Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BELGICATHO - Page 291

  • Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

    IMPRIMER

    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Le catholicisme en France pourrait bientôt devenir minoritaire mais plus traditionnel, selon les experts

    Dans le pays connu comme la "fille aînée de l'Église", l'islam et le protestantisme évangélique pourraient atteindre des positions hégémoniques au cours des prochaines décennies, tandis que le catholicisme s'ancrerait dans une dynamique plus orthodoxe.

    26 juin 2023

    L'annonce aujourd'hui de la démission de deux évêques français souffrant d'épuisement épiscopal et la publication imminente d'un rapport potentiellement dévastateur sur les allégations d'abus sexuels au sein de la Communauté Saint-Jean en France ont attiré une nouvelle fois l'attention sur l'état fragile de l'Église en France. Le catholicisme est-il aujourd'hui en voie d'extinction en France, "fille aînée de l'Église" et patrie de saint Louis et de sainte Jeanne d'Arc ? 

    Des études sur l'évolution du paysage religieux du pays l'ont déjà suggéré au cours des derniers mois. La plus récente d'entre elles montre que le catholicisme est la religion qui connaît le plus fort déclin et le plus faible taux de transmission intrafamiliale.

    Ces résultats ont conduit l'historien et sociologue des religions Guillaume Cuchet à suggérer que, dans quelques décennies, le catholicisme pourrait être minoritaire, dépassé par l'islam, le protestantisme évangélique et, surtout, par les personnes sans religion. Dans le même temps, cette tendance devrait s'accompagner d'une approche plus traditionnelle et plus pratiquante chez les catholiques minoritaires.

    Si ces prévisions se vérifient, le visage de la France, dont l'histoire de 1500 ans a commencé avec le baptême du roi Clovis par saint Remi, sera profondément modifié, tout comme celui de la pratique catholique elle-même.

    L'effondrement de la transmission familiale

    Ce déclin du catholicisme, contre lequel Cuchet a souvent mis en garde ces dernières années, s'est accéléré de façon spectaculaire depuis 2008, comme le montre l'enquête "Trajectoires et Origines 2" (TEO2) commandée par l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Les résultats de cette enquête ont été rendus publics en avril 2023. 

    En effet, seuls 25 % des Français âgés de 18 à 59 ans se déclarent catholiques en 2020, contre 43 % en 2008 selon l'enquête Trajectoires et Origines 1. Alors que les personnes sans religion sont passées de 45 % à 53 %, l'islam a progressé de 37 % au cours de la même période, et une autre étude indique que les musulmans représentent aujourd'hui environ 10 % de la population totale de la France

    Commentant l'étude dans une interview accordée au magazine La Vie, M. Cuchet a également souligné la "montée spectaculaire" des protestants évangéliques au cours de la dernière décennie, qui représentent une part croissante des 9 % de la population française qui sont des chrétiens non catholiques. 

    Ces données ont conduit le sociologue à émettre l'hypothèse que le catholicisme pourrait devenir, "un jour assez proche", la deuxième, voire la troisième religion du pays.

    Pour l'historien Yann Raison du Cleuziou, spécialiste du catholicisme contemporain et auteur de Qui sont les Cathos aujourd'hui ?, cette théorie est presque une évidence mathématique. 

    Lire la suite

  • "Le synode nuira à l'ensemble de l'Eglise"

    IMPRIMER

    De Joachim Heimerl sur kath.net/news :

    "Un synode de l'horreur nous attend-il en 2023/24 ?"

    27 juin 2023

    "Aujourd'hui déjà, les médias le considèrent comme un 'parlement ecclésiastique' ou un 'mini-concile' et les affirmations contraires du secrétariat du synode ne font que renforcer cette malheureuse impression." Un commentaire invité de Joachim Heimerl

    Linz (kath.net/joh) Récemment, j'ai entendu une dame se faire interroger sur "l'Église synodale". Sa réponse fut aussi brève que pertinente : "Je vous en prie ! Je suis catholique et non synodale". Je ne peux moi-même que me rallier à cette affirmation, même si l'expression "Église synodale" est désormais sur toutes les lèvres, comme s'il s'agissait d'un credo.

    En réalité, cette notion ne figure dans aucun document du magistère ni dans aucun catéchisme ; elle n'apparaît pas non plus dans le "Credo". Celui qui parle de "l'Église synodale" parle donc de quelque chose qui n'existe pas.

    Les synodes des évêques n'ont rien à voir non plus avec l'"Église synodale", et sous leur forme actuelle, ils n'existent même pas depuis longtemps, mais n'ont été introduits qu'en 1967 par Paul VI pour conseiller les papes. Celui qui prétend le contraire propage des fake news, même si, entre-temps, même des cardinaux le font. Des slogans comme "la synodalité fait partie de l'ADN de l'Eglise" sont au mieux idéologiques, mais ils ne sont pas catholiques.

    Bien sûr, le prochain synode des évêques de 2023/24 n'est officiellement qu'un organe consultatif, mais officieusement, il est déjà bien plus que cela. Cela se voit notamment au fait que des laïcs participent au synode et qu'ils ont en outre le droit de vote. Il est clair que cela contredit fondamentalement la définition d'un synode des évêques. Mais il est également clair que l'importance de ce synode s'en trouve considérablement accrue. Aujourd'hui déjà, les médias le considèrent comme un "parlement ecclésiastique" ou un "mini-concile" et les affirmations contraires du secrétariat du synode ne font que renforcer cette impression malheureuse.

