lors de la cérémonie commémorative des victimes des attaques du dimanche de Pâques au Sri Lanka, organisée par le président de l’Assemblée générale de l’ONU et la Mission permanente du Sri Lanka le 3 mai 2019.

    « La communauté internationale est très franche, à juste titre, de dénoncer la montée de la haine anti-juive et anti-musulmane, a dit le nonce, la même norme doit être appliquée aux attaques contre des chrétiens. »

    « Ce qui s’est passé au Sri Lanka ne s’est pas produit le dimanche de Pâques par hasard, a souligné Mgr Auza. Deux grandes églises catholiques et une église évangélique ont été délibérément visées lors de services religieux. »

    Le Saint-Siège, a dit le nonce, « réitère ses sincères condoléances à la délégation et au peuple sri-lankais ». Le nonce a rappelé aussi que le pape François, en apprenant les faits, a tout de suite exprimé sa solidarité avec les Sri-lankais et a condamné cette « violence cruelle ».

    Mgr Auza a voulu « en son nom », témoigner de la « profonde proximité humaine et spirituelle avec le peuple sri-lankais ».

    Ce « crime terroriste odieux, injustifiable et inhumain », a dit le nonce, est une « manifestation concrète du fondamentalisme extrémiste et du radicalisme ». « Mais les mots de condamnation, même sincères, ne suffisent pas, a-t-il souligné : des actions sont nécessaires pour éliminer ce fléau à la racine. »

    L’une des actions nécessaires dans la lutte contre ces violences, selon Mgr Auza, « consiste à décrire les attaques par leur nom propre ».

    La récente résolution adoptée le 2 avril par l’Assemblée générale de l’ONU sur la lutte contre le terrorisme et les autres actes de violence, a expliqué Mgr Auza, condamne « toutes les attaques terroristes contre des lieux de culte motivés par la haine religieuse, y compris l’islamophobie, la violence et l’antisémitisme et la christianophobie ».

    « Les attaques terroristes sont toujours et partout déplorables, a conclu le nonce, mais les attaques contre les croyants religieux lors des cultes sont les attaques les plus honteuses et les plus lâches contre la paix que l’on puisse imaginer. C’est ce qui s’est passé au Sri Lanka. Et le monde entier pleure à juste titre. »

  • Mgr Kockerols sur KTO

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    Sur KTO : Mgr Jean Kockerols - Vicariat de Bruxelles / La Vie des Diocèses

    A Bruxelles, la pénurie de logements est un problème social auquel l´Eglise catholique veut s'attaquer. A sa manière et avec ses moyens, le Vicariat de Bruxelles s´est engagé en faveur du logement social avec un projet baptisé « Bethléem », en mettant à disposition des logements vides qui lui appartiennent pour les familles en précarité. La Vie des Diocèses a rencontré, sur le terrain, acteurs et bénéficiaires de cette initiative. Mgr Jean Kockerols rappelle la mission et la place des chrétiens dans cette attention aux plus pauvres.

    L´évêque auxiliaire de Malines-Bruxelles en charge du Vicariat de Bruxelles a par ailleurs décidé de confier la tête de différentes unités pastorales à des laïcs.

    Dans cette émission, vous entendrez soeur Anne Peyremorte témoigner de son engagement comme femme en responsabilité dans l´Eglise catholique.

    Avec un nombre de fidèles en baisse, le Vicariat de Bruxelles se retrouve aussi face à des choix à faire concernant ses églises. Faut-il les fermer ? Les vendre ? Pour garder ces églises en vie et éviter un détournement de leur fonction sacrée, le Vicariat a mis certaines de ces églises à disposition d´autres communautés chrétiennes qui manquent de lieux de culte. Ainsi la communauté orthodoxe géorgienne à l´église Saint-Jean et Saint-Nicolas. Ainsi, par les bâtiments se nouent des relations entre les communautés de rites différents.

    Diffusé le 13/05/2019 / Durée : 26 minutes

  • Au Saint-Siège, les sujets comme l’intelligence artificielle sont pris très au sérieux

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    Éric Salobir : ​« Au Saint-Siège, les sujets comme l’intelligence artificielle sont pris très au sérieux »

    Une émission de RCF présentée par Stéphanie Gallet :

    LE GRAND INVITÉ / LUNDI 13 MAI À 8H10 / DURÉE ÉMISSION : 15 MIN

    Alors que les acteurs du numérique se réunissent à Paris pour le sommet Tech for Good le 15 mai, notre invité est Eric Salobir, prêtre dominicain, expert sur ces questions auprès du Vatican.

