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BELGICATHO - Page 289

  • L'évolution politique à Bruxelles a de quoi inquiéter

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    De Thomas O'Reilly sur The European Conservative :

    Les communistes en tête des sondages à Bruxelles, soutenus par le vote musulman

    L'antisémitisme a fait un bond dans la capitale de l'UE en réponse à la guerre d'Israël contre les terroristes islamistes du Hamas.

    22 février 2024

    Un parti marxiste-léniniste disposant d'une forte base électorale islamique est en tête des sondages dans la ville de Bruxelles avant les élections nationales et européennes, devançant les anciens libéraux et Verts wallons, et ralliant les électeurs musulmans mécontents de la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza.

    Le Parti des travailleurs de Belgique (PTB) a gagné en popularité au cours de la dernière décennie en s'appuyant sur les électeurs turcs et arabes grâce à son "antisionisme" affirmé. Il semble aujourd'hui être le parti politique le plus populaire de Bruxelles, avec 21 % du soutien de l'opinion publique, grignotant des voix auparavant détenues par d'autres obédiences socialistes.

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    Cette ramification maoïste est depuis longtemps accusée d'antisémitisme ; elle a même brûlé l'effigie d'un juif orthodoxe lors d'une manifestation. Le PTB a récemment été critiqué pour son soutien tacite aux massacres perpétrés par le groupe terroriste Hamas le 7 octobre en Israël.

    Le leader du PTB, Raoul Hedebouw, soutient le port du voile islamique pour les filles dès l'âge de huit ans, tandis que son parti dans son ensemble s'est attiré une condamnation quasi universelle pour avoir attribué les attentats de Bruxelles de 2016 à la politique étrangère de l'Occident.

    L'analyste de sondages Nassreddin Taibi affirme que les anciens maoïstes marginaux du PTB ont profité d'une "rhétorique résolument pro-palestinienne qui trouve un écho favorable auprès de l'important électorat musulman de Bruxelles", un bloc électoral islamique qui représente environ un quart de la population de la ville, d'après les chiffres du recensement.

    Le parti détient actuellement 10 des 75 sièges du Parlement wallon et soutient la campagne de boycott BDS contre Israël et la dissolution de l'alliance militaire de l'OTAN.

    Malgré l'apparence d'une ville européenne sereine et le prestige d'être la capitale de l'UE, Bruxelles a dû faire face à la montée de l'islamisme populaire, qui a coïncidé avec l'essor de la narco-criminalité au cours de la dernière décennie. Ce mois-ci, une guerre de territoire sanglante a éclaté entre des gangsters marocains et algériens rivaux.

    Séparément du PTB, d'autres obédiences socialistes belges sont transformées par la présence de caucus islamiques numériquement forts; un député socialiste d'origine turque populaire dans les ghettos du nord a refusé de démissionner après avoir invité un imam à lire des extraits antisémites du Coran au parlement bruxellois la semaine dernière.

    La Belgique n'est pas la seule à assister à la montée rapide de la politique fusionnelle islamo-gauchiste. Un nouveau parti lancé par la diaspora turque espère entrer au Bundestag allemand. Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, "Gaza George" Galloway est désormais le favori des bookmakers pour remporter l'élection partielle de Rochdale, avec un fort soutien des électeurs musulmans d'origine pakistanaise, alimenté par l'animosité envers le parti travailliste pour son soutien équivoque à Israël après le pogrom du Hamas.

    Les élections fédérales se tiendront en Belgique le 9 juin, les médias grand public lançant des avertissements superficiels sur la montée de l'"extrême droite" - citant le parti séparatiste flamand Vlaams Belang, qui devrait obtenir son meilleur résultat à ce jour. Pourtant, l'état de la politique municipale dans la capitale belge devrait attirer ailleurs l'attention des commentateurs.

    Thomas O'Reilly est un journaliste irlandais qui travaille pour The European Conservative à Bruxelles. Il a suivi une formation en sciences chimiques et en journalisme.

  • Inde : le projet de code civil unifié suscite l'opposition des minorités religieuses

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    De Vatican News :

    En Inde, le code civil de la discorde

    Le BJP, le parti du Premier ministre indien Narendra Modi, veut appliquer un code civil unifié à toute la population. S’il a déjà été adopté dans un des États de la fédération, son application au niveau national reste suspendue aux résultats des élections législatives du printemps. Mais ce projet suscite surtout l’opposition de la plupart des minorités religieuses du pays.

    Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

    Un code civil unifié (CCU), qui établit les mêmes lois pour tous les citoyens indiens, indépendamment de leur religion: c’est le sens de la loi adoptée ce mois-ci par le BJP, le parti du Premier ministre fédéral Narendra Modi, dans l’Uttarakhand, un des États de cet immense pays. Ce code régente ainsi entre autres, les mariages, les divorces, les héritages et les adoptions. Il a provoqué de vives critiques, principalement chez les musulmans, même si la polygamie n’est pas concernée par la nouvelle législation.

    Le débat pourrait maintenant devenir national, puisque dans deux mois, les Indiens seront appelés aux urnes pour élire leurs députés fédéraux et le BJP pourrait bien proposer d’appliquer ce code à l’ensemble du pays. Cette perspective parait logique s’agissant d’une des trois grandes promesses faites par Narendra Modi quand il est arrivé au pouvoir en 2014. Or, il a déjà tenu les deux premières: l’annulation de l’autonomie constitutionnelle du Cachemire, seul État complètement musulman du pays, et la consécration du temple d’Ayodhya sur le site d’une mosquée dont la destruction avait provoqué de sanglants affrontements entre hindous et musulmans.

    La politique nationaliste hindoue inquiète

    Pour le gouvernement Modi, l’adoption du code civil unifié serait par ailleurs un gage de modernité. «Cela permet au gouvernement de dire “nous sommes pour le même droit pour tous les citoyens, et nous sommes pour l’égalité des sexes”», explique Jean-Luc Racine, directeur de recherche émérite au CNRS et spécialiste de l’Inde. Les promoteurs de ce projet vantent en effet l’amélioration de la condition des femmes qui seraient davantage protégées, notamment en matière d’héritage, de mariage ou de divorce. Autant d’aspects qui entrent en opposition avec les droits existants jusqu’alors et qui respectent les lois religieuses des minorités.