    Le fait est que le prochain synode doit introduire un changement de paradigme dans l'Eglise, ce que le document de travail récemment publié prouve de manière irréprochable. L'objectif du synode est ainsi devenu évident : le célibat ecclésiastique doit être supprimé et, avec l'introduction de diaconesses, le sacrement de l'ordre également. En outre, le sacrement du mariage doit être encore assoupli par la "bénédiction" des couples homosexuels et par l'acceptation de la polygamie - païenne - sous quelque forme que ce soit. Il existe en outre toute une série d'autres propositions, toutes aussi ahurissantes les unes que les autres.

    La perfidie de ce document de travail est double : il contient - premièrement - principalement des questions, mais qui ne sont que de nature rhétorique et ne demandent qu'une réponse positive. Et - deuxièmement - il est d'emblée élevé au rang d'engagement, puisque le secrétariat du synode le qualifie de "document de l'Eglise tout entière". L'histoire de l'élaboration du texte montre déjà que ce n'est qu'un tour de passe-passe et - pardon - un mensonge pur et simple ; le pourcentage de participation de "l'ensemble de l'Église" était à peine supérieur à zéro ! Mais la vérité ne compte pas pour les organisateurs du synode. Les cardinaux Grech et Hollerich veulent déjà augmenter la pression sur le pape ; après tout, il est difficilement imaginable que François s'oppose à "toute l'Eglise". Pour éviter que cela n'arrive finalement, Hollerich a prévu une sécurité "étanche" : il ne cesse de revendiquer l'action du Saint-Esprit, et ce avant même que le synode n'ait commencé.

    Or, aucun synode ne peut se prévaloir du Saint-Esprit, et il n'a pas la moindre autorité doctrinale. Le "Saint-Esprit" de Hollerich n'est qu'un alibi bon marché pour faire passer un agenda de gauche qui contredit fondamentalement les Saintes Écritures et l'ensemble de l'enseignement de l'Église jusqu'à présent. - Non ! Ce synode n'a pas plus à voir avec l'Esprit Saint que Jésus n'a fondé une "Eglise synodale", et encore moins une Eglise qui veut s'aligner sans retenue sur le monde.

    Pourtant, le synode représente une sérieuse menace pour l'Église. Au plus tard après la disparition du pape Benoît XVI, la voie semble désormais libre pour suivre cette herméneutique radicale de la rupture qui commence à se dessiner de plus en plus clairement ces derniers temps. Selon le modèle funeste de la "voie synodale" en Allemagne, il s'agit désormais d'établir une nouvelle Eglise "romaine" qui n'a plus rien de commun avec l'Eglise catholique et qui ne cherche plus son unité fondée par le Christ en Pierre, mais dans une vague "diversité". - Le fait que ce terme non biblique devienne le concept clé du document synodal en dit long ; même Luther n'aurait pas eu recours à des astuces aussi minables.

    Parce que, selon la volonté de Paul VI, un synode n'est rien en soi, la balle est dans le camp du pape à la fin de chaque synode. Si François devait effectivement faire siennes les positions de ce document de travail néfaste, il entrerait sans aucun doute dans l'histoire comme le pape qui a détruit l'Eglise.

    Personne ne sait pour l'instant si on en arrivera là. En revanche, il est d'ores et déjà certain que le synode nuira à l'ensemble de l'Eglise. Il suffit de jeter un coup d'œil à la sombre Allemagne : la "voie synodale" y a entre-temps déchiré les Eglises locales, l'épiscopat allemand s'est en fait séparé de l'Eglise romaine et s'est divisé en son sein ; l'"Eglise synodale" est devenue l'Eglise appartenant en propre à des hérétiques allemands qui usurpent en outre leurs sièges épiscopaux.

    Comme si ce désastre ne suffisait pas, on n'a rien d'autre à faire à Rome que de reprendre les hérésies allemandes sous forme de "questions", de poncer les murs de l'Eglise et de la livrer au couteau de l'esprit du temps.

    Ce qui semblait impensable sous Benoît XVI et Jean-Paul II est en train de devenir une réalité consternante. L'Église est ainsi confrontée à une période dramatique et sans doute aussi à l'accomplissement d'une prophétie. Dans le message de Notre-Dame d'Akita (Japon 1973), reconnu par l'Eglise, il est dit textuellement : "(...) Des machinations diaboliques s'infiltreront même dans l'Eglise, et des cardinaux se dresseront contre des cardinaux et des évêques contre des évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères. Les autels et les églises seront dévastés. L'Église sera remplie de gens qui accepteront des compromis".

    Il est difficile de résumer plus précisément ce que nous vivons avec le prochain synode de l'horreur. - Et nous pouvons être sûrs que le Saint-Esprit confirmera toujours le magistère et la tradition actuels.

  • Le Vatican refuse au pèlerinage Summorum Pontificum l'autorisation de célébrer la messe en latin à Saint-Pierre

    IMPRIMER

    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    Le Vatican refuse au pèlerinage Summorum Pontificum l'autorisation de célébrer la messe en latin à Saint-Pierre

    Les catholiques ne pourront pas assister à la messe traditionnelle au Vatican, qui marque le pèlerinage annuel depuis plus de dix ans.

    26 juin 2023

    VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) -- Pour la première fois depuis sa création, le pèlerinage international de la messe traditionnelle qui se tient à Rome chaque année n'obtiendra pas la permission d'organiser une messe traditionnelle à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre.

    Depuis ses débuts en 2011, le pèlerinage Summorum Pontificum, désormais connu sous le nom de pèlerinage Ad Petri Sedem, a attiré à Rome des milliers de catholiques du monde entier par amour de la messe et des sacrements traditionnels. À l'exception des perturbations causées par les restrictions imposées par le COVID-19, le pèlerinage a toujours inclus la célébration d'une messe traditionnelle dans la basilique Saint-Pierre.

