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BELGICATHO - Page 579

  • Après François, Parolin ?

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    La Lettre de Paix liturgique

    lettre 818 du 27 Août 2021

    QUI EST LE CARDINAL PAROLIN MAITRE D'OEUVRE DE "TRADITIONIS CUSTODES" ?

    Lors d’une table ronde, Aurelio Porfiri, compositeur de musique, diffusée en direct sur internet, le Cardinal Zen a affirmé de nouveau que la messe traditionnelle en latin devait être maintenue. Il a spécialement dénoncé le rôle du Secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin, dans cette affaire.

    En effet, le cardinal Parolin, du fait de ses fonctions de Secrétaire d’Etat, est nécessairement le maître d’œuvre de ces sortes d’opération. En outre, il y apporte un engagement idéologique particulièrement déterminé. Il a donc organisé et supervisé les réunions de Préfets de Congrégations qui ont travaillé sur la confection de ce texte, dans laquelle se sont beaucoup engagés les cardinaux Versaldi et Ouellet.

    Mais qui est le cardinal Parolin, 66 ans, dont les ambitions ne sont un mystère pour personne à la Curie ? Nous reproduisons ici un article très documenté donné par notre ami, le regretté Daniel Hamiche, à la Lettre Res Novæ (https://www.resnovae.fr/blog/actualite/), de mai 2019, avec l’aimable autorisation de son directeur l’abbé Claude Barthe.

    L’« hypothèse » Parolin

    Lors du prochain conclave, l’« hypothèse » du cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État, pourrait être avancée comme celle d’un « centriste », rassurant les uns sans effrayer les autres. Il serait présenté comme ayant toutes les garanties de sérieux dans l’organisation du gouvernement auquel aspire aujourd’hui le Sacré Collège.

    Parolin, un centriste ?

    Á moins que le Secrétaire d’État n’ait de centriste que l’apparence. On se souvient que les cardinaux qui s’auto-désignaient sous l’appellation de « Groupe de Saint-Gall » et qui ont porté au pouvoir Jorge Bergoglio, usèrent, en 2013, d’une manœuvre consistant à mettre en avant le nom du cardinal Scherer de São Paulo, pour faire avancer à couvert leur vrai candidat, l’archevêque de Buenos Aires. Derrière le cardinal Tagle serait aujourd’hui le cardinal Parolin.

    Originaire de Vénétie, il entré très vite dans les services diplomatiques du Saint-Siège, le cardinal Casaroli étant Secrétaire d’État et Achille Silvestrini, Secrétaire des relations avec les États (ministre des Affaires Étrangères), chef de file, durant des décennies, de la Rome libérale. Grand travailleur, Pietro Parolin a acquis d’emblée, sous la direction de son mentor Silvestrini, une grande connaissance de la Curie au plus haut niveau, en même temps que des chancelleries du monde. Il servit tout de suite dans diverses nonciatures, puis revint à Rome en 1992, le cardinal Sodano étant Secrétaire d’État. Devenu Sous-Secrétaire pour les relations avec les États, sous Jean-Louis Tauran, qui avait succédé à son patron Silvestrini comme Secrétaire des relations avec les États, et qui deviendra cardinal en 2003, Pietro Parolin se signala dans ce poste par son savoir-faire dans des tractations délicates (Mexique, Vietnam), mais n’eut pas l’heur d’y plaire au cardinal Bertone, Secrétaire d’État de Benoît XVI en 2006, qui voulut le remplacer par un de ses fidèles, Ettore Balestero, aujourd’hui nonce au Congo. Bertone expédia Parolin, en 2009, dans la plus difficile des nonciatures, celle du Venezuela (il y fit la connaissance d’Edgar Peña Parra, prélat vénézuélien très discuté, dont il fera malgré tout son premier collaborateur comme Substitut pour les Affaires générales, en 2018).

    En outre, à Caracas, l’attitude habile de Pietro Parolin face à Hugo Chavez fut très appréciée par le cardinal Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, Devenu Pape, il se laissa facilement convaincre par les cardinaux Silvestrini et Tauran d’appeler, en août 2013, ce diplomate chevronné et de sensibilité libérale, pour remplacer… le cardinal Bertone. Le Pape a-t-il cru, par ailleurs, que Parolin pouvait l’aider à devenir une sorte de représentant moral de l’Amérique latine face au vieux monde occidental, celui des États-Unis arrogants et de l’Europe décadente ? Si c’est le cas, grande fut la déception. Parolin n’a fait qu’accompagner l’effondrement de ce rêve bergoglien, provoqué par l’arrivée de Trump au pouvoir (à laquelle il ne croyait pas) et aussi en raison des échecs divers du pontificat, par scandales et mauvaises donnes, au Chili, au Brésil, en Colombie, où le politique Pape Bergoglio a montré ses limites.

