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Témoignages - Page 3

  • Baudouin en voie de béatification : la belle surprise du voyage du pape en Belgique

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    De Hugues Lefèvre sur aleteia.org :

    Baudouin, la figure inattendue du voyage du pape François en Belgique?

    29/09/24
     
    En se rendant sur la tombe du roi Baudouin et en annonçant l’ouverture de sa cause de béatification, le pape François a surpris la Belgique. Pour le pontife argentin, l’ancien roi doit devenir un modèle de sainteté pour le monde politique.

    La surprise était totale dans les travées du stade Roi Baudouin. « Je voudrais vous donner une nouvelle », a glissé le pape François à la fin de la messe célébrée devant 40.000 fidèles. « À mon retour à Rome, j’ouvrirai le processus de béatification du roi Baudouin ». À cette courte annonce a succédé une salve d’applaudissements dans les tribunes. Celui qui a régné sur la Belgique de 1951 jusqu’à sa mort en 1993 a été l’une des figures inattendues de ce séjour du pape François dans le Plat pays. Samedi matin, le nom du roi Baudouin a refait surface dans l’actualité quand le Vatican a révélé que le pape s’était rendu sur la tombe du souverain. Plus encore, la communication officielle du petit État a pris la liberté de communiquer les paroles glissées par François aux quelques personnes présentes, notamment le roi Philippe et la reine Mathilde. 

    Le pape avait salué le « courage » du monarque qui avait choisi de « quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi meurtrière ». Dans la crypte royale de l’église Notre-Dame de Laeken, François avait aussi souhaité la béatification de ce souverain qui avait été mis temporairement en « impossibilité de régner » pour ne pas ratifier la loi légalisant l’avortement, en 1990. Les réactions ont été vives, notamment de la part du Centre d’action laïque qui a vu là des « propos ahurissants » et a dénoncé une « ingérence ». Le Palais royal aussi a semblé gêné par la publicité faite à cette rencontre à caractère « strictement privé », a d’ailleurs précisé un bref communiqué. 

    Les évêques sollicités

    Mais malgré le contexte actuel sensible - des discussions ont lieu actuellement en Belgique pour un allongement du délai de l’IVG -, le pontife argentin a maintenu le cap. À l’occasion de la messe de ce dimanche retransmise à la  télévision belge, il a donc souhaité que Baudouin, « exemple d’homme de foi, illumine les gouvernants ». Devant les fidèles, il a aussi expressément demandé à ce que leurs évêques « s’impliquent pour porter cette cause ». Si cette béatification avait été évoquée par Benoît XVI par le passé, les évêques de Belgique n’en avaient pas fait un objectif prioritaire, assure une source. Bien que très respecté, Baudouin demeure en Belgique une figure clivante sur les sujets de société. 

    Or, indique un autre observateur, l’Église en Belgique « ne veut surtout pas faire de vagues ». Dans une société sécularisée et où l’institution est embourbée dans les scandales d’abus sexuels, le choix de mettre en sourdine cette cause a pu être privilégié. Mais le pape ne l’a pas entendu de cette oreille. Interrogé dans l’avion de retour pour Rome sur sa volonté de béatifier Baudouin, le pontife n’a en rien renié ses sorties précédentes. Au contraire, il est même allé jusqu’à qualifier le roi de « saint » en rappelant son geste courageux. « Cet homme est un saint et le processus de béatification se poursuivra », a-t-il martelé. 

    Un long processus

    En à peine 36 heures, le pape a ainsi de nouveau braqué les projecteurs sur un monarque qui avait en mars 1990 écrit au Premier ministre belge au sujet de l’IVG : «  Ce projet de loi soulève en moi un grave problème de conscience ». Défendant sa liberté, il avait ajouté que son objection de conscience ne signifiait pas qu’il était « insensible à la situation très difficile, et parfois dramatique, à laquelle certaines femmes sont confrontées ». Le processus de béatification de Baudouin pourrait prendre des années puisqu’il faut d’abord que l’Église atteste de l’héroïcité de ses vertus et le déclare « vénérable ». Puis il faudra que Rome reconnaisse un miracle attribué à son intercession afin qu’il devienne « bienheureux ». Un deuxième miracle sera nécessaire pour une canonisation. 

    En l’an 2000, Jean Paul II avait déclaré Thomas More “saint patron des hommes politiques”.  Le chancelier du roi d’Angleterre s’était opposé à Henri VIII lors de son divorce qui devait provoquer la séparation de Rome de l’Église en Angleterre. Ce weekend, en Belgique, le pape François n’a pas attendu la canonisation de Baudouin pour le donner en exemple aux gouvernants actuels et aux évêques.

    Dans le Figaro, Jean-Marie Guénois commente :

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  • L'étonnante destinée de l'arrière-petit-fils du pape Alexandre VI

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    St-francois-borgia-copie-1.jpgSaint François Borgia

    Il est fêté le 30 septembre au martyrologe romain, le 3 octobre chez les Jésuites et le 10 octobre dans l'ancien calendrier.