    Joseph Shaw, président de la Fœderatio Internationalis Una Voce (FIUV), a relaté les détails des précédentes célébrations des messes du pèlerinage à l'intérieur du Vatican. Il a décrit la progression graduelle du pèlerinage, qui est passé de l'utilisation des chapelles latérales autour de la basilique en 2007 à la célébration de la messe sur l'autel du trône.

    C'est ce qui s'est passé l'année dernière, avec environ 1 700 personnes qui se sont rassemblées à Rome pour célébrer les rites traditionnels de l'Église à l'autel de la Chaire de saint Pierre. Monseigneur Marco Agostini, qui fait partie de la Secrétairerie d'État du Vatican et qui est l'un des maîtres de cérémonie du pape, a célébré la messe pour les pèlerins lors de l'édition 2022, alors que les pèlerinages précédents avaient été marqués par des évêques ou des cardinaux offrant la liturgie du Vatican.

    READ : "Extrêmement encourageant" : Plus de 1 000 personnes participent au pèlerinage de la messe en latin au Vatican

    Cependant, dans une mise à jour fournie par les organisateurs ces derniers jours, la nouvelle de l'arrêt de la messe traditionnelle pour le pèlerinage au Vatican a été communiquée. Evoquant un "changement important et délicat" - le pèlerinage se déroule du vendredi 27 au dimanche 29 octobre - les organisateurs ont révélé que la messe traditionnelle ne pourrait pas avoir lieu.

    La déclaration se lit comme suit :

    Puisque le cardinal (Mauro) Gambetti - certainement en raison d'un ordre supérieur - n'autorise pas la célébration d'une messe cette année (c'est-à-dire que la directive ne concerne que cette année, et même ainsi, sous réserve d'un éventuel changement de dernière minute), notre célébration sur place consistera en.. :

    1. La procession au tombeau du Prince des Apôtres et le chant du Credo.

    2. Le chant de l'office de sexte des saints apôtres Simon et Jude à l'autel de la Chaire.

    3. La vénération des reliques des saints apôtres Simon et Jude (leurs corps se trouvent dans la basilique vaticane), la bénédiction et le chant final.

    Le cardinal Gambetti est l'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, le vicaire général du pape pour la Cité du Vatican et le président de la fabrique de Saint-Pierre depuis février 2021. Peu après l'entrée en fonction de M. Gambetti en 2021, les messes traditionnelles privées ont été pratiquement interdites dans la basilique et les prêtres ont reçu l'ordre de concélébrer les messes du Novus Ordo plutôt que de dire ces liturgies en privé. Ces restrictions émanaient de la Secrétairerie d'État du Vatican, mais certains ont émis l'hypothèse que Gambetti n'était pas à l'origine de cette décision.

    Fin juin 2021, le cardinal a également émis des restrictions sur l'utilisation du latin dans les messes de la basilique papale, stipulant largement l'utilisation de l'italien pour la liturgie.

    Cependant, avec la publication plus récente du motu proprio Traditionis Custodes du pape François et les dubia et Rescript ultérieurs du cardinal Arthur Roche, l'accès à la messe traditionnelle a été largement restreint.

  • Un célèbre antiquaire flamand a été ordonné prêtre à Westminster

    IMPRIMER

    Patrick Van der Vorst (né à Bruges en 1971 - 52 ans), le célèbre antiquaire connu surtout au Royaume Uni et en Flandre grâce au programme ValueMyStuff.com, a été ordonné prêtre samedi. Il y a quatre ans, l'expert en art londonien a décidé de changer complètement de vie et de se mettre au service de l'Église catholique. L'ordination sacerdotale a eu lieu à la cathédrale de Westminster, dans la capitale britannique, où Patrick vit et travaille depuis 27 ans.

    Du site de la VRT (Sandra Cardoen):

    25 juin 2023

    Patrick van der Vorst, l'antiquaire de "Pieces of People", ordonné prêtre après quatre ans : "Un nouveau départ".

    Dans une cathédrale de Westminster bondée, Patrick van der Vorst a été ordonné prêtre en même temps que quatre autres candidats. Patrick van der Vorst est surtout connu pour l'émission "Pieces of People", dans laquelle il s'intéresse aux trésors et aux (ré)achats d'œuvres d'art et de meubles. En 2019, il a surpris en choisissant la prêtrise. "Un nouveau départ", comme il le dit lui-même. 

    La trajectoire de Van der Vorst, 52 ans, est tout à fait remarquable. Après des études de droit dans notre pays, il s'est installé à Londres en 1995, où il a travaillé pour la maison de vente aux enchères Sotheby's, spécialisée dans l'art impressionniste et le mobilier français.

    Il a ensuite créé sa propre société, ValueMyStuff, qui a pu compter sur de nombreux clients internationaux. Dans notre pays, le marchand d'art s'est fait connaître par sa participation à l'émission "Pieces of People" (Play4), où il a tenté d'enchérir contre des collègues tels que Bie Baert, Boris Devis et Paul De Grande.

    Il y a quatre ans, Van der Vorst a surpris en choisissant résolument la prêtrise, une vocation tardive. Hier, après quatre années de séminaire, autrement dit de formation sacerdotale, il a été ordonné dans la principale église catholique romaine de Londres, la cathédrale de Westminster - à ne pas confondre avec l'église anglicane de Westminster Abbey, beaucoup plus connue. Sa mère et Lode Aerts, l'évêque de Bruges, étaient présents.

    C'est très excitant d'apporter la lumière de Notre Seigneur

    "Cela faisait 30 à 40 ans que je caressais cette idée. Une certaine paix s'est installée en moi : la confirmation que c'est vraiment ce à quoi Dieu m'appelle", a déclaré M. Van der Vorst à Kerknet. Dans son style habituel, il qualifie cette formation d'excitante. "C'est tellement excitant d'apporter la lumière de Notre Seigneur dans un monde complètement sécularisé". 