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  • Dès le 1er septembre, les limites de nombre ou de distance ne seront plus d’application pour les cultes

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    Communiqué de presse de la Conférence des Évêques de Belgique (source)

    Dès le 1er septembre, les limites de nombre ou de distance ne seront plus d’application pour les cultes

    Dès le 1er septembre, les limites de nombre ou de distance ne seront plus d’application pour les cultes

    Les cultes ont reçu le feu vert pour les célébrations sans limites de nombre ou de distance entre les fidèles dès mercredi prochain, 1er septembre 2021. Seul le port du masque buccal reste obligatoire.

    L’Article 14 de l’Arrêté ministériel paru au Moniteur Belge du 26 août 2021, précise que la distanciation sociale (d’ 1,5 mètre) n’est plus applicable dans les lieux de culte et pendant l’exercice du celui-ci. La jauge maximale du nombre de fidèles est également supprimée.

    Seule demeure l’obligation du port du masque buccal couvrant la bouche et le nez lorsqu’on entre dans le lieu de culte et pendant toute la durée de la célébration.

    Toutes les autres mesures ont été supprimées. La prudence reste cependant de mise, car le virus n’est pas encore vaincu.

    Les mesures actuellement en vigueur à Bruxelles se poursuivent.

    Les Évêques tiennent à remercier encore une fois les personnes engagées dans la lutte contre le virus. Ils invitent au respect des mesures de sécurité proposées par le Gouvernement et à se faire vacciner.

    SIPI – Service de presse de la Conférence des Évêques de Belgique
    Bruxelles, vendredi 27 août 2021

  • Biden doit accepter de rendre des comptes pour sa débâcle en Afghanistan

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    De Ludovic Lavaucelle sur La Sélection du Jour :

    Face à la débâcle afghane, l’Amérique demande des comptes

    27 août 2021

    On a comparé Kaboul 2021 avec Saïgon 1975. Après le double attentat suicide du 26 août aux portes de l’aéroport revendiqué par l’État Islamique (Daesh) – on dénombre 13 morts parmi les militaires américains et au moins 85 victimes civiles – l’épilogue afghan prend un tour cauchemardesque. Un autre épisode dramatique revient hanter l’Amérique : Kaboul 2021 pourrait dépasser le traumatisme de Téhéran en 1979. Les Marines qui essaient de contrôler le chaos aux portes de l’aéroport civil de Kaboul, et ces milliers de ressortissants U.S. et occidentaux qui sont toujours coincés dans le pays, ne sont pas « juste » des otages des Talibans. Ces attaques meurtrières démontrent qu’ils sont aussi des cibles prioritaires pour Daesh, rival des Talibans alliés à Al-Qaeda. La vie de milliers de soldats et de civils occidentaux dépend donc d’une lutte sanglante entre deux groupes terroristes islamistes.

    Jusqu’à mercredi dernier, la Maison Blanche affirmait que la déroute de Kaboul était une réussite historique. Son Chief of Staff (équivalent au Secrétaire Général de l’Élysée chez nous) partageait les tweets de ses amis politiques démocrates qui comparaient l’évacuation de Kaboul avec le pont aérien de Berlin en 1948-1949.

    « Epargnez-nous vos succès ! » implore l’éditorial du Washington Examiner (27 août, en lien ci-dessous). Il est temps que Joe Biden accepte la responsabilité de ce fiasco. On sait que le Secrétaire d’État à la Défense Lloyd Austin, ainsi que le Chef d’État-Major Mark Milley, ont plaidé contre l’évacuation totale des militaires. Mais Joe Biden en a décidé autrement et ils ont exécuté les ordres, d’une manière qui s’avère catastrophique. Le Général Milley aurait sans doute dû passer plus de temps à planifier l’extraction des derniers Américains présents. Était-il plus occupé à lutter contre le « suprémacisme blanc » au sein des forces armées ?

    La crise pourrait s’aggraver. Il y aurait encore entre 7 000 et 11 000 ressortissants américains piégés en Afghanistan, et des dizaines de milliers d’Afghans qui ont travaillé avec les Occidentaux et qui risquent d’être exécutés. L’administration américaine prétendait compter sur les Talibans (qui seraient devenus plus « inclusifs » selon la formule lunaire du ministre français de la Défense Le Drian) pour garantir la sécurité de ses ressortissants. Les attentats démentent cet espoir. Joe Biden a tout fait pour « caresser dans le sens du poil » les Talibans. Il a d’abord circonscrit les opérations militaires à la zone de l’aéroport. Il a ensuite accepté la demande des nouveaux maitres de Kaboul de faire disparaitre la présence militaire U.S. au plus tard le 31 août. Pour finir, il n’a pas su contraindre les Talibans à remplir leur promesse de garder ouvert l’accès à l’aéroport…

    Le Pentagone n’a pas fait mieux. Les chefs militaires, jeudi 26 août encore, s’étaient engagés à continuer la coopération avec les Talibans concernant les questions sécuritaires. Cela n’augure rien de bon pour ceux qui sont toujours sur le terrain afghan. Si Joe Biden n’admet pas qu’il a pris des décisions désastreuses, il devrait au moins placer ses subordonnés face à leurs responsabilités. Le Renseignement n’a pas vu à quelle vitesse le gouvernement afghan, aussi solide qu’un château de cartes, allait s’effondrer. Concernant le commandement militaire : qui a pris la décision sidérante d’abandonner du jour au lendemain la base ultra sécurisée de Bagram pour concentrer les opérations sur l’aéroport civil de Kaboul, qui est indéfendable ? Qui a décidé de faire confiance aux Talibans pour assurer la sécurité autour de l’aéroport ?