    Fils aîné du troisième duc de Gandie, Francisco de Borja naquit à Gandie (sud de Valence) le 28 octobre 1510. Il était par son père, Jean de Borja, l'arrière-petit-fils du pape Alexandre VI et, par sa mère, Jeanne d'Aragon, l'arrière-petit-fils du roi Ferdinand le Catholique. Orphelin de mère en, 1520, il fut élevé par son oncle maternel, Jean d'Aragon, archevêque de Saragosse, jusqu'à ce qu'on l'appelât à la cour de la reine Jeanne la Folle, à Tordesillas, comme page de la princesse Catherine, soeur de Charles-Quint. Quand l'infante Catherine épousa le roi Jean III de Portugal, François retourna à Saragosse pour étudier la philosophie (1525).

    En 1528, il entra au service de Charles-Quint qui, en 1529, lui fit épouser une dame d'honneur de l'impératrice Isabelle, Eléonore de Castro, dont il aura huit enfants ; marquis de Llombai en 1530, grand veneur de l'Empereur et grand écuyer de l'Impératrice, Charles-Quint, lui confia la surveillance de la cour pendant la victorieuse campagne contre Tunis (1536), lui demanda de l'instruire en cosmographie, puis se l'adjoignit pendant l'expédition de Provence, et mit sous son influence l'infant Philippe.

    De nature pieuse, fidèle à ses devoirs, le marquis de Llombai, pendant une convalescence, lut les homélies de S. Jean Chrysostome ; lors de la campagne de Provence il assista le poète Garcilaso de la Vega dans son agonie et, au retour, après une maladie dont il crut mourir, il prit la résolution de la confession et de la communion mensuelles. Quand l'Impératrice Isabelle mourut (1° mai 1539) il fut chargé de reconnaître et de conduire à Grenade son cadavre décomposé ce qui l'impressionna si profondément qu'il s'écria : Ah ! Je n'aurai jamais d'attachement pour aucun maître que la mort me puisse ravir et Dieu seul sera l'objet de mes pensées, de mes désirs et de mon amour !

    Nommé par Charles-Quint vice-roi de Catalogne (26 juin 1539) François Borgia exerça sa charge avec prudence et énergie pendant quatre ans au bout desquels il devint grand majordome de la princesse Marie de Portugal, femme de l'infant Philippe, mais  il ne remplit jamais les fonctions car la reine du Portugal ne voulait pas qu'Eléonore de Castro approchât sa fille qui mourut en donnant naissance à l'infant Don Carlos (12 juillet 1545). Quatrième duc de Gandie la mort de son père (17 décembre 1542), il présidait à plus de trois mille familles vassales, au marquisat de Llombai et à quatorze baronnies.

    Eléonore de Castro mourut le 27 mars 1546. Le duc de Gandie, fort lié avec les premiers Jésuites qu'il protégeait de toute son influence, suivit les exercices de saint Ignace et résolut de faire vœu de chasteté et d'obéissance, puis d'entrer dans la Compagnie de Jésus (2 juin 1546) ; il fit secrètement sa profession solennelle (1° février 1548) et s’en vint étudier la théologie à l'université de Gandie qu'il avait fondée.

    Le 31 août 1550, sous prétexte de gagner l'indulgence jubilaire de l'Année Sainte, François Borgia se rendit à Rome où il fut ordonné prêtre (23 mai 1551) et célébra sa première messe (1° août). Il fut envoyé prêcher au Pays Basque, puis au Portugal. En avril 1555, il était commissaire général de la Compagnie de Jésus en Espagne et au Portugal. Charles-Quint le choisit, conjointement avec l'infant Philippe, comme son exécuteur testamentaire. Appelé à Rome, il y arriva le 7 décembre 1561 et fut élu général de la Compagnie de Jésus le 2 juillet 1565.

    Il mourut à Rome, le 30 septembre 1572, à minuit. Béatifié par Urbain VIII le 21 novembre 1624, il fut canonisé par Clément X le 12 avril 1671.

     http://missel.free.fr/Sanctoral/10/10.php

  • Le Pape entamera le processus de béatification du Roi Baudouin à son retour à Rome

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    Lu sur la Libre :

    Le Pape entamera le processus de béatification du Roi Baudouin à son retour à Rome

    Le Pape François a annoncé la nouvelle à la fin de l'office religieux célébré au stade Roi Baudouin ce dimanche 29 septembre.

    Lors de la messe de ce dimanche 29 septembre, François a clôturé son discours en annonçant le début du processus de béatification du Roi Baudouin. À mon retour à Rome, je vais lancer le processus de béatification du Roi Baudouin", a-t-il déclaré. "J'appelle les évêques de Belgique à aider à cette cause", poursuit-il.

    Une cause particulièrement pour le souverain pontife qui avait bousculé son programme de samedi pour se recueillir sur la tombe du Roi Baudouin. Il a également salué le courage du Roi qui a choisi de "quitter son poste de Roi pour ne pas signer une loi meurtrière" (la loi pour l'avortement, NdlR). Le 30 mars 1990, le roi Baudouin avait adressé une lettre au gouvernement, annonçant qu'il ne signerait pas la loi qui dépénaliserait bientôt partiellement l'avortement. Le texte avait été voté quelques jours plus tôt au parlement. Le monarque arguait dans sa missive que cette disposition était contraire à sa foi. Ce refus avait ouvert une crise institutionnelle inédite en Belgique, le gouvernement devant trouver dare-dare une solution. Une astuce constitutionnelle avait finalement été trouvée : la Constitution contient un article qui organise l'impossibilité de régner du Roi. Pendant 36 heures, le gouvernement avait dès lors repris les pouvoirs du souverain et signé la loi sur l'interruption volontaire de grosses. Le Roi avait ensuite repris ses fonctions.