    Avec un confrère après quatre années de séminaire.

    Patrick van der Vorst est engagé dans la paroisse londonienne, qui compte 500 000 fidèles, et dans une vie de club bien remplie. "Dans nos locaux, il y a une activité qui se déroule tous les jours : des cours de ballet à la boxe en passant par l'accueil des sans-abri", explique-t-il.

    Le père Van der Vorst sera prêtre assistant pendant les deux prochaines années, après quoi une nouvelle nomination suivra (toujours en tant qu'assistant). Ce n'est qu'au bout de quatre ans qu'il sera curé pour une période plus longue.

     

  • USA : un évêque trop catholique dans le collimateur du Vatican

    IMPRIMER

    De Shannon Mullen et Jonathan Liedl sur Catholic News Agency :

    Une enquête ordonnée par le Vatican vise l'évêque de Tyler, Texas, Mgr StricklandBishop Joseph E Strickland CNA
    Mgr Joseph Strickland, évêque de Tyler, Texas.

    25 juin 2023

    Le Dicastère des évêques du Vatican a terminé une enquête formelle sur l'évêque Joseph E. Strickland et le diocèse de Tyler, Texas, selon de nombreux rapports de médias et confirmé par EWTN News.

    L'enquête, connue sous le nom de visite apostolique, marque une intervention rare, mais pas sans précédent, de Rome dans un diocèse américain et laisse entrevoir la possibilité d'une action disciplinaire contre Mgr Strickland, un Texan très populaire mais polarisant, considéré comme un champion de la guerre culturelle par de nombreux conservateurs américains pour sa défense acharnée de l'enfant à naître, du mariage, de la liturgie latine traditionnelle et de l'orthodoxie catholique.

    À la tête du diocèse de l'est du Texas depuis 2012, Mgr Strickland, 64 ans, a été critiqué pour ce que certains considèrent comme des messages intempestifs sur les réseaux sociaux, qui ne conviennent pas à un prélat américain de premier plan, notamment un tweet daté du 12 mai qui suggérait que le pape François "sapait le dépôt de la foi".

    N'étant pas du genre à rester sur la touche, il a récemment joué un rôle de premier plan dans une procession eucharistique et un rassemblement de prière organisés à Los Angeles le 16 juin pour protester contre le fait que les Dodgers de la Ligue majeure de baseball de Los Angeles avaient honoré un groupe de travestis anticatholiques lors du match annuel de la Pride Night de l'équipe.

    Bien qu'il ait été salué pour son leadership dans certains milieux pour s'être joint à la protestation des Dodgers, d'autres ont vu la participation d'un évêque d'un autre diocèse comme une violation du protocole ecclésiastique. L'archidiocèse de Los Angeles, qui a condamné les actions des Dodgers, a souligné dans un communiqué qu'il n'avait pas "soutenu ou approuvé" le rassemblement. 

    Plus récemment, le 21 juin, Mgr Strickland a critiqué un document du Vatican récemment publié qui suggère des sujets de discussion pour une assemblée d'octobre liée au Synode sur la synodalité, notamment des questions relatives aux femmes diacres, aux prêtres mariés et aux appels en faveur d'une plus grande inclusion des personnes LGBT.

    Lire la suite

  • La fidélité à l’Évangile implique d’aller à contre-courant de la société (pape François)

    IMPRIMER

    PAPE FRANCOIS - ANGELUS (Place Saint-Pierre - Dimanche 25 juin 2023)

    Chers frères et sœurs, bonjour, joyeux dimanche !

    Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus répète trois fois à ses disciples : "N'ayez pas peur" (Mt 10,26.28.31). Peu avant, il leur a parlé des persécutions qu'ils devront endurer à cause de l'Évangile, une réalité encore actuelle : l'Église, en effet, depuis le début, a connu, en même temps que des joies - et elle en a eu beaucoup ! -de nombreuses persécutions. Cela semble paradoxal : l'annonce du Royaume de Dieu est un message de paix et de justice, fondé sur la charité fraternelle et le pardon, et pourtant elle se heurte à l'opposition, à la violence, à la persécution. Jésus, cependant, nous dit de ne pas avoir peur : non pas parce que tout ira bien dans le monde, non, mais parce que pour le Père nous sommes précieux et que rien de ce qui est bon ne sera perdu. Il nous dit donc de ne pas nous laisser arrêter par la peur, mais de craindre autre chose, une seule chose. Quelle est la chose que Jésus nous dit de craindre ?

    Nous le découvrons à travers une image que Jésus utilise aujourd'hui : celle de la "Géhenne" (cf. v. 28). La vallée de "Geenna" était un lieu que les habitants de Jérusalem connaissaient bien : c'était la grande décharge de la ville. Jésus en parle pour dire que la vraie peur à avoir est celle de jeter sa vie. Jésus dit : "Oui, ayez peur de cela". Comme pour dire : ce n'est pas tant d'avoir peur de subir l'incompréhension et la critique, de perdre le prestige et les avantages économiques pour rester fidèle à l'Évangile, mais de gâcher son existence à courir après des choses insignifiantes, qui ne donnent pas de sens à la vie.

    Et ceci est important pour nous. Aujourd'hui encore, en effet, on peut être moqué ou discriminé si l'on ne suit pas certains modèles à la mode qui, pourtant, mettent souvent au centre des réalités de second ordre : par exemple, suivre les choses au lieu des personnes, les performances au lieu des relations. Prenons quelques exemples. Je pense aux parents, qui doivent travailler pour subvenir aux besoins de la famille, mais qui ne peuvent pas vivre uniquement de leur travail : ils ont besoin de temps pour être avec leurs enfants. Je pense aussi à un prêtre ou à une religieuse : ils doivent s'engager dans leur service, mais sans oublier de consacrer du temps à être avec Jésus, sinon ils tombent dans la mondanité spirituelle et perdent le sens de ce qu'ils sont. Et encore, je pense à un jeune, homme ou femme, qui a mille engagements et passions : école, sport, intérêts divers, téléphones portables et réseaux sociaux, mais qui a besoin de rencontrer des gens et de réaliser de grands rêves, sans perdre de temps avec des choses qui passent et ne laissent pas de traces.