    La cote de popularité de Joe Biden a chuté pour la première fois sous les 50% : 55% de désapprobation contre 41%. Seulement 26% approuvent sa gestion du désengagement en Afghanistan – initié par Trump avec un large soutien de l’opinion. Même parmi les Démocrates et les grands médias, les critiques fusent de toutes parts. Quant au Parti Républicain, il demande que soit engagée une procédure de destitution contre Joe Biden. Pour commencer, estime l’éditorialiste du Washington Examiner, le Secrétaire d’État Austin et le Chef d’Etat-Major Milley devraient démissionner.

    Pour aller plus loin : Biden must accept accountability for his Afghanistan debacle : >>> Lire l'article sur : Washington Examiner

  • La démission ou le dernier acte d'une papauté sécularisée

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    Du site "Benoît et moi" qui commente et relaie l'article de Stefano Fontana paru aujourd'hui sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana:

    La démission, dernier acte d’une papauté sécularisée

    Contrairement à d’autres articles sur le sujet, cette réflexion de Stefano Fontana ne distille pas d’indiscrétions ni de rumeurs, mais fait le point de huit années d’un pontificat qui a mis toute son énergie à banaliser la fonction de Pape, à en faire un homme « comme nous », aussi bien au niveau des actes de gouvernement que des gestes et des menus actes de la vie quotidienne. Une banalisation qui s’achèverait logiquement par la possibilité de démissionner, comme n’importe quel fonctionnaire ou dirigeant d’entreprise.

    La démission, dernier acte d’une papauté sécularisée

    Stefano Fontana
    La NBQ
    27 août 2021
    Traduction de "Benoît et moi"

    François démissionnera, non pas pour des raisons de santé ou autres, mais pour achever le processus de sécularisation de la papauté qu’il a entrepris avec détermination. Du « bonsoir » initial aux encycliques horizontales, il ne reste plus que l’acte final de démission comme étape décisive pour achever le processus de sécularisation de l’Église.

    On parle beaucoup de la démission du pape. À mon avis, François démissionnera, non pas pour des raisons de santé ou autre, mais pour achever le processus de sécularisation de la papauté qu’il a entrepris avec détermination, une étape décisive pour achever le processus de sécularisation de l’Église.

    Le principal engagement de son pontificat, François l’a précisément mis en œuvre à cette fin, accélérant un processus déjà engagé depuis le discours de Jean XXIII sur la lune ou l’entrée des caméras dans l’appartement papal, mais qui semble désormais avoir contourné les légitimes intentions pastorales pour devenir un projet théologico-idéologique acharné et intransigeant.

    Une première manière a été confiée aux gestes. Du « bonsoir » du premier moment au port ostentatoire de son sac noir à bord de l’avion, de l’appel direct à X ou Y au téléphone à la visite de la Via dei Coronari pour acheter des lunettes, de la réponse à un appel téléphonique pendant l’audience générale à l’aveu qu’il voyait un analyste depuis un an, du port de toutes sortes de couvre-chefs offerts par les visiteurs à l’agneau autour du cou lors d’une visite dans une paroisse romaine. Le pape est l’un des nôtres. Le pape nous aime bien.

    Une autre manière a été de s’exprimer « du tac au tac » sur chaque sujet, en répondant à chaque question d’une manière approximative, problématique, incertaine, souvent dangereuse sur le plan doctrinal. Beaucoup d’exégèses de l’Écriture dans les homélies de Santa Marta sont forcées et peu fiables, beaucoup de réponses aux journalistes dans l’avion ont été délibérément irréfléchies, beaucoup d’interventions sur les affaires courantes – pensons récemment aux positions prises sur le Covid et la vaccination – sont fausses et inappropriées. Beaucoup de ses enseignements concernent des observations banales de l’existence quotidienne : même si le pape n’invite pas les gens à éteindre leur téléphone portable à table, cela revient au même. Le niveau général a beaucoup baissé. Un pape bavard, comme nous le sommes aussi.

    Une troisième manière vient de l’idée que le pape devrait renoncer à être le dernier recours pour définir la vérité de la foi et de la moralité. À plusieurs reprises, François a omis de donner des réponses à des questions d’une grande importance pour la vie de l’Église. Le cas le plus connu concerne l’absence de réponse aux dubia des quatre cardinaux après la publication de l’exhortation Amoris laetitia. Mais cela concerne aussi, par exemple, la demande de certains évêques allemands d’une parole claire sur la communion aux protestants, ou la demande du président des évêques américains sur la possibilité de donner la communion aux politiciens pro-avortement. Dans les deux cas, non seulement le pape n’a pas répondu, mais il a demandé aux évêques de discuter et de trouver une solution entre eux. François a souvent été le premier à enfreindre les règles, par exemple en donnant la communion aux protestants, il a exprimé un fort dédain pour la doctrine et une appréciation tout aussi forte pour les positions limites ou hors normes. Et il n’a pas exclu qu’il puisse être le premier pape à provoquer un schisme. Le pape ne se tient plus devant, mais se tient maintenant devant, derrière et entre les deux.