    Des propos qui ont soulevé une certaine polémique, le Centre d'action laïque a dénoncé ces paroles les qualifiant de "provocation, le jour même de la journée internationale pour le droit à l'avortement".
  • L'homélie de l'abbé Grosjean lors des funérailles de Philippine de Carlan

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    D'Aleteia.org :

    Les obsèques de Philippine de Carlan, dont le corps a été retrouvé sans vie samedi 21 septembre, ont été célébrées ce vendredi en la cathédrale Saint-Louis de Versailles. "Nous voulons nous accrocher à cette espérance que nous donne Jésus, comme on s’accroche à une ancre pour ne pas couler ou dériver. Oui, en priant pour toi, en te portant devant Dieu, Philippine, nous espérons et nous croyons que le Seigneur t’accueille dans sa paix", a prêché le père Grosjean lors de son homélie.

    La douleur est toujours vive, l'incompréhension toujours totale et la prière ne faiblit pas. Une semaine après le meurtre de Philippine, 19 ans, les obsèques de la jeune fille ont été célébrées en la cathédrale Saint-Louis de Versailles ce vendredi 27 septembre, par le père Pierre-Hervé Grosjean, prêtre de la paroisse de Montigny-Voisins le Bretonneux à laquelle appartenait Philippine. La découverte glaçante du corps de cette jeune catholique, décrite comme travailleuse et serviable, continue d'émouvoir la France. Mais en ce jour de prière et de recueillement, le père Grosjean a tenu à insuffler un peu d'espérance dans son homélie, s'adressant souvent directement à Philippine. "Au début de cette célébration, la liturgie de l’Église nous invite à poser un geste tout simple, mais parlant", a notamment déclaré le prêtre dans son mot d'accueil. "Tes proches, Philippine, vont venir éclairer ton corps à la lumière du cierge pascal, ce grand cierge que les chrétiens allument dans la nuit de Pâques, quand on célèbre la Résurrection du Christ, la victoire de Jésus sur la mort. C’est cette victoire qui fonde notre espérance aujourd’hui, dans notre nuit…"

    Au cours de son homélie, le père Grosjean a rappelé à quel point la souffrance et le Mal, non voulus par Dieu, sont pourtant pleinement partagés par Lui. "Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. (...) Nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension. Nous pouvons la déposer ici, au pied de la Croix, car nous croyons que Dieu comprend tout cela. Dieu partage tout cela. Dieu n’est jamais du côté du mal, mais toujours du côté de ceux qui sont éprouvés." Voici son homélie complète.

    Homélie du père Grosjean pour les obsèques de Philippine de Carlan

    Pourquoi sommes-nous là ? Si nombreux, si différents, si douloureux, serrés les uns contre les autres, autour de Loïc, Blandine et leurs enfants, auprès de ton corps, Philippine ? Pour quoi faire ? 

    La première réponse, que nous pouvons tous partager, croyants et non-croyants, c’est que nous sommes là pour pleurer. 

    Devant le mystère du mal, devant l’injustice insupportable et la violence qui s’est déchaînée, nous sommes sidérés, comme écrasés. Bien sûr, la justice des hommes sera nécessaire. Son temps viendra. Mais aujourd’hui, nous avons besoin de pleurer, de partager et de déposer ensemble notre douleur, notre colère, notre incompréhension. Nous pouvons la déposer ici, au pied de la Croix, car nous croyons que Dieu comprend tout cela. Dieu partage tout cela. Dieu n’est jamais du côté du mal, mais toujours du côté de ceux qui sont éprouvés. Jésus qui a pleuré la mort de son ami Lazare – nous croyons, nous chrétiens, en un Dieu qui a pleuré ! - Jésus qui a affronté le martyre de la croix, Jésus qui nous aime tels que nous sommes, Jésus nous comprend et nous accueille avec notre douleur immense. 

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  • Le pape a prié sur la tombe du roi Baudouin et salué son "courage" face à l'avortement

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    De Jean Lannoy sur RCF Belgique :

    Le pape a prié sur la tombe du roi Baudouin et salué son "courage" face à l'avortement

    28 septembre 2024

    Le pape François a été accueilli par le couple royal dans la crypte de Laeken, où le pape a prié sur la tombe du roi Baudouin et salué son courage pour n'avoir pas signé "une loi meurtrière".

    C'est en silence que pape François a tenu à prier sur la tombe du défunt roi Baudouin. Le roi et la reine l'ont accueilli dans la crypte de l'église Notre-Dame de Laeken, où se trouvent les dépouilles des souverains belges.  L'occasion pour le pape de saluer son courage du roi défunt, d'avoir "quitté son poste de Roi pour ne pas signer une loi meurtrière". Le Pape a exhorté les Belges à se tourner vers lui en ces temps de réflexion et de promulgation de lois autour de la bioéthique,"lois pénales criminelles".