    Tout cela, frères et sœurs, implique un certain renoncement face aux idoles de l'efficacité et du consumérisme, mais c'est nécessaire pour ne pas se perdre dans les choses, qui sont ensuite jetées, comme cela se faisait dans les Geennas d'autrefois. Et dans la Gehenne d'aujourd'hui, on finit souvent par : penser aux derniers, souvent traités comme des déchets et des objets indésirables. Rester fidèle à ce qui compte, cela coûte de l'argent, cela coûte d'aller à contre-courant, cela coûte de se libérer des conditionnements de la pensée commune, cela coûte d'être mis à l'écart par ceux qui "suivent la vague". Mais cela n'a pas d'importance, dit Jésus : ce qui compte, c'est de ne pas gaspiller le bien le plus précieux, la vie. Cela seul devrait nous effrayer.

    Demandons-nous alors : moi, de quoi ai-je peur ? De ne pas avoir ce que j'aime ? De ne pas atteindre les objectifs que la société impose ? Du jugement des autres ? Ou de ne pas plaire au Seigneur et de ne pas faire passer son Évangile en premier ? Marie, toujours Vierge, Mère toujours sage, aide-nous à être sages et courageux dans les choix que nous faisons.

  • Une invitation à découvrir la grâce de Dieu

    IMPRIMER

    De Caroline Moulinet sur Aleteia.org

    Laurence de Charette, une invitation à découvrir la grâce de Dieu

    Les valeurs chrétiennes étaient ancrées dans la vie familiale de Laurence de Charette. L’attention à l’autre, le partage. Pourtant la source de ces valeurs n’était pas nommée. Une culture chrétienne dans une absence de Dieu. La journaliste garde en mémoire le souvenir lointain des messes passées dans son enfance, en compagnie de sa grand-mère, les dimanches d’été, en Belgique, « mais, dit-elle, petite, je n’étais pas loin de penser que la pratique assidue de l’Église était une sorte de survivance régionale belge ». Question d’époque peut-être. Laurence de Charette raconte : « J’ai été à l’école publique post-soixante huitarde, la foi avait mauvaise presse, nous n’étions pas préparés à l’intimité avec Dieu. »

    lire la suite sur Aleteia.org

  • Occident : une déchristianisation inéluctable ?

    IMPRIMER

    Du Club Le Figaro Idées sur youtube :

    Occident, la fin du sacré ? Suivez le Club Le Figaro Idées animé par Eugénie Bastié

    1 - La déchristianisation : un phénomène inéluctable ?

    2 - Seuls face à la mort

    3 - Une religion identitaire ?

    Retrouvez Le Club Le Figaro Idées, avec Sonia Mabrouk, Laurence de Charette et Guillaume Cuchet, autour d'Eugénie Bastié.

  • Le document de préparation du synode sur la synodalité : une opportunité providentielle ?

    IMPRIMER

    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    LE DOCUMENT DE PRÉPARATION DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ : UNE PROVIDENTIELLE OPPORTUNITÉ

    23 Juin 2023 

    La publication, le 20 juin, de l’Instrumentum laboris, le document de préparation pour les travaux de la prochaine assemblée générale du Synode des Évêques sur la synodalité (“Instrumentum laboris” della XVI Assemblea Generale Ordinaria del Sinodo dei Vescovi (vatican.va) constitue un événement tellement hénaurme, qu’il pourrait constituer une providentielle opportunité à saisir pour avancer vers un rétablissement de l’ordre dans l’Église.

    L’ère du vide

    Le projet, sur lequel auront à plancher les évêques réunis à grands frais de toutes les parties du monde, à Rome en octobre de cette année et de l’année prochaine est en un sens formidablement ambitieux : il s’agit de lancer une « Église synodale ».

    Pourquoi ? Pour répondre à la question qu’assurément tout le monde se pose : « Comment se réalise aujourd’hui, à différents niveaux (du niveau local au niveau universel) ce “ marcher ensemble ” qui permet à l’Église d’annoncer l’Évangile, conformément à la mission qui lui a été confiée ; et quels pas de plus l’Esprit nous invite-t-il à poser pour grandir comme Église synodale ? » C’est un morceau d’anthologie qui permet de comprendre que la synodalité, c’est … la synodalité.

    Le pathos de ce document, sur des pages et des pages, est agrémenté de schémas explicatifs, par exemple sur « une communion qui rayonne », avec des flèches qui arrivent et partent de cercles concentriques et aboutissent à des petits cœurs. « Farceurs ! », eût dit Bernanos. Mais farce sinistre, car elle délivre un message d’infusion massive de démocratisme moderne dans les structures de l’Église.

    On ne sait d’ailleurs s’il faut rire ou pleurer : on parlait jadis de « réunionite » qui frappait les clercs et laïcs engagés. Pour le coup, c’est une Église réunionante qu’imaginent les auteurs de cet Instrumentum, une Église en perpétuelle réunion de haut en bas. Une Église où on cause entre soi, à défaut d’annoncer l’Évangile aux nations.

    Par exemple, on procédera « au renouvellement du ministère épiscopal au sein d’une Église plus pleinement synodale », par une « dynamique de la conversation », qui animera les réunions et les conseils quotidiens, en sorte qu’on puisse arriver à un « consensus efficace ».