    LES NOUVELLES TECHNOLOGIES : ENTRE FANTASME ET RÉALITÉ

    Mercredi 15 mai, les patrons des entreprises du numérique se réunissent à Paris pour le sommet Tech for good, le lendemain le salon Vivatech mettra à l’honneur les start-up et l’innovation ; un événement qui attend au moins 100.000 visiteurs porte de Versailles.

    Notre grand invité est Éric Salobir, consulteur, c'est à dire expert, spécialisé dans la technologie auprès du Vatican. Prêtre dominicain, Éric Salobir est entré dans l’ordre des frères prêcheurs en 2000. Il est le président de l’OPTIC, l’ordre des prêcheurs pour la technologie, l’information et  la communication.

    Pour Éric Salobir, les technologies du numérique font traverser une « révolution anthropologique » à l’humanité, à travers le changement des usages et de pratiques, c’est la manière « dont on est humains ensemble » qui est en train de changer.

    « C’est toute notre humanité qui est en plein bouleversement, et c’est un bouleversement qu’on a encore du mal à penser »

    L’impact de l’intelligence artificielle sur nos façons de vivre est très important, mais Éric Salobir précise bien que ce n’est pas une « vraie intelligence ». Loin du fantasme d’un « Terminator qui viendrait nous remplacer »,  il s’agit d’un système capable de faire certaines tâches précises de façon plus efficace et plus rapide qu’un humain.

    Une « IA » qui est tout de même capable de remplacer l’humain dans un nombre de fonctions de plus en plus vaste, comme les analystes financiers ou même les journalistes.

    Avec le réseau OPTIC, Éric Salobir se donne aussi pour but d’identifier les éventuels dangers qui peuvent être liés aux nouvelles technologies, même si ces dangers sont souvent « fantasmés » dans l’opinion publique. En effet, aujourd'hui tout le monde bénéficie des nouvelles technologies au quotidien de façon positive, sans même s’en apercevoir. Ce qui peut  interroger, en revanche, c’est le monopole inédit dont disposent les géants du numérique.

    Ce qu’il faut retenir, pour le frère dominicain, c’est qu'il faut faire preuve d’une certaine lucidité dans l’utilisation des nouvelles technologies, c'est-à-dire qu’il faut bien les connaître et mieux savoir les utiliser. Il faut aussi réclamer au législateur une meilleure information, notamment sur l’usage qui est fait de nos données personnelles.

    Si les technologies ne sont ni bonnes ni mauvaises par essence, elles ne sont pas neutres non plus car toujours porteuses d’une « intentionnalité » inconsciente qui se complexifie en même temps que le numérique, explique Éric Salobir. Le risque est que des technologies développées par un petit nombre de personnes ne soient utilisables complètement que par un petit nombre de personnes.

    Le salon VivaTech s’est donné pour ambition de « réconcilier les nouvelles technologies avec le bien commun » en proposant des régulations. Une volonté partagée partagé par Éric Salobir, qui estime que les entreprises du numérique ne se développeront que si « elles alignent leurs objectifs » avec l'intérêt général, en remettant au centre de leur fonctionnement le moyen et long terme, plutôt que le profit immédiat

    UN THÈME QUI INTÉRESSE LE VATICAN

    Des événements pour rassembler les experts de ces questions au Vatican ont déjà eu lieu, et la question du numérique est déjà prise en compte dans la réflexion théologique, une réflexion qui cherche à prendre en compte la totalité de l’humain, et à ne pas le voir comme un simple « utilisateur ».

    Pour le frère Éric Salobir, la voix du Saint-Père est « extrêmement écoutée » dans le monde des nouvelles technologies, etil ne faut pas sous-estimer l’impact que peuvent avoir les catholiques sur le développement du numérique. Aujourd’hui, Éric Salobir estime qu’il faut à la fois utiliser le web pour évangéliser, mais aussi pour aider « à penser la société de demain » en faisant entendre la voix de l’Église.

