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BELGICATHO - Page 872

  • Espagne: la dégringolade des naissances atteint un niveau record

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    Espagne: la natalité à son plus bas niveau (source)

    12 Dec 2019

    Un total de 170 074 bébés ont vu le jour au premier semestre 2019 en Espagne, soit le niveau de natalité le plus bas enregistré dans le pays ibérique depuis 1941, indique, mercredi, l’Institut national de la statistique (INE). Le nombre des naissances a reculé de 11 292 bébés au premier semestre de l’année en cours, soit une baisse de 6,2 % par rapport à la même période de 2018, précise l’INE.

    Naissance au premier semestre de chaque année (2011-2019)


    En 2018, l’indice de fécondité en Espagne était de 1,26 enfant par femme (1,59 au Québec). Le taux de remplacement est fixé, rappelons-le, à 2,1 enfants par femme. La seule communauté autonome avec une fécondité supérieure à ce taux de remplacement est celle de Melilla, sur la côte marocaine.

    Le chiffre des naissances de mères étrangères a représenté 21,5 % du total, contre 20,1 % l’an dernier. La natalité continue de diminuer pour la dixième année consécutive en Espagne, à l’exception de l’année 2014 qui a enregistré 427 595 naissances, soit 2 000 de plus qu’en 2013.

    Concernant le nombre de décès, quelque 215 478 personnes sont mortes pendant le premier semestre 2019 dans ce pays ibérique, en baisse de 5,4 % par rapport au premier semestre 2018.

    L’Espagne a enregistré ainsi un solde naturel négatif de 45 404 individus au cours des six premiers mois de 2019, soit un chiffre similaire à celui de l’année précédente, ce qui confirme la tendance négative affichée depuis 2015.
  • Etre missionnaire en Belgique au milieu des musulmans, des athées , des agnostiques et des indifférents

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    C’est le lot d’un fils de l’Afrique Chrétienne dans le melting pot européen d’aujourd’hui: Camerounais, le Père Etienne, nouveau curé de l'église Saint-Jean Baptiste à Molenbeek, résume  "Je suis appelé à m'intégrer". Un témoignage recueilli par la RTBF et relayé par le Forum Catholique :

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    Le Père Etienne Kangue Essiben a été installé en septembre dernier. 

    Molenbeek-Saint-Jean doit une partie de son nom à Saint-Jean Baptiste dont l’église se dresse sur le parvis du même nom. Le lieu avec sa flèche est un phare dans la commune. Un phare dont vient de prendre possession le père Etienne Kangue Essiben, 42 ans. Nommé en juillet, installé en septembre, le Père Etienne est le nouveau curé de l’église. "Je suis le curé de l’église Saint-Jean Baptiste, de l’église Saint-Rémi et de l’église Sainte-Barbe, responsable de l’unité pastorale de Molenbeek-Centre", introduit l’homme, d’origine camerounaise, récemment naturalisé. Il nous reçoit dans la nef, baignée de chants liturgiques. "Je suis prêtre missionnaire de la Congrégation du Saint-Esprit."

    Cet ex-enseignant rentré dans les ordres, puis formé à la psychothérapie a d’abord été actif dans la région de Charleroi, après un séjour en Espagne en tant que missionnaire. Dans le Hainaut, au contact des migrants mais également des sans-abri et des toxicomanes, il développe l’écoute et le contact humain.

    Envoyé par ses supérieurs

    Cette année, une nouvelle mission lui est confiée, celle de reprendre l’unité pastorale du centre de Molenbeek. "J’atterris à Molenbeek, toujours envoyé par mes supérieurs", poursuit notre interlocuteur portant la chemise romaine. "Les prêtres missionnaires religieux vont d’un point à l’autre en fonction des besoins et du charisme, c’est-à-dire de ce pour quoi ils sont missionnés. En tant que missionnaires, nous faisons le vœu d’obéissance : on est disposé à aller là où le besoin se fait. Mon prédécesseur, le Père Aurélien, est dans la même congrégation que moi. Après un temps à Molenbeek, environ six années, il a été appelé ailleurs. Nous sommes toujours en marche "vers", nous ne sommes jamais statiques. Cette façon de faire nous ouvre aux autres horizons. On vient d’ailleurs, pour ici, pour ailleurs."

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    Une architecture Art déco que l'on doit à Joseph Diongre en 1932 

    Autour de l’église Saint-Jean Baptiste vit une importante communauté arabo-musulmane. La commune a souffert d’une image négative après les attentats de Paris et Bruxelles. Le Père Etienne l’admet: il ne connaissait pas grand-chose de Molenbeek. "Avant d’aller à Charleroi, j’avais posé mes valises à Bruxelles, pendant trois mois. Je venais déjà à Molenbeek. Je venais à l’église de temps en temps mais je n’avais pas une connaissance objective de Molenbeek. Evidemment, il y a eu les attentats. J’avais vécu tout cela comme tout le monde, de l’extérieur. Est-ce que j’avais des préjugés ? Non. En raison peut-être de ce que je suis, je ne laisse pas la place aux préjugés. En tant que missionnaire, je suis appelé à m’intégrer. Dans mon expérience de prêtre, j’ai appris avec ceux dans le milieu dans lequel je suis. Il n’y a pas un monde sans problèmes, il n’y a pas d’êtres humains sans extrême. Je fais donc un effort pour prendre de la hauteur par rapport aux préjugés. Je savais qu’autour de l’église, le milieu n’était pas que catholique. C’est un élément qui saute aux yeux. Mais c’est génial et original."