    Et l’évêque ainsi reformaté dans son ministère par cette « dynamique de la conversation », devra s’autoévaluer et être évalué (par qui ? par ceux qui réunionent) à propos de la manière dont il accomplit son service « dans un style synodal ». Non seulement l’évêque devra causer, mais causer de la manière dont il cause.

    Ceci dit, sous le règne du très politique pape François, il faut tenter de décrypter les intentions cachées de cette formidable tentative d’esbroufe. L’évocation de ces processus de fonctionnement conformes à la démocratie moderne, se garde bien de toucher à la nomination des évêques.

    Elle ne parle pas non plus d’ouvrir la prêtrise aux femmes. En fait, ce projet d’Église synodale exacerbe les divisions, mais semble un projet vide. Volontairement peut-être. Le but recherché pouvant être aussi de faire monter tout un nuage de propositions démagogiques vagues pour contenir les revendications, très concrètement subversives quant à elles, de la gauche conciliaire, celle qui s’exprime par exemple dans le Chemin synodal allemand.

    Revenir au Credo

    Cependant ce document caricatural nous paraît une opportunité qu’il ne faut pas laisser échapper. Il représente, comme tout ce qui passe depuis le début du pontificat bergoglien, une exacerbation des choses conciliaires. En l’espèce, ce pathos qui tend à la modification de la divine constitution de l’Église, sans cependant toucher à cette divine constitution, qui change tout sans rien changer, est typique de ce qu’on nous sert depuis plus d’un demi-siècle.

    Ainsi, Amoris laetitia modifie la morale du mariage en commençant par affirmer que « tous les débats doctrinaux, moraux ou pastoraux ne doivent pas être tranchés par des interventions magistérielles. » Ainsi, Unitatis redintegratio lance l’Église dans l’aventure œcuménique, sans jamais donner la moindre définition doctrinale de ce retournement dans la manière de comprendre la mission vis-à-vis des séparés. Ainsi Dignitatis humanæ pulvérise la doctrine du Christ-Roi en réalisant un flou artistique si réussi que, depuis lors, les interprétations se bousculent et s’entrechoquent en s’appuyant sur les affirmations en oui et en non.

    Nous ne mettons certes pas au même niveau les ambiguïtés sophistiquées du Concile, comme le susbistit in (l’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique) de Lumen Gentium 8, avec la littérature un peu vulgaire de l’Instumentum (qui fait cependant parfois de beaux efforts : « promouvoir la communion exige d’assumer l’incomplétude de parvenir à vivre l’unité dans la diversité »).

    Qui plus est, l’Insrumentum est un texte de seconde importance. Un document romain cependant. Mais le principe est bien le même, d’une très grande modernité, pour ne pas dire d’un modernisme caractérisé : il s’agit parler de foi – de la changer comme en douceur – en faisant en sorte de ne pas se référer au Credo et au dogme comme sources.

    C’est pourquoi, il conviendrait d’isoler dans cette présente tentative à des propositions doctrinales, comme on le faisait jadis pour peser l’orthodoxie d’un texte. Ce qui aurait le double avantage de recentrer le débat sur le seul terrain qui vaille, celui de la doctrine évangélique telle que transmise par le magistère des papes et des conciles (des conciles magistériels, puisque depuis le dernier il faut préciser), et d’inviter ceux qui ont la charge de diffuser et de défendre cette doctrine du Christ, les évêques, à condamner les erreurs ainsi circonscrites.

    Pour prendre un exemple : « La plupart des Assemblées continentales ainsi que les synthèses de nombreuses Conférences épiscopales, dit l’Instrumentum (B 2-3 question 4)  demandent que la question de l’accès des femmes au diaconat soit réexaminée.

    Peut-on l’envisager et comment ? » Simple question, dira-t-on. Mais justement le fait de la poser laisse la réponse ouverte en oui et en non. Il s’agit donc de dire que le oui est hétérodoxe, tout simplement : si cette proposition signifie qu’il est envisageable que le diaconat, partie du sacrement de l’ordre, puisse être conféré à des femmes, cette proposition n’est pas catholique.

    Il restera à trouver 100 évêques (dont les cardinaux), 10 peut-être, 5 pour commencer, qui porteront cette condamnation toute simple. Et l’on aura avancé d’un grand pas.

    A lire également : Messe traditionnelle : prendre garde à ne pas étouffer la flamme

  • Les grands principes qui guideront notre futur archevêque dans l'exercice de sa charge

    IMPRIMER

    De Bosco d'Otreppe sur le site de La Libre via News.dayFR :

    « Pour les catholiques, le problème n’est pas d’être peu nombreux, mais d’être insignifiants »

    Jeudi prochain, vous rencontrez le Pape à Rome. Comment lui décririez-vous l’Église en Belgique ?

    Je dirais que c’est une Église qui traverse une transition forte, mais avec des signes d’espérance et une vitalité bien présente. On ne peut pas le réduire à certains clichés en disant que les églises se vident. Ce n’est pas mon expérience.

    Où voyez-vous ces signes ?

    Comme ici à la cathédrale de Malines, autour d’un nouveau curé, je vois se déployer de nombreuses communautés vivantes. Lorsqu’une communauté de croyants lit et écoute l’Évangile, lorsqu’elle célèbre la messe et vit concrètement la solidarité et la fraternité, elle bénéficie des fondements qui lui permettront de grandir. En 2006, la paroisse Sainte-Croix à Ixelles a lancé une messe familiale avec une petite chorale. Quelques années plus tard, elle organise une maison des jeunes. Ces initiatives étaient très petites au départ et ne rassemblaient pas grand monde. Puis ils se sont déroulés. Aujourd’hui, l’Église peut construire humblement des lieux de rencontre, de prière et de fraternité sans chercher à être plus nombreux, mais en prenant soin de vivre profondément ce que l’Évangile invite.