    Mais l’opposition, notamment musulmane, au CCU est aussi motivée par les peurs provoquées par la politique nationaliste hindoue du gouvernement fédéral qui «peut légitimer les inquiétudes des musulmans» estime le chercheur. Les minorités tribales sont aussi très critiques, craignant que leurs particularités et leurs traditions ne soient remises en cause, alors qu’elles doivent déjà subir bien des avanies. Les critiques dépassent en outre le simple cadre communautaire, le parti du Congrès et les communistes étant aussi vent debout contre le projet.

    Un code prisonnier de la suspicion

    Un même droit pour tous contre des droits ancestraux, parfois discriminatoires, est-ce finalement la redite de la querelle des Modernes et des Anciens? «Il est inévitable que des mesures qui mériteraient attention soulèvent des controverses» dans un contexte où l’hégémonie hindoue s’affirme, relève Jean-Luc Racine. «On peut toujours penser qu’il y a des arrière-pensées derrière ce projet de réforme», reconnait-il. «Les choses pourraient être perçues différemment si elles étaient présentées par un gouvernement qui n’a pas la pratique du gouvernement de Narendra Modi à l’encontre des minorités religieuses», ajoute-t-il.

    Le fait que le Premier ministre en personne participe à des cérémonies religieuses hindoues crée de la confusion dans les réelles intentions du gouvernement et remet en question le sécularisme indien qui garantit une neutralité de l’État vis-à-vis des religions et la liberté religieuse à travers tout le pays, ainsi que la reconnaissance de certains droits traditionnels ou coutumes. La suspicion à l’encontre du BJP s’en trouve renforcée. Et les tensions intercommunautaires alimentées.

    Lire également : Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

  • A l’ONU, les pays du Sud  se sont opposés aux pays du Nord sur le langage de la famille

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    De zenit.org :

    ONU : Débats autour du statut de la famille

    Les pays pauvres défendent l’héritage de saint Jean-Paul II 

    22 février 2024

    Center for Family and Human Rights/New York, 19 février 2024 / Les États membres de l’ONU ont célébré le 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille, mais dans une résolution adoptée par la Commission annuelle du développement social de l’ONU, les pays du Sud  se sont opposés aux pays du Nord sur le langage de la famille.

    La résolution réaffirme les accords antérieurs déclarant que la famille est « l’élément naturel et fondamental de la société », une définition qui fait référence au mariage entre un homme et une femme en tant que fondement de la société.

    « Comme indiqué il y a plus de trente ans dans la première résolution sur l’Année internationale de la famille (résolution 44/82), l’objectif de cette célébration était de sensibiliser les gouvernements, les décideurs politiques et le public à la famille en tant qu’unité naturelle et fondamentale de la société.

    Aujourd’hui, des forces puissantes tentent activement d’effacer cette prise de conscience », a déclaré un délégué du Nigeria.  « Je tiens à souligner que toute référence à la famille et à la politique familiale dans cette résolution doit être comprise en fonction de cet objectif », a-t-il insisté, soulignant que les efforts visant à s’opposer à la famille naturelle fondée sur le mariage entre un homme et une femme vont à l’encontre de ce que les accords des Nations Unies et le droit international contraignant disent depuis longtemps au sujet de la famille.

    Au cours de la deuxième semaine de février, des représentants de l’Union européenne et d’autres pays occidentaux avaient demandé la reconnaissance de « diverses formes de famille » ou la suppression des références à la famille dans la résolution. En réponse, la délégation du Saint-Siège s’est dite « profondément préoccupée par le fait que la famille est de plus en plus minimisée, voire dénigrée, dans les forums internationaux », dans une déclaration officielle. À l’issue de la réunion de la commission, un délégué du Saint-Siège a remercié la commission d’avoir dûment reconnu l’anniversaire dans la résolution et a appelé les pays à travailler ensemble pour promouvoir les politiques familiales dans les années à venir. 

    L’Année internationale de la famille, instituée en 1989 et célébrée pour la première fois en 1994, est l’une des nombreuses initiatives en faveur de la famille lancées par saint Jean-Paul II et le Synode du Vatican sur la famille de 1980. Les enseignements de Jean-Paul II ont incité toute une génération d’universitaires et d’hommes politiques catholiques à promouvoir des politiques favorables à la famille. L’intérêt particulier du Saint-Siège pour la politique familiale a été relayé par des délégations du monde entier, particulièrement en Afrique.

    Un délégué du Cameroun, s’exprimant au nom des 54 États membres du groupe africain, a déclaré : « Le point de vue du groupe africain est que le caractère central et indispensable de la famille en Afrique en tant qu’unité fondamentale de la société doit être renforcé et protégé afin qu’elle puisse jouer un rôle important. » 

    Les mêmes pays traditionnels qui ont salué la reconnaissance de l’Année internationale de la famille dans la résolution se sont plaints des tentatives visant à imposer la reconnaissance des questions liées à l’homosexualité et au transgenre au cours des négociations.  « Ma délégation reste préoccupée par la tentative de plusieurs délégations d’imposer un langage et des références qui ne correspondent à aucune réalité avec laquelle nous pourrions travailler au niveau national », a déclaré un délégué de l’Égypte. Il a ajouté qu’il était « vraiment regrettable » que les délégations occidentales se soient autant concentrées sur les « formes intersectionnelles de discrimination » (faisant par là référence aux questions relatives aux homosexuels et aux transsexuels) plutôt que sur des questions faisant l’objet d’un large consensus. Le délégué égyptien a mis en cause la délégation américaine. Le délégué américain s’est plaint que la résolution comprenait une mention sur le « droit au développement » et a déclaré que les résolutions de l’ONU n’étant pas contraignantes, elles ne modifiaient pas le droit international. « Je me demande pourquoi nous siégeons dans ce contexte pour négocier le langage que nous adopterons » a répondu le délégué égyptien.  Le Qatar, la Malaisie, la Libye, l’Iran, Djibouti, le Nigeria, le Mali et le Sénégal partagent les réticences de l’Égypte à l’égard des « formes intersectionnelles de discrimination ». 

    ONU : Débats autour du statut de la famille | ZENIT - Francais

  • Le martyre de saint Polycarpe (23 février)

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    im4075 (1).jpgDu site Patristique.org :

    Récit du martyre de saint Polycarpe

    Nous sommes à Smyrne en l’an 156. La persécution, sous les Antonins, était modérée et venait moins d’une politique systématique que des dénonciations de païens, qui répandaient force calomnies sur les cultes nouveaux. Les autorités, sans être dupes, mettaient à mort les chrétiens arrêtés ; à leurs yeux, ils commettaient au moins un crime de lèse-majesté en ne sacrifiant pas aux dieux, c’est-à-dire en ne reconnaissant pas la souveraineté absolue des Césars.