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  • Contrairement aux affaires de pédophilie dans l’Église catholique, les violences sexuelles en milieu sportif restent peu médiatisées

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « À l’inverse des affaires de pédophilie dans l’Église catholique, les violences sexuelles en milieu sportif restent peu médiatisées »

    Après huit mois d’enquête dans le milieu sportif, Disclose dévoile 77 affaires marquées par des dysfonctionnements graves. Révélations sur une faillite du monde du sport qui a fait au moins 276 victimes, la plupart âgées de moins de 15 ans au moment des faits.

    Des rêves de podium brisés. De jeunes athlètes murés dans le silence. Des enfants traumatisés, n’osant plus courir, nager ou combattre. Des centaines de victimes démunies face à l’omerta, au déni et à l’ignorance de la grande famille du sport. Pendant huit mois, Disclose a enquêté sur les violences sexuelles en milieu sportif.

    Cette plongée inédite dans le monde fermé des clubs amateurs et professionnels démontre la faillite de tout un système, des associations sportives aux fédérations, jusqu’aux services de l’État. De 1970 à nos jours, notre enquête révèle que 77 affaires ont été marquées par des dysfonctionnements majeurs. Football, gymnastique, équitation, athlétisme, mais aussi tir à l’arc, patins ou échecs… 28 disciplines sportives sont concernées.

    […] Parmi les failles mises au jour : l’absence de contrôle des éducateurs bénévoles, le maintien en poste d’encadrants sous le coup d’une procédure judiciaire ou déjà condamnés, le défaut de suivi sociojudiciaire et l’inaction de dirigeants ayant choisi d’étouffer le scandale plutôt que défendre l’intégrité de leurs licenciés. Au mépris des lois françaises.

    La récidive. L’enquête révèle un premier chiffre alarmant, mettant directement en cause le suivi judiciaire des délinquants sexuels. D’après nos données, près d’une affaire d’infractions sexuelles sur deux est un cas de récidive. Par récidive, nous entendons une répétition de faits à caractère sexuel, dans sa définition courante et non juridique. […]

    Le maintien en poste. Deuxième donnée inquiétante : dans 77 % des cas recensés, l’agresseur a soit poursuivi son activité malgré une procédure judiciaire en cours, soit retrouvé un poste dans le milieu sportif après une condamnation pour une infraction à caractère sexuel. Une situation qui augmente le péril de la récidive et fait courir des risques aux jeunes sportifs. Pourtant, un article de loi stipule précisément qu’une personne condamnée pour un crime ou un délit à caractère sexuel ne peut entraîner des athlètes ou encadrer une activité sportive. Il s’agit de l’article 212-9 du code du sport, un ensemble de lois et décrets applicables au domaine du sport. […]

    Le soutien donné à l’agresseur. Dans 18 affaires, le club, la fédération, la collectivité locale ou l’institution scolaire ont pris fait et cause pour l’agresseur. Une défense souvent accompagnée d’un mépris pour la parole des victimes, voire de tentatives d’intimidation. Des condamnations pour des faits de violences sexuelles ou des décisions de justice ont parfois été remises en cause, certains soutiens allant même jusqu’à invoquer l’erreur judiciaire.

    La négligence de signaux forts. Enfin, dans une dernière catégorie, nous avons recensé neuf affaires où des alertes, pas toujours de nature à être caractérisées sur le plan pénal, ont été prises à la légère avant que l’éducateur ne commette des agressions. Par exemple, un entraîneur passant la nuit seul dans une chambre avec un athlète. Ou un autre ayant pour habitude de prendre sa douche, nu, au milieu de ses élèves. Dans ces cas-là, les professionnels de la protection de l’enfance — brigade des mineurs et associations contre les violences sexuelles — recommandent d’alerter les autorités.

    La justice. Dans 53 % des cas, les défaillances viennent de la justice. Avec des situations qui interpellent : comment se fait-il qu’une personne condamnée pour une infraction sexuelle sur mineur ne fasse pas systématiquement l’objet d’une interdiction d’exercer auprès d’enfants ? Pourquoi le suivi sociojudiciaire ne dure-t-il parfois que quelques années ? Quels critères conduisent à ce qu’une condamnation pour des délits ou crimes sexuels disparaisse des différents extraits du casier judiciaire ?

    Les clubs et les fédérations. Viennent ensuite les clubs, à l’origine de dysfonctionnements dans 35 % des cas. Notre enquête révèle que les informations ne remontent pas toujours jusqu’aux fédérations, la préfecture ou la justice, souvent par volonté de protéger le club d’un scandale. […]

    L’entourage des victimes. Il arrive aussi que les familles des victimes elles-mêmes éprouvent une réticence à parler. La reconnaissance et l’attachement à l’égard de l’entraîneur peuvent être des freins à la dénonciation. « Dans l’Église, on parle d’une emprise morale, mais c’est pareil dans le sport », souligne Marie Mercier, rapporteuse de la mission d’information sur les infractions sexuelles sur mineurs mise en place par le Sénat en 2019.