  • Plain-chant sur Liège le samedi 25 mai 2019 : avec la Schola Trunchiniensis Femina de Gand et l'Académie de Chant grégorien à Liège

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    « Lumière d’éternité » 

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  • Lourdes sur les écrans français : "rendre visible l'invisible"

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    Du site "La Sélection du Jour" :

    Un film salué par la critique et diffusé sur les écrans de l'Hexagone. Sera-t-il distribué dans les salles obscures de Belgique ? Il y a peu de chances que nos médias lui réservent un accueil comparable à celui dont a bénéficié le film d'Ozon "Grâce à Dieu"...

    La synthèse :

    Il faut avoir touché le rocher pour comprendre Lourdes. Entrer dans l’esprit, les espoirs, les prières, des millions d’hommes et de femmes qui s’y rendent chaque année pour appréhender le miracle de la grotte. Justement, Lourdes, le documentaire réalisé par Thierry Demaizière et Alban Teurlai, accomplit le  miracle de rendre visible l’invisible au cœur du sanctuaire. Ils montrent ainsi Lourdes comme ne l’ont jamais vue ceux qui n’y sont jamais allés. Et, au fond, tout ce que l’on ne veut plus voir dans notre société : la fragilité, la faiblesse, la maladie, mais aussi la générosité, le don de soi, l’espoir et la Foi. "C'est ce que viennent chercher ces gens, en fait, plus que le miracle, c'est d'être regardés comme des personnes, alors que le reste de l'année, ils sont dans des centres, dans des EHPAD et pas forcément regardés par la société", expliquent les auteurs de ce Lourdes. 

    Avec ce documentaire, à voir d’urgence en salles, le duo de réalisateurs prouve qu’il n’y a pas besoin de croire pour voir. Voir qu’ici, il se passe quelque chose bien au-delà de la raison et du quotidien, bien plus fort que les clichés et les idées préconçues d’hôtels et de boutiques de souvenirs. Paradoxalement, c’est parce que l’un est athée et l’autre agnostique, et que les deux sont connus pour leurs reportages passés sur des thèmes aux antipodes de la religion, qu’ils ont pu être entendus et écoutés sur l’antenne des plus grands médias, sans que jamais leur propos ne soit attaqué ni discrédité. 

    C’est au fond une véritable tournée missionnaire, des plateaux de télévision au micro d’un Marc-Olivier Fogiel sur RTL, qu’ont accompli ces deux réalisateurs tout au long de la promotion de ce documentaire. Tous ceux qui l'ont vu en sont ressortis émus aux larmes, par ce qu’ils ont découvert, ou par ce qu’ils ont revécu. Au moment où l’Eglise est fragile, secouée par les scandales autour des abus sexuels ici, attaquée par le terrorisme islamiste là-bas, ce film est une parenthèse d’humanité donnant à voir le plus beau visage de la Foi. Ne le ratez pas !

    Judikael Hirel

  • Cette foi qu'Asia Bibi n'a jamais perdue

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    Du site de "France Catholique" :

    « Asia Bibi n’a jamais perdu la foi »

    jeudi 9 mai 2019

    Accusée de blasphème, condamnée et mort et innocentée, Asia Bibi a trouvé asile au Canada au terme d’éprouvants rebondissements. Secrétaire générale du Comité International Asia Bibi et rédactrice en chef à CNews, la journaliste Anne-Isabelle Tollet revient sur l’événement et sur les perspectives qui s’offrent à la Pakistanaise.

    L’annonce de l’arrivée d’Asia Bibi sur le sol canadien a-t-elle été une surprise pour vous ?
    À vrai dire, j’étais pleine d’espoir depuis que le Premier ministre pakistanais Imran Khan avait annoncé dans une interview récente accordée à la BBC que plus rien ne s’opposait à son transfert et que celui-ci interviendrait bientôt. Je savais qu’il tiendrait parole à une réserve près : au Pakistan, l’adverbe « bientôt » peut signifier aussi bien quelques jours que quelques années !

    Imran Khan ne s’était pourtant pas opposé aux fondamentalistes lorsqu’ils avaient déposé en novembre dernier un recours après la reconnaissance de l’innocence d’Asia Bibi par les juges pakistanais…
    Je suis convaincue qu’Imran Kahn cherche très sincèrement à promouvoir la justice, la démocratie et l’ouverture au Pakistan, mais il devait faire en sorte que son pays ne sombre pas dans le chaos, ce dont menaçaient les islamistes. Je crois donc qu’il a fait preuve d’une grande habileté. Mais en définitive, il n’a pas cédé. Ce dernier épisode, au-delà du cas d’Asia Bibi, va créer une forme de jurisprudence. La justice a montré qu’elle pouvait aller à l’encontre de la foule, ce qui va atténuer la terreur que suscite la loi anti-blasphème au sein de la population, musulmane ou non.