    Le martyre de Polycarpe émane ainsi de pressions populaires, et des autorités locales, mues par un esprit de démagogie et la volonté de faire un exemple. Ce supplice représente cependant un cas relativement isolé à cette période.

    Polycarpe, qui nous a laissé une épître (peut-être deux) aux Philippiens, était, dit-on, un disciple de saint Jean. Évêque de Smyrne, il avait fréquenté Ignace d’Antioche et Irénée de Lyon. À une telle école, le martyr ne se contente pas d’être un témoin du Christ, il veut être son imitateur, jusqu’à revivre lui-même les souffrances et la mort de son Maître qui le mettront en communion étroite avec son corps. Entre l’Évangile et la passion de Polycarpe, les coïncidences affluent, de noms, de lieux, de circonstances, mais plus profondément retentissent les grands mots évangéliques de la Passion, les « il faut », les « je suis », les métaphore du « pain » que dore le feu du supplice.

    C’est le plus ancien récit de martyre qui nous soit parvenu. Il fut diffusé dans toute la chrétienté et servit de modèle à d’autres « imitateurs du Christ ».

    Récit du martyre de Polycarpe

    L’Église de Dieu qui réside à Smyrne à l’Église de Dieu qui est à Philomélion et à toutes les communautés que l’Église sainte et universelle a partout établies. Que Dieu notre Père et notre Seigneur Jésus-Christ vous remplissent de miséricorde, de paix et d’amour !

    Frères, c’est pour vous que nous rédigeons les actes des martyrs et du bienheureux Polycarpe, dont le supplice sembla achever la persécution en la frappant de son sceau.

    En presque tous les événements qui précédèrent sa mort, le Seigneur nous montre un martyre tout entier évangélique. Polycarpe a attendu d’être livre, comme le Seigneur, afin qu’imitant son exemple, nous regardions moins notre intérêt que celui de notre prochain. L’amour, quand il est vrai et fort, n’incline pas à se sauver seul, il aspire au salut de tous les frères.

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  • Saint Polycarpe, évêque et martyr (23 février)

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    Saint Polycarpe, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 123.

    Saint Polycarpe, dans Rosa Giorgi, Le Petit Livre des Saints, Larousse, Tolède 2006, p. 123.

    Polycarpe, a été disciple des apôtres à Smyrne entre le Ier et le IIe siècle. Élu évêque sur les instances de saint Jean l'Évangéliste, il se rendit à Rome pour conférer avec le pape Anicet au sujet de questions concernant la datation de la fête  de Pâques. De retour à Smyrne, il fut conduit au cirque pour y abjurer en présence du gouverneur Stabius Quadratus. Il refusa et périt sur le bûcher en 155, à quatre-vingt six ans.

    Son nom vient du grec, et signifie "qui donne de nombreux fruits."

    Saint Polycarpe, évêque et martyr († 155)
     
    Polycarpe, né vers 69 ou 89, fut un personnage d'une éminente sainteté et d'une très profonde doctrine. Il avait eu le bonheur de connaître plusieurs disciples du Sauveur, et de les entretenir familièrement, surtout l'apôtre saint Jean, par l'autorité duquel il fut établi évêque de Smyrne, aujourd'hui Izmir en Turquie.

    Polycarpe est mort martyr pour la foi, brûlé vif vers 155.

    Né à Smyrne de parents chrétiens, Polycarpe est un disciple de l'apôtre Jean qui d'après la tradition, vers la fin de sa vie s'était établi à Éphèse après avoir été exilé sur l'île de Patmos, puis libéré après la mort de Domitien. Nommé évêque de Smyrne au tournant du siècle (vers 100), Polycarpe remplit les fonctions de son ministère durant une cinquantaine d'années. En 154 il se rend à Rome pour discuter avec l'évêque de Rome, Anicet, de la date de Pâques.

    http://www.introibo.fr/IMG/jpg/0126polycarpe2.jpg

    Polycarpe combat de nombreuses sectes qu'il juge hérétiques, en particulier certains gnostiques et notamment Marcion qui rejette l'Ancien Testament, ne garde qu’une sélection des nouveaux écrits et ne croit pas que Jésus est le Messie attendu des Juifs. Exclu de l’église de Rome en 144, Marcion se lance dans des campagnes missionnaires, fonde de nombreuses églises où l’on pratique une morale très austère, comportant la renonciation à la sexualité et à la vie de famille, tout en se préparant au martyre. Marcion, ayant été à la rencontre de saint Polycarpe lui dit :

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  • Les raisons d'espérer selon Mgr Hendriks, évêque aux Pays-Bas

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    "L'importance de la communauté" - L'évêque néerlandais Hendriks parle de l'espérance chrétienne

    20 février 2024

    Le fait que les Pays-Bas soient l'un des pays les plus sécularisés au monde ressemble presque à un cliché.

    Mais avec une participation à la messe inférieure à 2 % des catholiques, une situation professionnelle désastreuse et des centaines d'églises et de paroisses en cours de consolidation dans tout le pays, les Pays-Bas pourraient être considérés comme une vitrine de ce qui est à venir dans un Occident en voie de sécularisation rapide.

    Autrefois une puissance missionnaire, qui fournissait environ 10 % des missionnaires étrangers dans le monde, la fréquentation de la messe a diminué de moitié dans les années 1950 et s'est effondrée après le concile Vatican II. 

    Dans les décennies qui ont suivi, le catholicisme néerlandais est devenu synonyme de théologie "expérimentale", d'abus liturgiques et d'hétérodoxie.

    Mais certains pensent que l'Église néerlandaise a encore beaucoup à offrir après une période postconciliaire troublée. Et qu'en fait, les catholiques néerlandais offrent déjà quelque chose d'important au monde.

    L'un d'entre eux est Mgr Jan Hendriks, évêque du diocèse de Haarlem-Amsterdam depuis 2020, où il a d'abord été affecté en tant qu'évêque auxiliaire en 2011.