    Une béatification désirée par l'Église

    Le pape a également souhaité que le procès en béatification du Roi Baudouin avance, alors qu'aucune procédure officielle de béatification n'a été entamée par l'Église catholique, bien qu'elle ne l'exclue pas depuis quelques années. L'ancien roi est selon de nombreux témoignages un chrétien convaincu, à la forte personnalité et qui a mené une vie exemplaire. 

    Un "courage" face à l'avortement

    Le fait le plus marquant de son règne est sans doute sa mise en impossibilité de régner, en 1990. Le roi, devant sanctionner toute loi par contreseing royal, refuse de le faire pour la dépénalisation conditionnelle de l'avortement. Face à ce dilemme de conscience, une solution inédite est trouvée dans la Constitution. Le Conseil des ministres constate l'« impossibilité de régner » du roi, permettant ainsi aux ministres de promulguer la loi en son absence. Le roi est rétabli dans ses fonctions dès le lendemain, une fois la loi entrée en vigueur. Certains trouvent cette parade anticonstitutionnelle. D'autres monarques, comme le Grand-Duc du Luxembourg, a récemment volontairement retiré ce devoir et pouvoir afin de ne pas à avoir à signer des lois qui ne rentreraient pas dans ses valeurs. Il y a quelques jours, certains évoquaient que le roi Baudouin était décidé à quitter le trône afin de ne pas devoir sanctionner cette loi sur la dépénalisation de l'avortement. 

    Le décès du roi Baudouin par crise cardiaque le 31 juillet 1993, après 42 ans de règne, plonge la Belgique dans le deuil. Sa foi profonde, son attachement à l'Église catholique et sa générosité envers celle-ci, comme en témoigne le legs d'une de ses propriétés pour la construction d'un monastère, suscitent immédiatement des appels à sa béatification.

    https://www.facebook.com/groups/561229007268342

  • Vincent de Paul (27 septembre)

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    stvincent.JPG_1301592635.jpgSaint Vincent de Paul (source)

    Né en 1581 dans une famille modeste à  Pouy  dans les Landes rebaptisé aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul, ce petit paysan manifeste très jeune une vive intelligence. Son père vend deux bœufs pour payer ses études d'abord chez les Cordeliers de Dax puis à la faculté de théologie de Toulouse. En 1600, il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque et devient en 1604 bachelier en théologie.

    Au cours d'un voyage de Marseille à Narbonne par mer, Vincent de Paul est capturé par des pirates, emmené à Tunis et vendu comme esclave à un alchimiste qui se convertit après deux années en sa présence. Vincent réussit finalement à s'enfuir et se rend à Paris en 1608. Il devient aumônier de la reine Margot puis curé de Clichy en 1612 où il restaure l'église et crée une école cléricale. 

    En 1613, Vincent entre comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.  Il se confronte à la puissance de la noblesse et à la misère des paysans. Cette prise de conscience qu'il appelle sa " conversion " lui fait renoncer à ses privilèges pour consacrer sa vie au service des plus démunis : les mendiants, les forçats, les enfants martyrs, les vieillards et les malades abandonnés. Pour lutter contre cette pauvreté et organiser la charité, il fonde en 1617 avec des dames de diverses conditions sociales, la première " confrérie de la Charité ". Il est alors curé de Châtillon-sur-Chalaronne. De retour chez le comte de Gondi, il se fait missionnaire sur ses terres et est nommé aumônier général des galères en 1619.

    En 1632 afin de poursuivre l'évangélisation du monde rural, Madame de Gondi met à disposition de Vincent, les moyens financiers pour fonder une congrégation de prêtres missionnaires qui prend le nom de " Lazaristes ". Ces prêtres seront rassemblés et formés dans des écoles appelées " séminaires ".

    La France entière se couvre alors d'un vaste réseau de "Charité". D'humbles filles de villages venues spontanément servir les pauvres aux côtés des "Dames" de la Charité, sont dispersées dans une multitude de confréries.  Louise de Marillac une veuve pieuse appartenant à la haute noblesse, collaboratrice de Vincent, perçut la nécessité de les regrouper afin d'améliorer leur formation et leur accompagnement dans leur service tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçoit chez elle les six premières "Filles", ce seront les "Filles de la Charité". 

    En 1734, Vincent fonde avec Louise l'Institution des Filles de la Charité" appelées aussi "Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul". Ces religieuses sans uniformes oeuvrent sans voiles, c'était une nouveauté pour l'Église, qui n'admettait pas les religieuses hors des cloîtres.

    A partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, Vincent y organise inlassablement les secours. L'année 1633 voit l'institution de la "Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles de la Charité. On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié et de la Salpétrière pour les pauvres ainsi que l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards. Dès 1638 débute l'oeuvre des "Enfants Trouvés", Vincent créa pour cela un établissement pour ces enfants.

    Le corps épuisé, mais l'esprit et le cœur toujours vifs et inventifs («l'amour est inventif jusqu'à l'infini» disait-il), Vincent mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Il sera canonisé par le pape Clément XII, le 16 juin 1737. 