    Une autre manière a été de manifester une praxis de tonalité politique et personnaliste. Les deux conférences sur la famille en 2014 et 2015 ont été une machination tactiquement parfaite. De même pour le synode d’Amazonie. Les résultats finaux avaient déjà été préparés dès le début, un scénario avait été fourni auquel tout le monde devait se conformer. Le synode allemand a été promu par lui, mais avec une théâtralité destinée à créer la confusion. Un pape metteur en scène politique, tantôt impitoyable avec les cardinaux et les prélats de la Curie, tantôt capable de contourner les obstacles par des manœuvres internes, tantôt affaiblissant les responsables institutionnels des dicastères pontificaux et permettant à des personnalités officieuses qui lui sont liées de faire la pluie et le beau temps, jetés par la porte et laissés par lui rentrer par la fenêtre. Le traitement réservé aux cardinaux Müller et Sarah a fait date, tout comme la violence exercée sur l’Institut Jean-Paul II et l’obstination à s’entourer de personnages douteux. Ce sont des attitudes très terrestres, d’un leader politique qui promeut « les siens » en termes de confiance personnelle.

    Une autre manière encore a été de rabaisser la position de l’Église dans l’évaluation de plusieurs phénomènes du monde d’aujourd’hui au niveau d’autres acteurs sociaux et politiques internationaux. Les encycliques Laudato si’ et Fratelli tutti disent en substance les mêmes choses que les documents des agences des Nations Unies, la vision catholique du problème environnemental coïncide avec celle de la Cop25 et bientôt de la Cop26, même la question démographique est désormais abordée en accord avec les partisans du planning familial, et le même vocabulaire des Académies des sciences sociales et de la vie (toujours dirigées, en dépit de tout, par Sorondo et Paglia) est devenu résolument horizontal.

    A une papauté affaiblie correspond un pape protagoniste incontesté. La contradiction n’est qu’apparente. En effet, pour affaiblir la signification transcendante et religieuse de la papauté et la transformer en une papauté horizontale et politique, il fallait faire preuve de beaucoup de décision, d’énergie et de persévérance. Il ne reste plus que l’acte final de la démission. La papauté comme la présidence d’une association ou d’une société.

  • L'Eglise et la franc-maçonnerie

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    Sur France Catholique :

    Expulser Dieu de la cité

    par Véronique Jacquier

    Malgré la multiplicité des obédiences et des rites, la franc-maçonnerie poursuit de différentes manières un objectif unique : arracher à Dieu la société des hommes. 

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    Les papes contre la franc-maçonnerie

    par Véronique Jacquier

    L’Église a toujours été constante dans sa condamnation de la franc-maçonnerie.
     
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    Mgr Rey : «  Le goût pour le secret est inconciliable avec l’Évangile  »

    propos recueillis par Véronique Jacquier

    Les fidèles catholiques ne perçoivent pas toujours l’incompatibilité entre l’Église et la franc-maçonnerie. Entretien avec Mgr Dominique Rey.

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    Les liaisons dangereuses

    par Véronique Jacquier

    Interroger le lien qui pourrait exister entre la démarche maçonnique et les pratiques démoniaques peut susciter dénégations et ricanements de la part des intéressés. Mais de nombreux signaux rendent cette interrogation légitime.

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    France Catholique contre Franc-maçonnerie

    par Véronique Jacquier

    Dans les années 30, notre hebdomadaire a été à l’avant-poste dans la lutte contre la maçonnerie.
     
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  • Quand l'Eglise inventa l'école

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    De KTO Télévision :

    Quand l’Église invente l’école (XVIe-XVIIIe s.)

    21/01/2021

    Quelle influence l’Église a-t-elle eue exactement sur l’école entre le XVIe et le XVIIIe siècle ? Quels rôles les ordres enseignants ont-ils joué ? Qui en furent les grandes figures ? Que provoqua l’arrivée du protestantisme ? Ce soir, l’émission Au risque de l’histoire propose de partir à la découverte de la réalité éducative à l’époque moderne. L’Église, tant critiquée au XIXe siècle pour la qualité et la nature de son enseignement, a pourtant pris part à l’instauration de l’école pour le plus grand nombre. Pour en parler, Christophe Dickès reçoit l’historien Bernard Hours et le père Jean-Robert Armogathe.

  • Afghanistan : débâcle, oui, mais pour qui ou quoi ?

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    Une tribune de Jean Duchesne lue sur le site web « aleteia »: l’échec des Américains en Afghanistan est celui d’un universalisme sécularisé.