    Mgr Hendriks, avocat canonique et lecteur du Pillar, est le dernier évêque néerlandais à avoir dévoilé un vaste plan de consolidation des paroisses, qui prévoit la fermeture d'environ 60 % des églises du diocèse.

    L'évêque a toutefois expliqué à The Pillar que ce processus était nécessaire pour donner un nouvel élan à l'évangélisation du pays à partir de communautés plus grandes et plus unies.

    L'évêque Hendriks s'est entretenu avec The Pillar ce mois-ci dans la cathédrale Saint-Bavon au sujet de la sécularisation aux Pays-Bas, de l'évangélisation dans le monde postmoderne, de la migration, des fermetures de paroisses et de l'Eucharistie. 

    Cet entretien a été édité pour des raisons de longueur et de clarté.

    Comment les Pays-Bas sont-ils devenus l'un des pays les plus sécularisés d'Europe ?

    Le catholicisme a été interdit aux Pays-Bas depuis la Réforme jusqu'à l'époque de Napoléon. Ce n'est donc qu'au XIXe siècle que l'on a vu apparaître un énorme réseau d'institutions catholiques - églises, congrégations, écoles, hôpitaux, etc.

    Au cours de ce siècle, la hiérarchie s'est fortement impliquée, car ce développement devait être contrôlé pour qu'il se déroule dans de bonnes conditions. 

    Mais l'aspect spirituel a été un peu négligé. C'est ce que Karol Wojtyla a remarqué lorsqu'il a visité les Pays-Bas après la Seconde Guerre mondiale. Il a été impressionné par l'énorme organisation du catholicisme. Mais en même temps, il a remarqué qu'elle était superficielle, qu'elle manquait de spiritualité.

    Il s'agit donc d'un processus qui était déjà en cours à la fin des années 1950.

    Puis, dans les années 1960, le Concile Vatican II a renforcé cette tendance. Le Concile a souligné la responsabilité des laïcs et leur implication dans l'apostolat, ce qui était une bonne chose.

    Mais ici, aux Pays-Bas, il s'est passé quelque chose de similaire à ce qui se passe avec Fiducia supplicans dans certains épiscopats. Le Concile a été perçu comme une rupture, comme un nouveau départ.

    Ainsi, à bien des égards, le Concile n'a jamais été reçu. Personne n'a étudié les documents, [beaucoup] n'y ont vu qu'une excuse pour marquer un nouveau point de départ. Immédiatement après le Concile, nous avons eu le Conseil pastoral néerlandais, qui a créé une atmosphère très libérale. Le célibat des clercs a été discuté, de même que la sexualité et le rôle des femmes dans l'Église. 

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  • L'archevêque Fulton Sheen : un prophète pour notre temps ?

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    De Joseph Pronechen  sur le National Catholic Register :

    Fulton Sheen a-t-il prophétisé sur ces temps ?

    "La seule façon de sortir de cette crise est spirituelle. ... Le moment est plus proche que vous ne le pensez".

    Pope John Paul II embracing Archbishop Fulton Sheen at St. Patrick’s Cathedral in New York City, October 2, 1979.
    Le pape Jean-Paul II embrasse l'archevêque Fulton Sheen à la cathédrale Saint-Patrick de New York, le 2 octobre 1979. (photo : Fondation Sheen)

    20 septembre 2019

    L'archevêque Fulton Sheen a-t-il prophétisé sur cette époque ?

    Dans une conférence prononcée il y a 72 ans, Mgr Fulton Sheen est apparu aussi visionnaire que les prophètes d'autrefois.

    "Nous sommes à la fin de la chrétienté". a déclaré l'archevêque Fulton Sheen lors d'une conférence en 1947. Précisant qu'il ne parlait pas du christianisme ou de l'Église, il a ajouté : "La chrétienté est la vie économique, politique et sociale inspirée par les principes chrétiens. Elle est en train de disparaître - nous l'avons vue mourir. Regardez les symptômes : l'éclatement de la famille, le divorce, l'avortement, l'immoralité, la malhonnêteté générale".

    Prophétique à l'époque, il était déjà visionnaire et annonciateur lors de l'émission de radio du 26 janvier 1947.

    "Comment se fait-il que si peu de gens se rendent compte de la gravité de la crise actuelle ? demandait-il il y a 72 ans. Puis il a donné la réponse : "En partie parce que les hommes ne veulent pas croire que leur époque est mauvaise, en partie parce que cela implique trop d'auto-accusation, et principalement parce qu'ils n'ont pas de critères extérieurs à eux-mêmes pour mesurer leur époque... Seuls ceux qui vivent dans la foi savent vraiment ce qui se passe dans le monde. Les grandes masses sans foi sont inconscientes des processus destructeurs en cours".

    Il s'agit certainement d'un aperçu des suspects habituels - les gros titres et les histoires d'aujourd'hui. Pour illustrer son propos, Mgr Sheen a souligné que "le jour même de la destruction de Sodome, les Écritures décrivent le soleil comme brillant ; le royaume de Balthasar s'est achevé dans l'obscurité ; les gens ont vu Noé se préparer au déluge 120 ans avant qu'il n'arrive, mais les hommes n'ont pas voulu croire". Au milieu d'une apparente prospérité, d'une unité mondiale, le décret aux anges est publié, mais les masses poursuivent leur routine sordide. Comme l'a dit notre Seigneur : Car, comme dans les jours qui précédèrent le déluge, ils mangeaient et buvaient, se mariaient et se donnaient en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche, et qu'ils ne s'en aperçurent point, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous, ainsi en sera-t-il à l'avènement du Fils de l'homme". (Matthieu 24:38-39)

    Sheen se demande si nous sommes même conscients des signes des temps, car "les dogmes fondamentaux du monde moderne se dissolvent sous nos yeux". Ils ont été remplacés par les hypothèses suivantes : 1) l'homme n'a pas d'autre fonction dans la vie que de produire et d'acquérir des richesses ; 2) l'homme est naturellement bon et n'a pas besoin d'un Dieu pour lui donner des droits, ni d'un Rédempteur pour le sauver de la culpabilité, car le progrès est automatique grâce à la science, à l'éducation et à l'évolution, qui feront un jour de l'homme une sorte de dieu ; 3) l'homme est un être humain, et (3) l'idée que la raison n'est pas de découvrir "le sens et le but de la vie, à savoir le salut de l'âme, mais simplement de concevoir de nouvelles avancées techniques pour faire de cette terre une cité de l'homme qui remplacera la cité de Dieu". "