    Les autorités. À l’inverse des affaires de pédophilie dans l’Église catholique, les violences sexuelles en milieu sportif restent peu médiatisées en France.

    Le Télégramme
  • Le Denier de Saint-Pierre détourné pour combler le deficit budgétaire du Vatican ?

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    De News-24.fr :

    Le Vatican utilise des dons pour les pauvres pour lutter contre le déficit budgétaire, selon un rapport

    Selon un nouveau rapport, 10% à peine des dons des catholiques romains qui sont spécifiquement annoncés pour aider les pauvres et les souffrants vont à des œuvres caritatives.

    Environ les deux tiers du reste des 55 millions de dollars de dons pour l'appel caritatif annuel du pape François, connu sous le nom de Denier de Saint-Pierre, sont utilisés pour combler le déficit budgétaire administratif du Vatican, a rapporté le Wall Street Journal dans un article mercredi (...).

    Le journal a déclaré que l'utilisation du Denier de Saint-Pierre pour le budget "inquiète certains dirigeants de l'Église catholique parce que les fidèles sont induits en erreur au sujet de l'utilisation de leurs dons, ce qui pourrait encore nuire à la crédibilité de la gestion financière du Vatican sous le pape François".

    Un porte-parole de la mission du Vatican auprès des Nations Unies n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de CNBC concernant le rapport du Journal. L'article notait que selon la loi de l'église, un pape peut utiliser le Denier de Saint Pierre de toute manière qui sert son ministère.

    Le Journal, citant des personnes familières avec l'utilisation des fonds, a déclaré que les actifs du Denier de Saint Pierre avaient diminué depuis que François est devenu pape en 2013, passant de plus de 775 millions de dollars à 665 millions de dollars.

    Pendant ce temps, le déficit du Saint-Siège en 2018 a doublé pour atteindre plus de 76 millions de dollars sur un budget d'environ 333 millions de dollars.

    Le mois dernier, François a remplacé le principal régulateur financier du Vatican à la suite d'un scandale financier impliquant les investissements immobiliers de l'Eglise à Londres (lien ajouté par belgicatho).

    Le Denier de Saint Pierre est une collecte spéciale des catholiques romains effectuée chaque mois de juin. Selon le site Web de la collecte, c'est "Une journée pour les œuvres de charité". "Ces collectes et dons effectués par les fidèles individuels ou par des Eglises locales entières font prendre conscience que tous les baptisés sont appelés à soutenir matériellement le travail d'évangélisation et en même temps à aider les pauvres de toutes les manières possibles", dit le site. "C'est une pratique ancienne qui a commencé avec la première communauté des apôtres. Cela continue d'être répété parce que la charité distingue les disciples de Jésus ", dit le site. Le site cite ensuite les paroles de Jésus dans l'Évangile de Jean: "De cela, ils sauront tous que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres."

  • Le cardinal Tagle : un futur pape tout trouvé ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Après le Pape Bergoglio, le Pape Tagle ?

    Rédigé par Claude Barthe le  dans Res Novae

    Après le Pape Bergoglio, le Pape Tagle ?

    C’est sous ce titre que la lettre mensuelle Res Novae publiait il y a exactement un an un article révélant qui est le cardinal Tagle qui vient d’être nommé préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuple alors que son actuel titulaire, le cardinal Finoni, n’a pas atteint la limite d’âge. Nous republions donc aujourd’hui sans en changer une ligne cet article qui n’a rien perdu de son intérêt, en le faisant suivre des « brèves » du même numéro sur le même sujet.

    À la fin de la dernière assemblée du Synode des évêques, le cardinal Luis Antonio Gokim Tagle, archevêque de Manille, s’est distingué sur l’une de ces vidéos qu’il affectionne et qui a fait le tour du monde. Il y fait des pas de danse pour signifier la pastorale missionnaire de l’Église qui s’avance vers les hommes, cependant qu’autour de lui des personnes de différentes régions du monde claquent des doigts sur le rythme qu’il donne.

    On ne saurait d’ailleurs être plus synodal que le cardinal Tagle. En 2014, il avait eu ces mots, lors d’une conférence de presse à la Sala Stampa du Saint-Siège : « Dans ce Synode, l’esprit de Vatican II s’est manifesté chez les Pères ». Et après la dernière assemblée, il délivrait aux jeunes ce message : « Le synode va continuer là où vous êtes dans le monde entier, dans vos maisons, vos paroisses, vos écoles ». 

    Souriant et énigmatique, assez insaisissable, il se dévoile peu, comme s’il était « en réserve ». Sa pensée n’a peut-être pas une grande originalité. Cependant, pour les personnages les plus en vue du pontificat actuel, Luis Antonio G.?Tagle est rêvé comme le nouveau Montini de ce nouveau Roncalli que représenterait le Pape François. Que serait en effet devenu Vatican II, ouvert par Angelo Roncalli, sans l’élection (difficile) de Giovanni Battista Montini, en 1962 ? À la mort de Jean XXIII, aucun texte n’avait été encore voté. Le vrai Concile a été dirigé par Paul VI, réformateur inquiet et décidé, tout en étant relativement « modéré » par rapport aux progressistes de type Rahner et autres du groupe Concilium. Le pape Montini est donc celui qui a mené à terme les intuitions roncalliennes dans ce qu’il pensait devoir être un merveilleux rajeunissement du visage de l’Église.