    Saint Vincent est considéré comme le grand apôtre de la charité et le précurseur de l'action sociale dont on trouvera ici un beau témoignage.

  • Saint Vincent de Paul, un véritable homme de foi (27 septembre)

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    Une homélie inédite du cardinal Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981, traduite sur le site "Benoît et moi" (archive du 27/9/2014)

    A relire aussi: la méditation d'Angélus du 26 septembre 2010, à Castelgandolfo:

    « (...) nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort.
    Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris.

    Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux».

    LA VRAIE FORCE DE GUÉRISON - L’homme de Foi, St Vincent de Paul,

    Homélie du Cl Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981

    Chers frères dans le Christ,

    Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion, à la fraction du pain et aux prières” (Actes 2, 42). C’est ainsi que st Luc décrit la première communauté chrétienne dans la première lecture qu’on vient d’entendre. Il souhaite ainsi la donner en exemple pour l’Église de tous les temps. Il énumère les forces qui sous-tendent l’édifice de l’Église, et qui lui donneront toujours sa cohésion et son dynamisme.

    Ce que nous pouvons remarquer avant tout, c’est que cette Église prie ; elle ne s’éloigne pas de la maison du Seigneur, devenant elle-même un temps spirituel. Elle est au service de la gloire de Dieu dont elle tire sa joie. Elle nous apparaît comme un culte permanent rendu à Dieu sous la conduite des apôtres. Mais sa prière qui la tourne vers Dieu ne la détourne pas pour autant des hommes ; elle ne fuit pas dans un isolement idyllique devant les luttes parfois si dures qui jalonnent l’Histoire.

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  • Le cardinal Van Thuan : un évêque face au communisme

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    "Les Vietnamiens sont des descendants des martyrs. C'est la seule noblesse qui compte pour eux" raconte Anne Bernet invitée dans Belles Figures d'Histoire sur @CNEWS.2024_09_23_09_30_30_Greenshot.png

  • Fêtés aujourd'hui : 103 martyrs de l'Eglise de Corée (André Kim et ses compagnons)

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    Du blog Domini (de la famille missionnaire de Notre-Dame) :

    Comment pourrais-je dire que je ne connais pas le Seigneur notre Père des cieux ?

    20 septembre 2017 : Saints Martyrs de Corée (Fr. Jean-Régis)

    L’histoire de l’Église en Corée est étonnante. Tout a commencé il y a à peine deux siècles. Ce sont les Coréens eux-mêmes qui sont allés chercher en Chine des renseignements sur la religion chrétienne dont parlait un livre qu’ils avaient entre les mains. Baptisé à Pékin, le premier chrétien coréen retourne dans son pays, raconte, explique, baptise… La première communauté chrétienne en Corée est une communauté unique dans l’histoire de l’Église du fait qu’elle a été fondée entièrement par des laïcs. Avant même l’arrivée du premier prêtre, il y avait déjà des milliers de chrétiens en Corée. Cette Église au berceau, si jeune et pourtant si forte dans la foi, résista aux coups répétés d’une cruelle persécution. C’est ainsi qu’en moins d’un siècle elle pouvait déjà se glorifier de quelque 10 000 martyrs. Les années 1791, 1801, 1827, 1839, 1846 et 1866 sont marquées pour toujours du sang sacré de ces nombreux martyrs mais l’Église avait pris racine en Corée. Aujourd’hui, nous fêtons donc 103 de ces martyrs. Ils ont été canonisés par Jean-Paul II lors de son voyage en Corée en 1984, et c’était vraisemblablement la première fois qu’une canonisation eut lieu en dehors de Rome. Mais pour une Eglise d’exception, on pouvait bien faire une exception !

    André Kim nait en 1821. A quinze ans, avec deux compagnons du même âge, il est envoyé à Macao (au Sud de la Chine) pour se préparer au sacerdoce par le premier missionnaire entré en Corée, le Père Pierre Maubant. En décembre 1842, André Kim tente de rentrer en Corée. Il échoue, mais il peut rapporter les premières nouvelles précises et des documents sur la persécution de 1839, au cours de laquelle son père a été décapité. Il est ordonné diacre en novembre 1844 en Mongolie par Mgr Ferréol, qui est nommé vicaire apostolique de Corée et qui cherche lui-même à entrer dans le pays. Le 2 janvier 1845, André Kim entre clandestinement dans son pays, prend contact avec les communautés chrétiennes et organise une périlleuse expédition en barque pour aller chercher les missionnaires français à Shanghai. Il est ordonné prêtre à Shanghai le 17 aout 1845. Il repart en barque avec Mgr Ferréol, vicaire apostolique et le père Antoine Daveluy ; ils arrivent en Corée le 12 octobre 1845. L’été suivant, à la demande de Mgr Ferréol, André Kim prend contact avec des pêcheurs chinois auxquels on pourrait confier du courrier pour communiquer avec l’extérieur. C’est alors qu’il est arrêté. Le Père André Kim est condamné à mort et exécuté le 16 septembre 1846. Si André Kim est le premier prêtre coréen à donner sa vie pour le Christ, c’est sans doute grâce au sacrifice de nombreux laïcs coréens morts martyrs avant lui.