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  • Avec un iman pakistanais psalmodiant le coran du haut de la tribune du Parlement bruxellois, une étape symbolique a été franchie

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    D'Alain Destexhe sur le site du Figaro via almendron.com :

    Comment la gauche belge s’est progressivement soumise à l’islamisme

    Même s'il n'en reprend pas les versets ouvertement antisémites, la sourate «Les coalisés» que récite l'imam n'est pas choisie au hasard. Elle raconte une guerre contre les «gens du livre» pour les tuer ou les faire prisonniers (verset 26). Le suivant annonce la couleur : Et Il vous a fait hériter leur terre, leurs demeures, leurs biens, et aussi une terre que vous n'aviez point foulée. Et Allah est Omnipotent. Le message subliminal semble clair. L'Europe est une terre de conquête et un jour vous en serez dépouillés et chassés. L'ambassadrice d'Israël à Bruxelles s'est dite «horrifiée», alors que les 18.000 juifs de Bruxelles connaissent déjà une montée de l'antisémitisme et de la peur. Cet imam rigoriste a reçu un prix de la secrétaire d'État belge Nawal Ben Hamou (PS) pour, cela ne s'invente pas, ses «succès académiques».

    Le député qui a couvert l'événement est le socialiste Hasan Koyuncu, d'origine turque. Il est le premier vice-président, non du Parlement bruxellois, mais du Parlement francophone bruxellois (bienvenue dans l'usine à gaz des institutions belges), et il sera tête de liste du PS à Schaerbeek, une des deux communes avec la plus forte communauté turque de Bruxelles, en octobre, pour les élections communales.

    73% des Turcs de Belgique, qui sont pour la plupart binationaux, ont voté pour Erdogan aux dernières élections présidentielles, bien davantage que les Turcs de Turquie (52%). Prompt à condamner Israël ou la Birmanie (pour les exactions contre les Rohyngas), le PS a toujours bloqué les tentatives de s'en prendre au régime turc qui détient des centaines de prisonniers politiques et muselle la presse.

    La conférence en question avait pour but de souligner les réussites et l'intégration économique et sociale (sic) de la nombreuse communauté pakistanaise de Bruxelles, mais la plupart des orateurs s'exprimaient en anglais ou en ourdou ! Moment cocasse : lorsque Nawal Ben Hamou, ministre d'une région francophone, monta à la tribune, elle demanda si elle pouvait parler en français !

    Si l'on ajoute le président du Parlement, ce sont trois élus socialistes qui sont concernés par cette dérive. Cet épisode ne constitue cependant qu'une étape de plus dans l'abandon de la laïcité par le PS. La liste des renoncements est longue : possibilité de porter le voile pour les employés de la STIB (l'équivalent de la RATP) et dans des administrations communales, enseignants confrontés aux atteintes à la neutralité livrés à eux-mêmes, signe de rabia, de ralliement aux Frères musulmans par un député de Molenbeek, acceptation de la non-mixité dans certaines piscines, cantines scolaires devenues de facto halal, poursuite de l'égorgement rituel à Bruxelles alors qu'il est interdit en Flandre et en Wallonie, et tolérance vis-à-vis de l'antisémitisme. Depuis le 7 octobre, le bourgmestre socialiste de Bruxelles, autorise des manifestations hebdomadaires où des slogans antisémites sont régulièrement scandés.

    En réalité, le PS est désormais soumis à l'islam. Une grande partie de ses élus au Parlement bruxellois, de véritables machines électorales, sont de religion ou de culture musulmane.

    Si, au PS, on s'accroche encore officiellement à une laïcité historiquement au cœur de l'identité du parti, du côté du parti Écolo, on affiche depuis longtemps un communautarisme sans complexe. Dans la commune du célèbre club de football d'Anderlecht, le parti a récemment fait voter une motion autorisant le port de signes convictionnels dans l'administration. La semaine dernière, Alain Maron, le chef de file des ministres écologistes à Bruxelles, a déclaré : «L'islam est pour l'égalité entre les hommes et les femmes et pour le droit à l'avortement». A-t-il déjà ouvert un coran ?

    Bruxelles, la capitale de l'Europe, est désormais une des villes les plus islamisées du continent. Selon Statbel, l'office de statistiques belge, 61% de la population bruxelloise n'est pas d'origine européenne et il n'y a plus que 23% de Belges d'origine belge, un cas unique pour une capitale européenne.

    Si la démographie c'est le destin, alors celui de Bruxelles n'est plus d'être une ville belge et européenne, mais un melting-pot sans culture commune. Avec la montée en puissance de l'islam, les Écolos et le PS, les deux premiers partis de la capitale, sont dans une surenchère permanente pour le prix de la soumission. D’où la nécessité de relire Houellebecq d’urgence.

    Alain Desthexe, médecin, sénateur honoraire belge, auteur de L'Occident commence en Terre sainte : de Jérusalem à Bruxelles, journal de bord (2013) et de Lettre aux progressistes qui flirtent avec l'islam reac (2008).

  • Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Adieu à l’Inde démocratique et multiculturelle. Où les chrétiens sont de plus en plus persécutés

    Les élections se rapprochent dans ce qu’on appelle encore « la plus grande démocratie du monde » et pour être certain de les remporter haut la main, le premier ministre Narendra Modi ne manque pas d’imagination.

    Pour ratisser les votes de la minorité chrétienne – 68 millions sur un milliard quatre cents millions, soit 5% de la population – il a multiplié les gestes de proximité avec les différentes Églises. À Pâques, l’an dernier, il s’est rendu en personne, pour la première fois, dans la cathédrale catholique de New Delhi, pour allumer un cierge devant la statue du Christ ressuscité. Quelques plus tôt, il rencontrait le chef de l’Église orthodoxe syro-malankare, tandis que d’autre membres du Bharatiya Jamata Party, le BJP, le parti hindouiste au pouvoir, rendaient visite aux diocèses du Kerala, l’État indien dans lequel les catholiques sont le plus représentés, ce qui lui avait d’ailleurs valu les éloges publics du cardinal George Alencherry.

    Dans le même temps, Modi entretient le terreau électoral de la bien plus importante minorité musulmane, forte de pas moins de 200 millions de personnes.