    L’annonce de l’arrivée d’Asia Bibi au Canada n’a pas suscité les émeutes que l’on pouvait redouter. Pourquoi ?
    Le fait, précisément, qu’Imran Khan ait accepté le recours des islamistes, leur a montré qu’il était disposé à demeurer à leur écoute. Il ne faut pas oublier qu’il a été en partie élu grâce à leurs suffrages. Cette attitude a sans doute permis de calmer la situation. Par ailleurs, de manière plus circonstancielle, l’attention de l’opinion a été mobilisée par l’attentat-suicide commis à Lahore le 8 mai, au deuxième jour du ramadan, et qui a fait au moins de dix morts. On peut d’ailleurs s’interroger sur l’existence ou non d’un lien entre le départ d’Asia Bibi et cet attentat qui peut sonner comme un avertissement adressé au pouvoir.

    Il convient donc de demeurer prudent ?
    Les islamistes pakistanais n’oublient jamais rien. Ils ne lâchent rien. Et les plus radicaux d’entre eux ne renonceront jamais à la vengeance. Au cours des mois à venir, il n’est donc pas exclu de voir les chrétiens du pays subir des attaques ciblées. Quant à Asia Bibi, certes, elle est désormais protégée au Pakistan mais elle ne pourra sans doute jamais être totalement sereine : les fatwas se moquent des frontières…

    Que peut-on dire de ses nouvelles conditions de vie et des mesures de protection dont elle bénéficie ?
    On ne saura jamais où elle habite. Ce que je peux simplement dire, c’est qu’elle a rejoint ses enfants et sa famille élargie dans un appartement confortable au Canada. Désormais, elle devra faire attention à sa parole et se montrer loyale à l’égard du Pakistan. D’ailleurs, elle en est convaincue : ce n’est pas le Pakistan en tant que tel qui voulait sa mort, mais une faction fondamentaliste alliée aux Talibans. Il ne faut surtout pas qu’en se montrant imprudente, Asia Bibi n’importe le terrorisme sur le sol canadien : c’est un point dont elle est parfaitement consciente. Une fois l’effervescence retombée, je pense qu’Asia Bibi va rechercher de petits jobs – je rappelle qu’elle est analphabète – et que sa famille deviendra une famille pakistanaise parmi tant d’autres au Canada.

    Le 20 septembre, Asia Bibi va publier avec vous un livre témoignage déjà annoncé en six langues. Comment avez-vous travaillé avec elle ?
    Depuis l’automne dernier et sa mise au secret au Pakistan, nous avons pu nous parler au téléphone par l’intermédiaire d’un traducteur, à raison d’un entretien de dix minutes tous les deux jours environ. Elle se portait bien, se sentait en sécurité, et si elle était heureuse de se savoir innocentée, elle craignait encore de ne pas pouvoir rejoindre les siens. Ensemble, nous avons reparcouru tout son périple judiciaire depuis ses dix dernières années, avec le recul de sa libération.

    Vous a-t-elle parlé de ses dispositions religieuses au cours de sa captivité : son sort a-t-il bousculé sa foi ? 
    Asia Bibi n’a jamais perdu la foi. C’est même la foi qui l’a maintenue tout au long de ces années et qui lui a permis de garder espoir. Elle a beaucoup prié. Comme elle est catholique, elle s’est aussi beaucoup confiée à la Vierge Marie. Sa confiance en Jésus était totale : elle ne pouvait pas concevoir qu’Il l’abandonne un jour.
    Propos recueillis par Guillaume Bonnet

  • Sur KTO : Noé Niyigena, "Dieu décide"; parcours d’un prêtre rwandais handicapé

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    De KTO :

    "Je suis né au coeur de l'Afrique, au Rwanda. Je suis issu d'une petite famille pauvre de deux enfants. En me créant, le Seigneur a usé d'originalité : en effet, je suis né sans bras. À l'âge de trois ans et demi, j'ai été adopté par une famille belge catholique composée aujourd'hui de six enfants. Cette adoption a pu voir le jour grâce à la prière de mes parents adoptifs, à leur "oui" à la volonté de Dieu. Je me suis laissé imprégner, enseigner par leurs valeurs chrétiennes. Ainsi, très tôt, j'avais soif de faire la volonté de Dieu, soif de son amour."