    Paul Chong Hasang, né en 1795, fut un des chefs laïcs de la communauté chrétienne. Son père et son frère avaient subi le martyre lors de la persécution de 1801. À partir de 1817, il réussit à établir une liaison avec l’évêque de Pékin, à travers la mission diplomatique coréenne qui se rendait à la fin de chaque année auprès de l’empereur de Chine. Il écrit ou fait écrire à l’évêque et aussi au pape des lettres renouvelant la demande d’envoyer des prêtres en Corée. En 1827, le Pape charge de cette mission la Société des Missions Etrangères de Paris et érige en 1831 le vicariat apostolique de Corée. Paul Ching organisa avec succès l’entrée clandestine des trois premiers missionnaires, à travers la montagne et en hiver, en 1836 et 1837. Il fut décapité le lendemain du martyre de ces missionnaires, le 22 septembre 1839. Sa mère, Cécile, 79 ans, fut mise à mort en prison le 23 novembre, et sa sœur Elisabeth, 30 ans, qui avait fait vœu de virginité, fut décapitée le 20 décembre. Le principal compagnon et collaborateur de Paul Chong, Augustin Yu Chin-gil, interprète officiel du roi, fut décapité en même temps que lui. « Une fois que je connais Dieu, dit-il, je ne peux absolument pas le trahir. » Le fils d’Augustin, Pierre Yu, âgé de 13 ans, interrogé et torturé quatorze fois, fut étranglé en prison le 31 octobre. Il déclara avant sa mise à mort : « à supposer même que son propre père ait commis un crime, on ne peut pas le renier comme s’il n’était plus son père. Comment donc pourrais-je dire que je ne connais pas le Seigneur notre Père des cieux, qui est si bon ? ». Agathe Yi, 17 ans, déclara quand on lui dit faussement, à elle et à son petit frère, que leurs parents avaient renié la foi : « Que mes parents aient renié ou non, c’est leur affaire. Quant à nous, nous ne pouvons pas renier le Seigneur des cieux que nous avons toujours servi. » En entendant cela, six autres chrétiens adultes se livrèrent d’eux-mêmes au magistrat pour subir le martyre.

    Il y a aussi d’innombrables autres martyrs, humbles, inconnus, qui ont servi le Seigneur aussi fidèlement et courageusement et tous ont donné leur vie avec joie pour le Christ. Plusieurs des premiers missionnaires français arrivés en 1836 figurent aussi parmi ces 103 martyrs qui donnèrent leur vie pour l’Évangile et que nous vénérons en ce jour.

    Que tous ces martyrs soutiennent l’Église de Corée pour qu’elle se développe en nombre mais surtout en sainteté, restant fidèle à Jésus et prions tout spécialement en ce jour pour les chrétiens de l’Église du silence au nord de ce pays tragiquement divisé.

  • Libération s'inquiète : trop de jeunes se convertissent au catholicisme

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    De Paola Belletti sur Il Timone :

    “Libération” preoccupato: troppi giovani si convertono al Cattolicesimo

    Libération s'inquiète : trop de jeunes se convertissent au catholicisme

    La foi ne disparaît pas, l'Église ne meurt pas, le cœur de l'homme continue d'être fait comme Dieu l'a voulu : agité jusqu'à ce qu'il repose en Lui.

    «C'est chez les jeunes entre 18 et 25 ans que l'augmentation est la plus forte : 36% des baptisés ont entre 18 et 25 ans, une bonne raison de maintenir l'espérance contre toute espérance. Et preuve qu'il n'y a pas d'âge pour demander le baptême, certains catéchumènes ont plus de 80 ans ! », rapporte Boulevard Voltaire. Une tendance confirmée et en hausse : à Pâques 2024, 7 135 adultes ont été baptisés, soit une augmentation de plus de 30 % par rapport à 2023. « Nouvelle encourageante, à l'heure où notre société semble dévorée par un islamisme rampant, nos anciennes racines chrétiennes ne sont pas encore mortes et enterrées; pour mieux dire : elles connaissent un regain et une vitalité qui ne cesse de nous surprendre. Les baptêmes chez les adolescents ont même enregistré une augmentation de 50 %.

    La représentante du catéchuménat des adultes et des jeunes de Grenoble, ville aux pieds des Alpes célèbre pour son dynamisme culturel, ses universités et la pratique des sports d'hiver, n'en croit pas ses yeux : « Une de nos aumôneries étudiantes s'est inscrite ! 25 candidatures en septembre, contre trois ou quatre habituellement ! Ceux qui ont demandé à être accueillis dans l'Église catholique, selon le site, ont souvent été émus par la beauté de la liturgie, le silence d'une église ou le témoignage de la vie d'un ami. Il y a une soif de vérité, de sens et d’appartenance. Surtout, même s’il n’est pas connu, comme le rappelait saint Jean-Paul II aux jeunes, c’est le Christ que cherche le cœur de l’homme. Ce sont toutes des nouvelles encourageantes.