    Vingt ans après

    On peut certes reprocher à M. Biden de n’avoir apparemment pas prévu que son désengagement amènerait si vite ceux qu’il patronnait localement à capituler pratiquement sans combattre. Mais ce n’est pas lui qui a fourré son pays dans ce pétrin. Il y a presque deux décennies ans que l’affaire a été enclenchée par un de ses prédécesseurs, pour débusquer de son repaire le terrorisme islamiste, et aucun des présidents suivants (dont celui que l’actuel occupant de la Maison blanche a secondé pendant huit ans) n’a su la conclure, de quelque parti qu’il soit.

    En l’occurrence, la faillite n’est pas uniquement celle de M. Biden ni de son « administration » (conseillers, généraux, services de renseignement, analystes, mercenaires, etc.). C’est bien plutôt un démenti infligé à certaines « valeurs » — ou (plus exactement) croyances. Essayons de les passer en revue.

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  • Un nouveau Motu proprio pour régler la question de la "papauté émérite" ?

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana (traduction de "Benoît et moi")  :

    Un nouveau Motu Proprio pour réglementer la « papauté émérite », un problème canonique effectivement laissé ouvert par Benoît XVI, est maintenant imminent. Mais ce qui, dans l’esprit de son prédécesseur, devait rester une exception, deviendra pour François une institution, avec tous les problèmes que cela comporte: parce que, par nature, une seule personne peut assumer le titre de pape. Et l’hypothèse annoncée d’une retraite à 85 ans serait un coup dur pour le cœur de la fonction pétrinienne.

    Il tonne tellement qu’il pleut (« Tanto tuonò che piovve »: allusion à un événement négatif annoncé à plusieurs reprises qui finit par se produire, ndt). Pour l’instant, nous en sommes toujours au tonnerre, mais le fracas semble imminent. Le tonnerre se rapproche de plus en plus et semble indiquer la démission prochaine de François et un règlement imminent de la « papauté émérite », qui, selon certaines rumeurs, pourrait avoir lieu par le biais d’un énième Motu Proprio.

    La décision de Benoît XVI de s’attribuer le titre de pape émérite avait en effet suscité dès le départ des inquiétudes légitimes. La voix la plus autorisée a peut-être été celle du cardinal Walter Brandmüller, qui a même appelé à « une future réglementation juridique de la renonciation papale », afin de ne pas laisser cette « notable ‘lacune legis’ qui existe actuellement », ce qui augmenterait « les incertitudes à un moment dangereux et d’importance vitale pour l’Église ». Dans une autre interview du 28 octobre 2017, le cardinal avait déclaré que « la figure du « pape émérite » n’existe pas dans toute l’histoire de l’Église ». Et qu’un pape arrive maintenant et démolisse cette tradition bimillénaire ne nous a pas seulement complètement choqués, nous les cardinaux. » Le pape émérite a alors répondu par deux lettres courtes mais définitives (cf. Les deux lettres de Benoît XVI , ndt).

    Comment juger de l’insistance avec laquelle Benoît XVI a défendu l’utilisation de ce titre pour lui-même ? Il n’y a que deux possibilités : soit l’excellent théologien Ratzinger a glissé sur la classique peau de banane au moment crucial de son pontificat ; soit son choix est motivé par la conscience d’une situation particulièrement dramatique pour l’Église, qui a nécessité un « pontificat d’exception » (Ausnahmepontifikat), selon l’expression utilisée par Mgr. Georg Gänswein en 2016 (à l’époque encore préfet de la Maison pontificale) ; un pontificat d’exception qui introduirait « une sorte d’état d’exception voulu par le Ciel ». L’expression fait clairement référence à la catégorie Ausnahmezustand de Carl Schmitt : sortir du droit pour créer une nouvelle situation de droit (Dossier ici: Une nouvelle conception du ministère pétrinien? , ndt).

    Quelle que soit la signification du choix de Benoît XVI (et il faudrait peut-être y réfléchir davantage), aller vers l’institution d’une  » papauté émérite  » semble une mauvaise idée, qui irait d’ailleurs dans le sens diamétralement opposé à celui choisi par Benoît XVI, du moins selon la reconstruction de Gänswein, qui parle précisément d’un pontificat  » en-dehors du droit  » (c’est le sens littéral de Ausnahmepontifikat) et donc d’une situation exceptionnelle et non pas d’une nouvelle figure canonique stable. Il est probable que l’hypothèse d’une institutionnalisation imminente de la papauté émérite fera également bondir de sa chaise Brandmüller, qui a conclu l’essai précité, en déclarant que « la renonciation au pape est possible et a été faite. Mais il faut espérer que cela ne se reproduira plus jamais ».