    Ce grand remue-ménage d’aujourd’hui, qui finalement ne bouge pas grand-chose mais crée un style ecclésial nouveau, une sorte d’hyper-Vatican II (les ouvertures morales d’Amoris lætitia), n’aura de conséquences durables que si le successeur de François a la capacité de réellement bâtir une nouvelle étape dans la transformation de l’Église.

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  • Tagle, Zuppi, Parolin... : l'échiquier du prochain conclave se précise

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    Du vaticaniste Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur le site diakonos.be :

    Répétition en vue du conclave. Le prochain Pape prendra le nom de Sant’Egidio

    Deux décisions récentes du pape François ont attiré l’attention sur le prochain conclave qui élira son successeur. Et sur le nom des candidats en lice.

    La première, communiquée le 25 novembre par le directeur de la salle de presse du Vatican, c’est le congé accordé par le Pape a son secrétaire personnel, l’argentin Fabián Pedacchio Leániz, 55 ans, nommé depuis 2007 à la Congrégation pour les évêques.

    Mgr Pedacchio, qui était le secrétaire personnel de François depuis 2013, retournera travailler à temps plein à la Congrégation, où il avait par ailleurs continué à jouer un rôle important de par sa proximité avec le Pape, et où il est prévisible qu’il montera prochainement en grade, avec probablement une ordination épiscopale à la clé.

    Qu’un pape mette à l’abri son secrétaire personnel en prévision des contrecoups de la succession, c’est un grand classique au Vatican, et Jorge Mario Bergoglio a jugé bon d’y procéder sans plus tarder.

    La seconde décision, rendue publique dimanche 8 décembre, c’est le rappel à Rome du cardinal philippin Luis Antonio Gokim Tagle, comme nouveau préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Âgé de 62 ans, le cardinal est archevêque de Manille depuis 2011 et président de Caritas International depuis 2015.

    Pour lui faire de la place à la tête de « Propaganda Fide », François a éjecté son prédécesseur, le cardinal Fernando Filoni, malgré que ce dernier, à 73 ans, n’était ni atteint par la limite d’âge ni en fin de mandat, ce dernier étant censé courir jusqu’en 2021.

    Quant à Mgr Filoni, le pape lui a conféré la charge plus honorifique qu’autre chose de Grand Maître de l’Ordre Équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Le peu d’estime qu’à François à son égard tient à la proximité du cardinal avec Chemin néocatéchuménal, un mouvement auquel le Pape est visiblement allergique, et surtout aux réserves exprimées par Filoni, dans deux interviews à « L’Osservatore Romano » et à Vatican News, sur l’accord secret signé le 22 septembre 2018 entre le Saint-Siège et la Chine, fortement souhaité par le Pape.

    *

    À ces deux décisions viennent également s’ajouter, toujours en perspective d’un futur conclave, la lassitude de François face à la résistance opposée par l’actuel président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Gualtiero Bassetti, à l’idée – pourtant très chère au Pape – de de convoquer un synode de l’Église italienne.

    On trouvera un dernier signe de cette lassitude dans le discours improvisé par François le 6 décembre aux jésuites de la revue « Aggiornamenti Sociali ». En remerciant plus particulièrement le vieux père Bartolomeo Sorge, le Pape a déclaré avoir « lu il y a peu de temps quelque chose d’une clarté à faire trembler, peut-être pas la politique italienne, mais certainement l’Église italienne ».

    À quoi le pape faisait-il allusion ? Ce n’était alors pas très clair. Mais quelques minutes plus tard, un tweet du Père Antonio Spadaro, le directeur de « La Civiltà Cattolica » et intime du pape Bergoglio, a levé un le voile sur ce mystère en renvoyant à l’article d’ouverture du cahier du 21 septembre 2019 de sa revue, rédigé par Sorge et intitulé : « Un ‘probable’ Synode de l’Église italienne ? Du 1er rassemblement ecclésial de 1976 à aujourd’hui ».

    Cet article rappelait précisément l’urgence de reprendre en Italie le « chemin interrompu » il y a bien longtemps en 1976 en convoquant finalement ce synode national que le Pape François veut à tout prix – contrairement à ses prédécesseurs – mais auquel la Conférence épiscopale italienne persiste à faire la sourde oreille.

    Avec pour conséquence que la présidence – décidée par le Pape – du cardinal Bassetti est de plus en plus menacée. Son quinquennat viendrait à échéance en 2022. Mais le cardinal approche également des 78 ans, soit trois ans de plus que la limite des 75 ans après lequel un n’évêque ne reste en fonction que si le Pape ne l’autorise.

    Et qui François nommera-t-il à la tête de la CEI, une fois qu’il aura renvoyé Bassetti ? Il est facile à prévoir qu’il s’agira de l’actuel archevêque de Bologne, le cardinal Matteo Zuppi.

    Et on se remet à penser à un futur conclave. À l’heure actuelle, au moins six candidats seraient en lice, mais un seul d’entre eux semble avoir une chance d’être élu.

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  • Soins palliatifs : un ultime texte, poignant et bouleversant

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    De Michèle Bernard-Requin sur le site du Point :

    La déclaration d'amour de Michèle Bernard-Requin

    En soins palliatifs, la magistrate honoraire nous adresse son « ultime texte ». Un hymne au corps médical et un avertissement à chacun d'entre nous. 