    Mais pas pour Libération (*), journal fondé, entre autres, par Sartre, qui confirmerait peut-être désormais : l'enfer, c'est les autres (qui se convertissent à la foi catholique). Une prise de conscience que la rédaction ne peut cependant pas abandonner, perdue dans les boucles intellectuelles habituelles selon lesquelles il n'est pas possible d'être rationnel et moderne et en même temps de croire en Dieu, surtout si c'est le Dieu de la révélation et de la tradition catholique. A cela s'ajoute que, pour ceux de *Libé*, la montagne de scandales et d'abus sexuels dans l'Église aurait dû dissuader même les jeunes les plus audacieux et les plus obtus. Cependant, ils demandent le baptême et veulent connaître les enseignements d'une foi qui se révèle de plus en plus capable de répondre à leur soif.

    D'abord, parce qu'ils la reconnaîssent et la prennent au sérieux, ils ne la rabaissent pas en la réduisant à un « mal-être de jeunesse », à ce type d'acné plus ou moins gênant selon la génétique et qui serait destiné tôt ou tard à disparaître. La foi ne disparaît pas, l'Église ne meurt pas, le cœur de l'homme continue à être fait comme Dieu l'a voulu : inquiet jusqu'à ce qu'il repose en Lui. Les éditorialistes de Libération feraient donc bien de reprendre leur souffle et de se remettre au travail pour laïciser encore plus radicalement une société qui leur avait procuré de nombreuses satisfactions : éducation religieuse réduite au minimum historique, ignorance de leurs propres racines, assimilation des principaux dogmes laïcs inculqués depuis la maternelle, vastes champs ouverts à la diffusion de l'islam.

    Et pourtant, la soif de transcendance ne s’apaise pas et ce n’est pas la société laïque qui comblera ce vide, car elle s’entête à répondre uniquement par le matérialisme et l’individualisme à un besoin qui les dépasse, provoquant même le dégoût chez les jeunes. Ils en ont marre du politiquement correct, ils n'en peuvent plus : « De plus en plus de jeunes ne veulent pas de ce monde wokiste et déconstructeur que créent les journalistes de Libération, ils ont confiance en l'avenir, mais pas en celui proposé par le gauche de Libé ", ajoute l'abbé Matthieu Raffray, professeur de philosophie et de théologie. Au fond, il vaut la peine d’espérer et de prier pour que les mêmes défenseurs de la laïcité la plus extrême, si zélés dans leur ressentiment anticatholique, éprouvent à leur tour une nausée enfin saine et bénéfique. Parce que même le cœur des adeptes de Libé , qu'ils le sachent ou non, est fait de la même manière que celui des jeunes qui demandent le baptême.


    (*) Libération est un journal français de gauche, fondé en 1973 par Jean-Paul Sartre et Serge July, entre autres, à la suite du mouvement social de mai 1968. Il s'est imposé comme un moyen de contre-culture, avec une forte tendance révolutionnaire et anti- orientation politique.

    Au fil du temps, Libération a évolué vers un journal plus conventionnel, tout en conservant une ligne éditoriale progressiste. Il aborde un large éventail de sujets, tels que la politique, la culture, l'économie et la société.

  • Un chrétien chinois torturé en prison raconte son histoire

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    De Qi Junzao sur Bitter Winter :

    Un chrétien chinois torturé en prison raconte son histoire

    Fers aux pieds, encore utilisés en Chine. Crédits.
    Fers aux pieds, encore utilisés en Chine. Crédits .

    Zhu Chunlin est un chrétien de Shenzhen condamné pour « collecte illégale de fonds ». Il a courageusement dénoncé ce qui lui est arrivé en prison, preuve supplémentaire du recours à la torture dans les prisons chinoises. Il a envoyé une longue déclaration à plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, qui a été publiée en chinois par « Weiquanwang » le 11 septembre.

    Zhu décrit son « expérience de purger sa peine dans le 15e quartier de la prison de Qingyuan… Le 15e quartier produit principalement des vêtements. J’étais dans le premier sous-quartier. » Zhu « a été transféré du centre de détention du district de Bao’an à Shenzhen à la prison de Qingyuan dans la province du Guangdong  en mai 2017. Après un mois de formation en prison, [il] a été transféré au premier sous-district du 15e district pour recevoir ce qu’on appelle une éducation et une réforme du travail. »

    Là, Zhu a été soumis à un « contrôle et à une punition stricts, communément appelés « tirs à la cible » chez les détenus. Cette pratique est mise en œuvre par certains soi-disant « maîtres » prisonniers et policiers pénitentiaires, tels que les chefs d’équipe, les inspecteurs de la qualité et les commis du courrier, selon des règles tacites qu’ils ont eux-mêmes fixées. Chaque après-midi, avant de terminer leur travail, ils se réunissent au bureau de service de la police pour s’inscrire. Une fois le travail terminé, la police annonce la liste des personnes ciblées par haut-parleurs, puis une personne spéciale est chargée de l’exécution de la politique. »