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  • Simone Weil : une critique implacable du monde actuel

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    Du site de France Culture :

    « Seul grand esprit de notre temps  », ainsi parlait Albert Camus de Simone Weil (1909 – 1943). Ouvrière, engagée dans la guerre d’Espagne, résistante et penseuse des totalitarismes avant Arendt, proche des milieux révolutionnaires anarchistes…

    Chez elle, l’action et la pensée ne font qu’un. Ses deux « grands œuvres » portent sur la condition ouvrière et l’enracinement. À l’heure des revendications identitaires, de la crise du multiculturalisme, mais aussi du retour d’un travail ouvrier soumis à l’intelligence artificielle, son œuvre considérable s’impose comme une critique implacable du monde actuel.

    Par Aïda N’Diaye, philosophe et enseignante. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont Je découvre la philosophie. Elle est chroniqueuse sur France Inter et collaboratrice de Philosophie Magazine.

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    Épisode 1 : Vie et œuvre de "la martienne"

    LE 02/08/2021

    Difficile de présenter celle que son maître, Alain, surnommait "la martienne" sans accumuler les superlatifs. Exceptionnelle, hors du commun, géniale,...

    Épisode 2 : L’Enracinement

    LE 03/08/2021

    Deux textes se détachent de l'ensemble des écrits de SImone Weil : "Des réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale" et "L’Enracinement",...

    Épisode 3 : Une vie au travail

    LE 04/08/2021

    Le travail constitue peut-être la colonne vertébrale de la réflexion qu'engage l'oeuvre de Simone Weil. Elle valorise le travail manuel et le pratique...

    Épisode 4 : Une intellectuelle engagée ?

    LE 05/08/2021

    La biographie de Simone Weil est ponctuée par ses engagements. Comme chez elle la vérité et le réel se confondent, il ne saurait y avoir de théorie qui...

    Épisode 5 : De la mystique au soin

    LE 06/08/2021

    Comment la philosophe a-t-elle rencontré la grâce ?

  • L'Islam et l'Occident

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    D'Arnaud Imatz sur le site de la Nef :

    L’islam et le modèle occidental

    Raymond Ibrahim, universitaire américain spécialiste du Proche-Orient et de l’islam, né aux États-Unis et chrétien d’origine copte égyptienne, vient de publier en français un livre important ayant connu un large succès aux États-Unis lors de sa sortie en 2018*.

    La Nef – L’hostilité entre l’islam et la chrétienté est-elle un accident de l’histoire ou s’inscrit-elle dans la continuité de l’histoire islamique ?

    Raymond Ibrahim – Elle s’inscrit très certainement dans la continuité. Le problème est que les historiens modernes ont tendance à mettre de côté l’aspect religieux et à se concentrer plutôt sur les identités nationales. Nous savons, par exemple, que pendant des siècles un grand nombre de peuples « orientaux » ont envahi et parfois conquis des parties appréciables de l’Europe. Les historiens modernes donnent des noms très variés à ces peuples : Arabes, Maures, Berbères, Turcs et Tatars, ou encore Omeyyades, Abbassides, Seldjoukides et Ottomans. Ce que ces historiens modernes omettent de faire, cependant, c’est de souligner que tous s’appuyaient sur la même logique et la même rhétorique djihadistes que les groupes terroristes contemporains tels que l’État islamique. Qu’il s’agisse des Arabes (ou « Sarrasins ») qui ont envahi la chrétienté pour la première fois au VIIe siècle, ou des Turcs et des Tatars qui ont terrorisé l’Europe de l’Est jusqu’au XVIIIe siècle, tous ont justifié leurs invasions en invoquant l’enseignement islamique, à savoir que le « destin » de l’islam est de régner sur le monde entier par le biais du djihad. Ils ont tous également suivi les injonctions juridiques classiques consistant, notamment, à offrir aux « infidèles » trois choix avant la bataille : la conversion à l’islam, l’acceptation du statut de dhimmi et le paiement du tribut (jizya), ou la mort. Et, une fois qu’ils ont conquis une région chrétienne, ils ont immédiatement détruit ou transformé les églises en mosquées, et vendu tous les chrétiens qui n’ont pas été massacrés, les condamnant à un esclavage abject, souvent sexuel.

    Le degré d’ignorance de l’Occident moderne est évident lorsqu’il affirme que des groupes comme l’État islamique ne se comportent pas conformément à l’enseignement et la doctrine islamiques. En fait, non seulement ces derniers agissent en stricte conformité avec la vision traditionnelle du monde de l’islam – haïr, combattre, tuer et réduire en esclavage les infidèles – mais ils imitent souvent intentionnellement les grands djihadistes de l’histoire (comme Khalid bin al-Walid, le « sabre d’Allah ») dont l’Occident a tendance à ne rien savoir.

    Le terme « Occident » masque selon vous la véritable histoire parce qu’il laisse accroire que les terres « orientales » et nord-africaines conquises par l’islam, Syrie, Égypte, Asie Mineure, Afrique du Nord, n’auraient pas fait vraiment partie de l’héritage chrétien gréco-romain : pourquoi se réfère-t-on toujours à l’Empire byzantin et jamais à l’Empire chrétien greco-romain ?