    Michele Bernard-Requin, magistrate exemplaire, a rassemble ses dernieres forces pour ecrire un hymne au personnel hospitalier du pavillon Rossini de l'hopital Sainte-Perrine.

    Michèle Bernard-Requin, magistrate exemplaire, a rassemblé ses dernières forces pour écrire un hymne au personnel hospitalier du pavillon Rossini de l'hôpital Sainte-Perrine.

    Voici un texte poignant, bouleversant, qui tirera les larmes même aux plus insensibles d'entre nous. Des lignes que Michèle Bernard-Requin nous envoie depuis l'hôpital Sainte-Perrine à Paris, où elle se trouve, selon ses mots, « en fin de vie ». Michèle Bernard-Requin est l'une des grandes figures du monde judiciaire. Elle fut tour à tour avocate, puis procureure à Rouen, Nanterre et Paris. En 1999, elle est nommée vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, elle présida la 10e chambre correctionnelle de Paris puis la cour d'assises, et enfin elle fut avocate générale à Fort-de-France de 2007 à 2009, date à laquelle elle prit sa retraite.

    Autrice de plusieurs livres, elle intervient de temps à autre dans les médias et tient depuis 2017 une chronique régulière sur le site du Point dans laquelle elle explique avec clarté, talent et conviction comment fonctionne la justice et pourquoi, parfois, cette institution dysfonctionne. Aujourd'hui, c'est un tout autre cri d'alarme qu'elle pousse dans un « petit et ultime texte pour aider les "unités de soins palliatifs" », a-t-elle tenu à préciser dans ce mail envoyé par sa fille dimanche 8 décembre au matin. Un texte que nous publions tel quel en respectant sa ponctuation, ses sauts de ligne, son titre évidemment. JB.

    UNE ÎLE

    Vous voyez d'abord, des sourires et quelques feuilles dorées qui tombent, volent à côté, dans le parc Sainte-Perrine qui jouxte le bâtiment.

    La justice, ici, n'a pas eu son mot à dire pour moi.

    La loi Leonetti est plus claire en effet que l'on se l'imagine et ma volonté s'exprime aujourd'hui sans ambiguïté.

    Je ne souhaite pas le moindre acharnement thérapeutique.

    Il ne s'agit pas d'euthanasie bien sûr mais d'acharnement, si le cœur, si les reins, si l'hydratation, si tout cela se bloque, je ne veux pas d'acharnement.

    Ici, c'est la paix.

    Ça s'appelle une « unité de soins palliatifs », paix, passage… Encore une fois, tous mes visiteurs me parlent immédiatement des sourires croisés ici.

    « Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté ».

    C'est une île, un îlet, quelques arbres.

    C'est : « Mon enfant, ma sœur, Songe à la douceur d'aller, là-bas, vivre ensemble ». C'est « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans » (« Spleen ») Baudelaire.

    Voilà, je touche, en effet, aujourd'hui aux rivages, voilà le sable, voilà la mer.

    Autour de nous, à Paris et ailleurs, c'est la tempête : la protestation, les colères, les grèves, les immobilisations, les feux de palettes.

    Maintenant, je comprends, enfin, le rapport des soignants avec les patients, je comprends qu'ils n'en puissent plus aller, je comprends, que, du grand professeur de médecine, qui vient d'avoir l'humanité de me téléphoner de Beaujon, jusqu'à l'aide-soignant et l'élève infirmier qui débute, tous, tous, ce sont d'abord des sourires, des mots, pour une sollicitude immense. À tel point que, avec un salaire insuffisant et des horaires épouvantables, certains disent : « je préfère m'arrêter, que de travailler mal » ou « je préfère changer de profession ».

    Il faut comprendre que le rapport à l'humain est tout ce qui nous reste, que notre pays, c'était sa richesse, hospitalière, c'était extraordinaire, un regard croisé, à l'heure où tout se déshumanise, à l'heure où la justice et ses juges ne parlent plus aux avocats qu'à travers des procédures dématérialisées, à l'heure où le médecin n'examine parfois son patient qu'à travers des analyses de laboratoire, il reste des soignants, encore une fois et à tous les échelons, exceptionnels.

    Le soignant qui échange le regard.

    Eh oui, ici, c'est un îlot et je tiens à ce que, non pas, les soins n'aboutissent à une phrase négative comme : « Il faut que ça cesse, abolition des privilèges, il faut que tout le monde tombe dans l'escarcelle commune. » Il ne faut pas bloquer des horaires, il faut conserver ces sourires, ce bras pour étirer le cou du malade et pour éviter la douleur de la métastase qui frotte contre l'épaule.

    Conservons cela, je ne sais pas comment le dire, il faut que ce qui est le privilège de quelques-uns, les soins palliatifs, devienne en réalité l'ordinaire de tous.

    C'est cela, vers quoi nous devons tendre et non pas le contraire.

    Donc, foin des économies, il faut impérativement maintenir ce qui reste de notre système de santé qui est exceptionnel et qui s'enlise dramatiquement.