    Le nombre d’inscrits à la branche musulmane du Rashtriya Swayamsevak Sangh, ou RSS, l’organisation hindouiste d’extrême-droite qui constitue le berceau idéologique et le bras paramilitaire du BJP, dans lequel Modi a milité dans sa jeunesse, a augmenté en quelques années passant de 10.000 à un million de membres, et cette dernière vient récemment de mettre en œuvre une politique d’occupation systématique des postes à responsabilité dans les universités islamiques par des professeurs acquis à sa propre cause. Ces universités sont au nombre d’une douzaine et, sur leurs façades, les drapeaux de l’Inde ont fait leur apparition le jour de l’indépendance, le 15 août, une première. L’objectif électoral est de doubler les votes en faveur du BJP qui s’élevaient à 9% des électeurs musulmans aux dernières élections pour atteindre les 17% annoncés par les derniers sondages.

    Mais entretemps, derrière ces apparences de bon voisinage, la réalité est bien différente.

    Le National Council of Educational Research and Training a modifié les livres scolaires pour les étudiants de 11 à 18 ans pour la troisième fois depuis que le BJP est au pouvoir, à l’avantage exclusif des hindous. Il a réduit au minimum les références à l’empire Moghol, la dynastie musulmane qui a gouverné une grande partie de l’Inde entre le XVIe et le XIXe siècle. Quelques lignes à peine pour l’assassinat du Mahatma Gandhi, le leader qui a conduit le pays à l’indépendance à l’enseigne de la non-violence et de l’unité entre hindous et musulmans, tué en 1948 par un hindouiste fanatique issu du RSS. Et les violences de 2002 au Gujarat qui avaient fait un millier de victimes musulmanes, alors que Modi était à l’époque le premier ministre de cet État indien, sont totalement passées sous silence.

    Mais surtout, Modi a amorcé un tournant dans l’histoire de l’Inde moderne en officiant personnellement (voir photo) pour accomplir le rite de la consécration de l’image du dieu Rama enfant, le Ram Lalla, dans le sous-sol du nouveau temple grandiose construit en son honneur à Ayodha, qui est en train d’être construit sur les ruines d’une mosquée de l’époque Moghol rasée au sol par des extrémistes hindous en 1992, après des années de siège et d’assaut.

    « Ce 22 janvier 2024 marque le début d’une nouvelle ère » a déclaré Modi au beau milieu de la cérémonie, flanqué de Mohan Bhagwat, le chef suprême du RSS. « Rama est la foi de l’Inde. Rama est la fondation de l’Inde. Rama est la loi de l’Inde. Rama est le leader et Rama est la politique de l’Inde ».

    En lieu et place de ce qui était l’Inde démocratique et multiculturelle, on assiste donc à l’émergence, comme le veut Modi l’Hindou Rasthra, d’une Inde en tant que nation exclusivement hindoue. Une Inde dans laquelle les fidèles des autres religions indiennes, comme les sikhs, les bouddhistes, les jaïnistes et les animistes des populations tribales seront tolérés, mais pas ceux qui professent les religions des peuples envahisseurs, comme l’islam des empereurs Moghols et le christianisme des colons anglais.

    Et comme c’était prévisible, le début de cette « nouvelle ère » annoncée par Modi à Ayodha a déclenché une nouvelle vague de violences contre les chrétiens, comme le rapporte Carlo Buldrini, un observateur bien informé qui a été pendant de nombreuses années régent de l’Institut culturel italien  de New Delhi, dans le journal « Il Foglio » du 7 février :

    « Le jour qui a précédé la consécration de l’image de Rama était un dimanche. Dans les États du Madhya Pradesh et du Chhattisgarh, les militants de la droite hindoue ont attaqué des églises catholiques et évangéliques à l’heure de la messe et du culte communautaire en criant ‘Jai Shri Ram’. Nous avons reçu des informations d’attaques contre des églises et des communautés chrétiennes dans les bourgades de Dabtalai, Matasula, Uberao, Dhamaninathu et Padlawa dans le Madhya Pradesh et de Basudopur dans le Chhattisgarh. À Dabtalai, 25 jeunes ont encerclé le toit de l’édifice et ont hissé sur la croix un drapeau couleur safran sur lequel était imprimée l’image du nouveau temple d’Ayodhya. À Matasula, l’église catholique a été attaquée bien qu’on ait pendu au mur un grand poster en couleurs avec l’image de Rama et du nouveau à côté de celle de son évêque, Peter Ruman Kharadi. Le poster, rédigé en hindi, présentait des félicitations et des bons vœux pour la consécration du temple d’Ayodhya ‘de la part de toute la communauté du district de Jhabua au Madhya Pradesh’ ».

    Rien de bien nouveau dans ce compte-rendu. Voilà des années qu’en Inde, les agressions contre les chrétiens et les musulmans sont en augmentation constante, motivées par la haine religieuse, par l’hostilité entre ethnies ou entre castes, mais également à cause des lois anti-conversion qui sont déjà entrées en vigueur dans douze États pour protéger – soi-disant – la religion hindoue et qui sont utilisées contre des églises et des écoles chrétiennes, comme si chaque conversion y survenait sous la tromperie ou la contrainte.

    Il suffit à ce sujet de mentionner deux événements très récents. Le 7 février, à Lucknow dans l’Uttar Pradesh, le prêtre catholique Dominic Pinto a été arrêté avec l’accusation d’avoir cherché à « convertir des hindous pauvres » parce qu’il avait autorisé, dans le centre pastoral qu’il dirigeait, une rencontre de prière organisée par un groupe protestant ainsi que par le Khrist Bhakta, les « adorateurs du Christ », un mouvement de personnes qui, bien qu’ils ne se soient pas convertis au christianisme, suivent les enseignements de Jésus. L’évêque de Lucknow a protesté énergiquement contre cette arrestation, effectuée « sans aucune preuve et en détournant gravement la loi anti-conversion », dans un État comme l’Uttar Pradesh dans lequel les chrétiens représentent à peine 0,18% des plus de 200 millions d’habitants, dont 80% d’hindous.

    Le 27 janvier, dans l’État du Chhattisgarh, une énième cérémonie collective appelée Ghar Wapsi, « retour à la maison » s’est déroulée, il s’agit en fait de la reconversion à l’hindouisme – à grand renfort de subsides économiques – d’un millier de chrétiens appartenant à des castes inférieures ou sans caste, par le rite du lavement des pieds dans les eaux du Gange.