    Oui, non seulement l’Europe postchrétienne et ses ramifications (l’Amérique, l’Australie, etc.) ne parviennent pas à comprendre la véritable histoire de l’islam, mais elles ne parviennent pas non plus à comprendre vraiment leur propre histoire, et en particulier l’impact de l’islam. Ce que l’on appelle aujourd’hui « l’Occident » a été pendant des siècles connu et délimité par l’étendue territoriale de sa religion (d’où le terme plus ancien et historiquement plus exact de « chrétienté »). Elle comprenait alors toutes les terres que vous mentionnez et bien d’autres encore ; elles étaient devenues chrétiennes plusieurs siècles avant l’arrivée de l’islam et faisaient partie de la même civilisation globale. Puis l’islam est arrivé et a violemment conquis la majorité de ces territoires, certains de façon permanente (le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Anatolie), d’autres de façon temporaire (l’Espagne, les Balkans, les îles de la Méditerranée). Pendant ce temps, la majeure partie de l’Europe est devenue le dernier et le plus redoutable bastion de la chrétienté qui n’a pas été conquis, mais qui a été constamment attaqué par l’islam. Dans ce sens (oublié), le terme « l’Occident » est devenu ironiquement exact. Car l’Occident était en fait et littéralement le vestige le plus occidental d’un bloc civilisationnel beaucoup plus étendu que l’islam a définitivement amputé.

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  • L’existence de deux rites peut-elle briser l’unité ? La réponse du cardinal Ratzinger en 1998...

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    Une conférence intéressante du cardinal Ratzinger, le 24 octobre 1998 (source)

    A l’occasion des dix ans du Motu proprio « Ecclesia Dei », promulgué par le Pape Jean-Paul II, des pèlerins se sont rendus à Rome en octobre 1998. Le cardinal Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour le Doctrine de la foi, a prononcé devant eux une conférence sur la liturgie, dont voici le texte :

    Dix ans après la publication du Motu proprio Ecclesia Dei, quel bilan peut-on dresser? Je pense que c’est avant tout une occasion pour montrer notre gratitude et pour rendre grâces. Les diverses communautés nées grâce à ce texte pontifical ont donné à l’Eglise un grand nombre de vocations sacerdotales et religieuses qui, zélées, joyeuses et profondément unies au Pape, rendent leur service à l’Evangile dans cette époque de l’histoire, qui est la nôtre. Par eux, beaucoup de fidèles ont été confirmés dans la joie de pouvoir vivre la liturgie, et dans leur amour envers l’Eglise ou peut-être ils ont retrouvé les deux. Dans plusieurs diocèses — et leur nombre n’est pas si petit! — ils servent l’Eglise en collaboration avec les évêques et en relation fraternelle avec les fidèles, qui se sentent chez eux dans la forme rénovée de la liturgie nouvelle. Tout cela ne peut que nous inciter aujourd’hui à la gratitude!

    Cependant, il ne serait pas très réaliste de vouloir passer sous silence les choses moins bonnes: qu’en maints endroits les difficultés persistent et continuent à persister, parce que tant les évêques que les prêtres et les fidèles considèrent cet attachement à la liturgie ancienne comme un élément de division, qui ne fait que troubler la communauté ecclésiale et qui fait naître des soupçons sur une acceptation du Concile « sous réserve seulement », et plus généralement sur l’obéissance envers les pasteurs légitimes de l’Eglise.

    Une méfiance envers l’ancienne liturgie

    Nous devons donc nous poser la question suivante: comment ces difficultés peuvent être dépassées? Comment peut-on construire la confiance nécessaire pour que ces groupes et ces communautés qui aiment l’ancienne liturgie puissent être intégrés paisiblement dans la vie de l’Eglise?

    Mais il y a une autre question sous-jacente à la première: quelle est la raison profonde de cette méfiance ou même de ce refus d’une continuation des anciennes formes liturgiques?

    Il est sans doute possible que, dans ce domaine, existent des raisons qui sont antérieures à toute théologie et qui ont leur origine dans le caractère des individus ou dans l’opposition des caractères divers, ou bien dans d’autres circonstances tout à fait extérieures. Mais il est certain qu’il y a aussi des raisons plus profondes, qui expliqueraient ces problèmes. Les deux raisons qu’on entend le plus souvent, sont le manque d’obéissance envers le Concile qui aurait réformé les livres liturgiques, et la rupture de l’unité qui devrait suivre nécessairement, si on laissait en usage des formes liturgiques différentes. Il est relativement facile de réfuter théoriquement ces deux raisonnements: le Concile n’a pas reformé lui-même les livres liturgiques, mais il en a ordonné la révision et, à cette fin, a fixé quelques règles fondamentales. Avant tout, le Concile a donné une définition de ce qui est la liturgie, — et cette définition donne un critère valable pour chaque célébration liturgique. Si l’on voulait mépriser ces règles essentielles et si l’on voulait mettre de coté les « normae generales », qui se trouvent aux numéros 34-36 de la Constitution « De Sacra Liturgia », alors là, on violerait l’obéissance envers le Concile! C’est donc d’après ces critères qu’il faut juger les célébrations liturgiques, qu’elles soient selon les livres anciens ou selon les livres nouveaux.