    J'apprends que la structure de Sainte-Perrine, soins palliatifs, a été dans l'obligation il y a quelques semaines de fermer quelques lits faute de personnel adéquat, en nombre suffisant et que d'autres sont dans le même cas et encore une fois que les arrêts de travail du personnel soignant augmentent pour les mêmes raisons, en raison de surcharges.

    Maintenez, je vous en conjure, ce qui va bien, au lieu d'essayer de réduire à ce qui est devenu le lot commun et beaucoup moins satisfaisant.

    Le pavillon de soins palliatifs de Sainte-Perrine, ici, il s'appelle le pavillon Rossini, cela va en faire sourire certains, ils ne devraient pas : une jeune femme est venue jouer Schubert dans ma chambre, il y a quelques jours, elle est restée quelques minutes, c'était un émerveillement. Vous vous rendez compte, quelques minutes, un violoncelle, un patient, et la fin de la vie, le passage, passé, palier, est plus doux, c'est extraordinaire.

    J'ai oublié l'essentiel, c'est l'amour, l'amour des proches, l'amour des autres, l'amour de ceux que l'on croyait beaucoup plus loin de vous, l'amour des soignants, l'amour des visiteurs et des sourires.

    Faites que cette humanité persiste ! C'est notre humanité, la plus précieuse. Absolument.

    La France et ses tumultes, nous en avons assez.

    Nous savons tous parfaitement qu'il faut penser aux plus démunis. Les violences meurtrières de quelques excités contre les policiers ou sur les chantiers ou encore une façade de banque ne devront plus dénaturer l'essentiel du mouvement : l'amour.

  • 1999-2019, 20 ans. Bon anniversaire et longue vie à KTO !

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    De  sur le site du Point :

    Mgr di Falco – La vraie histoire de KTO

    Jean-Michel di Falco Léandri a porté il y a 20 ans la chaîne de télévision KTO sur les fonts baptismaux. Il nous en raconte la genèse.

    Mgr di Falco - La vraie histoire de KTO

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  • C'est le moment d’en venir à un catholicisme affirmatif

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    De Jean-Jacques Durré sur cathobel.be :

    Montrer le vrai visage de l’Eglise

    C’est là bien mal connaître l’action de l’Eglise. On remarquera au passage que c’est en général l’Eglise catholique qui est visée, mais, si suppression du financement il y a avait, tous les cultes et organisations philosophiques non confessionnelles – y compris la laïcité organisée – seraient concernés.

    Pour ne parler que de l’Eglise catholique, ses détracteurs mettent en avant la baisse de la pratique dominicale. C’est réducteur, parce que c’est faire fi de l’action concrète que mènent les pasteurs, clercs, animateurs paroissiaux et pastoraux, laïcs engagés et bénévoles auprès de nos compatriotes les plus fragiles, exclus ou mis au ban de la société. L’Eglise est présente à leurs côtés, non pas par prosélytisme, mais pour apporter cette espérance que nous procure la Bonne Nouvelle. Imagine-t-on notre société privée de cela?

    Certes, l’Eglise n’est pas la seule à se préoccuper des problèmes sociétaux difficiles, heureusement. Mais, quoi qu’en pensent ses opposants, elle en prend largement sa part.

    Et si dans notre monde sécularisé, elle apparaît aux yeux de certains comme « archaïque » ou relevant simplement de la sphère privée, il faut pouvoir leur rappeler l’action de l’Eglise universelle en faveur du bien commun.

    Car, dans une société moderne, est-il permis que des gens soient encore à la rue? Est-il normal que des associations doivent encore récolter de l’argent pour offrir des repas aux plus démunis? Est-il logique que des personnes sans domicile fixe en arrivent à commettre des larcins pour se faire condamner à une peine de prison et ainsi passer l’hiver au chaud?

    Même si l’Eglise a connu en son sein des actes douloureux commis par certains de ses membres, c’est plus que jamais le moment d’en venir à un catholicisme affirmatif. Pas pour partir dans une quelconque « croisade », mais pour montrer le vrai visage de cette Eglise qui nous anime.

  • Euthanasie : la mise hors-jeu des institutions qui accueillent des personnes âgées en professant le respect de la vie accompagnée jusqu’à son propre terme

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    Lu dans La Libre de ce jour (11 décembre), p. 41: 

    Euthanasie et liberté institutionnelle 

    Extrait de l'opinion de Xavier Dijon s.J., professeur émérite de l’Université de Namur:

    ... voici qu’apparaît une redoutable menace à l’encontre des institutions qui croient pouvoir s’appuyer jusqu’ici sur cette seconde position présente dans l’avis du Comité d’éthique. Il s’agit de la proposition de loi déposée le 10 octobre dernier, et déjà adoptée en première lecture par la Commission de la Santé de la Chambre (Doc.55K0523/005), modifiant la loi de 2002 sur l’euthanasie dans le sens où “aucune clause écrite ou non écrite ne peut empêcher un médecin de pratiquer une euthanasie dans les conditions légales”.

    Liberté, égalité...