    Les musulmans aussi font naturellement aussi les frais des lois anti-conversion et des rites de reconversion à la religion hindoue. Ces derniers jours, ils ont été victime de la démolition de deux autres mosquées, à Haldwani dans l’État de l’Uttarakhand et dans le district Mehrauli de New Delhi, non pas à l’œuvre d’une bande d’agresseurs agités mais bien de fonctionnaires du gouvernement, sur base de décrets qui prétendant que les deux mosquées avaient été construites illégalement, alors que l’une d’entre elles, celle de Delhi, était vieille de six cents ans. Les démolitions ont provoqué des manifestations écrasées dans la violence, faisant cinq morts et plus de 80 blessés.

    Et une autre mosquée historique est menacée d’être transformée en u temple au dieu Shiva, à Varanasi, la ville sainte de l’hindouisme, sur le fleuve Gange.

    De plus, depuis le 10 février, une loi est entrée en vigueur dans l’État de l’Assam punissant les pratiques « magiques » de guérison, mais en réalité, elle vise – aux dires du premier ministre Himanta Biswa Sara – à « freiner l’évangélisation » de la part de ceux qui « utilisent la guérison pour convertir les populations tribales ».

    C’est en vain que l’archevêque de Guwahati, John Moolachira, et l’Assam Christian Forum qui réunit les différentes confessions chrétiennes de la région ont objecté que le soin des malades dans leurs dispensaires et leurs hôpitaux ne relève pas du « prosélytisme » mais est « une réponse de compassion face à la souffrance humaine » et que la prière qui accompagne les soins n’a rien de magique mais est une pratique universelle d’invocation à Dieu et d’amour, qui existe non seulement dans les églises et les mosquées mais également dans les temples hindous.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • Demain : une Église à deux vitesses, post-synodale et décentralisée ?

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    L'agenda de l'"Église à deux vitesses" pour le synode

    20 février 2024

    La deuxième session de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques se réunira le 2 octobre pour une nouvelle série de trois semaines de discussions et de débats. 

    Mais alors que cette deuxième session marathon à Rome est encore dans plusieurs mois, le processus synodal mondial continue de se dérouler en temps réel dans le monde entier. 

    La "synodalité" a ravivé de sérieuses questions sur l'émergence d'un programme synodal occidental visant à modifier l'enseignement et la discipline de l'Église, ce qui pourrait conduire à une confrontation ouverte lors de la prochaine assemblée et même menacer la communion mondiale de l'Église.

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    Lundi dernier, les évêques d'Allemagne se sont réunis en assemblée plénière à Augsbourg. A l'ordre du jour ne figurait pas le vote sur l'approbation des statuts d'un "comité synodal" controversé, organe destiné à ouvrir la voie à un "conseil synodal" permanent pour l'Eglise dans le pays.

    Le vote sur le comité synodal a été abandonné après une intervention du Saint-Siège le samedi, avertissant les Allemands qu'aller de l'avant avec le comité serait "contraire aux instructions du Saint-Siège" et risquerait d'avoir des "conséquences juridiques".

    Si les évêques allemands ont supprimé le vote de leur programme de lundi, ils ne se sont pas engagés à abandonner complètement le comité synodal. Au contraire, la question sera probablement réexaminée dans un avenir assez proche dans le cadre de la confrontation synodale entre l'Allemagne et Rome.

    Le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, a souligné les enjeux auxquels sont confrontés ses voisins lorsqu'il a averti lundi que les évêques allemands devraient se demander s'ils "veulent vraiment quitter la communion avec et sous le pape, ou plutôt l'accepter loyalement", et que le fait de ne pas s'aligner déclencherait un schisme.

    Mais l'impasse des évêques allemands avec Rome est un conflit curieux. 

    Dans le cadre de leur programme controversé de "voie synodale", les évêques et leur organisation partenaire, le Comité central des catholiques allemands (ZdK), ont demandé à plusieurs reprises la fin du célibat des clercs, l'ordination des femmes, la révision de l'enseignement de l'Église sur la moralité et la sexualité humaine, ainsi que la décentralisation de l'autorité de l'enseignement doctrinal par rapport au Saint-Siège. 

    Mais alors que les évêques allemands ont insisté à plusieurs reprises pour provoquer le Vatican avec une série de mesures procédurales et structurelles, comme la création du comité synodal et la poursuite des projets de conseil synodal, les évêques voisins ont appelé à leurs propres révisions radicales de l'enseignement et de la pratique de l'Église, sans pour autant contrarier le Saint-Siège.

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  • Tusk : la fin de la Pologne chrétienne ?

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    L'avènement du gouvernement Tusk annonce-t-il une érosion de la culture chrétienne en Pologne ?

    ANALYSE : Sous l'impulsion des politiques progressistes du nouveau gouvernement national, le paysage socioculturel semble changer rapidement dans un pays qui reste l'un des plus catholiques d'Europe.

    20 février 2024

    VARSOVIE, Pologne - Depuis les récentes élections législatives d'octobre 2023, une atmosphère explosive règne en Pologne, et ces affrontements politiques et idéologiques n'ont pas épargné l'Église, qui reste une institution centrale dans la vie de cette nation d'Europe de l'Est. 

    Le nouveau gouvernement, dirigé par l'ancien président du Conseil européen Donald Tusk, a prêté serment le 13 décembre, mettant fin à huit années de règne du parti de droite Droit et Justice (PiS). 

    Bien que le parti conservateur reste techniquement le plus important du pays, avec plus de 35 % des voix lors des élections du 15 octobre, il a perdu sa majorité parlementaire au profit d'une coalition composée des partis centriste Coalition civique (KO), de centre-droit Troisième voie (Trzecia Droga) et de la Gauche (Lewica).

    Soutenu par les dirigeants de l'Union européenne, qui étudient actuellement la possibilité de débloquer les 76 milliards d'euros du Fonds de relance Covid que la Commission européenne a gelés depuis 2022 en raison des préoccupations de l'UE concernant l'indépendance du système judiciaire polonais, le nouvel exécutif a déjà mis en œuvre une série de mesures et d'interventions destinées à liquider l'héritage de son prédécesseur.

    Méthodes brutales

    À cette fin, le gouvernement du premier ministre Tusk a eu recours à des méthodes jugées brutales, voire autoritaires, par ses opposants et certains commentateurs étrangers. Le cas le plus emblématique est l'arrestation spectaculaire au palais présidentiel des anciens ministres du Droit et de la Justice Mariusz Kamiński et Maciej Wąsik, le 9 janvier. 