    « Lorsqu’on fait la queue pour un repas de groupe », rapporte Zhu, « le détenu ciblé est invité à faire la queue à l’arrière et à attendre. Il ne peut recevoir son repas qu’une fois que tout le monde a reçu le sien. Quant à la qualité et à la quantité de la nourriture qu’il reçoit, personne ne peut la garantir. Pendant la pause déjeuner, les détenus ciblés ne sont pas autorisés à dormir ou à se reposer, mais doivent faire la queue dans le couloir à l’extérieur du dortoir jusqu’à la fin de la pause déjeuner. Pendant le temps libre après le rassemblement du soir, les détenus ciblés doivent faire la queue à un endroit désigné et rester debout pendant un certain temps, généralement dans une salle de réception ou une zone d’exercice. Parfois, ils sont emmenés sur le terrain de jeu à l’extérieur du bâtiment (j’ai été une fois emmené sur le terrain de jeu à l’extérieur en hiver et je suis resté là, gelé). »

    De plus, « ces pratiques sont routinières et souvent exécutées sans interruption » sous le nom d'« apprentissage renforcé ». Lorsque Zhu a objecté que ces punitions étaient illégales, deux policiers, rapporte-t-il, « m'ont mis des menottes et des fers aux pieds. Les menottes étaient des menottes ordinaires, mais les fers aux pieds étaient très spéciaux. C'étaient de lourdes chaînes de fer faites de deux anneaux de fer verrouillés et de trois morceaux de fer au milieu. C'étaient des objets en fer cylindriques et pesaient environ 15 kilogrammes au total. Ils ont mis deux anneaux de fer autour de mes pieds et les ont verrouillés autour de mes chevilles. Pendant une période de temps après cela, je ne pouvais marcher qu'avec difficulté en traînant les lourdes chaînes de fer. Je passais chaque jour accompagné des prisonniers qu'ils avaient disposés. Que j'allais à l'atelier ou que je retournais au dortoir, je ne pouvais que me traîner pas à pas. Parfois, je ne pouvais plus me traîner, alors je devais soulever les trois morceaux de fer du milieu avec mes mains pour que mes pieds puissent bouger. Mais marcher ainsi était aussi très dur, je devais me pencher et les tenir à deux mains. De plus, il était encore plus difficile de monter et de descendre les escaliers. Je devais m’arrêter plusieurs fois en chemin. Je ne devais pas glisser, tomber et rouler, sinon mes jambes se briseraient. La douleur physique et le mal moral causés par cette torture étaient vraiment indescriptibles.

    Prison de Qingyuan à Guangdong, où Zhu a été emprisonné et torturé. De X.
    Prison de Qingyuan à Guangdong, où Zhu a été emprisonné et torturé. De X.

    « La nuit, poursuit Zhu, j'ai été menotté et enchaîné toute la nuit. Ils étaient froids et m'empêchaient de bouger. Vous pouvez imaginer à quel point c'était inconfortable. Je n'avais vu que d'autres personnes subir ce genre de torture auparavant, et des personnes dans d'autres prisons l'avaient également subi. Je ne m'attendais pas à ce que cette fois-ci, ce soit mon tour de le subir moi-même. Cependant, alors que je subissais ce genre de torture, le « contrôle strict » et les sévices continuaient à m'être imposés sans aucune réduction. »

    « C’était le moment le plus sombre de ma vie », explique Zhu. « Je ne pouvais que le supporter en silence et prier le Seigneur pour qu’il me fasse miséricorde ! Plus tard, je n’ai plus pu le supporter et il m’a été difficile de persister. La fête du Printemps approchait, j’ai donc dû suivre leurs ordres et écrire une autocritique. Je l’ai lue en public dans toute la prison pendant le dîner… J’ai été obligé d’admettre que j’avais eu tort de désobéir à leurs mesures de punition et j’ai promis de leur obéir à l’avenir. »

    Zhu a finalement expliqué que c'est sa foi chrétienne qui lui a permis de surmonter les abus et la torture. Il exprime sa confiance que, à sa manière, Dieu regardera son peuple chinois et mettra fin à tout cela.

  • Joseph de Cupertino (18 septembre), un saint extraordinaire et déroutant

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    (Missel.free.fr) La vie de Joseph de Cupertino est assurément l’une des plus extraordinaires et des plus déroutantes de l’hagiographie, mais que son procès de canonisation se soit déroulé sous les yeux desLumières, suffit à garantir que l’Eglise s’est posé toutes les questions qu’on était en droit d’attendre en pareil cas.

    Le père de Joseph Désa, un menuisier de grande vertu, avait si peu d’entendement dans les affaires que sa femme, pour se protéger des agents de justice, dut se cacher dans une étable où elle accoucha (17 juin 1603). L’enfant fut baptisé à Notre-Dame-des-Neiges de Cupertino (diocèse de Nardo), petite ville du royaume de Naples, entre Brindes et Otrante, où il vécut toute son enfance sous la conduite énergique de sa mère, Françoise Zanara. Si, comme le disent les actes de sa canonisation, dès sa plus tendre enfance, à l’âge de cinq ans, il donna de tels signes de sainteté que, pour être déjà vénéré comme un homme parfait, l’âge seul lui manquait, il n’en n’était pas moins extrêmement maladroit, manuellement et intellectuellement. Atteint d’une étrange maladie, il attribua sa guérison à la Sainte Vierge et, résolu à consacrer sa vie à Dieu, il s’imposa de grandes mortifications.

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