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  • Ce 26 août, le diocèse de La Rochelle commémore le calvaire de 829 prêtres réfractaires

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    D'Anne Bernet sur Aleteia.org :

    Les mouroirs flottants de Rochefort

    25/08/21

    Ce 26 août, le diocèse de La Rochelle commémore le calvaire de 829 prêtres réfractaires condamnés en 1792 à la déportation en Guyane. Le blocus anglais des côtes françaises empêcha la déportation, mais n’empêcha pas le martyre atroce des malheureux, dont les deux tiers périrent sur l’île Madame (Charente-Maritime).

    Depuis le 27 mai de cette année 1792, la loi condamne à l’exil tout ecclésiastique qui refuse de prêter le serment constitutionnel le transformant en fonctionnaire, serment que Rome estime schismatique. Chassés de leurs presbytères, interdits de séjour sur le territoire de leur ancienne paroisse, privés d’émoluments, ces hommes, obligés de regagner leurs départements d’origine où ils vivent en résidence surveillée, doivent désormais quitter le territoire national sous un mois. Seuls sont exemptés de ces mesures les prêtres âgés de soixante ans et plus, c’est-à-dire les vieillards, les malades et les infirmes.

    « Purger la nation »

    Beaucoup, déjà, ont pris le chemin de l’exil ; d’autres, nombreux aussi, jeunes en général, choisissent, tout en sachant risquer leur tête, de passer dans la clandestinité afin d’assurer la messe et les sacrements aux fidèles. Les autres sont estimés à 50.000. La plupart choisissent de partir, mais n’atteignent pas toujours la frontière, ordre ayant été donné en sous-main aux municipalités de les intercepter et les mettre à mort, « accidents » fréquents portés au compte du zèle de quelques bons patriotes. Cela ne suffit pas encore à « purger la nation » de ces « restes du fanatisme ». Les récalcitrants iront donc en Guyane, bagne infernal où l’espérance de vie n’excède pas six mois. Partout, l’on dresse des listes d’insermentés et, à compter de mars 1793, les arrestations d’ecclésiastiques se multiplient. Par convois entiers, venus des quatre coins de France, on les achemine, souvent à pied, sans nourriture ni soins, sous les coups et les insultes, vers les ports de l’Atlantique. Certains sont lynchés en route par des foules haineuses… 

    Cette traque continuera dix-huit mois. Certains départements s’y distinguent, tels la Haute-Vienne, l’Allier, la Meuse, la Meurthe, la Saône-et-Loire, la Seine Inférieure. Les convois se dirigent vers Nantes et Bordeaux, et surtout vers Rochefort. Quand ils y arrivent, les prisonniers, conduits dans les couvents de la ville dont les religieuses ont été chassées, sont fouillés au corps, laissés nus en public, dépouillés de leurs affaires personnelles. Parfois, l’on trouve sur eux des objets de valeur, aussitôt confisqués, ou des objets de piété, détruits sous leurs yeux aux cris de Vive la République.

    Moins de valeur que les esclaves

    L’embarquement vers le bagne doit suivre mais, très vite, il s’avère impossible, car la flotte anglaise bloque l’accès à l’océan, tandis que les prêtres continuent d’affluer de partout. On décide de les entasser sur un vieux trois ponts, le Bonhomme Richard, navire négrier hors d’état de naviguer, qui servait d’hôpital pour les soldats galeux de la garnison. En février 1794, on réquisitionne une autre vieille baille réformée de la traite négrière, Les Deux Associés, qui peut recevoir dans ses cales 40 humains. Son commandant, le capitaine Laly, parvient à y entasser plus de 400 prêtres, qui possèdent, il est vrai, moins de valeur marchande que les malheureux Africains promis à l’esclavage… Plus tard, Laly confiera : « On m’avait dit de les faire mourir sans bruit dans le silence de l’océan. Moi, je le faisais : je les haïssais. Nous avons tous notre mission ici-bas. J’ai tué, et je tuerais encore si j’avais à le faire. »

    Pour cela, il n’a pas besoin de grands moyens. L’insalubrité de son bâtiment, l’intolérable promiscuité, qui favorisent les épidémies de fièvre et de typhus, la privation de soins et de nourriture, qui multiplie les cas de scorbut, une avitaminose mortelle, y suffisent amplement, d’autant que beaucoup de ces hommes sont âgés et en mauvaise santé. Un survivant, l’abbé Dumonet, racontera, en vers latins : « Chacun de nous avait tout au plus deux pieds cubes d’air et cependant, il en faut sept à huit pour qu’un homme puisse vivre. […] Lorsque la mort avait enlevé vingt prêtres, on avait la barbarie d’en faire venir d’ailleurs vingt-quatre ou vingt-cinq. » Il faut finalement se résoudre à ouvrir un autre ponton, le Washington.

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