    Noé Niyigena UNE COPRODUCTION KTO/MERAPI PRODUCTIONS 2019 - Réalisé par Bruno Aguila

    Diffusé le 06/05/2019 / Durée : 52 minutes

  • In memoriam Jean Vanier : « Il faut être désarmé pour communier »

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    Lu sur le site web de « France Catholique », ce texte  de Jean Vanier, qui date du 5 juin 2013. Il l’a prononcé devant 1300 personnes réunies au Palais des Congrès de Versailles pour célébrer les 50 ans de la fondation de l’Office chrétien des personnes handicapées, autour de Marie-Hélène Mathieu, le 28 avril 1963. Marie-Hélène Mathieu a également fondé le mouvement Foi et Lumière, avec Jean Vanier, à Pâques 1971, à Lourdes :

    vanier6-1677b.jpg« J’ai été très touché par un discours récent du pape François dans lequel il est dit qu’il faut que l’on établisse dans l’avenir une «  culture de la rencontre  ». Il dit l’importance de regarder dans les yeux et de toucher. Je trouve très important que nous écoutions ce que dit le Pape ; il ne s’agit pas seulement de se réjouir de son sourire, mais de le prendre au sérieux. Il propose une culture de la rencontre ; c’est un peu ce que, dans Intouchables, ce film plein d’émotion et surtout de vérité, Philippe [Pozzo di Borgo, joué par François Cluzet] a vécu avec Abdel [joué par Omar Sy], qui sortait de prison. Ma vie a été faite de rencontres. Des rencontres qui m’ont choqué — en voyant à quel point les personnes avec un handicap étaient peu écoutées, et pas du tout prises en considération. Je suis frappé, en pensant à des personnes de ma communauté, de leur humiliation de ne pas avoir été considérées, regardées comme importantes. À l’Arche comme à Foi et Lumière, d’anciens volontaires témoignent après un certain temps que leurs années ont été difficiles mais extraordinaires, et qu’ils n’en voudraient rien changer. L’une a écrit dans une très belle lettre : «  Je suis venue à l’Arche ne connaissant rien, et j’avais peut-être un peu peur. Mais j’ai passé un an et demi avec des gens sympathiques, rigolos, profonds. Je crois que je n’ai jamais autant ri, autant pleuré. Je quitte ce temps de l’Arche transformée  ».

    À propos de ce que demande le Pape — «  veiller, créer une culture de la rencontre  » — je pensais à ce texte bien connu de l’Évangile. Cet homme qui arrive de Jéricho attaqué par des hommes de la délinquance, qu’on laisse à terre, dans un état pitoyable, blessé. Un juif passe, est gêné, continue ; puis un lévite, il passe ; puis un samaritain, d’un groupe religieux méprisé par les juifs, tenu pour rien. Cet homme est touché, il s’arrête pour désinfecter les plaies, y fait couler de l’huile et du vin. Jésus demande lequel des trois a traité cet homme à terre comme un voisin, et lance : «  Va, et fais de même.  » Jésus a demandé que nous le fassions. Qu’est-ce qui a touché ce samaritain ? Son frère en humanité. Il n’a pas vu d’abord dans le blessé un homme d’une religion différente, mais son frère en humanité. Jésus parle de personnes humaines d’autres religions et demande d’agir comme ce samaritain.

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  • La mort de Jean Vanier

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    D'Anne-Bénédicte Hoffner et Martine de Sauto sur le site du journal La Croix :

    Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, s’est éteint

    Portrait 

    Ancien officier de marine, Jean Vanier avait fondé l’Arche en 1964. Il invitait sans relâche à regarder autrement, avec tout le respect qu’elles méritent, les personnes avec un handicap et toutes celles qui sont faibles et vulnérables. Il s’est éteint dans la nuit du lundi 6 au mardi 7 mai.

    Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, s’est éteint

    Jean Vanier, le 2 juillet 2014. STEPHANE OUZOUNOFF/CIRIC

    Il fallait le voir prendre sur ses genoux un enfant agité d’angoisse, le bercer tendrement, jusqu’à ce que s’esquisse, chez l’un comme l’autre, un sourire. Il fallait voir son visage s’éclairer dans la rencontre, des « grands » comme des « petits », et son regard très bleu allait chercher chacun jusqu’au plus profond de lui-même. Il fallait le voir pencher en avant son double mètre et parler d’une voix lente et douce comme s’il méditait tout haut et, soudain, se redresser pour évoquer l’histoire de Pauline, « en colère avec son corps » après quarante ans d’humiliation et qui, peu à peu, – « mais c’est un long chemin » – découvre « qu’elle a une place et qu’elle est importante » – et « c’est un beau chemin »

    Tout Jean Vanier était là. Son amour de l’autre avec ses pauvretés et ses brisures, ses masques et ses mécanismes de défense, mais aussi sa dignité, sa beauté et sa soif de paix, d’amour, de vérité, qu’ils soient chrétiens ou non. Sa confiance dans la vie. Son respect de chacun. Rien n’était plus précieux pour lui que de témoigner que les plus pauvres et les plus rejetés des hommes sont particulièrement aimés de Dieu, afin peut-être de convertir les regards et, sans faire forcément de grandes choses, d’inventer des voies pour vivre et agir ensemble.

    Une « humanité blessée »

    Lorsqu’il évoquait sa vie, Jean Vanier distinguait trois grandes étapes. La première se joue sur mer. Né en 1928 à Genève, où la carrière diplomatique de son père – ancien gouverneur général du Canada – avait mené la famille, il avait annoncé à treize ans, en pleine guerre, son intention de quitter le Canada pour rejoindre la marine britannique. « Si tu veux, vas-y, je te fais confiance », lui avait alors répondu son père. « Ce fut l’un des événements les plus importants qui me soient arrivés, reconnaissait volontiers Jean Vanier. Car si lui avait confiance en moi, moi aussi je pouvais avoir confiance en moi-même. »« Dix règles de vie pour devenir plus humain » : le message d’anniversaire de Jean Vanier

    Il avait alors navigué durant quatre années sur des bateaux de guerre anglais, aidé au retour des déportés de Buchenwald, de Dachau, de Bergen-Belsen, d’Auschwitz dans les visages desquels il avait reconnu pour la première fois une « humanité blessée ». Puis rejoint en 1948 la marine canadienne comme officier sur un porte-avions. La marine, qu’il décrivait comme « un monde où la faiblesse était à bannir, où il fallait être efficace et passer de grade en grade », contribua à structurer sa capacité d’action et son énergie, tant psychique que physique.

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  • Un bel hommage au Professeur Jérôme Lejeune

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    D'Adélaïde Pouchol sur le site de l'Homme Nouveau :

    Le professeur Lejeune, une vie au service des plus faiblesLe professeur Lejeune, <br>une vie au service des plus faibles

    Jérôme Lejeune fait partie de ces grands hommes qui marquent l’histoire. À l’occasion des 25 ans de la mort du professeur, Aude Dugast a raconté ce destin peu commun dans un Jérôme Lejeune, la liberté du savant, une très belle biographie qu’on lit comme un roman. L’auteur, qui est également postulatrice de la cause de canonisation, a fait un très minutieux travail de recherche et passé des années au milieu de milliers d’archives et auprès de la famille de Jérôme Lejeune avec qui elle a pu longuement discuter pour cerner au mieux la personnalité de cet homme exemplaire. On le découvre brillant intellectuellement autant que généreux et plein d’humour, proche de ceux qu’il appelait ses « petits patients », on lit les témoignages bouleversants de personnes porteuses de trisomie 21 dont la vie a changé grâce au professeur. En même temps qu’une vie toute consacrée à la recherche et à la défense de plus faibles, le livre d’Aude Dugast raconte aussi une part de l’histoire de notre pays et du combat qui s’est joué au moment de la légalisation de l’avortement. Ils ont été peu nombreux, dans les années 1970, à avoir le courage de sacrifier leur réputation et leur carrière parfois en se battant pour la vie. Ils étaient peu nombreux mais le professeur Lejeune, évidemment, en était. Le livre d’Aude Dugast rend un bel hommage à Jérôme Lejeune, et éclaire aussi ce qui se joue actuellement dans le domaine bioéthique, dont les racines sont bien plus anciennes. Un livre à mettre entre toutes les mains.

    Jérôme Lejeune, la liberté du savant, Aude Dugast, Artège, 2019, 480 pages, 22 €