    N’oublions pas non plus que l’Église et les croyants ne sont pas seulement ceux qui vont à la messe tous les dimanches. Les personnes qui viennent de temps en temps brûler une bougie sont aussi des pratiquants. Vous devez en tenir compte. Quand je vois le nombre de cierges qui brûlent dans la cathédrale, dans la grotte de Lourdes ici à Malines, je me dis qu’il y a encore une pratique. Ce n’est peut-être pas spectaculaire, mais cela nous évite de tomber dans le défaitisme et nous invite à construire humblement.

    Charles de Foucauld, ce prêtre ermite qui a vécu dans la pauvreté dans le désert algérien au début du XXe siècle, est une figure dont parlait souvent votre prédécesseur le cardinal De Kesel. Vous l’admirez aussi. Son exemple et sa posture illustrent-ils la ligne que vous souhaitez donner à l’Église ?

    Je ne veux pas imposer ma propre spiritualité à l’Église, mais Charles de Foucauld m’inspire certainement. Il a vécu des relations de fraternité, dans la simplicité et la fidélité. Il voulait parler de Dieu, mais surtout veillait à être le témoin et l’exemple, à travers son quotidien, de la vie de l’Evangile. Comme le dit le pape François, le problème pour les catholiques n’est pas d’être peu nombreux, mais d’être insignifiants. L’Église doit être le signe de l’amour de Dieu pour les hommes.

    ---

    L’historien français Guillaume Cuchet, qui a étudié l’avenir du catholicisme en Occident, affirme que lorsqu’un groupe devient minoritaire, il doit nécessairement passer par un renforcement identitaire s’il veut survivre. Le suivez-vous ?

    Tout dépend de ce que vous mettez derrière le terme identité. Certains courants veulent revenir à une identité qui se confond avec une idéologie nationaliste ou un repli sur soi. Notre profonde identité chrétienne nous empêche de nous replier sur nous-mêmes, dans un groupe ou une nation. Ce serait contre nature.

    En Belgique, un archevêque a toujours assumé une stature publique, un rôle quasi politique en intervenant dans le débat de société. Est-ce un rôle que vous assumerez ou l’Église devra-t-elle désormais se retirer du débat public ?

    Non, elle ne doit pas le fuir, mais doit toujours l’aborder avec humilité et se rappeler qu’elle est là pour proposer l’Evangile, pas pour défendre une idéologie. C’est très différent. On reproche parfois aux évêques belges de ne pas réagir assez, mais s’ils devaient le faire à chaque fois que quelque chose va à l’encontre de l’enseignement de l’Église, ils pourraient publier un communiqué de presse chaque semaine, sinon chaque semaine. jours. Et ils seraient discrédités. Il faut donc être capable de réagir, mais avec sagesse. Il est également bon que les évêques soutiennent et encouragent les chrétiens engagés dans la politique ou dans la société. Prenez les débats très brûlants autour des questions de genre et de l’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école. Nous devons rencontrer les parents et les enseignants qui travaillent sur ces questions, afin que nous puissions promouvoir une vision de l’Homme qui soit pour nous la plus respectueuse de sa dignité et de sa vérité.

    Vous n’excluez donc pas de parler d’un sujet comme l’avortement, par exemple ?

    Non, car on ne peut pas banaliser l’avortement. Je dis cela à titre personnel, non pas pour condamner ou ramener à la maison, mais parce que j’ai rencontré trop de personnes, mères et médecins, qui souffraient de grandes souffrances liées à un avortement. Cependant, notre parole ne sera crédible que si nous nous rapprochons des réalités les plus douloureuses. Cela n’aurait aucun sens de s’opposer à l’avortement si nous ne nous engageons pas concrètement à soutenir les mères qui rencontrent des difficultés dans leur grossesse.

    On dit que vous êtes soucieux du consensus, de l’unité. Mais quand on entend le pape qui s’oppose à certains aspects du monde contemporain, quand on lit la vie des saints catholiques, on se dit qu’ils se distinguent avant tout par une forme de radicalité. Comment concilier les deux ?

    En suivant l’exemple de Jésus qui parlait avec autorité, mais qui s’approchait de tous. Rechercher l’unité n’est pas rechercher un dénominateur commun qui créerait un consensus. C’est réfléchir ensemble pour distinguer comment être fidèle à l’évangile. C’est prendre conscience que personne ne connaît toute la vérité et que l’Église doit aussi écouter le monde contemporain. C’est en se laissant interpeller au XIXe siècle par la cause ouvrière que les catholiques ont pu mieux comprendre l’Évangile. Il ne faut pas croire qu’il suffit de donner ou d’apporter au monde contemporain : il faut aussi en recevoir.

  • Le risque du martyre

    IMPRIMER

    Du site "retraite dans la ville" (Frère Cyrille-Marie Richard) :

    Évangile selon saint Matthieu chapitre 10, versets 26-39

    Le beau témoignage

    À la fin de l’exhortation de Jésus sur la mission ; ce n’est plus d’échec ou de rejet qu’il s’agit, mais du risque du martyre. Il y a des gens qui ont le pouvoir de tuer. Il ne faut pas les craindre, dit Jésus. Comment comprendre une telle injonction ? Cela n’est acceptable que parce que Jésus l’a lui-même vécu. Parler du martyre est risqué : qui sait comment celui qui en parle réagirait s’il était confronté à cette situation extrême ? Jésus, lui qui sait déjà par quelle mort il va passer, est le seul qui ait, à ce sujet, une parole autorisée.