    Les deux députés avaient été condamnés en 2015 par un tribunal polonais de première instance pour abus de pouvoir et graciés cette année-là alors qu'ils faisaient appel de la décision du tribunal par le président Andrzej Duda, qui, en tant que chef de l'État, dispose d'un pouvoir constitutionnel illimité pour accorder des grâces. L'affaire a ensuite déclenché une bataille juridique entre les juges de la Cour suprême et de la Cour constitutionnelle. 

    En juin dernier, la Cour suprême a invalidé les grâces présidentielles au motif qu'elles avaient été accordées avant la fin de la procédure judiciaire. La Cour constitutionnelle, pour sa part, a confirmé la validité des grâces, mais son autorité est remise en question par certains experts juridiques, notamment à la suite d'un arrêt rendu en 2021 par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), selon lequel la Cour polonaise n'est pas fondée en droit en raison de la présence d'un juge nommé par le parti conservateur PiS par l'intermédiaire du président Duda, qui est aligné politiquement sur le PiS. 

    Cette situation a conduit certains observateurs à craindre l'émergence d'une crise constitutionnelle à long terme.

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  • Saint Pierre Damien (21 février)

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    Le mercredi 9 septembre 2009, lors de l'audience générale, le pape Benoît XVI consacrait sa catéchèse à saint Pierre Damien que l'on fête aujourd'hui :

    Chers frères et sœurs,

    Au cours des catéchèses de ces mercredis, je traite certaines grandes figures de la vie de l'Eglise depuis ses origines. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur l'une des personnalités les plus significatives du xi siècle, saint Pierre Damien, moine, amant de la solitude et dans le même temps, intrépide homme d'Eglise, engagé personnellement dans l'œuvre de réforme commencée par les Papes de l'époque. Il est né à Ravenne en 1007 dans une famille noble, mais pauvre. Devenu orphelin de ses deux parents, il vécut une enfance marquée par les privations et les souffrances, même si sa sœur Roselinda s'engagea à lui servir de mère et son grand frère Damien l'adopta comme son enfant. C'est précisément pour cela qu'il sera appelé par la suite Pierre de Damien, Pierre Damien. Il suivit une formation d'abord à Faenza, puis à Parme où, à l'âge de 25 ans déjà, nous le trouvons engagé dans l'enseignement. A côté d'une bonne compétence dans le domaine du droit, il acquit une grande habileté et un raffinement dans l'art de composer - l'ars scribendi - et, grâce à sa connaissance des grands classiques latins, il devint l'"un des meilleurs latinistes de son époque, l'un des plus grands écrivains du Moyen Age latin" (J. Leclercq, Pierre Damien, ermite et homme d'Eglise, Rome, 1960, p. 172).

    Il se distingua dans les genres littéraires les plus divers:  des lettres aux sermons, des hagiographies aux prières, des poèmes aux épigrammes. Sa sensibilité pour la beauté le conduisait à la contemplation poétique du monde. Pierre Damien concevait l'univers comme une "parabole" inépuisable et une étendue de symboles, à partir de laquelle il interprétait la vie intérieure et la réalité divine et surnaturelle. Dans cette perspective, aux alentours de l'an 1034, la contemplation de l'absolu de Dieu le poussa à se détacher progressivement du monde et de ses réalités éphémères, pour se retirer dans le monastère de Fonte Avellana, fondé quelques décennies plus tôt seulement, mais déjà célèbre en raison de son austérité. Pour édifier les moines, il écrivit la Vie du fondateur, saint Romuald de Ravenne, et s'engagea dans le même temps à en approfondir la spiritualité, en exposant son idéal de monachisme érémitique.

    Il faut immédiatement souligner un détail:  l'ermitage de Fonte Avellana était consacré à la Sainte Croix, et la Croix sera le mystère chrétien qui, plus que tout autre, fascinera Pierre Damien. "Celui qui n'aime pas la croix du Christ n'aime pas le Christ", affirme-t-il (Sermo, XVIII 11, p. 117) et il se qualifie comme:  "Petrus crucis Christi servorum famulus - Pierre serviteur des serviteurs de la croix du Christ" (Ep 9, 1). Pierre Damien adresse à la croix de très belles prières, dans lesquelles il révèle une vision de ce mystère aux dimensions cosmiques, car il embrasse toute l'histoire du salut:  "O bienheureuse Croix - s'exclame-t-il - la foi des patriarches, les prophéties des prophètes, le sénat des apôtres chargé de juger, l'armée victorieuse des martyrs et les foules de tous les saints te vénèrent, te prêchent et t'honorent" (Sermo, XVIII 14, p. 304). Chers frères et sœurs, que l'exemple de saint Pierre Damien nous pousse nous aussi à regarder toujours la Croix comme l'acte suprême d'amour de Dieu à l'égard de l'homme, qui nous a donné le salut.

    Pour le déroulement de la vie érémitique, ce grand moine rédige une Règle, dans laquelle il souligne profondément la "rigueur de l'ermitage":  dans le silence du cloître, le moine est appelé à passer une longue vie de prière, diurne et nocturne, avec des jeûnes prolongés et austères; il doit s'exercer à une généreuse charité fraternelle et à une obéissance au prieur toujours prête et disponible. Dans l'étude et la méditation quotidienne, Pierre Damien découvre les significations mystiques de la Parole de Dieu, trouvant dans celle-ci une nourriture pour sa vie spirituelle. C'est dans ce sens qu'il qualifie la cellule de l'ermitage de "parloir où Dieu converse avec les hommes". La vie érémitique est pour lui le sommet de la vie chrétienne, elle se trouve "au sommet des états de vie", car le moine, désormais libre des liens du monde et de son propre moi, reçoit "les arrhes de l'Esprit Saint et son âme s'unit heureuse à l'Epoux céleste" (Ep 18, 17; cf. Ep 28, 43sq). Cela apparaît important également pour nous aujourd'hui, même si nous ne sommes pas des moines:  savoir faire le silence en nous pour écouter la voix de Dieu, chercher, pour ainsi dire un "parloir" où Dieu parle avec nous:  apprendre la Parole de Dieu dans la prière et dans la méditation est le chemin de la vie.

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