    Pareille proposition s’inscrit bien dans le mouvement général qui vise à étendre de plus en plus les conditions d’application de l’euthanasie dans notre pays : après l’euthanasie des mineurs et la suppression du délai de validité de la directive anticipée, voici la mise hors-jeu des institutions qui accueillent des personnes âgées en professant le respect de la vie accompagnée jusqu’à son propre terme. Voici, du même coup, le triomphe de l’idéologie qui conçoit les rapports sociaux comme la rencontre de deux droits individuels à exercer en tout lieu : droit du malade à ce que soit posé sur lui le geste de mort, droit du médecin à poser librement ce geste. Peu importe, alors, que ce patient soit accueilli dans une maison qui compte d’autres résidents logés à la même enseigne que lui et qu’il soit soigné jour après jour par du personnel qui s’emploie à lui rendre la vie plus supportable ; peu importe l’éthique propre de ceux et celles qui pratiquent généreusement et jusqu’au bout la belle vertu de l’hospitalité, la loi l’emporte. Loi commandée sans doute, on l’a dit, par les exigences de liberté et d’égalité. Mais où donc est passée la fraternité ?

    Article complet

  • Quand "les deux papes" débarquent sur nos écrans

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    D'Odile Tremblay sur le site du Devoir :

    «The Two Popes»: deux papes pour un Netflix

    Dans des performances de haut calibre, Anthony Hopkins (à gauche) incarne Benoît XVI et Jonathan Pryce (à droite) se glisse dans la peau de François.

    Photo: TIFF Dans des performances de haut calibre, Anthony Hopkins (à gauche) incarne Benoît XVI et Jonathan Pryce (à droite) se glisse dans la peau de François.

    Netflix toujours. Omniprésent. Non seulement à travers ses films projetés au TIFF, mais dans ceux qu’il achète au marché, en les retirant ainsi pour la plupart du circuit des salles.

    Tellement puissant Netflix, qu’il prend même ses aises au Vatican. Ainsi, était présenté ici The Two Popes du Brésilien Fernando Meirelles (City of God), produit par la grosse plateforme en question. Tout indique que le film connaîtra également une sortie dans les cinémas, tant Netflix voudra le positionner en vue des Oscar.

    Approuvé de toute évidence par le Vatican (qui a fourni quelques documents d’archives), The Two Popes aborde la saga improbable mais vraie du pontificat abrégé de Benoît XVI et de la prise de pouvoir de François. (...)

    Plutôt que de creuser les divers scandales qui grenouillaient dans les coulisses vaticanes, Meirelles et ses scénaristes ont plutôt imaginé des rencontres entre les deux porteurs de blanche calotte, avant la démission de Benoît XVI et après. Il a humanisé ainsi les deux papes, surtout le premier, au plus faible capital de sympathie que l’actuel locataire du siège de Saint-Pierre.

    Le film est porté par la double prestation exceptionnelle d’Anthony Hopkins (Benoît) et de Jonathan Pryce (François). Maquillage aidant, ce dernier ressemble au pape actuel physiquement, dans ses manières et son énergie, à un point criant. Hopkins apporte une touche plus inusitée à son personnage cérébral, ici plus sensible que nature. Pryce hérite de la partition sympathique du duo. L’humour de Bergoglio, son empathie et sa simplicité crèvent l’écran à travers ce jeu d’acteur inspiré.

    Par-delà tout ce que le film passe sous silence, évacuant vite les scandales pédophiles et les complots de palais, on peut parler d’une réussite Netflix. La finesse des dialogues entre les deux hommes, vraies passes d’armes souvent tissées d’humour, exposent les positions respectives des papes sur les réformes à apporter à l’Église et sur leurs visions du monde : l’une conservatrice, l’autre plus progressiste, rendant ce film passionnant.

    Les répliques échangées ont beau relever du domaine de la fiction, elles collent aux deux personnages et ne sonnent jamais faux. Les doutes de ces hommes face à leurs capacités de jouer un rôle clé dans un contexte de mutations sociales et de remises en question des positions de l’Église s’éclairent sous un jour neuf.

    Meirelles est un grand cinéaste. Ses magnifiques gros plans sur ces visages expressifs, ses déambulations à travers les splendeurs du Vatican au glorieux passé (dont la Chapelle Sixtine recréée), les rituels millénaires du concile servis par d’amusants montages, la caméra subtile et vivante de Cesar Charlone servent la proposition du film, qui plonge dans les grands questionnements contemporains sans appuyer la note.

    The Two Popes, qui en fin de parcours met beaucoup l’accent sur l’humanisme de François face aux migrants dont nul ne sait que faire, est aussi une entreprise de réhabilitation d’un Vatican mal en point. On imagine les tractations en haut lieu de l’équipe pour faire approuver ceci en laissant tomber cela afin d’obtenir l’imprimatur du Vatican. Mais en plongeant en des eaux plus intimes et moins controversées que la réalité des coulisses, le film a pu se permettre de s’en affranchir…

    Ajoutons cet extrait de la critique parue dans La Libre de ce jour (11 décembre) Arts Libre, p. 6:

    Le solitaire et le solaire 

    Dès leur premier échange à Castel Gandolfo, le palais d’été du pape, tout les oppose. Pour l’un, l’Église s’inscrit hors du temps afin de servir de repère à toutes les générations. Pour l’autre, c’est l’inverse, elle doit être en phase avec les préoccupations des fidèles. Pour l’un, elle est rigueur; pour l’autre, elle est compassion. Leurs positions sont antagoniques, voire inconciliables, mais leur discussion se déroule sans éclat, à propos feutrés. Insensiblement, le fossé apparaît moins profond – pas un mot, par exemple, sur la place des femmes. Il semble même se combler à la faveur du partage d’une préoccupation intime : comment entendre la voix de Dieu ? … Et c’est là qu’on voit tout le talent de Fernando Meirelles, dans cette utilisation subtile de l’humour. D’abord pour marquer sa neutralité, son “objectivité” avec une pointe d’irrévérence, lorsque, réunis pour le conclave, les cardinaux pénètrent dans la chapelle Sixtine en tenue d’apparat au son de Dancing Queen d’ABBA. Ensuite, une petite blague, un trait d’esprit viennent régulièrement oxygéner les échanges théologiques et idéologiques entre les deux leaders. Enfin, et surtout, c’est notamment par le rire que se tisse une complicité entre les deux hommes, confessant l’un à l’autre leurs angoisses et leurs remords.

  • Prétendre que la planète sera bientôt foutue et nous avec, ne sauvera personne, bien au contraire

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du jour :

    La panique sur le climat est mauvaise conseillère

    OK, nous allons tous mourir ! Mais prétendre que la planète sera bientôt foutue et nous avec, ne sauvera personne, bien au contraire. D’autant que cette panique est souvent organisée sur la base d’exagérations et même de mensonges assumés sous prétexte de mobiliser l’opinion !

    Pour les sauveteurs autoproclamés de la planète, tout semble permis. Ils jouent les prophètes de malheur en multipliant les déclarations anxiogènes et vouent aux gémonies tout contradicteur accusé d’être climato-sceptique, le nouveau péché capital. Leur nouvelle icône, la jeune Greta Thunberg, affirme que « vers 2030, nous serons en situation de déclencher une réaction en chaîne irréversible hors du contrôle humain, qui conduira à la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. » « Des milliards de gens mourront », « la vie sur Terre est en train de s'éteindre », renchérit le mouvement l’écologiste Extinction Rebellion qui préconise la désobéissance civile et les actions coups de poing pour obliger les gouvernements à agir contre le changement climatique. Des personnalités politiques embrayent… et s’emballent, telle la représentante démocrate américaine Alexandria Ocasio-Cortez annonçant la fin du monde dans 12 ans…

    Le seul résultat vérifiable de ces déclarations apocalyptiques, c’est la panique qu’elles créent dans la population, en particulier auprès des jeunes générations. Certains en viennent à se faire stériliser pour ne pas infliger à la nature un nouvel exemplaire de ce grand nuisible, l’homme ! Pourtant les rapports scientifiques sur le climat ne se hasardent pas à affirmer que la survie de l’humanité serait menacée par les changements climatiques. Rien ne dit par exemple que ceux-ci soient la cause principale des déplacements de population que l’on observe aujourd’hui dans le monde. Selon le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement), « il existe des preuves solides que les catastrophes déplacent des personnes dans le monde entier, mais des preuves limitées que le changement climatique ou l'élévation du niveau de la mer en sont la cause directe. » Le GIEC observe que « la majorité des mouvements de population (…) ont tendance à se produire à l'intérieur des frontières des pays touchés ». Quant aux migrants qui fuient leur pays, c’est le plus souvent l’instabilité politique, l’insécurité, les guerres, et la misère économique qui les en ont chassés.

    Il faut raison garder, affirme l’écologiste Michael Shellenberger dans une tribune publiée par Le Point (en lien ci-dessous). Nommé « héros de l'environnement » par le magazine Time en 2008 et fondateur du think thank Environmental Progress, il se définit comme un écologiste pragmatique et pronucléaire. Il ne nie pas la réalité du réchauffement climatique mais rappelle à l’encontre des partisans de la décroissance, que le développement économique et technologique nous a rendus moins vulnérables aux aléas du climat : le nombre de victimes de catastrophes naturelles a diminué de 99,7% depuis son point culminant de 1931 : 3,7 millions de personnes sont mortes des suites de catastrophes naturelles cette année-là, contre 11 000 seulement en 2018, bien que la population mondiale ait quadruplé pendant cette  période. Aujourd’hui, souligne-t-il, la croissance des rendements agricoles permet de nourrir 10 milliards de personnes, soit la population mondiale estimée à l’horizon 2050 (7,7 milliards aujourd'hui). D’ici-là, les rendements agricoles, même freinés par le réchauffement climatique, pourraient croître en moyenne de 30% selon l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec des pointes de 80 à 90% dans les régions aujourd’hui les plus pauvres du monde, comme l'Afrique subsaharienne.

    Quant à l'élévation du niveau de la mer, elle pourrait atteindre deux pieds (0,6 mètre) d'ici 2100, selon le GIEC. On dispose donc d’un peu de temps pour permettre aux régions situées sous le niveau de la mer de mettre en œuvre les technologies permettant d’y faire face – comme l’ont fait depuis quatre siècles les Pays-Bas… À condition, naturellement, que la volonté politique et la solidarité économique soient au rendez-vous, plutôt qu’une multiplication de guerres civiles ou qu’une troisième guerre mondiale… Encore faut-il que « l'accent monomaniaque mis sur le climat » ne détourne pas notre attention de telles menaces.

    Pour aller plus loin :

    Pourquoi les affirmations catastrophistes sur le climat sont fausses

    >>> Lire l'article sur : Le Point