    Jésus ne relativise pas les difficultés. Quand il dit de ne pas craindre ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme, il ne dévalorise pas du tout le corps, comme si tout ce qui est corporel – y compris la souffrance infligée aux martyrs – n’était rien du tout ; seule l’âme serait digne de considération.

    Au contraire, s’il faut ne pas craindre cette mort du corps, c’est parce qu’elle est un élément fondamental du témoignage des chrétiens. « Nous proclamons un Messie crucifié »(1), dira saint Paul. Plus généralement, c’est toute notre personne, pas seulement l’âme, mais aussi le corps, qui a de la valeur aux yeux de Dieu. L’annonce de la Parole de Dieu se fait aussi en considération du corps humain. Si les martyrs vont jusqu’à donner leur corps, cela signifie que, pour chacun d’entre nous, la place accordée au corps dans notre discours est capitale. Ce qui blesse le corps – maladie, misère, violence… – ne peut pas être négligé et doit même être combattu pour une authentique annonce de l’Évangile.


    (1) Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens ch 1, v 23
  • La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne (12ème dimanche du T.O.)

    IMPRIMER

    D'Anne Kurian sur zenit.org (archive juin 2020) :

    Angélus : « la peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne »

    Le sentiment que Dieu nous abandonne (Traduction intégrale)

    La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne », a affirmé le pape François lors de l’angélus qu’il célébrait ce 21 juin 2020, place Saint-Pierre.

    Introduisant la prière mariale depuis une fenêtre du palais apostolique donnant sur la place Saint-Pierre, le pape a médité sur trois situations d’épreuve du chrétien : la tentation d’édulcorer le message de l’Évangile ; la persécution ; le sentiment que Dieu l’a abandonné.

    « Parfois, a-t-il souligné, l’on sent cette aridité spirituelle ; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe est la franchise, c’est le courage du témoignage de foi : “reconnaître Jésus devant les hommes” et avancer en faisant du bien. »

    Voici notre traduction de sa méditation.

    Paroles du pape François

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Dans l’Évangile de ce dimanche (cf. Mt 10,26-33) résonne l’invitation que Jésus adresse à ses disciples à ne pas avoir peur, à être forts et confiants face aux défis de la vie, en les prévenant des adversités qui les attendent. Le passage d’aujourd’hui fait partie du discours missionnaire, par lequel le Maître prépare les Apôtres à leur première expérience d’annonce du Royaume de Dieu. Jésus les exhorte avec insistance à “ne pas avoir peur”. La peur est l’un des pires ennemis de notre vie chrétienne. Jésus exhorte : “N’ayez pas peur”, “n’ayez pas peur”. Et Jésus décrit trois situations concrètes qu’ils auront à affronter.

    D’abord l’hostilité de tous ceux qui voudraient réduire au silence la Parole de Dieu, en l’édulcorant ou en faisant taire ceux qui l’annoncent. Dans ce cas, Jésus encourage les Apôtres à diffuser le message de salut qu’Il leur a confié. Pour le moment, Il l’a transmis avec soin, presque en secret, dans le petit groupe des disciples. Mais ils devront le dire “dans la lumière”, c’est-à-dire ouvertement, et annoncer “sur les places” – comme le dit Jésus – c’est-à-dire publiquement, son Évangile.

    La deuxième difficulté que les missionnaires du Christ rencontreront est la menace physique contre eux, c’est-à-dire la persécution directe contre leurs personnes, jusqu’à la mort. Cette prophétie de Jésus s’est réalisée en tous temps : c’est une réalité douloureuse, mais elle atteste de la fidélité des témoins. Combien de chrétiens sont persécutés aujourd’hui encore dans le monde entier ! Ils souffrent pour l’Évangile avec amour, ce sont les martyrs de nos jours. Et nous pouvons dire avec certitude qu’ils sont plus nombreux que les martyrs des premiers temps : tant de martyrs, simplement pour le fait d’être chrétiens. A ces disciples d’hier et d’aujourd’hui qui souffrent la persécution, Jésus recommande : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme » (v. 28). Il ne faut pas se laisser inquiéter par ceux qui cherchent à éteindre la force évangélisatrice par l’arrogance et la violence. En effet, ils ne peuvent rien contre l’âme, c’est-à-dire contre la communion avec Dieu : cela, personne ne peut l’enlever aux disciples, car c’est un don de Dieu. La seule peur que le disciple doit avoir est celle de perdre ce don divin, la proximité, l’amitié avec Dieu, en renonçant à vivre selon l’Évangile et en se donnant ainsi la mort morale, qui est l’effet du péché.

    Le troisième type d’épreuve que les Apôtres auront à affronter, Jésus l’indique dans le sentiment que certains pourront expérimenter, que Dieu lui-même les a abandonnés, en restant distant et silencieux. Ici aussi il exhorte à ne pas avoir peur, car, même en traversant ces autres embûches, la vie des disciples est solidement dans les mains de Dieu, qui nous aime et qui nous protège. Ce sont comme les trois tentations : édulcorer l’Évangile, le diluer ; deuxièmement, la persécution ; et troisièmement, le sentiment que Dieu nous a laissés seuls. Jésus aussi a souffert cette épreuve au Jardin des oliviers et sur la croix : “Père, pourquoi m’as-tu abandonné ?”, dit Jésus. Parfois l’on sent cette aridité spirituelle ; nous ne devons pas avoir peur. Le Père prend soin de nous, parce que notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui importe est la franchise, c’est le courage du témoignage de foi : “reconnaître Jésus devant les hommes” et avancer en faisant du bien.

    Que la Très Sainte Vierge Marie, modèle de confiance et d’abandon à Dieu à l’heure de l’adversité et du danger, nous aide à ne jamais céder au découragement, mais à toujours nous confier à Lui et à sa grâce, plus puissante que le mal.